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NOS ORIGINES
LA
liELIGION DES OAULOIS
LES DRUIDES ET LE DRUIDISME
I l.< »»NS i'IU)I I.SSKI.S A i/kCOI. I. lU I.OlVHI. 1. N 1 SO^Î
PAR
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NOS ORIGINES
U RELIGION DES GAULOIS
LES DRUIBGS ET LE DRUIDISME
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A LA MEMOIRE DE MON PERE
Alexandre-Jacques- François BERTRAND
AKCIKN ÉL&VB DE L*éCOLB POLTTBCHlflQOB
DOCTEUR BN MiDBCINB DB LA FACULTÉ DB PARIS
(17G4-1831)
AITTBDR
du Traité du somnambulisme (1822),
des Lettres sur les révolutions du globe (1824),
du Magnétisme animal en France et de f Extase
dans les traitements magnétiques (1826).
PRÉFACE
Hùc unum plane tibi approbarg v«l-
lem omnia me illa tentirê qug âiee'
rem, née tantum ientirê sed amare.
StNÈQVB.
Nihil eat simul inventum et perfeetum.
(Siçillum Oljli Maoni).
Ces leçons sont publiées telles qu'elles ont été dites.
Nous sentons tout ce qui leur manque. Si nous avions vingt
ans de moins, nous les aurions remaniées et complétées.
Nous en aurions fait une œuvre mieux ordonnée, mieux
équilibrée dans ses diverses parties. Mais à notre âge on
ne peut attendre : nous réclamons Tindulgence du lecteur.
Des circonstances particulières nous ont permis de voir
autre chose — sinon mieux que nos devanciers — dans le
domaine de la religion gauloise. Nous avons dit ce que nous
voyons. Le lecteur trouvera dans nos leçons plutôt des
aperçus que des démonstrations, une orientation vers la
vérité plulôt qu'un exposé logique de vérités démontrées.
Le litre devrait être simplement : Nos vues sur\la Religion
des Gaulois. Nous le laissons tel qu'il a été annoncé par
notre éditeur espérant que ce livre sera pour d'autres un
point de départ.
vin PRÉFACE
Quelques-unes de nos propositions nous paraissent avoir
pour elles un grand degré de probabilité. Elles s'appuient
sur des faits déjà nombreux.
La division de la religion pré-romaine des Gaulois en
deux branches, la celtique et la galatique^ précédées d'nne
période chamanique, nous semble devoir s'imposer désor-
mais à tous les chercheurs.
Nous croyons, antérieurement à la période celtique^ an
contact de nos populations primitives avec le monde sep-
tentrionaly que Pruner Bey et François Lenormant ont
qualifié de Touranien.
Nous croyons à la valeur des survivances comme moyen
d'information sur les temps les plus éloignés. Fustel de
Coulanges a magistralement montré, dans sa Cité antique^
combien il y a de survivances dans nos institutions, nos
lois, nos coutumes. Le même travail doit et peut être fait
dans le domaine des Religions.
Nous croyons que certains symboles solaires sont aussi
vieux que les langues indo-européennes elles-mêmes. Ce
langage primitif, nous devons nous efforcer de le suivre à
travers les siècles et d'en comprendre le sens. Les mé-
dailles celtiques nous paraissent devoir être sérieusement
étudiées à ce point de vue.
Nous croyons à l'existence en Gaule, en Angleterre^ en
Irlande de grandes communautés druidiques, analogues
aux lamaseries de la Tartarie et du Thibet. Nous soupçon-
nons que de semblables communautés, sous divers noms,
ont joué dans le monde un rôle considérable comme fac-
teurs do la propagation et de T acclimatation des langues
et de la civilisation indo-européenne en Occident : ces
communautés sont à nos yeux l'origine et le modèle de
nos grandes abbayes chrétiennes de moines occidentaux.
iNos convictions s'appuient sans doute en grande partie
PRÉFACE IX
sur des arguments moraux. Plusieurs de nos propositions
ont le caractère d'hypothèses. Mais l'hypothèse n'est-
elle pas un procédé scientifique fécond ? et n'est-il pas
permis de tâtonner à la poursuite d'un problème aussi
obscur et aussi compliqué que celui de la Religion des
Gaulois?
Nous avons foi dans nos idées; nous prions le lecteur de
ne pas nous juger à la légère. Ces idées sont le fruit de
longues réflexions. Nous regretterions quelles fussent
compromises par Tinsuffisance de notre argumentation et
des erreurs de détail. Nous espérons que d'autres achève-
ront ce que nous avons commencé. Si nous nous sommes
trompé on nous excusera pour notre bonne volonté et
notre sincérité scientifique. Notre livre est, comme les
précédents, suivant l'expression de Montaigne, un lirre de
bonne foi.
Saiot-Geraiain, 25 décembre 1897.
AlexandI^e BERTRAND.
■ '..-»
NOS ORIGINES
LA RELIGION DES GAULOIS
LES DRUIDES ET LE DRUIDISME
Leçons professées a l'École du Louvre en 189G
V LEÇON
LEÇON D'OUVERTURE'
Mon savant confrère cl ami M. Michel Bréal, iaviléù prendre
la parole au Congrès des Orienlalislcs réuni à Genève en 1894*,
commençail ainsi une intéressante communication sur les
Doms de certaines divinités communes aux Etrusques et aux
Romains :
<c Le monde est plus ancien et il y a plus de continuité dans
les choses humaines qu'on n'aTair de le supposer d'ordinaire.
Tout n'a pas commencé en Europe avec la race indo-euro-
péenne. L'Europe, comme l'Asie, avait déjà ses dieux, se;^ lé-
1. Le sujet du cours avait été ainsi formulé :
U Professeur étudiera la relif)ion de ta Gaule aux diverses périodes de son
histoire deput'^ les temps les plus reculés jusquii ta cntiversion des Francs au
ciirislianismej d'après les monuments^ les textes et tes tétjendes. La prô:?i'Dt
Tobme s'arrête à La couquùtc romaiue.
i. De quelques divinités italiques^ par Micliel Bréal, Leide, 189^, p. 3.
1
o
l.A hEl.l«;iHN iii:s r. it'Lois
^iMiiics ri M»-^ rili's aviiiil tjiii' loMlriiiitT'i vi'iiu^i ilr l:i l'ivilisîi-
limi viii^sriit iinijs iiii|Hi<iT li'iir l:iiii;iii* l't |i*iir riii|iirf. As-
Kiiri'iiiciit l.'i lan:;ur <lfs llniiiain^ rst uni- laii::ijr âi\«'iiiif.
il m* pi'iil V .'ivuir :i n* Miji'l aiit'iiii iloiilt'. iiiai<^ ili* ^'r i|iif la
IniiLMii- i-^l àiifiiii*'. il IH* N ('ii*>iiil |i.i*« i|ii«' la li'lijitii Ir s«iil
Mil i|iri*lli* If s«iit rii l'iitii-r. -
r.i's |iari»l''> |n*ii\i'iit s*a|i|ilii|U(*r aviT |ilii% ilr jn-^liv-M* riirnii-
a la liaiili* <|n a l'Il.ilif. i\*' si-raii uni; ::i-aiiili* firnir ili* nui-
siiiritT rminiii' un paiillifiin pinuilif Ir |ianllii'iiii i'aiil«iis tri
r|iii- (lésai iiMiis Ir |iirsiiiir. I/i (iaiili'. avaiil (ffii aiiiM-r la.
avait tra\iTM- ilr> ri'V(»liitiittiN 4|tii a\ait'iit Kiinm* liaiis Ir pa\s
ili**« tiaci's prufiiihlrs. I .-'S vrilles i'i>!liliir||rr||t â > illIpuM'l'
à t'ill- 1rs rsplils irllrrlils. L lilllliailili* - - i li.ii|ih' p.i\ :« rii p.n -
lifllllri — .1 pas"»r par ili-s riais IrlJL'irUV MliTi'Nsifs. hr
l'hai un ilr l'i-s riais, irsir ilaiis Ir suivant rt ilan*« li's siii\.inls
un ii'Milu «|iii s ;iiiiin<'it IhuJiiiiis. mais ur ilisparait jain.iis ri
l'Illpêrlir i|U .1 .Illi'Uni* rpii.|i|r ii|i ||i- titMl\r | rrllrinclll l'Iir/
1rs Il.lli'ills rivill>rrs llllilr i|i- r|ii\.l||i f '
V'iiis iriiiiiiiaisM'/ II. .\|«'s<»ii.'iii's, l'i* i|ur niiiisa\iiiis appcli* .
frs -m * 1» 'tilt r\ I '.r-* Mil \ i vaih'i- s sii||l sui liilil liniiilirrilsoH ilaiis
Ir •liiniailli' |i'll;:iril\ NiMls rsH.iifiiiii^ ijr IfllMIltiT a li'llls
«tri::inis.
I/aii lir«i|i)L'ir ist I II iiii'-'iiii' il*' lii'iii'tntii'r -^ iimis rii aviiiis
«iiilllli' «li-s piruvr s siu.i!i>ilil.illtrs - i|i]i' | Uliilr .Ippai t'Ilt^' lii'
ili- la iiati-iiiaiili' . iiil<>i^<- .i t rpntph- i|r la r«iii*|iirlr minainr
rsl tili.- ii!u-«i"lt. L.l \ i-lllr «Vl illi*- ijirs II iIm|s i|r |\prH p||\ ««iilili'!»
Iri-s tii>i|**. • l»i ai h\i'i'pli ||rs, •lnlii tiiirrplialrs . liirs;ith-r-
pliali-s lil UII<* ri !ii->II<|s, i|.' ;;f ih.jr il >!•• prlllr lailN' — il ••II-
::iiir It •^ •l:'!»nnN'. ifi i|r|in|s lin !ih- il^'s liiiMis l'i ili"» |ji:uirs',
^<- ^'tli! <•(!•• •■«•»l\t||ifMil rl.llihi-^ siii litilir <»<i| a «ll's rpinlllrs
plil^ iMl liii*ii|o rltiljliri» |i'*< Ulps ili ^ aUli's i-t «pi rJlr.H iillt
t<iil«^ •••iii'iiiiii Jaiis ili--^ {>! iipiii iixii^ inr;;ali's. ni ils liv^ ri««
I •ii!i.li^« lt»i« *. 1 II • ••|l*.lliill>>li «l*'lilllllVi' illl ^'liillpr s|i«-|i|
aUijU' I 11 « .Illl' iir* • I l^«|i|ll^'s iilil I •Illli- |i-«> li'iMI^ «II* (.• i|rH i-l
I.' i> '.'
LEÇON D OUVERTURE 3
de Gaulois. Les conquêtes romaine et franque ont continué
ce mouvement.
Je ne parle pas seulement ici des races primitives que les
anciens auraient qualifiées d*autochtones : races quaternaires
(antédiluviennes de Boucher de Perthes, nomades des ca-
vernes de Lartel), sur Torigine desquelles plane une profonde
obscurité ; je veux parler des trois groupes principaux d'immi-
grants dont nous avons étudié avec vous les monuments et
qui successivement ou parallèlement ont occupé à l'état dis-
tinct une partie des contrées qui sont, aujourd'hui, la France,
avant de s*unir et de se confondre dans Tensemble d'une or-
ganisation politique.
Nous rappellerons succinctement les traits principaux par
lesquels ces trois groupes se distinguent les uns des autres,
géographiquement, chronologiquement, politiquement, en vue
de préparer vos esprits à retrouver dans la religion gauloise
les mêmes divisions.
PREMIER GROUPE
Le premier groupe, le plus ancien, le plus nombreux, le
plus persistant est celui auquel nous devons l'érection des
monuments mégalithiques. Les anciens ne lui ont pas donné
de nom. Ils ne semblent pas l'avoir distingué des deux au-
tres '. Les caractères de ce groupe sont cependant très tran-
chés sous tous les rapports. Sans lui^ notre histoire serait
inexplicable.
L examen de la carte des dolmens et allées couvertes^ ex-
posée au Musée de Saint-Germain sur laquelle sont marquées
i. A luoiu:^ qu'il ne faille y rccouiiallre des Ligures, thèse qui u'u ricu
d'iovraisemblable et s'acrorderuit assez bieu avec la doctrine de M. d'Arbois
de JabaîuTilIe aux yeux du({uel les Ligures uut joué à Torigine de notre his-
toire un rôle prépondérant. Cf. ï^cs pretniers habitants de VKurope^ 2"^ édil.,
L I, p. 330-393.
2. Voir au Musée de Saint-Germain, salle 2^ lu carte dressée par nos soins
pour la Com mission de la topographie des Gaules, ci Ardiéoloffique celtique et
gauloise j pi. IV.
4 LA RELIGION DES GAULOIS
les communes où a été conslalée la présencei en plus ou
moins grand nombre, de monuments appartenant à celte caté-
gorie, révèle un premier fait important. Les populations dont
ce groupe se compose, même au moment de leur plus grande
puissance de développement, n'occupaient qu'une partie du
territoire qui plus tard fut la Gaule. .
La statistique de ces monuments — dolmens et allées cou-
vertes*, dont le caractère sépulcral est incontestable — au
nombre de près de trois mille, montre qu'ils se répartissent
entre un peu plus de onze cents communes dépendant de
soixante-dix départements.
Si Ton partage la Gaule, non la France actuelle, la Gaule
avec ses limites naturelles qui s'arrêtent au Rhin, en deux
zones, l'une de Touest, l'autre de l'est, un simple regard
jeté sur la carte teintée fera ressortir à tous les yeux la loi
générale de distribution de ces monuments. Les dolmens et
allées couvertes appartiennent presque exclusivement à la zone
dorouest.
Cet état de choses ne provient pas de la destruction acciden-
telle ou voulue de ces monuments dans l'autre zone. II est la
conséquence de la différence sensible, qui, dèsTorigine, exista
entre Tétat social des deux zones. Il se rattache, suivant toute
vraisemblance, à un grand mouvement de migration affectant
la direclion du nord-est à Touest et au sud-ouest dont nous
ne pouvons pas encore déterminer avec certitude le point de
départ initial^ mais dont les traces se manifestent très distinc-
tement de la Suède au Portugal en passant par le Danemark,
la Graiide-Brelagne, llrlande, les îles du Canal Saint-
Georges et de la Manche et parallèlement suivant les côtes
occidentales do rAllema{,Mic du Nord, en Mekiembourg, Ha-
novre, Ilolstein, Hollande, pour se retrouver sur le littoral de
I . Voir la li.<le do ces monuiuent» dans notre Archéologie celtique et gauloise^
lî L'dit., p. i;jO. Nous devons prévenir que cette liste est incomplète; un cer-
liiij iioml)!"'.; dt' niouuinciits ont été signalés depuis la publication de notre
Arclunlu'jic cellifjiw et (jauiuiae. Ou eu si^'uale encore tous les jours de nou-
veaux.
LEÇON D OUVERTURE 5
la France occidentale qui est une des régions où cos monu-
ments sont le plus nombreux. La présence de ces monuments
dans les îles de la Manche, Jersey et Guernesoy. dans les
îles du Canal Saint-Georges, notamment dans Pile de Man,
à Belle-lle-en-Mer, sur les côtes de la Bretagne (Finistère et
Morbihan), Tidentité de certains monuments d'Irlande et d'E-
cosse avec nos monuments armoricains* indiquent assez clai-
rement que la migration s'est faite, en partie, par mer*.
Si nous traçons une ligne idéale qui» parlant de Marseille,
suive le cours du Rhône et de la Saône jusqu'à Gray et
MézièreSy pour de là s'élever à la hauteur de Maubeugc en
longeant les pentes occidentales de TArgonne, puis tournant
brusquement à l'est parallèlement aux côtes de la mer du
Nord, gagner TElbe, puis Berlin, celle ligne pourra être
considérée comme indiquant la limite d'action de cette grande
migration '. Les contrées situées au sud et à Test de cette ligne
ne possèdent ni dolmens, ni allées couvertes, ni sépultures
semblables. Pour en retrouver du côté de Test qui soient ana-
logues, mais dénotant une époque relativement plus récente,
il faut s'avancer jusqu'aux pieds du Caucase, sur les bords
orientaux de la mer Noire d'un côté, sur les bords occiden-
taux de la mer Caspienne de l'autre \
Nous sommes en présence d'un monde à part sur lequel le
mofide connu des anciens parait avoir exercé peu d'influence;
qui semble même s'être tenu, avec intention, volontairement ,
à distance do ces civilisations raffinées dont il craignait le
contact. Ce monde inconnu des anciens n'est point un monde
barbare. Il a son originalité, sa très grande originalité. L'élude
qui en a été faite par les archéologues du nord nous y révèle
1. Voir FergussoD, Les monuments méfjalithiques de tous pai/s, Iradiictiou de
l'abbé Hamard, 1 vol. in-8o, 1878.
2. Nous y verrions volontiers un argument pour identifier cette migration
avec celle des Lignrcs. Voir, dans La (ianle avant les Gaulois^ notre chapitre :
Ligures, p. 233, 248.
3. Voir notre carte n<* V, Archéologie celtique et gauloise ^ I. c.
♦. Cf. Dubois de Montpercux, Voyage autour du Caucase, et de Morgan, E.r-
ploration de la Perse et de V Arménie.
une civilisation doal il osl impossible <le méconiiattrc la puis-
sance '. Celle civilisation s'etaJl répandue jnsqu't^n Gaulo et
y avait de fortes assises. Les populaLionB mégalithiifttes, qui
no sont pcul-èlre autres que les Ligures de l'histoire', ont été
un jour celtisées suivant l'heureuse expression de Henri Mar-
tin, sans avoir jamais perdu enlièremeat leur personnalité.
Nous en retrouvons la (race à toutes les époques de notre
histoire.
Pour tout historien, pour tout penseur préoccupé des condi>
lions premières qui ont présidé i> ta formation du la nationa-
lité gauloise, grand compte doit être tenu de ce premier groupe
qui, en Gaule, avant l'introduclion des métaux ou du moins à
une époque oii les mélau?L étaient encore, en Gaule, un pro-
duit étranger d'une rareté extrême, nous olîre, en dehors des
civilisations classiques el du courant indo-européen, l'étoo'
nant spectacle d'une association disciplluée des forces humai-
nes sous l'impulsion de croyances communes ayant étenda
leur action et l'ayant maintenue pendant de longs siècles sur
de vastes contrées.
De la Suède aus Pyrénées, en Irlande comme en Armori.
que, le rite funéraire dominant est le mémo, rite dispendieui
ot compliqué exigeant le maniement de blocs énormes en vue
de construire aux moris une demeure indestructible. Ces
morts sont certainement les rois, les princes, les chefs de ces
tribus; le menu peuple devait avoir d'autres sépultures. La va-
leur de ces monuments royaux n'en est que plus grande.
Ces populations, bien que de races mêlées, mais dont le type
physique appartient déjà au type des races supérieures des
1. Voir (iBcar Moateliua, Le« trmpi préhàtQeiqties en Suide e{ dana Ittautftt
/lai/s icaniUnaven, Iraiiuit par Salouioii Hr luacli ; et J. Evau» , Lfs dje» de la
pîTi-e, trai!. II;irliier.
2. Non» xoiinDta aujourd'hui tiicu tontiï de nous rallier a l'oplnioa de
M- il'Ai'boii> (le Jiiba<UTill«, pour qui uoa populaUoas primitives Bout les U-
guriis Af. l'hiittoirc dont piirlail déjà le P«eudo- Hésiode. Celle tbËse, qui ft
l'iivaiiUige de combler nue iB'-.uiie daus a<t% counaissauces, cadre parfaitemeol,
couiinc ou le vvrra, avec l'euseiulile de uos idées. Nous cooserverons toute-
rois, ilnll^ Kt: volume, à ces popidatious le uom de mégalithiques doul aous
iiuuâ sommes servi, jusqu'ici, dans uotre cours.
I
LEÇON D OUVERTURE 7
races nobles (il y en a en dehors de la race dite caucasique) % se
montrent à nous comme éminemment perfectibles. 11 nous est
difficile de les suivre dans toutes les pbases de leur dévelop*
pemenl. Il nous suffira de rappeler que en dehors de leur
puissance de constructeurs, elles étaient, en Gaule, des les
temps les plus anciens, en possession des deux industries qui
distinguent le mieux les tribus sorties de Tétat sauvage, le
pâturage et l'agriculture'. Ajoutons que Tart de la navigation
ne leur était pas étranger.
11 nous parait probable que les descendants de ces tribus
pastorales et agricoles forment encore le fond principal de
nos populations rurales de Touest et du centre de la France.
Nous croyons pouvoir retrouver chez elles, nous devons au
moins y rechercher, Técho, quelqu'affaibli qu'il soit, de leur
esprit, de leurs superstitions, de leurs légendes : esprit de
conservation dont ils ont donné, à plusieurs époques de notre
histoire et tout récemment encore, des preuves incontestables*.
Ce sentiment commence à gagner ceux-là même que leurs
éludes et leurs habitudes d'esprit avaient tenus longtemps sys-
tématiquement étrangers au progrès des études archéologi-
ques. Ce sont aujourd'hui ces populations primitives que
M. d'Arbois de Jubainville, d'accord, sur ce point, avec nous,
considère comme formant le fond principal des populations
de la France*.
1. 11 suffit de citer les Fiunois, les Turcs, les Iloagrois.
2. Voir La Gaule avant les Gaulois, p. 182-190.
3. Nous nous sommes amusé à superposer à notre carte teintée des dolmens
la carte teintée des élections à la Chambre des députés de 1871 qui a été ven-
due dans les rues de Paris, divisée en départements conservateurs et dépar-
lements i^puUicains. Les départements conservateurs recouvrent très sensi-
blement les teintes foncées de. la carte des dolmens ; nous sommes enclin à
croire que celle coïncidence n'est pas fortuite.
4. Cf. d'Arbois de Jubainville, Les premiers habitants de r Europe^ 2« édit.,
l. II. p. XXII de la Préface : a Si je prends la défense des Celtes (M. d'Arbois
ne fait aucune distinction entre les Celtes et les Gauloise, ce nesl pas que je
pense être en quelque façon 'issu de ces antiques héros. Si Celle ni Franc doit
être le dop^me. géuéalogique de la plupart des Frani.ais\ » et plus loin : « De
DOS grands-pères, habitants des c^iverucs, coustru(!tcurs de monuments mé-
galithiques, les écrivains de l'antiquité n'ont rien dit, ce n'est pas une raison
pour rougir de ces vieux parents. On retrouvera peu a peu leur histoire. Les
s
lA ItFl.n.loN hftS i'..\ri.OlN
riM XUMK i.Roi l'ft;
Li* iiciixit*ni«* prriiipo, iiiim«*rit|iii*iiiiMil moins roiisii|r*ralil«*.
nioiii'i r«iiii|i.ir| <iirloiil. si ii<iiis nous «mi rap|Htr(oiis ,-iii\ ilmi-
iii*i>< lit* rArrli('i»lML'ii* r<irri»Ii<ircf«i p:ir Irs iIdiiih'i'h lii* I lii>lnirt*
^'•''niTali*. i-sl l'iilrr «*ii (iaiilt* â mit* «*|mh|iii* srii««ililfiiionliii<»iim
aiirii'iiiif sans ipn* nmis piiissiims ni fixiT la ila(«*V
i\v ^l«iil|M* rtail ili'jâ i-ll |iossi*s«»i(iii tlfs «''l«''f1l«'llN 1rs plus
arlifs (!«• la LTaiiili* ri\ilisaliiin, de tmis 1rs avaiilaL'4*s 4|iii* IHn
i->l riin\i'nii il'- l'fHisidfiiT riMiiiiic l'apaiia::!* roiniiinii ilrs Iri-
liii> iiii|-ii*L'iii'*('N ih- l.i rixilis.'itloii in«lo «•nn»prfiiii<-. L«*s iinti*
vi-lli-s tiilnis rtai'-iil iiiili^fs .iii\ sititIs iIc \,i iiif1:illiii-::ii* mii
an iiiiiiiis l'ii iiitiiiii's rapports a\iT li*s faniillfs ijin il'Orinit
«'Il av.'iiffil apporli' i-1 runsrrvi* !«• ilrpôt. <ln saxail autt»iir
i|'fili*H l'iiiiliT i-i inaili'It'i I'' lii'iii/f, piHiJniri* !«■ f'T à l.i
l'.il.il.iin-. trailiiÏMii ipii <^ i'<«i miisiTvrr jiisi|ir,i nus jnnrs ij.ins
II- Jiii.1 •-! il.iii« lis i*\ ii-nt*rs; lilis iiTurillaii'nl l'iir ipii* rliar-
M.iii-ni .il*ii s. iii aliiiiiii.iih'i'. |i- Hliin, lArii'^f cl l'Ailoui . niii-l-
ijip's niin^ •* il •'I.iin p-irai^*>i-!il iii«'iiii* ax^ii «'•(«'* rvplitilffs dans
1 1 l'i*irf/f !•( il.iiis 1.1 ||.Mit«'- Vii'iiiir ' Li's niini-s iffLiin iji's
I i^Niifii'lt'^ i-LtM'iit iii'.i •'iiiiiini"«. L'-^ nti'N lai'ii<«lii*s sni Liis
ii.'ilnii U i-l .11 lilh ii-N, il'ifit l.i pii"«iii(''' a 4'ti* rtinsl.ili'i* sni It*
Huit llinn!i'. iri l'.is.iljiini-, i-n lii-l\i-lii-. i-n lil iii>li'. n-in** Ifs
rii'iiitii iii i-iifi^iMirlrni s ji.tluli's
I n t-n^i-iiii»}!' iji- Il ii\ iiii'i s ti.'iiiitMiiiii'Itfs riifiiiiiiinfs mus
lilnnl < li« / i-ll' s un mmiI.iMi- i h |i* iIi pr.ili<pii-s ri-li;:i*'nsi'N
•nii lis r.i|ipi>iri( lit |to nn>*s lii-^ iniii-^ il i-n fii<»iit nii«* iiriili*
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I. . .
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LEÇON d'ouverture 9
morale. — Le lien religieux a été de tout temps le lien le
plus solide, le plus puissant entre les hommes. — Les morts
étaient honorés presque partout de la même manière : on n*Gn-
sevelissait plus comme à la' période précédente, on tnciné^
rail\ Ce rite, chez quelques-unes de ces tribus, était d'obli-
gation stricte. A Go/asecca, dans la Cisalpine, sur plus de six
mille tombes, pas une seule n*est à inhumation.
Ce groupe, comme le premier, se livrait, en majorité, à rélève
du bétail. Il y a quelque raison de croire que nous lui devons
la domestication d'un certain nombre de nos espèces sauvages.
Il est probable qu*à leur arrivée en Gaule sur le Danube et en
Italie, ces tribus n'étaient pas encore sorties de Télat patriar-
cal. Chaque tribu devait avoir sa personnalité à la manière
des clans écossais^ et des tribus mongoliqucs actuelles.
Autre remarque : aucune de ces tribus n'offre l'apparence
d'une organisation préparée en vue d'expéditions guerrières.
Elles semblent s*ètre infiltrées dans le pays, pacifiquement, al-
lant s'établir dans les vallées et les plaines inoccupées, comp-
tant pour s'y maintenir plutôt sur leur supériorité morale que
sur la force de leurs armes, ainsi que cela a dû arriver à
presque tous les immigrants indo-européens dans les pays
occidentaux. S'il y a eu lutte, elle n'a pas été longue et elle
a fini par un accord. Sur certains points de l'Armorique l'éta-
blissement de ce groupe paraît avoir revêtu le caractère de
missions religieuses en rapport avec l'établissement des Celtes
en Irlande.
Ce ne sont là, sans doute, encore que des aperçus, mais ces
conjectures, conséquence d'observations précises, forment un
fond, qui, bien qu'en partie hypothétique, mérite que Ton
s'appuie sur lui. Ce sont des pistes à suivre : je vous les
recommande. 11 y a là une action lente et très puissante sur
la Gaule dont il faut tenir grand compte, dont nous saisissons
clairement les effets, bien que nous ne ne fassions encore
1. Voir A. Bertrand et S. Reinach, Les Celles dans lea vaUées du Pô el du
Danuf^, 1894.
2. Voir Pauorka, La tribu dans Vantiquité.
10 LA RELIGION DES GAULOIS
qu'entrevoir ses causes. Le devoir de l'archéologae est de 1m
rechercher. Comme dans toutes les sciences, l'hypothèse eit
un des moyeus d'investigation les plus utiles; ces hypothèses,
les faits viendront peu à peu ou les confirmer, ou les modifier
on les détruire : ce sera l'affaire du temps. Nous devons au-
jourd'hui savoir nous contenter de vraisemblances.
Le point de départ de cette action n'est plus exclusivement
le nord-est; les tribus de ce second groupe, et ce n'est plus
ici une conjecture, ont pénétré en Gaule, en majorité, par
l'Helvétio, le Haut-Rhin et les vallées des Alpes où plusieurs
se sont établies de bonne heure, en même temps qu'en Cisal-
pine à c6té des tribus illyriennes.
Nous ne savons pas encore où placer la ruche primitive
d'où ont essaimé ces nouvelles tribus. Ce que nous savons,
c'est que leur point de départ prochain en Europe a été les
vallées du Haut-Danuhe, de la Drave, de la Save et de l'Inn.
C'est sur le Haut-Danube que ces tribus paraissent avoir eu la
première conscience de leur personnalité, qu'elles se sont
organisées en pleine liberté. Nous avons étudié leurs mœurs
en détail dans le volume que nous venons de publier de
concert avec M. S. Reinach, Les Celtes dans les vallées du
Pu et du Danube. Au vi« siècle avant notre ère, elles étaient
déjà arrivées, dans ces contrées, à un haut degré de civili-
sation. Ces tribus ont été connues d'Hérodote au v siècle,
alors qu'elles étaient dans leur plus complet étal de dévelop-
pement, quand il disait : « le fleuve Ister prend sa source chet
les Celtps » ' ,
11 n'est pas étonnant que l'établissement do quolques-i
de ces tribus en Gaule y ait été l'occasion d'une révolu)
sociale, sans qu'il soit nécessaire de supposur que les iid
granls fussent très nombreux. On sait di> 'jiicis instinctsyd
pieux et poéliqnos étaient douées ces tribus thracg^
Nous d(!Vons donc nous allcndre à joliouver quâ|
1. HrruJute. Iil>. [V, rh. x
2. Voir SIraboii, yaxnim.
LEÇON d'ouverture 11
de ces qualités à Télat de survivance, sur certains points de
la Gaule : nous nous y eiïorcerons.
TROISIÈME GROUPE
Le troisième groupe suivit ïe second d'assez près. Le com-
mencement du VI' siècle parait être la date la plus ancienne
de son apparition sur la rive gauche du Rhin. Ce groupe ap-
partenait, comme le second, à la grande famille celtique,
c'esl-à-dire qu'il parlait la même langue ou un dialecte de la
même langue que les Celtes du Danube et du Pô. Notre
opinion est que Ton doit rattachera ce groupe non seulement
les Gala es des écrivains grecs, mais les Cimbres ou Kimri,
les Bastarnes et en remontant plus haut les Cimmériens et les
Trères — FaXaTat tsu Kî^tixoD yevou^, comme disait Plutarque * ;
ce sont les Galli des Romains.
Contrairement à l'opinion de notre confrère et ami M. d'Ar-
bois de Jubainville, nous croyons, de plus en plus fermement,
qu'il faut les distinguer nettement des Celtes primitifs (notre
deaxième groupe) dont mon savant confrère et ami ne tient
aucun compte, ce qui lui permet de réduire à presque rien
rapport de la famille celtique on Gaule, qui, suivant lui, ne nous
aurait guère donné que sa langue ^
La ruche d'où, aux environs du vi** siècle avant notre ère,
s'échappent par essaims les nouveaux venus, est également
Test de la Germanie, mais tandis que les traces laissées par le
second groupe se rencontrent surtout au sud de l'Isler, lapré-
scnce du groupe galatique ou belge (les Kimri d'Amédée
Thierr)'), se révèle à nous plus particulièrement au nord du
fleuve, en Bohême, en Bavière, en Wurlembeg et plus au
nord dans la Hesse, en Westphalic, et jusqu'en Hanovre.
Les anc^'tres de ce groupe, en sorlanl des Balkans ou des
1. lu Vitn Camilli, c. xv; cf. Revue archèoloijique, t. X.XXI (1876), p. 18.
2. Le» Galates soûl le» seuls Celtes dout M. d'Arbois do Juhaiuville recon-
Daissc la pr^seuce ou Gaule (Le.v premiers hahilanls de t'Europey 2« édit.,
t H, Préface).
I l-. -
Karpalhes, où ils ont dû séjourner, y menant, comme Icsl
riens avant leur descente en Gr&ce, la rude vie do
gTiard8(lcs Galales soni nosDoriens), semblent avoir biFtirque
au début de leur marche en avant vers l'ouest. Les uns, les
Kimro-Belges, se dirigeant vers ip bassin de la Visiule et de
l'Oder, parvinrent promptement à travers les vastes plaines
de la Pologne jusqu'à la hauteur de la presqu'île cimbrique.
Les autres, gagnant les Alpes Souabes par la Moravie, après
avoir laissé quelques tribus en Hongrie', se sont fortement
établis sur le Nckar et sur le *toin', avant de passer le Rhin
et de franchir les Alpes dans la direction de l'Italie.
Un earailèro uoiivenii Irès tranché, en dehors de nuances
moins importantes, distingue ce troisième groupe. Il se com-
pose, en majorité, de tribus de caractère guerrier faisant volon-
tiers métier de mercenaires : tjaesalae e re dicii qiiod sera
beltandi} mercri estent so/td' '.Ces tribus inhument, elles n'inci-
nèrent plus. Elles ont un autre culte que les vieux Celtes. Mœurs
et religion sontsensiblemcnt différentes.
Celte apparition en Europe de tribus organisées à l'état de
bandes armées, do lignes guerrières suivant l'expression de
Fréret, perpétuellement en mouvement au milieu des popula-
tions paisibles de pasteurs et d'agriculteurs qu'elles défon-
daient au besoin, mais dont elles vivaient quand elles ne vi-
vaient pas de pillage, constitue une des révolutions sociales les
plus grosses de conséquences dont le monde occidental ail été
le théâtre. De ce jour date en Gaule la fin de l'étal patriarcal
qui y avait dominé jusque-là'.
L'ère des arislocratîos militaires commence avec son cortège
d'oppression et de dédain pour les travaux manuels, l'indus-
1. Voir (e mémoire de M. François Polshy daDS laHniue archéologique, nou-
velle strie, [. XXXVIII (1879). p.')58, 2H, 265.
2. Voir les décourertea TaiteA dau4 \p.% tumiiK de ces conlrées publiées par
te D'' L. LiiiJeuactimil ilaus ses Anlii/uUis de noire passé paym (Die Aller'
tfiiàmer iinsei-er lieidiiixchen Vorzeil).
:i. [lolylie, III, 22, I.
i. Comme it doiuina eu Cisalpioe jusqu'à l'iavasioa gauloise, c'est'â-dire
galaliquc.
LEÇON d'ouverture 13
Irie et même les arls. Les vieilles races, les tribus indigènes,
jusque-là à demi indépendantes, à l'état où elles se montrent
encore à nous en Irlande à Tépoque de la conversion des Idan-
dais au christianisme, seront désormais attachées à la glèbe, re-
foulées dans la pratique de métiers méprisés des conquérants.
Une classe inférieure se constitue à côté d'une aristocratie mili-
taire. César dit qu'elle est presque réduite à Tétat d'esclave :
Plebs poene servorum hahetur loco '. L'Irlande seule parmi les
pays celtiques échappa à cette oppression.
Les teintes vertes de la cinquième carte* de noiv^Archéolo-
gie celtique et gauloise indiquent approximativement les con-
trées où les traces de ces tribus guerrières ont été signalées.
Les parties de la Gaule où elles s'établissent tout d'abord sont
nettement circonscrites. Le même fait se reproduira à l'époque
franque. Les points où s'eiTectue le passage des envahisseurs
sont : la trouée de Belfort et le coude du Rhin à Mayence. Ils
ont laissé moins de traces en Belgique qu'ils ont cependant
traversée, mais peut-être ne s'y sont-ils pas arrêtés.
Les territoires sérieusement, c'est-à-dire définitivement, oc-
cupés par eux sont la Suisse, la Franche-Comté, l'Alsace, le
Palatinat, la Bourgogne, la Champagne, les Ardennes. Nous
verrons les Francs et les Burgondcs prendre position dans les
mêmes provinces et y rester pendant plus d*un siècle à l'état
de tribus distinctes avant leur fusion apparente avec les
groupes précédents.
L'existence des trois groupes si différents dont nous venons
d'esquisser le caractère doit être considérée comme une vérité
acquise à la science.
Résumons-nous.
Les éléments constitutifs de la nationalité gauloise, ceux
qui ont concouru plus ou moins activement à la formation du
1. Celte situation fut légèrement atténuée peudaot la domination romaine
où le commerce et Tindustrie furent remis en honneur, comme nous l'avons
montré en étudiant la salle romaine des Métiers (salle XXVI), si éloquente à
rc point de vue. Les patrons des corporations de métiers arrivent aux bon-
Dciirs municipaux.
2. Aichéo/ogie celtique et Qauloise^ 2« édit., p. 261.
14 LA REUGION DES GAULOIS
caractère et de l'esprit aational, dont le rapprochement et la
fusion avaient fait la Gaule ce qu'elle était au temps de César,
sont :
1^ Les populations satvi nom historique auxquelles appar-
tiennent les sépultures mégalithiques {âge de la pierre polie).
2^ Les tribus celtiques ou celtisées, pastorales et agricoles,
avec rite funéraire dominant de Vincinération {premier âge
du fer, prédominance du bronze).
3* Les tribus galatiques {Helvètes^ Kimri, Belges), avec rite
funéraire de Tinhumation {plein âge du fer, disparition des
armes de bronze^.
Amédée Thierry a vu très juste en signalant la grande im-
portance de ce troisième groupe, qui, aux yeux de M. d'Ârbois
de Jubainville, est môme le seul groupe celtique ou gaulois
qui soit historique. Chacun de ces groupes a eu sa religion,
ses pratiques religieuses, ses superstitions. Il y a eu action et
réaction des uns sur les autres : de nombreuses traces en sont
restées à Tétat de survivances. Les recherches de ces traces non
encore complètement effacées feront le sujet de nos leçons.
Le passé en effet ne meurt jamais complètement; «Thomme
peut bien l'oublier, a écrit Fustel de Coulangcs^ mais il le
garde toujours en lui, car, tel qu'il est à chaque époque, il est
le produit et le résumé de toutes les époques. »
Cette recherche est difficile ; elle n'est pas inabordable ;
nous l'aborderons, en réclamant votre indulgence pour notre
hardiesse *.
1. Fustel de Coulanges, La cité antique.
2. Il ue faut pas croire que les auciens eux-mômes D^aioat pas eu uoe cer-
taiue couscicuce de la diversité de ces élémeuts coofoodus daos l'uuité gau-
loise. Les Druides enseignaieut que, si uue partie de la population était iudi-
gcue, une autre était originaire de contrées éloignées : Drasidae {Druidae)
memorant rêvera fuisse popiili parlein indvjenam^ sed alios qiioquc ah insulis
exlimià- confluxisse et Iractibus Irafisrhetianis (Animieu Marcelliu, XV, 9,
d'après Tiniagènc). César commence ses Commenlaires par uue phrase dont
nous croyons que Ton n'a pas assez tenu compte et qui est pourtant bien
siguilicalive : « Le territoire de la Gaule se divise en trois parties... Ces trois
peuples di//'èrenl entre eux par te lungage, tes mœurs et les lois : lli omnes
lingua, inslitutis, legibus iuterse diU'eruut. n — Ou nepcutguëre étreplus affir-
matif. — Un n'en a pas moins continué dans l'antiquité, comme de nos jours.
LEÇON D*ÛUVERTURE 15
i parler des Gaulois comme s'ils eusseot formé uoe unités dont on pou-
vait parier d*une manière géoérale sans faire aucune réserve. Devous-uous
nous eu étonner? Notre histoire ne nons prèsente-t-elle pas un autre exemple
ioalogue bien frappant! — Sans les travaux des érudits de nos jours, nous
eo serions encore à l'état d'esprit qu'Augustin Thierry siguale avoir existé
iQ zu* siècle : « Lorsque le mélange des différentes races d'hommes que les
iMBOsions avaient mises en présence sur le sol de la Gaule fut accompli et eut
fermé de nouveaux peuples et des idiomes nouveaux^ lorsqu'il y eut un royaume
de France et une nation française, quelle idée cette nation se fit-elle d'abord
de son origine? Si fon se place au \u* tiède et que ton interroge la littérature
de cette époque, on verra que toute tradition de la diversité des élémenLt na-
tionaux, de la distinction primitive des conquérants et des vaincus, des Francs
et des GaliO'Romains avait disparu » (Augustin Thierry, Considérations sur
rkistoire de France, édit. in-8, p . 31). Il en était de môme au temps de
César. C'est à nous a faire pour la Gaule pré-romaine ce qu'Augustin Thierry
i fait pour la Gaule franque.
II LEÇON
M.S snrni:K> i.v mi.tiihdi;
Nniis ur ]His?«ril«iiis t'iiiruiii* i*lii«lf 4'i»iii|ili'l<* MIT la ifli^imi
tlvs (îaiilois. 'I itiil re «jiii a l'ii* i*rril .1 ri' siijrl ('^l nu puu sa-
lisfaisaiil 011 iiii*iiiii|ili'l. Lis lii>liiiifiiN 1rs plus iiishn;;ii«*s.
cniiiiiif Mirlii'Iolfl iii'iiii Marliii, les irciivaiiis s|iiM-iaiix rdiiiiiu*
Doiii Mai'liii. J«*an Heyiiaiiil l't h* liamii Idi^M't ilt* lli*ll«i^'iii*l,
ainsi <|iii* Lnii;:|i«'ii«*r ' l'a ri.*iiian|iii\ nul iiiaiH|ii«' lii* iiirllioilr
Aiiii''tl«*(' 1 liirrry n'a Mit'*iii'' |ia^ o^c alhinlrr le snjrl.
«• i*ar siiilf il un |»irjiiu'«' fniiiMn«*nt <*niai'iii(* ilaii^Ufs ««siiiii^h
on n o) ail, (in rmit innu i*. l'<'Im*i ali'int- ni. ipir la ifli^'inn ;:aii -
IftJHi» riin^i*»lail en un ««^sli'nii' |iiiii\.inl m* if^uiin'i- i-n t-frlaiii^
(|n;:in<'s ilnnl la «'•iiinaiN'^ani i* auiail liniuii* i.i riff ilu n-Nlt*.
.N«i^ innili-ui^ lti*«toiii-n^. ilil L«*n»'|iiiii-i . mil |i.ii-|f ilf la
r**li.'i<*n t|f«i lianl'*!^, riMiiiih- lU laui.iii-nl lail i|i* lu ii'li::inn
iji'sjuif^. il*-** I liit*lii'n> iiu ili s iiiU'*uini.inN. L«'ui unii|Ut* nn-
liioili- a i nii^i^if, .i|i|i'^ a\;iii ir!«\f It-n i.iii<^ iimIh alinii^ «|Uf
riinlit'lin«'lll li**« nllN lit-^ ln^tnr h li*> L'riii:i.i|ihi-s, |iiifti*s nU
|i|iili>^'i|i)ii *« :;if'r*'nii l.tliii<«. il in ttii i un 1 \|ii»^i* iji* «1* ^v^ilriin'
aui|Ui-i ii« nul iliiiiut' II- n<'Ui <li- ilinhlionti*. Mai«> ) unili* 1 •tMiin«*
la liuii'i* n*' |i«'Ul «•' |>|imIuii<- «|u<- la mu r\i*«l** un A' m. un
rmii' tiui II*. Il- l.i f*>i il . in<li' 11'** i ••ii^> H II- • » !••'« Iiiiulm^. ili*
nii''ni<' <|n*- .«'N liii'> «. n "iii |'.i« i-u • • > 1**1* ii-iiL'H'uv \u*»^i lf<«
inniiuin* iii^ il'- 1.1 (■.iiiif iMinini- <«'U\ lii- l.idiiii-. ui'U^ mui-
il« 1 ••u»< i\i' li i\* iMi il un u •.i-i'i ii^i'li i.iii!*- i!i- < ul*i^
LES SOURCES — LA MÉTHODE 17
iouos religieuses particulières qu'il est impos-
'««•liLT à un système unique. (Test à rarchéo-
';i''in(nl dite, à la numismalitjue, à l'épigraphie*,
> 'lf.'V(Hîs demander les renseignements à Taide dcs-
. i 'î-siiuils auront été réunis et classés mélhodique-
I;;. iji\ jM»una composer un lableau quelque peu exact des
;.. values adoptées par les diverses populations de la Gaule;
i!i^']UO-lâ on sera obligé de se borner à des considérations
îTunérales qui risquent de se trouver en contradiction avec
les faits positifs que l'archéologie est en train de mettre en
lumière. »
M. Gaidoz dans l'esquisse de la religion des Gaulois qu'il a
rédigée pour YEncyclopédie des sciences relifjieuses^^ débute
par les mêmes réflexions présentées, presque daus les mômes
termes, tant ces vérités s'imposent' :
ff La religion des Gaulois, écrit-il, est à la fois peu connue
et mal connue. Elle est peu connue, parce que les documents
qui la concernent sont bien loin d'avoir été réunis et classés.
Elle est mal connue parce que a priori et sans preuves on Ta
considérée comme un système philosophique. On a appelé ce
srslème et par suite la religion des Gaulois du nom de drin-
disme, mot formé dans ce siècle sur le nom que les Gaulois
donnaient à leurs prêtres, ce mot ne correspondant à aucune
réalité historique. »
Un grand progrès a été fait depuis quel()ue temps dans cet
ordre d'études. Le vœu de Longpérier se trouve en partie
réalisé par la création des salles de mythologie gauloise que
nous avons organisées au Musée de Saint-Germain. De nom-
breux albums de dessins et de photographies complètent nos
séries de moulages. La série des inscriptions portant des
noms de divinités découvertes en (iaulo est aujourd'hui nom-
breuse. M. Salomon Reinach avec la patience et la tenacilé
1. Ajoutons un foik-iore.
2. T. V 08**J)-
3. Voir, Annexe A, li'S stages rétlexious que faisait déjà Frérct à la tin du
sièole dernier.
18
L\ llK1.1iili>N 1>KS li AT LOIS
f|ni' viiiis lui ronii'ii^iiez s*n(^ni|H*, i*t il v riMi^isir.i. (|i> iviinir
cclli*H i|iii irni^ III irii|iii*iil. Kiiriii, l:i // ru*- ih-^ tni /i/ini> yi'/-
/;///'ifr/'« iih'l a iintn* ili>|Misiliii(; un rcrnfil di* Ir^rihli'** IihmIch
i|iii Niiiit liiiii il i^.n* saiiN v.'iitMir.
Nmii< |ifi*>M''i|fMis ilniir iii.'niil'-iiaiit. a ra|>|iiii 4|i> uns iim'Iut*
rlifs, iiti iiiifiiiiii* rtiiisi.iiMalili* tli* f.ijis imsilif^, in'li*iriil:il»|i*s.
rt*iiii!s |MMir la |iri'iiiif*ri* Ttis. s.'iii*i aiiriiii i*s|irii i|t* s\>li*iiii\ à
rôti* <l«*s liy|Hitlii'M's l'iiiiN»"* «|U'»l'|Ui'liii*i. ilaii»* I»' i»a«**i% avrr
Ircip i|i* IrL'iTrii». N.Mis rt'*uni*'**iins i'*::aliini'nl |ii'ii a ih-ii a la
liilili«iilif'i|iii' tlii MiiHi'i* >. «]ni r>\ nuv liililii»i|ifi|iii* •i|iri*ialf.
Idiil ri* i|ii<* li's riTiii'ils ili* |iriiviii«*i* nuitii'iiiH'iit an siijfl lii's
(iiviiiilrs l'ii'ali's. Ilaii^ |ir«'Hi|tir loiilrs i*i*h iiiniitii'raphift (|iii
rniiinii'iii-ciii a <<* niiilliiilii*r. il y a «|iii*li|iii' rlinsi' a |irriii|ri'.
NoiiH i-lp TiliiT'iriN a L'iiHipiT •■«'•> •iiH'Uiiii'iiU, a li's rhis^fr
liari'-iKMiiii'^. .1 l«»H iiil«-r|tri't*'i , a lii'riiivnr Ir snis «Irs «iViii)i-»li**«
«III «lu iiiiiiiis .1 l'ii iliMiTiiiiiiiT roi'i.'iiii' pmlialili* l't |i* raiarti'r** :
tnivai! ilflii'il, rf''<iii«i i*ii iii'i'i*|iliun*i. mais ipril faut «isfr imi
Iri'i'ii'inlii* |i mr vimis m nitri'r la vitii*. Nniis t.'n'liiiniis il'ail-
li-iirn il>* fa. il* l<iiij>itiis, lit* iinlfi' fiiii'iix.ja pari ilii rfitaiii. ilii
priili ili'i*. «Il' I iiiriTtaiii. ilii rliiiiii'ri<|iu'
M lis ji'^ ifp(«'^f'iitathtiiN fiL'iiii*'*^ 11*' H nit p in |i*^ m'iiU «Ih-
riiiiii'iil-» «liiiit iitiii*> piiit^iiiiis tiiiT prniii. |i r\i<»|i'. nu il a
i*\i»lf ilr iiiiMii'iiii* il li>>iiiiiii', ilariN iintii' p.i\ -» «'iiiiiini' fil Ir-
laii(i«*, fil AIS'iii i;:ii'* <*t ilaiis !•'*« pa\ ^ sr,|[|i|||i:i\rs. ilf \i«*iilf%
riiiitiMip'^, •]•' \ ii'iili-s tr t'Iili >ii^. <li* \ :«'Hlf^ onjn'i •^IMiniis. i* lin*»
•ilTaiiili**. iiiai*^ <'ii> nn* rt'i''iti'i'ti*«H i!»Ii-s. i|.'> i'|i'i |ii>'s priimiivi-^
•' r.li:i«»M'«. ili-H li*!ii|i|i"i. .1 pli !• i.r»' M 11 liiii/ \ ji's «Iti'iix L'.ni
luis %f oMiit ii'fiijti*^ i| iiis II iH I iiiip l'jif-^ . ii<»iis innis ji'N \
rlii-;i li<-i L' s lin ii|t(ii>* •jii'* I l!.*ii*i- a pM** il** tii-^ liiiniii*
h»-ijii* «!•• ^li.'iii i!i"»«'i l'-s •. ii-i II "» I rM\ iiii ■■*, «II- ji-li-r Mil i-;!''*
raiia'li**iiii , Kii t\»' li-<» • II! 1^ i tiii^i-i I II i-M I li.in.'i .mi 1 i>%pi M . !•
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1 1
LES SOUnCES — LA MÉTHODE 19
tant qu'elles avaient joué dans le pays avant Tëro chrétienne
et du vif attachement que les populations leur avaient voué \
La nnétliode que nous adoptons est donc Topposé de la
méthode suivie jusqu'ici par ceux qui se sont occupés de la
religion de nos pères, Dom Martin et Jean Reynaud en
particulier, sauf M. IL Gaidoz qui a indiqué la vraie voie,
sans pouvoir, faute de documents suffisants, en tirer tout le
parti possible. Nous attendons avec confiance son travail
défmitif.
Nous aborderons Tétude des textes en dernier lieu, quand
notre éducation positive sera faite, vrai moyen de les bien
comprendre. Alors seulement nous soulèverons la question
des druides et du rôle religieux, politique et social joué en
Gaule par ce grand corps sacerdotal dont il serait très injuste
de méconnaître UimpoVtance. C'est là une question distincte
de la question religieuse proprement dite, considérée dans sa
généralité; cette marche est logique : Tinfluence des druides
étant une influence importée, tardive, et au fond plus sociale
que religieuse.
Mais avant d'aller plus loin, nous plaçons-nous sur un ter-
rain solide? Le témoignage des textes ne prime-t-il pas celui
des monuments et des légendes? Avons-nous donc des mo-
numents antérieurs à César qui méritent confiance? Les mo-
numents réunis dans nos salles mythologiques (les salles
mythologiques du Musée) ne sont-ils pas d*époque romaine,
œuvres d'artistes gallo-romains, tout au plus du i®% plus géné-
ralement du n®, sinon duui* siècle de notre ère?
Les légendes, les pratiques superstitieuses sous la forme où
il nous est possible de les saisir, n'appartienuent-elles pas
également à des temps notablement postérieurs à Tère chré-
tienne? Les plus anciennes mentions qui en sont faites se ren-
contrent dans les Pères de TÉglise ou dans les conciles ; aucun
de ces renseignements n est, comme date, antérieur au iv'
siècle de notre ère. Les légendes les plus populaires ne re-
1. Voir Alfred Maary, Les Fées au moyen dge.
•J)
LA IU.I.I(il>>> ['Kft (•A^Ln|^
iiioiilriil inriiif ^MiîTi* aiilhiMitii|ni'mi*iil plus li.iiil i|iii* !••
iiiftvi'ii âL'i'. ^U\ iir |M'iit Ifs «iiiivrir nii <li*hi i|iif par n»iiji*rliiif.
L:i li'L'cii'li* ili' ri.'iriraiilii.'i ijui p.ir.ii uni* IfL'cinli' snlain* m*
li;;i)rt' ilann aucun h'\tt* a\aiil It* \ii- Nirrir. Hiirl riili*i'iiiiii
av«>ns-iiiiiis iliiiM' i|iii iiniis pi-i-iiifilf ilir MM'iiiiiiaiiii'. rn prr-
si'ih'i* ili? i'rs iIiii'iiiih'IiIh . rduti \ l'iin'iil l'iMi-iils. ri'ii.x «|iii
piiili'iil la iiian|i]i> <lii i^iMiii* L'aiil<ii<«? r«i>iiiiiiriil ii«-iiit'*|iT<iii*>'
nmis tiaii** ifiix >|in iiniis parait mut avoir ri* l'ararlrii* li*s
tiaili(**« aiii'ii mil'** fl pun'H fi rrruii^-iiiMis la p.iit ili* ri'llt*^
f|iit* li*^ iiilliii'iii'fs nniiaiiif. ;:i*riiiaiiii|iit' r)ii la pi>litii|iii' <if<»
rvr<|iii > i*t iji's l'iinrili's niil |iii v iiitriiiliiin* /
Il \ a plii^ : ii<iii^ aviiii** pailf di* syiiiliH|i<« ii*li::irii\. r.«'s
sviiili<i|i>«i sniit pniii la plupart \r> altiilitits «If ili\iiii[t'*s n'prt*
^i>riti'i-> a l.i rniiiaiiit', ii|i*iililii'<'** avn* |i*<« ilifiix «lu paiillii'*iii
rniii.iiii. Ni* l'tiiil-itii pan *>i\iiir i|iii' U"- liai.l*iis ri*|iiiL'iiaii'iit a
ri'pri'<«fij|i-i la ilixiiiiti* hhun :|i>« fiiMiifs lniiiiaiin's ' Crlti* iii-
li'itjiriitiii ijf pa^'*!--! «-Iii* pas iiii'iin* pnur avuir fait partit* «ir
la iliH'tiiiif ilt-s •iriii'i'-s : i\iiii% iimiih |i* i|rt>il tir pri-ihlri* au
M-tli'IlX • <- li.lllll Il i|i>lllfll\ '
Miii^ \l<^-ii'iii «. Hini> i-ii a\Mii«» ji- ilfiiil. Ji' m* rrois fiirrin»
pa** a\.irii ••! un p.ii.t«lii\i- • ii •li'« int i|ni- iiiu«> "•••tnin*-*^ fti inriJ
Ji'Uif "«i'u iti •ri i|iif iii' I ••i.iii-nl t'.i*«ar. IIiimI'iii*. ^Iraliiin iUi
PiiUi' pnlK pi'lli*I|-|-t i'-^ Hi ri'i |> iji- Il \|i'|lif* ni\ tlldliil'ii* L» Ml
Inioi'. pMiir li'^ ili*;;a:;ii •!•■ l'i-nxi-ioppi' ir.illii-iiiniaini* tpi: |i'«
«!issitnnli* IN.i' f .1 un i..ut luMi- p •ml «ii* ^ui* >|iii' n<>s ili'\an-
cnT**, ii<iM<i iii' ii<Mi^ pr><|H)SMiiN p (<• piiur iuit i|i- m'<in»iiiti< r,
ai«îi'^ lair •! .lulii** •l-itit li** • 'li'its mit ••'•• -ti-nli"^. I'imisi-ilmii"
lll< II! «•'• I*-' Mil pllliili •|i-<i pli'M <* .' I*!!-!.** Il I <»l pi •>li.l|tii' ijlii'.
siiii* i-i- i.iji;i.iil, iiiu- Il ••il "» uM'ii* j un iiH plus «pi»- 1 •• ipji»
n<>:]s i-li nut 'l.l ( .i"^ ir . hl'fl II •■ ^!! lit •!! i- 1 l*i 1 1|> \| il** • Il iIi'Im* h
•i*- 1 i-l fii^i i.ip iiM'ir «I p* u •■( «I III t' •'••iirni. «Aïoiiiit • Il tiaiiii' —'
il II \ I ;• i«, I • • I rj I- •! !• Il h •m Ir • «1 iijtf - un \* il\ tli«-!<k||ii*
Iii-^ iilp», 'r.^ v.iii»'. ijf^ pr.ilii|ip— iiMijh'U*!- - Il iMiiiial< <».
iliiiit lis •'IiUf-Ml- i*-Mi'itit II* lit :iii\ i»ri_'irii-^ iiii'iiif» ili* l.i Mi-
I n^ii . 'i"!!* . I ■ \ . - ' II. I 1 I • .'•• i|ti /f'//r.".' •■ •»''»•»*/ !••<» i|i*i .
iiH-!*' li'iiip'*, ^i (!■ puis iii i-xiH iiiitr .1111^1, l'si iiiiplii iti'iiirir.
LES SOURCES) ~ LA MÉTHODE 21
constatée par C;isar lui-même quand il dit ^ que : '< Les Gaulois
ont sur les Dieux à peu près les mêmes idées que les autres
peuples » (c'est-à-dire les Grecs et les Romains) : De his eam-
dem fere qtiam reliquae gentes habent opinionem. César ne
prête point les mêmes idées aux druides. Il y a là deux cou-
rants religieux différents. Le baron Roget de Belloguel, dans
son Eihnogénie gauloise, insiste à plusieurs reprises sur cette
dualité de la race et de la religion gauloises S vue très juste
dont ce consciencieux érudit aurait pu tirer meilleur parti.
Ces vieilles croyances, après Tinvasion galatique, avaient
été rejetées au second plan. L'habile politique d'Auguste les
replaça au premier. Je m'exprime mal. Quand équités et
druides, les deux classes qui composaient l'aristocratie gau-
loise, eurent été vaincus par César, leur pouvoir militaire
et moral anéanti, la révolution religieuse se fit d'elle-même,
par la force des choses. L'enseignement des druides s'adres-
sait presque uniquement à l'aristocratie. Quand leurs écoles
se fermèrent, remplacées par les écoles impériales de Mar-
seille, de Lyon et d'Autun où les fils des équités s'empres-
sèrent d'accourir, la vieille religion populaire livrée à elle-
même reprit le dessus.
Les races celtiques ou pénétrées do l'esprit celtique, qu'il
ne faut pas confondre avec Tesprit druidique, ont toujours été
particulièrement superstitieuses i/ia/Zoomm*' Gallonnn admo-
dum dedita religiombus, écrit César ^ Strabon fait la même
réflexion au sujet des tribus celtiques et thraces du Danube.
L'enseignement des druides qui était restreint à l'élite de la
nation ne pouvait que très légèrement modifier ce caractère
natif. Le christianisme y a échoué. Si Renan a pu dire avec
vérité* : « Transportée chez les races polythéistes, la reli-
gion chrétienne, si pure en son principe, devint un vrai
paganisme. Les chrétiens du temps de Grégoire de Tours
1. César, B. G., VI, 17.
2. Barou Roget de Belloguet, Eihnogénie gauloise^ 1. 111, p. 103, 274 ^ipassim.
3. César, B. G,, VI, 16.
4. E. Renao, Nouvelles études d'histoire religieuse, 1884, p. 8.
*2*2 i.A itFi.K'.itiv Ms f;Ari^ii>
fii*><(*iit fnil linrriMir n snini l*niil >■ ; p«'nsr-l-i>ii f|iif l'in-
lliH'nrt' «Ifs iliiiiilix. i|i)cllt' i|ii'ail rti* li'iir iliM-lriiii* yi/i//'M«/-
/i/iitfur ^ rari!i<|nitr v<\ imaiiiini* à nitiis afliiiiifr i]ii*iN m
avaifiit iiiii* --. ait pu iM'in-i iiri«- arlinii pins rflirari*, plun
pnifniiilr Mir la iiias*>r «lu prupli* i\\u* iir II* filent li'< rvrqut'^
ol l«*< foiiriJcs rliri'tii'us? « (^uand nn parruiirl Irl rantnn
érarli* «If la Nruinandii' ou ilt» la Urrta^ni*. rtuilinu*' lt<*iian*.
f|u*nii s*arnMi' à rliaruin* il«*< rliap4-l!«'< rf»n<a<'rri»s à un saint
liirai. (|u'nu «>i- fail mnlrr riunpti* par 1rs pAysaii*^ ilfs spi-ria-
lili's iiiriliral(*>« «!•■ rhaiMin <lr ri'> sainU , «iU si» rappiMIf ri*s
iiinoml»iaiil«*** <li«'n\ ^raiiliii*^ 4|ui a\airnt «Ifs fonrlion^ tiuitfs
Krnililahlfs ft oii ariivi* a iTtiirc i|uc «laus |i«s riuirlifs prii-
fiimlt'H (lu pi-npli* la i'i-liL'ii*ii a ««ii soinruf pi'ii rliaiiL't*. •. Si li*
prfi>t'*i\ liMui* rliiftifu r\ ilruiiii>|ni- a lai^»t'* aiii^i. au riuiil.
sur t.inl <ir pniuK ilii tiTi ilitin*. 1«'> «liii^ifs m Iflat. a p!ii«
fi)ili' r.ii*>iiii i'ii a-t-il ••!<• <l«* inriui' lii* railiiiini*»lrati>iii r**-
iiiaitii' ijui n*ajaiiiai*« fail «i** pii>p.i::aii l** n'li;:l<-ii*>i*.
Ilii-n plu*i •'••u\fnl i|n Un in* ]•- pi*fi^«*. ji's P'IiL'iniis niiuvi*lli'<«
!«<int it|iii;:i'i'*« tr..('ri'|t:fr <!•' lti' **\i •!•* fnri'i' uni* L'rau-li* |iarhi*
il«» riirril IL'»* 'I*'*» f''iiL'i"ii- iju'«II«"i r-'iiipl iiN'iii. iV%->{ ain-i >|iii*
plu<*ii'ur<* iiii-iiliii*' i»ii' •'!•• «>uiiii'tiii«''«> >!•■ iTiiix. *|Mi' h's pii'rri's
lrnu>'*'^ <l<' c'rrl iiii< >l<i|iiii-n*« nul rt** i*rii'a^tri*i's ila!i«> If iiiaifrc-
aiiti-i ili's i';:ii««i-* '. ijUi- ri'rtairï»N -ninrf* ^ariffs nul si'i\i •!#'
liapli*>!i'Ti'
l'.i-^ \>Tiit'^ ^'i*' laiii'iiniil .1 \ii<» \i ij\ il uni* luinii-fi' piii« vi\«*
,iiii'"»'ir'- iju» I ""i* .'4\aiii'i'i Mil* il iii«« i|i»s ••In II'»!. \n;* i-hIm*.
ron^ «jiH' ^ •II'' \ m-iii / ji i-ii !•!••% i«.im:'i'Iiii' i' 11^1* f.uii' ni' Iji,
I II a < ■ t l'i' ■ ■îiirii. It !*•■ It'^i'mii- iji' ii.iN ri'-'lii'ii li»-^ înu- Il ml
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pi I'- 1 ••ni iiii> -^
. \ •• ' ' •■■Il
LES SOURCES — LA MÉTHODE 23
Xo US sommes donc aujourd'hui en possession de matériaux
déjàsuffisammentnombreuxpourque nous osions aborder après
tant d'autres, en espérant y porter quelque lumière, cette dif-
ficile élude de la religion des Gaulois aux différentes époques
de leur histoire — et puisque, comme nous croyons l'avoir
démontré dans le cours de nos leçons, la nationalité gauloise,
au temps de César, était déjà composée de plusieurs éléments
distincts, de caractère primitivement divers, qui bien qu'ayant
fini par se fondre en une grande unité politique n'en conser-
vaient pas moins des traces nombreuses, bien qu'en partie
latentes, de leur origine première — nous devons interroger
chacun de ces éléments à part.
Nous avons dit que l'ensemble de ces éléments constituait
Irois groupes : le mégalithique, le celtique^ le galatique. Or
Varchéologie démontre que chacun de ces groupes à l'époque
où il a été prédominant avait un centre d'action particulier; le
mégalithique occupant les contrées de Touest de la Gironde
aux côtes de la Manche; le ce/tique dominant sur le centre et
nord-ouest du pays ; le galatique s'étendant sur Test et le
nord-est, de l'Helvétie aux embouchures du Rhin.
Ce n'est donc pas seulement un besoin do clarté; ce sont
de très sérieuses considérations d'ordre chronologique et géo-
graphique qui nous imposent la méthode à laquelle nous
nous arrêtons. On ne peut guère douter que chacun de ces
groupes soit entré en Gaule, ou s'y soit constitué, entouré de
pratiques religieuses, de rites à lui propres, de traditions que
nous pouvons qualifier de traditions de famille ou de race.
Le premier groupe, le mégalithique, paraît surtout, sous ce
rapport, se séparer nettement des deux autres et exige une
étude à part. Plus rapprochés l'un de Tautre, le groupe celtique
et le galatique, les Celtes et les Galates, bien que considérés,
par les anciens eux-mêmes, comme consanguins, ne se pré-
sentent pas à nous sous le même aspect religieux. De notables
différences les distinguent. Ces deux groupes ne doivent pas
èlre confondus dans la même étude. Une carte des divinités
et superstitions de la Gaule montrerait que, comme nos groupes
'2i
lA llFI.Ii.inN |»FS fUTLOIS
îii'i lifi»lii^'ii|iii*s. r«*H liiviiiMfH, rt**i M]|M-r.stiiii»iis m* rr|i:irti<'«<Mil
inrL'.'ili'inrril mit la «^iirl.h'i* ilii navs, rlwiriini' a\aiil smi aiii- «l**
i|t*vi*|iip|M'iiiriit |iarli(*iiliiTf. ii''|»r)inlaiit an ^nitipi'iinMil |iriiiii-
lif i|i*s iliviTses I»r.in«'lit*s il«* i'i*m <Ii.*ii\ faiiiilifs. L'cxinifncc «li*
pliisii-iirs niiiraiiN n*li:;ii*ti\ sr iiiaiiiffsh* aux vimix <Ii' IHIi-
stTvatiMir. rjianiti dt**» trois ^piiiprs m? |irrsi'iili» a imiis avrr
ili*s Ifiiiiaiiri's ri*li::ii-i]*irs ililli-n'iilfs, j'omtuïa iliri* un li'ni|ii**
ranirnl rfliL'i**iix m|i|mik(*.
r.i;s (litTi'rfnr4's, ith ii|i|ti)siUi»ns iiativi*.s i*iilr** le rniiri'pt
relJL'itMix ili*H lriii*i |iririripal«'*( frai'liiMiH ili* la iiatiim L'anluisi*
nous (lii'iiMit la 111 iri*lie ipii* iihiih aviin*( à siiivn*. !.<■ lirui-
di^m*\ la lininiiialiori iji**; ilriiii«'s ««ii Tianli*. fiant ji* fait ilnne
ri'ViiJnliitii ii-liu'ifiiHr ri'lativi*in«'n( riTi-nti*. tl*f)iii:}nt' iMran-
;:i*ri'', nn i*pi"*iM|r fian*^ ri*iiM*niIilf ilii niiiu\t*int'iii ri*iiL'i«-iix
«il* la nalinii, ikhis rinilicron!^ rt* ipi'nn appi'ili' li* ilrinili*«nii',
••n tliTnitT lirii.
Avant «raiiMnli r ii-l nliscur t*t (liflirih* pnililtMnt'. nous n*ins
piis«>i'ons f*t tà<'|]i*r>ins (!•' r«''<iiiiii||-i> |i*s «luf^tinns snivaiili**»:
\ ^i\U'\\%* part «lans li*<i ]iralii|iii*< d >upt'r>iilinnN pnpulaiii's
p**nt ri'\rnir an L'r<Mipf riii*.'alitliii|iii' '
2 niii'lli* paît an ::pMipi* rf*llH|i]i' primitif avant ^a ^niiini'«
«JMn an\ «lrni<li'^ .'
•( Miii'.ji* part .in L'iwnpf kiniii|ni' «-t .1 «>"^ **<in^-ilt\i<«iiii«,
• lal.it»'"». Ui-lji'H *'\ t.irnlii.'s *
i Ijni'lli' a t'îi' j'aîutn'l'* •!•••• •Iniiil«'s vi<-a-vi^ *\** ri-^
»rii\aiiii"« n itimi ili— .*
•i tj I ■. t't II'. I' t'ii i ;*T>* •i'iniinanl •!•' hmii or.'atii^.rifi'i '
li lJni'iii-<» 'livinitt*** .fiiir lit <*ii m lianit*. mhi** liiMnii'.i
th'ii i|i*^ •iriii«li'^. ipii para «^ot-iil m iviiii rn .1 imix aMmn p.ui-
lliriin p 11 Ut il.Li'l '
"'Oiii'jli- iiiMii:tii'a'i-*ii i.i I ••ri<:iii :•- itiniuiii- .iiiiiin :.i-t-i'iii- .1
N ino • •iinni«*ni'i'i ••n^ par I i-lnil«* ilu pifinii-i iMniipi*
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•s ' =•. '• ;.
PREMIÈRE PARTIE
LA GAULE AVANT LES DRUIDES
LA GAULE AVANT LES DRUIDES
III» LEÇON
LE GROUPE MÉGALITHIQUE. — LA CIVILISATION
TOURANIENNE
Nous aurions grand intérêt à connaître l'origine du premier
groupe; malheureusement, bien que le rite funéraire de ce
groupe soit resté sur presque tous les points où il s'établit
Xinhumation ; bien que par conséquent de nombreux sque-
lettes appartenant à ce groupe aient pu être exhumés et étu-
diés par les anthropologistes, le problème reste jusqu'ici sans
solution certaine. Les maîtres de la science se déclarent im-
puissants à nous dire oti nous devons placer le centre primitif
dedéveloppementy le point de départ de la race ou des races
dont se composaient les tribus constructeurs de mégalithes
qni certainement en Gaule ne sont point autochtones.
Sommes-nous en présence d'une race caucasique suivant
laocienne classification , avant-garde des tribus qui ont
apporté en Occident, avec tant d'autres merveilleuses créa-
tions du génie aryen, la connaissance de la famille de langues
à laquelle les langues celtiques appartiennent^ ou bien faut-il
rattacher ces races au grand groupe hyperboréen, toiiranien
de François Lenormanl, ainsi que la distribution des monu-
ments mégalithiques en Europe semble l'indiquer? Nous ne
saurions le dire avec certitude. Cette dernière hypothèse,
après mûre réflexion, nous semble toutefois de beaucoup la
plos vraisemblable. D'autres motifs très graves, comme nous
le verrons en dehors de la distribution géographique des mé-
galitheSy nous font incliner vers cette solution.
2«
I.A nn.ir.ioN riRS gaitlois
NiiU.'^ .soiiiiiii N. f-u « iiiiM'i|iifiir«', |ii»iir il «'Mtiji'rliiriT quf li*
fiiini «II* I» n'IJLji'in 4l«'s |Mi|»iilaliiiiis Mii'i;.'ililliii|iicH aii\i|ii<*lli*A
il «*<t inipiissililf «II* ri'rii*ii'i* 1111 iirofiiini rarai'tî'n* nflti;it*ii\, —
liMji's iiiiiiiiiUM'iits fiiiit'r.'iiMs ni fniil fui — ilt*vait si* ra])|irti-
rlirr ilf«» rrii\aii('>'s tli* ri>*» rarfs dti ninii l'I avnir i|u<*lt|iii* rap-
{iiirl avi'i* If I iMMiniiiMiii* ii«"« ('(»iili'«*«*s Imri'alfs v{ tonte la
s«Ti(' ili* M)|ii*i>tilii>tis iMicoM' vivauti's riiez d'^ Fiiiri>>is «'t If*»
MoMLidU «%iir il' ratarlei'f (lrs(|iifU immk riiiiiriit'ri«;<)iis a avtiir
Vitiis |i(iii\i'/ \miin élMiiiit't «|iii- iiiiiis allarliiiiils iirii* se-
lifii'^f iiii|>ni laiin* a nii L'rnu|t*- de ri'iiL'ii»iiH N'a{i|iii\aiit ririi-
i|iif'iiifiit. m .i|i|iaitiii-i' ail iiiiiiiN. ««iii <li*s |iratii|Ui'H iiia;:ii|iii'«
l'I a\aiit ili*^ H.iirifTs |iiiiir |ii itii'i|i:iti\ iiilfr|irf'l*"<i. <'.riiii«* i|ii«*
I rlii>if <!•* ri's Hiipri •^hliiiMn n'uili*' i|iriiii iiili*r«''t île l'iiriiiijie
M-rait une ;:raMile irreiir. Le iiii'iiri*» mi elles etai«'iil tmntu'es
au iiti>veti .'i::!' aii\ \eii\ «le la pirlie êrlaiièt* (l«* la iialMii ne
i\**i[ |Ms iioiis f.iire 1 iiisiiiii. KriHituiis la |ii<»li*<»l.iliMii ije rraii-
fiiis I^i'tiiirinaril i itiiie i-e Mit*|iMN «liiiie lies i:r.ifi>ie<i iiiaiiiffs-
taiiiwiH «le I e-^i'i'ii liiiiii lin :
L lii^|ii:ri' i|i' l'i'i l.iiiii's Mi|»«T^htiiinN ' rnii^lilui' l'ilii ilen
rliapitie^ |<s |.iri^ e'.i.in.'i'-», ni. lit non j un 'Ii-n iipiiiis iuipor-
l.mN i|i' riM«>lnire ili- l'«--«{illî liUni.lin *-\ *\*' ses fif*\e|ii|iiie-
m'-nl*». nii«-ii;n'' f--!!'" iju .iii-nl •'•!•• I ■«• ïé\erit«» île la ni itrie el
<|e I .i«»tr<il<i.'ie. iiu* \*\\i*- inin iiue n<»ii'% ">i>voiis fiiainti'iiant .
LT.'n e au [iinji!"* ilf^ ^1 1» in"»"*. -il"» l'Ii'i-^ijiii les nril ins|iiree«,
I lli— int iAi r«è s'il l«'^ liii;iiiiii^. |ii'nl ml ili* lniii;'» sieile^. ••!
Ju''i|u .1 iiiii* ep '•|>h- iri'iiri* Ihi-u r ipjir m"i le n^iu^. iiiif
ititlui Ri'i' ti'iji jii'i!iin)|i* ••! iri'ji 'i''- .^iM" [miii ttre rif.'l !!:•*•'•» ilo
ii'liii i|ui ilit|.|.i- 1 *iru!ti M^ plii^i-H iii<« .iiMialfs inlelliT-
liii-.-ii <« t\*- I iiuniaiii-e I.. ^ «:••. Ii-h |f^ piu^ eilairè^ iiièfiin ilp
I .iriti-ini e Kiil il iiu!«* fdi .i « i « i>ri <'li^'«'<» . 1 *'ni|»ire îles sriefirr^
j '•■«. lit I ii:i»> ili* 1.1 «iiji I ^'iii>iu [i.iti'nti*-, s|ir\ivanl au
II iiiiiijiii- 'lu 1 lu i^ti.in.^Mp'. ■*•- iipifitt'*- iiiui-puiss uii .-m ninven
.iL'i- • l I • Il > «l i|u*- la SI i« lu .- Miiii|i-rni' i|iii e^t |iar\enii«* a en
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NE 29
^D8 dominé
tH à
(tiens
l'cmitT
sec mé-
itre impor-
chez nous,
histoire. On
.ieux constatés
téennes. Depuis
end, Tarménien,
ue, ombrien), les
icinien, le vicil-alle-
^tituenl une grande
mêmes lois philolo-
ine organisme gramma-
vie sensibles, peuvent être
■ a trace évidente, indiscu-
lucienne, très profonde qui
,orilô des nations qui s'étcn-
< iolonnes d*Herculc. La com-
le la communauté de langue,
re d'unité qui a vivement frappé
.: famille indo-européenne a jus-
ut absorbé Tatlention dos savants
lour d'avoir tiré le moude do la bar-
iillc do langues, un autre groupe de
lié est aussi bien constatée et dont lo
i dosIndo-Européeus, peut-ùtre autériour
•fiffie el Vaslroloffie dans l'anliquilf^.
■ découverte revient îi b'rôdéric Schlci,'»*!, i|iii «mj |ni?';i
■ iivrage paru cii 180S : Lun;/ut' cl àwjvsse i/ea Indiens. La
iiido-européeDuu «latu «iu ce livre de ^M'^uie.
Il
28
LA RELIGION DES G A
.Nous sommet, en « uiihocjut'iici», |
fond (le laivIii:ion ilrs po|nilalioiis
il est impossilik' di» refuser un prof
leurs nnuiiinieiits funéraires en fi»
cher des erovanees de ces rares d
■
jM>rl avee le ehanjanisme des en
sérii' de sn|H'rstili()ns encore vi\
Mnn,i:cds sur le caraelére desiji;
des rensei::neinenls pn'cis.
Vous iiouve/. vous élonnei
riensi' iinpor lance à un ^rou.
qucnienl, eiuipparence au m
et îiyant des sorciers pour p:
rétucie d»' ces superstitions
serait nru* |irand(^ erreur. 1
an moyen à^e aux veux d
doit |)as nous faire iliusi«e
cois Lenorinanl contre r»
talions d{\ l'esprit humai"
u L'histoire de certai
chapitres les plus élraii
lîints de riiistoirc de
ments. Quelque folle-
de l'aslrolcj^ie, quoh:
grâce au progrès dos
elles ont exercé sur
jusqu'à une époq»
influence trop prof*
celui qui cherche
tuelles de l*huma
• >
; cadieu
>f, mon-
iiongroise,
•^'Ui étendue
i eu sa civili-
La civilisation
n'est pas repré-
d'écrilure connu
is ancien système
«ne conception reli-
nons en retrouvions
anciennes de TAsie et
• encore en maitre sur
"ù il conserve ses carac-
le ce groupe qu'il faut en
■ lUtes les pratiques supersli-
• ncore en si grand honneur
Tantiquité ont a*
occultes, hérita*
triomphe ducli
âge et ce n'est
f. hristianisme n'avait pu les
.dations rurales; Tislamisme
iil à boul^ elles n'ont reculé et
mt les lumières de la science;
\ très ardent.
-.ide louranien, au point de vue
:_» vue linguistique, forment deux
\ivaoes et qui, bien que de génie
. niêrilenl tous deux également, si-
. noire attention. D'un autre côté il
. s aryens n'ont été nulle part eu liu-
u::s du sol. Pour ne parler que de ci^
.:x, aucun de vous n'ignore que les
^,j |'*p. L.'îiwmant f*l qui p.ir.iit ir'iiiT.ihiim.'iit
A.U"*:iî4 ri>injirviiiieiit li.*:* Scytlics et prohiblo-
.i.y."<' <•' i'dstr^tio'jic flans /\inli'/uiU\ IStiJ.
rj
THO> TOURANIENNE Hl
(laule inhabitée,
i)iis de sauvages,
Thiarry lui-même
■t's premières Iribus
.iiictré, était déjà non
:iie civilisation mégali-
\r la forte organisation,
^iMitir alors de la Suède au
• l'autre. L'hypothèse la plus
il.' le courant sous Tiniluence
:ijveloppée était le courant tou-
.•' couche profonde de population
Il Europe^ il en avait été de m^me
est-à dire des Touraniens, ce n'est
lin fait historique scientifiquement dé-
codé les Âryas, les Iraniens et les Se-
l'Asie antérieure, T Aryen, Tlranien, le
i\sé à des populations plus anciennes, beau-
. ce semble, que les nouveaux venus, et déjà
'lies de réial sauvage. Le rôle des Touraniens
.", prépondérant en Asie. Nous devons recon-
N les premiers pionniers de la civilisation, les
^ulateurs des pratiques religieuses. La religion
.- est avant tout un naturalisme dont le fond est la
•î la présence d'esprits ou démons ' animant ou sur
tout être, toute chose en ce monde. Sur ces esprits,
r démons l'homme peut exercer une action plus ou
:-ijri Martin n'a été désabusé à cet é^ard que il.ius les deruiértid années
1 vie; au momeDt de sa mort, il préparait une rûvisiou complète d^ sou
.lûT volume oii il faisait très large la part des populations pré-celtique:^.
>i'Arbois de Jubaioville sVst rattaché à la uK'me doctriuc.
-■ Coquebert- M CD tore t, baron de Monbret (cf. Mêm. de la Soc. anL de
".mce, t. VII, p. 2} a cutreva cette vérité. Sclou lui, plusieurs religions
ifâieut existé en Gaule, dout Tuue, la plus aucienue, était uu sab^.hmn mêlé de
chamanisme gui lui élait commun avec toutes les ivitioiu du nord de Caii'
cien continent.
3. Ce que Toa a appelé : un polydé monisme.
'3*2 LA llKLlùlU.N in.7> UALLUlA
iiminA |iiiiAsanlo h Taifie Av forniiili*s riitmarr^t>s. d'inr.'inl.i-
tiniis. tli* |)ralh|iii-s iii:i<:i(|ii«*N. linril r«Tt.'iiii*»rMlli*^'t*s «li> pri'hcH
sont il«*|Misitairi'N. Kn .\*(syrir, avant la (liMiiiiialion «ifs S«*-
niiti's. rii .M«*iih' avaiil rrWr th^s Iraiiii-iis, 1rs ni||i*::cs di*
pri'ln**' iinii*» pailiiiiH ili* .'{.'Wio a iOOO an*; avant iritri' iti*
avaii'iit lit'j.i fixi* n*** |irah«|ii«'s p.ir «'crit dans uin* lan.;iii* ipii.
ajirî'S la rtini|ni*li' a^s\ril'nn<^ ri*sla la lan;;iii* litiir«:ii|ii(*, la
lan^nt* «iarm* iIi'n (Ihaldrrns coninu' li* ;;ri'r i*t li* latin ilans
notre litur::!*' rlirrtiiiini*.
A ri*s fiiriniili*^. à i'***< ini'.intatiinis til*^(int'*l*s à apiisiT lf*s
r.sjirits <»n a furriM* Ifur liii'nvrilL'uiro st> Innivait'nt ni«'*lfH Avs
r«'Ct'ltt's int'*ilir.ilfN« ilrs rflfv«''H fl*i»li<t>rvatiiitis astr«»n<iniii|nt's
M*rvant «if haM* aux >|M'riiiatiiins «i«*s astr<»liii;nt's. Li*s ina^'t* •
i|ni fornitMi'iil plus taiii uin* «aslf* a Uili\lon<> lM'*rilt*ri'nt 'ii>
o'tli» M*it*nrt* a l.ii|iii'lli' iU ont «idiin** liMir nnin. Iiii'ii f|irflli*
fnt tout arraiiicniM*. La Mi'ilif, suivant rf'\|iirssiiin 11*1111 an*
rirn, avait •*tt'* infi'itfi» lii* n-s sup«*r**titii>n'«. aussi Ihimi «|u<*
la r.lialtli'i*. !«<'•« nif t|i'rin*« «il* ranli«|uili'* n i^nnraii'Ul pas rnii-
;:in«' lie rctif srii'int*; ils rrrnnniisH.-iifnl i|u il y avait fii i*n
MimIii*. a nnt' «MiMiiiii' tr«'s ri'*'iili*i*, un riVtT lrt'<« int*'iisf di*
I • •
supi*rstitiiin'« raisMuin-fs, |)a«>fi's mit I •di*»»-! valinn •!•• la natiiri' ;
ini'l.iiiL'r >in::uli«'r i\r vniti's l't d ri irut ^. <'.«' niflaiiiri' •! frriMirs
«*l ili- xcritcs i-\pli.]iii' I:i fiittun«' iii'iuif di* la ina^'ir. diint. pins
di* tini^ iiiilii- an*' aprrs rr.-|ii<«iiiti df ri'lli* srirui c. iinns |-i*-
tr(»ii\iins |i-s liai f^ rni'i«if vi\;inii-s imii Hful'Mui'nt t*ii ltr.iii>ii*-
Itri-t.ii-ih* cl *-ii li.in r. mais ;iu i-fuln* nii'-nn* di"« naiiiifi^ li*s
plu« 1 1\ ili*«c'i'^. •! .\tlii-ii«"«. .1 Itiiiui'. a \!t \.iiidi II*. .N<Mi<« la n*-
tp<u\iin« iiK iiri' anjunid'liiii inii*-:i':M>-iil iniiiri'«>Hi* i!r^ i'<«pril»
*-iir iiti I •>;. ««-•- Miiiii* ii«>" <« t'ii ii'l.in'. d'- la rinlaniii' a'i I lui»* I
Il \ a II ij.iti^ l«- d<iMi.iin<- ri-iu'i'-iix un |di>'niiiiii*n«' atitl-i^Mif .1
('fini ijui- pii"«*-irt*, •liiis I (»rlr*- I i)jiii^lh|ii<'. l'i'Xp iii«>hiii lifs
lan«:ut <« ar\*-nni-^ *'iiMiMi|iH"» ri t'iiUaunMiiii^^
1 .1 ••ul•<h^ I • i\\it' (H'U^ ilit l'iiui- ' -1 • •- ^>ij*'l ; **<>n tipiiiitin r^t
• r // ^ \\\ : I irv^i- 1. .. I it" i II i- .*-
■ ■■I«
LA CIVILISATION TOURANIENNE 33
:ii>mbrc des choses sur lesquelles il
- tiil-cc qu'à ce titre qu'étant le plus
li (Ml par tout le monde et on tout
'•dit. On ne s'étonnera pas do rinfluoncc
^t acquise, car elle a soûle embrassé et
irts qui ont le plus do pouvoir sur Tesprit
née d*abord de la médecine, cela n'est pas
is Tapparence d'avoir pour objet notre salut,
comme une autre médecine, plus profonde et
•il second lieu, aux promesses les plus flatteuses
..^duisantes, elle a joint le ressort de la religion,
•quel le genre humain est encore, aujourd'hui, le
ulc. Eniin^ pour comble, elle s'est incorporé Tart
i }ue ; or tout homme est avide de connaître son avenir
• iiomme pense que cette connaissance se tire du ciel
.*: plus de certitude. Ainsi, tenant enchaînés les esprits
un triple lien, la magie s'est élevée à un tel points qu^au-
ird'hui même elle prévaut chez un grand nombre de nations
i Jans rOrienl commande aux rois des rois, ut et in Oriente
•f'*/um regibus imperet,
n C'est dans l'Orient sans doute qu'elle a été inventée ; dans
la Perse, par Zoroastre. Les auteurs s'accordent sur ce point.
Mais n'y a-t-il eu qu'un Zoroastre? Ëudoxe qui a prétendu
que, parmi les sectes philosophiques, la magie était la plus il-
lustre et la plus utile, plaçait ce Zoroastre six mille ans avant
la mort de Platon; autant en faisait Aristote. Hermippo, qui a
écrit avec beaucoup d'exactitude sur toutes les parties de cet
art et qui a commenté les deux millions de vers composés par
Zoroastre et mis des tables aux ouvrages de cet autour, rap-
porte que Zoroastre a puisé la doctrine chez Azonaces et vécut
cinq mille ans avant la guerre de Troie Je remarque
qu'anciennement et presque toujours on chercha dans cette
science le plus haut point de l'éclat et de la gloire littéraires ;
du moins, Pylhagore,Elmpédocle,Démocrito, Platon, pour s'y
instruire, traversèrent les mers, exilés, à vrai dire, plutôt que
voyageurs. Revenus dans leur patrie, ils vantèrent la magie ;
3
32
moins p;
lions, d<
sont dv
mites^
prêtre-
avaiei-
après
langi!
noin
A
espri
recel
servi
qui
cetti'
fût
cien
laC
gini
Méd
SUpr
mél
etii
de
tro?
Brc
-Ift iACLOIS
.. rxisibcfaez les nations italiennes
i- -le^npie dans nos lois des Douze
LÀ. * Jinme je l'ai dit dans un livre
js (-r iU5si possédées par la ma-
,^^_ :r.^T* iinj*. car c'est l'empereur Tibère
^j^^-mue^ K:etle tourbe de prophètes et
;^.. . «ui -î«Hi rapporter ces prohibitions au
'.•céan et qui a pénétré jusqu'où
_ jPT^osjitf cultive aujourd'hui même l'art
.? ^Li<!$ cérémonies qu'elle semblerait
^>i>«<w.. Ainsi tous les peuples se sont
. -.-^'
K^
, ii^vid wu* a paru nécessaire. Toutes les
-^m^ucr Retenons de cet instructif résumé
*. - •*
- .•»'!» ivail faites sur l'histoire et le carac-
... -." ^rf**
agaoïcui. lUX découvertes récentes dues au
-». . iacnpiions cunéiformes, la magie est un
•^.oKUiiLe bien au delà des temps historiques
^ M en Orient chez les Mèdes', le pays de
•tu, pif les rapports qu'il prétendait établir
^ esprits de la nature, était une religion à
datent la médecine et Tastrologie, avait été
Hiitue heure, fixé par écrit, immobilisé pour
^Qi. ti^ruiules rythmées affectant un caractère
^ Ia magie, originaire d'Orient, a inondé le
\»skirii principatus susUdit druidas eorum. Voir, pour
■* lrtJ<*« l'^wali'l de Coulantes: Comment le druidisme a
^\ ,Uii*«/w. Thorin, 1819.
■" ^ M^y* toiirauicu. Nous savons aujourd'hui que la nra^iv.
"*" ùic luvîiii^ro la Mrdii.', mais la Clialdée.
:«*^»icltv* oui ùià découTortes à Bahylone appartenaul a rc
LK GROUPE MÉGAUTUIQUE — LA CIVILISATION TOUBANIENNE 35
Mais ici même, d*aprës le texte de Pline, il y a une distinc-
tion à faire. Non seulement Pline sait que la magie est origi-
naire d'Orient, mais il croit savoir comment elle a pénétré en
Grèce et en Italie. « Le premier, d'après le résultat de nos re-
cherches, qui ait écrit sur ce sujet et dont les ouvrages sub-
sistent, est Oslhanès. Il avait accompagné Xercès dans la
guerre faite aux Grecs par ce prince ; il dissémina pour ainsi
dire les germes de cet art monstrueux et en infecta tous les
lieux qu'il parcourut. »
Quant à l'Italie, il croit que c'est Orphée qui le premier a
de Thrace transporté de proche en proche les superstitions
magiques, avec les découvertes de la médecine, bien que la
Thrace oii il faisait son séjour eût été totalement étrangère à
la magie, Orphée avait donc puisé cet art ailleurs.
L'art de la magie n'est point un art hellénique. Pline insiste
sur ce fait. « Homère, dit-il, garde sur cet art un silence com-
plet dans ï Iliade » et^ au temps de la guerre de Troie, en
Thessalie, où la magie pénètre plus tard» « on se bornait aux
remèdes du centaure Ghiron. » Partout, en Grèce comme en
Italie^ la magie est un art étranger^ un art importé. Pline, au
contraire, semble la regarder comme presque indigène en
Grande-Bretagne : c< Elle la pratique avec une telle foi et de
telles cérémonies que ton croirait que cest elle qui a transmis
cet art aux Perses. »
L'extension de la magie s'explique par l'histoire de la race
louranienne.
« Les populations diverses, écrivait François Lenormant^
en 1874, qui de la Finlande aux bords de l'Amour habitent
encore aujourd'hui le nord de l'Europe et de l'Asie, Finnois
etTchoudes, Turcs et Tartares^ Mongols^ Tongouses, et dont
les travaux des Rask, des Castren et des Max Mûller ont
démontré l'unité linguistique, sont les derniers débris, refou*
lés dans les climats les plus septentrionaux^ d'une grande
race qui a couvert autrefois une immense étendue de terri-
1. La magie chez les Chaldéens et les origines accadiennes^ p* 323.
:Ui LA RKUiatiN IiES GAlLOIS
toir«*, car nous \i\ voyons répaiultn* ilans la haute aiilit|ijili*
sur uni* ^'rand«' parli«' <it« l'Ash* antérieure et les antliro-
|iolopiHteA, de leur côté, signali*nt (l'autn*s trilius di* ri*lte
rare dans l'Hurope |iréliiHtt)rî(]ue. avant rétalilis<enient
des tribus aryennes*. •« J'ai (*Hsayé de prouver ailleurs,
ajoute Fran(;ois Lenormant. qut* re sont ces p<ipulations ipi
ont les premières inventé et pratii|ué la niétallur^Me, opinii»n
soutenue également par le bariin d'Krkslein et par Alfred
Maurv. »>
L'unité de relt«> ^^randt* rare éclate non seulenint d u fait
de la parenté des lan^ui's qui s'y parlent, mais du fait que
tous les membres de la famille ont vécu et vivent ••nrore sous
l'empire d'une même pdifrion. dont les traces se retrouvent
enron* visibles nièm«* dans les braiirbes depuis lon^îtenips
séparées du tronc commun, t'.fttc reli^'ion a un earactèn* par-
tirnlier. Je lais>e mcore la parole à François Lenormant ' :
•• Mal^rré les ditTérenres i|ui ont forcément résulté des rtuidi*
tioUH si diver.sr<4 ii«* tléveliippenient auxquelles la rare a été
soumisr, ji* rrois ipraprés un coup d'cril jeté sur le matrisine
inèdiquiM't sur lescroyancesdes anriiMis Finnois, telles qn'elles
i»nt b'urs expressjuns dans la L'rande épopée du Kolrmlti,
les affinités avec le sysliMUi* que nous venons d e.xpuser d'à-
près les tirhris du recueil lie la ma^ne accadienne di*\i«*n-
dn»nt si ii<imbrensi*H v\ si frappantes i|u** !•■ b*rteur sera ron-
iluit .1 ('•mstati-r avec imiis Texistence d'une fainilb* ib*
reji::i>ins 1res iiflteinent rara» ti-risi»»». \\{ relie famille. i|u'i»n
ajiiM|uii'i tttip laissfi* dans i'uniliie, cnrri'spondrait i*xat'tf*
meni à une kTan^le divismn ethnique a laqui'lle il faut désor-
mais f.iiie sa |i.irl dans riiistniie ;;eneialt* d«* Ibunianite • .
\\ Fianrnjs L»n<»rmanl cara< terisi* ainsi relie famille reli-
U'ieU-^e :
Li'tude ruinparative a lai]Uelle inius veiiiins de ni»us
l:vriT conduit a rei-niiiiailii- une pareiiti* étroite entre la
LE GROUPE MÉGâUTHIQUE — LA CIVILISATION TOURANIENNE 37
magie chaldéenne et celle des peuples ouralo-altcâques ou
touraniens, parliculiërement celle des Finnois. Les idées
religieuses auxquelles elle se rattache et sur lesquelles elle
se fonde constituent un système de mythologie' complet et
très bien lié dans toutes ses parties^, qui n'est qu'un déve-
loppement normal et logique de la forme de naturalisme
propre à cet ensemble de peuples, du culte des esprits, des
éléments et de la nature. Tout concourt à nous ramener à
la même race de Thumauité comme ayant implanté, dans
une antiquité prodigieusement reculée, les superstitions
démonologiques et magiques qui lui sont propres, dans le
bassin de l'Euphrate et du Tigre.
<( Comme conclusion de nos recherches nous entrevoyons
une famille de nations qui s'est séparée avant les autres du
tronc commun d'où sont sortis tous les peuples qui ont un
nom dans Tbistoire et se répandant au loin la première [dans
la direction du nord] s'est constituée en tribus ayant une exis-
tence ethnique et distincte, dès une antiquité tellement re-
culée qu'on ne saurait l'apprécier en nombres. Une intuition
historique des plus remarquables avait déjà conduit Bunsen
à cette conclusion, quand on ne possédait encore aucune des
preuves que les études cunéiformes' sont venues fournir de-
puis quelques années. L'hypothèse de Bunsen devient main-
tenant un fait appuyé par de solides arguments et qui tend
chaque jour à une démonstration complète. Le jour où il aura
'été définitivement établi, l'histoire de l'humanité primitive
et des plus anciennes migrations des peuples aura fait un grand
pas. »
Ce jour nous parait proche. Il est de plus en plus probable
que c'est à Tinfluence de ce courant touranien primitif que nous
devons attribuer l'érection des sépultures mégalithiques et tout
le développement social et religieux que Tétude de ces monu-
ments révèle' et que les traditions classiques n'expliquent pas.
1. Mythologie n'est peut-être pas le mot juste.
2. Et les études archéologiques.
3. Nous en donneroDs des preuves daos les leçons suivantes.
D8 LA RRI.IGION l»R8 OAULOIS
L<* prand rôli* f|iie nous priions se la racrel à lariviiiiialion
toiiranionncii à l'auron* di* riiifttoirc do rhumanîté osl-il une
illiiMon d«> notre i^uprit? Il faudrait, pour le croire, ne tenir
aucun compte des récentes découvert«'s de l'archéoloi^ie dan^
le domaine de la prcbi^toire*. confirmant de vieilles traditions
dtmt il n'est pas possible di* nier la vAl«»ur. Les ancif>ns
n*avnii*nl pas complèti*ment ifrnon'* le rAle ron<(idrrable que
les Scythes, cVst-îi-dire les Touraniens*, d'un cAlé, h-s llyper-
bor^«*ns d«* l'autre, avaient jou^ dans le momie avant IVta-
bliss(*nif*nt des grands empires historiques. Tout un chapitre
de Justin. abr«*p'anl Troirui'-Pompée, nous édifie* ci cet égard.
Tropue-Pompée* nous dit :
1' One les Scythes dès r(»rigine ont jeté je plus grand éclat
dan^i le monde : tinn minus illit%triti imtin t/itam inipenttm
/lafturrr,
2* Hue le peuple scytlie avait toujours été rei^ariié romme
le plus ancien de l'univers : Srt/ihtirum t/rpi.s tintif/ftissimn sfm-
prr hihitti, — plus ancien mèrm» que les Kgypiiens.
.'i' i\\u* leur empire était immense : multum in Inwfitudi"
nnn rt huitudinnn pntrt.
i* i^hrils iiut trois fuis nmhitinnnê l'empire di* TA^ii* :
imprrhtm Auttr irr tfuarsirrrr et qu'avant Ni nus. prre de Semi-
ramis, |i> premier roi d*Assvrii«. TAhIi» leur avait paye trihut
pi*nilant tfuukzr rrai^ttus : - //m *srythis. .\^i*i prr nnlh* tpim-
tjrttins tiniius rrr iitftiiis ftllt l*rn»l*'ndt tnhuil /ifif'fH A'iii»/*,
rrj- A*^t/rnrNm, iiiipostiit. »•
TriiL'ue-Piimpé*' lions apprenti de plus i|ue l'empire di*^
Parllii's et «les Hactrieii*» était leur ouvraL'i* : Pftrthitnm rt
Wirirumum imp»rhnik ip^i mmlitlmint^.
J. /'• * ',/''•. '■' r 'ii-r tr* l-.ur f'^'i* • ii.-lilfrr l.rri<irili«<«l r r-l \t|i|
•|i fiilr[i!*'i!r- ■• 'II-' •• ^lf,«» •l'iml i •ii,"l ■!• I\-ii. »ii r''i'»:i:.t ^
• l'iPiti'itl J'%ri|. i:irr»- ■!#• ••rvlfir» •! Kijrit|*r
1 J-liltri, f'i../i /' «nf^i ' ;i/-rij' -itii ^;i/rr>ni ||r ||. ] 4 f r'i|ri|#>-|* •{!>
yém * •l l'.i !i>»t>ri«!i tr-« ••':■ jt.
« \ .>!• rr >\ ■:!• !*■■ •! Irr jr i*j ! !>■ re\ •\-,f lpt trâliti>itj« «l'il -inl rnniinr
r^l'ra ., •> riri-trfr -îr IrriA'ih f| f] iliiitrr* «lil^ it'u^rril t'Irr roij«|.|r ré#*
LS GROUPE. MÉGAUTHIQUE — LA. CIVILISATION TOURANIENNE 39
Ces vieilles traditions sont parfaitement d^accord avec notre
thèse. Elles s'imposaient aux historiens du siècle d'Auguste,
tant elles avaient d'autorité. Diodore de Sicile les connaît et
les recueille comme Trogue-Pompée Ml nous parle d'un temps
où l'empire scythe s'étendait de la Thrace à l'Egypte et comp-
tait parmi ses sujets les Saces, les Massagëtes, les Arimaspes,
les Assyriens et les Mëdes chez lesquels ils avaient établi des
colonies.
Quant aux Hyperboréens, nom collectif des populations bo-
réales, Hécatée, au rapport du même Diodore, non seulement
en faisait mention à la fin du iv^ siècle avant notre ère^ mais
donnait sur leur pays et le caractère de leur civilisation de
nombreux détailsdontquelques-uns peuvent paraître fabuleux,
sans détruire la valeur de Taffirmalion du géographe grec
touchant l'existence et la haute civilisation relative de ce
groupe humain. Nous avons d'ailleurs le témoignage d'Héro-
dote* qui mentionne des faits précis. Après avoir rappelé
qu'Homère et Hésiode ont parlé des Hyperboréens, il ajoute :
« Les Déliens en parlent beaucoup plus amplement. Ils ra-
content que les Hyperboréens leur envoyèrent dos offrandes
enveloppées dans de la paille de froment. Ces offrandes pas-
saientchezles 5cyM^5 ; transmises ensuite, de peuple en peuple,
elles étaient portées le plus loin possible vers l'occident, jus-
qu'à la mer Adriatique*. De là on les envoyait du côté du
midi. Les Dodonéens étaient les premiers Grecs qui les rece-
vaient. Elles descendaient de Dodone jusqu'au golfe Maliaque
d'où elles passaient en Eubéo et de ville en ville jusqu'à Ca-
ryste. De là, sans toucher à Andros *, les Carystiensles portaient
à Ténos et les Tenions à Délos. »
<y»iDme très sérieuses. Quel intérêt les Grecs et les Romains auraient-ils pu
avoir à les recueillir, si la force des choses ne les leur imposait pas ? Cf. Fré-
ret, fEuvres complètes^ in-12 : Histoire^ I, p. 72.
1. Diodore, H, 43.
2. Hérodote, 1. IV, xxxiixxxiv.
3. On Fait que Pambre était également transporté de la Baltique aux embou-
f hures du Pô.
4. Tout cela semble bien représenter un pèlerinage dont toutes les stations
i4l LA IlELUilON UKiy i;\!;LOlS
•• L(*s h('«li«*iis aJDiitt'iit qu'à ruri^ini' l(*s llyprrhnn't'nïi
:iv:iif*nt «*nv<»yi* cvs i>iïraii(i«'A par iIimix vii*rf;«*s dotil riin«*. Mii-
vaiil «'ux, s'ap|M*lait llyprn»chr%*\ l'autre* hiudire. {)\u\ pour '
srriiritr (i«* rt's vicr^res. ils lt*s avaiiMit fait arctuiipa^iifr ;
v\\\\\ (i«* ItMirsoilfiyotis aiixqiii*ls ils (Innnciit It* nmii ili* prrfihf"
r/'M't à (|iii l'on n*n(i rnron* il«' ^Tamls lioiiiioiirs à Ut'*los, mais
(]titM*cs IN*rplit*r«*s nVtaiit pas revenus dans leur pays, |i*s Ily-
pi'rliiirri^ns, craignant <|ii«> cv fait sf renouvelât, prirriil le parti
(l<* porter sur leurs frontières leurs otTiaiides dans la paille de
froment i*t de les confier à leurs voisins en les priant instam-
ment de li*s arrouipa^Mier jusipi'iL une autii* nation.. Li*s yVi/-
«/■* Ih'lirns tir fun ri rautrr wrr se rtiupent les rlieViMix en
riitiuneur lie res vier;:i's hypi'rl)orêi*niies qui moururent a
llelns. Les IIHcs |eur rendent re devilir avant leur tnaria;:e.
Kllt*s pri'uni*nt um* liourlt» de leurs cheveux, l'entortillent au-
tour d'un fuM*au «*t le déposent sur li* monument deri*s vier-
::i's qui est tlaiis l'enreintt* ronsaeréi' a Artêmis. a main ^au-
l'Ile tii l'iilrant. Les jeunes lleliens entortillent leurs ehev* u\
auliMir ti'iint* certaine lierlie et les di'pnseiit é^'alemenl sur le
tomhraii dfs ll\ perhoréennes'. Les hêliefis disent au>si i|ui'
dans II* mèmesirrleiMi resd«*putes vinrent à llelosdeux autres
\ii'rL'<'s livpiTlmréennes, dnn! l'une s*appi'lait A rué et Tauiri*
ilpis. V etaienl \i*mie«i avant //«//#»•/'##//» ri iM'tdirr, r.i*l|e«-ri
appi»rtait*iil à llvtriie ies trilnils qurlir*» elait'tit rhar;:ees
ii*iil1rir pour If prmnpt et heureux ai'couchi'inent des femtni's
de h-iir pi\s M. lis .\nfi- %*\ Ojits fiaient arrivéï'S vu l.i rom-
p iL'Nle des •Unix Ulêllies Api»ilon 1*1 Alléinin Aussi li'H |li*.
h'-iis Ifiir fi ii'ifiil'ils d'autP's linnufiirs. Leurs ffinmes que.
li lit |i«iiir i-lii-s vi rrifhrent h'iir iinm ilatis un Ii\iiini* i|ir(Meii
d'- L\rii- a I ••iiiposi' eu h-iir hoiiiifiir .. Les mêmes llelii-tis
:ij>iuti-nl i|u apifs avoir fait liiii!i-r sur r.iut*'! Ii's nji^Hf^ di s
Mihiiit^ Mil • Il rfp.tni l.i «'•■iidif siir If inmlifau li '//«m it
• II- l r» !»:■ !«• II!» f t ?.!•»■•. \ fi|« iii- • •iiiriir . ;..i.|il rfi j-r» ■l'ii' r •! iiTir | . r«
, . .iî. .i '.'.'. .iw.Mt: .••'i.r !• > {••• tr- • . ir t ( fi.| |. - fr«i«. li > j.ir4it
i • ". .■ r !. f • • .I»
t • c* ri|> • •••lit •« i iTtr-iiil •!« liilUi:iti :(• • l •!• I iiiti<|Uit<^ Jr» Irt liti in*
LE GROUPE MÉGÂUTHIQUE — LÀ CIVILISATION TOURANIENNE 41
i'Argé. Ce tombeau est derrière le temple cTArtémis, à test et
près de la salle où les Céieiis font leurs festvis *. »
'■ Voilà deux monuments de pierre, deux monuments con-
* Ztés parla religion, dans le centre même du culte d*une des
plus grandes divinités de la Grèce, portant témoignage de Tan-
cienneté et de la valeur non seulement religieuse, mais histo-
rique, des traditions concernant les Hyperboréens. Peut-on
d'ailleurs douter de l'existence de cette antique civilisation
septentrionale, depuis que nous ont été révélées les antiqui-
tés primitives de la Suède, du Danemark, de l'Ecosse et de
l'Irlande, antiquités remontant aux âges de la pierre et du
bronze^ si heureusement mises en lumière par les Worsaae *,
les Nilsson', les John Evans* et tout récemment par M. Oscar
Montelius^ dans son intéressant ouvrage : Les temps préhis-
toriques de la SuèdCy traduit par M. Salomon Reinach.
La lecture de ces ditrérents ouvrages vous sera le meilleur
commentaire de ma leçon. J'espère qu'après vous être nour-
ris de ces études vous ne serez pas étonnés de retrouver en
Gaule un écho de cette grande civilisation touranienne '.
i. n ya là une rivalité de sanctuaires qui montre l'importance que les Dé-
iiens attachaient à ces légendes et en augmente encore l'intérêt. Cf. Porphyre,
De abstinentia^ U, c. xa.
2. J. A. Worsaae, The primeval antiquilies of Danemark^ I8i9; Mémoires de
la Société des Antiquaires du nordy traduits par Beau vois, 1860-1815 ; Danish
arts, publication du South Kensington Muséum, 1882.
3. Sven Nilsson, Les habitants primitifs de la Scandinavie^ 1868.
4. John Evans, Les âges de la pierre, traduction Barbier, avec 476 figures
intercalées dans le texte et une planche hors texte, 1878.
fi. Oscar Montelius, Les temps préhistoriques en Suède et dans les autres
pays Scandinaves, avec une carte, 20 planches et 427 figures dans le texte, 1895,
ouvrage traduit par Salomon Reinach.
6. Quatrefages, dans son livre sur L'espèce humaine, p. 133, se plaçant
à un point de vue purement anthropologique, a écrit : « Les grandes migra-
tions de peuples se montrent à peu près partout dans l'histoire, dans les
traditions, dans les légendes du nouveau comme de l'ancien monde. Nous
les constatons chez les peuples les plus civilisés de nos jours et chez les tri-
bus arrêtées au plus bas échelon de la vie sauvage. La paléontologie humaine,
l'archéologie préhistorique ajoutent chaque jour leurs témoignages à ceux
des sciences historiques. »
IV' LEÇON
f.K r.rijK PKs iMKiinF><
Ail nnmbro c1«>a Kupi*r'«litioii« qui non» parai^Kent romonlor
à l'tTe miVAlilhiqiM* t*| r«*l«*vi*r «les infliK^nn*» toiirani«Mitii*«.
noiift placi*rnn*( au |in*mi«T ran^ l«» l'iilU» d**% pi^rn»». Th's vi-
vacf <; «>iirnn* au moy«Mi c1ip\ c<*a Hup«Tstition^ n*ont paHt*nron*
roniplt*'tein«*nt disparu do noAranipai:n«**( '. li rn* ^'a^it pan «K*
«up«*r*«tiliniiH îaoIim*!!. iipora(ii(|ueH, pour ain^i din*. ni^esiiorir
rotiAtiinrfH loral**^, cl ayant un rarartèn* pan^a^or, niait^ tii*
HU|MT*«titi(>nA ciirarinf'M'A d.in^ le «ni, «e reproduisant pn^Hipii*
idi'ntii|u«'H. aux diviTH^-^ i«piM]ut*H d«* iintn* liintiùrf*. nur uni*
éti'ndiif iii> pay*( ronnidéralili*. dmit le rhanip de i|Uflf|u<*«-un<*<(
d«*paH4f fil* hiMuroup !«*« liniitfH ilt» la li;iuli*. .Nous ni* tli**
vous y \oir ni des fantai^icH. ni dfs |iizarriTΫ>4 df !'.*sprit in-
di\iiiui'l, niiiin It* friiil ili* riTlaini'H dinp^sitionn inl«*lliTlu**lle4
di* r.irf*.réL'ié<'4, «'t roniiiit* ron«<»lidéi>saiii'Sf*|»n«|ui*s lointaines
par ri'ux qui h-s preniiiTH m* dinint'n'tit la min^ion d<* dirii:«*r
{••H inspirations ri*lii:i«*u«t*<« des nalitm*^ en rapport aver leurs
intèrriN La main du prêtre, ilu fhanian, a passé mir res
rrii\anr«*^ fl leur a impriint* a r<»ri.'ini' un rarnrtfri* sarré.
tloinini*nt sans rela He\plii|ui>r leur extrar»rdinaire vitalité.'
l!«* «tint dfs Hiir\i\anres il'un et.it sorial lii^pAru, ni\ |i> peuple
était eli'V.* il.iii^ la f>>i i>n la piiis^.-mr*' iniii^rutée lie res pr.i-
ij'jiii'* ••! fiirinulf's (NinHarrées. 1^ expérience et l'Iiistoire de-
nii'iitrent que rieli n est plus diftirile a tiéraeiner que res
44 LA HKLIGION DES GAULOIS
(•ncon* iio ï\n% j«Mirs. d(*H vertus pruphylaclique^ attarliêosaiix
li.'irlies (it> pierre, aux pierres di* tonnerre ronimo «»n «lit.
croyanrt* rêpamlue parliruliêri*nitut dans la région (iesnutnu-
ni«*nts m«'frali(liii|ues, en .\rn[)orii|no. en.Morvan.tMi Anleehe,
l'ii .\vevri»n f*t dans l«>s devenues, où les haches el rollit^rti
Ci imposés de certaines piern>s étaient encore C4>mptées, il y a
p«Mi de temps, ennmie val«*ur apprêriahie «lans les héritages,
ainsi que les dossiers de plusieurs notaires en font foi^ ne
peut lais*«er di* doiitt» a c«*t e^'ani.
l'n niènmiri* fort iutiTessaiil de M. Ëmih* r.artailhar *,
nii*ni4>ire ipii pourrait déjà n*e«*voir plus d'un ilêveloppi*inent
nouveau. ni'Uilre Ci>mhien ws reili«*n*lies sruit frroiid«'S et a
c<inil»i«*ntle contrées elles peuvt'iitN'a|ipli«|uer. Laerttyanceaux
/nrrrrs df fttitilrr ou pirrrrs dr tifnn^'rrf se relnuive non seu-
liMueut en France, mais en Anirleii-rn*. en Aili*niai;nf, en
llidlanih*. en haiii'niark. «'ii Irlande, en Suétle. en lli>n^Tie,
«•u Kinlandf. i-ii Holiêm*'. en Sibérie, en Mi»u^olie et en r.liiue.
r.ftti* extension dune uiéuif supt'rstitiiui, siuih les niêuies
fi»rnii's, dans um* zone mi Tartiiin ilu ^'énii* ttuiranien si* fait
Hi'utir *^oii*t t.itit d'aspt'i'tn liitTereiits. ni* plaide-t-«'|le pan en
f.ivt'urdi- l'iirijine toiiranieniit* tli* «*rtli*su|H*rstihnn eu liauie .'
Kui'tri* aujourflliui r'e»«i ««n Sijésii* et «mi Hongrie. e*est-.i-
4iir«* au *«i'in d<* |i«ipiilati>»UN irtiri^'iui* touraniennt», (|ue ri**» ^u-
piTNtitiou'^ M»ii( !•• [dus vivarf?».
•i V.u IIiiultm*. disait riniiati l(ii(ut*r au T^oiilti-s tir |\iri«
iMi ISfîT*. 1«'H harhes et Miartfaiix «le pi«Tre se ren«*nnlt«*nt
«"lu/ II"» [»avs.ii.«. •Ii*>pfrsf* Il i-i |.i. <«iiiis jf nom «!•• /*»udrr
ltt*it'\ di' /'fudrf t'ff fi'iintf\ il.- /// « Ar dr hien, !*.••% fXprf«sii»n«
*« lUl «'•■lli-H il-iiil sf HiTt eiit'.iri- aiijiiiirii'hui très snuvfiii le
ptii) I'' l'U jurant Un ri'urniiiri* .ilMiinlamment ces «dijet*» dans
t iiiH li'<« \ill.ii:fs r||i'/ li's vieill>-s «'•immèri*s et sa;;i*s-feniinf%,
■■?.. I lir .A ,1 î. !•::
- • ■,■•«• .'■'■. 'I /.».('.'•.;■■■• . ir et *i 'ir- hf''it»jir f*rf Kt^tf-f ^uti.rtirt
If ■.'*.'. ' " ' ji .1 t ; l( 11- r. ii'ii • •( • « A-jiir. éLàtt lliir'jt pUr- .|i|f ;.«r»
* ; r ■ • \\f «rt >1i Lui* , > I- 11. i it..:*- ijr •ij;irr»lilitiiit |*.iiriiiir« r| t\t
LB CULTE DES PIERRES 45
comme des amulettes qu'elles font frauduleusement et plu-
sieurs fois de suite bénir par les curés principalement y en les
plaïQani sous le coussin de Tenfant pendant le baptême ; puis
elles s*en servent pour guérir différentes maladies et font avec
elles de nombreuses sorcelleries. Les traditions sur la pro-
duction des haches par la foudre^ leurs prétendues vertus
prophylactiques sont les mêmes chez les paysans magyares,
allemands et slaves; en Hongrie elles découlent encore du
paganisme », disons d*une source commune bien antérieure
aux dernières migrations. Je n'insiste pas, le mémoire de
M. Emile Cartailhac est tout entier à lire.
2* Une seconde preuve peut être tirée de ce fait que certains
monuments sépulcraux mégalithiques, certains blocs, débris de
monuments détruits, étaient encore au moyen âge, malgré les
défenses réitérées du clergé, un but de pèlerinage en vue d'ob-
tenir des guérisons miraculeuses ou la satisfaction de vœux
particuliers, comme sont en Orient les tombeaux des saints
bouddhistes ou des marabouts musulmans.
Ces superstitions n'ont pu naître ni au moyen âge ni à
Pépoque romaine. Elles sont en rapport avec une série de
monuments ayant joué un rôle important bien avant Tère chré-
tienne. Des monnaies romaines, parmi lesquelles des mon-
naies de Tibère et de Trajan, recueillies à la superficie de plu-
sieurs des tumulus recouvrant des mégalithes, tumulus isolés
dans la campagne, à assez grande distance de centres habités,
témoignent que ces monuments étaient déjà, au i^' siècle de
notre ère, un but de pèlerinage. Ces pratiques n'ont pas dis-
paru partout. Elles étaient encore vivantes, il y a une quinzaine
d'années, dans certaines vallées des Pyrénées où sont éga-
lement signalées de nombreuses sépultures pré-romaines.
En 1877, un des correspondants de la Société d'anthropolo-
gie de Paris faisait à une des séances la communication sui-
vante, sur ce qu'il appelait : Les pierres sacrées des vallées py-
rénéennes* :
i. BuUelin de la Société d'anthropologie, 1877, p. 287.
4<i LA HLLIGIUN ïiKA GAULOIS
i)ii ti'iiiv»- vkii |iii>rrfH sacrt'fs If plut sniivi-nl au ini»iii.-ii:<' il*'<> f"ii-
larn'H', *iiiii|il>-^ til'M-^ ili* ;:tiimt |iiii|i)i\riihli* nu .unpliihulifi'ii'. 'iImii-
i|iiiiiif!i '«■M lii iiiii[ii.i;;iii' par !*■ i'..i<'h-r i|iMlrinairi* i*l .lyaiit l'iulrt-Tu^
<ti*Mi a ili'^ iina.'i's <{ii'il n'fHi plu*» |H«kSiM>' ili* pn'i'iMT Uut'lt|Ui*«-uii« ilf
t *-'% iitii^ «■■ni iii'« pHTP-H .1 li'i»oiii*i". Kll«-H Hiiiil, [iiiilffiiis, pieftipji* l<i(i-
Juins liMilf«>, pii"«i'iitiiit i^H'i-iin-iil ■|u*-li|iii- ilinM' i|ui li*% «li>liiii;iir ilr»
.iijiii-i .'i'>«^>-s pii-iii*» tp.ii^i'^ sur rK*«pi<tut '. 11 i'ti v%i luMUc-nip p.iriiii
f'i>-H i|ui p<t«>^**i>ii<-iil iiiiip*'!!'!!!'*^ tl>' riili<«i'i i.iil'ur. si \**% lr<i<lili<iii«» hn-alcs
••1 II viii-i ilitiu il* s li.iliit.inl'* iii- li*<» «i;;ii.il.ii«-iil a «on tiilnilhui
\i.ius il ppifiiinli* v.ill Il' LilirnuM. •-|ru«i*i> «lu tiruiiii' lu i'Ii.iIih- i1i*«
|*wiMi«'*>-«, l>iiii lit' t<iu<* ifs iiiiii.iiit» «l»' I i%ili^.'«li*iii. • l'H Hupi'r»li1ii'ii« ii''%
.i.'i-^ '-v ilfiiJIs «•■ «iifit III iilllft|ijf« .ivi'i' illH- r|ii>r;;if ti*lli- «lllf. fi.ili% plu-
*>i>iil« V Jl.iji'H. iinl.ililllli'lit .1 l'ilii'l, il Jiir<-vi<-ll*'. fllfs Hf iiimIi-iiI ilillfiir-
III' ril iii\ iiii).!!!! l'ft ilu iMlliMJhiikriif *
I fi ^ iiii !•'« pi- ii>-s i>-« I oiii )<.ill<'iil «'Il t linri-, ils rrniit \*,i\ |i'-ij««i .i U'%
•-\lii'p«T il'' toii« ii'H I- r-iim. Kn i.iiii il<« fiiiil »i rrt-li-iiii*ii( lii'lniin- l>-«
pi'ir*'^. ri-«[u'i-s il pik' iiii^iii'- p«*i«i«tiiit ••! >urtiMil ifllf*» pr> • i|f%-
ipj<-li<-H H«- il'ifiiitMit r>-iii|i-/-% ■•ii« if*« ji'Uii*-<* ••-iM l'I li'« ji'Ufif!^ Illl**« \j'%
h il'il iiil«. I •t^-j'iil^ «iiipr riifiit li-^ ■•iivrit-i s, <»*;iriii'iilriil. !■[ fuipr. h^'Ht
r>iiiw *\" •!• «ir iii tinri. OiMiiil iiii .1 pli r.ii I iiiiiplir «ans rii-illfr |t*iir
.ilti iiti>>n. lU 1 i««i-niM**nl lfs iIi|<iih, Ii's ifriii'tt**iil i'Ii pt.ii*' i-l • ••ntiiiib iiI
.1 ifo • iii<i:ii> r •!•- fil* I •( •iiu 11 TimI ilisp<'r%*-r iiu Imn \»s t|f*}i|it t\*' I4
p.' ri>- «l'ii' piiMT \"ir • •■«•fi i' • nllf dont fl!i- ft.iiiriilip't : rniiiriiit Mil
• 11' •lui •l--rii*->iii' N.iii> «t ipj* l>pji'f<ii% \f> pii'>ir>'s \ pl.iiitt'iil un** i'iiii\
p "il fiii<- lii-if-li !• I l.i l'I •■■•M <lii i«Hp>r> tr.KlitiMiiiii'l \ »\tv an lii-n
i\t* ii*i*sl ii»'ii .n'ôh» (|i><i fiils i|(ii' ii'iiis ii'Vi'li» rètiifl<* lit* ri*r-
(«iiii*« iiiiiiiii(iii*ii(h ili' r.Vriiitiri<jiii* t*i Ji* l'Irlariili*. Je vniv par-
liT lif^ lllllll|lll*« l'iilllllic ri'ilX (II' li.lVr Illiis, tin Mnilt.*-lT-||ori k
i-t ilu M.iiit'-Lii'i «-Il liii-lai:fif\ lie .Ni>\v-(iraiii;r fl Luii^-htlrrw
m lilainli' .
L*' hiiiinlijH lit* (■û\l*•llli^ .1 mil' rlui|in'ii('t* |iarhniiirri* à uns
\*-ii\ .Niiijs II*' piiii\>>ii*« tiMiiH i-iii|»«'rlii'r «l'y viiir la raviTiir
ni'j.iilir.ilr, |Hiil flr*' la ii-liaili* M'riflr d'un iiittk'iniri, il iiu
' \ ' r . I I* liiii 1 litri i' • nii «iir !•- ul'» i*** ' •'ifiii- n.
^ > ■■!• • !i |> ir 'r-i:!* |>iii« l<-iii
N I !■ i t II. - t ■a.'llt-
• ■ .1.' • .Miiik'ri'
^ ■! \ i Mil \.l.]il-« :il.->'ii.-* ■•• '«:i.itii'!i«<l^'ir«iii:ii*
'••■.. • .■ i /:■» .iiiV /r 1 ■!.'•'■ I '1 iiii' I • ." r.lil . |i, i /".•, I i| .
' • 1 •?
\ i.ii- I •■,■ •■■•1,/^ 't r .'• F'.. ..i.'.r .1 ,iiri, r(. triti llAiii4r«l .
, . ' ! . ■! / I '>••< t ' '! • f .f *iUfUr lin "• •-ti«<firn/t «.rynii/AiyM^i i/r i /'•
• • 1^ ■ W ••'' if I i ,i4i.'<i ■• i;.,i-ii.^i liitiiinlliripii* ,
LE CULTE DES PIERRES 47
cbaman de Tépoque mégalithique. Les chamans, les sorciers
devaient être les rois de cette époque, comme ils le sont en-
core dans certaines contrées boréales. En Sibérie, encore au-
jourd'hui, le cbaman» le sorcier, est un personnage de la plus
grande importance. Les familles des cbamans constituent des
familles sacerdotales très respectées, très redoutées, très puis-
santes, pouvant avoir et ayant eu sur la destinée des tribus,
au milieu desquelles elles vivent, la plus grande influence.
L'introduction nominale du christianisme dans ces contrées
Ta à peine diminuée ^
Ces cbamans sont sans doute des magiciens, mais, il ne faut
pas Toublier, des magiciens convaincus, ayant foi en eux-
mêmes, comme le peuple a foi en eux. L'on aurait grand tort
de les considérer comme des fous ou des imposteurs, ayant
conscience de leurs impostures. Tous les voyageurs qui ont
pénétré dans ces pays avec un esprit observateur les ont ré-
habilités à cet égard.
Sans doute, pour soutenir leur pouvoir, ils usent de tous
les moyens (parmi lesquels il y en a de blâmables) pouvant
donner créance à leur influence surnaturelle. Mais ils croient
eux-mêmes à cette influence, la magie pour eux est une
science véritable dont ils se regardent et dont ils sont, en cfl'el,
les seuls dépositaires. Certains secrets de la nature, fruit d'une
observation sagace prolongée, leur sont familiers et ils savent
en tirer des efl'ets d'une grande puissance. Ils se croient vrai-
ment les interprètes des esprits,
« On peut être sorcier de très bonne foi, écrivait en 1876
un de nos ingénieurs des mines les plus distingués ', surtout
lorsqu'on se trouve entouré de croyants, et les pratiques de la
sorcellerie sont telles qu'elles trompent avec la même facilité
et celui qui s'y adonne et ceux qui s'y confient. Le magicien
était et est encore dans les contrées boréales, où le culte de la
magie s'est réfugié, familier avec les vertus de certaines
i. Cf. WraDgell, Le nord de la Sibérie (trad. Galitzine) et VAnnexe B : Le
chamanisme d'après V enquête de la Commission russe en 1776.
i. Feoilletou du journal La République française^ du 4 mars i876.
[ . .
46
LA REUOION DES OÀDUIIB
On trouve ces pierres sacrées le plus souveat au
taines', simples blocs de granii porphyroîde oa ar.
dounés sur la inonlafjue par le glacier qualernair
servi â des usages qu'il n'est plus possible de prâci;
ces blocs sont des pierres à bassins*. Elles sont, l<
jours brûles, préseulant rarement quelque cboïc
autres grosses pierres éparses sur l'Espiaut *. 11 c
elles qui passeraient inaperçues de l'obser valeur,
el la vénéralion «les habilaiit? ii<j hs M;;n:i!.iii'ii'
Dans la profonde vallée de l.nliiuusl, ticuaiT
Pyrénées, loin de tous les courants de civilisa
âges évanouis se sont maintenues avec une £i>
sieurs villages, notamment â Portet, à Jurcvi
ment aux croyances du calbolicisme *.
En vain les préires les combnltect en clim
eilirper de tous les csurs. Kn vain ilsi !
pierres, vestiges de ce paganisme peraisi
quelles se donnent rendex-vous les jeum
habitants, lorsqu'ils surprennent lesouv<
l'œuvre de destruction. Quand on on -^ ■■
attention, ils rassemblent les débris, ti*
à les entourer de vénération. Il fsul '
pierre sacrée pour voir cuaser h culli- ■
elle était demeure sacré et queliiud' «4
pour faire bénélicier la religion <Iu i ^ u
s l'an-
uresqni
1 nient si
it'.itdcscs-
.•«rpoiii. Les
.>4l(!p. Hue,
. a assislé à
i ùe point Tef-
Ce n'est riea à côté des fail;*
laÎDs monuments de l'Armoriii
1er des tumulus comme ceux
el du Mané-Lud en Brela^i
en Irlande '.
Le lumulu8 de Gavr*-i[i( ,
yeux. Nous ne pouvons i
sépulcrale, peul-ètre tu i
k salle m du
une ré-
^e« des pierres
MMCUrée Ëurt'iut
nie sculptés sur
B rvpréseutation
4« isolées, sem-
n iéposées dans
HKBables égale-
mâ. là des escep-
I atfn caracibre,
gaôlé des archéo-
LK CULTE Des PIERRES 49
rexlrémilé des doigts, lignes ondulées et concentriques d'un
aspect tout à fait particulier*, agrandissez cet assemblage de
lignes par la pholograpliie et comparez-les aux sculptures de
Gavr'-Inis : il n y a pas seulement analogie entre les deux
séries, il y a identité ; elles semblent calquées Tune sur l'autre.
Doit-on voir dans celle coïncidence un simple effet du hasard?
Cela nous semble d'autant plus invraisemblable que, si nous
cheichons des représenlalions analogues, je ne dis pas iden-
tiques, soit dans Tantiquilé, soit au moyen âge, nous n'en ren-
controns aucune. Quelques monuments mégalithiques d'Ir-
lande et d'Ecosse en offrent seuls de nouveaux spécimens.
Pour ceux qui voudront bien se placer à noire poinl de vue,
se rappeler que la hache et le serpent jouaient un rôle impor-
tant dans les opérations magiques, que la chiromancie était
encore au moyen âge une branche de la magie', l'hypothèse
que nous sommes dans l'antre ou le tombeau d'un magicien
chiromancien ne paraîtra peut-être pas déraisonnable*. Quoi
qu'il en soit des sculptures de Gavr'-Inis et de leur rapport
avec Tari de la magie, il est au moins certain que, lors des
funérailles des grands personnages, à l'époque mégalithique,
avant que la chambre funéraire et la galerie qui y conduisait
fussent recouvertes de terre, des cérémonies qui s'accordent
merveilleusement avec le caractère magique que nous leur
prêtons s'y accomplissaient.
Reportons-nous à l'intéressant rapport que notre auditeur
assidu, le regretté René Galles, publiait en 1864 dans les
Mémoires df* la Société polymathique du Morbihan à la suite des
belles fouilles pratiquées par lui au Mané-Lud, Ce mémoire a
1. Le moulage Je plusieurs maios a été mis sous les yeux des auditeurs,
im\ que les pliotographîes de ces moulages. Ces photographies sont dépo-
^^^ à la bibliothèque du Musée où on peut les examiuer. Voir Revue archéo-
'^«9Me, nouvelle série, année 1884, t. H, p. 332, article de M. Abel Maître. Voir
diri* La Gaule avant les Gaulois (2*» édil.), p. 155, la comparaison des deux séries.
-. Voir Ferdinand Deuis, Sciences occultes^ p. 50.
3. M. E.-A. Mertel, dans Tiutéressaut volume qu'il vient de publier, Irlande et
Citernes anglaises^ p. 168, donne le dessin d'une cellule monastique archaïque,
pf^ de laquelle la grotte de Gavr'-Inis serait un palais (voir notre pi. I). Cf.
Plndelonvragc de M. A. Martel, L'Oratoire de Gallerus (v* ou vi» siècle).
Ml I.A RKLIIilOM llKS GAULOIS
mil* It'lli* iiiiporlaiice(|ii«Minu!icn»yi)iiftd(*vuir It» ro|iru(luin*i«'i
11. Il Ml I.I'N-IHiI.MKN l»ir MANKI.ll)
■ l.«' I1.itit'-I.tii| »•%{ SI fiiitsiii.'il ipif j'iiiirui^ |Mi nii* irniiv ir<iii*i|Mifii- n
un .iiiti*' l«*tii|i«. i'li*-i 1111 .lulit' |fii|ili- i|ii lin ilf n<i« iiirb'<ililli«'H nitli-
iMii**^. J«* iii«'ll Ils >iu joiii a • h.i |iit> • iiiip «k' piDi hi' un nrilii' *\ Tnls l'iul
n«iii«tMii'. Ji* iji'i iMivr.iis l«* tlit'Ali'** iriiiiiii|(it*sfiiiii*i>'iiili*H (Imii 1** sn\ • hiihct-
vait t-ni'orf tlrn Iimi^s simisiMi*^. I.*- M<ifii''l.iiil.iiii !•* ^lil, rmiii- iinf liull*-
arlitii-ifllf lif« «lliinM*"', H<Mih-irt'« if** Innu sm Tiihlf l.irtf''. ri tiMii:iit|ii.t-
IfliMni'iil It.i^^i*. r)*.r>i) «l'tili'iihiil il'i-li*i;iliiiii. J'i'fi ili't'i ir.ii l'iiitt'-i l'-iii (I iiift
l'airiiii' <!•■ nifs rmilli-H ilunt !•' |iihiiI «I»* i|i)i.iH i-l.iii a IVHivnnti'' liiifiiLili*
ilii liiiiiiilus. \ (Il m» '.r«-s. jf itiii-iiiii(i> un .i]i;:iii-iiiiMit • iii-uli.:iif tU-
|if|iis iiiciiliir^ i|f !■) il Î4i • ••iiiiiiM>iii>« iff liiniiiMir «*\ î\n\*s n t*.ryi. au*
ifi'HS-iIlH il'l tiiflItlM-l. iJ.lll^ !•'« \.|«i-«i l|i-^M'i'||i-l'^ i|lll fiillDi'Ill l.l hilIllH-lt'-.
t'.i-lti- ]i;:iii- i|i' |i|*-ll*'«« .o.iil IJ fiitti*<« iffliMitliif. Sut 4 li.iriiiit- t\fs «-iii«|
pitTli-s tlfliiiill r>llll.|lll rfil|«*|||i|i- ll'irii, lliiiJS .l^tiIlH IfiilMr II- Ji/fi'/«ff'
ffiifi' t't» •/•■ »hffil*. I iif «i-i-iMii|r iaii|.'t'i' i|i' |iii'iii-s |i.ii.illi'|c4 .1 l.i pf« -
nu» n- — rellH i.iiik''*** l'Inil ii .^'•..'ill iJf |<i |iri'in-i-ii' — ftirniail .!**■• «'Il»'
iiiif «•■lit»- tl •illi-i*. Kil** «'Il tlitl*-r-iit i*n «'•■ iiip- <ki-s ••lrriit*rit« ;iii l<>'ii i|i' »•-
t'tin hi-f iLiP iil Hf|i.iiiS |iii t|t-H iiili-i t.illf<« i|f tu iii>-ifi« ••iiiifiiii. A l'.iili;
i|i' t i-l .ili;;n**tii>iil. nniii- triii>lpt*, fii s'jv.mr itil vii*» r>Hii-%|, :i lri»iiT*'-
!•' «iij ii.iiiiti*i ifi tiiiii'ii fl itii<- ■•Ml- h'* •!•' pM'rii*% <itr||f» ^'l'initliiiit a\**'
iiri< ••|i.iiH%i*iit il*- 4*^ • ffilifiii'trt's il.in^ l'inif Ti ii-inltji', irnii*- «llr^l• •- -t
pfii |ii.« ••! i!i- I iii;*!!*' ili II) iii'ln-^ i'I .i\.iiit 1*^ in*tii'<' «il* l:iik''iir
ni'iitiiiif (.'Ih- riipp» i|f |>i> it f it m^ |i.ii lit .i%iiii fil |i.ii Ih iilh-fi iii< lit
|iiiiii |ii|f. ■!•■ i>'> tijirii !•■ iii-ii ••■! ■ •■r(.iiiii-s pi ili>p!«« fiiiiiTiiri** ^f »•■! ii"iit
•ii •' •iiip.ii-« rii II m^ .n>iiiH liKiivi- •■Il II «"•iili-t iiil. il'.iliiiij, .1 *< iii'li***
i\*'S Ill'-Il'lir« :||li'll<-i|| %, 1111 Hl-iM. •Mil ili • Il II (•>il|« •!•■ Iiii:^. pi||« plll« I <'tl,
•I 1.' iii> '.i-« •!•■ •I:«l.iiii - . fin-- a»'k'l>iii' I .itMii «1 xSHi IIP iils «1 .iiinii i>i\.
1*1 •-• !«• iiifii! Il pli II il' rf|iill>iil •m M'iil^ .i«<i|l<i l*-ll<'"llll •' I*'llll'l«
i|f(>ii«, . i'i,t i-lii- I un-' ilifiiii>- il»- iii«'tit*H ilii •'•nlfi- lin tniiiulii*. i«
■ ••<! Il- 'I-- p:--ri' «'• il ï> , pii « o I- •tilt"- I II I ••iii h'iid' , ili* m ini' '•- •%
f-'m!- I un «.'i..'!'' o-'iiiMiN!' i i''i>» • • ui ipi»- ii>iii« • •un ii<k«^ii«, m ii%
•|'ii I » un' i-i • i'i- I pf I •!iM»'li'". *• ii-i'ikf 1 1 ♦•ii.'l"!"'" ■!•• I -'il' ^ pifl*i
'I i'i« . ■ '■ •! m- *. -m!' 1 • *[•• \ !<»■' * -1 • il il •• • iip* .1 p''ii pr* • )•■ fiii'ii> t|
■ \ 1 ;iii •- •) 1 ;;.i '.- 1' >{'ii. p-iiii \'i iii*-li> « -II* I 1 1 -iii, .1 « • !• i*>-. pr • ««-iit'
• \ : ;■ ■ i: . i ■ : l' l' ir 1 1 :• •• ri;iti -h. I' • li.'iit' » .!i-' !• • « .1 ! 1 pitfr I .•» .Ir
f^: 'i I . > !' >'.''• 'i ; 1 • . * « lit r «-(il • I < 1 ■• I -1 • |il iiii !!• • -i I m- m i.rc
•!• M- ' '•!' ■ 1 • j. ! f, .. I p' t |>ii-« ii.l' • !• I I- • it IiM i.ii«- lli :.•- t»\.\* • a
• I." . I !■:■■•• ■•■ .r- •• j! -ir- • 4 I-* .,■ .i-.
I
J r • !>.' : !■ . j . ■ ■ ■ i« ••<\ • 1» ! I • . p- • •• :i i- !• 'T .lt'i« pi«t>fr4l« •
r-i-iipi' 1 .• • lit Ir lit j • II* î .r • • • I II* 'i^'.' *
1 V*:«-'ail-1< ti:r*'l I* pu rf •■• i.ti |r« pirr r. • :'*:iiiri«-ijt
4. \ !■' 'iiArm-
LE CULTE DES PIERRES 5L
ttoe bauleut de 2"»,20, nous avons trouvé, aU milieu des terres amon-
celées, une crypte longue d'un peu plus de 2 mètres, large de lm,25 et
haute de l"'jlO. Les parois de ce caveau sont formées d'une grossière
maçoûnerie de pierres sèches. Sa voûte, au lieu de consister, comme
d'ordinaire, en une ou deilx tables de granit, est composée d'un grand
nombre de dalles plates, non taillées et retenues seulement par Tagen-
c^ment des pierres du galgal, de telle façon que le dérangement d'une
seule de ces pierres peut faire crouler tolit ce fragile édifice. Cette crypte
complètement fermée de toutes parts était une tombe. La position rela-
tive des ossements semble indi(}uer que les corps (il y avait deux têtes)
avaient été repliés sur eux-mêmes*. Vers le milieu de la chambre étaient
un petit tas de charbon de bois et quelques fragments d'os calcibés*. A
Tautre extrémité uti petit couteau en roche siliceuse du pays, puis quel-
ques débris de poterie grossière et deux morceaux de silex pyromaque.
« Après avoir vidé la chambre qui était en partie remplie de terre, nous
pûmes constater au-dessous du lit de terre un dallage irrégulier en pierres
plates épaisses de 5 à 6 oentimèlres et recouverte en dessus d'une couche
onctueuse couleur de rouille dans laquelle nous avons bientôt reconnu
les restes d'un plancher* de bois, dont plusieurs parcelles se sont trou-
vées sufGsamment conservées. Au-dessous des dalles un lit de terre de
5 centimètres d'épaissetir reposait sur le sol naturel et ne contenait
rien en particulier.
i( A Touest du galgal central, nous n'avons plus trouvé que la roche gra-
nitique; mais là, comme à l'est, la roche avait été aplanie, nous voulons
dire dépouillée de l'enveloppe de terre naturelle qui la recouvrait. Les
ouvriers avaient probablement reculé devant la difficulté de l'attaquer
elle-même.
« A l'extrémité du tumulus, au point de la plaine d'où Ton voit le soleil
dispatraltre chaque soir dans l'Océan, se dresse, vdrs le ravin, l'allée
couverte mise à nu par nos devanciers*. Nous n'avions plus à l'explorer;
mais nous devons nous rappeler que ses parois sont, en quelques en-
droits, couvertes de signes bizarres encore visibles dont la patience de
M. Samuel Fergusson * a pu rétablir les contours.
« En somme qu*avons-noas trouvé? D'abord une plate-forme rocheuse
ph^parée sur une étendue de pius de 80 mètres en longueur et de 50 en
largeur. Ensuite à Textrémilé occidentale de ce plateau un beau dolmen
a galerie et à l'extrémité orientale une avenue de pierres debout, dont
i. Cette attitude accroupie est très fréquente sous les sépultures mégali-
thiques de France et de Scaudinavie. Cf. La Gaule avant les Gaulois (2« édit.j,
p. 158, et Nilsson, Les habitants primitifs de la Scandinavie (édit. franc.,
p. 116 et pi. XIX).
1 Protiablement d'animaux»
3. Ce plancher s'est retrouvé dans beaucoup de sépultures mégalithiques
4t chefs, dans le Finistère et dans les Côtes-du-Nord.
4. Oa u'a conservé aucun souvenir de cette fouille.
^. Fergussou, /. c, p. 379, fig. 145.
52
quelques-unes supportaienl des t^ies île cheval. Au milieu, un galgal
formé de pierres sèches et rei:oiiïran( une crjple sépulcrale élablie d'a-
près un système de conslruclion parliculîer vl renTerniant des ossements
humains et quelques objets de l'âge de la pierre polie, t^ulre le ^sl^nl et
les menhirs, une masse de pierre arliflcielle couvrant le sol nalurel et
qui, soulevée, laissa voir uo mnuceau de charbons; plus loin un tas d'os-
sements d'animaui. Knlln toutes ces choses noyées dans un monlicule
de vases desséchées, eulassées à grande peine et formant une masse im-
perméable de près de dix mille mêlreu cubas. Le lumulus allongé n'était
pas destiné seulement à protéger les cryptes, mail à mcouvrir le fAAKre
tout entier d'une scène funérnire imposante. Pour nous, le Mnné-I.ud est
une illustre tombe et ces tôtes équestres, ces restes de sacrifice, ces
squelettes humains sont là pour nccompngner la dépouille inorlclle d'un
(irand chef. «
Ajoutons qu'S cette époque existaient évidemment des rilea
parfaitement délinis, dénonçant l'esislence d'un clergé puis-
sant capable de faire mouvoir des milliers de bras ni^cessaires
à l'édilication d'un pareil monument '.
Le Mané-Lnd est entouré d'autres lumuhis demi^mecarac-
lère, aussi imposants : Le mousloir Carnac', le mont Saint-Mi-
chel ', les lumulus de Tumiac, de Kergonfals, de la Trinilé-
en-Mer et enfin le Mané-er-H'oeck ' dont la fouille a révélé un
rite particulier sur lequel nous devons insister.
Au Mané-er-H'oeck, à l'entrée de la chambre, circonslance
uniquQ jusqu'ici, se trouvait placée une dalle sculptée sur la-
quelle dans une espèce de cartouche était gravé soit le tolrm
du chef, soit quelques-uns de ces .signes mystérieux dont la
magie faisait si grand usage; mais It n'est pas la plus grande
originalité du Mané-er-H'oeck. « Tout, dil Kené Galles, qui a
fouillé ce lumulus avec le mt^me soin qu'il avait fait te Mané-
Luil, tout dans la chambre quand nous y pénélrSmes élait
encore intact. La surface des terres élait parfaitement unie.
La chambre était inviolée. >'
1. Henri Martin, Études d'nrch. cetligue, p. 2S3. croit également à l'eiis-
teuc<! (le trihus saccrdotnlea chez les popiilalions qui ont élevé les m^galilhes.
2. Voir Itruw anhioi., 186S. t. XII, p. 13 f\ *uiv. : FouUlts de René GalUi-
:!. Siiriiotii J'uu tuuiuluï sur lequel a été élevée une chapelle k l'arcbauge
sailli .MiKhfl.
4. Ileriifarcliifol., 1. ].\ (1364), p. 137; U Gaule acail les Gauloi» 13° édit.),
p. IM-UI. fis, 120, 121, 1Ï2.
LE CULTE DES P1EHRE8 53
x Imrnédiatement au-dessus de l'entrée nous ramassons une belle pen-
deloque en jaspe vert, grosse comme un œuf. Au centre de la chambre
est placé complètement à découvert un grand anneau plat en jadéile,
lêg»?rement ovale* de 0»»,93 de diamèlre sur 0™,83. Sur celte espèce (l'a-
mulette était appuyée la pointe d'une magnitiqiie hache également en
jadéite de 0'"/23 de long, du plus beau travail. Un peu plus loin en ligne
droite, faisant suite à la hache, deux grandes pendeloques en jaspe vert,
puis une hache en jade (?) blanc, puis encore une pendeloque de jaspe.
L'anneau, la grande hache, la petite hache et les pendeloques étaient
très visiblement alignes, et celle ligne droite coïncidait parfaitement
avec une des diagonales de la chambre dans la direction du nord-ouest
au sud-est. Dans un des angles de la chambre nous trouvâmes réunies
cent H une haches dont onze en jade ou jadeile et quatre-vingt-dix en
iibrolilhe. »
Les terres de la chambre tamisées donnèrent en outre cinq
belles pendeloques en jade, quartz et agate, un prisme en
quartz cristallin, neuf morceaux de silex tranchants et deux
petites haches ordinaires. Aucune lra<*e d*o$semenls ou de
cendres, aucune urne cinéraire ou autre'. Ne sommes-nous
pas encore ici en présence d'une cérémonie relevant des pra-
tiques de la magie?
Ce monument est de ceux qui paraissent avoir été à l'é-
poque romaine un but de pèlerinage. Dans les terres qui
recouvrent la chambre à diverses hauteurs furent recueillis:
onze monnaies romaines (depuis Tibère jusqu'à Trajan), dix
en bronze, une en argent, cette dernière à Teffigie de Domi-
tien; quelques débris de bronze; une bague dont le chaton
est marqué d'un X; les débris d'une iiole en verre, deux
grands colliers en émail bleu cannelés, un grain de pâle de
verre noirâtre à veines d'azur, une bille de verre, et, plus pro-
fondément, quatre grains de collier de forme diverse en argile
cuite, de couleur brune, quelques fragments de poterie
grossière, du charbon, et trois beaux grains percés de jaspe
vert^.
1. Oq connaît un certain uombre d'aoneaiix 9iMiibiabIe8.
2. La chambre, comme celle du Maué-Lud, avait été dallée et recouverte
•i'ciu plancher en bois.
3. Comtuuuicatiou du D** Closinadeiic à rAcadéniie des in!<criptious, lUvue
arthéol.^ /. C.
t. I-A RELIGION DES GAULOIS
Il est ImpoesiblQ de dénier au Mané-er-H'oeck son carac-
tère religieux.
Nous n'avons pas assurément la prétention de reconslituer
et de faire revivre à vos yeiiï ces vieux rites païens j'allais !
dire touraniens, mais ne sommes-nous pas là aussi loin que
possible des traditions et des usages des Hellènes et des
LaMna, tout a fait en dehors des traditions aryennes, et cepen- i
danl, cet ensemble de monuments et de cérémonies funèbres ;
n'éveille-t-il pas en nous l'idée d'une civilisation réelle? où en j
chercher l'origine? n'est-il pas naturel de tourner les yeux
vers ce monde sepleutrional inconnu et méconnu, à peine
soupçonné des anciens malgré son étendue et sa vitalité, i
dont l'archéologie eshume aujourd'hui les remarquables j
antiquités et dont tant de survivances se retrouvent chez les i
peuplades des contrées boréales. En tout cas, l'existence en
Gaule, à l'époque mégalithique, d'une religion, avec un clergé, I
chamaus ou autres, y présidant, doit, Messieurs, vous paraître
déjà, comme à moi, un fait plus que probable, une vérité
acquise, i
Je vous apporte ici, je ne me le dissimule pas, des aperçus
plutôt que dos démonstrations, mais ces aperçus donnent sur
un horizon immense, derrière lequel se cache la seule expli-
cation logique de faits sociaux, autrement inexplicables. C'est
à la jeune génération, que vous êtes, à explorer ce nouveau
domaine ; j'ai tenu à vous indiquer la voie.
V^ LEÇON
SUPERSTITIONS RELATIVES AUX PIERRES PRÉCIEUSES
— PIERRES A BASSINS — DOLMENS TROUÉS
Nous avons vu que des {laches, en pierres précieuses d'origiqe
.étr^Dgère,ainsi que des fragments ^e cristal de roche étaient
déposés daqs les sépultures ipégalilhiques des grands chefs,
à titre d*amulettes ou comme instruments de pratiques magi-
ques^ sans qqe nous puissions indiquer quelle puissance mysté-
rieuse la superstition attribuait à ces minéraux. Des fragments
delivresde magie parvenus jusqu'à nous sous le nom d'Orphée^
ou recueillis par Pline daqs les écrits des médecins grecs aux-
quels, comme il nous Tapprend, ces pratiques étaient fami-
lières, nous donnent à ce sujet des délai js qu'il n*cstpas inutile
de rappeler ici. Pline fait remarquer que ces pratiques antipa-
thiques au génie grec sont d'origine médique. Nous les ren-
controns en Europe à Tétai de stirvivances, L*universalité de
ces superstitions prouve en effet qu'elles émanent d'une source
unique qui n'est pas européenne. Il est difficile de les considé-
rer comme un produit de l'esprit aryen ; il faut remonter plus
haut pour en trouver l'origine. Si, en Gaule, en Grande-Bre-
tagne, en Irlande, tant de superstitions relevant de la magie
existaient encore au temps de Pline enracinées dans les esprits
à tel point que le grand naturaliste pouvait dire, à propos de la
Bretagne, qu'il semblait que ce fût elle qui avait donné la
magie à la Perse *, c*est qu'en Gaule, en Grande-Bretagne,
1. lUpt ÀiôoAv, dans les Orphica.
2. PliDC, //. N., XXX.' 1, 2.
r>fi LA IIKLI4;14)N liKsi ('«AU (JUS
et en Irlaiiiii* l«* foiiil tlv la |in|iiilalitui riait rom|Mi«>r ifrlfintMils
<*lraii,i:i*r.^ à la rat*t» arv«*iiiif. roiiiiiii* |i«< faits ar«'lit'*iilii::i*|iii*<
II* il«'*iii<»iitrt*ii(, ainsi i|iit* h* rrronnail imin* i'tiiiii<-iit nirifini*
<*taiiii..M. «i'Arliiii^i ili* Jiiiiaiiivilli* liii-iiiriiii* *.
La rrnvaih'i* a la vitIii *\r ri>r(aiii< ininêr^iix rniKinh* n la
pliiH iiaiilt* aiilii|iiiti*. Li tratiitiiui i>ii «'•tait rniisfi-vt*r li.iii^ ilfA
fiii-fiiiili*H ivUiiiiêi*!i iin'iiii .savant roiiiiin* riifiiphrastf [irni.nL
t'in *»t'*ri«*ii\. t*i>H fiWMiulifH a[i|»<irt«*nai«*iil a la |M*r:o<ii* «l'fxiian-
Hidii (II* la niaiMtf. alors «jut* rAsii» aiUérinin* riail fnrnri* ^mik
la «iiiininalion (l«'s Ai'rails rt il«*< r«|i;il«|t'»t»iis. l'.st-il pussililr ili*
sn|»|Misi*r«|iii* r«*H Mi|M*r<«litii»ns n'ait*n( pas eu iiii mitri' ti\<' ili*
«*ri*ahon'' Si Inii piMit ailiiH'ttrt* i|ni*la rniiH(;(i;iii«i|| i|r |;i \iThi
iiii*ilirinait* «Ifs |ilaiil4'N.\4Thi irrll**, fariU* a runlriiliT |i.-ir ! i*\-
|i4*iii*iiri'. M»il I4* fait tl tih^rrxatimis Inr.ilrs intli\i«liiilli*s,
i*|iars«*s sur «Irs ti*rriti»irrs rlfiiihis, sanM|n il suit lirsniii i|i* lui
rhcrrliiT iiii 4'«'iilr4* il CrliiHiiin parliriilirr. il iiCii |m*iiI rlii* lie
nit**ini> ijnaiiilil s'ai'it 'jf l.i irrhi iïr> |iit'rM's, \rilii iiiiai:in.iire
i|iii iii* H'imml il aiirnn fait irMli^i'r\ah«in. fl a ia«|iii-lli' (-«'|irti-
liant tii*<i liiininit'H |ias«.ant |Hiiir «Vlan fs mil «tu |»ii-ni|u«- jii« |n a
nos jiHM'H ' . iin «iiilf «•Il .1 lin rire «'laliiM i* a I Hi i::ini' au snn il*iin
ili' «'fs rii||i>:;i<^ ilr jir«*li fs-sun'iiTs. «l'iiiii' aiiloiit** n-conniH*,
«l'»nl ri'Xi^tt'iirf l'ii MtiiMil. «Ii's uiii- «*|i«ii|ii*' •■\li«*iiii-;iit'iiK
iiTiili'f. ••«! aiijiMiiiriini s«'ii-niitii|ui*nii-Ml lifiiiunlit'iv La (irm*
|i' ri-iiii'illil.
lu |Hii"in«* lih* I» ir I li»'ii[i|ir.isi.'. i|i*ri|ili- il" \ri'»lii:.-. Il::-
'/ '1 . * . ^'"" /* * /tirr.rs^ |i. !•«•». Ill |iiilll «"'Irt' rH'IMIi' il •>[ |iiii'(».
ikj'tM-i' .lur.iil ri'iiii-iili i'« s \ii-i!|i'<« ti.i lilions ••rii-iilal*"' Nmiu
/.«■i I ^ .'» t '1 ;' . l'i .'. ii' ,■ ^ f.^ t II .* I 11! . ! • • Pi • I r. |i \ i
.' I • : ■ ' • ■ . ' ■ I ■ ■ !. I ; ■ • - 1,1 1 1 ' t ■ • 1 1 • « I r I . < I 1 1 I 1 1 • I • f il » I : I ■ ' «- «rC
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SUPERSTITIONS RELATIVES AUX PIERRES 57
en possédons une reproduction plus ou moins remaniée
à Tépoque alexandrine. Le fond doit avoir peu changé. De
telles superstitions se transmettent d'âge eu Age presque sans
altération, le moindre changement dans les formules leur
enlevant lout pouvoir aux yeux des initiés. Nous en avons la
preuve dans ce fait que Pline, qui puise à d'autres sources —
les œuvres des médecins grecs — mentionne les mêmes
croyances presque dans les mêmes termes que le pseudo-
Orphée*.
Quelques extraits du poème orphique^ rapprochés des indi-
cations données par Pline dans les livres où il s'occupe de la
magie et des pierres précieuses auxquelles il consacre ses
deux derniers livres (XXXVI et XXXVII), nous montrent la
concordance des traditions.
LE CIUSTAL
Orphée : Déposez le cristal sur des copeaux de bois sec: exposez-le au
soleil et il en sortira de la fumée, puis un feu léger, puis une jurande
flamme. Ce feu est dit : le feu sacré; aucune tlamme ne peul allumer les
sacriûces avec plus de joie pour les immortels*.
Puis un conseil médical :
I^ cristal a encore une qualité merveilleuse. Bien que auteur de cette
tlamme qui jaillit spontanément de son soin, il se refroidit inslantané-
m^^nt et peul être impunément touché par les mortels; appliqué sur les
reins r il en guérit les douleurs,
t. Les traités icep\ XtÔa>v étaieut uombreux dans l'aotiqulté. Le traité De
jiluviU, attribué a Plularque (éd. Didot, t. V, p. 95 et suiv.), mentiouue les
aoiDs d'un Dt rcyllos, d'un Nicias .Mallotos, d'uu Diodes Uhodius, d*UQ Dnro-
theus ChatdiBuSy auteurs de traités semblables dont quelques-uns au moins
ivai<>ut plusieurs livres, ainsi que l'indique la mention : Dercyllos, livre !«'.
L'Église faisait remonter ces pratiqut^s magiques au temps où les an^es avaient
eu commerce avec les filles des hommes. Cf. le lAvre d'Enoch {Diction, des
apocryphes, t. I, p. 394) et Tertullieu, De cuUu feininarum (t. 1, p. 1507 de l'é-
•1:1100 Mi;jjQe) qui rapporte avec foi la mAme lé^jeude. Toutes ces traditious
t»ncurdent. Quelques-iiues de ces superstitions ont encore cours daus nos
catmpagnes. Le recuoil n'eu a pas été Fait. H serait très Instructif et nous re-
eommauduos ce travail à nos auditeurs.
1 Ciî fait présenté comtne une espèce de miracle montre que la forfuule
r-ia-jute à une époque très reculée, eu lout cas antérieure à Archiniède et à
rE^ole d'Alexandrie, où l'action du soleil sur les leutilles de cristal était bien
cxiQue. Ou a trouvé du cristal daus des sépultures mégalithiques.
1*1 1 M'. Iiv. WWM, 2 : Ji* lift il.inN Ifs iiii''it«'>Mii'<i t\iv* l«* mfîiHt'urc.'iuit'r^
t'Nt iiiif )i<iiili* i|i' t'ii^i.il !•'• *-\;iiit !•■< i.i\iins ilii H'ilfil.
î.\ «•«I.ACTirE
Ohi-id'k : Ji* t'iilTp- * mit* .lulif |iii'rri* l'-ijaloiiiiMil fiivur.ihl*' a rt*!!! i|iii
.iili'-'^Hfrit Ifiii» |iiii'ii-H -'lui liii-iii '. • ||i* f\\ |ili'ii]i' il iiii lut (liviiit i'>*i»'«*'
\f\ %i-iii<k it'niii- ji-iiiif lill>' ifiii .1 I •uii II |iiiiir l:i |iifiiMfr** Tn^. 1.**^ •m» i<*ii«
l'iiiit :i|i|ii*ltM' 'li'i9wv\f i'-i/il, |iii'i- 1(11 il tli-i liit re^pril «i*'^ ilitMii. On
\ .i\i\***\\t^ 'jahi' hlf \*At*f i|i|i-. ^1 iiii i.i Itit^f, il i-iiiil*' itf riiiifri*'ur une
iiM>-ll4' lil.nh'lif MMiili .ilili- ,1 iiu t.iit ; Iii|ifiii fil liifi' I ri|irrip|ire« l'i'la f^t
f-i' I-*'... OlTi'i' .iii\ jciin>-% rn>i iH mn- >i>>ii- • !•••:«>«. .n nii «<ri iiit''i*'*i* «ti» li ;:.i-
1 1 'tit<'. itiii «in'i ll>-« I- )i M tiiil .1 !• m {«i . •■ m ti-iii <^ l'-iiiii'H • iif.iiit« i.io^ iMt-«
t\>'h tr**Hiii* «]•■ ti-iii- M-Mi. (J'i- Il ii'iiiii'''- ^ii«|i*-iiil' iihi' ili> i-«*N |ii«*rri*<b iii
l'ill lit* «.i|| ||i|lll|l«v.i||. ••||i- iliii;:;!!-! I ■!. lui |. « Ill.||t'tin*1k (II* li| l||l>*fri!.
I*ii\i \t.\l!, Tii: 1.1 jili>tii>- Il .1 •|ii iiiK- «• iil> i iiiili-iir, t'i'li** ilu lui ■
\*i •\fi-i|iii« |t III. • Iji- |>iiii.| il un-- iiiiMi'f !• m II >|ii-il<ii' i'-iH)if I it !•'
u"-'>i 'i'i I iti (tii 'lit •iii'i-l • li ititit |i>-.itii >iii|. ii> Il t .1111 iiiitirih'*'^; *\n*'.
.ilt.i* iii'i' ii| I -iii f|. <t • iif.iiii<t •■ l«' |>i ■•liiit ■ le / <-ii\ !•• ■iii<'<^ii|i il*' «>.ilii«-,
• l 'l'i''. iiii"'" il. ni"» 1 1 \">i\' !i", fil' *»#■ fiiiiil '.
r. rsi liifii, aviT |HMi ili* vari.'iiih'H, la Irrulilimi «ir|ilii(|iip
I iir [itiMivi' i|iii' ri'<i <iii|M't>lihiiiiH ri'iiKintt'iit au fi«*l«'i ili*»
tfMii|iH lii»inriii|ii**<. i'^{ |«» iVijf 4|iii* joiii'iil «|u«>li|ii«*<»-iiii«*« <lt*
ri's |iii*rri"^ •l.'iii»» \»*^ lfji-iii|i'«4 ri-Litivi-s .i ili'»» IpT'»»» «Imit il •'*!
i|iii-H|iiiii ij.'ifi*» l'I'ri'ff rt I /i'/i/«w#-. -1 Pliiliii'tt'ti* i»t a ll«'*l«'*nii»V
I 'tiM IIIIK
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Iv. >•. ! ;•
1 1
o RELATIVES AUX PIERRES 50
■ lua sur la cuisse au lieu de remède, et ren-
î. i.i; noble héros tua le perfide Paris.
. «'►-». Pline ne fait que mentionner Vosiritis :
. a le nom et Tapparence de Thuître »; mais
• uMnentsur Yophite^ variété de Tostrilis, qxti
•' pierre ayant guéri Philoctète^\ c'est elle qui,
lé, pendant qu'il était dans son île, Pavail pré-
.fiorsure des serpents,
.1 des taches semblables à celle des serpents, d'où lui vient le
■l'-' porle. Il y en a deux variétés... On dit que, portées en amu-
tifs deux guérissent les douleurs de tète et les morsures desser-
> ilfailail en croire lepseudo-Orphée, To/^Ai/^ rentrerait dans
! «.'atégorie des aimants marpietes dont Pline di|< qu'il n'y a
"î»'n de plus merveilleux. La légende voulait qu'Hélénus
rendu une de ces pierres vivante à force de jeûnes et de
continence» Celle légende est curieuse et montre à quel point
ces superslitions étaient liées, dans le principe, à des pra-
tiques religieuses.
J'ai appris, dit Orphée, que pendant trois fois sept jours* Hélénus se
tiût éloigné du lit de son épouse et dfs bains communs, et que cet
hoDime grave et continent s'abstint pendant tout ce temps de se nourrir
de la chair des animaux; mais lavant, chaque jour, la pierre dans une
fontaine intarissable, et l'habillant do doux viHements, la réchauffait
comme un jeune nourrison en lui offrant des sacrifices comme à un dieu.
VàT sefi incantations puissantes y il la rendit vivante; puis, allumant la
lampe dans sa chaste maison, il lava la pierre de ses propres mains et
en prit le plus grand soin comme une mère qui porterait dans ses bras
son petit enfant.
Nous sommes en pleine magie. Ces légendes ne relèvent
point du génie aryen.
Une vertu préservatrice contre les serpents appartenait aussi
au jais, selon Pline et Orphée.
1. Pline, //. ^., XXXVI, 11, et XXXVI, 25.
2. La période de 21 jours que nous retrouvons dans nn certain nombre de
prescription* médicales. C'est encore la période de traitemont à certaines
eaux thermali^s.
I II
I.A iiKl.l4;|uN liKS 4; Ai; LUIS
I.» J\|4
<ifii|iè'i : l.i-N ri'ptili'H fiii«'ril I» ) iih il>>iii l.i iiijiiv.iih Ifin iln.'iii'
|.iii« ;•'% M|ii I •■;%'. 1. ji'tli* lin M v>tii '{>■ ffii «•■III M i|il>> .1 • • lui li iiin hi m- U**
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l.>'« ttt I /' ^. il iMo I >i|< I il ■'•'> ■(■; ••il ii'pi- !•' ■! f ifi ■''!'• Il' I- *. «•■ «• I «• lit iji*
I •■((•■ l>it II ••• l .1^*11: .-lit «|.i . I|i iii |i| ùl^ |i |H «I I •■ ij'i •■Il ili-«ii*' it-iit .11 [ 1 « • r
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SUPERSTITIONS RELATIVES AUX PIERRES (î1
La puissance des pierres était rattachée à une doctrine gé-
nérale concernant les produits de la terre qui mérite d'être
rappelée :
Prôte-moi. dit Orphée à son disciple, une oreille attentive. La terre
noire produit le mal pour les infortunés mortels, mais en même temps
ell^ pruduit le rem«;de à chaque mal... C'est de la terre que viennent toutes
les espèces de pierres dans lesquelles se trouve une puissance prodi-
gieuse el variée. Tons les avantajjes que présentent les racines, les pierres
les otîreul aussi. Les racines ont une grande force, mais les pierres en
onl une hien supérieure; la terre les crée incorruptibles y el jamais elles ne
vieiUi«seiit. La racine meurt, elle ne verdoie que pendant un temps très
court: tant qu'elle vit, on peut en récolter les fruits, mais, morte, quel
espoir pouvez-vous conserver en elle?... Parmi les herbes que vous trou-
verez au printemps, les unes sont utiles, les autres nuisibles. Mais vous
rencontrerez diflicilement des pierres dangereuses, et cependant il y a
aolant de pierres qu'il y a d'herbes.
Un pvoœmium ou préface, œuvre probable de celui qui a
fait la dernière reconsion du poème, un vrai croyant, à une
époque de persécution de la magie *, énumère les merveilleux
bienfaits de la science dont le mage a le dépôt.
Voilà les privilèges dont jouit celui à qui celte science est révélée :
Lorsqu'il répandra ses prières aux pieds des immortels, elles parvien-
dront de suiïe à leurs oreilles bienveillantes... Ses serviteurs le vénére-
ront comme leur père el chériront la maison de leur maiire. Quand il
le voudra, il connaîtra les pensées les plus occultes que les hommes
renferment dans leur esprit; il comprendra tous les cris que jettent dans
les bois les prophètes ailés de Jupiter, les oiseaux dont les chants annon-
cent l'avenir... Il saura rendre impuissant le dard des reptiles dangereux.
Il pourra guérir les hommes atteints de folio ou aftligés de maladies pes-
tilentielles..., mais les hommes ne croient plus ;i celte science, les insensés 1
lis l'ont exilée des villes et la méprisent. Le mage, cet homme divin, est
mort dans le combat, cet homme divin, cette vaillante épée, sans avoir
re«;u aucun honneur. Mais moi, s'écrie l'auteur de ce proœmium^ je dé-
voilerai ce trésor plus précieux que l'or à ceux qui m'écouleront.
Nous sommes en présence d'un extrait des livres sacrés de
la magie. Peu importe la date de la dernière rédaction. La
i. Un des éditeurs du Uepi XOwv, Thomas Tyrwhitt, en a conclu qup le
poème datait du rè^ne de Constantin, époque où de» édits ont été lancés
cjutre la mau'ie. Mais cette opinion, ({ui s'appuie sur une base bien fragile,
o'«?utralne d'ailleurs aucunement comme couséquence le rajeuuissemeut des
pratiques et des superstitions qui fout l'objet du poème.
lij
i..\ m i h. ION iift.s i;\ri.iiis
>(Mi*nn- i|iriN p*iiftMiiiaii'iit n'i^nt ni lii«lli'>iiii|iif ni lutine. «'IIi*
VT^i :iiitt'*iii'nri' iii'«*< ili'iix rivili<i.itinn'«. rr ni' <iint ni Ifs Latine
ni II'*' <îi-tTs i|iii l'un'. inhn.|iiit**i*n ri.iiili*. l'.lli \ n |irnt'*lri' par
nnt' .'lulii* \oii-, iMiiniiji' «lan^ If ir^it- liu ninn>li*. L i'|M»i|ni' tli*
^••n intr<Hiiiriiiiii aji|i:it'lii'nt :i I i pri' h-.^tnin'. \.\W v^\ riiiili'niiiii-
raini' \\*'s -r.iti'ii*^ niiL'r.ilinn<« |itiiiiili\i*^ ilmil ni»ii> ri»ti^lati'ns
li'H rilfiH, i|t»ii( \v> liiNliirii 11^ ::ti*i's r| Lilins n'utit «-ii i|iif ii*
**iiu|M;i>n. ^.'in*^ ri'|ii'nil.inl lt<4 a\iiir i'iiin|tli'ti*in*'iit i::n<iirfN.
IMii'^ii-nt <» «Ji.ijiiiri'N ili'** liiNdiir***» iriliTmluti'. riiijn*--l'«iiii-
|ii'*i-. IMmiImii* i|i' Sii'il»' %*\ sti.iliiiu i-n hml f<»i '
Li"* Ml|if*l «»lllii>ll<« Ii*lilh\i'*« an\ filr nr^ t/r fiiU'iir,\rynU,\llf^
t|i' i lila'iili>a la <àliiiii>. plii^ jiai liiiilifrt* ni)*ril lian*^ la /■•m*
•"•lilt'iilMi'iia.i' tlii iiinii<l>-. la \a**!i' /iiiif ii|i|iiiNi>i' .1 |.i /uni- liu
Itî'iHil» f nHtHé ttt s tl/fi ttli" . lliMiN tilll «If A iliilllif ,1 lif|lHf{ ijllf
«ji-^ •••niniiihii .ilinnn fntii- «-i-<< «ifiix |i«iinK r\li*'ni<*s iji' !.i
1 *»!t i!« ■■! ■■i.;r'"iu' I. Mil» -'11'. ■ •! ■ »'r I . !• niii.i* • mi- »il« ■!•■ ;• i
ji •■«;.. .• ; I . i.;.t ■ '.i .'I '. ■ : 1-! .ir • ,'•;!■ r il- *«i ...j- \ . il* j ir r.
»• T I ' •;'* I'. 1» • «T 1 lit •■ .1 I • • I* •! iiii*' '\ï I iiTi ■ I l-'Mi" lîi f 1' •■ ■..
:i>i '*i'-]' t .1 :ii1i'>'iMi«.t -I'.* iiiil*r^'r.h--.i X > iii.'k • i fi.i ii ■
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I l'i.-lr le Bnm de îlakadioi. Voir plu loin, p G
SUPERSTITIONS RELATIVES AUX PIERRES 03
Itm habitée avbient ekisté dans ta haule antiquité, résultat
èioiigritions (iréhistoriques. Un autre fait se rattachant aux
Hdmons de dolre groupe mégalithique conduit atix mfimes
conJusions; nous voulons parler de l'existence simultanée
eDEuTOpii el dans l'Inde des pierre à cupules, à bassins, à cer~
titscmetntriques avec fusées (voir pi, II) el des pierres trouées'.
f\\[. I. — Pierre avec cupules et cercle» de Aucbiutary,
Kirkcudbrigbisbire (Angleterre).
SiniptoD, Anhaie nnlpturingi, pi. XHl, Rg. J.
fig. 3. — Pierre «cjlptée probablumeut sépulcrale,
de Walltown Forrarsliire (AngJeterre).
Vous connaissez, au moins de nom, ces cupules, pi'lile:
I. Voir dsns notre Archfoiogie crlli'iuf ri naiiUihe, 2' v<\., le ch. vu iiili
tjl ; : l.'allife couverte de Conflam el Im dolment li^iuât et i'iiig^uieiist: uolici
de M. Ileuri Gaîdoi ; tin vUuj: riU médical, cti. m, p. 23 : Pierres et rocher
■I lr.ju$ (t8!«!.
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inrj^litiii-s iMi ilr m'iaiiis r*ir|i«M's. sniivriil ;i«*riiiii|i.'i;;ii«*i>^ lii*
pai tii'iiliiT*. Viiir |»l. Il
L Irl.iti'li'. ir.«t»"»'»i' ', 1 \iii:l»t«Tr»*\ !•• h iii**iii»i k. I;i >iif'li*.
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|»M»\in(i-N l'ii |iM^^i'i|i'iil iiiM'it i.iiii inuiiliri'. Il fti i\ fit* «^ijniU*
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iU ;i|':':ir I i*-ii!ii>i:l Lt'N ni;;iii'<« ai'i'i ^*«iiir t**« iiiii\t*iil HiirïiMit
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Perre a cupules du tuDiuliis de IteDoogarl, en Plovaa.
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dsiMs une pli lograïUie it M, du OiaUlLier.)
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Cjpules d'un rocher de Ja cbaioe de Connaou (Iode].
D'sprii iliieU-Cariuc.
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VuKM- l:bhahv
SUPERSTITIONS RELATIVES AUX PIERRES 65
analysé les travaux où il est question des pierres à cupules^
conchil ainsi : « Quoi qu'il en soit de ces superstitions, il
est difficile d^admettre qu'elles n'aient aucune signification et
soient TcfTet du pur hasard, d'une simple similitude de Tintel-
ligence humaine et ne constituent aucun lieu ethnologique
entre des populations en apparence seulement si diverses. »
Telle est aussi notre conclusion.
Mais ce qui donne à cet ordre de faits son principal intérêt,
au point de vue où nous nous plaçons, c'est que ces mêmes
pierres à cupules^ à éciielles ou à bassins, comme on voudra
les appeler, entourées des mêmes superstitions, se retrou-
vent dans rinde associées à l'existence des anciennes tribus
dravidiennes.
Un officier de Tarmée anglaise, d'origine bretonne, M. Ri-
vell-Carnac, correspondant de la Société des Antiquaires de
France, signalait, il y a quelques années, des écuelles ou cu-
pules, en tout semblables aux écuelles, cupules et cercles de
nos contrées occidentales, aux environs de Nagpour (Inde) ;
plus lard, il en découvrit un nombre considérable à Ghan-
deswar dans les montagnes de Gamaon. Il y cite un bloc de
13 pieds de long sur 9 de large et 7 de haut, sur lequel il a
compté cinq rangées d'écuelles. L'opinion des indigènes est
que ces signes ont été gravés par d'anciens géants. Il nous
montre ces mêmes cupules gravées sur des parois de rochers
où elles revêtent un caractère imposant par leur nombre et
leurs combinaisons. Ges rochers, qui appartiennent à la même
chaîne de montagnes, sont situés à 2 milles et demi anglais au
sud d'une localité du nom de Dwàrâ-Hàt, à 12 milles de la
station militaire de Ranikhet, province de Bénarès*.
A l'entrée de la gorge où sont situés ces rochers s'élève
un temple consacré à Mahadéo ou Mahadevo [\q grand dieu) ^
surnom de Siva, le dieu delà destruction et de la génération.
1. Rivett-Cnrnac, On some ancient sculplunngs on rocks similar lo Ihose
fijund on monolithes and rocks in Europe, LonJon, 1877. Extrait du Journal of
Ihe Asiatic Society of Bengale 1877. Le D"" Vercbère en avait déjà, remarqué
gar les bords de l'indus eutre lubbie et Nikkie (E. Desor).
m
LA HKi.ir.it i\ iiKs i;%i:l<ii>
r«i's roi'lii'rs Siiiit lt* hiit il*' nnriihmix p«*liM'inaï;f*«*. r,'i'*it â
2 Hl vanis fiiviron Hll niî'lrfs- iln (i*iii|ilr t|iii* ^«> tnnivi'tit li**^
i-ii|iiiif^ (III i*(M|t*||i*s. On ii'rii t*oin|il«* |)a« iiinins tli* t/rur irnfs
«Ilmum-s «Ml «liviTs v'*'>"|*'*'* ***'riim* Mirfa«NM|i* 1."»U |iii'>ls rari'i*^.
iPi. IV.)
Kl iii.iiiiti'tiarit, un lii'ii histiirii|iii* un ri*li;:i«*n\ cxinti* i-il
«•ntriï ('<**« nioniifni'iiis «li* l'Iiiil** i*i |i*s tii'itri's .' .Nnn< n lii**>i-
\n\\^ |»ns a riiiirliiii* nflirmalivtMiP'iii. Nmis aviins vn i|nt* tfllf
A *'l** la romlnHirin ilii niarijinH ili» Naiiaillar. KnL'«*ni* hfMir.
I Iriliilt* ;:(Mi|uL'ni' miÎshc, ipii a fait ii«* i*i*s iiiiitinnirnlH nru*
(*lniit* |iai]ii'iilii*ri*, li-iniinait nm* ronfiTrnn* fail«* a Oi'hrvc i*n
IHTH par li'«i paroli's Miivanlfs :
• P'Hir non**, l'ii^a::!' lii' v'*'^^*''* ^'iir 1*'^ Mitr*» iTratii|iii''i, ««nr
|i*H nii'iiliii**. *iiir iU'> l'ni'licr^, ilfs rupulrs mi iias*^in<», n>>ii*»
parait ii'iiinnlt'r a raiirt*ri> (i«* la p«'*riiMlr rirnlillnpii' «'l l'-^ri*
riiiit(*ni|Hiiain il«* l'i'ii'i'tinn ili'*^ pri'nii''r> ilnlnirn**. i- i***l- a-<iii i*
ili'^ ti'nips iMi il niiciii ' nnl pi'*n('-îri'* rli(>/nnns li-*%lriliii^ p<i^:<<-
rili's «|ni,a\ant Vvw ilfH ni«*laiix.M* snnl ^nii'«liliii*«'N aux li-»-
^1 MUti'siii* lai'i* pr>»lial»lt'nit*nl in<iii::(i|r,iiiiiit Ir*^ Lapini^ Hunt
1*11 I iimpi' les «IcniiftH ri'ji'tnn^. Il hunn ri'sti'rail à ri'<'lH*T-
rli«*r par ijni'ili* \*^w cf^ aiiriniH niloti*» d'A^it' sont anÏM*^ i-n
Kiiiii|M*, H| liHiH tint Miivi !«' iiiriuf ilicinin on, «il y a lii-ii
(i'aiiinfllr*' i|f-<« lltiU siiri-i'*«ifH, ayaril pri^ Av^ n»nti'H ilnli--
ri-iili's. i- l'Ht II lin pHililfiu** a la \n\r^ vanh* •'! atiiii ijii il «'^t
iiiip i^^ilih' (l.iliitiiji'r ilaiiH nii** fS(|nisHf an>si lapnii'. < hi
\iiil <|iif lli'^iir a-liiicltail un** rrialiitii inm <*(|iii\iii|iii'. l'ii
i'v^ (i-inpH ifriiii*<». cntii' IMiirrit «•! TKnriip*' i»i-i-|i|i*niali-
1 « »i ;• r! •' ■!■ r ii !• r i"- ■ ■ M It ^ ■ tl « ir:i i -. ■ r ■,• • -iit ;.i» ■!■ • «l 'ii ■
!• '-• : .1 t:. .#■: • ii!i i i-- . • i ■■'*- t 1 i-i •li>-i| .^j. i .u |.{..r ut ••,•(> : iin
•: 'i M I '• I : ' •■ •! Il , ■• jr r iil !•- fur* • i>> 'r, > t •*. '\ , .\ i uifi ri> iir •! i lr *• j- •- ••
Ir-i'îi' !• 1 .:i«ii.;'i«lri'*iii>ri.>i!' •'.•:ii»»»'ii''ifi'" i:il|.t.( .:*'
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1' « ' ! • J- • I ,'■■ iT t'f •!< : »• III ., 1 • i'.|;' . '>' ] i'' •! «Il* i • Ti> ■ •• t> '*
•lit* . > -. • I • '. i'' >• I • t > •!»' ji • '. I ,• (• ■ !• in' I ri,- • « .!il l'Iip. •' rf
il f . ■ !■■ 1 I . ■ ■ 1 ■ i ■} ■! t • 'iir nii-' • \. h> ■ ir \ nr iU'« i»- •
m h ■ i*.- * I 'i .1 • • :,(■ I Iff ■ ■ • p ;■ r iti 'iM, |Mi ir iiii.i* ••ni ii-iiHf • |-»r
II » . : . ■ : •
Mahadios des rocher* de ChandeBhwai
D'iprifi Ili«ll-C«nuK. op. laad., pi. III,
^
SUPERSTITIONS RELATIVES AUX PIERRES
67
Retenons de ces lignes, qu'aux yeux d'Eugène Deaor, comme
aux nAlres, les mégalithes et le culte des pierres dont la su-
perstition des cupules fait partie, appartiennent au groupe dont
la traînée des dolmens nous a permis de suivre si loin la trace.
D'uD autre côté, Aymard, un autre géologue distingué,
président de la Société académique du Puy, reconnaissait
déji, il y a plus do trente ans, << qu'aux traits dislinctifs des
pierres à bassins nous devions reconnaître des monuments
ipparlenant & une vieille religion antérieure au druidisme*. »
Aymard écrivait à une époque où la science préhistorique
élait à ses débuta. Son opinion était alors une nouveauté
quelque peu hardie ; elle n'en a que plus de poids : il fut
DD précurseur. Il n'est besoin d'aucune hardiesse aujour-
d'hui pour soutenir de pareilles doctrines. Vos esprits, s'ils n'y
lonl déjà habitués, s'y habitueront peu à peu.
I. Jniu)/. de CAcad. du Paj/, I. XXIV, p. 44.
B«^> KDiptëei à Auchnabreach, Argylescbire, représentant de» Mahadéos.
U'uprii âimpHn, Ardiaic sculpluringi. pi. X\lll.
VP LEÇON
LES SACRIFICES HUMAINS
Si les superstilions relatives au culte des pierres et à cer-
taines pratiques magiques d'origine pré-celtique et probable-
ment touranienne out persisté presque jusqu'à nos jours,
montrant ainsi à quel point elles étaient enracinées dans Tâme
des populations, il est une autre catégorie de superstilions qui,
depuis longtemps répudiées et honnies en Occident, nous
paraissent de même origine et aussi anciennes. Nous vou-
lons parler des sacrifices humains, bien qu*un préjugé presque
classique en rattache l'introduction en Gaule aux druides : er-
reur grave, parce qu*elle donne une idée fausse de la réforme,
je dirai de la révolution sociale introduite en Gaule par les
druides, aussi bien que de leur enseignement et do leur action
civilisatrice.
Que les sacrifices humains aient été encore en usage après
U réforme druidique, que les druides n'aient pas énergique-
ment ou du moins victorieusement combattu ces pratiques
barbants, qu'à l'époque de la conquête de la Gaule par
J, Oê^ar on crût encore à l'efficacité de ces sacrifices, cela est
vrtain. Il est impossible de nier, après mûr examendes textes,
viuo los sacrifices humains aient été, avant la conquête ro-
ttt^ino, très populaires et de pratique usuelle dans plusieurs
»4rtio5 de lu Gaule et de la Germanie.
It est constant, d'un autre côté, bien que leur doctrine fût
'''>Alr\^î^np*^ï'i^'"' *^T"^'^^'^^^^'^"^^'^^^^^^'^^^^^^ tolérèrenlen
rait réfléchir, avaut d'accuser les druides, qu'en Irlande, le pay»
LES SACRIFICES HUMAINS 69
Gaule ces détestables pratiques, mais les autorisaient de leur
présence. Les témoignages concordants de J. César, de Dir-
dore de Sicile, de Strabon, de Pomponius Mêla, de Pline le
naturaliste et de Lucain ne laissent aucun doute à cet égard.
Les druides sont-ils responsables de ces horreurs et dans quelle
mesure? Tel est le problème que nous avons à résoudre. 11 a
préoccupé nos devanciers. Nous lisons dans les Mémoires de
t Académie des Inscriptions i^our l'année 1746 :
« Un mémoire de M. Duclos* sur les druides, dit le rédacteur des Comptes
rendus des séances^ lu le 4 février 1746, fit naître de grandes discussions
au sujet des sacrifices humains, au sein de TAcadémie. Dans la cha-
leur qui accompagne ces sortes de disputes littéraires, on s'avança jus-
qu'à révoquer en doute Tusage des sacrifices humains chez les Gaulois
et l'on prétendit fonder le pyrrhonisme à cet égard sur des raisonne-
ments généraux soutenus de quelques inductions particulières qu'on
tirait de Tessence de la religion gauloise, absolument éloignée, disait-on»
du polyttiéisme ou du moins de l'idolâtrie. Mais en matière de faits les
raisonnements ne peuvent rien contre les autorités. Les différentes
sciences ont chacune leur façon de procéder à la recherche des vérités
qui sont de leur ressort et Thistoire, comme les autres, a ses démons-
trations. Les témoignages unanimes d'auteurs graves, contemporains,
désintéressés en un mot, dont on ne peut contester ni les lumières ni la
bonne foi, constituent la certitude historique; et ce serait une injustice
(l'exiger d'elle des preuves d'une espèce différente* M. Fréret, après
s'être étendu sur la vérité de ce principe, en fit aisément l'application à
l'objet de la dispute. Sa mémoire lui fournit une longue suite de pas-
sages dont les uns cités à l'instant môme et les autres simplement indi-
qués, concoururent à prouver que l'immolation des victimes humaines
était un des rites les plus universellement répandus dans différentes sectes
du paganisme. Bientôt ces diverses autorités, réunies avec ordre, for-
mèrent un mémoire qu'il apporta quelques jours après et dans lequel il
fit voir que les autels furent autrefois souillés presque partout par le sang
des hommes*.
druidique par excelleDce, les sacrifices humains liturgiques étaient inconnus.
M. d'Arbois de Jubainville, daus ses belles études sur les druideM, n'en a
trouvé aucune trace. Cf. d*Arbois de Jubainville, Inlroduclion à ta iiiléralure
celtique^ t. I, p. 51 et suiv.
1. Duclos était membre de l'Académie des Inscriptions. On s'occupait alors
beaucoup des druides; nous relevons à la même époque, t. XXIV des Af^/notre^
(1741), une lecture de Fréret portant le titre de : Observations sur la religion des
Gaulois et celle des Get^mains, et, t. XVIII de L'Histoire de f Académie, commu-
uication sur la nature et les dogmes les plus anciens de la retigion gauloise.
2. Malheureusement le mémoire sur Vusage des sacrifices humains établis
LA RELIGION DES GAULOIS
Conclusion : L'usage des sacrilicos humains est un fail
général antérieur à la venue des druides en Gaule et dont il
faut décharger leur mémoire, gd lanl qu'ils auraient élé dans
Dotre pays les inlroducleurs de ces odieuses cérémonies. La
question étail ainsi parFailement posée et résolue, en principe,
il y a près de cent cini]uanle ans, au sein de nolro Académie.
C'est cette thèse que nous reprenons en la développant*.
L'étude historique des sacrilices humains, consacrés par la
religion, accompagnés de nies sacrés, conduit à la convie*
ijon que nous fommes, en Europe, grour ce qui concerne ces
sanglantes pratiques, comme pour les autres pratiques de la
liiagie, en présence de survivances des temps préhistoriques,
9e perpétuant au sein des nationalités ceitisées ou sémitisées
par suite de la permanencOj presque générale, d'un fond pri-
mitif antérieur aux invasions aryennes. C'est de ce vieux fond
que tant de superstitions touchant à la magie ont remonté à
la surface dans l'antiquité comme au moyen âge. Ce phéno-
mène a un caractère de généralité sur lequel nous devons
attirer l'attention. Cette succession de couches de civilisations
distinctes d'origine et d'esprit, finissant par fusionner en-
semble, est un phénomène sur lequel ne saurait trop méditer
l'historien, qui au delh des faits sociaux en cherche les lois.
Certains pliilosophes nous représentent l'humanité traver-
sant successivement, par obéissance & une sorte de loi fatale,
l'état sauvage, pastoral, agricole, passant du gouvernement
patriarcal au gouvernement théocratique, monarchique^ féo-
dal ou républicain. Sous le nom de science des religions, des
esprits systématiques nous présentent un classement analogue.
Ces conceptions a priori ne sont point d'accord avec les faits.
ehe-i différentes nations et pai-ticuliêremfitl cAe: In Gauloia est resté ioédit;
voir ce mùmi; t. Wlll, p. 17S. Noua nous souimee assuré que ce manuscrit
ii'eiijile pas au Secrétariat de l'Iuetitut.
1. Nous avious été aiueuâ p^r uos études nui mêmes conclusious que Fréret
avaul d'avoir eu connaissance de son mémoire. Krèrel est trop D^gligé. Ce
luervïilleux esprit, si traaçnis, est arrivé sur ud graud nombre de sujets à des
aolulioua que l'ou reprend, aujourd'hui, sans lui en faire honneur, par igno-
rance. Ce qu'ii i dit de la religion des Gaulois, en particulier, n'a pas encore
Été dêpaesé. Nous en donnerons de« eiilrails, voir Annexe A.
LES SACRIFICES HUMAINS 71
Noos ne conaaissons aucun pays où la civilisalioa ait suivi,
auseiades mêmes tribus, sans apports du dehors, celte mar-
f che régulière. Nous entrevoyons, aujourd'hui, très clairement,
que le résultat définitif des recherches historiques et préhisto-
riques, dont les progrès sont si rapides, sera de prouver que
la loi supérieure de l'humanité n*est point un développement
recliligne, mais la loi même de la division du travail, Thuma-
nité se composant d'un nombre considérable de groupes,
diversement doués, ayant chacun à remplir un rôle distinct,
l'accomplissant plus ou moins lentement, avec plus ou moins
d'éclat, pour disparaître, le plussouveut, dans l'ensemble en
y laissant Théritage de leur labeur.
Il y a lieu de chercher pour chaque grande manifesta-
tion de Tesprit humain dans le domaine religieux, comme dans
les autres domaines de Tactivité humaine, son point d'origine,
en vue de déterminer, dans le chaos et la confusion des sociétés
modernes, la part de chaque groupe, son apport particulier
dans Tœuvre commune. Ce travail des groupes humains a
commencé bien avant l'époque historique. On est obligé de
reconnaître, aujourd'hui, que des groupes dont l'existence
avait été ignorée jusqu'ici, dont le nom avait été à peine pro-
noncé par l'histoire ont joué dans le monde un rôle bien autre-
ment important qu'on ne le soupçonnait. Tout ce qui touche
à l'existence de ces groupes oubliés ou méconnus intéresse
en particulier quiconque poursuit la solution du problème des
origines en vue d'expliquer l'originalité complexe des di-
verses nationalités,
Nous avons dit que les pratiques se rattachant à la science
que Pline qualifie du nom général de magie étaient d'origine
scytho-médique. Les superstitions relatives à la puissance
mystique des sacrifices humains nous paraissent découler de
la même source. Sans doute la coutume d'immoler des vic-
times humaines aux puissances supérieures relève d'un ins-
tinct commun à presque tous les peuples primitifs. Nous
retrouvons ces usages barbares chez les tribus jaunes de l'Amé-
rique, chez les tribus noires de l'Afrique, aussi bien que chez
72 LA RELIGION DES OAULOIS
les Gaulois. L'humanité a partout, à un degré plus ou moins
prononcé, les mêmes instincts natifs. Mais ces instincts sont
loin de se développer partout de la même manière. Tandis
que la croyance aux esprits s'arrête chez certaines tribns
sauvages à Tadoration des manitous et des féticheii, à ia
création de prêtres fclicheurs, elle est en Chaldée le point
de départ de l'organisation des collèges sacerdotaux aux-
quels nous devons les principaux éléments de la magie et
le code où se trouvent les formules destinées à rendre effi-
cace le sacrifice humain. C'est le sacrifice humain consacré
par les formules religieuses, comme en Grèce, à Rome, en
Gaule, qui nous semble se rattacher aux traditions orien-
tales de la magie. Les hécatombes sanglantes du Dahomey
ne rentrent pas. dans le même cadre. Il nous paraît certain
que ces pratiques en Gaule ne sont ni d'importation phéni-
cienne, comme on l'a prétendu, ni d'importation druidique, ce
qui est la thèse la plus populaire. Comme on ne pçut les rat-
tacher au groupe celtique proprement dit, tel que nous Ta-
vons défini, groupe de tradition aryenne, force est de faire
remonter ces pratiques à une époque antérieure, celle des mé-
galithes. Henri Martin, dans ses études d'archéologique cel-
tique^ a soutenu la même thèse.
Ma conviction est, malgré le talent qu'un de nos jeunes ca-
marades de l'École d'Athènes * vient de déployer pour la sou-
tenir, que la thèse phénicienne n'est pas plus applicable à la
Grèce et à riialie... qu'à la Gaule. Les mêmes influences
me paraissent avoir agi sur ces trois pays par des voies di-
verses. Deux passages de PJine sont, à cet égard, signifi-
catifs. Par l'un nous apprenons qu'il était question des sa-
crifices humains dans la loi des XII Tables, quij)ar conséquent
les autorisait, en les réglementant, comme les autres pra-
tiques magiques' :
1. Victor Bérard, Origine des' cultes arcadiens. l^e caractère phénicieu de
Tautel du Lycée, que je ne couteste pas, doit être uue superposiliou à uu
autel plus ancien.
2. Pliae, U. N., XXVIll, 3, 4 ; XXX, 3 (édit. Litlré).
LES SACRIFICES HUMAINS 73
II existe certainement des traces de la magie chez les nations ita-
liennes, par exemple dans la loi des XIl Tables et d'autres monuments,
romme je Tai fait voir dans un livre précédent ^ Ce n'est» en etfel, que
Tan de Rome 657, sous le consulat de Gn. Cornélius Lenlulus Crassus,
qu'il fut défendu par un sénatus-consulte d'immoler un homme ; ce qui
prouve que jusqu'à cette époque on faisait de ces horribles sacrifices.
Une des phrases suivantes nous apprend qu'aux yeux de
Pline les sacrifices humains religieux étaient particulièrement
liés aux pratiques de la magie :
Ainsi tous les peuples, quoiqu'en discordes et inconnus les uns des
aulreSf se sont accordés sur ce point [rattachement aux superstitions de
la magie]. On ne saurait donc sufflsamment estimer l'obligation due aux
Romains pour avoir supprimé ces monstruosités dans lesquelles tuer un
homme était faire acte de religion*
Le paragraphe 3 du livre XXVIII nous donne un renseigne-
ment également précieux. Nous y lisons que le sacrifice hu-
main devait, pour avoir son effet, être précédé de cérémonies et
de formules desquelles rien ne devait être omis ni modifié. Ces
cérémonies et ces formules remontaient au delà de la fondation
de Rome : ce Un homme et une femme, grecs d'origine, ou de
quelqu'une des autres nations avec qui nous étions alors en
g-uerre, ont été enterrés vivants dans le marché aux bœufs. La
prière usitée, dans le sacrifice, laquelle est récitée d'abord par
le chef du collège des quindécemvirs, arrachera certainement
à celui qui la lira Tavcu de la puissance de ces formules, puis-
sance confirmée par huit cent trente ans de succès. » Huit cent
trente ans est le temps écoulé entre la fondation de Rome et
Tannée où Pline écrivait ces lignes. Ces formules, aux yeux
de Pline, remontaient donc à une époque antérieure à la fon-
dation de la Ville élernellc. Pline, quelques lignes plus haut^
nous avait dit quelles précautions on prenait pour laconset^va-
tioa et rintégrité des formules : « Il y a des formules diverses.
Sans une de ces formules de prières il serait inutile d'immoler
des victimes, les dieux ne pourraient être convenablement
consultés. Nous avons vu les citoyens chargés des plus hautes
1. Liv. xxvni, 4.
74 LA RELIGION DES GAULOIS
magistratures les inaugurer pur des formules déterminées'.
Pour n'omelire on ne transposer aucun mol, un homme pro- '
nonce la formule qu'il lit sur le rituel, un aulre est préposé
pour suivre louLes les paroles, un aulre est chargé de faire
observer le silence, un mucisicn joue de la llùte pour qu'au-
cune autre parole nesoit entendue. » Le respect de Pline pour
ces cérémonies nous étonne. C'est à peine s'il ose dire qu'il
n'y croit pas : " Les paroles et charmes magiques ont-ils
quelque puissance? Les gens les plus sages (c'est-à-dire ïns-
Iruils) n'eu croient rien et, cependant, en masse, nos actes de
tous les itislants impliquent sans qu'on s'e?i aperçoive la
croyance à cette puissance, d
Nous trouvons déjà chez Tite-Live ce mélange d'incrédulité
et de respect :
" Je n'ignore pas, écrit-il, que l'esprit qui règne aujourd'hui,
opposé à ce qne l'on croie que les dieux puissent intervenir
dans nos alîaires, est contraire ii ce que Ton publie les pro-
diges du passé; maïs pendant que je raconte les choses d'au-
trefois, il me semble que mon cœur prend, lui aussi, des
années et je sens qu'un respect religieux m'aslreint à repro-
duire dans mes annales, ce que tant d'hommes très sages ont
cru devoir recueillir pour la postérité*, m
Peut-on s'étonner après cela de la persistance des survi-
vances"! de la difficulté qu'il y avait à déraciner ces supersti-
tions*, de l'obligation où avaient pu être les druides de les
tolérer?
Plus nous étudions \& question, plus nous étendons le cer-
cle de nos recherches, plus il nous semble évident que les
sacrifices humains ayant un caractère religieux sont, partout
où nous les trouvons, un reste des vieilles superstitions cha-
maniques, nées en dehors du groupe aryen qui, en étendant
1. Cerlis precalionibus obsecrasse.
l.Titi-.-Livi; XLIII, la, 2.
Ij. Les exégèles d'Aryas, dit Pausanias qui écrivait soae Hadrieo, savent bien '
eai-mêmes que (oui ce qu'ils disent n'etl pas vrai; ils n'en continuent pax moina
à le .lire. Tant il est difficile de [aire reeenir le peuple Sur ce qu'il a une
fot«„dBpl-' (Coriiilb., XXIIII.
LES SACRIFICES HUMAINS 75
sa bien foi santé action sur le monde, n'a pas toujours pu les
détruire.
Fustel de Coulanges a montré dans son beau livre : La Cité
antique^ avec quel succès les Aryas ont fait pénétrer, au sein
des populations sur lesquelles ils ont étendu leur domination,
les principaux éléments de leur organisation patriarcale^ en
leur communiquant en même temps le culte de leurs divini*
tés, ennemies de tout sacrifice sanglant. Mais il y eut des
luttes. L'histoire légendaire en a laissé en Grèce de nom-
breuses traces. Zeus et Apollon ne détrônèrent pas Kronos et
les Ëuménides sans résistance :
<c Dieu nouveau, disent les Ëuménides, s*adrcssant à Phœ-
bus, tu outrages d'antiques déesses. Voilà donc ce qu'osent
les nouveaux dieux \ » Les légendes de TArcadic nous en sont
un autre témoignage.
Lycaon, fils de Pélasgus, roi d'Arcadie, avait été changé
en loup pour avoir sacrifié un enfant à Zeus sur le Lycée,
sacrifice dont la nouvelle religion avait horreur. Or tout
dernièrement M. Victor Bérard' démontre que ce culte bar-
bare n'avait jamais été complètement aboli sur la montagne
sainte d*Arcadie, même sous la domination romaine. Les
Arcadiens-Hellènes purent succéder aux Pélasges comme
maîtres du pays, ce qui ne veut pas dire qu'ils en chassèrent
les Pélasges et que la population fut renouvelée; le culte ne se
modifia pas; on continua à offrir au dieu du Lycée, à l'occasion
des fêtes (Lycaea) qui s'y célébraient, des victimes humaines,
dans une enceinte où aucun profane ne pouvait pénétrer.
Platon, dans le dialogue intitulé MinoSy après avoir rappelé
que, chez les Carthaginois, les lois non seulement autorisaient
les sacrifices humains» mais que chez eux ces sacrifices étaient
un usage sacrée tandis que ces sacrifices étaient une impiété
aux yeux des Hellènes, est obligé d'avouer qu'il n'en avait pas
été toujours de même et que même ces sacrifices n'étaient pas
partout abolis :
1. Ëuménides d*Eschyle, v. 3, 9 et 150.
2. Op. /aud.
76 LA RELIGION DE9 GAULOIS
n est aisé, Socrale', Je reconnaître que le même peuple n
pas toujours In même législation et que li-s tlifTéronls peuples onlaassi
des lois ditTi.' renies. Ainsi parmi nous, il n'y a pas de lui qui prescrive
les sacridces humains; que dis-je, ce serait une impiélél Mais chei les
CarLiia^^inois ces gacriflces, loin d'être désavoués par les lois, pa^senl poup
des acles agréables nui dieux, à ce point que quelques-uns d'entre eux
immolent leurs propres enfants k Kronos, comme ou te I'zl raconté; et
ce n'est pas seulement chei les Barbares qu'où trouve des lois si dilTc-
renles des nôtres: sur te Lycée quels sarrilices ne font pas les succes-
seurs d'Alliunias' et cependant ce sont des Grecs!
Plalon est plus explicite au livre VIII de /m République :
tt Mais par où le prolecteiir du peuple commence-l-il h en
devenir le lyran? N'est-ce pas évidemment lorsqu'il com-
mence à lui arriver quelque chose de semblable à ce qui se
passe, dit-on, dans le lemple de Jupilor Lycéen en Arcadie où
celui quia goûlé des entrailles d'une créature humaine mê-
lées à celle des autres victimes se change inévilablcment en
loup? Ne l'aurais-tu pas entendu riirc, Adamanle?
« Oui, je le sais, répond celui-ci. "
Théophrasie est encore plus aFIirmatif ; « Encore aujour-
d'hui*, [jLJ)rpi Toïtviiv, les Arcadiens coutinuent à faire en corn-
), PJfllDD, Wnos, trail. Cousin, i. ,\1II, p. 35.
S. Il eemble que Platon couroad ici deux légeuiieB. — M. Victor Bïrard
trausForme ainsi la ptiraae : Dan$ les fêles du Lycée, comme chet le» destendanlt
d'AI/tamas, les Uellines font encore les mêmes sacrifices (Bérard, op. taud.,
p. 59).
3. Fréret, qui cite ce texte dans son mémoire sur des sacriDees humaiDs,
l'nttribue, comme M. V. Bérard, à Théopliraste. En réalité il est de Porphyre
(l'urptiyre, Deabslinenlia, II, 27] qui ne cite point Théophnste eu cet endroit.
Le [léxpi toî vOï s'appliquerait alors au temps de Porphyre, ce qui n'est point
invralseinblable, puisque Pausanias nous donue un renseignement analogue.
L'erreur vieut de ce que Porphyre a beaucoup puisé dam Tbéophrasle auquel
il renvoie daus sept pas^uges ililTiireuts (liv. Il, 11, 21, S6, 32, 43, 53; liv. lit,
25 ; liv. IV, 20) et plusieurs fois au sujet des sacriSces huroaint '. Ce n'est pai
une raison pour attribuer à Théopbraste des pbrasea a propos desquelles «on
nom n'est pas prononcé. Il e^it, au coutraire, un long passage qui esl bieu de
Ttiéophraetc et que nous citerons parce qu'il est uue couBruiatiou de notre
tbèse. Voici couimeol il s'exprime d'après Porpbjre (II, 55) ; <■ Les histoires
rapportées par Tbèopbrsste font mention de sacriUces humaiii!>, nous en don-
nerons quelques exemples. On sacribait à Rhodes un homme s Kronos, le 6 du
mois M'tJifieituiou (juillcl). A cet effet on conservait en prison jusqu'à la ffile
de Kronos nu de ceux qui avaient été condamnÉs à mort et le jour da la fête
on uieuait cet homme hors des portes vis-à-vis de l'autel du Bon Conseil et
après lui avoir fuit boire du vin, ou l'égorgeait, A Solamine (de Chypre) qu'où
LES SACRIFICES HUMAINS 77
mon des sacrifices humains. Bien plus, à certaines époques
périodiques, ils vont jusqu'à arroser Tautel du sang des leurs,
bien qu'ils écartent de leurs sacrifices tout meurtrier souillé
de sang hamain. »
Cinq cents ans plus tard, continue M. Bérard, a Pausanias
satque les sacrifices du Lycée étaient secrets; ils ne voulut
point pénétrer ce mystère et laissa les choses être ce qu'elles
avaient toujours été dés le commencement^. Il semble craindre,
à l'enquête, une découverte désagréable pour sa piété ou son
orgueil d'Hellène ». Cette persistance de l'usage des sacrifices
humains, sur le Lycée, au sein de la Grèce civilisée^ bien
après le siècle de Périclès, parait donc un fait certain.
Ces vieux usages n'avaient pas persisté partout aussi long-
nommait autrefois Coroois, pendant le mois appelé Aphrodisium par les
Chypriotes, on sacrifiût un homme à Agraule, fille de Cécrops et de la nym-
phe Agraulis. Cette coatume dura jusqu'au temps oCi on sacrifia à Diomède.
Les temples d'Athéna, d'Agraule et de Diomède étaient enfermés dans une
même enceinte. Celui qui devait être sacrifié y était mené par des jeunes
gens ; il faisait trois fois le tour de Taatel en courant ; puis le prêtre le frap-
pait d'un coup de lance dans Kestomac, et le brûlait, après cela, tout entier sur
an bûcher. Ce pacrifice fut aboli par Diphile, roi de Chypre, vers le temps de
Séieacus le Théologue. 11 changea cet usage en celui de sacrifier un bœuf et
le démon agréa ce bœuf à la place de l'homme... Dans l'Ile de Chio et a Téné-
dos on sacrifiait un homme à Dionysos Omadios (anthropophage). Le même
«acrifice se faisait à Ténédos, comme le rapporte Evelpis de Caryste. Apol-
lodore rapporte aussi que le? Lacédémonieus sacrifiaient un homme à Ares...
Je ne dis rien ni des Th races, ni des Scythes, ni comment les Athéniens ont
fait mourir la fille d'Ërechthée et de Praxithée (probablement parce que ces
faits étaient trop connus). Qui ne sait, ajoute Porphyre, qae présentement à
Rome même, à la fête de Jupiter Latialis, on immole un homme ? » (Traduction
de Buriguy, 1767.) M. Salomon Reinach, à qui j'avuis commuuiqué mes doutes,
a cherché sur quelle autorité on attribue le passage de Porphyre à Théophraste.
Il o'a rien trouvé avant Fréret. 11 m'apprend que c'était eocore l'opinion de
Welcker {G riechische GoellerUhre^ l, p. 211), opinion repoussée par Beckers,
De hostiis humanis apud Graecos, 1867, p. 39. Le môme auteur dit que le pas-
sii^e est très obscur. Voici ce passage, faussement attribué a Théophraste :
* Le texte grec, dont le sens général est clair, ofi're, en effet, quelque dif-
ficulté de détail, comme l'a remarqué Beckers. Nous croyons en conséquence
devoir le donner en grec in extenso. « 'Aç' ou [depuis le temps où les of-
frandes de fruits Furent remplacées par des victimes sanglantes] pé/pi toO vOv
ovx £v Apxa^éa |i6vov toÎ; Auxatoi;, oj5' èv Kap/r,5ôvi xw Kpovw xoivrj irâvre;
iv^ptiKtoOvroD^v, aXXà xarà «eptofiov Tyj; toO voficfiou /âpiv {ivjQfxr;; £|jlç«jXiov a'fjia
pxivov<n Tcpb; Toùç ^(i)|j.ou;, xol\ izip t^ç iiap' «utoî; 6<jta; èÇEipyo'jayi; '**>v iîpcâvi
Tot; ic£ptppacvTT,p:oic xtjpvyii^Ti erti; arixaio; avOptoTreJou {lerafTio;. »
1. Pausauia}*, VIII, 38, 7: c^éTco ce w; e/ci xat w; sa/ev eÇ àp/f,;.-
t.A llKLIRION 11
là le souvenir s'en était conservé dans plusieurs '
larliea de la Grèce. En Laconie, la pratique des sacri-
A humains passait pour n'avoir cessé qu'après l'invasioa
rienne et l'introduction dans le pays du culte d'Apollon. La
loi qui les abolissait était duo à Lycurgue. La légende d'Alha"
mas nous montre que les mémos préjugés religieux esislaient
Il Orchomèae de Itéotie. Les descendants d'Alliamas avaient
conservé ces pratiques sanglantes comme culte familial. ,
Mêmes pratiques sanglantes en Allique, à l'époque pélas-
gique. Cécrops, le premier, suivant la tradition, aurait sub- ■
slitué aux sacrilices sanglants l'offrande des gftteaux de miel.
Mêmes traditions en Crète où le» Curetés immolaient, disait-
on, des enfants àZeus, avant que lesDoriens eussent introduit i
dans l'île le cuite d'Apollon '. i
Ces traditions, sans doute, sont vagues, mais leur concor- '
dance, s'appliquant à la m^nie période, leur donne un certain
poids. Nous sortons d'ailleurs des données vagues et des pré-
somptions en nous IransporlautàBrauron, bourg de l'Atlique.
On sait que le bourg do lîrauron est situé à quelques kilomè-
tres de Marathon; c'est là que, suivant la légende, aurait débar-
qué Iphigcnie la fille d'Agamernnon, fuyant la Taurtde après
le vol de Ja statue d'Arlémis. ici l'histoire vient à l'appui de la
légende. <- Vraie ou fausse, dit M. Victor Bérard, la légende
d'Iphigénie consacrant dans le temple de Brauron la statue
enlevée a la Tauride prouve qu'il y avait là à l'époque où la
légende a pris naissance un culte qui s'adressait k une déesse
sensiblement semblable à VArlémis taurigue, cette déesse
sanglante que révéraient tous les peuples de l'Asie mineure ».
Or l'existence de ce temple ou de cette statue est si réelle,
la croyance à la véracité de la légende était si bien établie dans
les esprits, la réputation de la déesse si grande bien avant le
vi« siècle que Xercès, maître de l'Altique, s'était empressé
d'enlever la statue, non pour la restituer à la Tauride, mais,
tant il lui croyait de puissance, pour la consacrer dans un
1. Voir p. 1ti (noie), \e Iftuoigiiagc de Thèop liras te.
LES SACRIFICES HUMAINS 79
temple à Suse^ Une statue d*Arlémii Brauronia était attri-
buée à Praxitèle.
Ces pratiques, des que nous pénétrons dans les couches pro-
fondes de rhistoire, en Grèce comme en Italie, se générali-
sent donc, conservant partout le même caractère religieux.
Ce préjugé n'avait jamais été déraciné de Fesprit des Grecs.
II persistait vivant au fond de la population non lettrée. Il s*im-
posait dans les grands dangers même à la Pythie, Pausanias
raconte qu'au temps de la guerre de Messénie l'oracle de Del-
phes, interrogé par le devin Tisis, répondit au devin mcssénien
que le salut de la patrie exigeait le sacrifice d'une vierge de
la race d*Epytus : « Sacrifiez-la pendant la nuit aux dieux
infernaux; si elle prend la fuite, sacrifiez-en une autre que
Ton viendra offrir volontairement. » Aristodème avait offert
sa propre fille après la fuite de Lycisca. Ces vers conservés
dans la famille d'Aristodème rappelaient ce patriotique
dévouement. Cette inscription existait encore au temps de
Pausanias. Nous trouvons des traces de ces mêmes pratiques
en Tauride, dans le Pont et dans la Cappadocc, sur les bords
de la mer Noire, au centre des exploits des Cimmériens, des
Scythes et des Amazones. Nous voici sur une piste intéres-
sante qui nous éloigne, de plus en plus, des influences phé-
niciennes.
On sait quelle place importante tenait,enCappadoce et dans
le Pont, sous différents noms, le culte de la déesse qui por-
tait le nom à*Artémis en Tauride comme à Brauron. A Co-
mana', son principal sanctuaire, elle était servie par six mille
hiérodules {esclaves sacrés) serviteurs de la déesse, à la tète
desquels était un prêtre-roi, véritable souverain. Là s'accom-
plissaient encore du temps de Strabon de sanglants sacri-
fices, auxquels des prêtresses prenaient part. C'est même là,
suivant le géographe grec, qu'aurait été déposée par Iphigé-
nie la vraie statue d'Artémis que lui disputaient Brauron et
Lacédémone. Le culte de Comana remonterait à cette époque
1. Pausanias, 1, 33; IV, 46.
2. Coinaua en Cappadoce.
n. n y a I& une ehatoe non
• uxquelles leur caraclère
trévélâDt en Europe et jus-
■t àl'iotroduclicm en Occi-
1 état Bocial inférieur dont
« ^cn- les traces.
M M*p d'œil sur la carte du monde
pM 1rs histoires d'Hérodote. Reraar-
mmiatms inconnues, terra incognita,
à « k l'ouiist. Là est le domaine de
« ifm rarchéologie nous révèle et qui
it joué dans le monde (il faut nous y
KCÉbqn«celui que l'on estporté à lui al-
ites invasions scylhiques, c'est-à-dire
i les premiers États civilisés sur les
I rViphrale ol dont les représentants for-
i historiques le fond de la population
kée la brillante civilisation scandi-
t Tvtix ce que devait être la civilisation
«t Homère et Hérodote attestent l'exis-
» jtfjuilalJLiDS mégalithiques avec ce grand
t aousa paru probable. Il a été jusqu'ici
_ . .Nous avons tout intérêt à le bien con-
-,.j^ -■twcrogeons les voyageurs modernes qui dans
■.^ •■>.»» t>at exploré ces vastes contrées, dont une
_^ j^ i^^miuencement de ce siècle, presque aussi in-
^Bi^psd'Hérodole, nous y trouvons des mœurs et
.jf^tiuinance des pratiques de la magie qui nous
-^ ju* l'arcbéologie préhistorique et l'élude des
.>»rt# M '■""'* <"""'' '" Oaiihia, S* éd., p. 162, flg. H&l et la
" ' ,, l«h»rii>»iil : Alliir d'Hislairrnndtiine lit l'Orienl,p\. \t,A^e <l(
"^If-* **^ l't-un-il" ft d" Tuuraa'enr avanl le* miyralions iiryçnnts.
'"■ * ^vsili'liu*. /.<■« ttmpt iiréliitlorigues en Suède et dans /es autres
LES SACRIFICES IIUUAINS 81
superstitions survivaates nous font entrevoir comme l'état pro-
bable de nos populations primitives. £n sorte que nos conjec-
tures prennent pour ainsi dire un corps à la vue des faits ana-
logues constatés de vùu par des témoins dont on ne peut
récuser le témoignage désintéressé-
Nous melterons sous vos yeux dans une prochaine leçon
un cerlaia nombre de ces exemples.
Fig, *. — Roche» & cuputea des environs de Weat Kilpaltick (Ècoase).
D'iptta Jobn Brsce, f. S. À. Scot (mir p. M «t imuis 0).
LT
Vir LEÇON
SUFEIISTITIONS ET CROYANCES DES POPULATIONS
DU NORD DE LKUROPE ET DE L'ASIE,
ANALOGUES AUX CROÏANCES ET SUPERSTITIONS DE NOS POPULATIONS
PBIMITIVKS
Le Dombre des ouvrages où les mœurs des populations
lïanoisoa et ouralo-al laïques soni décriles est assez restreint:
la plupart sont écrits en langues étrangères : norvégien,
suédois, danois, rnsse, finlandais, peu abordables pour nous.
Il en est, heureusement, qui sont Lrarluits en anglais, eo alle-
mand ou en français. C'est à ces traductions que nous au-
rons recours. Ce que nous possédons, en ce genre, suffit à
nous éclairer. Nous recommandons la lecture des ouvrages
suivants :
i" Description de toutes les nations de fEmpire de Russie
où l'on expose leurs mœurs, religions, usages, habitations,
habillements et autres particularités remarquables (traduit de
l'allemand]. Saint- Pétersbourg, aux dépens de Charles-Guil-
laume Miiller, 1776'.
2" Pallas, Voyages du professeur Pallas dans plusieurs pro-
vinces de [Empire de Russie et dans fAsie septentrionale,
7 vol. in-8° (traduit de l'allemand, par G. Gauthier de la
Peyronie, 1802).
3° Wrangbl, Exploration du nord de la Sibérie, par l'amiral
i. Je doia ce rarissime volume a la généroBité de M. Louis Larlet, le fils de
notre graad paléoatologiste. Je l'ai déposé a la bibliotliëque dj Mutée où il
ji<!Ul être consulté.
SUPERSTITIONS DU NORD DE L'eUROPE ET DE L*ASIE 83
/
Wrangel et MM. Malsouchkine et Kosmine, officiers de marine
russe^ 1828 (traduit parle prince Emmanuel Galitzin).
4® DcBois DE MoNTPEREUx, Voyage autour du Cawcéw^, 5 vol.
iD-8% deux atlas de 65-26 planches. Paris, 1839 '.
5* HiTc, Souvenirs d'un voyage dans la Tartarie et le Thibet
pendojit les années 1844, 1845-1846, 2 vol. in-8% 1857.
Ces explorations du monde Scandinave, finnois, ouralo-
altaîque ne nous transportent pas dans un monde de sauvages
dégénérés, mais chez des tribus organisées, vivant de la vie
patriarcale simple et primitive de leurs aïeux; elles nous pré-
sentent un état social à peu près immobilisé depuis des siècles.
Notre premier groupe a dû passer par cet état et s'y arréler
longtemps avant son contact avec les migrations aryennes.
L'étude attentive de ces populations permet à qui a la foi de
se représenter avec toute la netteté possible certains côtés de la
vie de nos populations primitives que Tarchéologic nous a fait
entrevoir. Nous nous expliquons, ainsi, bien des survivances.
La plupart des superstitions dont nous avons eu à nous occu-
per s'y retrouvent inaltérées avec toute leur intensité native :
c Les nations du groupe finnois, dit le rapporteur de la Com-
mission d*enquète russe en 1776% so7it fières de leur patrie
et tellement éprises de leur pays et delle-mêmes^ que hors de
chez eux, ils meurent ordinairement de la nostalgie ou mala-
die du pays » : ainsi s'explique leur immobilité relative.
L'élude de ces tribus est donc particulièrement précieuse.
Nous devons nous attendre à y trouver un grand nombre de
5?/rcii;ance5 remontant à l'origine même des civilisations tou-
raniennes. Ce qui frappe tout d'abord le lecteur de ÏEnquête,
c'est l'unité dans la variété de ces nombreuses petites tui-
tiorn, ayant chacune leur vie propre, leur nom particulier,
bien que se rattachant toutes au rameau finnois :
Il est étonnant, dil VEnquétey que ]a plupart de œs jyeuphd^s finw^ises.
dispersées, malgré la situation de leurs possessions, aient conservé tant
1. Dubois de Montpereux, dans ses dissertatioDs, fail trouvent des excur-
•ioD8 du côté de la Scandinavie.
2. Op. laud., p. 3.
Si LA RELIGION DES GAULOIS
de ce qui leur osl propre et Us earaetèrise ' et une si grande ressfmblane^
avec les tiges llnniiises originaires, ressemblance qui s'observe Lant du
côté de la ligure cl de reitérieur qu'à l'égard du caractère national, de
leur langage, miEurs, coutumes, superstitions, elc. Il n'est pas moins
remarquable que la plupart de <?es peuples n'habitent encore, aujourd'hui,
que des pays septentrionaux, marêcageui et couverts de forets, lesquels
dans les temps les plus reculés étaient les (Montrées favorites de lu na*
tion linnoise, ainsi que le prouve leur nom d'habitants des maraii
(*t/«oma jii;nc), ouLreque la chasse, !a pèche, étaient leur première occu-
pation. Une si grande ressemblance parait prouver irrévocablement que
toutes ces peuplades ne sont que dus branches jinnoises.
Le rapport officiel disting:ue, toutefois, parmi ces tribus
ou nations soumises à l'Enquête :
Les Lapons Finnois; Les Tscbouwaches;
Les Finnois de l'intérieur; Les Hordwines;
Les Lettonieus ; Les Woljaks;
Les Ëstonniens ; Les Terptyairéîs ;
Les Liwes ■; Les Wopoulcs ;
Les Ingriens; Les Oslyaks '.
Les Tschérémisses ;
Uu second groupe ilistinct du groupe linnois, mais égaie-
menL touranien, le groupe des nations lalares * (c'est ainsi
que le rapport les désigne), est aussi nombreux et donne lieu
aux mêmes observations. Leurs mœurs sont les mêmes.
Cette division en petites nations' qui remoale aux temps
primitifs, k l'état patriarcal de ces nations, nous donne le secret
de la multiplicité des nationes gauloises qui k l'époque de la
conquête romaine, d'après Plutarque, s'élevaient encore à
trois cents°. Or, en dehors de la parenté, des langues parlées
par les groupes finnois et tartares et de la communauté des
traditions, VEnquêle de 1776 révèle les faits particuliers
t. Souligné dans le texte.
•1. Prononcez Lifes.
3. UuclquG9-unes de ces trlbuBsout présentées comme les restes du rameau
Uougrois et du rameau turc.
\. L'étude (le ce groupe forme le second volume AaX'Enqtièlt.
'■S. Chaque naliou comptait souvent plusleure riiyautés ; te R. P. Hue
couipte chez le» A'An/c^ias quatre royautés et viogl-quatre baaulères. ctiez
ks Mougoia niÉridlouaux duuie royautés.
(: Le uouibre île cea espèces de royautés s'élevait au même chiiïre en
trlauile.
SUPERSTITIONS DU NORD DE l'eUROPE ET DE L*A8!E 85
suivants. Bien que chréliennes de nom, catholiques ou or-
thodoxes^ toutes ces nations, il y a cent vingt ans, n'avaient
abandonné aucune des pratiques de leur ancien culte dont ou-
vertement ou clandestinement elles suivaient encore les rites.
Toutes avaient conservé l'habitude d'avoir recours, dans les
circonstances graves de la vie, à Tautorité, à la puissance de
leurs anciens prêtres, sorciers et magiciens, les chamans. Je
copie, p. 40 du rapport, ce qui est dit des Tschérémisses :
K Quant au culte, les Tschérémisses, bien que officiellement
chrétiens, ont encore des idoles et suivent aveuglément les
préceptes de leurs prêtres V Ces prêtres et prétondus magiciens
sont les interprètes des songes et se piquent de prédire l'ave-
nir et de dire la bonne aventure. Les Tschérémisses ont ces
visionnaires en grande vénération — chaque communauté a un
de ces prêtres choisi à l'élection. — A chacun de ces prêtres
est subordonné un sons-préire en qualité d'adjoint. Ces prêtres
sont juxtaposés aux papas* et cela bien que les Tschérémisses
comptassent alors 6,580 hommes et 5,951 femmes ayant reçu
le baptême. Mais ces soi-disant chrétiens n'en célèbrent pas
moins, presque tous en cachette, il est vrai, leurs fêtes païennes
ou prennent part au cérémonies de leurs frères non encore
convertis autant qu'ils le peuvent faire sans être découverts et
punis par le clergé. » Même remarque chez les Tschouwaches '•
Leurs prêtres sont tour à tour sacrificateurs, diseurs de bonne
aventure et magiciens. Dans les villages où il n'y a pas de
prêtres, un sage vieillard en fait les fonctions; ils ne se passent
jamais de prêtres ».
Le christianisme n'avait pas encore pénétré chez les Ostyaks
septentrionaux en 1776^. Ce qui en est dit montre que le culte
des Tschérémisses et des Tschouwaches élail bien l'ancien
culte, le culte national resté pur malgré son contact avec le
1. Nous De devons pas nons étonner de trouver, chez Ie§ catholiques ou
protestants de nom des peuplades malgaches de Madagascar, Ja même fidé-
lité plus on moins dissimulée à leur ancien culte.
2. Les curés du rite grec.
3. P. 53 de VEnquéle.
4. Op. laud,, p. 105.
chrislianisme. Nous retrouvons, on effet, les mômes usages
choKlesOslyaks, avec plus de détails. « LesOslyaks païens ont
des prêtres appelés lot^.ha ou toschéba. Ces magiciens interprè-
tent tcssonges, disent des prophéties, commandent aux diables
et les conjurent; ils guérissent les malades, récitent les prières
elfoiU les sacrifices. Ces Ostyaks n'ont ni temples ni kérémets
proprement dits, mais ils font leurs dévolions sur des mon-
tagnes ou des collines consacrées qui se trouvent en différents
endroits dans leurs forets ; sur ces monlagiics ils posent diffé-
rents st/m/ioles (\m représentent leurs idoles'. Ils craignent
beaucoup ces collines et n'y vont jamais couper de bois ni
puiser de l'eau dans les sources qui pourraient s'y trouver.
Depuis ni2 on a brûlé un très grand nombre de ces idoles
(de ces symboles) et démoli les places qui leur étaient con-
sacrées; cependant il y en a encore une assez grande quan-
lilé. »
Toutes ces nations étaient donc très religieuses à leur ma-
nière*. Le rapport répète à chaque instant qu'elles croient à
l'existence d'un diett suprême : pour beaucoup d'entre elles, un
dieu ayant une épouse et un fils ou une fille, une espèce de
trinité. a Lea Tscliéréiiiisses, par exemple, ont un Dieu su-
prême, Koujoujouma ; ce dieu a une épouse qu'ils nomment
Yoiimon Awa ou mère des dieux, pour laquelle immédiate-
ment après rhtre suprême, ils ont une vénération particu-
lières, lis admettent des divinités subalternes bienfaisantes et
s'imaginent qu'elles sont les enfants des deux divinités su-
prêmes ou du moins de leur famille et que le gouvernement
du monde et la disiribulion du sort des humains sont partagés
entre ces enfants des dieus. »
La théologie des Ostyaks est à peu près la même . « Pour
ce qui regarde les idées que les Ostyaks se forment de l'Être
suprême, ils suivent les opinions des autres nations païennes,
leurs sacrifices, leurs adorations sont les mêmes. Ils donnent à
I. Mal beureu sèment il ae qous ust pas dit en quoi consistaient cas lym-
a. Ailmadum liedilae religiuni/'ui [Céiar, B. G., VI, 16).
SUPERSTITIONS DU NORD DE l'eUROPE ET DE L ASIE 87
Dieu le nom de Intien Nom^ c'est-à-dire dans leur langue Dieu
qui est en haut ou Dieu du ciel. Outre cette divinité ils se
figurent des dieux subalternes. Lous et Komdéguenson\. Aq^
noms qu*ils donnent à Satan, lis ont un dieu des eaux, Ou-
tegO'Lous ; un dieu des bois, Massou-Lous. En général ils
donnent le nom de Lous^ c'est-à-dire de Satan, à leurs idoles.
Ce sont des figures taillées en bois ou bien des arbres, prin-
cipalement ceux où les aigles font leurs nids, ou bien ce sont
des rocs informes ou des pierres d'une configuration particu-
lière et peu commune. Les deux principales idoles des Os-
tyaks auxquelles les Samoyèdes adressent en même temps leur
culte étaient posées dans l'année 1772 sur la côte occidentale
du golfe de VObyy dans une for^.t à 70 wcrsles au-dessus d'Od-
darsk. dans le voisinage des yourtes * de Woksarsk. L'une de
ces idoles représente la figure d'un homme et Tautre celle
d*une femme. Chacune est posée dans une cabane sous un
arbre contre lequel elle est appuyée ; elles sont toutes deux
posées à la manière des Ostyaks, couvertes d*habits de drap
et de fourrures et ornées de quantité de figures taillées de fer
blanc et de lames de fer ; ces figures qui sont en même temps
la parure ordinaire des chamans ou sorciers de la nation re-
présentent des hommes^ des quadrupèdes, des oiseaux, des
poissons, des canots, etc. Les hommes adressent leurs prières
à celle qui représente la figure d'homme, les femmes révèrent
l'autre sous la figure de femme. On rencontre dans différents
endroits des arbres qui passent pour sacrés chez ce peuple*. »
Cette mythologie est développée ailleurs avec plus de dé-
tails encore; nous n*avons pas intérêt à nous y arrêter. Nous
devons, toutefois, insister sur leur principal dogme, le dogme
gaulois, par excellences celui de l'imiyiortalité de Came. Fré-
ret écrivait déjà en 1747 : «Le dogme sur Téternité des âmes'
1. Cabanes.
2. Fréret, Les superstitions de nos populations primitives devaient être ab-
solomont les mêmes.
3. Mémoire sur la religion des anciens peuples de C Europe, éd. in-12, t. XVII I,
p. 179.
'_k WU«ION DRS GAULOIS
t [Mfwft «Tt^ir été commun aux Gaulois avec les
M. Il se trouve, quoique mêlé de délaiU
ba» VEdda on dans les recuoils de l'an-
Ksnldos ou poètes de la Scandinavie...
ice même système chez irautres nations
1 commerce entre elles, il faut qu'il
s premières idées qui se présentent
• wriains groupes humains). Il serait dérai-
t^'il ail été porté par tes Grecs ou par les
renies nations'. »
Lpv une sorte d'intuilioD, soutenait la même
t AîmII^ ces doctrines sur l'immortalité l'apanage
A^h» arrtbiqiies et gauloises qui en auraient eu spé-
tfc Ayit'- Nous retrouvons les mêmes dispositions
pMMSbtnles chez nos peuplades finnoises ; ouvrons
w*"i â s *f )t des Ingriens baptisés :
t^tnpt^t^t assista à l'eDtcrrement de leurs moris. Mds ces
^ ^liwit retournent à la fosse pendaul la nuit pnur enter-
M qu'ils répèienl plusieurs jours de suite. Leur o
m l'ûu continue à vivre dans le monde souterrain,
d« la terre et que le tombeau n'est que l'habilation
nisun ils enlerrenl leur nreenl pour en faire usage
M» parlent aui: décèdes et nux morts dans les tombeaux
t)iteit)UBs amis de l'auteur de ce rapport qui sacaienl la
Mir|>rir«Dl uu jour une femme dans un village tschorien
MMi tl» $>i»>'l'i't"rsl>ourg e( l'écoutèrent sans en être aperçus;
MK ayirM U mort de son mari elle s'était remariée et, pour
U. W.1>»«1 d» son défunt et pour préreair tout accident flcheui,
>l nmtMifl tur le tombeau du décédé où on la trouva couchée,
4M tMTkxH'Dts ni des lamentations; elle pleurait et geslicu-
MmA «nliv autres : Te voilà mort hélas ! Mlas I ne sais du moins
AwfHf/'ii ipounê ce garçon plua jeune que loi, kélns! këlas! Je
kP^ NHiiM:i''in (Je fan fils, di Ion blondin, kilas! heias:
LtfK ti»wK^» (lu temps do César n'obéissaient-ils pas aux
A <^ JIt* ipio le giTuiK de CES iiléee
l'espril dt la Gaule, p. r
\
SUPERSTITIONS DU NORD DE.L'EUROPE ET DK L'aSIE 89
mêmes superstitions, quand, d'après les Commentaires^^ ils
jetaient dans les flammes du bûcher tout ce qui avait été cher
aux morts, même les animaux; quand, diaprés Diodore de
Sicile', ils confiaient à ces flammes des lettres à destination
des morts et acceptaient l'échéance d'une dette à payer dans
l'autre monde :
« Les funérailles des Gaulois sont relativement à leur état
de civilisation {pro cullu Gallorum) magnifiques et somp-
tueuses. Tout ce qu'on croit avoir été cher aux morts, même
les animaux, est jeté dans les flammes du bûcher et, il n'y a
pas bien longtemps encore que esclaves et clients étaient aussi
brûlés après la cérémonie funèbre. » (César, B. G., VI, 19).
<r Les Gaulois ont fait prévaloir chez eux Topinion de Py-
tbagore que les âmes des morts sont immortelles et que cha-
cune d*elles s*introduisant après la mort dans un autre corps
revit pendant un nombre déterminé d'années. C'est pourquoi
pendant les funérailles ils jettent dans le bûcher des lettres
adressées à leurs parents décédés, comme si les morts devaient
les lire. » (Diodore, V, 28.)
cr Autrefois les Gaulois remettaient le règlement de leurs
comptes, le paiement de leurs à^W^sadinferos, » (Pomponius
Mêla, m.)
« Les Gaulois se prêtent les uns aux autres de Targent
payable dans l'autre vie. » (Valère Maxime, II, 6.)
Nous reviendrons sur ce dogme en parlant des druides.
Le rapporteur russe avait déjà dit, à propos des Tschéré-
misses : «Les Tschérémisses pensent, avec la plupart des peu-
plades païennes de la Russie, que l'existence après la mort
est une continuation de la vie actuelle, à peu de différence
près : c*est pourquoi ils donnent aux morts des meubles, de
l'argent, des mangeailles. »
Nous pouvons noter un certain nombre d'autres usages sj
pnHant à des rapprochements intéressants : « Les Finnois
païens honoraient un dieu universel dans leur joumar ou jou-
1. César, i/. G, VI, 19.
2, Diod., V, 28.
!NI LA RF.MGION l»F.S GAl'LOIS
;;<^///ii4|<>ntirié h T/tor ; ilsropn*si>ntaient ci* iIiimi aoiih la li^^nn*
il'iinr ^ramlc slahie portant un rollirr («>n|ni*s' d'or. " ^n
sait que Ii* colIiiT ou torques d'or n'était pas seulement «tiex
les I îaulois un insigne mililairo. réronipense ilu courage, r't*tait
eurore Taltriliut «le certaines tliviuilés. deOrnunnos et il'.Vr-
léinis entre autres, ainsi tpie rétuile des nuinnaies d*or de la
(iaule et certiiiiies représentations li^nrées ledémontrent.
.Nous piissétl«inseu (îaule un ^rand ntunbre d'enceintes prr^
ce/iif/fir%, au sens que nous attribuons â re terme; quelqui-s-
unes remontent à l'époque néidithique. On s'eKt demantlé miu-
vent si la plupart de cen oppida n'étaient pas des lieux de
reunions reli;;ieuses. Les /irrrmft* di* nos peu|dades finnoises
destinées a rarnkmpii>semt*nt de sacrifices religieux seuilil«'nt
renijre riiypolhêse prohalile.
Kcout«*z ce que «lit i'/f/tyi/r/^ : «i Le culte des dieux ne se
fait pas dans les temples, mais en |d»'in air dans des places cnu-
sarrécs qu'ils nomment h^rvmrt. Ils r)nt des places sacrée» t;e-
nérales. d'autres partirulii^res. Ilans ces dernières des familles
i^ojfi's font leurs di'voiions. I)ans les premières s'a^Henildent
lies villages enlii'rs. Ils clioisi>.srnt les forêts ou l«*s collines
élevéï's. Si, |iar h.iNani, il ne n'en trouve pas «lans le voi^ihaire
ilu \illai;e, oii chiiiMt un i-niimit ou il v ail plusieuis ariires :
il iloit y en avoir pioir le moins un, et nn d*tHw ioujuiir* ht
ftrifvrvw»* tiut t hrtu'^. L'arlire le |dus c«nisideralde v>{ consa*
i-fi- .1 ïnttmi, le ijii'ii siipii*nie, le suivant, moins ^rand^ â
) 'mm'ut^.Xwft, s.i ffinnii*. et les aiilren tant iju'il y en a aux
ili\inili*s i(if»rii'uri*s. L«*s fenimes n'osent pas approclirr de
ri's cndruits curis.iirès rt \\*% liumuM's n'y paraisM*nt jamais
s.iiis s'i-tTi' liaiL'iH's i*t lialiilles pr«ipri'ment. S'il est possi|)|«*, lU
t.*i< lii'iil i|f iii* p.is \i'iiir 1.1 lidiirM* vide : s«*lon i'opiniioi i|e
piii^ifiji <» •li'iilii* riix. Il* Lt'rritir: liii-méme i-^t \\\\\* di\inile
piji'««.iiiti* «-t liii-ii\«*illante. Li> rlii-val i**»t la victime la plus
riTJii'ii*li»'i*.
L<'« i'xiliioiw.ii lii*si-iinNideraii*nt si Iden les kerémet comme
\
SUPERSTITIONS DU NORD DE l'EUROPE ET DE L*ÂSIE 91
des divinités qu'ils adressaient leurs prières à Kérémet Asch
(Kérémet père), à Kérémet Amsha (Kérémet la mère), à Kéré-
met Onewli (Kérémel le tils). Il est difficile de ne pas recoo-
naître ici l'existence d'une triade.
Je pourrais faire beaucoup d'autres extraits intéressants.
Quand, en 1823, Tamiral Wrangel* entreprit son voyage en
Sibérie, la situation n'avait pas changé. Les paysans bapti-
sés étaient restés aussi païens qu'en 1776. Les chamans ou
magiciens y avaient encore beaucoup plus d'influence que le
clergé orthodoxe. Les populations étaient restées au fond
complètement païennes.
Wrangel raconte une scène horrible; l'immolation d'un chef
respecté, sur l'insistance des chamans. Rien ne peut mieux
montrer la puissance traditionnelle des superstitions concer-
nant le sacrifice des victimes humaines.
Cette scène est le meilleur commentaire de ma leçon sur
les sacrifices humaiiis :
Les Tscboaklas en arrivant à la foire d'Oslrownayé y avaient apporté
le germe d'une maladie contagieuse. Les secours de Part fournis par le
ponvernement (il y avait à Ostrownayé des médecins officiels), les
prières du rlcrgé orthodoxe étaient restées impuissantes à conjurer la
marche du fléau qui au^^montait cha(|ue jour.
bans d'aussi tristes rirconstaiices. \Q%TschoukiasMiin que chrétiens, se
(iéci(i»TeiU à avoir recours â la science occulte des chamans. Ceux-ci se
réunirent, firent de solennelles conjurations pour évoquer les esprits et
savoir ce qu'il fallait faire. Les cérémonies achevées, les chamans décla-
rent que les Esprits irrités ne feront cesser le tléau que lorsque le ver-
tueux Kotschèncy Vun des chefs les plus vénères de sa nation, leur aura
été oflert en sacrifice,
Kotschène était Tidole du peuple et peu s*en fallut que les devins ne
payassent de leur vie ce conseil barbare.
Cependant la maladie continuait à sévir, tandis que des chamans,
aussi cruels que leurs divinités, demeurent inébranlables, refusant les
présents qui leur étaient offerts pour fiéchir la colère des Esprits, mé-
prisant les menaces qui leur étaient faites et bravant les qiauvais trai-
tements. Alors ceux-là mérnes qui estimaient le plus la victime désignée
sentirent leur dévouement chanceler et crurent qu'il était de leur devoir
(Je consentir à ce que le sacrifice fût consommé.
Kotschène, de son côté se prépara à la mort, rassembla le peuple ha-
1. Op. laud.y Exploration du nord de la Sibérie,
«1 dËclarA qu'il voyait lui-même par les
r^pidéinie que les Esprits s'irritaient de
^^M fw. vitulant avant tuut sauver le peuple, il se
— a »awtr- Kn prononçant ces mois, le vieillard
» f> M pK^enle aux coups du tourreau. Mais nul
-« fi^a iDT lui une main sacrilège. Il fallut, chose
il, que les mlsùrahles chamans forçassent
parricide, à égorger son pSre.
douter do II
«quelque lio
a véracité des récits que nous
ribles qu'ils soient?
lownlrouvail en Tartarie et au Thibel, inal-
t J^jà ancienne dans ces pays non pas du
i du bouddhisme et du lamanisme, qui
t tl'uD ordre élevé, un étal social où ces su-
HMKoro loi ans yeux du peuple. Tout ce monde
lilé et en est encore infecté. Le P. Hue en
uVurs reprises son étonnemenl. Il y voit une
. Le boiidrlhisme, en effet, aussi bien que le
jt'lle ces superstilioQS — en principe. — Le
, ^HàMl* un grand nombre de lamaseries, il en admire
liiou. il avoue qu'on y respire une vraie piél^; le
. . ... ,!.■ (-.-s lamaseries est éclairé. Il joue un grand rôle
i , - et les Mongols. Il n'a pu rompre complète-
w ^nD^^i ^ -tupurali lions da passé, ft'ous verrons ies druides
V .Jujmr ♦j^lfOiont chez nous.
^Nk ^M^viittiul les bouddhistes, dont la doctrine au temps
Uxifeii'sVlvYait à un spiritualisme elà une morale qui peuvent
•*<»i*»*e-** l«»i"»l"'l*' ''^^'^ l'Évangile, n'ont pas fait disparaître
uo. vjwwt.wHjil*'», mSih ils ont été obligés de tolérer, d'adopter
lJwW ^'-WA*'"*'* ''" "^*'* pratiques devant l'impossibilité de les
t«uutiv ** l* nécessilé de s'en servir comme instrument do
•tfomwù'.'H. l*** mi^dccine des lamaseries est encore celle des
L» umkU'OÎui^ écrit le P. lluc', estesclusivement exercée en
, )i^u jWimrl, 1-e' inscriptions de Piyadaii (l'Açoka des Grec»), 1 vol.
V\ UWI t'I.VN'Ix"' vivait 2j0 aue eoviroa avant uotrc ère.
', iylijv «M Tm-tarU et au Thibel, l, p. lOB.
SUPERSTITIONS DU NORD DE L'EUROPE ET DE L'ASIE 93
Tarlarie par les lamas — qui ont une espèce d'école de méde-
cine dans chaque lamaserie, — mais à cette science se mêlent
des pratiques du plus pur charlatanisme :
Aussitôt qu*une maladie se déclare dans une famille on court à la
lamaserie voisine inviter un médecin ; celui-ci se rend auprès du malade
et commence par lui tàter le pouls en promenant ses doigts sur les ar-
tères, à peu près comme les doigts du musicien courent sur les cordes
d'un violon... Puis il prononce sa sentence. Comme d*après l'opinion
valpaire chez les Tatars, c'est toujours un Tchutgour, c'est-à-dire un
diable, qui tourmente par sa présence la partie malade, il faut, avant
tout traitement médical, s'occuper de Texpulser. Vient ensuite le traite-
ment.
Le lama-médecin est en même temps apothicaire, il porte avec lui
toute une série de pilules composées de végétaux pulvérisés. Quelques-
uoes de ces pilules sont réellement efficaces, mais s'il en manque, il
o'est pas embarrassé, il les remplace par des pelits morceaux de papier
sur lesquels sont inscrits en caractères lhibétains*les noms des remèdes. Il
eo fait des boulettes que le malade avale avec autant de conflance que les
pilules véritables. Après que les pilules ont été prises, commencent les
dréinanies magiques. Ces prières sont le plus souvent accompagnées
de rites lugubres et effrayants que les bouddhistes éclairés réprouvent,
mais sans pouvoir les empêcher.
Le P. Hue, étant chargé de la petite chrétienté de la Vallée
des eaux noires^ eut occasion d*assisler à une de ces cérémo-
nies. Elle est utile à décrire. Il avait fait la connaissance d*une
famille mongole. Un jour, la vieille tante du noble Tokhoura^
chef de cette famille, fut prise par les fièvres intermittentes :
J'inviterais bien, disait Tokhoura, le docteur-lama, mais s'il déclare
qu'il y a un Tshutgour, que deviendrai-jc? Les dépenses vont nous ruiner,
lise décida, cependant à inviter le médecin. Ses prévisions ne furent
paâ trompées. Le lama décida que le diable y était et qu'il fallait le
chasser au plus tôt. Les préparatifs se firent avec la plus grande activité.
Sur le soir, huit lamas arrivèrent, et se mirent à façonner avec des herbes
sèches un grand mannequin qu'ils nommèrent le diable des fièvres inter-
mittentes. Par le moyen d'un pieu qu'ils avaient enfoncé entre ses
jambes, ils le firent tenir debout dans la tente où se trouvait la malade.
La cérémonie commença à onze heures du soir. Les lamas vinrent se
rancer en rond, au fond de la tente, armés de cymbales, de conques
mirines, de clochettes, de tambours et de divers instruments de leur
bruyante musique. Le cercle était terminé sur Tavant par les Tartars de
1. Caractèrefl sacrés.
9i LA KELIGION l»KS GAUI^IS
l.'i fariiillf, .111 rinmltro Ht* ihmiT; iU H|:iiiMit toun »ririiU|û« ri pr**«M'« li-«
uriH t'iiTitiv |(*s nulle» l.a vjpîlli* à frciiiiiii ou plutAl ni^Nisr »ur %•*« l.ilniii
l'tail t*ii f.n'i* (lu ni.'iiititM|uiii i|ui r<-pr<'*%i*iil.iil !•* dialilr ilr* Itfvrp^ 1^*
t.ini;i-'l<M-trui • .i\;iil (lf\;int lui un ci .uni Im^mii cii i ui\rr n-iiiph ili* \fUX
niillt'l !•! «If i|ui*li|Ufs statu«'l(i-s lalint|U<'t*s .i\fr ili* la |i;itt' il** t.iriue
(Jiif!i|'i«*H 4ntj ./< (Iitiii^f* i|i* VihIh'^ ^iiflaiiiiiit'^ j« t.iii'iil. avec lii*nu< ••up (!■•
fiirni'i-, uiii* IiiiMii f.iiil.i^ti'iiii' i-t vai'illaiitr >ui rrtli' rtraiip' mviii*.
A un M;;ii.tl iliiiiut' l'nii Im^sIt** ficcuti- uni* tiutntutv niu^iraii* i .ip.ilil^
ir«'fTii\('f If iliaMf W plu^ nilf't'pHli*. I.f■^ h^mium rintr^" li.ilt<ii**nl (!•*«
maui* en •'.i«li*ihv|Hiur ai «'oinp-ik'ntTli'Viii cliari^aMiiui* k\v^ in»(nini< nM.
«l«'*k IiuiI*'IM<-iiIh fl «1rs |i|if|fs. iMiiH te l.inia (luviil h* hvr«' «1**^ <*i(ir-
ristni's i|u'il |Mis.i sur M"« ^i'nnui A nifsuri* <|u il piiiUMiiciii \vs ni>iU
sitraiiK'ii'* N. il puisait il.iiiH ji* |i:isHiii «|i> i-uHrc «piflipii-<» .rain» «l^' p<*tit
riiiiti*! «pi'il piiiji-lait «M ••( la aulnur i|i' lui. si-lmi «pi'il t't.i't iniri|ui- pir
la ruliri'pjf.
\pl>s ili's iiil«'rpi>||.|||M!|H \i\f^ rt aniMl l's «{U il a>lr''ss.iil. m ;:i*sti> II-
laiil, au nMiiiit"piiii. il «l>uiri i un Mu'ual i-n i'*ltMi«lant N-s t>rn4 a «Ir-'uti' ••\
n ijiiii In'. I«tus \*\ !.iiu-i^ i-uli>iiiii'r<*iil .lu^^iliM un lnilliiil refraiii «ur un
t'iti pii-ii|ilt' it i.i|iii|f. rmi^ i'« iiistinini-iils «l*' inii«i<{U«* • lin-nl fu j«'ij ;
|i-s jm- tli' Il f iinil •■ «••ilaiil )>riis |U'iiii-nl .i li UW ^f m ti-iil a fair*- fii
• •iiir.inl !•' Imiii ili* Il (•-iii» «pi'iU fiapp.iifiil \i'iltMii[ii«'iil .t%i'i' «Ifs |>i<rri'«
pt'iiil.inl (pi iN p'iiis«.iii'iit <|i'« l'IIS a faiii' flr*'ssi*i |i'!i «lir^rui sin ii Ip'-I--
Apit's .unir ••i»'i''ili* ir-is r>isi<-(i>- . mrsi* inriTiiali*. Ii liU* ri-iilr*' :\\-<-
pri'« ipil ilhiii il • liji'iiii sf ii'riii-i i-n plji'*'.
Xl'ifs pf'h I ml ipii' liiii<» li-s .i«si«|.i!i|h %i' I .|i Ii.in>nl la fUMifr t|i*« ilcui
rti iiii«. If il •• t- m -i iiii I *•' l>'ia p'Hir .illrr niftii<- if d-ii .m iiiiMin'pim
l.f « 'i piiriK« fi-ir^ « • inp-il'-r* 11! «hl «li iM*' f litl iiiiiii*' f t rniii iift ni |i- p .r*
|i'! •iiii<« 1 1 pi iiM>-, •■■Il 'l** Il iffiif. pi-nil-in' <pi'' I*' T' hut'j^'ur •!•-« Iit-»r«'f
»f . 'iisiirn iii '«Il iiiiiii* I il' « «ris 1 1 ili-s iiiipt> • i itimis iji-^ 1 un i« •ii-in»-u
ri'« .ii'i r lupis iLiii*! ri!i(iii**iir «|i* li tt-nif. « li.iut inl ji'urs priffi « «ui uii
t'ili ^i.iii- •■! ^••U Min'l.
It.'-ii'.i'it loiit !•■ m ri-lf s'irlil tiiMiiiltii>-iis> iiifut h>«t« ili- la 1« n'f •! • Ma-
i un l'-ii ml il in^ ■ .'i l'i'j'* ni nu iiin' l-'i • ff i iiirn- •■ itii «•' nul «-n m ir ■ li**.
l'o 't 'fi h' • ri MF* il ii> ni i>-« pr • riiit'i *. piij« iiiii-[ 1 1 vii-illi' tii*\i' iis*^ ••u.
tr||i|.- lit- iliiiit. •! ,\>- 4:.iiii )ii •••ii« M ik l'i-i* p.ir «l*-ui ni'-iiiiii* s .1 U
fini. !•- Iiiii'i*- il iMiia>i'' iiiif' Il in-nl !•'« Iniil I ini-i« «pn fi.«i''n1
r'-t'ii'ii ifs •iii«ii> I' iir f porii ml li'ii- niu«i-pi>-. i*:i • •ii'liii«ii li .« Ii
\ ■• . il iii« iiii'- t' rit*' ^ >i«i!ii' i.ir :« il •■ !• <ii -t iriia i\ail «l*'' il*- -pi*',
«lir.i'i! liii' jii'n- •iiiii-p-, il'*' if* p"urri.l l'iiiuriifr «1 iiis «••u in- i'-nri«'
h ijii(.it. -Il
r.i* «juM \ a lit- Hiirpri'iianl. tiit \r V Hijr. vV^x (]ir«-i|)ri*« re
! <.!■• '. .'I. i- ;, . • :rTi.:,i ;■«• i ■■ .t>', • r. tiitl •! ifi« \\ l. 'T^r hi< .a:;. •
I. |ij<- i.ii r iiik* tr- - i:.f' tf \ir A et ;, '.i*iii« i i*iia*.
J
SUPERSTITIONS DU NORD DE L'eUROPE ET DE L'ASIB 95
riizatre traitement, la malade fui entièrement guérie. Les
accès de fièvre ne revinrent pas.
Vous venez d'assister à une cérémonie de Tannée 4844 qui
pourrait bien être la reproduction de celles que» deux mille
ans avant notre ère, les magiciens chaldéens ou mèdes prati-
quaient déjà avec des formules analogues, que les chamans
récitent encore jusque dans les contrées de l'Amérique bo-
réale : survivances étranges dans des pays où l'islamisme et
le bouddhisme ont pénétré depuis plusieurs siècles. Laissez-
moi Tillusion de croire que, deux ou trois mille ans avant
notre ère, nos ancêtres assistaient en Gaule à des cérémonies
semblables et que nous revivons ainsi les temps primitifs de
la Gaule, et, si je puis dire, en respirons l'esprit. Là est mon
excuse d'avoir si longtemps insisté sur ces pratiques barbares.
U ne viendra certainement à la pensée d'aucun de vous que
ces charlatanesques cérémonies ont été introduites en Tartarie
à une époque relativement récente par les missionnaires
bouddhistes ou les marabouts musulmans. Vous y recon-
naissez des survivances. Y a-t-il plus de raison de croire qu'en
Gaule les pratiques analogues, aussi cruelles ou aussi ridi-
cules dont les auteurs anciens font mention, y aient été intro-
duites par les druides? Vous ne le croirez pas davantage.
Vlir LEÇON
LKS INFLUKNCKS AllYKNNKS >- Lfô FKIX DK IJi
SAINT- JKAN
Si noiiA n'avnriK pu saisir pour la pri*mu're période «le notrfs
histoire rfli;;i«*ii.H<', rorr(*spori<iafit â la civilisation d«* r*^i:*' «le
la piiTn*, antn* rlios«* qui* f|u<*l(|Ui*!( mar<|Ui*H i*xti'*ri«*uri*!i iii*s
sup«*r>tiiionH (i«> n*s t(*iiip!( ri*rulr«. saiiA pouvoir onp^riT oq
n^rmistiluer fosprit autnMii«*iil (|u«* par <icH coiij«*rtun*s t*l le
rapprurljcniiMil hypotlH*tii|ue (l«* Télat Av cvs populatimift avec
t'clui ili*.H triluis, arriérro.H, ou attaril«M*s ^i l'on v«*ut, d<> la race
ou::ro-finiifii»f n*Att*rH à l'état ilr <ii*nii-barlfarie' ; il n*en i*ftt
pluït (il* ni«*'in<* pour tout w i|ui tourhe au di*uxi<^mi* ^rou|»e
qui est un ^'roup«* ili* oiviliîtatiou aryi*nn«*.
.NtiuH avons dit qui* n* croupi* parait avoir éti*, a l'origini*,
ri*ljitivcnirnt pi*u noinhri*u\ «*n 4iaul«*. S«iii inilu^nrc* n'i-n a |»a4
moins «Ml* 4'iiii»idi*raldi* si on l«i nifsun* ii.s«*H i*lTi*ts qui m* TidI
«•U'iiri* M'Utir aujoiinriiui l't ilont nous pouvons i^ai^ir l'origine.
Lii lîiiiL'iii' il«'s Ar\us i*t ili* li'urs fri*n*s d«* l'Iran iiou!» est
r«iiinu«*. NouH savons <|u«*lli* étai l'organisation luinale des
un*« t*t di*s autres. Imr» iiisliiution», leurs rrovanroA, |i*ur reli*
L'ion, H uni* épiM|iii* presque préhistorique. Fustel de CU>ii*
laiiL'*'**, li'ins hi ntr antifUf^ i\ uiontrè quelle iufluenrt* cette
\i«-i.lf l'ivili^.ili'Mi. moins vieilli* rr|M*iiiiant i|Ui*ci*lle deii Tiial-
<leiii««. ;t\.iil v\* ri'i'i* sur les ilnu faraudes nations que nous
f II* ' r ■;i •• Il XïSJ*' • '{'il .i{i;-if *!• iiijriil j ifWr liraurbr «1^ 1 bQBia-
li:!t t •! i.ii rti II {-i ••i.».*»4lit ilr 1 ajil.tiJii^ •!•' rei U^bui A mlrvc ûaill U
tin., i* « , t •!• it I.
LES INFLUENCES ARYENNES — LES FEUX DE LA SAINT- JEAN 97
avons prises jusqu'ici pour modèles : les Grecs et les Romains?
Nous nous inspirerons de sa méthode, a Quel souvenir, écrit
Fuslel, peut-il nous rester de ces générations qui ne nous ont
pas laissé un seul texte écrit? Heureusement le passé ne meurt
jamais complètement pour l'homme. L'homme peut bien l'ou-
blier, mais il le garde toujours en lui. Car, tel qu'il est lui-
même à chaque époque, il est le produit et le résumé de toutes
les époques antérieures. S'il descend en son àmc, il peut y re-
trouver et y distinguer ces différentes époques d'après ce que
chacune d'elles a laissé en lui. Observons les Grecs du temps
de Périclès, les Romains du temps de Cicéron. Ils portent en
eux-mêmes les marques authentiques et les vestiges certains
des siècles les plus reculés. Le contemporain de Cicéron (je
parle surtout de l'homme du peuple) a l'imagination pleine de
légendes ; ces légendes lui viennent d'un temps très antique et
elles portent témoignage de la manière de penser de ce temps-
là*. »
C'est à un travail de ce genre, à une résurrection du passé
qui est en nous, que nous appliquons nos efforts. Cette résur-
rection, à mesure que nous avançons dans nos recherches,
deviendra, nous l'espérons, de moins en moins hypothétique
à vos yeux.
Pour la période que nous abordons, si nous n'avons pas
encore de textes, nous avons des survivances et des monuments
figiire's^d'nue incontestable authenticité. Parloqs d'abord des
survivances, qui nous présentent un champ d'exploration plus
vaste et plus général et qui sont l'écho de cérémonies dont il
est facile de démontrer l'extrême ancienneté. L'universalité
de quelques-unes de ces légendes et des pratiques qui s'y rat-
tachent conservées pieusement par presque toutes les
branches de la grande famille aryenne (Aryas purs ou arya-
oisés) en démontre suffisamment Tantique origine. La persis-
tance, la ténacité, Yineffaçabilité de ces pratiques, si ce mot
était français, en attestent, d'un autre côté, l'importance, la
l. la du aniiqtte, 11* édition » p. 4.
LA RELIGION DES
hauLe valeur sociale. Hommes et choses ne laissent un loag
souvenir que quand ils ont joué un grand rôle dans le monde '.
Je choisirai, parmi ces pratique», celle dont le caractère est
peut-èlre le plus saisissant, dont l'origine est historiquement
uoe des plus sinon la plu^ ancienne. Je veux parler des feux
de la Saint-Jean. L'ancienneté, la 1res grande ancienneté de
ces pratiques ne peut faire aucuu doute : elles remontent à la
plus haute antiquité, elles font partie de l'héritage de croyances
et de rites que les tribus pastorales de civilisation aryenne ont
importés avec elles en Occident. Elles n'ont cessé, avec de
légères modifications, de jouer chez nous un rOle traditionnel
qu'apr&s la Révolution française, au contact de la science po-
pularisée. Nous suivons historiquement leur trace en Italie
à partir du viii° siècle avant notre ère.
Ovide [Fastes, V, vers 720 et suiv.) rappelle que ces céré-
monies ont présidé à la fondation de la Ville éternelle. Il les
décrit en détail : on les renouvelait k chaque anniversaire
de la fondation de Rome.
Bossuet, dans son Catéchisme de Metmx, reconnaît que ces
pratiques, rattachées par l'Église au culte de saint Jean, sont
des pratiques païennes et que « VÈglixe s'est résignée à y
prendre part pour en bannir les superstitions auxquelles après
tant de siùcics les populations ne peuvent se résigner à
renoncer». Ces pratiques étaient, pour ainsi dire, passées dans
leur sang^.
Bossuet définit ces superstitions, il n'ya pasà s'y tromper ;
Danser à l'enluitr du feu, jouer, faire des feslint, jeter des
herbes par dessus le feu, en cueillir acant midi à jeun, en
porter sur soi, les conserver le long de l'année, garder les tisims
0)1 les c/iarùons du feu sacré. Tout cela est ce que l'on faisait
déjii à Rome du temps de Romulus. Ces cérémonies, Ovide,
sous Auguste, y avait pris part. Si elles n'avaient pas disparu
1. C'est aiQâi que tes lé^eaJes les plus fabuleuses «q appsrcucc se ralts-
cliunt au ijutii de César, de salut Alurliu, de Cbarlemagoe et de Roland, oui
un foud de vci'Ité qu'il u'est pa» lu)posiiblc de dégager des talilea qui les re-
LES INFLUENCES ARYENNES — LES FEUX DE LA SAINT-JEAN 99
<la temps de Bossuet, ce n'était certes pas la faute de TÉglise,
puisque mille ans auparavant saint Éloi' tonnait déjà contre
elles : a Ne vous réunissez pas aux solstices, dit-il, dans un
mandement à ses ouailles; qu'aucun de vous ne danse ou ne
saule autour du feu, ni ne chante des chansons, le jour de la
fête de saint Jean. Ces chansons sont diaboliques ^ »
Qu'était donc, à l'origine, la fête delaSaint-Jean?A quelle
fête païenne avait-elle succédé ? A une fête qui se célébrait à
Rome sous le nom de Palilies (fête du dieu Palès)^. Cette
fête se célébrait à Tépoque du solstice. Ovide y avait joué
dans son enfance un rôle analogue à celui de nos enfants de
chœur; il nous Tapprend lui-même : « Je puis dire que j'ai
souvent porté à pleines mains la cendre des victimes et les
chastes fèves le jour des palilies. J^ai sauté par dessus les trois
(eux alignés ; j'ai aspergé l'autel d'eau lustrale. Faites comme
moi, aujourd'hui, bergers, répandez l'eau lustrale... Que le
laurier pétille en se consumant au milieu du foyer. Ornez les
bergeries de feuillages, que les portes soient ombragées d'une
longue et élégante guirlande. Tournez-vous du côté de l'Orient,
prononcez trois fois^ la prière d'usage en plongeant vos doigts
dans une eau pure. Allumez les feux, puis faites passer vos
membres généreux à travers les amas embrasés de la paille
qui pétille. Le reste de l'année, Paies vous protégera, vos bre-
bis seront fécondes et vos béliers vigoureux. »
J'abrège le récit d'Ovide. J*insisterai sur un seul fait: Ovide
qui prenait part dans son enfance aux cérémonies des pali-
lies, qui y avait joué un rôle, qui croyait, comme Pline, au
pouvoir des incantations, ne connaissait ni Torigine, ni le
sens mystique de ces pratiques religieuses. L'origine de ces
1. Né en 588, mort ea 659.
2. Cf. J.-B. Thiers, Traité des superstitions ^ 1. 1, p. 14. Il est bien regrettable
qu aucQoe de ces chansons ne soit parvenue jusqu'à nous, ou, s'il en existe,
n'ait pas encore été signalée par les amis du folklore. Voir annexe D.
3. \\ y avait aassi une déesse Paies. A Torigine, les divinités romaines avaient,
aux yeux des fidèles, un sexe indéterminé. Les formules de prières sont sou-
vent rédigées ainsi : sive deus sive dea.
4. Le nombre trois est à noter.
14()(i()9
L\ RELIGION DES GAULOIS
i se perdait déjà, comme on dit, dans la nuit des temps.
I riles à la fondation de Rome étaient des fitrvivances.
Ovide cberche à en expliquer le sens. Écoulons-le, nous ne
trouvons dans ses vers autre chose que le témoignage de soti
ignorance :
J'atn^iporl^ l'usage, il me reste à en chercher rorigine,
S^t»uilus mos est, morii miki restât origo.
Mitifl otplicttion» se pnisonteiU à mon esprit, quelle est la bonne*
Turti'i fncit liubium ; il y en a tant que je oe sais laquelle clioieir, nî par
ou commencer.
Ovide en propose sept :
t° Le feu d^vontiU purifie tout ; il r id aux mélaui leur purelé. On a
peiuii qui! sa vertu purillcitlrice s'^len^ lit aux bergers et aux brebis.
Mdnwcuni duce piitt/nl ovtt.
CeUti première explication lui parait trop matérielle. D'ail-
leurs le feu, dans ces cérémonies, n'agil réellement ni sur
les pastvurs ni sur les brebis.
2* N'est mpasplulfll que le feu et l'eau', ces deux principes contraires,
sont cepenitant, lus principes do toutes choses» Nos pères ont eu cou-
Bcioncn de cette vôrit<i. IUoqI pcnui que ces deux principes réuois dans
unr in'mc i-^rfiimnif ftiiraieol sur notre corps, comme sur nos trou-
peaux, une iniluence heureuse.
Explicalion encore trop naturaliste qu'Ovide repousse.
3* Esl-ce parce que l'eau et le feu sont pour l'homme une cause de
TÎe ou de mort ?
An qiuad in Aïs vitae causa ett ?
Li porte de l'eau et du feu équivaut à la mort pour l'eiilé.
Non, ce n'est pas eucore cela.
Vix eqtâdtm credo.
1* Il en est qui Toient dans ces cérémonies une allusion à Phaéton et
au d0lu)!>' de Deuoalion.
Ovide n'est pas plus satisfait de cette hypothèse.
y iraulivs ra.-onlent qui' des bergers frappant un jour contre des
■aÙlou\ llr.-"t jaillir une -iliucelle. La première s'éteignit, mais la
' • iHilc alla ombraser de la paille. Les feux des Patilies rappelleraient
,^»c d.'couv,Tt,-,
LSS INFLUENCES ARYENNES — LES FEUX DE LA SAINT-JEAN 101
Explication peu satisfaisante encore à ses yeux.
6« Ne S9ralt-ce pas plutôt la piété d'Ênée qui aurait donné naissance à
cet usage» Énée,qui» après la ruine de Troie, passa sain et sauf à travers
les Ûammes en emportant son père Anchise*.
Toutes ces explications lui semblent insuffisantes. 11 en
propose une septième qui lui parait plus vraisemblable :
Hoc ttimen est vero propius.
A répoqiie de la fondation de Rome, quand il fallut porter les dieux
Lares à de nouveaux foyers, les pasteurs nos pères, au moment de quit-
ter leurs toits agrestes pour toujours, y avaient mis le feu. Troupeaux et
paysans durent traverser les flammes.
Per /lammas saluisse pecus, saluisse colonos.
C'est ce que nous renouvelons, ô Rome, dans le Lalium, à ton jour de
naissance.
Quod fit natali nunc quoque Roma tuo»
Telle parait à Ovide, après réflexion, l'origine de ces céré-
monies.
Ovide se trompait. La critique moderne pénètre dans le
secret des choses religieuses plus avant que ne faisaient les
augures du temps de Cicéron et d'Ovide. Les Palilies étaient
une manifestation extérieure du vieux culte du feu qui, avec
le culte des morts ^ se retrouve à Torigine chez toutes les
tribus où Tesprit des Aryas a dominé, chez les Celtes, chez
les Slaves, aussi bien que chez les Perses, les Grecs et les
Romains.
A côté des mille divinités sansnom^ dans le principe, et sans
sexe comme chez les Pélasges*, réprésentant les forces de la
nature divinisées ; à côté des dieux topiques, particuliers à
chaque contrée, que TArya ou l'Iranien ne put emporter
avec lui dans ses migrations, pas plus que les arbres, les lacs,
les fontaines, les vents et les nuages de la patrie première,
au-dessus de toutes ces manifestations secondaires de la puis-
1. Cette hypothèse prouve que, diaprés Ovide, l'usage de ces feux remon-
tait bien au delà de la foDdatioo de Rome.
2. Fustel de Coulduges, op. laud.^ 2« édit., p. 20; Preller, Les dieux de C an-
cienne Rome (trad. Dietz), p. 369.
3. Hérod., Il, 53.
102 i.A PF.UGiON nrs <;Ari.niR
«anri» «iivino. pl.innil iino roliy:ion ^iipi^TÎniiro pins L'i^nrrali-, la
n*li;:ii)ii *l<* la liimirn* ri'*li*Hie. dn f«'ii qui ilf'viiil la n*li::inii liii
soloiL L<* fou ôlail un dini aux youx tlo» Aryas, Irur {iriiiripal
ilifu * : co liiou. ils étaient pprsiiadf*^ (|u'il lioscfudail ^ur
raiitel à l'appiO (lu rlirf ili* faniilli*, plus tani, ilu rh«*f (l«^
nV. Le feu ôlait. [iDur <mix. IVmblêmi' ii«* la vi«* pliysi(|ui* <*t
moralo. rrmhiAme di* la pun*(t'*. i>t c«*lt(* i(i«''«* n*liLM«'Usi* avait
pris un U'I cinpin*. «Mail lifVtMiui* un ti*l artirle ii<* Tii rh«*/ l«*s
triliiis lif* la rar«* i*t sur h^urs sujets ipif n<mA la n*lriiUVons«>n
Tirrri* v{ vi\ llalir pn*sf|n<* inalti*r«*i* jusi|u*à uni* i*p<H|ii«* \4ii.
i«ineii«*s r(in(|ii«'^t<*s ilii rlirislianisnio.
I.n TiMisiiii il'iiiiitit'i Mil it'iiti Uiwiiiiii.t'irit |-'iih|i'I i|i* r.<iiil.ink*' H*, ri-n-
r*-f iii'ilt tiii .iiiti-l. Sur •'•-t .iiilt 1, il tifv.iit y avilit l'injinii^ iiii |i('ii i|f
•'•'ii'tn- t'I il>- l'Iiirliiin^ .illiiiii'-<» : « • l.iil iiii'- ■•hli;: ilmii «n'i**- |-tiiir lf>
liM.ii*' <!•' i II i'{it«' III u*k<«ii •i'<ti1i< t''ini II* r<-ii. j'iiii il iniil. \|nllii->ir i l.i
iiiii«<iii fti| il \i'n.ii( 1 «'i-'f'iriM* <.|iii|iif I 'iir «iii •'•■ii\i lit li*« i|iirNiti«
tl'' ii*ii«lt«* pMiii \*-\ fiii|i/-. hi'r i|t> Si- I iiii«inii*'i •-iiiii*r> iiii-iil. \n t*-\ri*, !■•
|>f'-iiii<-r *>-iiii ft.iir il»* r.ivi^ii ]• f*-ii 1 1 ii>' I il iifiili-i .i\i*> •|ii> I {i|t'« tii m*
l'Ii i.:'*« I.** f''ii 11 <«« ni «II* l'iill'-i siif 1 i(ilt>i i|n> l>iMi|iii* il finii! ••
.nul |»«ti Imit »'.1ii'i''. f.iyi •"•(•'iii!. fifiiil!»' ••Ii'iiiti*. «'■liH'iil lîi * •-i|<ri«-
«i>iii« s\ iiiiin rii« « • fp'i l"« .iii> i>'ii« 1. 1 • il* • '«riiiiH' Il fiiiiill» :i\ nt « m f>-ij
^.i.'fi- i|i|i- 11'* \i'«|.ili-« .1 li'iriit* l't ii<-nt < il II .' r«'iili.-l.'iMt . I.i !•• u'ii*.
«oui lit «inf I •• t»ii fùl l>iijj'iiir« fini. <.•■ iim «i/inlinl, .i(i «•-[!« I M*r il.
«|ti m "iii ■l-jf'. •> il" II'- «I»'» iil • Ir ■ j-'l» •! H»* '■•• f"ii . l'i *'ii* lijuriv 'iif |i|
l"MM«* l'lj'«T| "II. iti'* II-' •l"\ lit «'II-' • illlllli«*- l'Il *l [i| .'•••■ll'-i'. <• ft-||
f| ni I • *i«i- il'-^i •'ii-Jii- «lir*'' ti'riii*iil ihi •{••I II \ :ii.iil liii l'iiii lit- l'iiiii^f
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% iri fi-ti «kl- ; • . * { !• ! i.l'iiii- I iii<k «.!■'•' ; m ii^ {•■••ii ••- pi ■•• iii • : !■- f- i n -i*
\- iii. i! « Il I 1 •i<x r.t'-^ 'jn il f iH lit ^ riiiiii!- 'i«' iii»nl nli^t r \. r M| ,|. t ut
«iirl<iiit «•* »ir<l'i il' «•- ««ivir «1*1111 • iill-i j r\ «!•• 1» fi ip|ii-[ .ivi> '>•- f< r '
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Il ■i>>:* -l''*l'i.'i:«.t. iL'-Bli.ia-iii !.•■• ** à\» itT"*"' \^9 *yii î )***ul
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lî- fr .* rr r %{• l'Ti-- î !■■ 1 1 II- if ■ % tl ■! ■ •■ ii« -1 ntir fm^t.-rt^ -trlrnii iji • *! • rn
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; .'M n ' ' !• 1;. j:-. I ; l* > / ii ■ if./i m | \\\\ lf^«|>-irr 9Ur la ■Mt«ii#-rv
LES INFLUENCES ARYENNES — LES FEUX DE LA SAINT-JEAN 103
Ces difTérentes règles prouvent asscx que, dans l'opinion des anciens, il
ne s'agissait pas seulement de produire ou de conserver un élément utile
et agréable ; ces hommes voyaient autre chose dans le feu qui brûlait
sur leurs autels. Ce feu élait quelque chose de divin. On lui rendait un
véritable culte. On lui adressait des prières*.
Les mêmes prières sont adressées, aujourd'hui, à Agni par
les Indous. Le feu du foyer était la providence de la famille ; le
feu sacré était également la providence de la tribu et de la
cité. Ce culte remontait bien au delà de rétablissement des
Hellènes en Grèce, des Latins en Italie. Le Foyer, 'Eoria,
n'était pas aux yeux des Grecs la plus grande, mais la plus
ancienne de leurs divinités. Ils le reconnaissaient implicite-
ment. Dans les sacrifices qu'ils faisaient à leurs deux plus
grandes divinités, Zeus et Athéna, c'était à 'E^Tia que l'on
adressait la première invocation. Toute prière devait com-
mencer et finir par une invocation à 'EjTia.
A Olympie, le premier sacrifice qu'offrait la Grèce assemblée
était pour Estia, le second pour Zeus :
Nons touchons ici au nœud même de la question.
Importance des fêtes religieuses dans la haute antiquité.
Les fêtes religieuses étaient, dans la haute antiquité, chez
les Celtes comme chez les Hellènes, des fêtes à la fois politiques
et sociales. Nous avons, à cet égard, en ce qui regarde les
Celtes, des documents primitifs relatifs à l'Irlande. La néces-
sité de ces réunions, leur utilité, est facile à comprendre. Les
Aryas et leurs descendants, même après qu^ils se fussent plus
on moins mêlés à d'autres familles, vécurent longtemps à l'é-
!. Une de ce« prières, qui nous a été conservée dans le recueil des Hymnes
orphiquet, e«t conçue ainsi : Rends-nous toujours florissayils^ toujours heureux^
i fi^yer^ 6 toi qui es étemel, beau^ toujours jeune^ loi qui nourris, toi qui es
rtrM, reçois de bon cœur nos offrandes et donne-nous en retour le bonheur et
^ t^nté qui nous est douce (Wjmu, orph., 84).
2. PaoMDÎa». V, 44.
104 LA RF.LKilON PF.S r.AULOIS
lat piiroinont p«istiiral. llii instinct piiiAsant, la fiirc«* «li*^
rliostts, II* s poiisMi â lîxer (i<*H époques rr?f;ulii*n*A oii li*s fa-
milles, puis li's triliUH, pussent «o ii<»nner la main, et si* ron-
snltiT sur leurs inlér/^ts communn*. Il fallait (|ueres réunions
eussent lieu à (li*s dates faciles :i ihUerminer d'avance, r.nm-
meut fixer l<*s épo«|U(*s? (lommeul informer cliai|u<* ann«''e U*»
fjmiJIi'S (je pasteurs éparses souvient dans de vaste< cuntrei*»
i»ù chacun clhTcliait les mcilliMirs pAlura^es?
hans les puvs di* montagnes «u'i nut vécu litn^lenip^ len
\ryas i*l les (Iflies, les pasl«*urs passent si>ulem«*nt I hiver
dans les plaines. Ils nMutent l'été sur Ii*h plateaux élevés, nù
ils situt l'iicnn* plus dispersés'. Li>s révolutions du soleil |t*ur
M*rviri*iit d«* réiriilatfiir. Ile fait parait avoir été une reirle L'ené-
riilt' dans la famillf aryenni*. Presi|ue toutes les féti*s ih* I au-
tiijuité. les féii*s solfunellfs, auxi|ui*lies ont succédé la plupart
lies i;ratid«'s télfs chrétii'uni's, Hont réL'h'fS par li*s péripéties
les plu*i friippaiili'i liu Ciiursilii soleil. Ii*s deux solstices et let
diMi\ éi|uino\i*s:
Sn|?iliiT d'élr : 21 juin ;
Si»Ulii"e d'hivi'f : 2! iléri-mlui' ;
Ktjiiinoxr d(* prinliMiip<« : 21 mars :
K<)iiiii'>\»* d'aiit'uuni* : 2i septi*uihr*'.
L*"» j*'ii\ H|\in|ii<|ui'N «••' •louiiaiciil au !*olstic«* d'été, l'/ftait
.m s.i|s(irt* d et«* ijiie f'ouimeiii;ai**nt Ifs tdvm|iiai|fs. Ouand
XMI1 rr!iii|iiri* riiin.'iiii <iii rfinplara h*^ idynipiailft p.ir if% tn-
ilii f/»in^ '. I.i pii-niit-rt' itiilirtinii fut fixer au 2i septeinlm*. a
ri*>{uiii->\«' ir.iutoinni*. i(fin:ii(|iions (|ii>* 1**^ :;rand«*s féK«*%. Jeu
;:r.iii'U j'-ii\ d** l.i tiri'«"i* s'in*. pr#'s«|ui' ti»us fti»s fél#»«* ftol.iireA.
.|i-^ ff-!t s .-Il i'Iiiiiiiirur du Holeil iiii des iiii*u\ tierilthcr : /i*u!i
1 •<! !iit :i t •' lr<>'i«r iii''i{m rlci i i-rltiu* •iiiiiiiui (i«iuf« tf u:ir k^rt*
;. - • /*■•'•• •••■t. îil l'Ii;,. // V . \l. .Vi «r f^bnifi^nf d r^rf.ii-ii ^* '«w
/.■.'■■ ' '. • ;. .r i r'if- 'ii/rr /ri utn •n^r/ff <i'«ffrf et çiro-
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LES INFLUENCES ARYENNES — LES FEUX DE LA SAINT-JEAN 103
Ces difTérentes règles prouvent assce que, dans Topinion des anciens, il
ne s'agissait pas seulement de produire ou de conserver un élément utile
et af^réable ; ces hommes voyaient autre chose dans le feu qui brûlait
sur leurs autels. Ce feu était quelque chose de divin. On Jui rendait un
véritable culte. On Jui adressait des prières*.
Les mêmes prières sont adressées, aujourd'hui^ à Agni par
les Indous. Le feu du foyer était la providence de la famille ; le
feu sacré était également la providence de la tribu et de la
cité. Ce culte remontait bien au delà de rétablissement des
Hellènes en Grèce, des Latins en Italie, Le Foyer, 'Eoria,
n*était pas aux yeux des Grecs la plus grande, mais la plus
ancienne de leurs divinités. Ils le reconnaissaient implicite-
ment. Dans les sacrifices qu'ils faisaient à leurs deux plus
grandes divinités, Zeus et Athéna. c'était à 'Eorta que Ton
adressait la première invocation. Toute prière devait com-
mencer et finir par une invocation à 'EaTta.
A Olympie, le premier sacrifice qu offrait la Grèce assemblée
était pour Estia^ le second pour Zeus :
Nous touchons ici au nœud même de la question.
Importance des fêtes religieuses dans la haute antiquité.
Les fêtes religieuses étaient, dans la haute antiquité, chez
les Celtes comme chez les Hellènes, des fêtes à la fois politiques
et sociales. Nous avons, à cet égard, en ce qui regarde les
Celtes, des documents primitifs relatifs à Tlrlande. La néces-
sité de ces réunions, leur utilité, est facile à comprendre. Les
Aryas et leurs descendants, môme après qu'ils se fussent plus
00 moins mêlés à d'autres familles, vécurent longtemps à Té-
I. Uoe de ces prières, qui nous a été conservée dans le recueil des Hymnes
orphiques, est conçue ainsi : Rends-nous toujours florissants^ toujours heureux,
6 foifer, 6 toi qui es étemel^ beau, toujours jeune, loi gui nourris, loi qui es
rtehe, reçois de bon cœur nos offrandes et donne-nous en retour le bonheur et
la santé qui nous est douce {}\'^xïïxï, orph., 84).
1 Paus&nias. V, 14.
100 i,A nEi.iGioN nrs catloih
pas«rr Ii's brsll.iiix. ir«'*lni( rontrr I«»<#'pi7.oolios un pn'«iiM\".iiif
a»stir«'* jusqu'à l*artn«M* suivnnlo. •• Mais il y a [ilus : cr fi*ii ilt*
iti*lt«'*nt'' iMait UN //•// sticr>'\ roui nu* vv\\\\ ilf* \«*stalrs à H uni*',
rjinqiio lrUn«lai8 il«*vait y alliimor la tliifnnu> qui inlroilui^ail
dans sa raham». pour ranni'i», la prot«*rtion Hi*h liirnx. l'n
pa«H:i^M' fil* la Vi«* il«* saint Pair in*, [luIiliiM* par la Surtrtt^
reliuiut\ nonsapprpnil qu<* li* sain! Inuiva ret usai:!* iWalili «i la
mur (lu mi Lm^^^aire qui lui avait arrordi* riinspitalih'*. Iiii*n
quf* ri> roi fût rnrnn* pai<*n.
Or. raronN* TautiMir riir^*h«Mi do la Vi«* du saint irlamlai^,
il arriva qui* la vrilli* d<* la fi**U^ |iau>nnt« do ltt*ll«*n«'*. saint
Patriri*. rouimi* d'Iialùtuilo. avait alluim* l«'s rii>r::i'«( d«* sa pi*-
tito rliapellf. Il m fut si''V(*n*m<*nt r«'*primand<*. l'n n**L'li*mi*nt
royal existait nnlonnant qui\ d:in»i Inuti* rirlaiidi», /oi/^ /rc/iri/r
fus«f*nt f*ti*iuts (•<• jo'ir-lîi, ««l smis |i«s p«*ini**^ If^ plus s#»v«*rt»'i.
no fu*s«Mit ralluiii«'*s qu'au frii K*trri\ |i» fiMi d»* Ta m.
La ni<'*nii* ri''mnnni<* s«* pratiquait â Itouu* l«* 1*' mars', ipii
avait rl«* lon;:ti*mps li* pr^uiirr mois di* l'aïuii'***.
Si Vi»n* i|ii'i!«/ i|ii- !••* !» il«'rii|i*^ «|f tn<'ir« * iii'nt Ifii'i .iiitr«'f'»i* !•• |»r»--
mi*'( rmk', il«'^t tl** \i>iii ii« !;;••« .iii\'|i|**|« \nii« pmMf/ II* ri'«'niiriiltrr \
rt* j'iiir W* k'ini I iimI' • «ii<k|if'ri |i|f« Imili* I .ini|i'>\ fl.ifi% Il ili-iiiriir>* <!•-«
fl^riiiiH* '. «liHji.ir ii^'^t-rit p iiir fiii«'plii>- ;i i|h riiiiniM<i\ rniiiciiit. I.'.irl*r«'
i|i* Pf|irl»'M* ••ril«" *!•' *•■* f'-i|ill ij»'* Il |i'illf (|i| t**\ il»*- *|iTill«"i'* l.'.iill**)
lif \f«li Hi' |ir>- i| iiiii' Il DM"!! mi •riin- t i|fillii* «nr r.intii|ii>' liuri^r
i\%'% ii|f« l« t:"\'ii*> \]->)jl iiii 'iti .il i[« «•• r<ii'iin-- I- te fm «•!' rr- nu riml
(In « iti* lii lit •- "-r 1 1 M iiMiii» ili- I iiiS-l r iiiiiii- •- 1*1 iH*' iriin ri'iii\i<| i*. IaI
.1 / /• /II'* / 'ii'if'i'i ^' r I ri'f* ii« l'/ni* m •!• /**
/»! if'i» •( tir-, fi itittn'i f fifti ruf.ti.
Iri |f riMinu\i'll*'fni'nt df la tianini** riait fntoiin'* il«' mvs*
trn», *t/'ttti'i ifj .r/f'
In ii*.iL'f «ifiuhi'iM»'. l'I'i- *ijni(irntif riiruri'. «existait ilan«
i'i'i' *\** Li-Minfi". :iin<*i qui* ii«>iis i appit-iid |*liil«i«trali* — tnut
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LES INFLUENCES ARYENNES — LES FEUX DE LA SAINT-JEAN 407
ait jamais été. que je sache, reproduit intégralement , quoiqu'il
soit de la plus grande importance au point de vue des traditions
religieuses et des survivances. — Nous y apprenons que pen-
dant neuf jours de Tannée* tout feu devait être éteint pour être
rallumé au feu que le vaisseau sacré rapportait de Délos où
il avait été recueilli dans Tlle sainte par excellence, sur Tautel
d'Apollon. Pour être sacré le feu devait descendre directement
du ciel. — Le feu qui avait été employé un certain temps parmi
les hommes ou qui était le résultat de combustions successives
était impropre aux usages sacrés. — L'efficacité voulue ne pou-
vait appartenir qu'à une flamme nouvelle et non transmise.
Festus rapporte que si le feu sacré venait à s'éteindre, les
vestales étaient fustigées par le pontife; puis qu'il fallait, en-
suite, susciter un feu complètement pur pour remplacer l'an-
cien. A celte fîn on prenait une planche taillée dans le tronc
d'un arbre sacré, on y perçait un trou dans lequel on faisait
tourner un bâtonnet jusqu'à ce que les étincelles parussent.
Une vestale recueillait le feu sur un crible ou tamis d'airain
et le portait au temple. Le feu sacré n'était pas allumé autre-
ment chez les Aryas primitifs. Le Véda nous apprend qiïAgni,
le feu divin, était engendré par le frottement d'une baguette
sur Varani^. On devait se garder de se servir d'un minéral et
surtout de le frapper avec du ferV Une exception était faite
dans le rite orphique en faveur du cristal : «Déposez, esl-il dit
dans le flsp: XiOwv du Pseudo-Orphée, le brillant cristal sur des
copeaux de bois sec. Exposez-le au soleil. Il en sortira de la
(Didot. p. 3H) : « Ob facious autem a Lemaiis mulieribus in viros, Veneris
iostioctu, commissum quotaonis lustratur Lemous; igoisque ibi per novem
dies eistiaguitur ; navis vero sacra ex Delo ignem a(Tert, quae ubi aote ex-
piatiooem advenerit, Dolla Lemnii parte adpelUt, sed in alto interea ad pro-
moatorium as^itatur, doQ(?c fas faerit advehere. laferos eoim deos atque tune
ioTocantes purum, opinor, it^oem io in'iri asservant. Sed ubi accesserit na-
ris, igneinque quam in reliquuui vitie usuin, tum in artes qaae eo indi-
gent, distribu erint novem vitam hinc se exordiri aiunt. » Cf. Preller, op,
laud., p. 369.
i. Remarquons ce premier exemple d'une neuvaine.
2. La planche de bois de Festus.
3. Souvenir du temps où le bronze était le métal sacré^ le fer le métal
maudit .
fuméo, puis lin feu léger, puis une grande flamme. G'esl ainsi
que nos pèros produisaient le feu sacré'. »
Nous n« savons si ces procédés antiques sont encore pra-
tiquéii do nos jours quelque part en Europe, mais nous savons,
par Il> témoignage de Joannes Reiskius', qu'à la fin du
xvir siècle non seulement il était d'usage en Allemagne d'al-
lumer contre les épizoolies un feu sacré, dit feu forcé daos le
langage populaire, mais que ce feu devait élre produit avec
des ct'-rémonies particulières rappelant de loul point celles de
l'antiquité. Il fallait préalablement éteindre tous les feus du
village; après quoi le Teu nouveau était allumé à l'aide du
Irotlement d'un cabestan contre une pièce de bois percée d'un
trou enduit de goudron.
Dans les hautes terres d'Ecosse ao xviii' siècle on allumait
encore le feu sacré de la même manière. Il en était de même
on Suède-
Ces survivances méritent d'être méditées'.
Certains sauvages allument encore le feu par le m<*rae pro-
cédé, comme le montre notre fïg. 5.
1. Nmis avons rpproiiuU 1p fpu sacré desaol nos auditeurs par le procédé
ilénrit par Festut, mais on ne réussit pae toujours. Il font choiair bod boi* et
hlre maoier le bâtoanet par un bras vigoureux ; c'est du reste un proche
bleo coDDU des saavages.
S. Cité par Grimm dans eaDeuUche Uylkologie.
3. Cette leçon a été plus courte que lec autres à eau» des expérleoees.
- Esquimaux préparant le feu (dessin du D' Boulin).
IX« LEÇON
LES PEUX DE LA SAINT-JEAN [suite)
Ce n'est pas seulement la vieille tradition du feu sacré qui
s*est conservée chez nous et chez tant d'autres nations de
FEurope, à titre de survivances ; ce sont aussi plusieurs pra-
tiques accessoires qui montrent à quel point tous les détails
de la cérémonie tenaient au cœur des populations qui les
avaient reçus de leurs ancêtres.
On adorait le jeune dieu, on lui faisait des libations de
vin doux, de miel, de certaines essences, qui activait le feu
de lautel. On y voyait une preuve de la joie qu'éprouvait le
dieu. Le feu sacré, aux yeux des premières générations, des-
cendant directement de Tastre lumineux, la roue du soleil
était portée en triomphe sous la forme d'une roue enflammée.
Ces traditions ne se sont pas plus perdues que celles du feu
sacré.
L'usage de la roue enflammée est déjà mentionné au
ini' siècle par le théologien Durant S qui cite, à ce propos,
an passage curieux de la Summa de divinis officiisy de Jean
Beleth (xii* siècle) où on lit : feruntur quoque infesto Jo^
hannis Baptisiœ brandie seu faces ardentes et fiant ignés, etc.,
rota in quibusdam locis volvitur^.
La pratique de la roue ardente n'avait jamais cessé d'être
en usage. Elle s'est maintenue jusqu'à nos jours. La roue en^
1. Durant, Rationale divinorum officiorum,
2. Voir Breuil, op. laud , p. 35.
il y a quelques anuies, on
iBJes du feu de la Saiot-Jean.
le soir de U Teille de la Saint-
df Xtisse-Eontz et des «oTirons le
t^ cm dispose autour d'une roue de
rdnliuremenl, uacvlindre de paille^
l'appareil est trarersé par un^
tmti de l'ua et de l'autre côté qui doiK
p*l doniiù par le maire ' (nous verrons
bs curds), on met le feu à la paille eU-
'Mûisnaiit L-hacun ud bout de la perche,
bMtuut's de la montaçne jusqu'à la Ho-
Hn ce moment, les L-ris de joie reten-
du niatDS agitent des manipules de
liaeui n'est pas éteint lorsque les
•a en augure d'heureuses vendanges.
lés nombreuses roaelles gauloises
micae en plomb (pi. VI}, que pos-
^KtioDs pari iculières, qui sont décrites
.:«KW«'il» d'arcliéologîe, soîeot des amii*
B Kitf de la roue du soleil*.
réfiandues sur l'atilel oil le feu sacré
thurn iiti-rnmtjue focos^,
M est pas conservée au solstice d'été,
iment J'ua autel où faire les libations
;Vons les traces très vivantes du vieux
$upei's(ilieuâ<.'S de la Noël, au solstice
sflQS impurlance pour l'histoire de nos
du baron Cliarles Dupin, dans ses Di~
Ullonville, dani* Mém, Aiilig. de France, t. V,
•n IB33.
dtdsignalent pa^ li'allumer les teai de la Saiut-
I le fou Bur la piaM de Grève à Paria eu 1*71.
mttiiia à laci^rémouie.Cf. Dufcy de rVonne. daus
t. XVni, p. iJ, où il décrit lee feux de la
iaMM E.
ronollea {lourdes pii-ccd de luoiiiiaii):) ; c'était uue
roec«»iou de reveuir sur ce sujet.
LES FEUX DE LA SAINT-JEAN (sutte) 111
vertissements du dépariemeîit des Deux-Sèvres, nous apprend
que les paysans de la contrée répandent de Veau et du sei sur la
bûche de Noël.
Millin*, dans son Voyage dans le midi de la France, raconte
que les villageois, dans plusieurs des contrées qu'il a parcou-
rues, ont coulume d'arroser la bûche de Noël avec du vin
el de rhuile :
«Pendant que i on est à table le calignou ou calendeaUf c*est-à-dire la
bûche des kalendes, brûle dans la cheminée. C'est une grande bûche de
cht^ac qu'on arrose de vin et d'huile. On criait autrefois en la plaçant :
Cûlene ven, tout ben ven (Kalende vient, tout va bien). Peut-on mécon-
nailre ici l'usage antique des libations transporté, comme tant d'autres
cérémonies païennes, dans les pratiques des chrétiens? C'est le chef ou le
plus âgé de la famille qui doit mettre le feu à la bûche, n
A Toulon, la libation se faisait, au commencement de ce
siècle^ avec du vin doux :
(( Dans certaines local'tés, la veille de Noël on dresse la table, devant le
foyer où pétille couronnée de lauriers* la carignée, vieux tronc d'oli-
vier séché et conservé avec amour pendant toute l'année pour la solen-
nité de Noël. Mais avant que la famille se mette à table, le plus jeune
eofant s'agenouille et lui adresse une prière, puis il bénit le feUy c'est-à-
dire qu'il Tarrose d'une libation de vin cuit à laquelle la carignée répond
par des crépitations joyeuses. On chante ensuite des Noëls, jusqu'à
l'heure de la messe *. »
En présence de cette série de faits*, est-il possible de nier
que nous ayons affaire à une grande et très vieille tradition
aryenne, antérieure manifestement à l'introduction du drui-
disme en Gaule et en étant indépendante, puisque nous la trou-
vons bien ailleurs que dans les contrées druidiques. Nous avons
vu, il est vrai, des druides prendre part, en Irlande, à ces céré-
monies; mais est-ce une raison pour croire qu'ils les y avaient
importées et non reçues et acceptées d'une tradition plus an-
cienne qu'eux-mêmes? Tous les faits recueillis tendent à prou-
ver qu'il y avait tradition. Déjà au temps des druides ces cé-
1. Millin, t. m, p. 336
2. Cf. Ovide, Fualesy III, v. 143.
3. PoQcy, dans L'Illustration du 27 décembre 1845.
4. .\ou8 aurons roccasion d'en noter biea d'autres daas la suite.
114 LA RELIGION DKS HAULOlS
manichéen) ; k Habemtis solemnem istum dieti non sieut infi-
dèles propler hiuic solem, sed propter enm qui fecit hune nolem ;
Nous solcmnisons eu jour, non comme les inlidèles à cause
du soleil, mais à causo de Celui qui a fail lu soleil. »
Il n'est donc pas élonnant de relrouvercliez les populations
de la Gaule christianisée un certain nombre de superstitioos
el de rites se ratlachanl à des fêtes païennes que le christia-
nisme avait prises sous sa proleclion en les sauclitîant, de
marne que, dans les catacombes, le Christ est représenté sous
la figure symbolique d'Oipht^e ou du Mercure criophore.
Ces peintures, ces fêles, étaient un langage que les généra-
tions se Iransmeltaient comme le langage ordinaire ' en l'adap-
tant à leurs idées particulières.
Cg qui était arrivé pour la Noël, c'est-à-dire pour la fêle du
soUlioe d'hiver, arriva pour la fête correspondaute du solstice
d'été, à laquelle les populations tenaient avec le mémo atta-
chement. Que fit l'Eglise? La vie du Sauveur ne présentait
aucun événement qui rappelât cette date. On eut recours à
l'histoire du Précurseur pour qui les fidèles avalent, dans les
premiers siècles de l'Église, une dévotion presque égale à
celle qu'ils avaient pour le Christ, Un verset de ÏÉvangile de
sailli Jean' : « lllum oportet crescore me autem minui, fl
faut qu'il croisse et que je diminue », parut comme une tadi-
cation venue d'en haut. La fête de la naissance du Sauveur
était fixée à l'époque de Taccroissemeat des jours. Oa fixa la
fête de la naissance de saint Jean à l'époque de leur diminu-
tion. Ce n'est point nous qui faisons ce rapprochement; nous
le trouvons dans les Pères de l'Église et en particulier dans
saint Augustin ' : « In nalivitate Ckrisli, dies crescit , inJohan-
nis nativitate decrescit. Profectum plane facit dies quum mundi
Salvator oritur, defeclum palitur quum vllimus prophetarum .
générât iir. »
1 . Les chrétJeiis a'oal-ili pas adoplé tes molB spei, fidts, carilai qai oot, en
latia, une loulu autre sij^DilicatJon, pour eu faire l'etpreesioa de leurs Iroia
verlus thfolo'jattr^ Ils u'oul pas cru uécessaire d'iureDler dea mots D'
2. Éaangile selon saint Jean, tu, 10.
3. Salut Augiistia, Sertuo XII in NalivilaU Domini.
LES FEUX DE LA SAINT-JEAN [suite) 115
Si Beaosobre a raison, si la fixation définitive de ces fêles
date seulement du milieu du iv« siècle, saint Augustin, né en
354, devait être parfailement au courant des considérations qui
avaient présidé à cette réglementation et son témoignage,
voilé sous la formule que nous venons de citer, parait décisif.
Ces rapprochements conciliaient toutes les exigences, celles de
la foi et celles de la politique. Il n'y avait plus aucune raison
de s opposer aux réjouissances qui, chez les païens, accompa-
gnaient la fête du solstice d'été.
El c'est ainsi que nos fêtes chrétiennes sont des survivances^
Celte doctrine est si bien celle de l'Église que nous la re-
troavona chez Bossuet, le dernier des Pères de TËglise après
saint Augustin.
Sur la fêle de la Nativité de saint Jean-Baptiste*.
D. — Pourquoi rfiglise témoigne-t-elle tant de joie à la naissance de
saint Jean- Baptiste ?
B. — Elle ne fait cçla que pour perpétuer la joie que Tange «ivait
prédite.
D. — Comment?
fi. — L*ange Gabriel avait prédit à son père Zacharie qu'on se réjoui-
rait à sa naissance : Tu l* appelleras Jean et il sera ta joie *.
D. — Est-ce pour cela que l'on allume des feux de joie?
R. ^ Oui, c'est pour cela.
D. — L'Eglise prend-elle part à ces feux?
R. — Oui, puisque dans plusieurs diocèses, en particulier dans celui-ci,
plusieurs paroisses font un feu qui s'appelle ecclésiastique *.
1. NouB devons nous rappeler qu'il n'y avait point d'état-civil dans raotl-
quité. 11 D*y en avait assurément pas en Judée. Le cens ordonné par Auguste
portait sur le nombre des habitants et n'exigeait point que Ton prit note de
la date des naissances. Quand un personnage s'était distingué par ses vertus
et par ses bienfaits, quand il méritait d'être élevé à la dignité de saint et
d*ètre honoré à ce titre, sa fête chez les chrétieiïs était fixée au jour de sa
mort qui était, presque toujours, la seule date précise de son existence sur
laqueUe on eût des données exactes. Il n'y a d'exception à cet égard que
pour le Christ et le Précurseur dont la date de naissance précise ne nous est
cependant révélée nulle part dans l'Évangile. Les Pères de TÉglise n'ont
jaoïais prétendu que le 24 juin fût effectivement le jour de naissance de
Saiat-Jeaii, ni le 25 décembre celui de la naissance du Christ.
2. Bossuet, Catéchisme de Meaux, p. 267.
3. Saint Luc, r, v. 13-14.
4. Nous avons vu que le feu était d'ordinaire allumé par le maire, mais il
n'était pas rare qu'il y eût en même temps dans la même ville un feu allumé
11() LA RELir.ioM nés gaulois
IK — Uu«*ll<* raison a-l-oo dp fuii-^ ce feu d'une manièrv errléMji«li«|iif*?
A. — Pour en hannirles superstitions qu*on pratii|ue au fi*u de ^.iint-
Jean.
D. — Uui*lli*s »«»nt ce% 9U[H*r!ititionf ?
A. — I)auM>r a l'^ntour du feu, jouer, faire di*A festins, rhanler d*'%
rhansons drshnuu^l**s, jfier dfs herl»es par dessus le feu, en cueillir
avant midi nu a jeun, en porter <»ur s'H, les ronserver le Innu île l'anne**,
garder des tis<ius ou des«'liarb«»ns du feu ei atitn*s semltlahles.
•
Non» no (ievonA donc pas nous étonner qtie tant di* souvenirs
|>rérhn>(i(>ns soient d<>meurés vivants au srin des populations,
m^mc dans les pays li>s plus anciennement rliristianisés. L'E-
glise sVst chargée elle même de nous les conserver. Nous ver-
rons (|ue les druides avaient déjà fait de m^me. Nous |k>u-
vons «»spéri*r. si nous procédons avec prudi*nce, reconstiturr,
jusqu'à un certain point, la vie relif^ieuse de nos plus an-
ciennes populations. Notre devoir est de l'essayer. Je compte
que vous m*y aiderci.
Je vous ai déjà donné des exemples de la persistance de la
cért^monie des feux dt* la Saint-Jean i*t de ci'lle de la biiclie de
Noi^l. Ji* pourrais l<>s multiplier et vous invite àen n>ctieillir de
nouveaux.Je|>osst*de un certain nombre de lettres émanant des
élèves ou auditeurs de ce cours portant témoignage que, dans
plusieurs de nos pnivinces, Tusage des feux de la Saint-Jean
persiste toujours.
L** secrétaire du htn^r celtitjuf, M. (Juellien, un poète dont
vous connaisseï tous la patriotique activité, m'écrivait en I HH.*i :
\ou« ft*'t-i(i« eiiror** il.in« le Kini^lrr** Li f*^le ilt* li Sa.iit-Je.in. «'il v 4
«
d.iii^ 14 p.ir<ii«v* un*' • tiafiell** \-\\\% !*• «•i«'«ible 'le %aiii| Jimii, iV«t «ur I4
pi I* '• >iii« ti« ipie 11* tii'ii li«'r e«t «-liMi. Nirmu. « ''st sur la pLiii* dr I •--
»;Ii«<' piriM««iil'- #•!, *\.\i\\ •'•-il iiii*'% •'•tiif ■'•-«, 4 liMi% le« iMire'tiur* (lu-
« iiii i|i|* «rt'- un fik''*i. <iti>' l>>'i<'li*\ iioi' l>i.iti«'h'* d'4rhre nu d*4j«m*' t.e
fi-ii 1*1 \\\.% pir ]•• rf'l»-»r • .ipn** l«« prM-re* du *«ur, «i»il pr»** de U
< h i|M li.<, «..il m IfHir^' nti «i* i|« «MiiTr*' ••n dit •|uet<|ue« pn^'rrs «'««iii-
rtiiifi<«. i{<f-« mi •*itili-|U<- 'Hi (t<-iii I ti.iritr« a I uiiisviii. l'ttn dU^re un**
r<'ii 1* . I.' • tït II !••« 'pli j'-lt«'iil Iriir^ fi.-oU i\.\%\s !«• lui» lier pruri*-pirnt
if II' •••!»•!* -1 ■ ili- j -11-,
l>ir '" iiiiir^ r\ un «-jtr* illiinii* pir \r «-urr ilrfâbl le portail dr Ir^litr
LES FEUX DE LA SAÎNT-JEAN {suite) 117
Dès que le bûcher commeDce k tomber, les jeunes garçons et les
jeunes GUes reprennent la ronde au chant d'un gwerz ou d*un soon qui
D*ont pas toujours un caractère religieux. Puis run des danseurs rompt la
chaîne et saute par dessus le brasier ; un autre fait de mênne après un
nouveau tour de danse. Tout le monde finit par tenter Tépreuve. Si
quelqu*un tombe ou roule dans le feu, il est couvert de huées et ne
rentre plus dans la chaîne de danse.
L'on a bien soin d'emporter un tison quand ou rentre. On n'est guère
allé à la cérémonie du bûcher que pour cela. Ce tison protégera la mai-
son contre le feu du ciel, contre les incendies, contre certaines maladies
et certains maléfices. On ne l'attache pas comme le buis bénit du
dimanche des Rameaux, à la tète du lit près du bénitier. 11 est enfermé
dans une armoire et gardé jusqu'à la Saint- Jean prochaine, avec le même
soin que les papiers de famille. Le rameau de buis ne sert qu*à orner
une chapelle ardente et à bénir les morts. Tantad sant Jeann, le feu de
la Saint-Jean, n'est pas un feu de joie, c'est un feu sacré dont on éloigne
les blasphémateurs et les ivrognes.
Une autre lettre, datée du village de Bullou près ChAteau-
duo, vers la même époque \ me disait :
Le feu de la Saint-Jean n'a pas été allumé cette année; la coutume
s'en perd, mais il y a quelques années, le feu était encore dans tout son
éclat. Tous les habitants de Boullou en portent témoignage.
La veille de la fête on allumait le feu au coucher du soleil à l'aide de
menu bois placé autour d'une perche surmontée d'une croix de fleurs.
Le clergé venait en procession, chantant des psaumes et et des hymnes,
le curé en tAte, y mettre le feu. Ce feu était béni par le curé*. Quand le
bois était à moitié consumé, chacun emportait un petit charbon dans sa
maison avec la ferme foi que ce charbon du feu bénit préserverait la fa-
mille contrôles atteintes du feu du ciel. Dans certaines familles on garde
aussi Veau bénite de la veille de la Saint-Jean.
Dans un autre département, dans la Lozère^ même céré-
oionie avec quelques variantes à signaler :
m En général ', les curés n'aliumenl plus chez nous le feu de la Saint-Jean.
Ils recommandent, au contraire, à leurs ouailles de fuir maintenant ces
fêles qui n'ont plus aucun caractère religieux. Ce qui a. sauvé ces feux,
c*est que les maires s'y sont substitués aux curés*. Sur plusieurs points
du département* ce sont eux aujourd'hui, qui mettent le feu au bûcher
au milieu de cris de : Vive M. le iîairc^ vive là Republique! On danse au-
1. 1885.
2. Le curé Taspergeait probablement dWiu 6ém7e.
3. Aatre lettre de Tun de mes auditeurs.
4. Nous avons vu que le feu municipal était la plusancienoe tradition. C'est
donc un retour au passé.
11R 1.A nF:tif;i(iN nrs GArtois
toiir du f**ii i*n <*h.inl;iiil tU*^ «'li.'in«'in«<*n piitnis iiii'tihH-nwiirfii ni«»t .•!•*«
i|iii sf It'ifiiiiifnt |i;ir l.i .H'ir^nV/ais'*. Lor5<|tii* |i*4 fi^ui sont i*ti"iit«. I***
fii«''n:iC''ii'^ n'iitrfiit à l;i iiinigoii, Uriili^ qUi* h*?» liniiitiiPH ronlinufiil U
r«Mi* jiM<^ui* fi»rtl<irit Hjiii« U tiiiil. ILiiih oTtain* \ill.i^«*%.fin nlliitiii' If f*-u
(If 1.1 Naiiif 'Jf.'in *»tii plii^ii'iirs |»iiinN à li fiui^. -
(> nM«* do laiitoriU'* civile, so siibstiUiAnt ici à raiilorit^
(*rcli'!(iasti(|iie, pmtégeant les vioill«>5 ftupi*rstitionA au profit
di> la Ilépiil)li4|ii(>, nV^t-il pas iiii fait à noter? L«*a niaircA n>pu-
blicains Av la Lori*Z4* faisaitMit on ISMrS a* que l«* clerj^é catlio-
li(|ii<* avait si lial»il«*menl faitanx x'et xi* siècles dans rintêr«^t
d«* rKsrlisp. cv qu'avaient déjà vraisenihlalilemi^nl fait lot
druides durant la période précédente. La Marseillaise se m«**lant
à de vieilles chansons en patois est un phénomène analoirue
à celui dos psaumes remplaçant les hymnes païens. L'Iii'^toire,
comme l'anmur. est un recommencour. l'n autre renseigne-
ment, d'une source analo||;ue. me venait du département de
l'Aisne, conciTnarit la commune do Vorf^es près Laïui :
T'»ii% |f4 «1 ri H. Il* J.'t juin iiu %>»ir. «••I^'ira 1 1* itiriiiiti'* ili* Vntarr^ un
JM^rlii-r h.iul il't'imr-in fiir rii'*fr«'«, a Li iMnri'>'ti)ifi ilu<|ii"l nul mnirilicir
tiius 1«'« t:fti« ilii |i:i\«. I.'*4 tifiH mit .ii»|» tri»' il«*4 f.ik'«il^. tl«'^ «oii'iui.
)••% .iufii*% i|i** tn'i-lii'H, «]•■ vi**ilt**« ■'•itl*«'il!«*%. «-11'. I.f lnV'h'T ••*! rii-niitfnij
p.ir ufit> iitru'Uf |i"r hi* i •'««^friilil itit a«v/ ati iii.\l ilf ««tiM;:!!!'.
NUI !••* huil li'"ir«*« ilii *Mii. \t*s a*it 'nt- x • •iiiifiiiiii.iii*« *•• r»'n't»"nl .1
ri''^)i%<' <Mi un Mriii'** f^t «-••li'tMi- ffi 1 Imiimi'ui <lf «.iirit Jimii lli|ili%tf
|*iii«. f« irl<% \*M !•'« %i|M-ur<t p"iii}MiT« ••! «iinin p.ir U |i>i|iul-iti'iri tlu
|ii\« Il 't iM- f;it*iit iii»ri|i-iil«'i* • •- j'itir 1 1 (l'-« <*ut li'Ut «lr« iillii;f« \-ii*in«.
• if-r.!'. riiiiii- .iil)'iiiit«. i'<*ii^*-i l'-i « tiniiii<'i|'.iiài. i:ir>|i* «liitiip Ir** »•%
ipil iM'-« «•- f«*ii l*'nl |*i<i«>-%%i •iiii*-ilt-ni'-ii: .m ffu, 1 i-^l*.i ilnr .hj liii h< r
|if •' {• ifi
\fri«t 1,1. If |iii*tr«* ^'ivif)<«' iiii \*i»' I (lu l'ù' lii-r ••! .iflr«-««** .1 li r>ul#
i|ir. I ''fit • ir«* uif -iIIk hIhih <t" • ir iii^l iiii'>' <|ii . i| i'«i \i u. ii*>-«t «ju* r«*
•• iiit» '■ A|'i«-* t fît» •••i»... - ii.« «••fiii-«ii fil ith-iti iir, !■• rur»'- il»* \-'f»:r*
,%j, r^.- î- ti • lii'f il*fii l« -fiil»", l'U •. |ii nuit ii'if I tr« h»» r-nMainnirr
•j j t) 1 11 \'J»* n'i-. I. I inrii- I n iii<'-rii- !•■ f.Mi ipii «I ni fiin* il«i t»<i li^r m
Ir ' * |- '1 '1'- I- ri.|i« ii'i •■fi>iiiti'' .1111 i« i\' Iti n% « 1-1 i|f< I i*||t|l»-«
|i t .ii% I- « •■(}«:i •ii«. If i I iti iniih;'if •!•■ l..i>iii «url'Hil. *>u si}»rr, • t l«
hi< r -1' I ririir:*' i>: i«i*-{ • !i*-! iiit V>if .j'-'i^ 1*1 il iiit « hi*'iri «1 rui twn
I' r'- ;• : •!*• m-n! iji un.- l-m».-, .| 1 iiii p-tj t|f r**fi(lrt*«. !••« li-»"!!*
p!-r* f •! l'-uî ■ l'i p»-«il r* *!«'r -hi li'i Ii'î
hiii* .• \'i\* i ■ •ti«'rf I xitf 1 iiiiii f !••« il* |iri« ilu trn t\r Samt Jran
<} r, «r i[ r--* I I tt ft !i 'II. lioiVi'fit pf f «fr^* r «lu f • u itu nrl rt ilrt inilaJi«»«
I -Ml I» ■ •»'■•
LES FEUX DE L4 SAINT-JEAN [suUe) H9
De nouvelles lellres m'ont été adressées plus récemment.
En Saintonge, m*écri?ait une de mes auditrices, dans mon enfance, pas
un hameau, pas une habitation isolée qui n'eût son feu nouveau. Quand
la flamme s'élevait bien haut, une danse se formait interrompue par
quelque vieille paysanne se frayant passage à travers les danseurs pour
enlever un tison au bûcher et le porter à la hâte dans la maison, où,
soigneusement éteint, il devait jusqu'au feu de Tannée suivante préser-
ver le logis de tout malheur. Le bois consumé, lorsqu'il ne restait plus
que des cendres, les jeunes gens sautaient non par dessus, mais au beau
milim; malheur à celui qui se brûlait. Les fadets le poursuivraient; on
a va des fiancées abandonner le maladroit voué ainsi aux esprits.
Aujourd'hui, ajoutait mon correspondant, presque plus de feux nou-
veaux dans la contrée. Je me promets d'allumer l'année prochaine un
gigantesque bûcher sur les hauteurs qui dominent mon domaine, un
bûcher que l'on pourra admirer de plusieurs kilomètres à la ronde'.
Il faut que la foi en cette superstition ait été bien tenace,
bien enracinée dans le cœur du peuple pour que, non seule-
ment rÉglise mais les pouvoirs civils' qui àplusieurs reprises
Font interdite niaient pas réussi à la détruire. Elle disparaît
devant les progrès de la science. Il est temps de recueillir ce
qui en reste.
Nous donnerons dans une annexe ' tous les renseigpnements
que nous avons pu réunir en dehors de notre cours. L'œuvre
que nous faisons en recueillant ces survivances est loin d*être
œuvre de simple curiosité, un simple délassement d'amateur.
Elle a plus haute et plus sérieuse portée, portée philosophique
et religieuse.
Un érudit d*un grand savoir qui était en même temps un
écrivain de mérite et qui, à la fin du siècle dernier, joua même
1. Cette auditrice est encore jeune. — Son projet a élé réalisé cette année
même.
2. Breuil (op. laud.) cite le curieux décret suivant, renda en 1652, par
la municipalité de Nuremberg: a Considéraot que, suivant une mauvaise hn-
bitU'le païenne, chaque année à la Saint-Jean, dans les villes aussi bien que
dans les villages, les jeunes geos vont quêter pour recueillir de l'argent et
du bois en vue de faire ce que Ton appelle le feu solsHcial; qu'à cette occa-
sion, on boit et Ton ripaille, on danse autour du feu, on eaute par-dessus en
y brûlant certaines herbes et fleurs et qu'on répand ainsi l'incendie dans les
champs, le Conseil de la ville de Nuremberg interdit tous ces agissements et
autres ineptes superstitions païennes et dangereuses. »
3 Annexe H.
rit) LA niIUClON liKS (lArLOIS
lin nMc politique comme président du (lorps léçiftlatif. Dupui<«,
membre de IWcadémiedes Inscriptions, dans son célèbre ou-
vrage, YOrigine de toux le< cultes^ dirigé contre le christia-
nisme, arguait de ces survivances pour formuler cette éton-
nante et absurde conclusion, qui eut cependant un jour de
vogue : Jrsus u riait t/uune personnification du soleil.
s'il est uii«* fiiMt.*, rirriviiit l>upuî\ (|ui seinhli*(Vli.ippcr a raii.'il><t'' <|ii**
riouH a%(Mi^oiitr«*|»m<M]e f.itrt* de^ |m»i'*«ii*4 n* li^'i(*u<u*s et deslr^rpnili'^cii-ifr^
par l«i |»b}M(|U(* <'t r>istri»iiiiriiir, r'est sans iloiilo cvllf* du i*.liri%l im U
li*pMid« yui ft'/iis re nom d If iuUil p*iur ohjet ft rrpiMidant tfll«* vs\ w*\r>*
ivifirliisiiiii : La tf du TAruI i*5t uni* faliU*. un** lf*^end«* ft«»lAir«\ niiiM <|u<*
U's tulrt"».
Mais si les conriusions de Tauteur de YOriijine de tous le\
cultes sont absurdes, si ses raisonn«*ments sont illo^i«|Uf^,
beaucoup des faits qu'il allègue, des rapprochements qu'il met
en lumière a l'appui de sa thèse sont des réalités. Il faut dis-
tiuL'uer entre TEvangile qui ne relève que «h* JésuH-llliri^t
et les cérémonies du cuitt» qui sont remplies de survivant r\.
Bien malailroits sont ceux qui le nient, eroyant ainsi MTvir
la reli;?i(»n. Il n*ett jamais bim, dans l'intérêt d'un«* imuhi*.
qui'lle qu'elle soit, de méconnaître une vérité. Cette vérité se
retourne contre vous.
La ^«)ciét«> religieui^e, comme toutes les assoriations hu-
maines,relève du passé rempli d'atavisme. r*est-à-diri* dr xar-
rnancf\'\ Pour nous bi«*n connaitre.il faut que nous roniiais-
sions re pasM*, queli|ue lointain qu'il soit : c'est a quoi nous
nous appliquons dans l'intérêt de la vérité i*t du proi:rè<% di* la
Hrirnce historique et religieuse. Se désinlérenser des ^urvi-
1 . .\iit |iriti<|iir« i|r« friii rt lU» brrtirii )r U Saint J<*ai» rv'Ir^Aiit <lr« f^t#»
•'•I«I1<*ia1i-*. «r r«tl«rhriil !# • \tTmX.*\\ïr% r- rlailfrii^til il«» lll'llii* ii'l|(lli** h^ ••tn*
{••kTMt'iS ,r% *hX^t 'l'i |iriiitriii|i». l.r« fftti *ir mkii. \r% i'Ii.iiivtifi» Ir» ftr^» iiti
■tf mil. ••• <r> • « tl*" ii->tr«' \**t^»tr Uri«|«i«' 'tu iiiu\ffk âi;*-, «dut uci'' in* • n iii-*
• il-, f tri ■ tii*»i-r«-ri A \<iiu«. (>« tHv, ilit M. <faatiiii Pari», r^iii'iiiiriil rrr •
I ii.i' III' lit 4 l'« p M| jf piit'iiiir. Ou pnil rrruiivUlucr ru (t«rti** rri «iiM'-u*
• ^••r* •{<*« ij*>i/ji "I iv'i* Nf «rr^it-tl ;>A» |ti««iblr ilr r«*triiii«er -ir tiiArup
t t iii > [i« 1 r -Il • .ri ^if-ii • liant* lir* pdlilif* auâthi IDâll** • psr l'(^li*i- * Ko
I . il . i*. 1. • -rtr i\- t ••• it ii'i iiniiv*-! ^Iffliriit ilr U rrf«il:«tllilllt»ii •1'- iiitlr«
pt*«'- |ii.' 1 /n > •i;iri^f i/' lii jtt'étit Itjiffut m h'fiïnct um m-.^n l'f*, ptf
«•4tiit(i eifi*. (iit--iilirr lit- 1 hi«tiliit. lt'*J. i-itrail tlij J*»ufnai*l't fir<ii*i'i
LES FEUX DE LA SAIMT-JEAN (suite) 121
vances serait miililer rhumanîté. Permeltez-moi de mettre
ces réflexions sous le patronage d*un des plus grands saints de
l'Église.
u Ce que Ton appelle maintenant la religion chrétienne *
existait chez les anciens et n'a jamais fait défaut depuis la
naissance du genre humain jusqu'au temps où Jésus-Christ
s*est incarné, époque à partir de laquelle la vraie religion qui
existait déjà commença d*ëtre appelée la religion chrétienne.
Quousque Christus venerit in catTiem tinde vera religiOy quae
jam erat, cœpit appellari christiana '. »
\. Religio ckrisUana.
2. Saint AugusUn, Relracialiones^ p. 3.
X' LEÇON
LES [lERBES DE LA SAINT-.IEAN
Au nombre des survivances les plus anciennes, pré -roin aines
et pré-druidiques, sonl les superslilions relatives aux herbes
de la Saint Jean, qui dans rantiquil(5 faisaient pendant aux
superstitions relatives à la vertu des pierres el avaient vrai-
semblablemeatta même origine : les traités de magie des Clial-
déena. Il est naturel qu'on y ait été plus lîdële. La vcrlu de
la plupart des herbes solsticiales ' n'est pas, comme celle des
pierres, uneverlu imaginaire, mais une vertu réelle. La méde-
cine en constate Ions les jours les heurcus effets. Les prati-
ques recommandées pour en faire la cueillette relèvent seules
de fa magie.
Ces herbes, dans l'antiquité, comme au moyea Age et jus-
qu'au commencement de ce siècle, étaient vendues durant les
fêtes du solstice d'été qui, comme nous l'avons dît, n'étaient
pas seulement des fêtes religieuses, mais des assemblées, c'est-
à-dire de grandes réunions, Aes foires où lescammerçants af-
lluaient de toutes parts. S y rendaient également les devins,
les charlatans, les sorciers et toute cette tourbe de médecins
qui déshonoraient le druidisme*. On y faisait provision de re-
mèdes pour l'année. C'est là un trait de physionomie delà vie
antique qu'il nous est facile de faire revivre par la pensée.
La foire de Beaucaire jusqu'à ces derniers temps a conservé
ce caractère'.
I. Qui poDt au (oistice d'été dam leur plus grsDd épanoui s» méat.
2 Pline, X\X. 4 ; hoc gentia lalutn mtdicorumqut .
3 Enrorc bieu plus la grande foirt de Nij ni -Novgorod en Riiule.
LES HERBES DE LA SAINT-JEAN 123
Parmi les recettes préconisées par l'armée de guérisseurs
de maux physiques et moraux qui pullulaient dans les civilisa-
tions primitives toutes n'étaient pas inefficaces. Les herbes que
Ton cueillait^que Ton vendait avaient presque toutes certaines
verlus pharmaceutiques. Pline en fait mention^ comme l'avait
f fait avant lui Dioscoride que Ton croit avoir été le mattre de
saint Luc. La tradition remontait jusqu'à Orphée. Les druides
avaient recueilli cet héritage sans le dégager de l'alliage des
superstitions magiques.he druidîsme était, en eiïet, infesté de
magie. Le témoignage de Pline ne laisse aucun doute à cet
égard. « Gallias utique possedit [ara magicà] et quidem ad nos-
tram memoritnn. Namque Tiberii Caesaris principatus sus-
tulit druidas eorum et hoc genus vatum medicorumque K »
Plusieurs de ces superstitions magiques ont persisté chez
nous jusqu'au commencement de ce siècle, malgré les efforts
faits par TÉglise pour les détruire. Il en reste certainement
encore des traces dans nos campagnes. En tout cas, ces prati-
ques étaient encore très populaires au commencement du
xvui^ siècle.
Qaelqaes-uDs, écrit Thiers", pour se garanlir des maléûces, ou des
charmes, vont cueillir cerlaines plantes de grand matin, à jeun, sans avoir
lavé leurs mains, sans avoir prié Dieu, sans parler à personne, sans sa-
luer personne en chemin, el les mettent ensuite sur la personne maléficiée
ou ensorcelée Ils portent sur eux une racine de chicorée, qu'ils ont
touchée à genoux avec de Tor et de l'argent le jour de la nativité de saint
Jean-Raptiste, un peu avant le soleil levé, et qu'ils ont arrachée do terre
avec beaucoup de cérémonies après l'avoir exorcisée avec l'épée de Judas
Macchabée *.
En 1808, cettt ans après, Millin* retrouve ces superstitions
encore vivantes dans le midi de la France.
1> « Les Gaules ont été aussi possédées par la magie et même jusqu'à notre
temps; car c'est l'empereur Tibère qui a supprimé leurs druides et cette
toarbe de prophètes et de médecins qui s'y rencontrent. » (Trad. Littré. t. II,
P>324.) Nous commenterons plus loin ce texte. Cesout les sacrifices humains
et certaiaes pratiques sacrilèges et non les druides que visaient les décrets
des empereurs, aiusi que Fréret l'avait déjà reconnu.
2. J.-B. Thiers, Traité des superstitions suivant l'Écriture^ Paris, 170».
3. Noas n'avons pu découvrir ce que Thiers entendait par là.
4. MiiliD, Voyage dans les départements du Midi, t. III, p. 345 et sulv.
^t.*^-.m. '.
X '^
'.:j:-Jeaii, la plaoo de Noail ^ *''
s - .'1 :nalin les iians de la caï'^'
-i .uvert d'une quantité co ^ ^'
i*. .1-* Le peuple attache à c^^
- îrrjuade que si elles ont é^
i, •P*r'-. elles sont propres a guérr
-n". deu acheter pour en fair-^
LES HFlHIii ^-^ a ?^rehe, nous affirme qu'au-
Au nombre des sunu-
et pré-druidiques, sont
de la Saint Jean, qui
superstitions rciativr
semblablemenlla m*:,
déens. Il est nature -
la plupart des hcrh
pierres, une vertu ■
cine en constate iv- ■ '
ques recommamli
de la magie.
Ces herbes, H '
qu'au commenr*»"
fêles du soislit*'
pas seulcmpiii
à-dire de gi t
iluaient de ;
M'. * --jacher du soleil. les paysans du
Btx herbe de la Saiot-Jean. C'est
. -{ui a de petites fleurs d'un bleu
^jg^^c -çuemenl aromatiques On en fait
. ^^. ^ r^sMoi au-dessus des portes des habi-
^ -Mt -j.nae le buis du dimanche des Ra-
^,,^^.3^» d'année en année. Si un animal
^t^m. 4W^ A^if nettoyé Pétable avec soin on
^^«.rirtvS's^^Hkei auxquelles le temps ne semble
i^^ « J ™*l 1® f®" i on ferme hermétique-
^ .-^wav dans tous les interstices. Ou est
j^ s> ^«•nte» de la malad ie ' . »
voit riastinct de la découverte de
de la désinfection des étables
.-!iAaiaDs sibériens ont des recettes
ie supposer que la tradition en re-
^ *
^r^"
les charlah
qui déshoT
mëdes po I
antique <i
La foiro
Ce cara«-
i. Qui
1. Pli!
I En
;!!•?. pour prévenir la maladie des
^ -.> iruides (les mages gaulois^) ensei-
^tr-r i^oir cueilli avec des cérémonies par-
^ . . r ;^^er dans l'auge, puis le broyer,
^.x «uisî^nt l'avaler. Ces cérémonies con-
: i jidLLiio do la main gauche et à jeun ;
^ 1 -*».' que uou* ayons nhteou de nos auditeurs.
.:^^v.JK-5 beaucoup plus disparu que celles des
^ :3>- %. -.i.'.s-.eiir? rt^pnses.
LES HERBES DE LA SAINT-JEAN
195
.: <;ni la cueille ne doit pas la regarder, ni la mettre ailleurs
!ans l'ange, où on la broie *.
luelles étaient en définitive ces herbes de la Saint-Jean ?
'■•(probable qu'elles ont varié avec les pays, c'est-à-dire
ivecles climats. Les suivantes sont signalées par Pline avec
tndicatioDS des observances imposées par la tradition. Elles
'K)nt aa nombre de dix, à savoir :
L'armoise ;
La bardane ou grateron ;
La camomille ;
Le chiendent ;
Le lierre terrestre ;
Le lycopode ;
Le mille-pertuis perforé;
L'orchis ;
Le samole ;
La verveine.
correspondant aui termes latins suivants :
Anthémis ;
Artemisia;
Gramen[Triticum repense);
Glechoma hederica ;
Lappa canaria;
Samolus ;
Selago ;
Orchis ;
Yerbenna.
La camomille ;
L'armoise;
Le chiendent;
Le lierre terrestre ;
La bardane ou grateron :
Le samole:
Le lycopode.
L'orchis ;
La verveine.
Que nous dit Pline de chacune de ces herbes? et qu'en pen-
sent nos pharmaciens '?
Anthémis (Pline, XXII, 26) : .
L*anlhémis a été très célébrée par Asclépiatde... On la recueille au
>rinlemps et on la garde pour en faire des couronnes. Dans la môme
;aison les médecins pilent les feuilles et en font des tablettes; même
f. n lidem [druidae]samoIum herbam nominavere aascentem ia humidiset
laoc sinislra manu legi a jejunis contra morbos suum bouraque, nec respi>
ère legeotem nec alibi quam caoîili depoaere ibique coutererc paturis «
liv. XXIV, 63, 1). Le sainole, Samolus Valerandi (Linnée), croit dans les marcs
:e la forêt de Saint-Germain .
2. Nous incitons nod auditeurs à s'enquérir de ce qu'eu pensent uos paysans.
124
LA nELIi.
A Marseille, le matin do l.-i
cl le cours sout oetloyûs. !)(><
pa^ne y affluent et à dix h<M>
sidérable de fleurs et d'Iioi '
plantes des vertus super«t''
cueillieSj ce jour nn^me, acnn*
beaucoup de maux. On ^ .
des présents et pour n\ r
Un de nos aiidilenr"*^
tour de lui ces usa;»*"
(i La veille di; 1.1 S.>
Perche continuent h
une herbe tralniiulu,
violet. On y ajrmli .
des croix, des ro>i
tations et des vi.t-
nieaux. On gani"
meurt, une vai-1-
entasse au miti<
pas faire pt-r*;
ment rélahlr\
persuadé qu<'
.£i JlCLOIS
zr Toutes les parties de la plante
- jji irachme contre les morsures de
ri' c. cette plante expulse les fœtus
-K l'.arétique et chasse les calculs,
,-:.r. rf iffections du foie, l'ictère, Tae-
_,-r^ 11 mides.
aucune prescription particu-
ria ie lui reconnaître toutes ces
.IL fa tisane, contre les faiblesses
& quelquefois avec succès contre
l ^enît intéressant de savoir, si à la
A romposition de quelque remède
X
Ces pa
Pasteur,
cl des ,'iî
analogM
monlo
Plii.
bœufs
gnait -
ticuli-
afin «.
sista
-►•^
^^f^vimé de donner leur nom à des plantes.
"*^ femuitf. adopta la plante appelée, autrefois,
.vtte plante a été appelée ainsi du nom
j^inBi qu'elle est employée particulièrement
s, Se j^tie beaucoup de rejetons comme
plus grandes et grasses.
$ ?Ius de détails, se réservant de
- -r'-^ plante à propos de ses variétés,
t 7.-VS de soixante, comprenant entre
-sruon et la citronnelle.
- : r: qu' « il y en a une espèce appelée
- i.iiule...ll convient défaire connaître
iae dos plus aisées à trouver, et Tune
-i; eniplovée dans les cérémrmies reli-
^jiai2- En effet, dans les fêtes latines, il se
'' ,Kni:i^esau pied du Capilole et on donne
'Si'.ito à boire, nos ancêtres ayant jugé
^:iic:t*r que de lui donner la santé! L'ab-
iDJC. ati**î fait-on du vin d'absinthe*. On
^ • : * e#t dit que Catoii faisait du vin ilabsiiiihe «^n
■•iVo de* vigucs. Le raislu prenait le goût de lab-
■ 1
> i>K LA SAINT-JEAN 427
'ctioQ dansTeau, décoction ainsi pré-
r si!C drachmes de feuilles, avec les
- suLiers d'eau de pluie et on laisse refroi-
di il l'air pendant un jour et une nuit. Il
iii sel. L'usage de cette préparation est très
it suivre les instructions de Pline. L'absinthe, pre-
nnent, fait mal à Testomac et à la tête^ au lieu que
Ion qu'il préconise est très salutaire :
.1/ resserre Testomac, fait sortir la bile, est diurétique,
:i le ventre, le guérit s'il est douloureux, chasse les vers
: s^^ipe les faiblesses d'estomac et les flatuosités, avec leséii\
t'/rd celtique et un peu de vinaigre. Elle fait cesser le dé-
.^jill, elle aide à la digestion. »
Pline lui reconnaît encore bien d'autres propriétés du même
genre*, a II est aussi une absinthe marine yarte?nisia maritima*^
nommée par quelques-uns seriphium. Les initiés aux mystères
dhis en portent un rameau à la main. Le voyageur qui porte
de Farmoiseet de la sauge sur lui ne ressent point, dit-on, de
lassitude. »
On ne porte plus de branches d'absinthe à la main dans les
cérémonies religieuses, mais on croit encore, eu Allemagne, à
la vertu de la sauge et de Tarmoise comme préservateurs de la
fatigue.» Quelques personnes, écrit Grimm «, se font des cein-
tures avec des fleurs d'armoise cueillies le jour de la Saint-
Jean. Un proverbe superstitieux enseigne que quiconque porte
sur soi Se Varmoise et de la sauge ne sent pas la fatigue en
voyage. » C'est exactement la superstition que constatait
Pline, il y a dix-huit cents ans.
1. Tous ces remèdes étaient de traditiou et se cointiiuuiquaieul de ^éaératiou
ea génération depuis nne très haute antiquité.
2. L'énumération des bienfaits de l'absinthe se coutiuiie pendant toute une
page. C'est un boniment de charlatan que Pline extrait des livres de mé-
decine grecs ou plutôt alexandrins qui u 'étaient qu'une reproduction de livres
plus anciens.
3. PKoe, XXVll, 29.
4. Grimm, DeuUche Mt/lhoL^p. 584.
1*JH I.A HKI.ir.lON tiKfl r.ArtolS
La pharmacie modorne accorde bien moinn de verlus à l'ar-
nioifte. Collo plante, dit le Dictiotwaire de.% scimres, a pai^Ȏ
pour un puissant emménagogue dans les temps h*s plus an*
ciens. Klle a b<*auroup perdu de sa vogue aujourd'hui. On
emploie ses s<immités en infusion comme antispasmodique ri
tonique; elle passe aussi pour vulm'^raire et détcrsive*.
Gramen. Triticum repense '.
Sous le nom de simple yramen, Pline décrit la variété qua-
liliée par Linnée et Littréde Triiiciimrfpntse (chiendent i. On
lui attribuait dans Tantiquité de tr^s nombreuses verlus.
Il u*y H point (l'heilH* pi un ab'rt'*)ihlf* a m \tf'W% ilt* »iiiiiin«* »«>il rrrl**.
!uiit M>r|ii* ri m ffiin, |HMirvu ipi'ini la in«iiiil'«* un pi*u On il t •pu* «ur !••
l'ani'i^Hi* on vn fi prime It* sur ipii •*%{ trt^ii alMiniJ.-inl ci «tnui. \ilh*tir«. «
il«*faul tiff fc sur, itii rniplnic la iliVnrtiou |Hiur ak'k'lutin**r !•'« pl.(i>*« ;
rherln*, int'^iiif pilé**, remplit c«'t ofllri* oi W% prr«crvc irinflanini.iti«*n.
A la ili*cortioii on njoulc du vin i*l du niiH; ipif*lt|Ui'»*un4 y font «-nlr^r
fnrorn un ti«*n d'rnivn», df* poivn* «*t d«* m\rrli«*. On la fait rum* d**
nouv«*au dan< un vas** d'airain pour \e\ niaui di* di*nt« i*t l<*s t1iition«
d*'^ >f*ui. La ranuf* houilli** dan« du ^in u'Ufnl l«*4 Iran* h«''f%, la d>«un^
*■! \**% uli'tTfi dt* la Tf^^ii*: fllt* |tri<it* U*^ ral<*ulB. iJk urain** f*it plu« diu-
ri^lii|Ui*; «'II** arrête la diarrhéi* «'i \es %f»nii«s«MnenU; «-lit* nMn«-di«* i*n
parliiiilier aui nior^un's d***» dratinns *
Tout cela est bien de la médecine de charlatans. La suite le
prouve encore mieux.
^u«-lipi«*i auteurs pp*«<'Mvi*nt pour la iruérUon dri ^i*rou«*ll«*i et de«
lunii'urt dt* pr**ndri* \f% riirud^ d'uu.dfdrui ou d«* tri>is pii*d« d(* yr
ju^iprau nomliM* n^uf nid** \»'% ••nri'l'ipp«*r dan^ di* la lain^ i;raM«* noire.
(>l(n ipii rufdli' '/«ti( ^trt il jrun * *•{ allrr «mi <*i*t liat dan« la mai«<tn da
ni-il-iilf>. I indi^ ipiM II I r«l pj« ; fii 1«* tii%.inl r<*nlrer, il lui dira tr it
fiiM : Ji* vift\% it j^'un ipp-iiii-r un r'-np-d** a un liomnir njrun, rn«uil«-.
il im (Il irhi'M I' MiMiIfll*- vi il fer i la iii«'ii|i- 4 l|ii«c lr'>i«^"ur« <-oni'Viiri,\.
I f.p'ir d>* hTrifiifii «pli .1 ««'/.f n-rii /« • «t un aniulrtii* ^ l'trfllfnl |Miiir
]•-% iniui d>* li'-(i> nu*-l'pie« iin« ii*«iinini iii<trnt, ««mire Ir* i;rande« dou*
1« un d*' 1 1 t«-««ic. di- li'iire.t'ii «'irlanl d«i Uiiii. une d^«M tion de «jranifli
f lilf .(«•••* «lu %ifl •■l fftuite a niMilir.
1 S.iiii II .m>iit piiiiit t|» rei •riiriiraipfit* •ur l'uftaire qu<» l'on m fait. #0
J P. Il-, \\1\. tl'
I l<iiij<fiir< Iri ijii'iiM* lifi •• ri|'liiiiit pii>»« rt J«iii Irt In rr« d» ma^ir
i> •• '-i M' I • t -i. •!« t'iii f . ipj il a ioi.biii.o ru ce rroièdf.
190
i'S
.le
ipû-
\-t-Oïl
croin*,
-Jifaii. Il
02-XXIV,
> qui rampe
lî d'un îicéla-
dc la graisse
ii'îl a déjà con-
il dont il comple
i une variété. Au-
■iilir; je trouve seu-
• : « une couronne
re impair guérit de la
: Lierre terrestre, nous
qualités poclorales, est
nie contre les calharres
perluis ou chasse -diable
me en est aslriui^'^ente ; elle
'Hique. On la prend avec du
^rise dans du vin, elle fiuérit
lisme de Pline. — hliypericinn
aSainl-Jean les plus recherchées.
•tés vulnéraires \ résolutives, vcr-
ii
l:(') UK llRf.KilON liKS (UtILOlb
mifugcs. L'huile d*olivfs d.iiiH lai|Uollt* on a mis à infusur des
sommilé.H flourii^s d<» mil/e-periuis e*l, dil-on, ufficarc* dan*
Icn CDnUision* et l«*s hrùliirps. Kilo ohI connut* jioiia Io nom
d'Iinih* A'hf/prrif um iKiriM «|ii4*lqti(>s pavH HiiporslitiiMix on
altrilnit'ii relli» planli* Aoiislrn noms tU^ r/iasxrdinhle, h^rh^ dr
In Sfiint'Jffin, la propriiUr trt*]oi;;n('r le loniiorro ol loji oupriU
malfai^antH, aii^^si la riicillr-l-tn dans uni* grande cér«^mnnî«*
(|ui a litMi H la Saint-J(*an. »
Lnppa ninnria, haniane on ^rateidn Plino, XXIV, llfi :
« Les Tirers donni'nt le nom de phibinthropus a mn» iH^rle
velue qui s'atlarlie aux vrlemenls». Tn*» couronne d«» celle
plante mi^e fiur la trie calme la réplialalgie. 0*ll(* qu'un ap-
pelle Inpp'i ninnrin V pilée avec li* platitin et It* mille-fruilîe
dauA du vin, ^niérit \vs rnrciwnnrs^ . Il faut n*nouvtdt*r cv Ut-
pî*|iu» tous l**«i trois jnurs; «die guiTil aussi les porc*, lirrt^ de
trrrr ^ans fpfttrrmi'ir du frr el j«di*e dans la lavun» qu*«»n h'ur
fait hoirc ou d(mnt'*e avec du lail «*t du vin. Quelt|ues-un«
ajoutent qu'il faut, en l'arrachant, prononcer ces paroles ; r>«/
f/ierhr aryttvm, n'mrdr troHrr par Minerve pour lea pnrrstjui
en nmntfmt . ••
lû*'tinnni*r*' des stirtirs : .* Ll har»l;uie l'sl une plante su-
dr)rili>|Ui*, rfii -aci* coutn* les rhumitisiiiPA, et contre certain**»
maladif*^ île la peau rumine les rrnU^s. de latt »•
NiMiH ne connaissons pa* de supi*rstilion^ modernes qui s'y
rttt.ii'li'nt
S*t»it»dtis^ ^aui'ile' IMiiii'. XXIV. til :
Vi>;r plus linul. p. 121
Srlii.f't, \v ly.- »p » l.' INiui'. X\l V. 112. iV\) :
.. \ Il «/f//f/i«' iiii liralhy*. cmimui** rap|H*llt*fit |r«* lîiers, i»»*».
•»'Mu!».'* I i pi mil' app'd»'»' s*/n/'i. On // ru>*ule stin^ I rntretn*\r
dujtr, /!»'•' A/ u\n n druxlr pft\\»*e n t et effet, par l oureriisrr
t i '■ •tiii ti- li . «t { . 1* 1 I j m ■!•-••;•- •■ I iriiriiiirjf
*■ l.«|M • •! •T'-'i'^rfr J' lu- r •iiuii» |>t« «.lU i<lrulill'-«tioQ rt«rlc.
./
(lu
-:aii-
:(' les
iladics
ois à la
cl anli-
so trouve
•j s'omploio
r (les piluics
-i Teau et rn
•le sert aussi à
•lurellenienl [kis
•///<'' rff*.y wpenti'
1 qu'elles élaieut
•» que Toioliis, herbe
nie [lahue, à Heurs
•uli.'S qui resseuilileul
»s et le plus dur, ju'is
" petit ou le plus mou,
-désirs ainoun^ix... Les
s ulcères de la bouche ,
• pituites de la poilriue et
iHe pas des vertus niédiei-
'i<' h's (jualités que lui prè-
••'*< fiirmiil«-> Il l'I.inîiJ p."is j>.iiii<-u-
.ll |«lli<C0- piii- riiX .Mill fnti.l CiiiiiiMjii
M^l LA RRLIiilÛN I4CS «iAUMHS
Uit L'i iiiéilt*riiM' aritiqiH* assiiciée à In ma$;i«* tiMiait iiniqiit*-
inonl à la rrAsomlilaiin* (l«'s raririf*H aver lt*H partit*» virili*^
(l«* C4*rtain.Hariitiiaiix.
Sur la dernièn* horbe Av la Saint-Joaii. la v«*rv<>ine. noii^
aviiii«( hi«*fi plus (It* r(*iiSiM^nem4*ritH.
IVrAr/i//. la vi'rv«»irn* IMiin\ XXV, "lîh :
•( AiiriiiK» platili* n'a parmi U*s Itomains plus (h> rfrioin
(|iii' VhirrnhtiliHf lM*rlH* saiiili* . <Jiiel(|ijcft-iiriH rapp«*lliMit
pèri^iêrt'iis^ ; li's latins r^rhonti < v«»rv«'in«*\ \W*^\ TluTh»',
ronim<* nous l'avons dit \ qu** portaii*nt ilan:^ Ifiirn main» !«'»
anihaA^adiMirs i*nvoy«'*s a IVnntMni. T/cst avt*r f>l|i*H i|u*on lia-
lavo la lablt* dt* Jn|iitt*r, qirofi fait I«*h piiriliiMliiinn i*t i*\|Ma-
linn^piMir U*% maisonn. Il y t*iia Avwx fspôi*i>s... Qntdiph'H im^
n*adnH*tt(M]t anrnnr dintinrlinu i*t de» dnix n'4*n font «pi iim*
i*«pt*«'(*. vu i|n«* IfH i*trt*ts sont les mi'^m«*H. Li>k liauloin (*in-
ploifnl l'util* (*t l'autn* ponrtiror U*% sorts «'t prêdin* l'avonir :
tnai^ /^« inntji'\ surUiul #A'Ai/*'/i/ «l<»s fo|i«*H sur ri*lli* planti* * /A
disrut f/ur \i ou \ ^n fruit»* un uhtiriil rr f/u'an rétif ^ '#;i f h'i^sr
lr\ fu'f'n"s, un w tunnlte t»*^ ftmiiir*; un f/uêrit iuutr uuilmitr ;
ffu'tl f'iiti la f uni/ir rrr% Ir lerrr dn C/it^n, tir nvmirrr n n rtr^
vu m tir /fi Ijtnr Ht du Sulrtl ri tiftrr^ ttroir tltinnr rn riiàuifftn
à hi Trrrr tirs r*iifutt^ ri dn mirl ; tftitl ftiut hi rtrrutt^mrrnt rr
Ir frr*, i tirrfi» ftrr tir /tt nt'itn i/ut:* Itr ri f t'irrrr rn Ititr^ puis
f.nn» ?»t»rlu«r a l'iunlirt*. m* pan* m «Mil. 1rs riMiiil»*^, la lii;i' i-t la
rariu«*. Ils ajoiiiMfit ijui* si mi a««pi'r^f uni' salli* a ni:iML'i*r avi*r
Ti'au ou l'Ili* a lri'iu|M*. \*"^ ri-pas dfvii»nni*nl phM L'ais. On |,i
pili; dans du vin runtri* li*<« inorsuri*s dr ^iTprnls '. ••
:!. IMiiH-. \MI. t |'«rilii Ir* i|iiili.t«*.\<1rur4 riiv-i|t^« â I riKinn- p..ir
ift ••l'i.Jfi'i. • •( I >liri- (I i-ir r-' !• >ii i:i l>*r * l.i\r^*Hr'\t lf« r*i lar* m't' \éet,
ij I • i{i|i I iji. % • r ■••n nr*" ■'.*■• u-.!.** •, • ••imn»' lii*^ii ■••ii|i : .t>ilrr«. r«"iii»(it«tr ul.
••.j .>•' p>- il • i.-p <••*>' ii'i'' !•-• iiii*'**« •! Wm l.iiiiija air:il riiiprtiiil^ ^*^% ivi
|i' '•' ! ..• I il 'i 1*1 ■■;•
k I . ;■ if «i i| Il • I !• '• r II I -l |(%« |ir .«T-l.
^ '.'.ilit i.itt.'il •• •-•! iii'-'ltii •!■ ).« iiiir»iiri- ■\*-% mpr\*r\\\* \\ *\i\
11- I % <- it •! ■ •* - \*\.h\ • ''• %it i' i II II- 'i •• 1-1 II* «III p«y« '1-1 l"* bi«t' ifi
^l«i'-i*. 4 • . I I 1^ i:i*li.it, riiK it Ifiin lr-"jp'4lJI, rKpo»r* a Ce* 'lAUifrr* <»
11^ :«*ii! •« -ir ^|. U; i-ii V\ i* m ru Ii4tili ,
LES HERBES DR LA SAINT-JEAN 133
Dictionnaire des sciences :
« La verveine était célèbre chez les anciens, chez les Grecs
et chez les Romains, et les druides en faisaient grand cas. Plus
tard, au moyen âge, les sorciers l'ont employée pour conjurer
les charmes, détruire Tinfluence des sorts. Elle entrait dans
la composition des filtres. La médecine ne pouvait négliger
une plante à laquelle, dès la plus haute antiquité, on avait at-
tribué tant de propriétés merveilleuses. Aussi fut-elle consi-
dérée comme une sorte de panacée universelle d'où lui vint
le nom vulgaire A* herbe à tous maux : et pourtant son odeur
presque nulle, sa saveur assez fade, légèrement amère et as-
tringente, ne justifient en aucune manière une vogue aussi
extraordinaire. On l'a, tour à tour, vantée contre Tictère*,
rhydropisie, les maux do gorge, la chlorose, les ulcères et une
foule d'autres maladies. L'eau distillée de verveine a été em-
ployée dans les maladies des yeux. Dans les campagnes^ faute
d'autres remèdes, on fait quelquefois des cataplasmes dériva-
tifs dans les douleurs pleurétiques, en faisant bouillir les
feuilles dans du vinaigre. C'est le seul emploi un peu raisoîi-
tuib le qu on puisse en faire. »
La verveine est encore en grande réputation en Bretagne.
Ces divers extraits contiennent intrinsèquement lapreuve de
la très haute antiquité de ces préjugés, ainsi que de leur ori-
gine commune.
Si nous n'avions à faire qu*à des plantes ou à des herbes vrai-
ment salutaires, si la cueillette n^en avait pas été entourée
jusqu'au moyen âge des prescriptions les plus bizarres, les
plus absurdes, on pourrait croire à la polygénésie, si je puis
dire, de ces remèdes. Les pasteurs des divers pays auraient
pu en découvrir isolément et à des dates diverses les proprié-
tés curatives. Mais comment alors s'expliquer la croyance
persistante, en Italie à la fois et en Gaule, à des qualités médi-
nales imaginaires* — à des pratiques aussi folles qui ne peu-
1. fa jaunisse.
1. Le» plantpj» et le» herbes, aujourd'hui sans verlu chez nous, ]»*»uvpnt en
itiagiqucs, œuvre de collèges de
ixèts à iiu<! ûpuqiio où tniilc science
1^ iuii 1(1 priiiciiJC, ii[i grand rùle choï
B les cérémonies de la cueillette des
^^p^^ ftîwt laisse entrevoir ce rôle, il appa-
^^^^mtif * propos de !a cueiltelte du gui. Bien
.^g^^m à ce sujet. Le mot n'est malheurea>
-^1 f rT"' d'nfirîisdcs liislorîens d'une trop
j— J il s'agit des druides, serait << le syin^
^communiquée à [ âme humaine . Il y fau-
\ dit tnyxtère miprème de la création.
[, l'arbre sacrt, avec le gui serait le
^^^rv imia au CrérUettr et distincte du Créa-
^^^utlitmenl la vie dam le sein de l'Être èler-
^^^. L'esprit mijstifjne de la croyance des
^^ m^ d admettre que les vertux attribuées au
t phifsiijm-s. li s'aifit ici de purification
I a fait justice de ces rêveries, dans un
k atru dans la Reviif del'Hiitoire des Heliginn?,
k^Y«)DS le recommandi* :
Bcui» mi.àXvW.wn fait de myihiilogiv botani-
^,.r*^nces populaires de tous lespeuples ocrent
^^vW«p/r«. Le f/ui Jouissait en Germanie du même
,^gftlf ; il 71 irpparteiuiit donc pas en propre aux
jgH cuv>'I<^'^<^ ^<^ rattache aux supersiiUoDs rela-
^^» Jp la Saint-Jean, nous n'avons à nous en
.* litre, It no relève poin! de la théologie Jrnidî-
^Mts dil l'Iiue de la cueillette du gui ne mérite
t iwtreutlenlicin. Il nous montre le prélregau-
l'ellt'B aieut
s prusorip-
LES HERBES DE LA SAINT-JEAN 135
lois, le druide^ en action. Nous pouvons nous le représenter
jouant un rôle analogue dans d'autres cérémonies.
Ouvrons donc Pline * et relisons la curieuse description
qu'il nous fait de la cérémonie' :
II ue faut pas oublier, à propos du gui, TadmiratioD que les Gaulois ont
pour celte plante. Aux yeux des druides (c'est ainsi qu'ils appellent leurs
mages) rien n'est plus sacré que le gui et l'arbre qui le porle, si toutefois
c'est un rouvre; le rouvre est déjà par lui-même larbre dont ils font les
bois sacrés ; ils n'accomplissent aucune cérémonie religieuse sans le
feuillage de cet arbre, à tel point qu'on peut supposer au nom de druide
une élymologie grecque *. Tout gui venant sur le rouvre est regardé
comme envoyé du ciel ; ils pensent que c'est un signe de l'élection que le
dieu même a faite de l'arbre. Le gui sur le rouvre est extrêmement rare
et. quand on eu trouve, on le cueille avec un très grand appareil reli-
deux. Avant tout, il faut que ce soit le dixième jour de la lune, jour qui
est le commencement de leurs mois, de leurs années et de leurs siècles
qui durent trente ans; jour auquel Tastre, sans (Hre au milieu de son
cours, est déjà dans toute sa force. Us l'appellent d'un nom qui signifie
remède universel. Ayant préparé, selon les rites, sous l'arbre, des sacri-
fices et uu repas, ils font approcher deux laureaux de couleur blanche,
dont les cornes sont attachées alors pour la première fois. Un prêtre vêtu
1. et. Pline, //. iV., XXI, 95 (Irad. Littré).
2. .M. n. Gaidoz fait remarquer avec beaucoup de justesse que « Pline
a'arait nertaiuemeot pas assisté lui-même à la cérémonie qu'il décrit si pom-
peiiâemeut, qu'il en parlait par ouï-dire et que nous ne devons, par coosé-
queDt accepter comme certain que le fond même du récit. » Ce récit n'eu est
pas moins très instructif. Nous retombons ici dans les prescriptions de la mé-
decine magique. Cette croyance à la vertu du gui n'a pas complètement dis-
paru. « Dans certaines parties de la Bretagne, écrivait M. Luzel à M. Gaidoz,
ou suspend encore une branche de gui au-dessus de la porte des écuries et
des étables pour protéger les animaux. Le gui est également encore employé
comme simple, pour combattre les maux d'entrailles et l'épilepsie, pour
faciliter les accouchements. 11 figurait encore dans les pharmacopées da siècle
dernier; aujourd'hui la pharmacie n'en fait plus usage » (Gaidoz). Les Gau-
lois n'étaient pas les seuls dans l'antiquité à honorer le gui. 11 avait attiré
l'attention des Latins, m Le gui, dit M. Gaidoz, devait aussi chez eux possé-
der des vertus particulières, car c'est justement au gui que Virgile compare
le rameau d'or qui doit servir de talisman à son héros visitant les enfers :
Quale solet silvis brumali frigore viscum
Fronde vivere nova^ quod non sua semiuat arbos
Et croceo foelu teretes ctrcumdare truncos,
Talis erat species^ etc. »
Nous ne sortons pas d'un courant traditionnel général, commun à uu grand
nombre de uations de l'antiquité.
3. ApO; (chêne).
136 LA RELICEOM DES QAULOIS
de blanc monte sur l'arbre et coupe le ^ui avec uae serpe d'or ; ou 1*^
reçoit sur itoe saie blanche ; puis on immole les vicUmes eu priant que
le dieu rende le don qu'il a fait propice à caui auiquels il l'accorde. On
d'ail que le gui pris en boiinon lionru la fécondilé a tout animal st^le ■•l
qu'il est un remfde contre ton» les poùons, tant d'ordinaire les peuples
révërenl religieusement des objets frivoles.
Toutes ces superstitions liennenlcertaÎDemcnt aune vieille
organisation à laquelle présidaient des collèges de prèlres qui
avaient le privilège de ces recettes médicales. Pline allribtie
mAme à ce privilège attribué aux sectateurs de Zoroaslro leur
première répn Laiton de magiciens : « La magie est née d'abord
de la médecine, personne ti'en doute : natrim primum e mede-
cina (magices) nemo dubîtat ■■ (Pline, XXX, 1}.
Ce qui se passe de nos jours encore dans les lamaseries de
la Taitarie et du Thibet nous éclaire sur ce qu'ont pu être
les centres d'élabo ration de celle médecine empirique dont
le charlatanisme des mages et des druides s'est emparé plus
lard.
Je prends le P. Hue pour guide' :
Au relourde la belle saison, flu juillet, le désert ne tarda pas à deve-
nir vivant et animé. Les lamas du la faculté de médecine de la grande la-
une annexe de la lamaserie, espèce de maison de campa^^ne située dans
la montagne) — commencèrent à arriver à Tchogordan (c'est le nom de
cette campagne) pour se livrer aux travaux d'herborisation. Les maisons
disponibles en logèrent autant qu'elles purent en contenir et le reste
habita sous des lentes abritées par les grands arbres de la petite lama-
serie. Tous les matins, après avoir récité les prières communes, bu le thé
beurré, el mangé de la farine d'orge, tous les étudiants en médecine de
la lamaserie retroussaient leursrobesel se dispersaient sur la montagne,
sous la conduite des lamas qui leur servaient de professeurs. Ils étaient
tous armés d'un b&ton ferré et d'une petite pioche, une bourse en cuir
remplie de farine était suspendue â leur ceinture, quelques-uus portaient
.sur le dos de grandes marmites, car la (acuité devait passer la journée
tout entière sur la montagne.
Aviiiit le coucher du soleil, les lacnas-médecins revenaient chargés
1. Hue, Voyage en Tarlara el au Thibet, t. Il, p. ISl.
'2, Cette lamaserie, située en plein désert, comptait deux mille lamat vivant
t^ii ruiniiiiiuauté, diviiiée en claues. Une de ckb classes était ce qu'il appelle
lu ftic'illé de médecine. Le I'. Hue visita ensuite une autre lamaBerie qui
LES UKRBBS DE L^ SAINT-JEAN 137
d'énormes fagots de branches, de racines el d'herbes de toutes espèces.
En les voyant descendre péniblement la montagne, appuyés sur leurs
bâtons ferréSy on les eût plutôt pris pour des braconniers que pour des
apprenlis médecins. Nous fûmes souvent obligés d'escorter ceux qui ar-
rivaient, spécialement chargés de plantes aromatiques ; car nos chameaux,
attirés par Todeur, se mettaient à leur suite et auraient brouté aans
scrupule ces simples précieux destinés au soulagement de Thumanité.
Le reste de la journée était employé à étendre sur des nattes tous ces
produits du règne végétal. La récolte des médecins dura huit jours
entiers. On en consaci*a cinq autres au triage et à la classification des
divers articles. Le quatorzième jour on en distribua une petite quantité
à chaque étudiant, la majeure partie demeurant la propriété de la fa-
rulté de médecine. Le quinzième jour fut un jour de fête. Il y eut un
grand festin composé de thé au lait, de farine d'orge, de petits gâteaux
fris au beurre et de quelques moutons bouillis. Ainsi se termina cette
expédition botanico-médicale. La faculté reprit galmentle chemin de la
grande lamaserie.
Les drogues recueillies à Tchogardan sont déposées à Ja pharmacie
générale de la lamaserie. Quand elles ont été complètement desséchées
a la chaleur d'un feu modéré, on les réduit en poudre ; puis on les
divise par petites doses qu'on enveloppe proprement dans du papier
rouge étiqueté en caractères thibétains*. Les pèlerins qui se rendent à la
lamaserie achètent ces remèdes à un prix exorbitant *. Les Tartares mon-
gols ne s'en retournent jamais' sans en emporter une bonne provisiont
car ils ont une confiance illimitée dans les herbes de la lamaserie de
Kounboum. Sur leurs montagnes et dans leurs prairies, ils trouveraien.
bien les mAmes plantes et les mêmes racines, mais quelle différence avec
celles qui naissent, croissent et mûrissent dans le pays de Ts(mg-Kaba,
la patrie du Bouddha vivant.
Les médecins thibétains sont einpiritiuos Ils assignent au corps hu-
main quatre cent quarante maladies, ni plus, ni moins. Les livres que les
lamas de Kounboum sont obligés d'étudier et d'apprtfndre par cœur trai-
tent de ces quatre cent quarante maladies, (^es livres sont un ramassis
d'aphorismes plus ou moins obscurs et d'une foule de recettes particu-
lières.
Quoique capables d'observations et tenant, en particulier, graud
compte de l'état des urines du malade ({u'ils examinent avec grand soin,
ils font entrer beaucoup de pratiques superstitieuses dans l'exercice de la
médecine. Cependant, malyré tout ce cfiarlatanisme qui étonne chez des
hummes qui ne manquiint pas d'instruction, il est certain qu'ils sont
1. Les caractères sacrés.
2. C'est un des principaux revenus de la lamaserie. Les prescriptions ma-
giques que le vulgaire ne saurait accomplir étaient évidemment faites pour
éloigDfr toute concurrence.
3. Ces pèlerins viennent quelquefois de très loin, de centaines de lieues,
à reite !aina»erie célèbre de Kounboum.
> Ui RELIGION DES GAULOIS
• . ■«M:9««vi.. as ^riuii nombre de recettes précieuses et il serait iémé-
.»- .- -Mia*-! me X -^:!eace nu rien à apprendre des lamas.
-.^iu .»?> lyrnuies semblables qui, des pays touraniens,
vut u?^i *arMt» la M^'Jie. patrie des mages, ont passé par
■t*v • rtitruiiuif i *>rphée d'un côté, des druides ou des com-
i^aa.uL'«.> LUiiio^nies de Tautre, chez les tribus établies en
• lu»; ii>uiie des exemples curieux et très instructifs
•vui ■•'•*ï*^ t^' eur charlatanisme.
.. :v uiiJ.^<^ivo!!jk iktQt une fondation bouddhiste, une réaction
•,ai -!* «^a^ ailes moins spiritualistes du chamanisme. Mais
5^ uini&x e> .iocleurs-lamas, n'ont point repoussé les vieilles
x^i-***^ > 'il* urtares. Us acceptent la doctrine qui veut que
,^*.,' îouiâio soit causée par la présence d'un diable, d'un
..r»^ ..l: iui tourmente la parlie malade. L'administration
j,v >^.;».»\cs qu'ils donnent en pilules et qui sont des spéci-
^^^.^a^ V. u^etU actifs sont destinés, suivant eux, à préparer
V ^î >i\>a Ju diable qu'il faut atteindre par d'autres procédés
>*^ s .>«t *ouls les formules.
^,x î- .i-.il le mon t médical, le lama ordonne des prières* conformes
vi vluM<* <1'*^^ ^^"^ déloger. Si le malade est riche, s'il est
it' -.LMuluviix Iroup^Mux, le lama déclare que le diable dont la
, i . vtlHv la maladie est un diable puissant et terrible. Comme
.,x ••.vnl t|u'uu grand tchugour voyage comme un petit dia-
., X x^n oxpulsiun, on doit lui préparer de beaux habits, un b^au
• is'llt* pair»' ib* bottes et surtout un jeune et vigoureux cbc-
X . i •..^t^ t^'"l ♦''■''^' '' '^^^ certain que le tchugour ne s'en ira pas...
..\cr ou'un rboval ne suffisf» pas, car parfois le diable est telle-
.1' /:i diirnitt'' (lu'il train»» à sa suite un grand nombre de servi-
:o vourlisans. Alors le nombre de chevaux que le lama exige
,4.;o i-<*l'* (Icpontl toujours de la richesse plus ou moins grande du
/ Htu* it assisté à des scènes do ce jjenre. Il en raconte
.^vUi-i J'iti rite, p. 93, une des plus singulières.
^.eiviniMiies, ces sorcelleries nous reportent cerlaine-
A»;unie nriirine à plus de trois mille ans avant notre ère.
, .|^»as-iu>ttî* donc de plus en plus de cette vérité que le
... ;.n/./., t. 1, p. loy.
LES UERBES DE LA SAINT-JEAN 139
monde est bien vieux, que nous sommes bien jeunes, nous
autres, hommes de TOuest, nés bien tard à la civilisation et
que dans la conslalation de nos vertus comme de nos faiblesses
sociales, de nos préjugés religieux, il faut toujours tenir grand
compte de ce que nous devons à rhéritage du passé, de ce qui
est en nous à litre A'aiavhme. Nous pouvons n'accepter ce
passé que sous bénéûce d'inventaire, nous ne pouvons ni en
nier Texistence, ni méconnaître de quel poids il pèse sur nous.
De ces faits nous devons tirer une leçon d'indulgence pour
les faibles, de tolérance pour les erreurs de bonne foi.
On parle beaucoup aujourd'hui de Tirresponsabilité en cri-
minalité. Beaucoup de ceux qui sont encore hantés des vieilles
superstitions doivent être mis au nombre des irresponsables.
LESWASTUU
A r«iHefl>l)le 4e» IraJîtiooa et «DiXTStîlîons irlaùves ao
«■Ile d-j fea et do soleil, ehez las nftalai*. m rallacbe un »i^e
solaire 'i'>ut la deslioée a été detplai bnllanles et qui muiiUr,
BÛeux -actym que les pnUiqaes dont aons avons déjà parl^,
la poift^anee des lurrirtmeesi qods voulons parler de la eroii
ou swaslika' dont nous poovoas suivre rbisloin*
ijgnv hiératiijHf on pnphylaetiijue du iv* siècle euvî-
roa aviint uiiirt* ère jusqu'à uoftjour». puisque, aujourd'hui,
il a conservé (oati- »a valeur dans l'Inde, leTbibolelIe Japoa,
tout en restant un des signes sacrés des cbrétiens.
Durant cette loag^ue période qui ne peut être évaluée à moins
de 3500 ans, le sœaslika ou croix gammée' se montre avec
une persistance de formes des plus remarquables, des plus si-
gnificalives, dans la majeure partie habitable du monde connu
des anciens.
Le lableau que nous mettons, sous vos yeux' renferme les
diverses variétés de ce signe sacré. Nous y avons joint un
certain nombre d'autres signes solaires dont nous aurons à
parier plus lard.
Sur les points les plus divers du monde connu des anciens,
en Asie Mineure, en Grèce et dans les îles helléniques, à
Chypre, à Rhodes, en Italie^ en Gaule, en Angleterre, en Ir-
1. Sn'aaiita e»l le nom qui lui «st <foDUé ilnns l'Iude.
3. Ain»! appt'lé parce qu'il semlile toruié de qui^lre gammate croisant.
3. Noire pi. Vil.
PI. VT.
^uyn%«^<J tVéxJiu ««««44«tt4i oM^cÂÀà «44^^-v«àilikKci/<4u»XvM« ruotiamuàS.
+ ^ ffi ïl ^ tfi
1§1
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^ * 4"
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Le Swastikn.
LE SWASTIKA OU CROIX GAMMÉE 141
Iande« dans la vallée du Danube, au Caucase^ en Scandina-
vie, dans rinde el jusqu'au Thibet et au Japon, nous retrou-
vons ce signe y jouant encore ou y ayant joué un rôle symbo-
lique important.
Le swastika, nous lui donnerons désormais son nom sans-
crit, pour plus de commodité, sans prétendre aucunement que
ce symbole soit d'origine indoue, n'a assurément pas eu par-
tout la même valeur, n'a pas joué partout le même rôle.
Comme il est advenu de la croix chrétienne, nous le retrou-
vons quelquefois avec le caractère de simple amuletle, ne re-
levant d'aucun culle particulier^ appartenant plutôt à l'arsenal
traditionnel des magiciens. Parfois même il descend au rang
de simple ornement, servant de motifs de broderie sur de
riches étoffes orientales*. Il y a deux ans, les fabriques de nos
grands magasins de nouveautés en avaient décoré de légères
colonnades dont quelques pièces ont dâ aller reporter au
loin, dans les pays d'origine, le souvenir matériel d'un culte
oublié : ce sont autant de survivances.
Chaque monument portant ce signe doit donc être étudié à
part, si Ton veut en déterminer la signilication. Les générali-
tés prématurées sont à éviter avec soin; il faut distinguer les
époques et les circonstances, c'est-à-dire le milieu d'où sortent
les monuments.
Depuis une vingtaine d'années ce signe a été Tobjet de
nombreux travaux, dont quelques-uns sont considérables et
émanent d'érudits particulièrement qualifiés. Un très grand
nombre de monuments et de faits les concernant ont été
recueillis et publiés. Beaucoup de conjectures ont été émi-
ses sur l'origine et la valeur première du symbole sans que le
problème semble définitivement résolu.
1. Je lis diQS le Journal asiatique, t. IV (1829), Description du Tuhet (sic)
traduit du chinois par le P. lîyacintho^ traductiou revue par Klaprotb, p. 245 :
« Les femmeâ et les filles des eavirons de Lha-Saa out ordinairement uq
petit boQoet de velours de laiuc roage ou vert pointu par le haut; des bot-
tines, des jupes d'étamine noire ou rouge ornées du 5i<7/ie/%/ et appelé dhoung-
pbo ». La dcscriptioQ est le 1791.
- -fZ- ;>»• DES GAULOIS
^1-: :. ' : 115 >s recommandaol, les publicalioQs
h:..»^:». L^rj^ploi et la signification dam fatUi-
- . • ■ i^ i*i7}imée^ avec un résumé en français,
•i—
I2«î
i».- -î*-
:. •*• -î^jn: occupés de la question de la croix
'ftjz- 1 w^fin^^. riîisé dans ce savant mémoire, lia
. :i> »?rî lutres. Il nous servira de guide.
''•*;-.?•- Tjîà. esq., On the meaning and origin of
.:u x'i^r'ii — mémoire publié dans le XLVllI'
•: .T t--i»ro%îV2 *W/a;m/ca, 1885, p. 292-326,
— 7n-.'ii! également original.
r- *-^. ri •:> wux Œuvrcs Capitales vous trouverez un
-^lir »r> iomons diverses émises presque jusqu'à ce
:u> ::»= 'c* c^ire publiéc à Bruxelles en i889 par M. le
... v-*.*e! la, professeur d'histoire des religions à
^ . .T i;-iJir?IIes, sous le titre de : La croix gammée
■,. IL-. :%ie ie symbolique comparée^ avec de nom-
- :^-L.-> m^^rcalées dans le texte^.
.^1. -.'?'/ ivins les meilleures conditions ce problème
::.:.le nous promet plus d'un enseignement,
. ,:> lisiez préalablement un article relatif au
.: .ee en 1888 par l'illustre commandeur do
>^ : . . . iieureux explorateur des catacombes * ;
/ .;> du Dictionnaire des antiquités c/iré-
• ■: M.utiirnv. édit. de 1877, p. 214.
^ , '.• .: .î; la Gaule, car, si le sivastika ny avait
. . •. À\ait été qu'un motif banal d'ornemerita-
s , ::^ii'\ par exemple, nous n'aurions pas à
■ : :;•■ H-Tjekors Anvendelse 07 Betydninf/ i Oltiden
> .: {c\U\
^ • '• ,^ oii 'z Io> Ani:lo-Snxous.
:• Il M'.'iiiiilr (l.ins Afl mif/ralion des symboles^ du
■ rrîîo?t Loroiix, 1891).
:;.>>j. .iaii;' lUdletin d'archt^ologie chrétienne, 1SS8,
LE SWÂ8TIKA OU CROIX GAMMÉE
143
Il est difficile de dater rapparllion du swastika en Gaule.
Ou peut affirmer, toutefois, qu'il y était déjà connu sous plu-
sieurâ formes (voir pi. VII les diverses modifications du signe)
dès le viii* sinon dès le x" siècle avant noire ère, puisque des
matrices de swastika, ainsi que des swastika imprimés sur
des fragments de vases d'argile ont été découverts dans la
couche archéologique de Tune des stations lacustres du lac
du Bourget (Savoie) *, appartenant au premier âge du fer ou
à la fin de l'âge du bronze '.
Fig. 6. — Matrices pour empreiutes de swHslika et de cercleâ
découverles daos les statious lacustres de la Savoie.
Des matrices et des débris de vases analogues portant les
mêmes signes découverts, les uns, dans les tourbières lacus-
tres de Laybach •, les autres, en Hongrie dans le cimetière
préhistorique de P/7m*, permettent de supposer que les supers-
titions relatives au swastika s*étendaicnt à toutes les tribus
celtiques des contrées des lacs avoisinant le Danube, qui, dans
1. Collection du duc de Ciiaulaes^au Musée de Chambéry, et Ernest Ctiaotre,
VàQt du bronze (2* partie), p. 195.
2. Voir La Gaule avant les Gaulois,
3. Mes carnets.
4. Mes carnets et Le catalogue de l'exposition préhistorique des Musées de
province et des collections particulières de la Hongrie^ par le D' Joseph Hain-
pel, 186, p 120, vitrine 2i, n»» 87, 88, 89, 91. — Nota. Le u» 102 représente
le signe de TS, l'un des signes solaires souvent associés au swastika.
\^2
LA RELIGION DKS
Je VOUS signale, Cil vous les rcc»
suivantes :
1" LuDwiG iMiiLLER, Leiiiploi -
quitv du siyne dit croix gamim'
Copenhague, 1877*.
Tous ceux qui se sont ocri
gammée ont largement puis,
servi de base à tous les auti
2*^ RoHKRT Philips Gheg,
the Fylfoi « and swasiika -
vol. (2« partie) de VArch,
2 planches. — Travail ('-
A défaut de ces deux
bon résumé des opinio'
jour dans une brochur*
comte Gobletd'Aîviel]
l'Université de Bruxi
OH swastika, étude » '
breuses figures inti •
Pour aborder Aw
important, dont V
il sera bon que v
traversées par le
^ine des hranchex de
'cs dont le paya des
môme sujet, pi
Rossi, le saviu
et enfin, l'ai
tiennes de
Parlons *
pas péncli
tion, cont
nous en
i i-^votion que les tribus
- :• ar ce signe hiératique
V.- ^) le volume que nous
. '^liomon Reinachs Vous v
^:— îe ceinture on feuilles de
•afc-*au repoussé, à coté d'au-
* :ius;>urs variétés du swastika
.ur- w ceinture «paraissent avoir
•sŒr !•? '."es tribus. Nous les retrou-
j- I rp*c de Haguenau* et dans les
^ .-^iis*?" (Doubs). Les tombes de
^^ifcjîwviq:. *n avaient déjà présenté de
,. r^a- irrûéologiques dressées par nos
,^«ale<tt:^l!Itheatiqu6s que le Musée pos-
* TJtf» ou des tribus sœurs s'étaient
j^,^ -.1 ies Pyrénées. Nous retrouvons
. - -r*i."".ements de TAin^du Doubs, du
. ».ivrs. dos Landes, des Hautes et
i iii. -riaronne*^.
ri-f» ces tribus pastorales, qui
■ i.jst primitivement campé dans les
.- . .'-lî'ruuîijuer avec le Rhône.
- . 'Mi. -^ •>* Tyroliens.
^i'
^ »
:i.
> :i!r»jMe à volets ii* 11 de la salli* VI
1. En •
115 p..
2. N
3. i:
4. «
p. 9-
.: - ■-. .■•.:■.?'.:?/. pi. XI. vi le meuble à volels
. : ^ ■ thèqn»^ «In Musée.
f-i !.: fMiéral Edgar Po Une r, salle M,
i
I
-V. ^ifî
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3 a -s
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.• S'>»
Asr.
T» J.r
N t
-^. SÎ.A
' ^s«
LK SWA3TIKA OU CROIX CAHMÉE 145
vallées qui avoisinent les sources du grand fleuve'. Pressées
par les iuvasions helvétiques', elles avaient lentement gagné
les Pyrénées où elles trouvaient des vallées et pâturages ana-
logues à ceux qu'elles avaient abandunués. Ce séjour de nos
pasteurs celles dans les Pyrénées succédant à leur premier
habitat dans les Alpes poumiit expliquer l'erreur d'Héro-
dote^ plaçant les sources de Vhter (le Danube) nu mont
Pyrëne : les deux stations s'étaient confondues, à la longue,
dans l'esprit des émigrants.
N'est-il pas remarquable que, dans ces mêmes vallées py-
rénéennes, nous retrouvions, longtemps
après' il est vrai, le swasiika dans toute
sa pureté, non plus sur des poteries d'u-
sage vulgaire ou sur des ceintures ou il
revêt surtout le caractère de signe pro-
phylactique, mais sur de petits cippes ou
autels anépigraphes, où il est manifeste-
ment un symbole divin •{tîg. 7). Nos autels
étant anépigraphes, nous ne pouvons dé-
terminer d'une manière certaine la divinité
à laquelle ils ont été élevés. Il n'est pas
douteux, toutefois, que ce soit une divinité
solaire, non seulement parce que, ainsi
que nous le verrons, la croix gammée ou
swasiika est un signe originairement so-
laire, mais parce que les cippes an swas-
iika se trouvent associés à un nombre
relativement considérable d'autels dédiés à un Apollon ou
un Hélioa sous le nom d'Abellio*. Julien Sacazo, dans ses
»ig T
Au le) aoépigraphe
pyrëDêCD aiec rouelle
et Bwsstika.
1. Voir Lti Ctltta dan» Ui vallées du lianube el du Pé, [i. 8.
i. L-î* llelvèïvx appartenaient à un autre groupe, le groupe kimritine.
3. Ilérod., liT. Il, 33: IV, i9,
* A l'époque gallo-romaine.
r<. Vi>Tr lei* moulages rie cee pellls autel» au Mu«ée, salle Je Mythologie,
H" ma, 18717-18121, 18122, 22177, 2:!n«.
b. 'A3é]lio( était, cbei les Crétoia, uue divinité assimilée au «oleil. 'A6ÉXia;
Crtttintlmi £ T,Xiot.
10
mi
I DKS GAULOIS
Im'ripliiiits ijr^ itnrifn- tliriif pi/rénrfiis, ne cnmpli* pas
iimins »!.■ Iiiiil ri|»|i«'s ilt'ilivs .111 ilit'ii Aliflliii «m AIm'Iio,
ABELIONNI DEO ' \H ^ ■ !'•' swnslikii ii'i'lail {Kiiirlaiil guis *'\-
rliisiv.-mi'lil résiTvé ail ilii-ii Suli-il, Niiiis ii* Iroiivoil* nii-<lf*-
«iiiilK iriiiif iii^rriplioil vittivi- il Jii]>iU>r l'I a MiniTM-, J<iri rt
■yKepfftsmi^^mt,-
;|i ^ ■ l'V:
NBEUONW'
! fORTISîVl?ICIf„
\t,<.',ii. • l.iM.-iulK-iiiut. .lu .\rn)M>l.->l>A;iil.ix.>ir .)ii.)i)iif
rii.i.. ,i. \ i-i]..; -(ir il .Ditr |i;i.» I>- <n .i«iik.t •'■>l *iirriii<iil*-
'Il îi'iii. I:j '-t rij.].. i.int i.i..l..li;.|ii.-iil l-iiill.-.i iiH.- Afl.--
iiiiv l.->ii.-f 1:. I ■ r.i:.;..it .In -L'ii- tw .■ i., >ti>iiv .).■ |.i liiii.i.Tr
.lihiii. . iiii'.' \l..il]i.. il .xi.t.iil. .-til J. >.x.:w,- .l:ni<. la
t.i...-. il- I...;...n-!.Mri- .livinil- l.i.- .!.- ;ii,i.. I-,- //,./„« .j,,, j .«.-
LE SWASTIKA OU CROIX GAMMÉE i-i7
encore un rôle dans les légendes du pays, « comme dieu solaire
et dieu musical » *. Ailleurs « Abellio était la divinité pyrénéenne ^
dont Faire d'adoration (qui est dans ces vallées la même que
celle du swaslika) avait le plus d'étendue ». 11 est bon de rappe-
ler que la divinité ou les divinités que les Romains identifiaient
avecleur Apollon étaient parmi les plus populaires en Gaule,
comme le prouve le nombre des épithètes celtiques accolées
auDom d*Apollon, épilhëtes qui, sans doute aucun, sont autant
de désignations de cultes locaux. Nous en connaissons dix* :
ApoUo Anextiomarus, Bormauus^ Bormo etBorvo, Cosmius,
Gobledulitavus, Grannus, Livius ou Livicus, Maponus, Wo-
gounus, Siannus^ Verotutus. Quelques-uns de ces cultes,
comme ceux de Borvo et de Grannus, se retrouvent dans plu-
sieurs localités très éloignées les unes des autres*.
Le nombre de ces petits autels, bien qu'ils aient attiré très
lardivement l'attention des archéologues, n'en est pas moins
déjà fort respectable et dépasse la centaine. Le Musée des An-
tiquités nationales ne possède malheureusement aucun origi-
nal. Il a dû se contenter de moulages, dont six sont exposés
dans la salle de xMythologie sous les n^" 1773, 187i7, 18721,
18722, 22177, 22178.
Les originaux de ces moulages appartiennent à la collection
du Musée de Toulouse qui, depuis que les moulages ont été
exécutés, s'est beaucoup enrichie. Voici ce que m'écrivait en
4873 le distingué conservateur du Musée de Toulouse, M. Ro-
schach :
Les monuments anépigraphcs du Musée lic Toulouse qui portent la
croix yammée ont été acquis depuis mon catalogue*, ce qui explique le
manque de renseignements dont vous vous plaignez. Malheureusement,
avant d'appartenir à M. Barry, de qui j*cn ai obtenu la cession, ils fai-
saient partie d'une collection privée, celle du colonel Dupuy, mort depuis
longtemps, qui avait négligé de noter les provenances. Il résulte, cepen-
dant, des renseignements oraux recueillis par M. Barry que les monu-
1. J. Sacazc, op. laud.
2. Relevé de nos note?.
3. Cf. Alfred Maury, Revue archéol.^ 2« série, I, 58.
4. C'est cette omission qui nous avait obligé de nous adresser directement
au conservateur.
.•,■•,_.
14H LA RKLit-.loN DKS n\|TLOIS
III -iil^ .iv.iifMil /-it^ il>''-otivt*rt'» sdit il.'iiM la T.ill»*e ili* Liirlmu^l, «nit iUn«
1.1 \.illi*i> ilitiioil, vmI <I-iii% i-i'llti iji* 1.1 \f*!i|i*, «>ii un mut lUii^ l«* nritnif
«!•• iii>iiit.i;£iif^ »'ii<'hfvi*ir****4 t|iii Hi'rp.ir»Mi( 1«*^ !^iHin'«M ifi* la (•.irumir <!•*
i-f||i*«% i|i* r.\i|i>ur. Li' <»iciii* <|tii Vi>uH iiiliTi*«xt» oi'i*ii|ii* MirltMii le %nt |p itf*
.iiil''N. !."% lUllfH lif.iui l«*!i plus fri'i|iifiil^ iLiii* i:i roiittri* Hniit «-fin
ti'Af'flf l't <li* Jupili'i'.
J <ip|iri*niK i|iif !•• ImI'Hi ir.\;:<i< a Titiimii. pir^ Saiiil-lt»*rtr.iiiil <lf-
<.'>i|||||i|i;;i'%. piisviii* uni* ||<»||||tf«MI^«* riillivtlull •l'.IUli'U pfiiVf 11 lllt «1«'^
iii<''iiii'% hiialitf's. IMii!«iiMiis ilr roi» aiih'i<i purlfiit la i-nm cainiii***'.
i\vs ii*ns(i::n«*nuMits élairiil |iarfaiu*ineiil exaiMs. c«)iniii«' cm
urî\ |iniiv.'iil douter, venant «i'iiii ari'liéolfi^'in* aiiAsi (|iialilii*
i|iii' M. lioM'Iiarli. .Nt>iis av«ius pu nous <*ii assurer ii«*|iiiis i/^
risft. Mais reltt* rolli'i'lioii privi'*!* n ««tait pas la !i«*iili* (|iii fii^tAt
dans lt> pays. Haiis uin* di* ims «*xriirsitms pyri*ti«'*eiiiii*H ihmjh
aviiii«i nuistaté riviNiciirr d'aiilrfs «-alniicls d*afiiaiciir!« nti
fi::iiraii*nt tii*H aiilrU ilii iiiriin» L'i'iin* :
1 ' A Tihiraii, rlii*/ M. Uiiriity, ainit'i; di*nli<«ti* pari^ifii.
2 A naL*mTi'ï»-di'-Ili:;orn», rlii*/ !•• paNt«*iir Kinssard, mr^
ri*H|ioiiiiaiil ii«* la SiM*ii*tt* d<'.s Aiilii|iiair«*?« tic Traii «•, i|iii l<*s
avait rfriioilliH liii-nii'iiii* a M»msrnê dans la valin* di* la
.'t* A Ila.'iit'ri's-ilf-l^ijrlniti. vhv/. M. Ii; II' lîmiriiaii.
i" litii*/ II* i'i*L'rrtli* J. >ai*a/.«*, à Saint (■aiiiiriis^.
r.iiiii'iiiiitis a rf\i<»ii*n«*i', dans la lîaiili* tiiêridioiiah*, an-
t< I h'iiri'iiifht a la «Miivi'i^htii ilt**» (•.iiiliii*i au cliri^liani^ini*.
•!•■ piaii«|iit*^ •«•• i.«tl.i> liant au «'uid* du sidnl rt du ffu ijiuil
iii>'» au't'N iiitiiiii«' ii'i^ pla{ii<-«» ili' i('Milui(*n ptiitrut l«*iiMi-
irnajt' Li'^ m'Uiuiiii-iit^ n'i-iirilii'» liaiis ifs i'vnMiéc^ n«* ^nut
pi-» 1rs "ki-ii^ i|iii iap|i«'iit'iil Ti'Xi'^lcni'r di* r«* i'uit«*. ITaulif^
ni'tiiuiiii'nl*» l'M'^ltMit Hiir !•••« ImimIn ilt* l.i Mi*diti*rrau«r«.
riaii^pi>ttiiii^-fiiiu^ <laii*« lf^ ltiiii(-|ii*% du Itin^ni*. auli«*udii :
/. I II*»' Ur PrriNsf pri><« Vriaux* Là. <«ui uni* i«<iplaiiad«* i|tit pa-
ru, a^'i.rcli' tint* ••iir''Mii«* ^ irri*i*. à la*jUi*lli* <iii |H*n<*trf par inie
liiii' h«'«' laiiN't'din^ !•• r'i- piiUi l«* p.i^^a.'t* d'tin Hi^ulliitiiiiiii* .a
. '.l II '- t • i I ji ri t il - > 't^ a mil •■ 'kir M*^ \ * J. \iCAif -lu M-i >'<
■I' ll»if • r • t ti- -I. 1 .. ■ . iii . I ' .111 \ ■ • • •( lriii>{i.ir|rr i|i-pui« l« mort *ir «^^
.î.-f.
J ''4:a -u i« H'fir l u •'! tliiiri 4 «'Ir 1 ir«i tif cri Cliiii' • • Itiriil.
LE S'n'ASTIKA OU CROIX CAMUSE
149
flocAf-/'ert«M), s'élevaient, aulrefois. deux statues, aujourd'hui
mutilées, devenues la propriété de M. J. Gilles' (Hg. 10). La pré-
sence de l'une d'elles était déjà signalée en 1824% sans que poi-
sonne, pendant près de soixante- dix ans, so soit donné la peine
de la mettre à l'abri. La découverte de la seconde (<87.'i), en-
m^^
fouie sous terre, ramena l'atlcnlion sur la première. M. Gilles
qui en a fait l'acquisition les décrit aimi * :
Les deux statues sont en calcaire coquillîcr d'un grain très nn et
blanc provenant des carrières aituèps entre Cnlesaane et Condoui, eom-
mone la pins rapprochée de Vélaui. t^s l'Utues sont assises sur leurs
jambes à la manière des divinités de l'f'pypte et de l'Inde. lîlles ont
dans cette position une hauteur de 0~,98, ce qui leur donnerait,
1. J. Cille*, Lti SalitTu ananl la tonqufte romainf.
S. Statùligut du déparlement des Bourhes-du-Hliûvr, t. Tt. p. S89. Lu àn~
criptioD de la »tatne que la Slatisliiive ilil pcrdiit ert loul i l&it errnnt'e.
3. Ce* Matoes ontélé cjdé«« depuis au Mu9i?e de Uarveiltc,
I.V)
L\ RFLir.ION DKS riAl'LOlS
i'*(;iri( ({«'ImmiI, tiiii> taillf ili* t^.Tr». Lp» {rU»% iiinii'iui'rit : iiiiiis il e<it f.i>-il*<
il>- ifi'iitiii.iili*' «|u*'. ^i •lli'H .iv.u«*nl 1*11 \vs ihi'Vi-iix Imi.''». il l'ii ri"»i«*riit
(!.■• l!.|i'«-"» «kiii !•■ ••m »•! siii ]•'•» i'|>.iti|i*<»; l'IIi*'» i|<-\.iii'iit iV"ii li {»'•{*• r-i"»*"»*,
!,■ iiHM- .•*>{ \'^ii'j, llii«'l l'I ari'itpli Klli'H •itii 1"<% hri'» ft !• <* j miti.* mi'» ,
I" lir.i<» ilt'Mï III' !iiii- «Il Jiv.iiiiji III li'i iif-iMi\«'''- «iir 1 1 • iii«h>-, t.iii ti*' 'lu"
!•■ Il] !<> j.iii'li'- ; 'M'- il iiiiiii ^'ii 1.1 p ii(i .iK' • :i ^uii** ifi- |<i ii-i»* '.
I.' m ••■^ll|lnl' *>•■ «■•III)»"*-- iriiiM* I iiii-;ii-' tilt'- iriliill'- .'I »'itti>|% • ir*
ifiiii |ii>tiil«k l'it r<>Mj<-, «^1 1 1 •'-•-. •■Il |ii<»l.iii«'«>i |>H,jii«ii|ir.i 1,1 l'i-ifihir* , t iii>l:«
i{ih' l-i p.'iiiit' iiil* i:'-tii<- fiii III iiit jii|M-. Imiili-i' il un»' iT'iii;:*' f*u liiiHi'!>-«
t'iiiilM* rii pliH i'-tiiitlN l't I t-t:iiliiT» I ••ii^i'iS <!•' |ii'lil<» r.iii<'hik'*'<» pt'irilot •!••
rii''-iii u!<'iii it il'-M->'Mil JiiMiu'.iti iiiiliiMi d' ^ I iiissi'H. l.;i |Mtiiriif> r%i
• •■iivi-rli' (l'un (■•■•t«ii il «ij)it'i|t.isi' ,( l.i tiiiMi|iii' (!•• jiit liiial «'«il ••rri'* il**
'/*•• ^M' « •( -if 'fu ut- iHit'f'i ^''utfil's ih rt'liff; rt* i|iii |i.ii,ilti iit iii«l:i|ii- r
.jiic .-••<» ^1 ii||i| m ••<» i|,iii<i IOii.'imI «'Liii'iit fiiti"» iiti ii-|hmih«i'' <iiit !•■ (• r
• II! !•■ JifitiiZ''.
>■-,
;_5«-.».^... ..««.. 1 >'._ 1 i1m<>\ ri«»v K«(.i' ..«.'«. 1^)
II.' Il
• ',i' iiiif M. J. <i;II«'< apjx'IIi" il»"* i/ri'i If iir\ f{ ili's i|iia<lrillii;>'*
xiiii mil- ili-s |i|ii« aii>'M'iiiif> fi)riii''s tli> sMa«lik-i. M. (iiil>-»
• iii!i!i>' >•.' ili'iii>-iii lin .111 il>-^Hi)ii^ i|i> i-fs si;:iii>N vont kii^im-iiiIu»
lif. 'r-.ir .1 lir i>i>')i>"< •'imU'o i:i|i[i<'!.iiil l'i iTnis ijHi' |iiirt.ii>-iit
Mil 1 1 I' iiti Ml" 11--» iiii« '1' \»«\ I !'• «l'-H i\' ri \' *ii'rli-s a\aitl J.-l".
fl i|iii II l's^ |i:i« r.ki>- -wr !•■« i'\ litnlrtin |i:kli\ liiiiii-ii<t li:/. 1 1 •'! 12 .
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■ • ...Il i^**
LE SWASTIRA OU CROIX GAHUÉE 151
La grande importance historique de ces statues n'échap-
jwra à personne ; sans doute elles ne rcmonlcnt pas à une
haute anliqiii lé; leur érection peut dater d'une époque voisine
de la conquête de la Narbonnaîse par les Romains ; mais elles
ont été trouvées sur un terrain où M. Gilles dit avoir cons*
lité !a présence de nombreux débris de poteries celtiques,
comme sur l'oppidum d'Entremonts près d'Aix. Ce lieu de-
wîl êlre nn lieu depuis longtemps consacré, les slatues s'être
substituées à un culte plus ancien. 11 pourrait y avoir là de
nouvelles recherches à faire.
Ceque nous avons apptAéV attitude bouddhique' pvè[a éga-
lement à de graves rétlexions. 11 ne s'agit pas de relever la
fliësc d'une prédication du bouddhisme de Çakta-Mouni en
K>^ m^^
^
- ^ <^t=g^
«c.-kiigno.ieUrrt,i,,
Fig. 12.
Gaule à une époque antérieure au clirislianisme ; mais, sans
aller si loin, ne peut-on pas supposer une infiltration jusqu'en
Gaule, quelque route que ces pratiques aient suivie, de cer-
tains éléments des cultes qui, dans i'inde, donnèrent naissance
au bouddiiisme du réformateur royal Piyadasi>. Nous pour-
rions être, encore ici, en présence d'influences septentrionales,
ouralo-altaïques — continuation des influences touraniennes
sur lesquelles nous avons longuement insisté. — Ce point de
152 LA RF.MCION l>Fft r.AI'LOIS
viio. qui parail an {trcmirr aborri Iiirn lianlî vi proM|uo 11*111»*-
rnirr. la Miilr tli» nos loçon* proiivrrn, j«' r«»»pên', 4|iril **aji-
|)uit> Hiir lit* forli's vraisriiililanrfs.
|)(* (|U(*l(|ii«* côti* i|iii* le syiiiliolo salaire du ft\va<»tika ait rii-
apporlr sur nos riMt*H niériilioiialrs. il os\ (*i*rtain qu'il y a i*t«'
rol>j«*t li'un ruili*. Le s:iiir.liiair«* nu ont Mv inm\'vv> li*<« slatuf h
II» |»pouvr. l'ii .siTcimi moiiiiiiiriil, la piiTH» de /inftmn'r*
pi. I\ , Wwu qu'an«'*piL'raphf, est p<'iit-Atn* plii« rloquoiit i*n-
nin* i|iii' les stattirs lie V«'*laiix. i*e fra&rment lie piern*. dnnl !•-
m«»ula;:«* est (i/*po«é au Mum*i' lii* Saiiil-iierniain, s:ill«* (i<* M\ -
lholo::ii* salir \\l , sous le 11* .'<*îi.'i2. et qui parait ^Ir»* !»■ ri**tt*
d'un*' fiîrrrr drhniit, porte très distinrtement et assfz pruTtii-
déuient L'iavë sur sa fare antérieure un superbe sw.istik.i du
tvpi* If |iliiH pur arr'unpaf^né ilu rtTrie (*onreiitrii]ue . iiif*ri
nifinu polir être un symlmli» sulairt*. Au-«lesMius si* vnit un
animal fantaHtii|ui*, la trl«* rf*rnurbée «>n arrière, iliins un** at-
titmlf i|ui rappelle ei*llf* d** etTlain*» animaux dfs laM»MU\
niaL'ii|Ui-s d** Miin^'fdi«>.
i.*'^ faits M* iflianl a ufi«* sérir «l'auln's ne liuivent pas p:i«.
srr iiiapt-niiH
Si I.i lia II il* mériili>>nalf parait èir«' l.i région il«- la tiaulf
Mil II* s\\a<«iika fut pliiN spiM'iaii'nii'Ut vi\ linniiiMir, «'11*' «'«^t li*in
d «'*tr«> I.I sfiiji* llaiiH |i> riMitri* «'I i'oui*s!, niMjs {•• r«'lriiii\iiii«
rninmi' •'iiilili'iu*' mh d** ln-atix sialrri's ifor «l(* la srrir liiti'
ariipifiiaiiii'. d-iiit la fr.ipp** parait ri*ui<in|i*r a la tin ilu i\' mi
au i-<*iiini«ii«-«nii-iit du m' -i*'rli> .i\.-irit mitre rn** Le ««wa-kliki
nu li'îia-^K»-!»*. i'-iTiinif l'appellf lliirluT, s'y innntri' Siius ili-
vi-rsis fiirini's ^ur il»"» ini*daiil»»s ■ a irir i|i* Itrlfiiiis, r.Vpoil.ifi
iranJoi-^ L<'^ cIp-mmix iIii dhii t tml».int sur la ninpii' \ s int.
paif'il^. tll■*••»••^ rn If Ifilnki'lr
\ II..' . » , . r ■ •! ■■ ■. M, !•' : I |>r >;iri' t '.*■ M snin^ifr. r.irmp ti'irjl îr
-■ \ .r K II I î. r / ■• .'..'m l II. I>.\ fj 1 l. I«. !'.. !• IT. I'-. •• •
\ • j.'.'i • .•;•■■ ••!.■ iji '•!- .| |..7# I A (r.iii •!#• f»inniii|.^i, par>*«' I :'
f ■• .'l - ••li^ il!i' Il <J • ■ • * (I . . t • ti rtiii 1)1 |i.i.||| ilraliiit-rt 4 «]r ■ ■ i-|. h . -
«• ■ -lli !!•' f .'•il
Pierre de Boberuier,
.r«i
!
■1
1
-1
!
^♦V. *..» »i.^»'
TU 01 S • «ln:**' '*•*'
l
n raetLent ea pré-
ks (lire d'une des
§B doute pas qu'à la
fy, comnio nous. Que
ijôre crédit pour quel-
signes figurés sur les
ichapper'. Nous avons
,s sui notre planche VII,
■on, la foudre.
ts de mitre symbole, d'épo-
,nme nos autels pyrénéens.
i chanoine Stianb, de Stras-
147 des Jahrèiicher des Ve~
Blmnlande :
Straahourfi,
lombes une belle urne en verre, un
éLait visible dans la loiiibe n" 8ti.
e de pbatoïraptiie
t \ei slgaei auxquels il lù-
la bibliothèque du Mu«ée.
ir4
LA RRLIGION I>iC<l l.AVUMS
LoMqin* jr pu< rii'v ivniln-. j- r>s*niiiiu« iinii [>hii)ii'' il" miifn' n-pliri- iiiii
iWu\ <vUvH\iU-> if-ml l'iiiK- [hkIi- itiK- ili^i'liir»!'" i-t ■■ n-lPiiii |<.ir r<>t>>l i<
txiii >in>- fi.ir(i- •<-• I . I<.|I.' .|.ii II r.-.-->uM.i>i. J-rin|i-ii.ii \.t |.1.i>|>i.', . i I ■
vii)mi<> :i DM n-'ll<<t.ij<' uiitiitln-iu .1 l.i -ml- il'i |ii-l i-anir un (^ih ;■'.''
m- i>-n I lii:. I ■ ilII-iii. ni m ir |it<- .t>i tiiili-ii .1.- U i.l.i.in-. J.' i|..i» n -u-r
<|ii'.iu[iiuiiii(rr iili-iiit J- ii>if.iii>.-<' ',\iiiif 1111- '\-\ l<iMii"s.lf I.i >r-jii li«i-
miili'^ ilxnl s." M-rt iii-Mi l.% ■ lir<-ii'-ii- a ['■■[■■■■iii- iU-% ii-c»-^. m * ■ 1 rt mt
k» riiU<'i<i»lH>it •■ITi*-iil ]i|ii-> 11(111 •-ti'itipli-, iii'tiN 1>- milieu A'm (tu 1
t'u 11. fiiiiieti-f .1- -Irt'lMiiiri!. pl*-|iir «• I.
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(,.■ . .flr..l. . I,. '-Il :.■ . !, 1'. t.. ■«■Ti .il!.. ■ •■ ■.»■ .-Tlt ili'l>' -m tu Tf (.
(iM ■••, viTiiï. :• 1
I-;. .. 1 ■. .; I l i iij . III' I: .;» ■ ■;« li^ t'.' i ■ ■■l- •! Un.- •fW .-[.Iiut I
■.t..,i..M..l...-.|..
■■ |..-i-
,. ,|. .
Nîisium
n" 20827
Mil XVII, \i-
1»;
LA HKLICIOM t>FS r.Al'IltJII
de l'Inwnlairf) cl pliisifim filMilo* i)i> hrnn/i> HfTerliiat In
lllrllll> foniif 1X1;;. 17 .
Kiiliti ilaiiK l'otii-si, en Vt;ti<ltVi>, In rollci-tion tli< Itftijnniiii
Filliiti', idijoiinl liiii «lis]>t'riii'T, finiti-iiail, (■nriiiiic ikhi^ I'ajx
jirriiil mil- li-llii- iiiêilid- ilii 10 niii>iiri> IK7!) : " un rj-rut'i '/*■'■•
rruij i/umni'''- nii.-iln^iif aux ^j--iittu lirt l'i/rrnrr-i i-l unt- li>ilf
en rristnl * iu.ii'>[U('*c ••» iIoshiudi «tii iii^in>> iii(»iiivr.-inini<- '. ■■
l'iii-irisrri]ilii>iiil<*-cnuviTt<-.i l\ranfH'. iWU' moiaifi/tif iln f'hal,
[inrlf tyalrnirnl lu niriin- >\^in' friirironii» '.
II..- !■>. M",.]. ,1, ,-ci,iiir.,i r-iiiik-Mii»-
\.t'- niir:;<>[iil-"> d l-» (''rniii-", i]ii.-in<l iU •'Plri-ri-nl en lîtitli-
nu m' nu t%' -il' '•■. ■'••TiTi.'ti-Kaii'til In \iili-ur |irii|ili\ Lii'liipF<> ilii
itM.i'iik.'i !.•' -wiiM- ■»■ ^■•it "iir uri>- ]>l'i-)U'- ili' i'i-ii)lur<in il*--
roiivi'ii-- ll■lCl^ I*'- <lr'i.':t::<'- •In ll'Milt<i'. \.f •<v,\-^ù\i\ \ f^i
\itsi\f «iir l:i-r<>ui<i- i|','iiiiui.iii\ f;iiila'>li'iur<.. Le |t' \.. Liii-
1
1 .|.-
r.|..-|. f,'.r..|.,'.
Wr,,. |.,rW,i
idlogucs rele-
•arbare, prove-
iormcs (radition-
Idtu de quelques
ou symbole appelé
roTiDijieiiu».
par Icsbraliiiiuiies, lesJHÎnas
des Gaulois, qui Tout adoplé
il ées comme sv^nn biératique,
Lés, ou simplemuiil prophylac-
iFla magique, du vin» ou x' siècle
siècle après J.-C, époque où il
lignes de la crois rvcoimus par
'08 le retrouvons, à côté des autres
ei-ei- IlFiilnïsclien Voi-zeil, t.
«»ec le «waHtik.1, ll.-ft X, Tuf. VII. el.:,
irél dt la liuule, l. I, [il. \, ii» 'M. L'iui-
lêe Saiut-l>iurrc à Lyiu nf.1 ddtù^ : :iia de
61.)
ITiS IJ^ RKLIGION HKS GAI'LUIS
si^Mios (ic la croix, sur <ioi( mnnnai«*ft mérovin{;ionnos*. Mon
ronfri'ri* ri 11111! M. Héron de Vill<*f«)Nse mo signait* il<*ns
lainp(*s rliréti4*nn<-!t <lu Miisi'i* <I<* Lyon man]né<>s île la croix
ganiniét* et remontant vraisrnililahlenirnt a la inrnir périodi*
qui* nu» monnaies.
Si la valeur hwratit/ut* du ^wastlkn sur les monuments
païens ne vnus était ]»as encore sufiisamment démonlrét*.
ouvre/ le Lfi/wlfinum Sf'/tirntriutifi!/' aux pp. IHl. n' .*IGi»;
2H1, n' TiW»; 2K7, n- .'îM.'l : vous y trouverez la représentatiiin
d*autels élrvés par des lè;:ionn:iires ou des aiixiliairt*s .1 Ju-
piter, à MiutTVr ou â di's L'éni«*s, sur le fronton des«|iii>l<( sont
f:ra\ês, accostant d'autres si^Mies solaires, des sw.isiik.i du plijii
heaii type.
Nous ronsidérons ilon* le fait comme artpiis : li* ruil*' du
sol«'iI et ilu fiMi a fait parti** ii«'S snpersliiiniis i|f n )s p»*r«*s,
non seuli'Uient dans ilrs ronlrê*>s ou parai-^stMil a\iûr dumini*
1rs iliiiiiles, mai> dan-* iI<*h rontrées ipii ut* seuildi*nt pis avior
Kulii ji'ur intlui'Ui't*. lit m.iinli*uanl. quelli* e^l roriirim* du
Awaslika? «|ui*lli's oui et** Sfs |H*ré:/rinatioiis? i|u«'ile a ê'.è sa
valiMir prrmii'n*.' <limm«'Ul r.\pli|Ui'f ■'«' Iriouiplie d'un mZ-nii*
.s\mii>i|i*, a tr.ivi*r^ ies nifi'li^H, a\aiil p nir rourouui*m<'iil «un
ad <p:i'iu p.ir une rfli^io[i iiui si>iii!i!i> lui ^Mr.iiilir. .1 j.«UMi<«.
la ilurer .'
r/i'sl re i]Ui' U'tiiH e^^aier■ln^ iTrluciilfr dan«t nnlre pm-
cliaiut* Ifi'-Mi.
I er- 1, '-.M /■»■;•''' •'♦■ ' ■ « ' • -"i- • '■» '■ f !■■ ,i''i 1^» «/' /i /il'./. fi>i/i-p-i>i,> I j.
/.«■ir. •/..■.' /...*>. ..■ Ml. I» JJ Mil. ?• I >. là •■! 1. . \1\ II* J. . \\\\|,
11' ■"
ï' •■ • V •.. »/ . . « ■ L I. I I
■.■"»■
X
Xir LEÇON
LE SWASTIKA (suite)
Les superstitions relatives aux herbes et au& feux de la
Saint-Jean, le rôle hiératique et prophylactique joué en Gaule
par le swastika nous ont révélé l'existence du culte du soleil
et du feu chez nos populations primitives.
Vous avez pu suivre les pratiques des feux de la Saint-Jean,
cesl-à-dire du feu solsticial, du ix^ siècle avant notre ère
jusqu'à nos jours. Une série de monuments vous a montré que
le symbole du swastika n'était pas moins ancien.
J*ai dit que les chrétiens l'avaient, pour ainsi dire, recueilli
oe la main des païens, pour en faire un de leurs symboles, té-
moignant ainsi de la grande valeur mystique do ce signe. Nous
ne saurions nous en étonner. Les symboles sont un vieux lan-
gàge transmissible comme les autres langages. Chaque reli-
gion peut s'en emparer en les appliquant à ses croyances par-
ticulières*. Je crois, toutefois, nécessaire, pour qu'il n'y ait
aucun malentendu sur ce point, de vous en apporter les
preuves. Cet exemple de survivance est trop précieux au
point de vue de l'histoire des religions pour que nous ne
nous y arrêtions pas.
J'ouvre le Dictionnaire de Tabbé Martigny, à l'article Croix.
J'y lis :
On verra à Tarticle Monogramme du Christ par combien de phases le
1. De ce que les mots spes, carilas, fides sont des expressions pré-chréliennes,
en conclura-t-oo que les trois vcrlus théologales, la foif Vespérance et la
charilé, soot un emprunt des chréUeus au paganisme ?
1<i<» LA nKUr.lON hKS (iAirtUIS
Mf:iii' lit» If'i iTni\ |i.is«>ii avant ti*' pourrir m' munlrrr ouirrfriii#nf. Kl!»"
if\iHil il'aliiiKl «li's fur III»'!» pi II ?i t»ii iiiuids «li^Mniult*!»'. |..i rmit ililr
(/'imr/i'r *-4— I f^l pl<>l>;ilili'ii|i-iil une iii'!i |i)uk illll-1*•Ill|l'^. Kllf m» i «iiiipn^i* ,|r
<|il.il|i' 7'iriiriM • iMiM-s Sui^.iiil riilii^^tif rlirviilirr il** Hii<»m, i •■ lu- ■'•ml
i|ir.iii \' ^ii-i II- sfii|i*rii*-iil i|ii<' 1-1 I r<<ii |iiii{iii*iiieiil ilitf iiiriiniiiii .1 il'i iir
il'nn ii«ia::>- h.ilutiit*l.
Sans rln* livs fr«*i|iii*iit(* dans Ifs ralaciMnhfs, la tnns
tjtimnu*r s\ rrnroiiln*, t*ii riïel. avant lont antn* Hyinhul** «ii>
im^nH* nahiri*. main «*l|r m* ilisparait |tas aviT It* li>ii)|)s: l'Ili»
A'associt* aux anlrrs si;:iii*s. ijuaiiii riMix-ri a[>(»araism>ni,
tantôt a la iniix limih* .surnimiliM* \\\\ /-/«'«.p.*, tanhM a larruix
a i]iialr<* hranrlii's i'*L'ali*s : , lantiM an chrisnit* mi iiiimhi-
irraniinr coti^tiUitiniiMi :|:. La plarc ilt* rt*^ rinix ::aiiiiii«*i*4,
si'iili's 011 ai'i'o^li'i'*» «lifN atiU'fH ^iull«'S, <*^t |»ri*si|ui* liH]jiMir> la
nirnu* dans l«'s ratarunilif^. Klic e^l insrrilt* «mi trtt* nu a la
lin il«'M inMTii»tMii-« riifii*iaii«*N \ r\ cfA insiTi{itionN snnt nnin-
lirfusi*s.
Kn ilrhnrs lifs iiiM'i-i{itiiin** fiiii«'*rtiiri*s ]il. X , la rri»ii
^M.iiiiitM* tiLMir*' sur lroi> pfinturrs ni\>ii>|iii'!( <Ii*h (*ala«*iiiiilM*4,
dont di'ux In-N ani'ii'iineiiii*iit ^<>nnu«'^ «mu «'t«'* liii*ii Mtii\riit
rt*|iriHluiti**«. I^«' triM**ii*fiii'. ilfrniivi'i (•' t* n ihi'J siMil«*ni«*nl par !••
runiniaiiiii'ur d«* li<isNi, :i>* sf trnuxt* |ia!t ilans if« anrifnn le-
(iiimN. r.i'<« pfiiili]M<« Miiil :
!" L«' Ih'njritts f»,yst,r pi. XI il'»nl la tunii|ut* ••^l «irii Ir
liiiis sti'ti^'ihi. 1 un |i!i-^ ili* l'i'pault*. l'i'iulrt* au lias d** la jii|m*.
.\u-di'^*>iiii*« il'* l.i hi' 11*' *«iiiit ri>jiii"«*'nii's ii«*ii\ ]M'i«iiinfi4i'f^
iloiit l'iih. I** l'.liii'^l. a la trtf MiriiiMiiliT ilu nii»ni»jraiiiiiii*
r >iiHiafitiiiii'ii ; l'aiiln*. nu n«*<i|tli\ tt*, |»iiilr la croix a liraniiu**»
•'j<iIl"« |i'-inti'<« >ur li* fr>ui(.
1 Nii-iri • r -^ -ria '-f |:> •-i;>: '-itinu, \^.*\^ •] i> palriiiiii*-** par iiii ««vtiil i.lu»-
lr> . fiiiii tii :• il !• li ■■•!. l ' i'> a f I '. • r r •ii*-*- l.'uIitM* M^rruii^ Aurtit «M
I. • !• •! I • •! Il . ■ • f ut I f it III ;•: i!i..l • ..i, t<.>i rrr •! . il rili4it iliatitl. li^T
. l. Il fc'î
); .. 1- lli ' M « •/■ ( I >'-rf'-'ii i/i l'irifi •-•i'/i*r Rutila, t*.*^,
l. Il j. I : r :■ \ : l\. ;; \\i \\\\ \\\\\ l \. pi WW .
Il • /. • . -f .ir li r, t I. ;... \, \\\ll. XWIII. \\\l\ Il
...r -i.rj i M. ,. wwii-wwiii. L\n. L\ni.
PI. IX.
DOMITIA.IVLIANETI FIUE IN PAGE
OyE BIXIT. ANNlf^III. MEAr- X- ORAf
XEX. NOTlf DEPVNTA Ef T IDVS
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lU/TIKU/ lOTIKH
BXVIRÇINIO TVO BEN j
EMECOVIXSISTI LIB RNMC
OMVCA INNOCENTiSSI
MA CERVONIA (H SILVANA
REFRIGERA CVM SPIRITA
SANCTA DEP KAL APR TIBERI
ANO 11 ET DIONI COSS
In^cripliouâ fauéraires des* catacombes.
n'aiir«»s ndiletU, Pcrrel rt Relier.
D'iprta Boldatli.
r
LE SWASTIKA {suîle) 161
2* Le Bon Pasteur, Pastor^ ayant à ses pieds une de ses bre-
bis qui lève la tête vers lui comme pour l'implorer. Deux
sioastika sont peints ou brodés au bas de la tunique du
Pastor (pi. XII, no 1).
Ici se place un rapprochement curieux; sur un vase publié
parMillingen, reproduit dans le grand Dictionnaire des Anti-
quités grecques et romaines, de MM. Daremberg et Saglio*,
se voit une scène représenlant un éphèbe agaçant un chien
avec une lortue qu'il tient suspendue à unt fil au-dessus de la
tête de Tanimal. Cet éphèbe, probablement le serviteur de
quelque temple*, porte une riche tunique constellée de trois
swâstika, comme celle du fossor, accostés de cercles centrés,
symboles solaires (pi. XII, n**3).
Ce rapprochement pourrait suggérer l'idée que ce signe
est un simple ornement, un ornement banal, sans significa-
tion mystique. La troisième peinture des catacombes*, qui est
celle de Tange Gabriel au moment où Tobie lui présente le
poisson mystique (fig. 2), repousse celte hypothèse, d'ailleurs
peu vraisemblable par elle-même. La tunique blanche de
rang[e,comme celle du fossor, comme celle d\i pastor^ est ornée
de la croix gammée (pi. XI et XII).
La démonstration est faite. La, croix gammée dans les ca-
tacombes a la même valeur ?m/sêique que les autres signes
cruciformes auxquels elle fut de très bonne heure associée et
qui, eux-mêmes d'ailleurs, sont en tant que signes des survi-
vmces\ La croix à quatre branches égales que porte le pape
sur la poitrine est la même que celle qui se voit sur la poitrine
du roi assyrien Samsi-voul qui* régnait 835 ans avant J.-C.
(p. loO, fig. 10).
L'association de la croix gammée avec le chrisme est encore
plus remarquable sur le célèbre sarcophage de saint Ambroise
servant aujourd'hui de soubassement à la chaire de Téglise de
1. T. I, p. 69.", n^. 83i.
2. Beaucoup de temples nourrissaient des anim.iux sacrés.
3. Perret, op. laud.^ t. IIF, pi. XXXV: Roller, op. laud.^ t. FI, pi. LV.
4. Nous donnons, pi. XUF, quelqa*is-uns des signes cruciformes communs
à de* uioiui'iientH païen? et k des munumen's ohrétiMis.
11
162 I.A lieLtGlUN DES GAULOIS
même nom à Milan, dont ce- saint est le patron. Au-dessous
du fronton, orné du ciiriame accosté de l'a cl u el des colom-
bes, se développe une magnifique frise composée d'éléganles
croix gammées, séparées les unes des autres par des rosaces
ou cercles rentrés'.
La confusion d'anciens signes païens associés à des signes
chrétiens sur des monuments funéraires, n'oxiste pas seule-
ment à Itome et en Gaule. Nous constatons le m^me fait en
Irlanili^ : des sLëles sépulcrales ornées de caractères oghami-
qucs* parlent la figure du sictssdka, sous toutes ses formes,
auxquelles on trouve associé le dessin d'une pointe de Hèche ou
de javelot représentant le carreau de Tlior', le IrikéCron et le
disque solaire, tandis qu'à côté on sur la face opposée sont
gravées les dilTérenles varîélés de la croix. Le monogramme
coiistanlinien seul, le clirismc ne s'y rcnconlrc pas. II semble
que ce signe ne pénétra que lard en Irlande. Il est à remar-
quer que sur quelques-unes de ces stèles, tandis qu'une des
faces, la face antérieure, es! exclusivement consacrée aux si-
gnes plus particulièrement chrétiens, sur la face opposée, la
face postérieure, le swasfiha s'étale isolé, comme si le clergé
irlandais avail voulu ménager ainsi les superstitions de popu-
lations nouvellement converties ',
Il esl donc prouvé que en Gaule, à Rome, en Angleterre, en
Irlande, la croix gammée, c'est-à-dire le siaasti/ca, est bien un
signe mystique que les chrétiens ont emprunté au paganisme,
à une époque non encore exactement déterminée, mais qu'il
faut faire remonter, au minimum, à la fin du ni" siècle de
notre ère; ce signe est chez les chrétiens une survivance.
Or ne sont susceptibles de ces survivances prolongées, ohs-
linées, indestructibles, que les symboles dans lesquels a été
déposée, il l'origine, une puissance de vie latente assez éncrgi-
I. i:i. ['. Giiispppe AlleBrJuia, Spieyaiiont e re/ltasioni sopra alciini sacri
miiiiitin'itli aiitichi tli Milnnn, p. hj. — Li! uioulsge de la rriae est au Mu*éc,
■.-.iWr XWI. A ■•uri.Miiicle^oriiaitiIdMu'iue la balustrade du temple d'Atbèué.
•. CiiMcliTus sacrés de l'Irlande païenne.
r
/-^■::n.
/
« •
. 1 •
stèle* irlandatseï des premiers lemp; du cbrisUaDitme irlaudais
(VI' ou ïii' (iêcle).
THE NEW YORK
PUBLIC UBRARY,
LE SWASTIKA {suUe) 163
que pour èlre incessamment susceptible de rajeunissement. Il
faut, en un mot, que le symbole ait eu à son aurore une valeur
mystique, telle qu'elle ait pénétré profondément les âmes des
populations auxquelles il était présenté comme le résumé, le
signe visible d'un dogme, d'une croyance. Le swastika a joué
ce rôle. Cette énergie cachée qu'il contient provient de ce qu'il
a élé longtemps, très longtemps, le symbole universellement
respecté d'abord en Orient, puis en Occident, de la divinité
donlle culte est peut-être le plus ancien, et a été le plus popu-
lairerla lumière solaire. C'est ce que nous avons à démontrer.
Que ce symbole soit très ancien, on pourrait dire préhisto-
rique, les centaines de disques en terre cuite découverts
par Schliemann à Hissarlik' dans les ruines de la ville que
1 intrépide explorateur identifie avec la Troie homérique le
démontrent suffisamment.
^ous n'avons point à discuter ici la question homérique.
Klle est très bien résumée dans Y Histoire de tari de AIM. Per-
rolet Chipiez*. Nous devons en retenir seulement que nos fu-
saïoles (c'est ainsi qu'on les appelle) sortent de décombres
Auxquels il est impossible d'attribuer une date inférieure au
^ïv* siècle avant notre ère et qui peuvent très bien remonter
jusqu'au xx*, sinon plus haut encore.
Le XIV» siècle serait déjà une belle antiquité; or, non seulo-
nienlces/i/5tf?o/e5 sont couvertes de swastika, mais sont asso-
ctees à d'autres signes auxquels tous les archéologues recon-
naissent un caractère solaire. Los swastika sur plusieurs de ces
disques sont même disposés de manière à donner le sentiment
^un mouvement giratoire, sentiment que réveillent en nous
"D grand nombre d'autres monuments de la même série.
Ce n'est pas d'ailleurs seulement à /lissar/ik que Schliemann
î^ exhumé des croix gammées" associées mùme alors déjà à la
Cï'ou ordinaire et au triskèlc*, mais à Mycènes sur un certain
*• PI. XVF.
2. T. VI, p. 134 et Fuiv.
^ Perrol et Chipiez, op. laud., t. VI, p. 306 et suiv.
^' U triékèle est uu ëigne solaire.
Hii LA RKUr.iuN urs r.AULOlS
tioinlin* d** [t/fif/itvs ti or, rt*ciieilli«*H iiiin:'i les toiiihos royal**» «l«*
la rih* il«*H Atriili*!^ '. (Jiie ros tombes soient ou non celles <iu
nii fifs rois et «le sa famillis elles appartiennt*nt inroiiti-s-
tahlemeiit à cette belle rivilisatioii éi;éenne« on tjit ni«'^nii*
volontiers mycénienne ', (|ui préréda la con(|u/^t«* «lorienn**
(In xn« siècle. Notre point de départ est donc ici encore très
n*cnlé.
A partir de cette date nous suivons le swa^tika, dt* plus m
plus 4|ualifié comme si^ne biérati(|ue, ou propliyUcliqu**,
dans tout le bassin de la mer K^ée avi*c prolongement Ju*^-
4|u*«>n Italie*.
Prt*mii*ri*menl à Clu/prr^ cette pi»rle de la Méililerranée
t|u«* nous avons pii<si*dée un jour i*t où nous avonn lain^é ««(lus
la forme d'édiiicis reli;:ieu\ la trai'e inoubliable di* iiulr»*
pa*»<aL'(' et de nolr«* dominalimi. r.|i\pn* est une d>s !!••*» Ii*s
jdus ricbeH i*n ««.'uirtuaires anciens. |)i* Immiih* beure l'U r.ip-
plirt avt»r l'KL'^vple, rAsii* Mineure el même I.Vsii» r«*u trab*.
elle a donné a*«ib* a liuiles les divinités du viiMix mondi*. Vn
vrand niunlm* d«**saii«*tuaires «^t ib* nérropob*s v ont i«tè f\.
pliiré^ : trmples irAstarté, li*mpb*s d'Apbmdili*, tcmpii*»
dWpidIon. L**s fiiuill«*s «|ui y ont éir pratii|uee<« il y a uni* tr«*n-
taini* il'.innéfH par b* ;;i'néral Palma di* bi t*.«*suola .1 Laina«*a\
à hall*, à Albiéiiaii', a Papbos', a (luriumV ont livré un si
^'rand ii'imbn* lianliiiuilé*» «|ut* le ;:énéral a pu en fiirm**r, à
.Ni-w Viirk, un vi*ritabb* mu*«éi* dont il y est aujourd liui 1^
diri'ilt'ur. bii'U i|u<* i|Ufli|ui*s objiMs provriiaiit d**s nii*ini*s
fiiuiil«'<« *>iiii*nt •*nire<« au Lou\ri* et au Mu^e«* ib* S.'iinl-tîi*r*
main .\u iptuibn* di*s antif|uilrs tJL'uri'nt A**^ \as«*s nTUfillift
•lan^ b*^ «^aiii'tuairf s ruinés d«'s li*mples ou dans b's Hrpuliur«*ft
l'iiviioiinantfs. r.fs va*»i*s diversi*m<*nt ornés |M)rlent pn*M]ue
I 1*. Wll
." N - r I'. T -l • I • îrpi"-/. '7'. //«*'/. , I \I. |i 5'i
> I.' •.. » un*- f i ,'... nt
ft I t. . !..
• 1*1'.' •■
'. Al |r III '•> il \y,. .ri.
Swttttika îur le» riitaîoles d'Eiiaiarlik.
^
SwMtika et ligaes connexes d^coiiTerU à tlliurlik et & Mycènea.
D'aprti SchKemuB.
LE SWASTIKA (suUe) 165
tous sur la panse, entre autres signes distinctifs, le swastika.
Uq fragment de ces vases sur lequel est peint le swastika
a été recueilli par le général dans les ruines du temple de
Paphos à 49 pieds anglais de profondeur'. Quelques-unes de
ces poteries peuvent remonter au viii® siècle avant notre ère.
Camiros est une vieille ville, déjà célèbre au temps d'Ho-
mèreV Pendant que le général de la Cesnola fouillait Chypre,
un autre archéologue explorait Tîle de Rhodes et découvrait
à Camiros une ancienne et très intéressante nécropole, d'au-
tant plus intéressante que la ville ayant été détruite cinq
cents ans avant notre ère, les objets recueillis dans ces sépul-
tures sont, en partie, datés. Des vases d'une grande beauté,
d'autres d'un grand intérêt archéologique sont sortis de ces
fouilles. Une partie a été acquise par le Louvre; d'autres sont
passés en Angleterre. Salzmann, l'explorateur, en avait com-
mencé la publication, malheureusement arrêtée par sa mort.
Sur un des vases publiés' représentant une joute armée entre
deux héros, le swastika plane au-dessus de l'un d'eux en ma-
nière de signe prolecteur.
Quittons les îles et rendons-nous à Athènes. A la porto
d'Athènes est un antique cimetière découvert, il y a quelques
années seulement, mais déjà célèbre par le nombre de vases
très originaux qui s'y sont rencontrés, vases d'un caractère si
spécial que uase^- du Dipylon*^ est aujourd'hui un terme consa-
cré qualifiant un type particulier. Ces vases appartiennent au
VI', sinon au vrr* siècle avant notre ère. Sur un de ces vases
typiques publiés par les auteurs de V Histoire de la céramiqiœ
S^fcyt/^^dont le sujet est un cortège {unèbre, le défunt est re-
présenté porté sur un char à sa demeure dernière, suivi de
t. Cf. Cyprus, fis ancient cities, iombs and temples^ by gênerai Louis Palma
<*t Cesnola. New- York, 1878, p. 53, 181, 210, pi. XLIV-XLV, et les vitrines de
°otre Musée des antiquités nationales (salle dite de Mars).
2* //tade, II, V. 656. Camiros cét une ville de l'Ile de Rhodes.
3. Musée hapo/éon III, pi. LIV, LVl et LVIII; Ott. Beuudorf, Griechische und
*«»M« VasmbUder, pi. III, 1869.
*. Olivier Rayet et Maxime Collignon, Histoire de la céramique grecque, p. 23.
*"PyIon est le nom d'une des portes de la ville donnant sur Tancien Céramique.
^ (Ni?ler Rayet et Max. GoUiguon, op. laud. (pi. I).
I DES GAULOIS
pleureitâes. Deux oiseaux (tleiix canards ') sont peints sur iim
dos panneaux du char, un autre canard vole en avant, comm»
pour guider le cortège. Il est entouré de trois superbes swai—
ijkn dominant les chevaux qui traînent le char'.
V\^t■ SI. — Vase ilu Dïpyli
Est-il possible de refusera ces signes une valeur hiératique?
Je vous recommande encore un coffret en argile, à peinture
très archaïque découvert iiThèbes en Béotie, pouvant remonter
au commencement du vu» ou à la fin du viii» siècle sur lequel
canard liguraat soQveut dans l'oraementalion des nr-
;. l'I. XVII. Cfr. Ilirgchfelil, Annali delV Inslilulo, t. XLIV (1872), p. 131,
■. K, ti^'. t;, et Moiiumeiiti, t. IX, pi. XI., et notre pi. XVIII.
Coffret eo lerre découvert à Tbèbes
(vu- ou viii' siècle a». J.-C.)-
D'tprti BMhlu, Boaliuh, Vaun {Jahrbiiclitr dei dralichm InUHula, I8S8, p. ^S'I
LE SWASTIKA [stiHe] 167
le svastika est associé à une déesse de slyle asiatique, vraisem-
blablement une Arlémis' ; le cheval qui l'accompagQi; devait
être un animal sacré du temple. La présence dos deux ser-
pents associés au swaslika sur l'une des faces est également à
noter '.
Leswastika était gravé sur des fibules destinées probable-
ment à des vête-
^.^S
belle libule de même caractère recueillie également en Grèce
ik- 22}.
ftemontOQs au nord de la péninsule hellénique. Nous Irou-
voQs i Oamascium (Ëpire) une drachme d'argent à la tèto
dApDJloQ, portant au revers
le trépied sacré entre deux
swastika'. N'est-ce pas un
symbole parlant?
L'Italie est sous ce rap-
port plus riche encore que
la Grfece .
Sigoalons d abord une
fibule d'or (fig, 23)', d'une grande élégance, découverte à
1. Mrbùeher der deutichen Imlilul. Boolischt Vasea, 1S88, p. 357.
S' Planche XIX.
3. I^dwig MUller, op. laud., p. 12, fi»- 8.
i- Cette rarissime u6ilsUlc appartient an Cabiuel Av VieDoo. Cf. Salli-I.
ItitKbtifl filf Sumâm., )'• s,. 112, et Lud. .MUUcr. op. Uimt., p. IS, Og. 12.
î. Mu>ie grë'jwien. I, pi LXVII, u" 6.
■ AU
. ml 110
\ ,|)ivs Chili
\ 'pra dtm dise/
uvés à Cuiiies ',
i>
ira ère nous relrouvo
.:e. IS-.l, pi. VIII, fig. 3.
•-♦. t. I. p. 209 ; Archêo/. ceU.
. ' >i:ut-Geru]aia possède uoe de c
. .! .'".f^zo anlieo-ita/icit 1874, tav.
.... .-r L^ndtts (tirage à i)art;, tav. ]
j ij^î âo ces vases proveuant de Cr
>^,r. . Jiksfo eirusco, II, lab. XC\ car
^o .lur-e Jo C;i»re ou de la célèbre toui
.V-tn nfm\ t. XVII; pi. IX, Hg. 9. ., c
^ e "*'ji-<dcemeut île Cnmes en Cauipau
a». :î*<î-'?^^ des sépultures de la pius il
-•^ j^jfc^ii it I époque hell»'^uique. Cumes e
. ^i;^ sfnùiouale. Nous iguorous, dit Go
T,^ wtî lA?orte de Theil (eu note), en qu
^gfc. acc& pour penser que ce fut autêrieur
1^ siopiû^z. Le Blaut, à qui nous nous étioi
1. Prïln liart. — !. (inarrin imnlob.
Freiquea d'une tombe de Capoue.
LE swASTiKA [suite) 100
le swastika brodé, en pleine poitrine, sur le vêtement d'un
prêtre, comme sur les statues du Bouddha. Le personnage
barbu \ assis sur un siège, un long bâton à la main, est
couronné de feuilles de laurier. Cette figure appartient à une
fresque ornant une paroi du caveau sépulcral. Sur une autre
paroi ' était peint un guerrier à cheval, armé du long bou-
clier ovale et du casque à cornes,, armement particulier aux
Gaulois. Ne pourrait-on pas y voir un cavalier gaulois et alors
pourquoi le prêtre lauré ne serait-il pas un druide? Raoul-
Rochette qui a rendu compte de cette découverte ' place,
comme M. Helbig, ces peintures au m* siècle avant notre
ère. en pleine période de l'influence gauloise. Il est vrai que
BOUS sommes à Capoue, mais les Gaulois Senons avaient bien
souvent déjà, dans leurs excursions, dépassé Rome et donné
la main aux Samnites. L'hypothèse que nous aurions sous les
yeux un cavalier gaulois n'est donc pas inadmissible.
L'Italie nousoiTrirait un grand nombre d'autres exemples de
monuments antérieurs au christianisme sur lesquels figure le
swastika^. Nous ne nous y arrêterons pas; mais nous ne pou-
âdre83é pour avoir des reDseigucmeuts sur cette toiiib*», après avoir pris
lavis du sa vaut le plus compétent eu ces matières, M. Ilelbig, nous a en-
voyé la note suivaute : « Les tombes de Capoue publiées, Bull, napol., n. s.,
vol. Il, pi. X-XV, p. 117, appartieuueut au m«'me groupe que les tombes dont
Jes fresques sout reproduites daus les Mon. delV Inst., X, pi. LV {Annal, delf
InsLj 1878, p. 107-108). Pour détcruiiuer l'époque de ces tombes nous avons
les données suivantes : !<> Aucune de ces tombes ne contient de vase attique.
Or uous savons que l'exportation des vases attiques dans l'Italie occidentale
a cessé vers l'époque d'Alexandre le Grand ; 2» Dans toutes les tombes ont
été trouvés des vases à couverte noire très fine et décorés d'ornements
dorés, plus des vases peints d'exécution négligée qui proviennent de fabri-
ques campaniennes. Il est prouvé que la fabrique de ces deux espèces de
vases a commencé vers la tin du iv« siècle et a duré pendant tout le m*.
Un autre terme est fourni par le lait que toutes les tombes qui appartien-
nent au groupe en question sont très riches et doivent remonter à une épo-
que où Capoue était très florissante. La prospérité de Capoue fut anéantie
par les guerres puniques. En combinant ces données, on doit attribuer les
tombes de r:;apoue à une période dont la limite supérieure est 3U1 et la limite
inférieure l'année 214. m
1.P1. XX, 1.
2. PL XX, 2.
3. Voir le compte rendu de Raoul-Rochette daus le Journal des savants de 1853.
4. Cf. Instit, arch. de Home^ Monumenli, t. X, pi. X : vase eu bois découvert
170
vons passer sous silence le tnagriilîtiue casquti du C&biact des
médailles (collecl. de Luynes)'. découvert à Herculanum, au-
quel le duc de Luynes compare le cas([uo publié par Caylus,
t. ni, pi. XXXIII, et sepL autres casques avec symboles
solaires, dont un découvert à Vulci.
Fig. 2G. — Casque de brouze de la collectiou de Luyoe
l.e n" i de noire planche, écrit le duc de Luynes, esl un casque de
bronze trouvé en Itulie. D'une très belle conservalion, ce casque, en
forme de bonnetplirygien.asapartie antérieure couverle de cheveux on-
doyants, imitant ceux d'Alys et de l'Apollon rliodien. Le tion de Cybéle
et le lion solaire y jiaraissenl dans une espèce de frise. L'apex esl mo-
delé comme une étoffe molle brodée de croii, de tleuronsel d'un autre
signe où je reconnais des étoiles de différentes grandeurs.
dans une tombe Je Corneto ; Liidwig MUlIcr, op. laud., p. 15, Sg. là, fîbute dé-
couverte en Apiilie ; cylindre en terre cuite avec swastika dans Gozzadioi, De
quelques mors de chenal-, \i. 17. Ces cylindres il double t£lc étsieol au nombre
delOHi coupe deNoUdaaa Ludwig Malien, p. 16, lig. 18 au Musée de Copeu-
bague, etc. ; une tiache de brouze sur le talon de laquelle figure le snastlka
(verâRDt italien des Alpes], appartient au Musée de Saint-Cermain, etc. , etc.
I. Cr. Insl. arch. de ttome , Nouvelles Annaies,l. 1, p. '13, pi. 111 A et B, article
du duc de Luyue».
i. Voipgaglio, Z»c(.rf«
iM, trlicle Ci'npoJHn. p. tm.
LE awASTiKA {tuite) 171
Le sens prophylactique du swastika ne peut étro ici mé-
connu. Ce signe est gravé à plusieurs reprises sur le sommet
du casque ta 0(1 porte nalurellemeiit le coup dirigé par une
main ennemie (Bg. 26).
Nous avons vu le swaslika servant d'ornement sur la tu-
nique du Pastor et de personnages
attachés au culle, soit chrétien, le
fomT, soit païen, le jeune éphèbe
jouant avec une tortue; nous le re-
trouvons sur la tunique de guerriers
combattant représentés sur des vases
d'une série appartenant à la Grande-
Grèce (pi. XXI, 1 et 2). Il est impos-
sible d'y voir un ornement banal. Le
n'2 où le swastika recouvre les par-
lies nobles du combattant est parti-
culièrement signitîcalif.
Ce symbole ornait également la
robe des déesses (fig. 27). Nous ter-
mineroDS en reproduisant la figure
peut-être la plus significative de
toutes : Hélios lui-même (Hg. 28],
non plus un simple prêtre, comme
sur la fresque de Capoue, portant,
à la manière de Vichnou ou du Bud- («"■'o ^^ Befiin); «f. coiiignon,
dba le ^ sur la poitrine.
Nous pouvons conclure ; .\ partir du xv*, sinon du nx" siècle
avanLnotre ère, le swastika, la croix gammée des chrétiens fut.
t. Celle Bgure pubUéa déjà par M. Goblet d'AIvielln où elle sert do ttaa-
lîipîce à aoD livre tur la Mii/ralioa des symboles, iiou» avuit paru euapecto.
M. Robert voo Schoeiiler, cooscrvateur des Kanstliiatorisc/ie Sammlungen de»
A. H. Kaiserhauses, k la demaude du ootre ami .M. E. Potliur, a bien voulu
aous rassurer... Ce Hajet, uous écrit-il, est pelât eur un cratère de notre
)tujiée. Ou eu ignore la pruveoaDce, mais sa cooservatiou est parrailc et le
awulika peiut sur la poitrine du tiélios est abeolunieul authentique. Cf. la
mélope d'un temple d'AltiËiia, découvert par SctiibmauD daus les ruiues de
VlUum recens grec, où HOlios l'adiê eal reprâseoté sur un quadrigi^. Traja,
p. TSS (trad. Egger).
173 LA RELIGION DES GAULOIS
dans la mer Egée, nn Grèce ei en Italie, un symbole sacré,
donl la valeur paiali avoir êLé universellement reconnue. Si
ce symbole a servi quelques fois d'ornement il n'a jamais
perdu sa valeur hiératique ou prophylactique et n'a pas cessé
d'êlre en rapport avec le snleil ou les dieux de la lumière
céleste.
Fig. 2S. — Cratère du Musée do Vienne (Autricbe).
Nous n'avons pas encore abordé la question d'origine. Non:
nous en occuperons dans la prochaine lec^on.
XIIP LEÇON
LE SWASTIKA (suite)
Nous avons montré le culte du swaslika ou de 1^ croix
gojnmée régnant dans le bassin de la Méditerranée, sur les
iles de la mer Egée, en Grèce, et en Ilalie comme en Gaule,
à partir du xv« siècle, pour le moins, avant notre ère, sans
que la croyance à la valeur hiératique ou à la puissance ma^t^t/^
de symbole ait pris fin, jusqu'au moment où le christianisme
en le recueillant, en Tadoptant, lui ait donné une vie nouvelle.
La fortune de ce symbole n*avait pas été beaucoup moindre
dans le nord de l'Europe. Nous avons vu quel rôle il jouait
encore en Irlande au vi* ou vu* siècle de notre ère, même après
la conversion des Irlandais au christianisme. Nous le retrou-
vons triomphant également en Scandinavie. Là, comme en
Irlande, nous sommes en dehors de l'influence romaine qui
ne s y fit sentir qu'à partir du ii* siècle de notre ère, et
encore très faiblement. Rome n'a jamais fait aucune conquête
de ce côté. Le christianisme ne pénétra en Scandinavie que
dans les environs du tx" siècle. Les Hyperboréens adoraient
Thor, le dieu de la foudre, après avoir adoré Apollon. Nous
ne devons pas nous étonner de retrouver chez eux en grand
honneur le vieux symbole du culte du soleil et du feu.
Le swastika^ nous dit Ludwig Muller, dans son très intéressant mé-
moire de 1877*, se montre dès ràf»e du bronze en Sibérie et en Scandi-
1. Ludwi<; MOlIer^ op, iaud.^ p. 110, fig. 31 à 41. Suivant l'auteur du mémoire,
« ie swaslika a sans doute été importé comme le IHkétron^ signe également
solaire^ par une tribu qui^ traversant PAsie mineure^ est venue '^^étabfir en
174
navie au dessus d'une inscription nini^ue gravée sur un hloc erratique
de rt!e de Seelund, proLablement sacrée (dp. 'il)', sur une coupe de
terre peinte, proveuanl d'un lombeau de Sibérie (flg. 30), sons le fond
de vases de bronze destinés fi être suspendus, Irouvi^s en Pomérauîc,
dans les tles orieulales du Danemark et en Veslfiollaud, enfin dans
des sculptures eur rochers de la Suède méridionale '. Tous ces signes *
sont indubilablcinent en relation les uns avec les autres. Il y a lieu de
les mettre en rapport avec les croyances religieuses. A râpe du fer le
swaitika représentait le dieu suprême dans la (iermanie septentrionale
et la ScandJuavie, tandis que le Irikélron (aulre sipue solaire) élail le
symbole d'un autre dieu, sans doute de celui qui représentât plus par-
ticulièrement le soleil*.
Mais la série la plus nombreuse des antiquités Scandinaves
portant la marque du swasiika est la série des bractéates '. Les
bracléalesnesontpas des monnaies mais des espèces d'amulel-
tes, Ifea en vogue en Scandinavie du vi' au ix" siècle de notre
ère,avant la conversion des Danois au chrislianisme. La pln-
parlporlenl des runes, associées au swaslil^a, qualifié par les
archéologues du nord du marteau de T/ior'.
Silésie d'oi'i cet signet ont passé aux peupUt habitant dt l'autre côté de la
mer Bolliqiit. • Nom croyoua que ces dpux ligues eut pu y pénétrer aussi
directetueot par te nord de la Cns|ii<'Duo, Il n'est pas uËcesetùre de lea faire
venir d'Asie mineure ijui u'cBt pas leur pays d'origine.
1. Je ne croîs paa que cette inscriptlou ail élé dèchilTrée.
2. Voir les r^fËreuces dans le mémoire de Ludwig Millier.
3. Ludwig MQllcr /oit ellusion aux diverseg toruics que »ur ces monuments
renèl le swastika. Voir notre pi. VII.
i. Parmi tes mouuueiits décoiiTerts eu Scandiuavie sur lesquels figure le
swaslika, accosta ou lîoa du trikétron, nous dévoua «iguaUr une sfric d'objets
recueillis daua les marais de Nydaiu (Jullsud), époque du fer, cooipreuaut :
uu oa taillé en forme de pointe de javelot sur lequel, outre le swasiika, est
impriuié le foudre composé de deui fourches se fai*»ul pendant à l'eitré-
initË d'un mSuie niauclio, signe bien connu comme ri^présentaut le tonnerre
et l'éclair. {Ce signe se retrouve dans l'Iude comme attribut du dieu-soleil
Visclmou.) Si\ peignes en os dont trois portent le mSoie foudre, trois le
awastiks : on pommeau d'épée en o?, un dirque d'ivoire, probablement une
amulelte, une pl.ique de brouze en forme de croii, une eilréiuité de fourreau
d'épÉe eu os. Cf. Eu^eHiardl, Tliorsbfiy Mosefund, etc. Copenhague, 1863,
pi. XI, 5b; XIU; n, rimose/-i,nde(, pl.ll, 5. IB ; \yrfnm Mosefiind.pl V. 9.
!i. Ludwig Millier, op. hud., lig. ai. 38, 119, 40; \\oria.s.e,Nordiske Oldsager,
1859. pi. XCV, Jlg. \»{ ; XCVI, liR. 106.
e. On iTOuvc spuvenl dai.s la umin du T/wr un vtritoble marteau (l.udw ig
SlOller.o;). /oiïrf., p. lli). Le oiarluau joue égnlemeul dans Ips catacombes, à
la tête ou à la Bu de quelques iuscriplious funéraires, le même rùle que le
swastika, voir Iloldctti, op.taud., Mb. I, ch. li, p. 3IB. 311.
r-
LE SWASTIKA (suite)
175
Les bracléales sont si bien des amulettes que Sophus Biigge
a pa démontrer que les runes, sur ces médailles, n*avaient
aucun sens précis cl consistaient seulement en des combinai-
sons de lettres donnant à Tamulette une valeur magique^ La
présence du signe sacré, symbole du dieu Thor (la croix
gammée) donnait encore, ajoute ce savant, plus de puissance
à cette combinaison de lettres runiques dont la valeur réelle
était ignorée du public.
Worsaae^ dans un mémoire d^une grande sagacité, avait déjà
démontré que ces runes n'avaient aucun sens et devaient être
mises sur le même rang que les signes magiques des chamans
bouddhistes ou des prêtres chaldécns. Nous sommes toujours
en pleine période païenne, bien que déjà les Wikings com-
mencent à mettre le nord en rapport avec Byzance. Nous
pourrions étaler sous vos yeux do nouveaux exemples de cette
survivance du symbole païen bien au delà des temps chré-
tiens. Il ne paraît pas douteux, en effet, que les urnes cinéraires
avec empreintes du swastika (les chrétiens n'ont jamais inci-
néré) recueillies dans un des cimetières de Lithuanie, remon-
tant aux environs du ix* siècle, n'appartiennent à des sépul-
tures païennes. Nous en dirons autant des plombs de douane,
frappés des mêmes caractères*, recueillis également dans les
eaux du Dnieper, dont quelques-uns figurent sur notre
planche Vil. Nouveau et remarquable exemple de survivance.
La réputation presque universelle de ce sighe dans les con-
trées que nous venons de parcourir et qui comprennent
(rÉgypte et TArabie exceptées) presque tout le monde connu
des anciens, plusieurs siècles avant et plusieurs siècles après
notre ère, n'est donc pas douteuse, pas plus que son caractère
hiératique, peut-être intermittent, mais indiscutable. Ce signe
a évidemment fait partie intégrante d'un culte primitif, très
1. Mém, Soc des Antig. du nord à Copenhague. 187i. p. 36i.
2. Voir : Comte CoustiatiQ Tvïizkiewicza, Fouilles de tumidus en Lithuanie j
Berlin, 1868 (eu polouais). Ou peut cou^uUiîr cet album à la Bibliothèque du
Masée. A côté du swastika, la croix simple et plusieurs autres signes cabalis-
tiques sont assez fréquents sur ces vases et sur ces plombs.
\
1
étendu et joué un rôle analogue k celui que joue la croix chez
Ida chrétiens. Pouvons-nous en déterminer l'origine, le cen-
tre de (lifTusion ? en saisir le sens primitif'.'
Bien des opinions ont été émises, à cet égard, parmi les-
quelles domine ce sentiment que le swastika est un signe, ou
symbole aryen et conséquem ment que l'origine de ce signe, de
ce symbole, doit èlre cherchée dans les contrées arrosées par
rindus et le Gange. Que ce signe soit très ancien dans ces
pays, comme en Occident, qu'il y ait joué un très grand rôle
dans la liturgie des diverses sectes qui y ont successivement
dominé, brahmanes, jaïnas, bouddhistes, et probablement
dans les sectes qui les ont précédées le fait n'est pas douteux.
Des monuments, des traditions en font foi. Les planches que
nous mettons sous vos yeux ', sur lesquelles sont dessinés un
petit nombre seulement des monuments de celle vaste contrée,
011 figurent le swastika et les signes connexes, donnent immé-
diatement fe sentiment que nous M>mme8 dans une des régioDs
où a te plus manifestement dominé le culte dont ces signes
sont le symbole. Ces monuments s'échelonnent comme date de
250 ans environ avant notre ère jusqu'au vi' siècle après J.-C,
mais nous pouvons en suivre le développement dans l'Inde jus-
qu'à nos jours. Il y a, d'ailleurs, de fortes raisons de croire
qu'en l'an 250 avant notre ère, quand le grand roi Piyadasi
faisait sculpter, sur les rochers des environs de Djoumir près
Bombay, ses admirables décrets*, quand les rois indo-scylhes,
à la suite des contjuèles d'Alexandre le Grand, faisaient frap-
per des monnaies au swastika, ce signe était déjà un symbole
sacré depuis un nombre considérable de siècles '.
Ces planches, dont nous devons les dessins à l'obligeance
de M. Louis Rousselet, l'auteur de L'Inde des Sajahs', nous
montrent portant des swastika, les monuments suivants :
1. PI. XXII-XXIII.
s. Emile SeasTl, Les inscriptions de l'iijatiasl ,PiiTh,tmpritaeric natioDale.lSSI.
3. Tellu est l'opinioD démon confrùrc de l'iiislitul, M. Elmile Seunrt, auteur
de La légende de Buddha, Parie, E. Leroui, 181)2.
). Pari», IliicticUe, 187:;
r
■:3'
LE SWASTIKA {suite) 177
Fig. 4 . — Fragment du pilier d'un tope * de Sonari (nr siècle
avant notre ère).
Fig. 2. — Piédestal d'une statue jaïna' des premiers siècles
avant notre ère, à Gwalior.
Fig. 3. — Grotte d'Oudghayari, monument daté de Tan 160
après J.-C.
Fig. 4. ^^ Bande sculptée sur le pourtour de la coupole d'un
temple jaîna à Ghittore (v« siècle de notre ère); rappelle la
frise du sarcophage de saint Ambroise à Milan.
Fig. 5. — Fragment d'un bas-relief du temple de Jowar
dans le Rajpoutana : date probable iv* et v« siècles.
Fig. 6. — Revers d'une ancienne monnaie bouddhiste (coll.
Cunningham). On y voit l'arbre de vie entre le swastika et la
rouelle à huit rayons.
Fig. 7. — Revers d'une médaille trouvée à Oudjein (coll.
de Calcutta). Croix à branches égales dont chaque branche se
termine par un cercle au centre duquel figure le swastika.
Fig, 8. — Revers de monnaies trouvées entre Tlndus et
laDjemmah, de Kounanda, frère d'Amogha (période boud-
dhiste).
Fig. 9. — Croix nandavartaà Gwalior; Khaira; Sounaghur;
Gharispore, etc. (Le nandavarta est une des formes du swas-
tika que nous retrouvons partout).
Fig. 10. — Statue d'un Tirthankar (saint jaïna) dans un
des temples de Sounaghur. Le swastika est gravé sur la poi-
trine du saint, comme sur la poitrine de Vischnou, comme sur
celle d'Apollon du célèbre vase grec du Musée de Vienne 3.
Sur la planche suivante sont réunis les principaux symboles
ou emblèmes le plus souvent associés au swastika, sur les
monuments bouddhistes : la roue solaire; le trigûla, espèce
de trident qui joue dans cette symbolique le même rôle que
le foudre dans la symbolique grecque.
Tous ces symboles ont trait au culte du soleil et du feu.
i. Sépulture des staiuts bouddhistes.
2. Secte de l'Inde, distincte du bouddhisme.
3. Voir plus haut, p. il2.
1
LA RELIU1UM DKB
CiiiilGiiipui'aiaes du n* 1 do nos monuments, les iiiscrlplions
doul nous reproduisons un fragment en fac-similé ont un in-
lûrt'l liien jilus vif encore pour nous, en ce que le signe du
swasljka y précède ou suit, comme dans les inscriptions fu-
nérairos des catacombes, les édtls rendus vers le milieu du
I l«^^^l^;^i• iitf(bi(C<ri' aiiistrr-ti Kcy l
» n-oii;'q<r>i'iJ(MiJ/'<t;><ti-to-i-'^V'»E-Fn'iiidJï»oj
rig. 23. — FrapECnt ilii XIV' éiill du roi PiyaUoai.
rtX6^r/^AI V o
W »0-X#:->L--t ^
■^c 1 ni
-c 3
- rra«iii.
M'ij>liou de Khaiiijiigiri.
m' siècle avant notre ère par le célèbre roi dti Magadha,
Açnka, qui s'appelle lui-même Pïi/adasi; roi bouddhiste,
réformaleiir prêchant à ses peuples une morale du caractère
lu plus éli;vé, d'inspiration si chrétienne que ses édits sem-
blcul justifier la parole de saint Augustin que nous avons déjà
rappelée : Le c/irisiinnisint! n'eut f/u'inip formp nouvelle d'une
reliyion élernellc.
Je nie bornerai, pour juslifier mes paroles, à vous lira quel-
LE SWASTIKA {suite) 170
qiics fragments de la traduction que nous a donnée de Tun
de ces édits M. Emile Senart*.
En tête de Tinscription, le swaslika précédant ces mois :
Voici ce que dit le roi Piayadasi :
Us hommes observent diverses pratiques dans la maladie, le mariage
d'un nis ou d*une fille, la naissance d'un enfant, ou au moment de se
meltre en vpyage. Ces pratiques extérieures sont vaines et sans valeur.
Je ne dis pas qu'il faille les abandonner: mais elles ne portent de
fruit que quand on y joint l'espnt religieux qui seul est tout-puis-
sanl : à savoir les égards pour les esclaves, les serviteurs et les maîtres,
la douceur envers les animaux, Taumône. Ces vertus sont ce qui s'ap-
pelle les œuvres de la religion. Il faut qu'un fils, un ami ou un maître
lise cos prescriptions à qui de droit. Voilà ce qui est bien.
On dit : L'aumône est une bonne chose ; mais il n'est d'aumône et de
charité méritoire que celle qui cniane de l'esprit religieux. Convaincu
que c'est par cette conduite seule qu'il est possible de mériter le ciel, on
la doit suivre avec zèle. Le mcrite des pratiques ordinaires est limite à la
vie présente. La pratique de la loi religieuse n*est pas liée au temps ; elle ne
pro luit pas le résultat que Von envie sur la terre f elle assure pour Vautre
niond^j une infinie moisson de mérites.
Aucun philosophe païen n*a eu des accents de piété sem-
blables. — Et ces maximes que Piayadasi mettait sous Tin-
vocation du swastika vers 250 avant notre ère n^éCaient pas
nouvelles. Elles émanaient de Tesprit primitif du bouddhisme
incarné, si je puis dire, 500 ans avant notre ère, dans la per-
sonne du Bouddha Cakia-Mouni. Car avant Cakia-Mouni, il
existait déjà des Bouddha vivants et le signe sacré que le
Bouddha porto sur la poitrine, notre croix gaminée, était déjà
l'un des signes de la religion de Vischnou dont Çakia-Mouni
acceptait Théritage, ainsi que le démontre Emile Senart. — Le
swaslika, dans le vieu.\ culle, représentait Y astre Itimineux;
Vaslre vivifiatU, attribut de Vischnou, comme la rouelle (la
roue du soleil) et le triskèle représentaient le mouvement
L^iratoire de Taslre.
La suile des représentations figurées que nous avons mises
sous vos yeux ne peut laisser aucun doule à cet égard.
Le sens du symbole ne paraît s'être jamais complètement
perdu. Il s'est même mieux conservé que celui des feux de la
1. Emile Senart, Le.s inscriptions de Piyadasi, p. 226.
Saint-Jean, comme lo montrenl l'Apollon du vase de Vienne'
el la monnaie de Damaslicum à Tomphalos delphien accosté
du swaslika, b{, enlin, pour parier une dernière fois de pays
restés sous l'intlnence de l'Inde, le tableau magique tibétain
que semble proléger le vieux signe solaire' peint huit fois sur
le cadre, dans l'inlérienr duquel s'étalent les signes cabalis-
.=|^*~';-J'^';:"^%
Fifi. 30.
D'apr»» A. W«ldol. Tlil bii'ldhiim of Tibet.
tiqnes (fig. 30). Nous avons là l'histoire parfaitement docu-
mentée d'un symbole reli^'ieux de caractère bien défini dont
la valeur, cependant, jusqu'à ces derniers jours, élail presque
complètement méconnue.
Ludwig Millier, dans les conclusions en français de son mé-
moire de 1877', résume ainsi l'enquête faite par lui au sujet
des différentes opinions exprimées avant lui par ceux qui
s'étaient occupés du même signe :
Le signe inilion du suiasd'ti serait, selon Cunninf!ham,un nionofïramme
1. Voir pliifl hniil, p. )"2.
2. A. WeilJel. T/.r lliidMis
que r CD end re tu eut du tablea
3. Op. iaud., p. iD2.
ijf Tibel o
LE SWASTIKA {snite) 181
composé des caratëres pâlis que renferme le nom de stcaf^tika. D'après
M.J. Hoffmann, il aurait exprimé Tunion des deux facteurs principaux
masculin et féminin. M. Emile Burnouf est d*avis qu'il a tiré son origine
de l'appareil dont se servaient les anciens Aryas pour allumer le feu sacré
(l'arani) qui consistait en deux pièces de bois ayant au point de jonction
un trou où par rotation d'une bagu^Ute naissait le feu. Ce feu étant iden-
tifié avec Agni, le principe de la vie, le swastika aurait eu le même sens.
Les critiques qui se sont occupés de ce signe à propos des antiquités du
bassin de la Méditerranée l'ont confondu avec les croix ansées et le tau
phénicien avec lesquels il n'a aucun rapport et lui ont par suite attribué
le seos de vie ou de salut. D'après d'autres explications, ce signe serait
ri)mposé de deux lettres mystiquas ou symboliques, ou bien de deux
traits de foudre et représenterait le tonnerre. On y a vu aussi les raies de
la roue du char du soleil. Aucune de ces opinions ne peut être acceptée.
Ludwig Mûlier, le premier, a mis sur la bonne voie et indi-
qué une solution rationnelle du problème.
Il y a, dit-il, d'autres symboles d'origine asiati(|ue qui montrent com-
ment la figure du signe doit être composée el quelle en a été la signi-
fication symbolique, à savoir : le Iriskèle et les signes linéaires correspon-
dants. Le triskèlc composé de trois jambes humaines tournant autour
d'un centre (fig. 43) indique évidenimont un mouvement circulaire per-
péluel. Il était dans l'Asie mineure méridionale l'emblème du dieu su-
prême, Zeus assimilé a Baal, comme on peut l'inférer des monnaies frap-
pées à Aspendus au milieu du v« siècle avant J.-C. (v. flg. 44, 45)*. Sur
une monnaie celtibérienne (fig. 46)* frappée dans le sud de l'Espagne, le
disque du soleil apparaît derrière le visage au({uel les trois jambes sont
attachées. Les signes (triskèle et tétraskèle) qui forment le type ordinaire
sur les monnaies de la Syrie (fig. 48, 49) avant le temps d'Alexandre le
Grand étaient de même des symboles du dieu principal des Lyciens'. Or,
entre les figures de tous ces symboles et celles des signes en question
(le swaslika) il y a une concordance que Ton ne saurait méconnaître...
c'est donc un mouvement circulaire pcrpHuel qui est exprimé par la figure
de ce signe et par analogie avec le triskèle, on peut avec raisou lui
donner le nom de létraak^le. Ce signe ayant été employé comme type
monétaire en même temps dans les mêmes pays que les autres, il y a
tout lieu de croire qu'il a été également le syml)ole d'une divinité, de la
divinité d'où émane le mouvement du monde, soit de l'être suprême dans
le monothéisme et dans le panthéisme, soil du premier des dieux dans
le polythéisme, soil plus spécialement le soleil.
1. Mus. Hunier j tab. 715; de Luyues, Types relatifs au culte d'Hécate,
p. 103.
2. Lorichs, Recherches num.sur les médailles celt.^ pi. LXXXVI, 12; Aloi» Heiss,
Monnaies anliq. de VEspwfne^ p. 322, pi. XLVII, II, 5 et 10.
3. Apollon.
CiAULOIS
_ _' a peu de choses ^ changera ci's cnncliMions qui (^ateol
lo (lix-aeiif ans.
Où pliicorons-nous le centre primilif de ce culle? Ici encore,
jUfIwig Miiller nous semble avoir eu une vue très juste de la
lolulion. Après élimination de loulcs les hypothèses visant
îes nations parliculiôn?8, l'auteur du mémoire en arrive à
îelte conclusion : « que la naissance du symbole dale de
'éporjue qui précède la dispersion des Iribus aryennes et
]ue celles-ci l'ont apportée de la niôre-palrie dans tes pays où
îlles allaient s'établir ". C'est à peu |" rès dire que le symbole
3sl pré-aryen, ce qui est notre concl»?îon.
M. Goblet d'Alviella, àims Lamigrai ondeaai/mholes, rejette,
au contraire, bien loin celle solution :
0 Les deux premiers habitats de notre symbole, écrit-il,
sont l'un sur les rives de l'ilellespont, l'autre dans le nord de
l'Italie, mais il n'est point né là », et M. GobleLd'Alviella pense
« qu'il y a élo apporté d'un centre commun inlermédiain' qui
serait la Tbrace «.
Cette vue est ingénieuse. M. Salomon Heinach qui est une
autorité on pareille matière, dans un article de V Anlhropoto-
■fi<! ', soutenait à peu p!■^s la même Ih'-se : « C'est dans le noi d
de la presqu'île des Balkans et non dans l'Inde que l'étude
îcule de la géographie de ce style symbolique conduit à placer
le centre de dilFusion », Ces conclusions nous paraîtraient
justes si l'auteur avait ajouté : leur dilTusion en Europe. Mais
Est-ce de la Th race que le symbole est parvenu jusque dans
riuJe et eu Mongolie? Nous avons nous même.dans/^ Gaule
avant les (iatilois, dès 1884", signalé la Thrace et les Balkans
comme un foyer très ancien, très actif, d'élaboration de la ci-
vilisation tlile iud'>-europfienne ou aryenne, mais nous n'avons
jamais prétendu placer là son centre primilif d'éclosion.
Nous persistons à croire el de plus en jilus fermement qu'il
faut attacher une grande importance historique aux légendes si
anciennesel si tenaces dont sont entourés les noms d'Orphée,
1. i:AnlliFopo/ogU. l. IV, p, ,Ï64 (189^].
LE SWASTIKA (suite) 183
de Linus, des Muses, d'EumoIpc et de ses Thraces, mais il
faut aussi se rappeler que ces légendes^ le plus haut que nous
puissions remonter dans le temps, ne nous transportent pas
au delà du xx** siècle. Or, antérieurement à cette date, les
Balkans et les vallées du Danube moyen étaient encore à Tâge
de la pierre polie qui ne comporte pas un développement de
civilisation aussi avancé que celui que semble indiquer l'en-
semble des dogmes qui se rattachent au culte du feu. Dès le
XL^ siècle, au contraire, près de deux mille cinq cents ans
avant le jour où les contrées danubiennes furent initiées à
Tart de la métallurgie et que commençât pour elles Tâge du
bronze, — nous avons cherché à vous le démontrer dans nos
premières leçons — un centre, un foyer intense de grande ci-
vilisation et d'élaboration religieuse, dont Israël et llslam^
sont une émanation, existait dans TAsic antérieure, sur les
rives del'Euphrate et du Tigre, chez les Sumériens ou Accads
de la Chaldée. Les belles fouilles de M. de Sarzec mettent
aujourd'hui les débris de cette civilisation sous nos yeux avec
son cortège de temples, de sanctuaires, de statuettes de cuivre
ou de bronze, ses castes sacerdotales et ses milliers de briques
avec inscriptions contenant une liturgie démoniaque ou ma-
gique dont François Lenormant a donné des traductions*.
Cette civilisation primitive, antérieure à l'épanouissement
des civilisations aryenne et sémitique, se rattache par des af-
finités ethniques aux races louranicnne, mongolique, sibé-
rienne, ouralo-altaïque, scythique des anciens, chez lesquelles
\q swastika, comme la magie, a si facilement pénétré avec le
bouddhisme et le lamaïsme, ainsi qu'il a pénétré dans Tlnde
bien avant le bouddhisme officiel. Il serait téméraire d'être
plus précis. Nous nous arrêtons à cette orientation qui nous
paraît légitime et logique. Lo point précis d'apparition des
symboles est aussi impossible à déterminer que celui de Tap-
parition de la langue-mère des diiïérentes branches de la fa-
mille aryenne ou touranienne.
1. L'Islam n'a jamais renié les patriarches.
2. Fr. LenormaDt, La magie chez les ChaldêenSj Paris, Maisonucuvp, 1874.
LA RELIGION DES
Pour faire naître en vous le senUmpnl très vif de la haute
imporlancp de celle civilisatioa comme éducalrlce du geure
humaia, lisez les excellents articles de mon confrère et anni,
Léon Heuzey, sur tes antiquités de Tello, l'ancienne Sirpoit/a,
et plus particulièrement le dernier qui ouvre la secoude anaée
des Moitumenti et Mémoires (foadatioQ Piol) intitulé ; Le vme
d argfnl d' Entiména,le patesi Qti roi de Sirpoula'.Ce vase d'ar-
gent qui remoutc au minimum h 3oOU avant notre ère, srii- le-
quel est gravée une inscription sumérienne dédicatoire, est
orné de gravures au trait d'une perfection qui ne permet pas
de méconnaître l'énergie créatrice e^ïlraordinaire des fonda-
teurs de ce petit royaume, dont le retentissement k travers
les siècles, quand on est pénétré de leurs œuvres, parait un
fait historique non seulement logique, mais démontrable.
I. Manitments et Mémoires publiés par l'Acitilioiie dasiascriptiou» et belles-
lettres, soua la direction de Georges l'errut et Itiibert de l^aleyrie. membres
de l'iDBtilut, t. Il, p. i-28 : Le voie d'argent d'Ënléména décauvefl par AI. de
Sar:ee, par M. L£oa Heuze; (avec pUocbe).
Q®@o
"OfKJ
Amulette» représeolaot la roue du aoldt (or, broute et plumb}.
XIV« LEÇON
LES SlGiNES SOLAIRES (suite)
Le swastika n'est point le sfml signe solaire qui témoigne
de Texistence du culte du soleil el du feu introduit en Gaule
par les tribus celtiques ou protO'Ce/tiques\ Il en est un autre:
la rouelley dont la popularité fut plus générale encore et per-
sista comme celle du swastika jusque bien après la conquête
romaine. La constatation de ce fait a d*autant plus de valeur
au point de vue de l'histoire religieuse de la Gaule, que la
popularité de ce symbole, comme celle du swastika, s'éten-
dait, dans l'antiquité, des extrémités de Tlnde aux extrémités
de rOccident. Sur tout ce parcours on retrouve ses traces.
Nouveau témoignage de la profonde impression partout
laissée par le culte et les pratiques dont ces signes sont les
symboles.
La rouelle a joué un rôle particulièrement important en
Gaule. A titre d*amulettc, nous la trouvons répandue en abon-
dance dans nombre d'enceintes gauloises , pré-romaines,
centres de cérémonies religieuses * : rouelles en or, en argent,
en bronze et même en plomb •^. On en faisait un commerce,
analogue au commerce des médailles et autres souvenirs
pieux vendus en Bretagne les jours de pardon, à la porte de
nos églises.
1. Voir La Gaule avant /es Gaulois.
2. Comme les kéremet des tribu» lourauieuueâ.
3. Voir Dotre plauctie VI, p. 11U.
iHfi LA llKLtr.liiN DES GAIM.OIS
Les Dumismati'H v (ivai<*nl itu voir iin<* des formes fie la
miinnai*' priiiiitivr *. l/ens«Miilile tirs faiU ronniK prouve qii«*
la rouelle esl la re|iré.seiilatiiiii incoiiteslalile. le synihul.* Ii*
|iliis anrifii de Tartre luiiiini'UX dont le ruite reiiioiiti* à l'nii-
L'irie de la i'ivilisatii»n df*s Aryas, s'il ik* l'a pas préeedéi*. La
rtiiiellt* est la re|in'*st*iitatioii ilii disi|iii*. puis du cliar du soirii
MM. Luiwii: Millier. Héron de Villefosse et lîaidoz i>iit mis
n-lle vérilé vu pirine luinitTc •.
Des ti*xtes el îles nit»inin)ents nonilireux pnHiv«*nl ipie N'Ili*
était bien la «^iiMii lie.it ion de la roiii'!l(> daii«i l'hiiii* primiti\«*
• m la rmiflle jouait un rôl«' au nioin*" é::al à eeliii du s\v«i<«tiUa.
iViliMiont elle iraj.'iiii.'ii> «Mé dépo*«sédi*e. Notn* planrht* WIIL
eiiniposét* par r.'iiit<in' <!•■ l.^lm/f t/rs l(tijnfi>*, .1 notre di'iiiande.
iiii't sou< nos \«'ii\ iirif «il rir i|i* niuntiinriits d'une idoi|n*-n''>*
piTsILlnivi*.
N' 1. - - R-iut* sur li* dus d«' Iroi^ élé|ili:ints rourniin iir l>*
piiiiripal ar' •!<■ trionipli** di* S.iiirhi. 1res aneiiMi rentn* r» ii-
t'ieux avi-r iiiiinasl**ri> l)nu<ldhii|.if i*t nonihnMix tupcs* ii'iiu
m si»'r|i* ;i\ .iiit imln* ••!••
\ 2, — ^ur II' d>i** «|i* iniis liniiA, :mi sounni't d*iine l'iduriiii*
diiTil 1.1 l».^«* i'sl l'iitfKMi'e d*a<iiiralfiirs, L'ra'id «'h.'iil\i lii-
S.'iTn m i:" Mil iri' sumIi» .ivar»! imlri* t-re
N \ - M'"*!i:e ii'[iiési-nl.iiiiin ijue le n" I , loiij"'ir^ .1 Sanriii
N \ hiiui' p'.ii' iiiiiini* idijrt d'.iiinratiMh ^ur un .'lu'i I
t|f 11 Lt.<Mi- •l'Oijjliiii iiiunta.'iie du mi!!*!! -
r« s i;<iilri< |.ii|f^ siirit ,( dnilZi' r.l\iifl*«, III il^ f\ y» llii'ls
ti"ii\iih< iiiii' i.iiit' .1 ijuilii' i;i\oiis simjIi'iii. ut. • iiiiMii- il* .0
I iiiri •!•• n.i^ i<iii< .i>'* .1 4 i\\ .iJi<>r .01 «h-ssi]«» il un tiuri-.iu **ii! ?•
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SigiiSB solaires cruciformes reletés sur des monument» paieua de la b
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POBIIC LIBRARY,
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•
LES SIGNES SOLAIUES (suUe) 187
sente dans son mémoire snr les topes de Ilnde un certain
nombre de monuments semblables à Bhilsa et à Jagannath
sous le litre de Symbols of Bitddha,
Les textes ont, s'il est possible, plus d'éloquence encore.
Dans son Essai sur la légende dît Buddha, M. Emile Senart
cite un hymne au soleil où nous lisons: « Les sept étoiles
attellent le char à la roue unique ; un coursier unique au
septuple* nom meut la roue au triple moyeu' sur laquelle
reposent tous les êtres. »
L'idée du char du soleil, dit M. fiaidoz, est postérieure à
celle de la roue. Indra, dans le Rig-Veda, est loué pour avoir
protégé le chemin de la roue"^. Celte rotie, ajoute Emile Se-
nart, est représentée comme faile d'or, chargée d'ornements
d'or. Elle apparaît à l'orient et se met en mouvement à tra-
vers l'espace. Vischnou, le grand dieu solaire, ainsi que le
Bouddha sont souvent représentés par la roue. Des traces de
ce symbole ont pcrsislé dans certains détails des langues
arvennes. Les Latins disaient: la roue du soleil, la roue de
Phœbus, la roue qui vole, pour désigner le soleil.
///s neque tum salis rota cerni lutninc inngno
AltUonans poln'at.
{\A\cvcro, VI, \. 433.)
Nous avons vu le rôle que jouait el joue encore dans quel-
ques contrées la ro//e e;j/7am/wee aux fêles delà Saint-Jean. Le
calrndrier runique, encore en usage en Scandinavie, ligure
par une roue le 2;) décembre, jour du solstice d'hiver*.
1. Les <>cpt étoiles.
2. La roue à six rayons.
.'{. Le cours du soleil.
4. M. Hcuri Gaidoz, aux exemples que nous avous cités), rii ajoute d'autres
au^?i probant*, où dans des fêtes populaires cliristlanisëes fiururent des cou-
roDoes de Heurs, des disques alluiués que les enfants et les jeunes gens lan-
cent en l'air. «A Riom, le 11 juin, à la procession de Saint-Amahie, on porte
encore aujourd'hui une grande roue de fleurs devant la châsse du saint.
Cette roue de fleurs, qu'aucun usa.^e chrétien n'explique, est celle du dieu
p-iien dont on céU'ibrait la fôte au solsti(*o d'été et que les fervents de Saiut-
Aiuable transportèrent à la f»'tc de leur patron ». A Douai, rapporte encore
M. Gaidoz. la procession de Gayant, qui avait lieu le troisième dimanchi' de
Jiiiu, avait un caractère si païen que le haut clergé l'interdit à la fin du sièrle
IW
LA RRLICION DE» GAULOIS
Li" [Miitil (Iciir-piirl ilf !■<•■< Nlirviviiiici-tpsi Irnx'^iDP : l'AM'-iin-
i.'Tic'ur.*.tliivi.-/ Uti^fim- >l>- f'iri -hn- f>intiiftiilr>ïf MM. I'. r-
ri'l fl riiiiiic/'. vinis y viTri-7. un li.it-n'iiff «vi-i- iiiMTij>ti<-ii,
i<-]irc«>'iil.-iiil riiilnrntioii du ili*i]iii- t-t île
lit roiK- <lii -iiili-il itai:s un lt-iii|>l<> •!<• lu
II.i>>..--i:iifll(l.-i>. l/iiiMii|iliiin <l<-.-liilIrt><-
(i.irMM. 0|i|t.-ri i-l Mrn.int [i.trii- : /hkc/* •/»
S'ilril. h- ^ri'ftifiir '/niii'/. If ni tfi-mruri- •/nii'
Ir hm/il'- •/'• l.'itfi'lfl. i.-.)t|i-I ■■*! .liin* Si;,,
[liiiii. " O- li;i->-r>'iirf. ilil M. I>i-ri<ti. •■*l un
linmni:ii.'<- ■'•-min an ilii-ii Snh-il )>:ir nii mi
;éi.|..-I.- N..l..>ii-Al.la-Min •[•m- («n |.l.i.-.-
VT-i l'an '.Hin aviiiil mitir nv. ■• Mni^ Ton
».ul 1)11.- k-s wil.->. .1- lii Ita-^M-rh.tid.-.-.
<-iiiiiinrSi]i|iart.i(in<i ipi>- Irni <li< n i*'iiii>ii'
li'iil .1 une i-iMiiiiK' l)rani->in[i )>lii- i-'iiN-t'
1,-^ n.n.-Ilr. .l.-H , M..|m-s .1.'. |ii.>M<ir.-..
.-.-llr^.InlM-i.i.-.l.l.-I.ti in;u.-.l.-M.irwili.>
a<-|icvrnl la<l>-niiiti-lrali<ii) '. Iti<-n |<lii->|ir->-
liaiiif!" i-nfitr>' '.•ml !■■■. n-iitfM-nlali.ini «lu
Jn|iili'r L'an!- i« la main a|-|iiii<-'' xir l.i
rom- ••Il la |>i^ilant mii l'i-i^nn^- ' It i|-|.-
^ _, . [(•n^ an-^i If^ aiil>'U .In. -s ,•» t>i.in-l< -
j.>l>iM b-Lii-:- • .1 lîi.'liijn- |.ai l< '> I<'l')miiii.iii< ^ ■••ma ii> \
' "" Juj^ih-n-la Min<i\f. -ut li-«.]ii<-l- iar ,!• .
• ' , !• r Ii<- ri I.' <u,|otik:t alhriK'nl •••ninif
•\nii^^>l<-' ilf la ilmniu- '
t.,l :. a-.
LES SIGNES SOLAIRES {suite) 189
entrer dans la symbolique chrétienne. La rouelle, très peu
modifiée, a eu le même honneur. On no peut plua guère dou-
ter que la roue à six rayons , sans la ci iconférence et avec une
èoocle qui se rencontre dans nombre de monuments et mon-
naies antiques, soit le piotoLype du chrïsme ou du mono-
gramme constanlinicn. Le Inbaritm est, matériellemenl, un
éteodard mithriaque^. Nous nu pouvons faire un pas à la
poarsiiilc des symboles sans rencontrer les plus remarquables
sumvances'.
Fig. 32. — Jupitpr
D*apri* SiloinoD R«initb, Bro
Pourquoi s'étonncrail-on que tes clirétiens aient accepté
comme symbole de leur Dieu la croiv du labarnm persan, puis-
qu'ils avaient déjà accepté, à titre de signe mystique, toutes
les croix solaires, presque sans exception (pi. XXI 'j. Ce n'est
pas seulement le swaslika sous toutes ses formes, ainsi que la
rouelle plus ou moins modilîée, mais la croix droite à branches
égales, la croix que les papes portent encore sur la poitrine,
). Cr. V. Duruf, Hist. des Romains, t. Vl[, p. 41 el suit.; Rapp, fiait Laha-
mm und /fer SonitencuUui dans Antiquaires du Rhin, t. XXXIX-XL, p. ItG
avec planchi;.
2. Noun étious ealrÈ, à ce. sujet, daus de uombreux dfUils, justiHatit aa»
«■■ertiuD*. Nous ue le» rsproduisuus pa<>. I.a itueftioii du labarum suruit Ici
3. 11 ne faal pa» cootouilre U croix avec te crucilix.
im»
LA RKLIGIUN HËS (GAULOIS
i|iii l'st une ancienne omix solaire. NtiU!» avons vu 'p. I.'ïo,
fi}:. 1 1 cette rroix figurer sur la poitrine du roi assyrim. A^tur
Xtt/ir llahel i/.i.'iO av. J.-ll. . sur celle *le Sam*«i-Biu MJ:î
av. J'i«. i. sur ci'lle de S.imsi-Vul (|ui régnait en HTtiï
Vous retrouverez celte croix sur un ^Tand nomlire di* cy-
lindres assyriens, sur des taldetti*s astronouii(|Ui's. nin<*i «|Ui-
sur quelques nionnaie.4 des princes arliéniêniiies. Les chrc-
liens d'< ^rii*nt Tout conservée, elle domine dans les fresqui*% de
Havenne.
• ..."
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!<• tV.tM •.«««••««(le { J^mf am»*wJtÊ0
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Kt inaint«*nant. piuirquoi a\on*i-noiiH insisté sur di*<» f.tiN
i|iii sfuild>*nt n*' lnui'licr que d'a^sr/ Inin au *»ujel ilu c>tiirs '
<li* ipii iiiiiiH y a i'utrain**. cr n'«"«l pas snilfuicnt I inti*(i'-l : n*s
\ if t|ui s'atlaclii* .i t«ois les synihuli-s ilirétifiiH : tm inli^rt'i. <<•
lit* ilirai p.i^ snprrifur. mais plus l'éiiéial f( loui^liant de plii^
|irf's .1 hiis •■iinli's, iiiiiis ««n f.iis.iji un il^xnir : ji* l»i*siiin que
\n\is so\«'/. iii'iii-lii's lif la fiiii'f di's Hiirvivanrcs. d^' 1 1 l'.irl
tii-s ^r.in«l«' i|ijt* 11* passr. un p.issf qiii*|i|ui'f(»is Ip's loinl.iin.
!•< I upt* diiUN !•* pif^t'Ut. Li-s I ini'ui's Ht- snnt lias Ifs smU «-!f
ni«-nls t|r );i,iiii|i' i-i\ ili*«.itiitn ipii ti-mnnli-nl a la plus haulf
.iiitiquit*' I *r, n<>iis piin\>ins i«'tiiiii\fT chi / n<ius l«'s tract s i|<-
1. |.îi»»-i'. qui. lali-hl ;itj\ \.ii\ ilii \ii!i'air»'. *i' n-iflf .i l.t j..i-
lit ni •- <i« ■« du II lit ui ** 1. 1 imli- il II l'iiltc ili's fiinlain*'s iiiii> n'>u«
.il Mitlt ii>iis ii.ins la pi'M-Ji^iinr l« •.mi ii>*iis i n «cia uni* |iii*u\i
I • ii\i 1m'. K.i li.iuii' ••*>{ pli-nif •il- sij( \ivani «'«.
XV« LEÇON
LE CULTE DES EAUX
A côté du culte des pierres, à côté du culte du soleil et du
feu existait en Gaule le culte des eaux, des sources, des fon-
taines, des lacs et des rivières. Ce culte très répandu parait
même avoir été celui qui répondait le mieux aux instincts reli-
gieux de nos populations primitives, celui qui parlait le mieux
à leur esprit et à leur cœur. Ce culte a laissé sur le sol les
traces les plus nombreuses et les plus profondes. Nous ose-
rions le qualifier de culte national par excellence. On en peut
recoQstituer la physionomie. Nous le retrouvons au fond de
noscampagnes, conservé sous la protection des saints locaux.
La grande antiquité do ce culte n'est pas discutable. On ne
peut en attribuer Torigine au christianisme ; on sait que le
christianisme a commencé par le combattre ^ Il n'a pas été
introduit par Rome en Gaule; Tintluence religieuse des Ro-
mains en Gaule^ tout à fait superficielle, se fit à peine sentir
aux couches profondes de la population. On ne peut l'attribuer
aux Galates conquérants qui, sans clergé et d'ailleurs rela-
tivement peu nombreux, avaient abandonné aux druides le
gouvernement des âmes.
Ces superstitions, ces pratiques qui relèvent de la vieille
croyance aux esprits, peuvent avoir été plus ou moins réglées,
réglementées par les druides, comme cela parait avoir égale-
ment été pour les feux solsticiaux; les druides n'en ont point
1. Sdiut Èloi défenJait aux chrétieus d'allumer des cierges autour des foo-
taioes. NuUus christiantis vel ad fo.'itbs, vel ad arbores luminaria facial, Ua
grand nombre d'évéques et de conciles ont reproduit les interdictions. Voir
l'aunt'xe D.
\
LA RELIGION DBS GAULOIS
été les premiers missioDnaires. Ce culte, comme celai des
pitîrres. comme celui du fou, est pré-druidique, s'il n'est pas
pié-cel tique. Il estle. produit de la race. Les pratiques supers-
titieuses qui en constituent le fond étaient déjà Ae!^ survivances
au temps des druides. Nous allons nous efforcer d'évoquer
l'esprit de ce vieux culte,
.1. de Péligny réclamait déjà cette étude, il y a près de
soixante ans, dans un article de la Heviie numismalique :
La Qationatilé celtique, dcrivait-il *, contiQua d'eiister sous la courbe
superticiellii de civilisalion romaine. I^lle commença à repariiUrc avec
les formes du christianisme, lorsque l'invasion des barbares eut baJayé
l'ordre des choses impérial el l'on peut dire qu'elle se retrouve presque
tout entière (tu mojen Age. Alors, en efl'et, ne vit-on pns les divisions du
sol gaulois, si multipliées qu'on y comptait les peuples par centaines,
se rétablir partout sous les cliefs féodaux, qui, dans beaucoup de lieux,
étaient tes descendants des familles patriciennes gauloises, propriétaires
du territoire avant la conquête romaine. La première famille des ducs
de Bourbon, sur laquelle fut entée la branche des Capétiens qui porte
ce nom, prétendait descendre rlu dieu topique Rorbo. Ne voU-oti pat le$
snurnes sacrées où les Celtes allaient boire la santé, ronlmuer leurs mi-
raeles sous la proteution de quelques saints. Là oit était un collège de druides,
s'éliva une abbaye de moines '.
Voilà, continue H. de Petigny, la voie que les amis de la science doi-
vent suivre, la seule qui puisse leur promettre la gloire de proclamer
quelques vérités nouvelles. Qu'ils se hâtent de rassembler ces débris
prêts à périr de notre vieille nationalité.
Nous essayons de remplir ce vœu. Il y aurait un gros vo-
lume, très intéressant el trës instructif, à écrire sur le culte des
eaux en Gaule. Nous vous recommandons ce travail. L'ancien-
neté, la vitalité, l'étendue de ces superstitions, dont les pra-
tiques traditionnelles entourées de curieuses légendes se re-
trouvent encore dans un grand nombre de nos villages, ne
manqueront pas de frapper vos esprits. Vous y reconnaîtrez
un nouvel et très fort argument en faveur de la thèse qui veut
que le fond de nos populations rurales' ait peu changé, de-
I. Kevw mimiam , i'" série (1837), p. 66.
3. NauEi avons ''ti^ \icA frappé de trouver cachées dans un modeste compte'
reiJilii hiblioj^raptii'juc tes afiiris.'itions si conrormes à nos idées présentes,
el que pei'iioune n'avait relevée!* depuis un demi-siècle .
3. Plu« piirticuin'ii^Kienl les populnliona rurates de l'oueet et du centre de
LK CULTE DES EAUX 193
puis une époque bien antérieure à la domination romaine:
Plusieurs chapitres de Touvrage, dont nous indiquons Tinté-
rèt, sont déjà faits ! Vous lire/ avec fruit sur le culte des eaux
en Gaule à Tépoque romaine les consciencieux travaux de
MM. Greppo*, ChabouillelS Charles Robert S Boucher de
Molandon* et H. Baudot*^. A côté de ces travaux qui con-
cernent exclusivement le culte des eaux à l'époque romaine
plusieurs essais de statistiques des sources sacrées^ signalées
à l'attention des archéologues par le culte qui leur est encore
rendu aujourd'hui, seront d'un utile secours à ceux qui vou-
draient approfondir cette intéressante question. Je fais allu-
sion aux travaux, dont quelques-uns sont déjà anciens, de
Tabbé J. Mahé*, de Boisvillelte\ L. Kosenzweig% Bulliot%
U France. Nous ue âouiiiies pas éloiguc de croire t|ae plusieurs de ces su-
pentiUooB, de ces praUques, reuioateut jusqu'à la période à laquelle nous
defODB rérectioD des monumeats mégalithiques. Nous retmuvous plusieurs
de ces pratiques en dehors de la Gaule, uou seuleiucnt diius le groupe aryen,
nuis plus naïves» ce semble, et plus profondément encore enracinées dans
tel cœurs, chez les tribus fiuuoises du groupe touranieu, tel qu'il nous est
présenté dans VEnquéte de 1776 sur les populations de l'empire de Russie
(cf. op, laud. : Description de toutes tes nations^ etc., Saint-Pétersbourg,
i776).
1. J.-C.-H. Greppo, correspondant de l'Institut, Études archMofjiqut^s sur
its eaux thermales et minérales de la iJau/e à fépof/ue romaine. 1 vol. in-8.
318 p., chez Leleux, 1846.
2. A. Chabouillet, 'Notes sur /es inscriptions et les antiquités provenant de
^Ui'bonne-leS'Bains, — ** Essai de catalnyue ffénéral des monuments rpitjra-
pffigu^M relatifs à Borvo et à Damonn, dans lievue archéoL, 1880, p. 18, 65 et
129; 1881, p. 292.
3. Charles Robert, Sir^na dans Revue celtique^ t. IV, p. 1.S3.
4. Boucher de Molandou, Souve/les études sur l'inscription romaine récem-
ment trouvée àMesves (département de la Nièvre), dans Mémoires /us à la Sor-
honne dans les séances extraordinaires du Comité impérial des Travaur histo-
riques et des Sociétés savantes. — Imprimerie impériale, 1868, p. 37.
5. Henri Baudot, Rapport sur les dé^couvertes archéologiques faites aux
toui'ces de la Seine, orné d'un plan et de seize planches gravées et lithogra-
phiée!). Dijon et Paris, 1845.
6. J. Mahé, Essai sw les antiquités du Morbihan, p. 229, 32*, 32.-;, 476 (1825) ;
voir Annexe D.
7. M. de Boisvilette, Statistique archéoloqique d'Eure-et-Loir, t. I : Indépen-
dance fjauloise et Gaule romaine, chupitre Hydrographie. Chartres, 1864.
8. Hosenzweig, Les fontaines du Morbihan, dans Mémoires lus à ta Sorbonne
\ Archéologie), 1867, p. 235 et siiiv.
9. J.-G. Bulliot, Le culte des eaux sur les plateaux éduena, dans Mémoires lus
à la Sorbonne, 1868, op. laud., p. 11.
13
\\H LA HEUGION hKà (iAULOIS
riomarl*. «O (^iiliii di» JiilitMi Sara/i** t*t Floriaii Vallontiii*.
Pariniis (l'aliiinl des soiirrfs ol funlaiiios dont la frêqurn-
talion à r<*|Hi(|iH* romaiotMvsl con»ialt'*t*|):irdi>sinsrriiitiun^ nu
d(*H riiinf«i. Sans Mre parfaiteH, li*s éludes (|ui en nui i-té
faites par TahlK* (ii*c|i|M), T.liarles RoliorU Bourlier dt* Molan-
don <ft M. A. rdial)>Hiillet, ni* sont plus à ri'fain*. Il suffit de
les couiplêliT. Nous y nMivnyons. Mais bien i|ue liri*ppo. Ii*
plus complet de tous, soit arrivé, dans sa nomeurlature des
eaux lliermal«'s et iiiinéral(*s rouianisées. au ehiiïre très ret-
perlabitr d«* yf////r^.r//fy/.r7'/iy stations, re n'est là (|U*un tout
piMit foin ilu sujet. Au point de vue où ni»us nous pla«;ous. cf%
htiinK nffir'ivU \\\\\ rt'lèvi*nt plutôt de T histoire d«* la nièd«Tinc
i|ue ili* riiistiiiriï di*s religions, muis intéressent uiêdiocremt*nt.
L'«MU tlieruialf imi f(*rru^ini'use v guérissait, ni>n le difu II
s'y faisait îles /-f/rr.%.non des inirarles. l/étudede r4*s station»
est l'afLiiri* drs nii'dfrins il'eaux. L«'s vieilles traditii»ns rrl-
tiipK's s'y perdirent lie bonne licure. Autiuir de ces bains ^e
formiTfiit di*s et^nlrt's df populations plus romain«*s i|ui* ri*l-
tii|Ut*s i*i«>s «Mu\ liaient fflienres. Kll«>s ont nui*«ervi* ilrpuis
répiM|Uf roin.'iiih' un*' brill.uilt* «'lienteb' lievant liii|iiclli- au-
raient fui It's uiodi'Ht«'<« liiviui(é^ l*elli4|ue^ si le ebristianiMii**
ni* lesi'ii avait pa»» rlia«»Ht'»i's.
lir«>ppiM iti- V iiu't statiiin*ti|n'il nuus «•^t ponsibli* iriiiiMililifr'
\i|n.i'. 1^ Ari»*L'»' ; \«|u.i'. .1 */•-/'•*- //'/i/i^ S.ivi»i«» ; X-pi-i*.
/•'/•/**/i '^iii'»*».- . A«|ii.i' Horniiini»» '. /•'•////■Ai/i-/'.!/'* /jr//i|/«/ii.7
(\lli'*i ; \i|ii.i' It o Miiiin .//'*// i-//.i/j/j/'./r*-//»/Mi% liauti*Marii*' .
\ijii.i' l.ili-l.i". \'t' ^11/ Mlii'i : \<|ii.«* r.'iii\*'n.iruni. f''i/t»rrn
\ I . I. . i, irt. / .' . i. . • «■ -l , ..' l'i . .*. '. t IM. '•■ .' I^T' ;■ .•«« . t • i i
hi * ! I: t ■/*■ ^ii'i/ v ./• i.'"i. '; i4 f' / <• rjii-ifi "^ iiiil-Oiiriitcj. l«»''
J J " » \l* /■'• 'I/'' ■■«' . if yuri .iri /•■,». «irri
I • ! i . V I .. .î.'i / ' • /- ■ .'' / 1 :• r ■'■■/-•! III" /trr ..- '.
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• Sf, \ * ,• lit* '.t- ■■ii-:,iriir-ii;iiijHÎr*.| (\\%%tr% |>ir i' •
S . . ■ . . ' ; • ' . t I . . * . ' ■
■ N .::. : : i I * I . ■ { i I ' •. 1 l l * Il ^ • .1 *•, il !ll^ H»- Ifi-i pr 'IkâMf'IJ'ul
■ . /. -Mi: \ !■!.: 1 ."'
*: I !• .1 '. Il . I . I ' . . Il
LE CULTE DES EAUX 195
(Hautes-Pyrénées); Aquae Granni*, Aix-la-Chapelle (Bel-
gique); Aqus NeriomagicDses, Neris (Allier); Aquœ Nisinei",
Bourbon- Lancy (Saônc-el-Loire); Aquae Ones'isi, Bagnères-de-
Luchon (Haute-Garonne); Aquœ Segete, Saini-Galmier,
(Loire) : Aquae Segeste, Ferrières^ (Loiret), Aquae Sexliae,
A ix-en- Provence (Bouches-du-Rhône) ; Aquae Siccae, Seysses-
Tohsanes (Haqte-Garonne); Aquse Tarbellicae, Dax (Landes);
Calantes Aquae, Chaudes-Aygues (Ganlal) ; Fons Tungro-
rum, Spa (Belgique); Luxovium, Luxeuil (Haules-Saone) ;
Viens Aquensis, Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées).
En dehors des sources thermales et minérales, de simples
fontaines eurent également de véritables dévots [cultores fon-
tis) à Tépoque gallo-romaine. Les ex-voto recueillis autour des
sources ou dans leurs eaux mêmes prouvent Taffluence des
pèlerins. Le nom de quelques-unes des divinités auxquelles
les vœux s'adressaient nous a été transmis par la reconnais-
saDce de ceux qui avaient été exaucés. Nous connaissons
ainsi les déesses ou nymphes Acionna*, AvenliaS Carpunda*,
Glutonda\ Divona', Sirona*, Ura*"; on invoquait aussi les
divinités des fleuves : Icaunis**, Matrona**, Sequana".
Ces divinités sont gallo-romaines, assimilées ou assimi-
lables à des divinités du panthéon grec et latin '^ Elles ap-
1. Nom de la divinité.
2. Lecture incertaine.
3. Identification incertaine.
4. Sources de TÉtuvée, à Orléans. Cf. Jollois, Annales de la Société des
sciences d'Orléans, t. VII (1825).
5. Orelli, 370, 569, 570 et 571.
6. Longuemar, Épigraphie du Haul-Poitou^ p. 145.
7. Source de Mesves (Nièvre). Cf. Boucber de Molandon, op. laud.
8. Ausone, De claris urbibusj 14.
9. Charles Robert, op. laud,
10. Sources du ruisseau l'Eure (Gard); cf. Boissieu, Inscrip. de Lyon, \. 32,
p. 49. Orelli-Uenzen, n» 6081.
11. L'Yonne; cf. Caylus, Recueil d'anliquilés, t. VII, p. 290, et Lebeuf, Mém.
sur Auxerre, t. II, p. 6; Orelli, n» 187.
12. Catalogue du Musce de Langres. p. 7, u" 11.
13. Henri Baudot, op, laud.
14. Le plus ancien de» ex-voto parait remonter à l'an 20 de notre ère; voir
Creuly, Les desrendants immédiats d'Epovedorix, etc. (Rev.arch.yi, IV (1861),
p. 18.)
Ul religion dks gaulois
parlieoQent à la dernière couche mythologique gauloise,
alors que déjà s'iUait introduit l'usage de donner aux dieux
une forme humaine. Nous possédons des représenlationa de
Sirona' elles Fragments d'une statue de la déesse Sequana',
l''ig. 34. — Sirulia de Saiate-FoDtaïue.
Lus médecins gallo-romains avaient aménagé bien d'autres
sources. On sait que les bains étaientà la mode k Rome. Mais
il tant que l'usage en fût déjà répandu en Gaule pour que
Itur nombre soit aussi grand ; la très grande majorité des
Itomains de Gaule ne l'élaient que par adoption. Or, des ren-
seignements recueillis par l'abbé Greppo, il résulte qu'en
1, Cippedéeouvi^rti Sainte-Fontaine, eu 1731; a Ëtë détruit lors de llnReudie
•le lii Uiblioltièque <lr Slrashouri; en ii^O. Un moulage eu eiisteau Musée de
Saiut-Ueru)aiu, di>u de Cuarles Kobert, et nu autel découvert à Bauu)berg{Ba-
Tiiiie], uioukigc au ,Miii''Ë de âiiiut-iJeiuiikiu, sur lequel Siroua h^ure à cûlé
d'AH>oi>' ^t' Cliarl.'s Itubsil, duus Itevue ctli., t. IV, p. li du tirage a part.
2. KraguiL'iit du sliitue découverte aux sources de la Seine (moulage au
LE CULTE DES EAUX 197
dehors des localités au nombre de trente auxquelles nous
avons déjà fait allusion, cinquante autres stations existent en
Gaule portant les traces de l'occupation romaine*.
Assurément ces quatre-vingt-cinq ' stations ont déjà leur
éloquence. Ce n'est cependant que la très minime partie des
sources sacrées de Tépoque celtique. — Nous pouvons en effet,
pénétrer plus profondément, bien au-dessous de la couche
romaine. Ces sources sacrées sont alors légion.
«C'est par milliers, écrit Florian Vallentin*, qu'il faut
compter dans la mythologie gauloise les divinités tantôt mâles,
tantôt femelles, des fontaines, des lacs et des rivières. » Le
clergé a eu soin de nous en conserver le souvenir. Ces sources,
ainsi que disait J. de Pétigny, faisaient des miracles. Les
abhés, les évèques, dont ces localités dépendaient, n'ont pas
vouluen interrompre le cours. Ces miracles se faisant au nom
du démon, ils décidèrent qu'ils se feraient au nom des saints,
el, en effet, il s'agit bien de miracles, puisque les eaux de ces
fontaines, de ces sources, de ces rivières, n'avaient et n'ont
aucune vertu réelle que la vertu mystérieuse que leur prêtaient
les génies et les nymphes. Les pèlerinages et les neuvaines
continuèrent et n'ont cessé qu'en partie. Les conciles cher-
chèrent à les arrêter, ils n*y réussirent pas *. Il fallut céder
1. A Céseriat (Ain), Mauosque (Basses-Alpes), Bourg-Saint-Andéol, Selles et
Desaigoes (Ardèche), Aleth et Heooes-les-Bains (Aude), Sylvaaès (Aveyroo),
Valon près Falaise (Calvados), Ides et Vic-en-Carladè« (Cantal), Evaux (Creuse),
Anrel et Montélimar (Drôme), Alais et Nimes (Gard), Eocaussc el Labarthe-de-
Rmère (Haate-Garoaac), Balanic (Hérault), AUevard, Lamotte-les-Baius, Pool-
de-BeauYoisin Saunay et Uriage (Isère), Saint-Denis- sur-Loire (Loir-et-Cher),
Sail-les-Chàteaumorand, Salt-en-I)ouzy ,' Loire), Bagnols et Javols (Lozère), Ser-
maise (Marne), Nancy et Pont-à-Mousson (Meurthe), Saiiit-Avold (Moselle), Saiut-
Honoré, Saint-Parize, Fou taine-les- Vertus (Nièvre), Saint-Amand (Nord), Fon-
taine de la Herse (Orne), La Bourboule, Chûteauneuf, Pontgibaud, Saint-Mart-
de-Royat el Vicie- Comte (Puy-de-Dôme), Cauterets (Hautes- Pyrénées), Bains
d^Arles, Escal das, Vernet (Pyrénées-Orientales), Niederbroun (Bas-Rhin), Char-
bonnières (Rhône), Forges et Sainte Marguerite (Seine- Inférieure), Abbeville
(Somme), Plombières (Vosges), Roirsdorf (Prusse rhénane), Meuthon (Savoie).
2. Nous donnons ce chilTre comme un point de déparL Nous invitous nos
auditeurs qui ont des relations en province, à le compléter, ainsi qu'à con-
trôler les renseignement donnés par Tabbé Greppo.
3. Les dieux de la cité des Alloltrogps.
4. Voir J.-B. Thiers, Traité des superstitions (1697-1704) et notre Annexe D.
V.ïf< LA RELIGION DES OAL'LOIS
aux pr^jiipéft populaires. tant cph pratiques étaient onrarinéen
dans II» ciiMir (!•• nos vieux r,flles. (-i»lto preuw in^rak* osi
r<invainrantf>.
.Nous sommes loin «!<• ronnaitn» 1«» nombre exa^-t «!••*
sourres sarn'M*s. Aucun travail il*tMiS(Mnlili* n'a enï'on* ••té
t(Mit«* : mais l«*s ossais partiels ilont nous vous avons rerom-
maniié la l«*rluri' suffisent k montrer quel résultat tlimni*-
rail une rnquêh* L'i'*néral(* des rulli*s lneaux relatifs aux fon-
taines. Ouvrons j.i S(ft(i<tit/nr tfHurr-pt'Ijtir de M. de Biiis.
vili'lli", n'l»'vi»iis i»| méditons s«»s rens(M;;n(*ments ««t ses
tdisi>rvations. Par sa eonstitution ^étdo^ique, le dé|uirtiMnent
ni* possî'Mie point tPeaiix (liermaies et S(*ulenient trois sources,
très |é;ri.n.n)cut ferruLMnfUsrs; ««t ri^pemicint^ dans rh«i''und«*s
arroniii-^siMueiits d«' r.liartri's, rdiAii*auilun, Mreux, NuL'ent-li*-
Itotriiu, /''* ^ouvrt's ut i II 1rs *ifftinf/rnt, La vertu il»» ers soiirr»*s
ridi'Vi' dont* uuii|iiemi-nt il'idéfs superslitiiMiscs, liéritat;e lifS
t«'mps tiu nos ptM(*s ptMiplai«*nt d'esprits la nature entier**. !*.«>&
esprits, /iiiifs ih* liius li's êtres, constituaient ilfS divinités.
niini>lrcs ilu hi«Mi su|iréiiii*. I^*s saints leur nnt surcédt* •.
Il «'st liien rt'inari|uaM(* (|ue la majitrité des sourr«*s du pnys
i*har(rainV aneii-n ri'ntr«*du ilruidi^uii'.sitiiMit siiiii>t*<«dansdi*s
\ill.ii'i*s, an<Mrnn<>s dépi»iidaii«*«*'i d al»l»ayi's dont li**» aliln-s
n auraif'iit pa^ tnliTé (-••sHupiTsiitiouN ^'il^ n** li*s y avairnt pas
triiuvi-fH.a i l't.il d(* Ir.iiiilious ««.'icrérs. L**r|i*rL'i* lit ri' (|U*il put
p lOî <«iiirtitii*r r«'s s-mir."». IMu**i*'ur'«, i I «•pniju»* du bapténi**
p.it iiufuiM'^iiiii. iii?\ Mirent dfs ft*iftti\t* i»- 4'iiiisii'ri*s .1 «kaint
J»'an ; ••ur d*aiitr«'s ?» i*Ii*\f'ri'iii di-s rliapflli'S ri •!•••» éirliurs. In
l.i Niiiiri*'* fs! ^ •ll^ !•• p.iri lii'. Il s(ii|s I,| rliaiit*. aiibMirs siiii% ji-
luaitri'-.iut'*! Jiii-iiii' luf.
l'i '■' ■!■• '•■.I ■^^'iijfrii-ii^in'i'i jMi|i iji|i«-iir *i ri'i'lif-iiitii'ii
*. \ . ■ .î j .. 1 l lil 1 I r I .• . • ; !■ • |.. if 1:1 *■:..
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k \ I. . ?.'.'.!.! I i .(-..• .1 i- ji- Il 1 l'û •! ' .Ml |t •- 1 h •!.
LE CUL'm DES EAUX 199
Beaace, par l'ancienneté, la vertu et l'aflfluence de son pèlerinage que
Chevart fcdt remonter, avec la. tradition, au temps f;aulois. Elle guérit les
paralytiques, les goutteux et les épilcptiqucs' qui s'y rendent en foule,
la veille surtout de ta Saint-Jean, y passent souvent la nuit '» puisent à la
piscine et invoquent le patron. Son aspect n'offre rien de monumental :
c est un modeste bassin carré d'environ un mètre, placé au nord de
l'église dans l'angle du contrefort, le plus voisin de la sacristie et couvert
d*une voûte de briques close par un grillage. On y descend par un
petit escalier de trois marches *, mais sa position, sa réputation, son jour
même de dévotion s'accordent à en faire le représentant authentique d'un
baptistère des premiers âges chrétiens.
A Aunay-sous-Auneau la source dite fontaine Saint-Éloi est placée
sous l'église même, à une dizaine de mètres de profondeur ; on y accède
du dehors au moyen d'une galerie, et d'un escalier tournant taillés dans
le roc. Cest encore là un baptistère primitif. On y vient puiser de leau
pour les maladies des bestiaux.
Autre ancien baptistère à Saint- Jean-Pierre-fixte *. Le 23 juin, veille de
la fête de Saint-Jean-Baptiste, est un jour de grand pèlerinage à l'église
du YÎllage. Tous emportent de l'eau de la fontaine située à côté qui ne se
cwrrompt p€LSsi elle est puisée ce jour-là : elle est réputée souveraine pour
It guérison des maux et surtout celle des enfants qu'on plongeait autre-
fois dans le bassin '.
La fontaine Saint-Jean-de-Charbonniêre ^ attire aussi un nombreux
concours de gens ; la veille de la fête on y vient chercher de l'eau que
Ton conserve pieusement.
A Sainte-Geneviève de Senantes la fontaine est en grande dévotion; il
y a grande affluence pour la guérison de la fièvre.
Le vendredi de mai, jour où la messe est célébrée dans la chapelle,
affluent non pas seulement des malades à guérir, mais des guéris aussi
pour remercier la sainte et la prier de les préserver des maladies nou-
velles. On fait le voyage à jeun ^ pendant neuf jours*; après les prières
d'usage, on boit, aussi à jeun, de l'eau de la fontaine et Ton fait bénir
par le prêtre et toucher à la statue de Sainte-Geneviève la chemise que
Je malade porte dans la neuvaine : fait avec dévotion, par soi-même
1. On sait que les paralytiques et les épileptiques sout les meilleurs sujets
à miracles.
2. Usage antique, fréquent aux temps païens. Voir Bouché-Leclercq, KiWotre
de la divination dans Vanliquité,
3. Parce que, évidemment, le terrain s'est exhaussé avec le temps.
4. Bourg de 200 habitants dout le nom rappelle Texistence d'un monument
mégalithique, dolmen ou menhir. Boisvilette, /. c, p. xcn.
5. Comme a Lourdes.
6. Bourg de 845 habitants, chef-lieu du prieuré de Saint-HUaire-sur-Yerre.
7. Nous avons déjà vu le Jeûne obligatoire à la cueillette des herbes de la
Saint-Jean.
8. Exemple de neuvaiues remontant probablement au paganisme.
2nO i^A REUGION DES RAULOIB
nu par rintt'rnu'diAÎre irune porsonm* cmyanlr, Ir voyau^^ iiinM iiu'on
Pajipfll»», .isiitiir la i:ui^ris4iii.
I.a ii«>niiriiiiinH pfmstf un il#»riiirr SHiiftlr (lruiilii|ii«*. "«i «*»• n**^** ilial-»
ln|tio; ,'iu lliisviy, fiiln» l'rniiais ri SiMiaiil«'s. uneowrrîurf ••xi^x*- «l»- l''iiii'*
iriiiiii*rnnrial d.ins I»' mur il«' la L'raiik'c ilufii»Tes»ip qu#» nul n'.i |»»» l'"»>'
«•ht-r el «jin» |ifrsiinnt'. aujourd'hui onoiiri*. n'oK^rait i*»fta>»*r •!•• Im'U- ln'i ;
aio^i II' vrai i>( Ii* faux m* Iciui'hi'nt si>iivfiit nur 1** nn'^mi' («Tram'
r.inin» i-nrore in funt'un*- Stunt-f'h»'rnu 'tr r..u/orji't5 • plai»'»* **■•"* i"
••hipiir ili» la iiiffMit'n' ••«liM* dr r.ililia>i'. Sun liiiniihd' «-i au^si v.ti uli-
lil*'- lui ont fait tra\i>rft*T Mn<( «•Ui-iimlin* Ii*^ l»>ni|i« ora^rfui qui •ml r*-n«
\rrHi' II' %aiii-tuaiii- ou ilji* ^'alinlail *'i Mlf donni' un»' fau r ii-i'lknl»- -lux
liahilanls du hourir.
D'aiiIroA préjugés nipprllonl le* presrriplion» Ae la mîiiri»*
antif|ii('.
Au bord du rh"niiî» d»* Hrf/oIU'^ a Nniianroiirl. |»r»'§ c\ .iV**sU\r S uni
Luf'tn"i»-1 'rat tint*, ver% !•• haut tU* la «•ôli*. la funîntnf •/#•* ll'»M'/riR% tpH
ni'tanl j.iiii.iiN k'U'iil df'î* li»'\ir^ •! /'"M »n '"«i/ 'IkI'i' /^ /'i^rtlij *iW«i'
l^'% flfwrt'iiv mnl «•ni'ir».» l'ii %nrn*itn*' lrf%*ui*ii' W Ifi niii a >.iint-iii*r-
Miaiii^ !•'!% la ii.ii%«:iiii •• .irtUi-Ih* du l.oir.
A ^ainl-tioiirt:on d** R ri/'ifri'--/'i-liifiy(iri* ini \ifiit |iour la k'u**ii»')n •!•■«
floiiji'iirs, di* |ir*'f*'rt-iii •■ Ws rh**tiTt'ttiN i*( ii'iidfi'ili^, l'I tti* lri'% l'Hii in
k'raini |M*|i>iiii.i^*i' \\%*\ H i-i <.t M>|iti'inhr<' *. !.*'« i''lraiii!«*i^ finporh'fit d>' li
fiiiitiin» Mil piijii'it ilu if^'T^iiir m t<;oiini', oiiiiiu ftoii<i ■•' n**ni. «I>* !'•' lu
i|u>iiiil d \ l'U •!.
I.a fiiiitiin*- d»' N.iinl-^.ini lui df (^huini**^' swv !•• l"»rd •!•• Ii n*.'r«
d'KMii* fi %iii% r.ifi'ht* ilu pont jut'iii di* l.i u.iN*. I n** l**u I** rhrt'tii-ii'o
r\\, .iii H'hi'i' •! ■'••Il*' *oiirr»".
ili*rtaiiii*s Kiitiri*«*H «pii iii* i;iii*ri!(A«*nt plii*^ sont re«^l«*«*« A%'^
lifiix fi«* riMiiiii»ii4 Aiiiiii«*llfH riT(.'iiii«*rii<*iil tr«i(iitîiiniii>llr<.
I ii<* ^'tiiri ** «'iif'iii''i'>i' tlan^ !•■ %ii|. • ornrn lU* d'* Siirit I l-ii <!' \*i') i\
«•iii« \iirifiii, .ih< i*-ti |iipti«!iii' prii(-*-lr>' •'•iiiiuii' ■«-lit--it. «'ii^t* n -'i
l'iiii •!•' \ 'If « '. p'i % d iiii>' l'il^f'ierr» irllf^u* l/i f"f\titHt ti^^ 'frn><i-«-i,
«.iil. i|«' |iiiii« «iirrii'iiiif' i| un f\.i»ifiii*nl I ••riM|iif . i^ri ni>iri )!•■« «ui li
p'-n'.f 11'- ..U' ni ptii« \»vt'*i\\\*'. iiiii^illi- !• iini^o.iil in^wU.i **s •l<r!i.ir«
1 M 'II' ilM|»iic-tt'' «-«t • «I {•'iiinirfil uij frrvriit ritb'iliqtir. rri»^ii)t «u
•ImI'I*- ri «m «^mt*
•* ll-iu'i; Ir Ti I hiltiUlil* fi''-ffv# f-nti^f \fr§le tiii* $t^U .
I « *. irf** .'r 1,1**1*^ ,ie ^jin/ /Vr* «^n l'.i /'#■. |..(t haliltaiiti
4 \ il'.Jkjr '\r 1>(^ h4tiil«iitB. • hrf. lirii i\r | «Mi.t)*- i!r B«iun#««l ri dr l^prt'»* ri#
Ux.i'il' -tt ij> tu hirQ rrlti>|iir. '••»■) hah t«iit».
' T>"i|r* r< » lltrfl •> -.t t Imtrr.
7 \ l.tk*'' 'tr J'k fiiliiltnt- <lf{>'ndtiit dr I i|>|iivr i|r Mnriiinulirr.
LE CULTE DES EAUX 201
temps, une nombreuse foule le jour de Sainl-Lubin, La réunion est dite :
l'assemblée,
?Ious nous sommes demandé à quels saints, autres que
saint Jean, dont le patronage était tout naturel si ces sources
servaient de baptistère, ces fontaines étaient consacrées. Exis-
tail-il quelque rapport entre les maux dont on allait chercher
la guérison et un pouvoir légendaire attribué aux saints?Gette
relation nous échappe. Plusieurs de ces saints sont des saints
locaux : les anciens missionnaires ou évéques du pays : les
saints Eman, Laumer, Lin, Lubin^ Odoir. Puis viennent les
saints Benoist, Caprais, Cheron, Cloud, Denis, Éloi, Éleph,
Félix, Germain, Gilles^ Gourgon, Jacques, Laurent, Marcelin,
Martin, Meen, Sévère et Vigour, et parmi les saintes: Agathe,
Agnès, Anne, Geneviève et Mabille, plus Notre-Dame sous
divers vocables. Ces saints et ces saintes ne sont point des
guérisseurs de maladies spéciales.
Les sources des autres contrées ont d'autres patrons, leur
patronage également est tout local, et ne tient nullement à la
vertu particulière de ces saints en tant que guérisseurs de maux
physiques. L'histoire des abbayes dont dépendaient ces sources
pourrait peut-être donner la solution du problème. Notre sen-
timent est que nous sommes en présence de vieilles supers-
titions qui, sous la domination des druides, avaient été, dan ;
une certaine mesure, réglementées; traditions que le clerg
qui avait pris leur place aurait en partie conservées. Nou
n'avançons point ces conjectures à la légère. Le département
d'Eure-et-Loir, qui ne comprend qu'une partie du territoire
des anciens Carnutes, compte ^t/âfrâfn^e-^z/âf/r^ sources sacrées.
Ces sources se partagent presque également entre les quatre
arrondissements qui chacun répondent à un groupe de tribus
distinct.
Arrondissement de Chartres, 12 sources.
— de Dreux, 13 —
— de Châteaudun, 10 —
— de Nogent-le-Rolrou, 9 * —
i . Les villages où les sources se rencontrent sont :
Arrondissement de Chartres i Be ville- le-Com te ; Chaismes ; Fontaine-b-
9M
LA RELIGION DES GAULOIS
II est à noter, quand on examine IV-nsemble des fêtes et '
pèlerinages rattachés aux sources et fontaines, qu'ils a'éche-
lounenl de janvier à lin décembre, de manière à ce que pres-
que tous les mois' aient leur contingent. Il est probable I
que, dans le principe, aucun mois n'était oublié. Nous rele- ]
VODS. en effet, les dates suivantes : 3, 4t et 21 janvier,
21 mars;!" vendredi et 16 mai; 23 et 24 juin; 4 et 26 juillet; i
7.8, 9, 15 eH6 septembre'; 9 octobre; 11, 26, 27 novembre; à
t" décembre. Nous nous refusons à voir là de simples effets 1
du li&sard. i
Plusieurs bourgs et villages dont dépendent ces sources
d'une eau sans aucune vertu réelle n'ont plus aucune impor-
tani;» aujourd'lmi et parais.<sent en avoir eu très peu au moyen '
hgi. Ils ne se distinguent des autres bourgs et villages que
pour avoir ou des liens plus ou moins étroits avecdes grandes J
ubhayos de Bonncval ' de Marmouliers », de Thiron '. Une puis- ]
sanlo influence ecclésiastique est évidenteau moyen Age, mais I
ne faut-il pas faire remonler ces traditions jusqu'aux druides?
0l les abbés n'ont-ils pas pris ces petites localités sous leur
patronage parce qu'elles étaient déjà des lieux de réunion, le
ritiyoïij Fan taioe-Bnr- Eure; Galliardoa (prieuré lUpeudanl de l'abbaye de
UoniiBval]; Mère-ÉRlise; Sûnt-Eman; Samt-Presl; îjiIu[-Reiiiy-«oU8-AuneBU :
Soun; Ver-les-Chartrea; Votëb.
Arroadiisemenl de Dreux : AneLj Lea CbÂlelets; Couloiubïa ; Dif^nes ; Vou-
Uliio-1^*'!'""""'' > MoiUeliois; La Piiiaaie; Le^ Besnuintes ; La SauceLlc; Se>
Iift0l<*>i Seooncties; S&iDt-Lubin-iie-Cravauti V^rl-eu-Drouai».
,ii'iiindi!arme'il de Ckdleaudiin ; Arron; Bron; Charrny (comniuoe de
Cloy«»)[ Eiiuilly pfÈs Sainl-ATil; LaFert^-Villenauil ; Moutboi9aier:Montigay;
|»|rouvltle; UnTerre; ïron (commune de Cloyes eur-Loir (Vran est un bourg
4r U haiitanln ; prieuré dépendant de L'abbaye de Thiron fondée en llbSpar
mbaut IV, comte de ChilCeaudiin).
JtfiiindUstmenl de Noginl-ie~Holrou : Bazoches-Gouet ; Champrond-eo-Ga-
Uiit; Charbounièree ; Fontaine SimoD ; Kragâ; Luignca; Saïut-Deolg-leE-
t-uit* - Baiut-Jeao-Pierre-liile; Sn i al- Victor- do- flutlou.
I, Kti'i'plà Tèvrier, avril et août, sur lesquels les reuNeigoenients ittaDquent.
i. Il y aurait lieu de chercher pourquoi les Zèles «e mulliplieot eu septembre.
3. Alibaye de l'ordre de Saint-Benoît londéc par Foulques en H42.
4. Abhnya fondée près de Toure par Èainl Martin ea 371 après son ordina-
^pi «1 la fondation de l'abbaye de LiRu^toy en Poilou.
5. Abbayt' de l'ordri; de Sainl-Benott fondée eu 1M3 par Bernard de pou-
LE CULTE DES EAUX 203
but de pèlerinages païens ^ Nous ne voyons pas que Saint-
Remy-d'Auneau (25 habilanls), Éguilly (26 hab.), Yron (48
bab.), La Fontaine-Guyon (58 hah.), Saint-Père-en- Vallée
(100 hab.), Saint-Lubinde-Cravant (100 hab.), Sainl-Eman
({08hab.),Mére-église (144 hab.), Saint- Jean-Pierrefixle (200
bab.), aient été jamais autre chose que des centres religieux.
D'où leur serait venu ce privilège si des superstitions locales
ne s'y attachaient déjà quand le christianisme s'élablit dans la
contrée? Nous sommes encore en présence de survivances.
Aurions-nous eu le culte chrétien de saint Seine si déjà
la dea Sequana n'avait pas été la nymphe vénérée de la
source?
Nous n'avons malheureusement sur aucun autre départe-
ments un travail aussi complet; toutefois, les renseignements
partiels recueillis ailleurs conduisent aux mêmes résultats !
Charles GomartS dont Tétude porte sur un seul arrondis-
sement du département de l'Aisne, y relève, dix-sept saintes
fontaines^ sous les vocables de sainte Barbe, sainte Eulalie,
sainte Radegonde, sainte Yolande; saint Biaise; Dieu; saint
1' Ud très grand nombre d'abbayes portent le nom de Fontaine,
Fontaine-André, ancien abbaye de Suisi^e, au canton de Neucbâtel.
Poniaine-Daniel, abbaye d'bommes, dans le Maine, à une lieue de la ville
<*e Mayenne.
Fontaine-Guérard^ abbaye en Normandie, fondée vers H 87.
Fontaine-Jean, dans le Gàtinais, fondée en 1124.
Fontaine- le -Comte, abbaye d'hommes, du diocèse de Poitiers.
Fontaine-Saint-Martin, abbaye de filles, ordre de Saint-Benoit dans le Maine.
Fontaine-leS' Blanches, abbaye d^hommes à 2 lieues d'Amboise. — Je relève
dans le Dictionnaire des Postes un peu plus de trois cents localités portant
le nom de Fontaine ou Fontaines avec divers qualificatifs. Des recherches
(ievraient être faites relatives aux légendes qui peuvent être attachées à ces
localités.
2. Études saint- quentinoises, t. III, p. 351.
3. Dans les communes: Benay;Fieulaine,Flavy-Martel; Fontaine-les-Clercs ;
Fontaine Notre-Dame ; Fontaine Uterte ; Gricourt ; Ilolnon ; Marteville ; Pleine-
Selve; Regny; Ribemont, Saint-Quentin; Sissy ; Surfonlaine; Tugnes, Ver-
mant. « Les fontaines appartenant à ces communes sont placées sous Tinvo-
cation d'un saint, avec une légende chrétienne et fréquentées par de pieux
pèlerinages ; elles montrent que ni la réQexion, ni l'expérience n'ont pu dc«
truire la confiance que le peuple conserve encore aujourd'hui dans la vertu
(le leurs eaux » (Cb. Goniart, p. 353).
■.gdS ; saint Pierre, des clercs el des ermites, vocables toiiii
étrangers aus vocables d'li)iire-el-Loir ; les saints et les
saintes sont tout autres. Ce n'est donc pas le caractère dei
saints qui les désigno comme patron des sources'.
Ch. Gomard croit, cnmme nous, aux survivances :
I.a légende chrétienne, écril-il, s'est subsliluée à la mythologie cel-
tique dans les pèlerinages qui se Tout k la plupart des foDlaiaes de Pi-
cnnlie. Les suints ont remplacé les fées.
Rien n'est pittoresque comme le spectacle que pri^sente la fonlaùiedt
Saint-Quentin le jour de l'Ascension. Villageois et villageoises ont dé-
serté les villages d'alentour pour se rendre a in fontaine. Oo est étonoj
de l'aftluencc de monde qu'on y voit arriver des villages d'Holmon. Ver-
mand, Altilly, Marteville, Sav.v, litreilley, Fayel, Solenecy, Maissemy el
même de la ville de Saiat-Ouenlin *. Presque tous les pâlerias ont à la
main un gros bouquet de cette fleur porfuniée qu'on appelle pQétiqul^-
menl mai-blum. J'ose dire que chaque allée du bois ressemble ce Jour-
là de ce cAlé à un pnrc anglais. C'e^t pour les personnes pieuses uu pèle-
rinage vénéré, pour les élégantes villageoises une occasion de luonlrer
leurs rubans et leurs jolis minois. Tout l'espace compris entre la foB'
taine et les bois est encombré de paysans, de paysannes qui à genotn;,
qui assis, qui debout.
Le Courrier de Saint-Quentin dans son numéro du 25 mars 1863, eu
parlant de la fontaine de Saint-Quentin, riipporte une coutume qui exis-
tait autrefois dans toutes les communes environnantes. C'était d'aller le
/■' novembre de 3 n 5 heures du malin ""n pélerinape h la fontaine. On
passait la nuit en cet endroit, on y entretenait un grand feu dont cha-
cun emportait un peu pour allumer la lampe de la maison.
Les études de Bulliot sur le cullc des eaux dans le
pays Éduen sont presque aussi instructives pour nous que
celles de M. de Boisvilletle sur le pays Chartrain, bien que
M. Bulliot se soit surtout préoccupé de trouver en pays
Éduen lés traces de l'aposlolat de saint Martin. Il n'est com-
plet que de ce côté. La Hsle qu'il dresse des fontaines sous le
vocable de l'apAIre ne s'élève pas à moins de cinquanle-huit*.
1. Le» dtvjqilés païennes des sources thermaleB, Borvo, Grnnnus, Siron.i,
sont au contraire des dîviaitÉs spécialement l'ecourables aux raaladea. Borvo el
Granuus eonl des Apollons guériaseurs, Sirona une Àrlimis.
2. La fontaine de Saint-0"entin est située à une ceriaine distancp de \n
Tille, dans le bois d'Holmon. C'est certainement là un ancieu iii-age païen, un
souvnirun peu confus de Inri^novatina du ft>u soIsUcial. Voir plus baut.
3. Surpassant déjA uolablement le chiffre des fontaines sucrées d'Eure-et-
LE CULTE DES EAUX 205
Or saint Martin, comme saiat Éloi, un peu plus tard^ fai-
sant la guerre aux superstitions païennes relatives aux fon-
taines, aux arbres, aussi bien qu'aux pierres, si des fontaines
lui sont consacrées, elles doivent l'être au même titre que les
chapelles érigées sur l'emplacement des temples renversés.
Saiot Martin, pas plus que saint Éloi^ ne niait les miracles
/ails aux fontaines païennes au nom des démons ; il exigea
qu'ils se fissent au nom du Christ ou de ses saints. Les fon-
taines furent christianisées. Telle fut toujours la politique de
l^Eglise.
L*idée d'élever autel contre autel, de sanctifier de nouvelles
sources à côté des sources où les païens allaient adorer leurs
génies et leurs nymphes, ne peut se concevoir ni de la- part de
saint Martin ni de celles des évèques ou des abbés, ses suc-
cesseurs. Le clergé ne chercha jamais à effacer le souvenir
des superstitions païennes qu'en détruisant les monuments
auxquels ses souvenirs se rattachaient Ou en les christiani-
sa^t^ Les sources Saint-Martin étaient des fontaines sacrées
avant d'être, comme aujourd'hui, des sources saintes*.
Ces cinquante-huit fontaines Saint- Martin ne sont pas les
1. « Saint Martia exorcisait les foutaioes » (Bulliot, La mission de saint
^ariin^ op, laud.j p. 6).
^•Les 58 sources de Saiut-Martio se trouveul dans les communes suivantes
~~ (qous relevons les indications données par M. Bulliot eu suivant Tordre
des pages) : Saint- Germain-du- Bois (chapelle et fontaine, p. 54), Bellenot et
Qssey-le- Vieil (p. 60), Charigny et Roilly avec trois fontaines (p. <)2), Vic-de-
Chasâenay (p. 62), Lantilly (p. 64), xMassigny-les-Vitteaux (p. 70), Fresue
(p. 78), Nod, Etelente et Saint Martin-du-Mont (p. 89), Vauaire (p. 99;, Da-
nois et Salives (101), Arceau (p 104), Brognou (p. 105), Senay (p. 108), Cor-
iK)iQ et Couchey (p. 112), Bouillaud (p. 118), Mavilly (p. 125), Saint-Komaiu
(p. 138), Baubiguy (p. 140), Cordesse (p. 235), Foissy (p. 240), Gissey-sur-
Ooche ',p. 251), Baume-Laroche (p. 252), Chissey (p. 210), Saint-Martin- de-la
Mère (p. 270), Beaurey-Beauquay (p. 279), Laizy (p. 289), La Commelle-sous-
Beuvray (p. 293), Saint-Sernin-du-Bois (p. 301), Saint-iMartin-de-Chazelle
(p. 302}, Gertenne (p. 303), Maison-Dru (p. 317), Deltey (p. 326), Thil-sur-Ar-
roux (p. 334), Cressy-sur-Somme (p. 337), Certénue (p. 303), Saint-Chris-
tophe-en-Brionuais (p. 347), Roussillon (p. 3j0), La Petite- Verrière (p. 354)-
Cbilleau-Chinon (p. 355), Chaumart (356), Saint-ililaire et Vauclair (p. 360),
Glux-en-(ileune (p. 362), Gienue (p. 368), Laroche-Milley (p. 398), Comiuaguy
(P. 404), AUuy (p. 410), BazoUes et Huez (p. 421), Corbigny (p. 425), Cla-
mecy (p. 429), Druyes-Ies-Helles-Fontaines (p. 435).
•IN» LA llKI.IiilON UKH GAULOIS
s(*iiles fonlaino^ saiiitfs du pays Kilut^i. 0:ilr«* \v< funlnines
Sfiini-AIftriiu, io pays Kdiifii rciifiTme, ayaiil h* mi*iiu* («irac-
ti*n* (l(* siiiutelé, un vraïui lumilin* lii* cutirs iVvnu et ilo M»urc«*ft
iliviiiisi*s un t<*inps liii p.'iL'anisinu.
L•■^ f.irili-UI S.lMi IU.II|i"H lit* l-l St'llli'i't il'- !M'S aftlllt-llts.fi lit lluilft, 4t-
tii.iit'iit i|i* Imitf^ |i.iil« l«-*» |M-li-iiii^ •>! |r*» iii.il.iili-^. Au< uni* i^'k'tnti •)•■ la
(i.|lli>\ pfilt-i'lrr, ||';i\;ilt {•'■lll |('H SMllIi-c'^ 1111 I iillc |ilii4 ;:tii(r.lt m l'Ut
|iM|iiil.iir<-. JtMii li-s (-iiiji« tl'i'.'iii iiiliiit.iiir< il>- l.i St-iii«- •-l.ii*'iil ili«iiii«>«.
h.iii« If |i.t\<k ;i<'i*plfiiti'> MU .N i'iiM'iji'iil liii lal'.!!!!-, |».iiri*i« il'- ;;r<>tti-«,
il«' i ri'iu il>- r<ii lii"». •!•- \ill'>ii'> |iill>ii •■«•|Uf« «mi ;it>riipt>**>, • h i«|U'- f -n
l.iiiii' .i\.iil Miii i; -lui-, <k.t t'ittf^ «•.! •inwc, i|iii ri't-i-v.iit U:s \irii\ »'{ 1*« ••(•
fr.iiiili'^ <|i'H h'ihit mis.
(Iftti* imuvi'lh* ««rri** t>sl aussi rloipKMilc f|ii(' la pr«'*ri*(li'nli*.
Non seultMnrnt M. Hulliii! lions y i-rvi-liMles prali<|nes ali<^i>ln-
ini*nt paii'nni'^. inai*« insisif sur «'•* fait i';irai*ti'*risli«|ui'. rnin-
ninn liii ^l•^ll• an\ /"nf'iln*-- SnînfMnrtuk, qui' hii-n ••i»n\i'nl
l'itriiloirc voisin csl ronslruit ^tir li>*« rnini*s suit iWinsai 'Ihnn^
Miit iliiii trin/tlp ii*.\piill(in ou fil' Mi'iriiri'.
A ^ iiril M'>t> •••ij'<- ii!ii Tiiil iirti- iluii •••tliiii l'ii •III. •••ti« .■' \ •• ifii-'
(In «tint |i il[ <ii «11] 1:- n Ml* • «( l» liut il'uii |>-i«-i m i^-»-. 1.* « ni il i<l'-o \ iM
\ li'Mi'- p ml' «'II' fcTti'l I* f;i'ii* / .|i ''iif !]'■»■ r'- r /■ » f^i^^^'x i ^ m m ri"i*r^
;'<iir , il ifi« I'- I is . -iiili II!' . H ils "'■ iip')i|<'iiii>'iit . I I .-'ii-r is 'ii r-sl i/ i ■;*
t>N-iiii-iit » ■■i!i|»r ■•■iii*«- '.
\ \i ■ -sii - I ..!•- • li'kl lit Ml' • Il • inf' i'ii>i|li.|i ■■•iM!tiiitf* ■ 'I »:■ i:» I
i|i{iiiii', il iiis I l'i i- lie 'Il I 1' li* iili il< ui «I l'.iii-llis il» Vi r>' Il ' *.
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{• -i- . I • i.^l' il fiil;<-« • !• !ii:-i''^ il' Il i> !it o t-t !• «il' i tiHi\f% •! iii« !< •
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I' I « • », • ■ • lit •■ \ '. I I • • il- i { I • ■!• :• IT' • •' tlaT .' • 1
b • 1 1 I r . I -. r W . r ■ I ■ . / t ,.* t . \* ■ .'
LE CULTE DES EAUX 207
la foDtaioe ; divers objets votifs et des médailles y avaient élé trouvés
précédemment*.
Le prieuré* de Commagny, une des plus anciennes dépendances de
ïûhbaye de Saint-Martin d'Aulun, fut dédié par les moines de saint Hi-
laire, maître de saint Martin, sur une colline au sud-ouest de Moulins-
Engilbert, près de la voie romaine, et passait pour être élevé sur l'em-
placement d'un oratoire païen *. Une source sacrée, accessoire ordinaire
des temples et particulièrement des sanctuaires ruraux, coulait au pied;
elle est aujourd'hui dédiée à saint Gervais ; une ancienne statue du saint
est placée dans une niche sous la voi\te qui recouvre la fontaine. Le jour
de Saint- Laurent, on y trempait les nouveaux-nés, et s'ils étaient malades,
leurs langes. Dans les temps de sécheresse le peuple descendait la statue dans
(eau pour obtenir de la pluie ^
Et H. Bulliot ajoute :
Nous sortirions de notre sujet en accumulant ici toutes les traces
encore subsistantes des superstitions celtiques que combattait saint Mar-
lio', toutes les fontaines, les pierres à légendes de chaque hameau
doQt bien peu sont tombées dans l'oubli.
U faut aussi que nous nous arrêtions. Vous voyez quelle
est la fertilité du sujet. Je vous demande, toutefois, la per-
mission d'extraire encore de mes notes quelques renseigne-
ments prouvant que les départements d'Eure-et-Loir, de
l'Aisne, de laCôte-d'Or, de la Nièvre, de T Yonne et de Saône-
<îl-Loire ne sont point des exceptions\ La Bretagne au moins
i. Mission de saint Martin, op. laud., p. 140.
-. Dans le pays Édueu comme dans le pays Chartraiu la majeure partie des
foutaiues sacrées dépendaient des abbayes. Voir plus haut, p. 202.
3. Cf. Collin et Gharleuf, Saint- llonoré-lea- Bains ^ p. 281.
4. Cette pratique se retrouve eu Bretau^ne. « Daus certaines paroisses du
Morbihan, dit Mahé, on a conserve la coutume d^aller certains jours proces-
sioanellement à la fontaine avec lu statue du saint pour la plonger dans l'eau.
Plus cet usage est bizarre, ajoutc-t-il, plus il est probable qu'il a été établi
pour anéantir quelque ancienne superstition. » Eu effet, fait observer Tingé-
Dieux érudlt, une coutume semblable existait eu certains pays dans l'antiquité.
Tous les ans les femmes d'Argos allaient prendre au temple la statue de Pal-
las'Athèné et la conduisaient eu pompe au fleuve Inachus où on la baiguait
(CilUmaque, Hymne 2). Même cérémonie à Rome où la déesse Cybële était
plongée solennellement dans les eaux de TAlmou, affluent du Tibre (Ovide,
Fastes, liv. IV, v. 331). Saiut Augustiu [CHé de Dieu^ II, 4) fait mention de
cette cérémonie pendant laquelle ou proférait de si étranges obcéuilés que les
spectateurs devaient s'en retirer confus : tnaltitudo debuit abire cou fusa.
r». Bulliot aurait dû ajouter : et (juil n'a pu détruire.
r>. Saus\ouloir dire quuue aussi grande abondance de faits pourraient être
recueillis dans les autres départements.
120K LA RKUniON DES GAULOIS
serait tint* mine fécon«io. I.a fontaine tlt> Itarantou Anus Liforèl
lit* Hroreliant avait totitt* i'S|HM'f> ili* v«*r(iiH niirarij|f»us«*s :
Hiji<*i>ni|iii' .lyatit piiiM' lii* I'imu îi l.i fniil.iiiit' m n*|Miiil ^nr !•' pt^iriio
ilij rhàtrau «•■iilfiii«*iil <|ij'-li|ij*'s ::iiiin>'H. iM?»<i*'niMi- !«iiiiil.iiii <!• « •-.lut
rli'iiv*'!"* •!•* :;i'''l*', fiiit u'itiinliT 1'- t«iiiii<'iii* et init I .m iili%4 un i |iar
tri*'p'ilS»i'« li'lir|ir<*!«*.
La VilliMnarqné fait reuiarqnrr qnt* la mrnii* tradition •*\i^
tait rlii*z les (jallois. L«*s inontu^'nanis lii* Sno\vti|i»n. «iit-il.
iaront*»nI (*nri»n\ aujoiinriini, (|iie si i|ii(*l(|irinia;:it«* l'i*aii «lu
lar l)iil«*iinf «it* iiianièn* à U* fain* rejaillir sur un lili»r ih* ^-ra-
nit voi«>in a|iiM'l«'* fiuif/ ror/yr, nn ora^'«* s'élrvt* avant la fin ilu
jour, ihi tu* piMit iliMihT <|n«* rc «utit là uni- ir^^iMiili* ri*ltii]ui*.
La fi»i aux vertus dt* la rtiritairii' ITiranton m* s'«*h1 |ia*« |M>nlu«*
Kli l'^ri, ffil l'.|iiti-iir i\*"* C'tnt- s ff>fiul*itrf*t Hi lW*i^ ti'.iiiiil. !•■« hibi-
t.liiN «If 1.1 |i.ii<i|««i' i|i' l'.'iiii iii'-t * SI' I flpllltMit |i|«ii i*^%iiiiii*l|f iiit'iit. \au-
lilt'l*'*' «'I tT'*l\ ''Il t< ti-, .m I li.iiil tU-^ Iikiiiiif4 •■! ;iii «Mil ilf^ ri«ii-lp*«. .1 t^
f<iiii.iiiii- il.- Ilir itii"ii )>-iiii il*iii.tiiiiii il>- l.i pliip' .111 l'.ifl.
Le l'IievaihT île Frfniinville lite um* ftintaine sarrei' ^itui'e
a IViiiielin sou«t un iliilnif*n *. Kinile Souve««tre ' en signait* tr^i^
a l(i> iilis, il Saint-Laurent, aSaintJean-tlu-l)oii:t. Il n'i*^t |»a«,
«lit \L N tJui'iliiMi «lan*» IjH ///v/*/*//!'* firtn*tnt tiinf'. une >«*ulr
rhapi'ili' i|ui n*ait sa f'»nftnnr >fitrrr'^,
Hiisi'ii^weiu' '!/#. l'iutl., |i. 2.'t7 avait ileja ilit : >* i*mte\ ir%
/*»ftttlittf% iw s*' ttnilt rut tttts i/ttn^ Ir ^tnMWlfJ»' d Uiir ètjltsr itlt
r/iiipf/fr nu tl t'tfh^r t^iit H fût s*i f'tiiitiiiir pu/ iimlirrr ftitrtunt U
m»'mr r 'ii i/AA" i^tt * .h- \iiii\ ut mt^ tirs r i * tnitl»'\^t hf»\r rtrufîur ^
#/*• * fiUpfllt\ tiltfit> ^iti lu s'itt/i f »'ti*'-Ht*'lH>' . Utif/s fJUr ^f/««/*/|/
h \ m* uni ''Ht f itt> ft /*■* dit fi* h/i*'\ d u/ir purriHr rtut*tru* tt'»H.
Klnnan Vaili-ntin «'ii avait n*ili* un n iinlue ronsider.iMi*
ilan*» !•• |ia\ H Ar^ .\lli>ljii*L't'*« «•! ilis \iiii»nri*«i.
*. I.l \ llrlli if'l II' . ' o'i/t i / 1'/ liJ ;i/r- • .-Il .l'iitrtt fit rf •■§*», \ | |i i|ft
l.kt.' ••■•i . i<i(!. • • ((■•l.;i «•-.iil t iiiii lir* r •ljA;<tliiii ilr f'hiii|i|ir Auir .«tr
. I .■f.i..r.; • -t .II- ;■ ir i-'»" -ï-j M ■r:i!ii ■
) ff iii :i k .; • 4 -. Il , «iu / l'i tff
• Mil *••■ !»• -tl /./••. ijr »r r», •■.•. |i 'f%
N «.'.•• ..f / • /t \','.r .r !• • i..r j- .t
/'• i*. r I' li- • II.-' ■ -jf* /iri l.r r.jiyltr, t l\.|« • I ■■,it
ivi tii; tuit, ..; •yv.'ridfi I -.• 'il r j /!■...' iir i Aiud, detphinalt. 1. \\\. tl'i
LE CULTE DES EAUX 209
Les divinités nationales qui y présidaient, écril-il, avaient été relé/^uées
dans les laraires des carrefours, desservis par les sevirs augustaux,
choisis généralement parmi les affranchis, tandis que les prêtres des
temples érigés dans la contrée avec les dieux de TOlympe étaient de
haut rang et d*origine ingénue^ pontifes, augures et f1aniines\
Le regretté Sacaze n^était pas moins afFirmatif dans ses
éludes sur les divinités des vallées pyrénéennes.
Mais plus riche encore en sources sacrées et superstitions
relevant des temps payens est le Limousin où les archéologues
du pays nous assurent que les fontaines saintes sont au nombre
de cent cinquante (voir Annexe D). Le Limousin est avec
la Bretagne et le Morvan l'un des pays ofi les traditions cel-
tiques sont le plus tenaces.
Enfin M. Gaidoz, le savant le plus compétent en pareille
matière, dans son excellent travail intitulé : Un vieux rite mé-
dical^ mentionne un usage doublement intéressant pour nous,
pratiqué à Montailland en Berry, où Ton va à la fontaine de
Sainie-Rodène pour se guérir de la migraine*.
Oo voit encore aujourd'hui, dans les Chenevières de Montailland, une
fontaine qui porte le nom de Sainte-Ilodène et (lui n*a cessé d*étre un
objet de dévotion. Cette fontaine, assez semblable aux citernes de nos
*tiaralchers, est entourée de quatre murs dans l'un desquels est encastrée
**ne image imparfaite de la sainte. On y vient d'assez loin pour la mi-
Sraine ; mais le malade qui veut obtenir sa gucrison doit placer sa tête dans
*4ne légère excavation* naturelle ou factice (?) de la paroi de droite^ en se te-
*^anL suspendu au-dessus du bassin à Taide d'une flèche de fer plantée dans
^« muraille, tant à cette intention que pour aider à puiser l'eau. Cette
Manœuvre, exigeant une certaine adresse, n'est pas sans danger, et il y a
ï>eu d'années une jeune fllle se noya, dit-on, en voulant l'exécuter. J'omels
^dessein plusieurs superstitions grossières, répudiées par l'Église*.
Autre superstition, aussi radicalement païenne, à rappro-
cher de celle de la fontaine de Sainte-Rodèue*.
Tous les ans, depuis un temps immémorial, le 6 août, jour de la fête de
i. Ce sont les seules fouctions que fout connaitre les iogcriptions.
2. H. Gaidoz, Un vieux rite médical^ p. 22, d'après Veillât, Pieuses légendes
du Berry, 1864, p. 12.
3. A rapprocher des dolmens troués.
4. Ce sont celles-là justemeut que nous aurious aimé à connaître.
3. Mémoires de la Société des Antiq. de France, t. I, 1817, p. 428 : extrait
d'une lettre de M. Thomas de Snint-Mars.
14
SIO LA rbugion des
saint Eslapin, qui correspond, dans le calenilrier, à celkdela TransOgu-
ralion, un peuple imiuease ' se rassemble à Dourgne (Tarn) et dans les en-
virons. Les boileui, les paralytiques, les aveugles, les malades de tout
genre viennent y cliercber la guéi'isoii de leurs iiilirmilés. Ils parlent de
grand matin des villages où ils ont couché, et des prairies où ils ont été
obligés de bivouaquer; cor ils sont en prand nombre et se rendent au
templeconsacré à saint Kstapin. Ce Icmple est situé dans une gorge qui
s'ouvre vis-à-vis de la ville de Oourgne et au midi de la monlaftim. Le*
pèlerins font neuf fois le tour du lemple ot se rendent ensuite sur la plaie-
forme. Là chacun trouve uu remède il son mal. Il suffit pour ctla tTin-
Iroiiutrr diuu un des trous pratiquée dann Us pierres du tnonumenl, le
membri- affligé auquel ce trou eil dcstitti. tl y on a de différents calibres
pour la Itle, la cuisse, la jambe, le bras, etc. Celte cérémonie faite, cin
assure que les boiteux marchent droit, que les aveugles voient, que les
paralytiques recouvrent l'usage de leurs membres*.
Lorsque cette première épreuve n'a pas réussi, les pèlerins ont recours
à la fontaine de Montes ou de Saint-Jean. Celle fonlaine est située dans la
gorge qui suit immédiatement celle oîi est bâti le temple de Saint-Es-
lapin.
Bien que les noms des divinités gauloises présidant à ces
sources DOussoieDt parvenus en Irëspelil nombre, nous avons,
ce semble, le droit de conclure maintenant que l'usage de di-
viniser les sources en leur attribuant de mystérieuses vertus
était général chez les Celtes. 11 est probable que beaucoup de
ces divinités, comme chez les Pélasges^, étaient innommées et
coDDues uoiquement sous le nom générique qui, en celtique,
répondait au deus ou au dea des Lalins, associé au nom to-
pique de la source, sans que peut-être le sexe de la divinité
1. Ce prodijifïeuK concours étaol devenu la ciiuse de scandales et de dé-
bauches, le lempte de Saint-Estapin fui fermé eu 1165 par arrêt du parlemeut
de Toulouse. H fut rouvert quelque temps aprë», fermé de nouveau par la Rc-
volutioQ. Le culte depuis a été repris avec zèle. (Note de M. Clos.)
2. Le tewpleest le dépôt de béquilles et autres iustrumeots devenus inutiles
aui iniracoUa. (Note de M. Clos.)
3. cr. Hérodote, II. 32-.Ï3 : ^ Les Pélasges ae donnaient ui nom ni surnom à
aucun des dieux. On a longtemps ignoré l'origine de chaque dieu, leur forme,
leur nature et s'ils avaient tous eiislé de tout temps, ce n'est, pour ainsi
dire, que d'hier qu'on le sait. Je peuse, eu effet, qu'Hoinère et llésioile ne vi-
vaient que quatre cents ans avant moi; or ce sout euî, qui, les premiers, ont
^it en vcrj la théogonie, qui oui parlé des luruoms des dieux, de leur culte,
de leurs tonctions, et qui ont tracé leurs figures. - Les Celtes avant les druides
étaient à ce même état d'esprit, dans lequel étaient encore les Germains au
Mupt de Tacite.
LE CULTE DES EAUX 211
fût précisé, sive deus sive dea, suivant Tan tique formule. La ré-
pugnance à Tanlbropomorphisaie estundes traits particuliers
de cette période. On a souvent attribué à Tinfluence des
druides Tabsence de représentations figurées des divinités chez
les Celtes. C'est une erreur. Uantipathie existait dès Tâge de
la pierre et Tftge du bronze ; la phrase de Tacite où il est parlé
de cette interdiction s'applique non aux druides, mais aux Ger-
mains. C*est, au contraire, à l'époque où régnaient les druides
qu'apparaissent les premières représentations des dieux sous
la figure humaine. Les noms des saints et des saintes que le
christianisme a substitués aux génies païens nous sont seuls
parvenus, mais ces noms se rattachent à des usages, à des
cérémonies, à des pratiques, à des pèlerinages qui sont bien
celtiques dans leur essence et dont la plus grande partie étaient
déjà, à Tépoque romaine, des survivances. C'est à ces légendes,
à ces pratiques païennes que nous devons demander la révé-
lation du génie mythologique de nos pères. Les druides ont
pu présider à ces cérémonies suivant un principe presque
général dans la haute antiquité en dehors du groupe aryen, la
nécessité de Tintervention du prêtre, chaman ou druide, pour
que le sacrifice ou la prière fût valable. Ils n'en ont point été
les introducteurs.
A côté des fontaines, les lacs étaient également Tobjet d'un
culte en Gaule. Nos renseignements sont moins riches à cet
égard. Ils sont même très pauvres, sans que nous en saisis-
sions la cause. Il est vrai que chez nous les lacs sont relati-
vement rares. Nous avons toutefois de ce culte un exemple
historique que nous pouvons considérer comme typique. Nous
voulons parler du culte païen que Ton rendait encore au lac
Saint-Andéol, du temps de Grégoire de Tours'.
A.U pied du mont Helanus, un grand lac existait * où les populalions
des environs se rendaient en grand nombre à certains jours, dans le bul
de faire des oiïraiides à la divinité du lieu à laquelle comme libamina
les uns offraient, en les jetant dans le lac, des habits d'homme de lin cl
1- S. Gregorii episc, Turonensis opéra omnia^ A1D(^\CIX, p. 874.
2. Le lac actuel de Saint-Âudréol.
212 LA RRLIGION DES GAULOIS
d«* tlr.i|». iiit^iiH* «if*» loisoiiH piitiiTi^K, «l'autre!! tU*s fn>iiiiicrft, d** Li rir«,
«|fs \*iius ft inillo aiitrfs rlioses, «haruii suivant ftrn moy«*ii«. O^ pra-
tii|Ui*!i «'•t.iii'iil suivift (le «îarrilIrfH d'aiiiiiiaui. CVtait l*u4vaMiin d'uor
fi'lt* On fîiisait l'iiiduinr en re lieu dt*4 «*harrt>tle!i de priiviMMiii |*>Mirrr 'ii
jnurn^ ipif l'un |la^!».'lil. lnul rntit'rt, a fain* Imiine rlii^n*. L«* quiiiifine
jiiiir, i|u.ind lnul l>* niDinliï était sur I*' point d«* s'«*n n'inurn^T, il n«-
Miaui|iMit jaiiiais df sVIrvi'i un furirux firatff*. mt^lê df tonD*'rrf ri
d'i'ii.iir^. a la lufur drsipieU il tombait tant d'i-au et de pietr**% «|u'"n
di'*9>' opérait de ««a vie i*t de son retiMir. L«*h pav<aii!i du partis n'en r<in-
liiiuaient p.iH niitins de se rendre, au jour dil, au Ixird du Ur e\ d'y
ai'i''*niplii lfiir« •'••lénionieH inipien, ipiand, «lit (•n'b'oii-e de Tnur^. un
r\i*ipie du pais, inspire pal la Ilivinile, eut la |i«*nsée iréditjiT, au ImiM
du lac, un*' i-hapelle a «ainf llilain* de Poitiers, dans laipielle il df^Nisa
•le» r*'li«|ues flu %.iint lli^ant, au peuple : «• .Ne «:onlinue/ pas, ni«*« •'htTt
liUt •! p''<*lier devant le Seigneur. Il n'y a dan^ le lar aiiruiie puiss.«n>-''
a Lnpit'lle \iius deiH'/ «es ptalKpie!» ••«.
Saint tirr^oin* ne iit»iiH «lit pas. si, â partir di* ri* iiii»iiit*nt,
l(»s pi'lrrina^es r«*HS(^r«*nt. Il nfli nue .seiili«in<*nt. ce (pli fst pi 114
iTdVîiliii*, (|ii«* la t(*mp«'t«* aniuiclU* qui A(*r(»mpai:nait la frt«*
paiciHK* 114* SI* n*|»n)(lnisit pln^.
IJiiaut a la l«*rriMir (|ii(* U» la<* inspirait aux payHan<« liu lif*-
vaiKl.in, lin «i** in«*s (-onfr«'*res, (»rif^inain*A (l(* la L'i^fn*. iiii*
«lit «lu'i'lli? n'a pa^ (linparu L**» paysan» n«* paMrnt p.in mit lv%
lnirils ijii lai' sans lui J4*t(T ilrn pii;(*i*H fie nioniiaii*; et il n'«*«l
pas rrrtain «|iif V*m n'y ailli* pas i*nrore isoliMiidit (*n ]N*!i'ri-
.Nmus iirrioroiiH It* nom du (li(*u «m (l«* la (l(*i*sse «|Ut' l'iui a^fi»-
raii an pii'd liu iiit>nt llrlaiius.
V.if*-'ii ;! ir i II I. 1* I ri.'i it m /ii« r i/i'. i r-f m*. ir>/ ^ '/ly • i--iVfi>i< «V /f^k*^
^ ! •■iifiiM r-t •'ttr^il •!** *9T»iS*nrr %\t» l>Mir*, d aprr* l»«fni Marliu / z K#
Il -1 if^ * <• i-.t • f. 1 1 1 . p .'i7.
i \>^TAii i.ii* .cft«4iil •! y ftiri* dr« fiiuilt***.
DEUXIEME PARTIE
U GAULE APRÈS LES DRUIDES
LA GAULE APRÈS LES DRUIDES
XVP LEÇON
RÉSUMÉ DE LA PREMIÈRE PARTIE
Les religions, à quelque moment de leur existence que nous
ies examinions, sont toutes, plus ou moins, remplies de survi-
vances'. Aucune ne forme dans son ensemble un tout logique
dans toutes ses parties, comme peut Têtre un système de phi-
losophie. Les religions recueillent, dans le cours de leur
développement, des éléments nouveaux qui les rajeunissent
^t les transforment, mais sans qu'elles se débarrassent jamais
Complètement de leur passé. Ces reliques dupasse, l'œil pers-
picace d'un observateur habitué aux recherches scientifiques
Peut les retrouver.
Ces observations trouvent particulièrement leur application
^ans les pays dont la population, comme en Gaule^ se com-
pose de plusieurs couches successives et diverses, de conqué-
ï'ants ou d'immigrants, de complexion religieuse différente^
ayant eu chacun leurs divinités particulières qu'ils ont dû
tenter d'introduire dans le culte national ou^ à ce défaut, qu'ils
ont dû conserver à titre de culte familial ou de tribu. Quand
les Grecs, puis les Romains se sont trouvés en contact avec
les populations qui s'étendaient du Rhin à TOcéan, de la mer
du Nord à la Méditerranée, ils y trouvèrent et nous signalent
eux-mêmes des Ligures, des Ibères, ou Aquitains, des Celles,
1. Noas voulons surtout parler du côté extérieur des religions, des pratiques
et du culte.
I LA RP.UCION* DBS f.AllI.OIS
des Galates et des Belges formant un corps de nation au<]uel
les Romains purent bien donner un nom ethnique général, qui
les comprenait tous indislinctemenl, mais dont les diverses
branches n'avaient pourtant pas perdu tout caractère de per-
soruialité, sans compter les couches primitives et profondes
dont ni les Grecs, ni les Romains n'avaient eu conscience, la
couche des populations quaternaires ei celle, bien plus impor-
tante par le rôle pri^poridérant qu'elle a joué, à l'origine, la
couche à laquelle nous devons l'érection des monuments méga-
lithiques et l'introduction de la civilisation que ces monuments
représentent. Mais cette diversité de population dont la consta-
tation scienlilique, aujourd'hui prouvée, donne la clef de notre
histoire aux époques de l'indépendance, n'était point pour
frapper l'imagiDation des historiens grecs et latins, même les
plus sérieux elles plus philosophes. César' et Strabon y font
allusion sans en signaler l'importance. Ils n'y insistent pas.
L'existence en Gaule d'une aristocratie militaire et d'une aris-
tocratie religieuse dominant le reste de la nation réduite à une
sorte de servitude [plebs paerio servorum kabelitr loco)* est
tout ce qui leur semble digne de mention. Dans cette consti-
tution sociale si différente de la leur, ils ne voient rien d'anor-
mal, rien qui mérite explication et passent. L'état religieux
de la Gaule semble les laisser un peu moins inditlérenls, mais
ils n'en voient que le côté extérieur, sans chercher à rien
approfondir. L'existence d'une puissante corporation où se
recrutent les druides, jouissant de nombreux privilèges, entre
les maips de laquelle sont concentrés l'administration de la
justice et l'enseignement de la jeunesse, dout les prêtres sont
à la fois devins et médecins, parmi lesquels se trouvent même
des astronomes et des philosophes, a seule attiré leur atten-
tion. De leurs doctrines, une seule est mise en lumière : la
1. La preuiitrc plirase des Commentaires de Cûsar montre toulefoi» qu'il
avait plus qu'où ne pense la conscience do ces diversHÉs ilaus la population
de la Gaule : Galliii est omnis diviia in parles Ires... Hi omnes liagua, iiisti-
tutia, legibiis inier se ili/leiunl. César aurait dû ajouter qu'ils dllTéraient é^a-
lemeiit »oui le rapport du culte.
-i. Ki'sar, «. ';.. VI, ïiii.
RÉSUMÉ DR LA PREMIÈRE PARTIE 217
croyance à l'existence d'une autre vie. Ces prêtres leur appa-
raissent comme des espèces de mages, disciples de Zoroastre.
Quelleaction cesmages ont-ils eue sur les croyances populaires?
Si nous en croyons César, malgré le monopole de renseigne-
ment dont ils jouissent, cette action aurait été nulle sauf sur un
point: la croyance à l'immortalité de Tâme. Sur les principaux
dieux : Mercure, Apollon, Minerve, Mars et Jupiter, les Gaulois
auraient eu des idées dialogues à celles des autres nations\ La
religion populaire n'existe pas pour lui'. En dehors de la
croyance des Gaulois à une autre vie, un seul usage, une seule
pratique religieuse, lui parait mériter une mention spéciale:
la pratique habituelle des sacrifices humains auxquels les
druides président. L'originalité de la religion des Celtes, aux
yeux des historiens ou moralistes grecs et romains, se résume
en ces deux faits : croyance à une autre vie; pratique rituelle
des sacrifices humains; pour le reste, sur les dieux en géné-
ral et les divinités du panthéon grec en particulier', des idées
analogues à celles des autres nations.
S en tenir à ces témoignages serait se faire une idée bien
fausse et bien incomplète de la religion des Gaulois et du
caractère des druides. Le principal but de ce cours est de vous
le démontrer. Les Gaulois n'avaient pas attendu pour avoir
une religion, que les druides, ainsi que nous l'apprend César,
fussent venus de la Grande-Bretagne leur en apporter une.
Nous ne voyons pas d'un autre côté que ni les Phéniciens, ni
les Grecs aient eu, en dehors des côtes, aucune influence reli-
gieuse sur le pays. Nous avons assez insisté, sur ce point dans
DOS premières leçons, pour espérer vous avoir convaincus.
Nous n'avons trouvé aucune trace sensible de culte à l'épo-
que quaternaire ou môme à l'époque des cavernes, c'est-à-dire
pendant toute la période dite de la pierre éclatée, cela ne veut
1. M De his eamdem fere quam reliquae génies habent opinionem » (B. G,,
VI, XVII).
2. Fréret a déjà montré combien, sous ce rapport, les idées de César étaient
fausses. Édit. in-12, t. XVIII, p. 167 et suiv. (1796) et notre Annexe A.
3. Adopté par les Romains.
218 LA RELIGION DES GAULOIS
pas dire que les populations fussent alors privées de religion,
mais seulement qu'aucun monument de celte religion ue nous
est parvenu'; l'étude des monuments mégalithiques, au con-
traire, nous a révélé avec nombreuses preuves il l'appui, dunnl
la période de lapierre polie, une ère de ferveur religiei
le caractère de laquelle le magnifique développemenl du cullp
des morts ne peut laisser de doute. Ce n'est pas seulement
par l'aspect monumental des chambres sépulcrales dont k
solidité, comme celle des pyrnmides d'ÉgypIe, a défié lesait-
cles, mais par leur contenu, que ces importantes sépultures
noun ont initiés aux aecrels du passé. Je veux parler de cette
abondance de pierres précieuses étrangères au pays, jade,
jadéite, callaïs ou turquoise, cliloromélanilc, cristal, perlns
■ d'or déposées auprès des morts, par centaines dans certains
monuments, aussi bien que de ces sculptures bizarres que
nous retrouvons presque identiques des deux eûtes du détroit
de la Manche, en Irlande, en Ecosse, comme en Armorique el
jusque dans l'Inde. Ajoutons que des cérémonies magiques
s'accomplissaient dans ces caveaux. Les sagaces observations
de M. Abel Maître nous ont jiermis de conjecturer que l'allée
couverte de Gavr'-Inis était la tombe d'un chiromancien, après
avoir peut-être été sa demeure, celle, au moins, d'un magicien.
Au Mané-er-H'oech, au Mané-Lud, les cérémonies funéraires
dont nous saisissons les traces, bien que d'un autre genre,
ntius ont présenté le même caractère cabalistique. Nous avons
assisté à un sacrilice de chevaux dont les têtes, quand la
chambre fut ouverte par le regretté RenéGalles, reposaient en-
core sur des menhirs alignés en demî-tune; nous avons trouvé
dans la chambre sépulcrale une grande et superbe hache en
chloromélanite reposant sur un disque ovale en jade, précédée
et suivie d'autres haches et de grosses perles en callaïs, traçant
sur le plancher de l'angle est à l'angle ouest, c'est-à-dire dans
la direction de la marche du soleil, ime diagonale à laquelle
1. La pertecttou de certiiJiiB desï^ins cl ï^mviires An ri>poi[ue
indice d'iiQ dâvi'lappemeut ialcllcctiiel 1res reinurquahlc, rcui] i
bypothËtique dea religions bien in vraisemblable.
RÉSUMÉ DE LA PREMIÈRE PARTIE 219
il parait impossible de ne pas attacher une signification mys-
tique. Comment méconnaître la signification de ces fouilles?
Et peut-on se refuser à y voir une sorte de révélation de Tétat
social qui régnait alors au nord-ouest de la Gaule?
(Les faits empruntent une plus grande importance à l'éten-
due de la zone géographique sur laquelle dominent les monu-
ments mégalithiques', qui comprend tout Touest de la Gaule,
la plus grande partie de l'Irlande, les contrées méridionales de
l^\ngleterre, la Scandinavie presque tout entière, les côtes de
la Germanie jusqu'à la hauteur de Berlin. Plus à Touest, nous
les retrouvons en Portugal. Ils reparaissent au Maroc, en
Algérie et en Tunisie. Les côtes nord-est de la mer Noire % au
pied du Caucase, les côtes sud-ouest de la mer Caspienne ' ;
le pays des Hittites, en Syrie, plusieurs contrées de l'Inde
possèdent des groupes de monuments du même ordre.
Des détails très particuliers, comme l'existence d'ouvertures
circulaires (dolmens troués)* intentionnellement pratiquées
dans la paroi antérieure, ou dans le vestibule de la chambre
sépulcrale, un système particulier de cupules et de cercles
gravés sur des roches erratiques ou des rochers, n'ont dû vous
laisser aucun doute sur la parenté religieuse de ces monume^ts.
Des tribus de même civilisation ont parcouru par delà les
temps historiques, de Test à l'ouest, ces vastes contrées. L'hy-
pothèse est-elle invraisemblable? Nous croyons vous avoir
démontré qu'elle est logique et s'appuie sur les plus sérieuses
considérations.
Examinons à nouveau la carte n<> 2 do l'atlas de François Le-
normant *; méditons-en la légende : Age de la prépondérance
des Chamites et des Touraniens avant les migratioris aryennes
3500 ans environ avant J.-C. Pénétrons-nous de ce que dut
1. y oïr Archéologie celtique et r/auloise^ 2^ éJit., planche V, et la carte com-
plétée déposée aa Musée de Saint-Germain.
2. Dubois de Montpereux.
3. J. de Morgan, Mission scientifique au Caucase,
k. Cf. Arch. celt. et gauloise^ 2» éd., p. 17.".
5. Histoire ancienne de VOrient antérieurement aux guerres médiques, Atlas,
carte, d« 2.
LA RrUGlON DES GAULOrS
être cet immense premier empire dont le centre, occupant
les contrées qui seront bientôt la Chaldée, l'Assyrie et la
Méilie, s'éleudail alors surtout le nord de l'Asie et débordait
sur l'Kurope. Rappelons-nous qu'au v» siècle avant noire ëro',
tout le nord de cet empire était encore terra iiicognita pour
les Grecs, el nous serons amenés à nous demander si, pen-
dant ces trois mille ans de vie ignorée, ce monde primitif n'a
pas dû faire son œuvre, comme le monde aryanisé. Cette
œuvre que nous ignorions, de grandes découvertes commen-
cent à nous en révéler la puissance. Elles nous apprennent
par le témoignage de monuments :
i" Que celte zone septentrionale d'une immense étendue
était occupée, depuis l'antiquité la plus reculée, comme elle
l'est encore aujourd'hui, par une série de Iribus appartenant
à un groupe linguistique particulier: le groupe totiranieti, fai-
sant pendant, pour ainsi dire, au groupe méridional des langues
dites indo-européennes.
2" Que ce groupe louranien, dont se sont détachés "posté-
rieurement à l'ère chrétienne les Turcs et les Hongrois,
auquel appartiennent encore les Finnois, non seulement ne
représente pas des déshérités de la nature, voués à une éter-
nelle barbarie ou à une desiruction lenle, mais parait, au
contraire, avoir donné naissance à la plus ancienne civili^^ation
du monde, à une civilisation, pour le motus, aussi ancienne
que celle des Égyptiens'.
3" Nous avons vu que bien avant qu'il fût questionid'Ilébrcux,
d'Assyriens et d'Hellènes, des représentants de ces tribus tou-
raniennes, àisons scythiques, pour nous servir du terme sous
lequel les Hellènes les onl connues, avalent fondé, au sud
de la Mésopotamie, des cités florissantes auxquelles la Bible
fait allusion et dont nous retrouvons les ruines. Ces vieux
1. Voir Ja Carie ilu monde conuu dus aucieuË, J'aprèâ Uérodolc {La Gaule
aoanl tes Gaulois, 2' cdït., p. 162].
2. Il parait de plus en plus probable que la civilisatioo lïgyptienue est fille
de la civilifatJoD chaldéenne. Justiu soutenait déjà, d'après Trogue Pompée,
que la civilieetioD scytbique était plua aucienQC que la civilisation égyptienne.
RÉSUMÉ DE LK PREMIÈRE PARTIE 221
Touraniens ne possédaient pas seulement, 3,500 ans au moins
avant notre ère, récriture cunéiforme* que les Assyriens
conservèrent comme écriture sacrée, mais tout un système re-
ligieux composé de formules etd*incantations magiques, gra-
vées sur des briques crues dont un grand nombre sont parve-
nues jusqu'à nous, et qui ont pu être déchiffrées. Le souvenir
vague mais persistant s'était conservé en Orient* de lu longue
domination des Scythes sur TAsie centrale. « On rapporte,
écrivait Justin, abréviateur de Trogue Pompée, que Y Asie leur
paya tribut pendant quinze cents ans. Elle fut affranchie par
Ninus^ roi d Assyrie^, » Ajoutons que le fond de la population
médique, chez laquelle se développa Tinstitulion des mages,
était touraniennc. Nous pouvons y suivre, a pu dire Fr. Lenor-
mant, le développement de f esprit touranien, y saisir les princi-
paitx caractères de la civilisation touranienne dont les briques
sacrées découvertes en Chaldée donnent en partie le secret^. »
Nous avons vu que la caractéristique de cette antique reli-
gion était la croyance aux Esprits dont la nature entière est
remplie, esprits généralement mal disposés pour les humains
et dont il faut conjurer les maléfices par des formules et des
incantations*. C'est, au fond, le chamanisme de nos jours, tel
que les voyageurs nous le montrent encore vivace en Mongo-
lie, en Tartarie et chez les Finnois. Le D' Laenrot a pu recueil-
lir une série nombreuse de chants magiques finnois*, rappelant
de la manière la plus frappante les chants magiques et vican-
talions des Accads touranieus, traduits par François Lenor-
1. Cf. Maspero, Histoire ancienne des peuples de V Orient (coll. Hacbettn),
t vol., p. 570.
2. Nouvelle preuve de la sérieuse attention que méritent les vieilles légendes
^ui, sans doute, ont besoin d*être expliquées, mais qui, presque toujours, con-
tieQoeut un grand fond de vérité.
3. Justin, édit. Panckoucke, liv. Il, 3, p. 42 : Uis igilur Asia per mille
quinquentos annos vecligalis fuit. Pendendi Iribuli finem Ninus, rer Assyriorum,
imposuit.
4. F. Lenormant, La magie chez les Chaidéens.
5. Dont les prêtres avaient le dépôt. 11 y avait eu en Chaldée une classe
sacerdotale, de toute antiquité. Les mages furent leurs successeurs.
6. D' Laenrot, Les anciens chants magiques du peuple finnois (en suédois}.
LA RELIGION hes gaulois
manl. Vous vous rappelez que les Finnois appartiennent à la
famillt; touranicnne. Voilà louL un vieux monde rcssuscilé vi
de la vraie pré-liislolre.
Or, â ce groupe tie superalitioQs dépoodanl du culte chama-
nique, nous ont paru se rallach(!r Dun seulement les supersti-
tions relatives à la vertu des minéraux, à l'astrologie, auxexor-
cismes, mais à la puissance des sacrifices humains, superstitions
qui régnaient encore en Gaule au temps de César, qui rfegnent
encore et sont très vivantes dans plusieurs contrées boréales,
rious vous en avons cité des exemples récents, dont l'un psl un
drame des plus émouvants. Nous inclinons de plus on plus à
croire que l'origine de la pratique des sacrifices humains
rituels doit Pire cherchée chez les Touraniens et non chez les
Sémites, où ils nous paraissent s'èlre conservés, comme chez
les Hollfenes et chez les Latins, à l'étal de survivances. Nous
avons insisté sur les motifs de notre conviction.
Quand, du fait de l'existence de monumenisanalogues, sinon
identiques (les dolmens troués, les cupules^ les mahadéos ou
cercles concentriques à fusées), ainsi que de la superstition re-
lative aux pierres de tonnerre que nous retrouvons s'échelon-
nant de l'Irlande aux rive.s du Gange, nous rapprochons cet
autre fait, non moins remarquable, la succession de grandes
invasions scythiques, tartares, mongoliques, commençant
avec les Scythes de Justin à une époque préhistorique, se re-
nouvelant historiquement, après bien des tentatives ignorées
au VI» siècle de notre ère, avec Attila; au xn', avec Gingis-
Klian; au siV, avec Timour ou Tamerlan, nous sommes
obligé de reconnaîlre la possibilité de ces immenses déplace-
ments, de ces conquêtes lointaines, conséquence logique de
la vie nomade des tribus scythiques qui portaient ainsi au
loin la propagation do leur langue et de leur culte. Nous
aurons l'occasion de revenir sur celte question. Contenlons-
iiotrs d'établir que, tandis que la Gaule, de l'aveu de Po-
h l>e, qui vivait au ii" siècle avant notre ère, était et avait
tmijoiifs été un pays fermé [je parle de la Gaule centrale) aux
iiilluences méditerranéennes, elle était toute grande ouverte.
RÉSUMÉ DE LA PREMIÈRE PARTIE 223
du côté du nord et du nord-est, à Tinvasion des tribus toura-
niennes et aux influences chamaniques. Pour reconstituer par
la pensée la vie sociale des tribus mégalilhiqucs, c'est chez les
Finnois et les autres peuples de civilisation touranienne que
nous avons dû en aller chercher les éléments.
Voilà un premier fond religieux qui, dans une certaine me-
sure, réagit encore sur nous. La religion des Gaulois serait une
énigme indéchiilrable si nous n'en demandions pas la solution
à ces vérités. Beaucoup de nos superstitions que le christia-
nisme et la science ont eu tant de peine à déraciner, ont cette
antique origine.
A Tâge de la pierre succède, en Gaule, Tâge des métaux
(bronze et fer). De nouvelles influences religieuses très puis-
santes, bientôt victorieuses, les influences dites aryennes,
remplacent, durant cette période, les influences que nous
avons qualifiées de scythiques. Des tribus apparentées aux
Celtes, cantonnées dans les Balkans et sur le haut Danube, à
une époque antérieure au x* siècle, passent le Rhin en petit
nombre, incessamment suivies par des tribus de même race
ou du moins de même civilisation dont la vallée du Pô est
bientôt inondée comme la vallée du Danube*. La civilisation
de ces tribus est d'un ordre supérieur à celle des tribus mé-
galithiques qui, bien que plus nombreuses, sont celtiséesçds
les nouveaux venus. Les tribus primitives, les tribus toura-
niennes, étaient surtout pastorales ; les nouveaux venus
étaient, en majeure partie, agriculteurs. Ils nous apportaient,
avecle rite funéraire de l'incinération (les tribus louraniennes
inhumaient), le culte du feu sacré que nous retrouvons chez
tous les peuples de civilisation aryenne. Une révolution reli-
gieuse aussi profonde est l'indice d'une révolution sociale
importante.
Jusqu'ici nous n'avions eu à l'appui de nos conjectures que
des monuments muets, des comparaisons et des assimilations,
toujours contestables, à des situations sociales analogues,
l. Voir Les Celles dans les vallées du Danube et du PO.
L
994 LA ItEUC.ION DES GAULOIS
des vraisemblances, des survivances lointaines et bien e(^H
cées. comme celles qui ont trait aux pierres de foudre,
culte de certains niég;alilhes et aux exorcismes. Le nouvE^^
culle se présenle à nous avec un cortège de pratiques ex ^=
rantes, sans doule, mais non pas mortes encore et une série
monumenls qui ne sont plus absolument muets. Nous metlo^zr
les pieds sur le domaine de l'hisloiro. Nous faisons al^B
sious, ai-je besoin de vous le rappeler, aux pratiques relaliv-^
aux cérémonies solsliciales, aux petits autels pyrénéens «■
autres monuments portant des signes solaires comme lu rouel le
ou le swaslika; nous les retrouverons sur les monnai<>«
armoricaines. Ces pratiques, ces symboles tradtlioiinels son'
d'autant plus intéressants ir aous qu'ils nous transpnrieni
ÎDConlestablemeul bien an a de l'époque où le dniidisme a
dû prendre possession do la G- ule. Nous avons vu les pra-
Uques des feux de la Saint-Jean faire partie des cérémonies
qui se reproduisaient à Rome aux anniversaires de la fonda-
tion de la Ville étemelle otl, disait la légende, elles avaient joué
un lôle. Au siècle d'Auguste on n'en connaissait déjà plus
la sens.
Le» symboles de la roue et du swastika remontent, de leur
côt6, t'U Asie-Mineure et dans les îles de la Méditerranée, à
quinze sifecles au minimum avant notre ère. Ils ne semblent pas
moia» anciens dans l'indo. Vax (la'ilp. aux environs du vm» siè-
cle, ils apparaissent dans les stations lacustres. Les plaques de
ceiulunin des nécropoles de la forêt de Haguenau,des tunaulus
An pourtour d'Alaise' (Doubs) et des environs de Sigmarin-
Kt'ii', les stiiliies de Vélaux, la pierre Sauvaire', les petits autels
pyrénéens, les autels des cohortes en Grande-Bretagne témoi-
enciit du respect dont les symboles du swastika et de la roue
élaienl restés entourés en Gaule pendant plus de huit siècles,
llii dernier témoignage, le plus éclatant, de la valeur mys-
liiuiealtacliée nu swastika est le fait reconnu par l'Église elle-
1 Vuir l.r' lrllf-1 i'""s /es valli>es du Uanube H du l'Ô, p. S'J et suîv.
a.' A.U -mv,- <hi Ua.J„be.
3 Viiil' iilim tiiiut, p. 1!>- et plaucliË IX.
RÉSUMÉ DB LA PHEMIÊRE PARTIE 225
mèmey que dès le m* siècle, les chrétiens se le sont appro-
prié. Même phénomène s*est produit pour les feux de la
Saint-Jean et un grand nombre de cultes locaux où les saints
OQt pris la succession des divinités païennes*. Or dos impres-
sions aussi persistantes, aussi vivaces, aussi générales, se-
raient inexplicables, si elles n'étaient le résultat de croyances
ayant longtemps et fortement dominé les populations, chez
lesquelles nous en retrouvons les traces encore chaudes sous
les cendres qui les recouvrent. Le caractère de généralité et
iLineffaçabilité de ces croyances autorise une autre affirma-
tien : la persistance dans le pays des groupes de tribus pas-
torales et agricoles qui en étaient dépositaires.
Ces croyances, ces usages, ces pratiques, les druides les
ont trouvées établies, enracinées déjà dans le cœur des popu-
lations, lorsque de l'Angleterre ou de Tlrlande ils sont venus
apporter en Gaule les bienfaits de leur puissante et savante
organisation. Ils les ont acceptées et dirigées : ils ne les ont
point importées. Elles étaient antérieures; elles se retrouvent
là où jamais les druides n'ont mis le pied.
En résumé, le fond religieux de la Gaule est dû à Tappoint
de deux courants distincts bien caractérisés : un courant scy-
thique ou touranien, d'origine septentrionale, pénétrant chez
des populations vraisemblablement de même origine; un
courant probablement celtique, très postérieur, d'origine cau-
casienne pour en indiquer la direction et le point de départ
prochain, dépositaire des principaux éléments de cette civili-
sation aryenne destinée par sa supériorité à Tempire du
monde. Nos vieilles populations étaient déjà pénétrées de cet
^prit nouveau quand les druides ont fait leur apparition en
Gaule, y ont installé leurs communautés' et se sont peu à
i* (Tétait la doctriac de saiot Augustio (Epist. XL VII ad Public) : « Quum
tsœpla, idola, luci io honorem Dei coavertunturf hoc de illis fît quod de
bomioibns quuoi ex sacrilegis et impiis in veram religioaem coQvertuatur »•
Cf. plos haut, p. 113, !a lettre de saint Grégoire le Graad au sujet de la con-
version des Anglais.
2. Je me sers à dessein de cette expression dont nous expliquerons bientôt
importance.
15
s LA IIELIGIÛN DES (iAULOISJ
peu reiitliis niallresiie la vie morale du pays, qu'ils ont disci-
pliné.
La Gaule conséquemmeul n'a été le foyer, le cenlru d'au-
cune explosion originale et spontanée du senliment relîgieaK,
bien que eu sentiment fùl très profond chez nos populations '
primitives, nalio est omiiis Gallonim admodtim dedita reii'
iji(mihus\ Elle a été, si je puis dire, un réceptacle de rayons
VL>nus d'ailleurs. Elle en a ressenti la chaleur, -sans en péné-
trer les causes. La croyance instinctive à une vie future, corn-
munc à toute la famille hyperboréenne', semble avoir constitué
sa seule originalité native. Ll> sentiment religieux est inné
dans le cœur de l'homme. « L'homme, a dit Ouatrefages,
avec beaucoup de justesse, est un animal religieux »; c'est un
des caractères qui, avec le langage articulé, le distingue des
animaux; mais ce sentiment inné, à l'étal vague, n'est pas uue
religion. Pour que l'homme ail pu mettre à profit le don inné
de la parole, il a fallu que, pendant la période mystérieuse
d'enfantement de l'humanité, le langage prit une forme dé-
finie, que dans des espèces de laboratoires humains, les divers
types de langues s'élaborassent, pour de là se répandre dans
le monde, et la science est en mesure de démontrer que ces
laboratoires n'ont pas été nombreux. Les langues n'ont fait
depuis que se modifier, aucun type nouveau n'a été créé de-
puis les temps historiques. A bien des égards, il en est de
même des symboles religieux. Les idées religieuses pour se
transmi'tlri' à l'état de religion ont besoin, comme les langues,
de revCtir des formes définies. Dès la plus baule antiquité,
leur langage a été le symbole. La création des principaux
svmboles est contemporaine de lu création du laugagc et de
l'écriture. Sous ces divers rapports, il n'y a rien eu de spon-
tané en Gaule. Il était donc naturel d'aller chercher au de-
hors le sens original de ces premières créations, pour en
mieux déterminer l'esprit, (-omment ces premiers germes
I. «Mr, n. 11., VI, 16.
i. Non» iiïoiLs ru ctl iiifUiict \ri^ pioiioDci' ctic;; les Irihus russes d'origiae
RÉSUMÉ DE LA PREMIÈRE PARTIE 227
de religion se soDt-ils développés? Sous quelle protection
s'y sont-ils acclimatés et maintenus? Les tribus sauvages
livrées à elles-mêmes sans organisation religieuse ou patri-
arcale n'ont point cet esprit de conservation. Nous avons
conjecturé que ce phénomène de survivance était dû en Gaule
à Texistence de familles de chamans pour la période tou-
ranienne; à l'autorité héréditaire du père de famille ou de
chef de tribu pour la période aryenne, c'est-à-dire à la condi-
tion sociale primitive des deux groupes.
La belle étude de Fustel de Coulanges sur la cité antique
et le système patriarcal des premiers Aryas, les études si in-
téressantes que les historiens et voyageurs des pays du nord
ODt faites sur le chamanisme^ mettent ces vérités dans tout
leur jour.
A un certain moment les druides arrivent en Gaule, y éta-
blissent leurs congrégations, s'imposent aux chefs de tribus
par la supériorité de leur savoir et la force de leur discipline.
Sous leur influence, les populations de la Gaule se transfor-
ment et s'acheminent vers une certaine unité morale et reli-
gieuse qui leur avait manqué jusque-là. Le chamanisme dis-
parait peu à peu non sans laisser des traces, et la Gaule se
préparait à être une Irlande'^ quand la conquête galatique vint
arrêter ce développement normal et jeter chez nos ancêtres
un état de trouble dont ils ne se relevèrent jamais complète-
ment.
C*est ce qu'il nous reste à exposer durant le second se-
mestre.
i. Voir Y Annexe B.
2. LlrldDde celtique et druidique avait une constitutioo des plus savantes
dont nous exposerons le mécanisme dans une prochaine leçon.
i
XVir LEÇON
LKS SYMIiOl.KS llKI.M;iKr\ SI II LKS MONNAIKS (;\l U)ISF>
A linrortain moment apparaiMonl «»n llaiile div«TK0ftlrar6»
d'une organi^aticm Horialr ilont l<* carartên* révèle un<* iflê^
Hirortrict*. Noiih nnitii propoiion^ il<* iiiiivre h la piiile r«*4 trace»
révélalriceH. Noua nonn nrn]p<*r«»n!i crahoni «i<*H monnaie» à
«ymbolen relif^ieux.
«• .\lallii*ureiinemi*nl pour le pro^n^HilenoA lumières, écrivait
l'illuitlre Lainarrk, nouH ftunimes preH(|iie loiijours extrêmes
ciann noji ju^enient^ ronime ilan^^ uoh arttonn et il nn nou«i e«t
que trop commun (ioiiêrer la «lestrurtion d'une erreur pour
nouH jeter Aiiu% une erri*ur opposée*. »
r«eft rédexoliiA peuvent Happliquer à Tt^luiie deA M'mbole»
reli|:ieux.
L'école allemande de OeuKer vi»yail de» M'mholei parttiut;
rexa^^êratioii du ï^ynlenie amena une réaction, main cette ré-
action n'.wt elle pan ilépasné le but? Nouh ne craii:nonft pa«
de l'aflirmer en ce qui concerne la MUiholique Ao% niédailli*4
^auloifte4, d«int UiOM itomme^ amené a parler aujourd'hui*
comme étant len premier^ monument*^ Hur lesiquelu noui^
eulreviivon-t la lrai*e de la miin di*s druides.
Voici ce que nouA lÎMinK dans la Hevu^ numi%matiifit^.
^nUA la niimature de l'un île no!i numinmatoA len plu!i aulo-
ri^è»', membre de l'Institut :
Ati/iur riiui i|ij«* !••« i-<»iiiiii«« ifi>*i*« .l•'l|lll^•*4 |M*riii<*lt<*ril (J«* «p rain* uo^
LES SYMBOLES RELIGIEUX SUR LES MONNAIES GAULOISES 229
ciée exacte des aptitudes des Gaulois à s'assimiler les usages du milieu
ans lequel ils se trouvaient et à imiter ce qui frappe leurs yeux, on ne
«lurait trop étudier, sur leurs monnaies» toutes les modifications appor-
tes de copies à copies dans les types'. Trop longtemps on a cherché à y
réer des symboles de conceptions scientiGques ou religieuses. S*il y en
^quelques exemples, c'est encore pour moi lettre close. Il ne faut pas
'perdre de vue un fait : c'est que nous ignorons presque complètement la
x^ligion des Gaulois. Renonçons donc à deviner des mythes et des rites
liypothétîques : évitons de chercher sur les monnaies gauloises des faits
dans lesquels rimagination seule prête à ceux qui les ont fabriqués des
idées qu'ils n avaient pas.
L'auteur de cet article n'est pas seulennent pi*udent pour
lui-même. Il est sévère pour les imprudents qui s'engagent
dans la voie de l'interprélatien des symboles. « Cette voie ne
mène à rien quà des rêveries historico-ethnographiques ou à
des écarts d'imagination ». Cette doctrine serait la doctrine du
renoncement ou du découragement*.
Pour comprendre la portée de ces réflexions, ce qui jusqu'à
un certain point les excuse, il faut se rappeler que des tenta-
tives malheureuses où des extravagances étaient mêlées à de
judicieuses observations avaient eu quelque succès il y a un
quart de siècle. M. de Barthélémy n'y a vu que les extrava-
gances. Ces tentatives, si l'on sépare l'ivraie du bon grain, sont
loin cependant d'avoir été infructueuses. Maudet de Penhouet,
qui le premier a attiré l'attention sur les monnaies du type
\, n faut se rappeler, pour bien comprendre cette phrase, l'opinion géné-
ralement acceptée par les numismates, que les monnaies gauloises sont des
imitations ou dégénérescences des monnaies grecques et en particulier des
monnaies de Philippe II de Macédoine.
2. Ed. Lambert, en 1848, combattait déjà, avec beaucoup de raison, cette
espèce de scepticisme qui n'est pas nouveau chez les numismates : « Dire, avec
quelques-uns, en se renfermant dans des généralités vagues et nébuleuses qui
De conduisent à rieo, que le monétaire barbare, en copiant les types des mon-
naies grecques qu'il avait sons les yeux et dont il cherchait à s'inspirer, ne
comprenait pas même les objets qu'il représentait, nous semble outrepasser
de beaucoup les bornes de la vraisemblance et de la raison, c Habent lamen
et facundiam suam magistrosque sapienliae druidas, dit Mêla (liv. III). Vou-
loir poser en principe et d'une manière absolue que les Gaulois ne pouvaient
faire que des copies serviles et incomprises, cela nous parait une erreur grave »
(Ed. Lambert, Réponse à la dissertation de M, A. Devilie sur un symbole gau-
lois (extrait des Mém, de la Soc, des Antiquaires de Normandie^ t. IV, 2« série,
p. 5 de Textrait).
armoricaiD', y signale déjà des symboles solaires, et îl a rai-
son. Il attire l'allenlian sur la coiiïure uniformi? des lëles « dont
les cheveux sont bouclés d'une certaino forme, qui rappellent
les rayons qu'on voit à plusieurs lèLes de divinités, â celles
d'ApoIloD et de Milhra. n Et il n'a pas tout à fait tort, comme
j'eapëre le démontrer ^
En 1844, VA. Lambert, conservateur de la Bihliolhèque de
Bajeux, publiait sous le lilro de : Essai siéi- la numismatique
gauloise du nord-ouest de ta France, 163 p,, 12 pi., un excel-
lent mémoire' oii il cherche à faire ressortir le caractère reli-
gieux et sacré des médailles qui devait imprimer le respect et la
confiance de /ouj, caractère qu'il reconnaît trës marqué sur les
médailles celtiques. « Les types des monnaies gauloises sont gé-
néralement symboliques et emblématiques ». Pénétré de ces
idées. Ed. Lambert s'attache à découvrir sur les médailles
qu'il étudie les représentations et signes divers qui peuvent
avoir le caractère du symbole. Il signale successivement à
l'attention des numismates :
1. Le cheval androcéphale;
2. Le carré que l'on a appelé tablier et qu'il appelle /)e;>/(/m;
3. Le signe S [esse);
4. La lêlc de Bélénus avec trois grosses mëches tournées
en S;
5. La lyre couchée;
C. Le sanglier;
7. Le cordon perlé;
8. Le Pégase el l'hippogriffe;
y. Les aslres radieux, l'œil, la hacbe, symboles solaires;
10. Le cheval libre courant, devant lequel est un astre aux
rayons flamboyants;
i. Archéologie armoricaine, 3" livraison : Médailles ntlribuéet aun Armori-
cains avant la couqutte du pays par les Romains. Présomptions qu'elles rap-
pellent le culte de Bel (Belenus).
2, En 1838. le baron de Donop croyait de mCme voir, dans lea lete.i de mon-
iiaicB du nifime type découvertes à Jersey, des représentations deVischaouet de
Krishna. Les médailles gallo -italiques, description de la livuvaille de Vilt dt
Jersey, par le baron de Donop, Hanovre, ISSii.
n. Complétai en 1864, 139 p., 19 p!.
LES SYMBOLES RELIGIEUX SUR LES MONNAIES GAULOISES 231
11. Le cercle perlé et centré ;
12. La roue à quatre rayons. Le croissant;
13. Le bœuf à tèle levée vers le ciel ;
14. La croix.
Il est difficile en effet de ne pas reconnaître à ces divers
signes et représentations le caractère de symbole. Ceux-là
même qui croient oiseux de leur chercher une signification et
soutiennent que les monétaires gaulois eux-mêmes en igno-
raient la valeur ne leur refusent pas ce caractère^ symboles
dont le sens, il est vrai, aurait été déjà perdu quand on les
gravait sur les monnaies. Il est, ce semble, d'autant plus
intéressant d'en déterminer l'origine.
Ed. Lambert a la foi plus robuste ; il ne désespère pas de
pénétrer le sens de quelques-unes de ces énigmes^, il s'attaque
d'abord au cercle^ à la roue^ à la croix \ au croissant-, aux astres
radieux et au symbole de ^5*. Il démontre que tous ces signes
sont des signes solaires presque universels. La Saussaye ' avait
déjà dit que « la roue pourrait être une sorte de signe abrégé
du char d'Apollon ». Ed. Lambert est plus affirmatif et nous
avons vu* que le caractère solaire de la roue est, en effet, in-
contestable. On a le droit de s'étonner qu'on ait été si long-
temps à le reconnaître, ctqu'aux yeux de quelques numismates
la question semble encore douteuse.
La valeur du cercle et du cercle pointé n'est pas plus con-
testable. On nous accordera également que le croissant est la
1- Ed. Lambert parle d'aiUeurB avec la plus grande modestie des efforts
^IqH a faits pour leyer uq coin du voile qui cache ces mystères. Il semble
s'en excuser dans sa réponse à M. A. Deville (op, laud,^ p. 2) : « Quelles que
soient, écrit-il, les difficultés que Toq rencontre, en parcourant une route
ardue et hérissée d'obstacles, u'est-il pas convenable que les hommes dévoués
au culte des antiquités nationales essaient, s'il est possible, de rendre raison
de ces symboles muets qui sont imprimés sur les espèces monétaires de la
Gaule? C'est en provoquant l'examen des hommes éclairés qui peuvent y
prendre part, que l'on parviendra, il faut du moins Tespérer, à faire quelques
pas vers le progrès. » Cela ne vaut-il pas mieux que la désespérance de l'École
qui domine aujourd'hui.
2. Op. laud.i p. 58.
3. Numism. de la Sarhonnaise^ p. 06
^- Cf. plus haut, p. I80.
L
représentation de la lune. Le cercle à rayons el l'aslre radieux
placés sur plusieurs médailles eu dessus de l'Iiippogiiire et du
griffon", nous disent assez clairemenl leur valeur. Ces sym-
boles app»rlienneul au langage commun de la symbolique
gëni^rale. On pourrait croire, il est vrai, qu'ils sont sur nos mé-
dHillet une imitation de monnaies grecques, II n'en est pas
de mî'mo de TS que Lambert déclare être « une des manifes-
tations solaires les plus anciennes de la numismatique gau-
loise. »
Ce symboli! parut de Itt» bonne lii.'ure et se mamliat pendant toute
la durée du monnayaffe gaulois. On peut le remarquer dès la pre-
miËre période*, soll au dessus du sanglier, soi! comme accessoire d'en*
tourage à la tâte du droit, soit à la partie supérieure du revers où il y
a un animal dévoranl un monstre ou serpent, soil accompagnant de
cliaque cûl£ la face du Laureau sacre, soil qu'il se préspnte au nombre
mystérieux de trois, tournoyant avec des ;;lol)u]es autour d'un cfrc(e
centra'. Dana la première classe de la seconde période, VS parait se con-
fondre asiti généralement dans les contours ûndoyanU de la chevelure de
la tflc du droit; cependant on le trouve aussi isolé sur quelques espèces*.
Il est probable que c'est encore lui que nous retrouvons dans l'agence-
ment triparLltc des cheveux de la tète de Belenus et dans l'entourage
perlé d'une partie des monnaies armoricaines de la troisième classe.
Nous le voyons mflme sur une petite monnaie d'or occuper la place du con-
ducteur dirigeant, au dessus du coursier,
Ces observations font le plus grand honneur au coup d'ϔl
et à la sagacité de Lambert. 11 ne comprit cependant pas im-
médiatement la valeur du symbole*. Il fallut que des monu-
mi'nts d'un autre ordre lui ouvrissent les yeux. II rectifia ses
), Kii. Lambert, ap. laiid., p. 61, pi. VI, u°» IS el i'i.
2. Lpimlierl divise le mouuayage gaulois en troi« période? distincte!!.
:i. E.I. Lambert, -/j. laud., p. 61, pi. I. W' 7, 13, 18, 2*, 21.
4. Id.. pi. Il, a"- 12, 2a. 28.
:,. Dau» ci; premier travail, Lambert faisait les conjecturas suivantes, peu
nalisfaifautes assurémenl, el qui looutrcnt qu'il ue faut pas juger des faits
iiliKiTvéH pnr les couclusious qu'où eu tire, il disait : w En eiaminaut la forme
ilir quelques ligures de ce geure, nous avous cru recouuadrB que ce symbole
niirnit étË compose, daus l'origlue, de deux croissBOts opposés, superposi^s et
ri'Uiii» i>ar l'un des poiuls extrêmes; ce pourrait £tre alors une maoière
ilVxnriiiKT ta cnursc cl la révolution de l'aslre qui préside aux nuits. .Si oit
aillait lui 'loitner une valeur phonétique, on pourrait sigapoaer qu'il serait
uHiiili! <!<■ mil, snot. naul. 7111 parait «voir été U nom du soleil rhei les Celtes. «
LES SYMBOLES RBLIGIRUX SUR LES MONNAIES GAULOISES 233
idées dans la seconde partie de son Essai de numismatique ' qui
parut seulement en 1864, vingt ans après la première. Reve-
nant sur le symbole de la roue, des anneaux et des rouelles,
il y reconnaît que ÏS est le symbole des traits lancés par le
dieu du tonnerre.
Nous reproduisons, à la Onde ce travail, une figurine de bronze trouvée
en 1772 sur la montagne du Ghâtelel entre Sainl-Dizier et Joinville*,
représentant JupUer^Taranus des Gaulois, armé de la foudre s'appuyant
sur une roue à six rayons et portant en bandoulière, autour du corps,
oeuf symboles de PS enfilés dans un anneau mobile : ce n'est donc pas
seulement Apollon ou le Soleil qui porte la roue, signe de la marche du
grand astre de Cunivers, c'est ici un autre aspect que nous ne nous char-
geons pas d'expliquer autrement, mais qui existe et qu'il est utile de
constater. La même remarque doit être faite à l'occasion du groupe du
symbole de l'S qui se trouve également sur les monnaies de la Gaule
depuis les temps les plus reculés jusqu'aux derniers moments de l'indé-
pendance gauloise.
Lambert s*est ainsi rectifié lui-même.
Nous n'insistons pas sur les autres symboles signalés par
Lambert. Nous les retrouverons tous mentionnés par ses imi-
tateurs.
Duchalais, ce lucide et sage esprit, donnait en 1846 un re-
levé à peu près complet des signes pouvant avoir un carac-
tère symbolique gravés sur les monnaies gauloises en un
tableau placé à la fin de sa description des médailles de la Bi-
bliothèque royale'. -^ Il n'abordait alors aucune explication,
mais à la fin de sa trop courte existence, en 1853, nous le
voyons confiant à son ami A. Fillioux le projet d*un travail,
« qui sera quelque chose de tout nouveau qui lui attirera de
grandes critiques, qui lui aurait valu un brevet de calotte au
i. Essai sur la numismatique du nord-ouest de la France (seconde partie :
extrait des Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie^ 1864).
2. Cette flguriue, autrefois au Louvre, est maintenaDt au Musée de Saiut-
Germain. Cf. Sal. Reinachf Catalogue illustré^ t. II, Bronzes figurés, p. 33.
La découverte aurait été faite eu 1114, d'après M. S. Reinacb.
3. Description des médailles gauloises faisant partie des collections de la
Bibliothèque royale accompagnées de notes explicatives, par Adolphe Duchalais,
Pari?, 1846.
iAjAii^4Ët^2Lj*
\
..mier on qui ouorira à la science une voie nouvelle, si
j rencontré juste » '.
Voici mon syslèrae. L'imiliilioii des monnaies grecques cl romaines par
les Gaulois & élâ d'abord eotrepriso dans un but puremcnl commercial :
plus tard elle est devenue intelligente et nos ancèlres onl alors empruoLé
à îles peuples plus civilisés la manière d'exprimer leurs idées religieuse*,
toul en (conservant leur propre individualité', h n'entrerai pas dans plus
de diUitils, ce serait Irop long; un exemple cependant, â propos de Vercin-
l^otoriii : l'Apollon du droit c'est Beleuus, le eheval du revers, l'emblèiDe
de la course du soleil. Soi irtviclut ; l'aK.comnifi l'a dit M. Lambert, le signe
du cours des astrea; le vase,ennn un uthlon ou prix de la course, dont parle
le ïieuï et obscur Piudare, Tout k reste est dans le même goùl'.
Duchalais était dans la bonne voie et sa morl a été pour la
numismatique uniî perte irrépa-able, d'autant plus que les
cxag:éralions de Fillioux, son ami, qui abondait dans ic même
sons, mais qui n'avait ni sa sagacité, ni sa lucidité d'esprit, ont
compromis peut-être pour longtemps la doctrine dont Lam-
bert et Duchalais avaient été les initiateurs.
Ce n'est pas que A. Fillioux n'ait rendu quelques services.
Son énumération des signes solaires est plus complète que
les énuméralions précédentes, il en marque mieux le carac-
tère; mais grisé et comme hypnotisé par la contemplation
constante de ces signes, égart' par la lecture des Aslronomica
de Maniliiis, s'appuyant sur la phrase si souvent citée de
César, Il une foule de questions sur les astres et leurs tnouve-
ments, sur (a (/rondeur de la terre, sur les lois de la nature,
sur l'action et la ptcissance des dieux immortels, font par-
tie de leurs doctrines^ et de l'enseignement qu'Us donnent à la
Jeunesse », Fillioux crut, dans son enthousiasme de néophyte,
pouvoir retrouver sur les monnaies gauloises toute la doctrine
astronomique des druides :
Pour uous résumer au sujet de l'inlerprétation qu'il convient de don-
1. A. Filliuux, Nouvel essai d' interpréta lion el de c/asuification des monnaka
Jt la Oau/e, 1867, p. 13.
2. DuchalaU eutre ici tout à fait daus les idiïes d'Ed. Lambert.
3. Cette leUre esl diitte du 2i avril 1853.
i. Ladoctriue de* druide*, César. B, 0., VI, M -.i mutla praelerea de siderîbus
atque eorum molli, de miinili ae terraram magnitudinr, de rerum nalura, de
deori'in immiiiliiliumvi ac poteslale dispiilani \<irM.ie\el Jiiventiili Iradanl, ■
LES SYMBOLES RELIGIEUX SUR LES MONNAIES GAULOISES 235
ner au signe ««o, écrit il (p. 77), nous dirons que c'est un symbole astrono-
mique caractérisant d'une manière spéciale la marche du soleil suivant
U ligne tortueuse de Técliptique ; qu'il peut aussi représenter le cours
des autres astres: qu'il apparaît avec constance sur les monnaies de la
Gaule comme emblème de l'astrologie divinatrice et y figure, au même
litre que le litutu ou bâton augurai sur les monnaies de la République
romaine. D'après une série d'observations, Vun de forme allongée (voilà
les rêveries qui commencent) désignerait la série des six signes méri-
dioDaux depuis le Bélier jusqu'au Scorpion parce que le soleil met plus de
(emps à les parcourir que les six septentrionaux. Il s'ensuivrait que nos
astrologues gaulois savaient que les saisons du printemps et de Tété ont
p/ns de durée que celles de l'automne et de l'hiver. La différence est en
réalité d'environ six jours. La position verticale de l'S trouve son expli-
cation si on l'applique aux deux périodes de signes soit ascendants soit
descendants; les premiers sont ceux que le soleil parcourt en s'élevant et
se rapprochant de plus en plus de son zénith, lis sont au nombre de six.
Les descendants sont composés de six autres signes qui ramènent le soleil
à. son point de départ.
B ne s'agit plus, comme on le voit, de symbolisme y mais
d'une espèce de langue hiéroglyphique dont M. A. Fillioux
aurait seul le secret. On comprend qtre les esprits plus pon-
dérés aient été effrayés de ces écarts de jugement et entraînés
à en condamner le principe. — Mais il y eut là une vue su-
perflciellc de la situation et l'oubli volontaire des faits qui
avaient si vivement frappé Duchalais, après Lambert, pour
revenir à l'explication des dégénérescences, qui n*est qu'un
jeu d'esprit stérile, sans portée générale, dont le seul résultat
serait d'éloigner les chercheurs du sentier qui peut les con-
duire à la lumière.
Les divers symboles relevés sur les médailles par Lambert,
Duchalais et Fillioux, ne sont pas les seuls qui méritent
d'attirer notre attention. Eugène Huchre, dont l'esprit flotte
i ri certain entre les deux systèmes * , en signale plusieurs autres,
^**JU surtout, dont nous avons eu déjà à nous occuper longue-
'^^^em, le swaslika.
^- E. Hucher, Vari gaulois ou les Gaulois d'après leurs médailles. En 1874^
~ '^> p. 5, E. Hucber méconnaissait CDCore le caractère solaire de TS : u II
^^^^^ semble complètement impossible de lui supposer une valeur symbolique
^f**>we V avait fait M. Lambert qui le premier a ouvert la voie à une recherche
, ^^•^ife, suivant nous ». Ce sera, au contraire, un des titres d'homieur de Lam-
Nous avons montré l'ancienneté et le cosmopolitisme de ce
signe. Or, il apparaît sur nos monnaies dans des condïtions i
spéciales particulièrement l'L'marquiibles, qui l'associent, ainsi
que l'a très bien vu, un peu tardivement, il est vrai, Eug. Bû-
cher, aussi intimement que possible, à la tète d'Apollon Bele-
nus, sur les plus beaux types du groupe armoricain. Non
seulement le swastika esl gravé an revers des médailles repré-
sentées par E.Hucher, l. II, p. 105, 106 et 134, sous les n" 168,
169, 170, 218, et sur quelques autres que me signalait, il y a
dix ans déjà, l'un des membres de la Société des Antiquaires,
M.Mase-Werlj', mais sur le droit, derrière la tête du dieu So-
leil, on plutôt sur sa nuque remplaçant une mèche de cheveux,
mieux encore, sous la forme d'une tresse de cheveux qui tan-
tôt e&tlriskéie', laatàllétraskèle {comme l'appelle E. Hucher
qui ne connaît pas le swastika) '. Et ce zélé numismate, qui tout
à l'heure fp. 5) faisait un reproche k Lambert de son symbo-
lisme, poussé par un heureux instinct d'observateur, écrit
ces lignes prophétiques : <^ Il y a là un fait persistant fort rc
inarqiiable </ui ouvre la voie à des investigations nouvelles. »
La direction des branches du triskèle et du tétraskéle tou-
jours tournées à droite avait également attiré l'attention
d'Eugène Flucher. Or n'cst-il pas étonnant (mes auditeurs
en seront moins étonnés, je l'espère, qu'ils ne l'eussent été
au début de ce cours) que l'un des caractères du symbole
brahmanique, jaïna et buddhique, le swastika, soit aussi
d'être tourné à droite. Le swastika tourné à gauche appar-
tient à une secte ditrérente, « Ainsi que le Purusha [tin des
génies qui entourent Brakmu], écrit M, Emile Senart, tourne
toujours ses pieds vers la droite comme le soleil; ainsi fait le
swastika de Vischnoii- Krishna''. C'est vers la droite aussi que
.. I.cltre di
] 9 déceciibrc iUi, dépusèi
: ii lu bibt
iotlièqu
e du Musée des anti-
quitta iiatioDi
i\fi.
!. Svmhoii;
iohÎTe h
D CD ut es table.
1. â. E. H
jcher. L,
•irV'jautoi,, t. 11.
I1K-M2,
, U,I5,
16et 1
7, où le swas-
tik
1 osl acciKi
.lé d'im
ou de deux S, et
l. 1, pi.
IV. □"
1 et 2
, pi. XI, n» 1,
pi.
LWIll. ii<
■2;C.i,°
3; Cl, 11» 13.
i. tlui. Seu
urt, i:s^ii
i sur lu /■■gendt di
■1 lluddha
', P- ifl
cl 193.
Le baron de
LES SYMBOLES RELIGIEUX SUR LES MONNAIES GAULOISES 237
« tournent les brins de f herbe sainte, le kuça, cueillis par le
toupeur d'herbe swastika {le nom est significatif) de même
qut les poils qui forment le signe sacré sur la poitrine de Visch-
mu ou de Krishna \ »
Un autre rapprochement est encore plus significatif. — De
même que sur les statëres d'or armoricains au type solaire,
Taménagement des tresses de cheveux sur le front, sur la
nnque, sur le crâne, fait qui a si vivement frappé E. Hucher ',
eslnon seulement voulu^ mais par sa constance sur des mon-
naies de fabrication de poids et de provenance très divers,
est évidemment rituel, de même l'arrangement des che-
veux du Buddha sur son front avait une valeur mystique
considérable • : « Du cercle de poils laineux blancs comme
la neige ou fargent placés sur le front du Buddha s'échap-
pent les rayons miraculeux qui vont éclairer le monde à de
' prodigieuses distances. » — Les dévots de l'Inde se repré-
sentaient les signes sacrés comme formés par des cheveux ou
des poils des dieux. « Le svastika, le nandgâvarta, le vardha-
mdna que JCon se représentait comme formés par des cheveux
ou des poils ne sont que des expressions différencielles d'un
fnéme symbole^, »
Ce sont de même, ainsi que nous Tavons déjà rappelé, des
poils blancs tournés vers la droite qui forment sur la poitrine
de Vischnou le crîvata, comme le swastika sur la poitrine du
Buddha.
Ouvrez L'art gaulois^, jetez un coup d'œil sur les planches,
^Ous y verrez une mèche de cheveux tombant sur le front du
^ieu, paraissant parfois en sortir, associée sur ces médailles
^^nop était donc assez excusable d'évoquer le souvenir de Krishna, à propos
^^s monnaies du type armoricain de Jersey.
i. Senart, op, laud., p. 128.
S. Eug. Hucher, op, laud., t. II, p. 1-5. — Le baron de Donop avait fait cette
'^^ marque eo 1838, avant Hucher.
3. Km. Senart, op. laud.^ p. 228, et Eug. Burnour, Lotus de la Bonne Loi^
^^ 563.
4. Senart, op. laud., p. 129.
5. E. Hucher, L'art gaulois, t. 1, pi. 1, 4, 9, 11, 15, 17, 42, 45,51, 65, 68, 81,
^o, 91, 96, 97 et 100.
2:iS LA hi:liuiun dcis i.Ai:Lt»is
laritùtaii /risAV7/*,lanlôt h TS, lantiM à Yhippocaiupf, tantAt au
«lisi|iK* S(>lairo,r'i*sl-à-ilirti à lapluparl «IfShymlioles MilairrA*.
Kitln* l<*H syiiihules si>laire5 (1rs miles (i«* Vischiiou, de
Krishna. (I«* liraliina. ilii Hii'lillia i*l l«*s syinlinlos dt* iiirin<»
m
t*ai-.'ii't«*rr gravés sur les iiiétlaillrs ^aiilnisfs île la srri*^ ariinf
ricaiiK*, un ra|»]in)rlM'in4Mit s'iin{ii»sf lioiir '. Ji* in«* ser<» lir c«*
lutil rfipprorhf'iut'fti {xiiir Itii-ii iit(ii(|iim{u'il m* sa^il pas. à iio^
yi'iix, (l*iifH* transmission dinn'lt* rnlrainanl rhypotli«*si> li une
('•iliinis.àlion ili* rArnitiriqnr ]i.'ir tli*s liuilillii^li-s. a l'iinilaluin
(le riMi\ qui y ont ivvr iin«* rolonisaiiun phénii'iirnni* '. .\lai<y
a-t-il (Ml lransniis<«iiiii iliriTlc liu sanscrîl au C(*lti(]ue* •*! le
iapprocli(Mni*nt fait |)ar lt**« lini;uish>s i»nli*(* 1rs «Irux laiiiru**»
«■Il l*^l-il nMins If^'itinii*? I)«* nit'Mn«* i|n'il y a un lançai:** itit
inii<i-('uriip«'i*n *. tlunl inms ii:iii»rMns U; rmiif di- fiiMjia'.inn.
mais ^\nu{ la parmi i* i .si inrontcslaidi- tians Irs tlilît-rml***
(*i)ntr«'*f<i . iMi «•!* pailf un do diaji'cics tit* i'i*Ue famiili* di*
lanu'urs, di' m«**mf il y a, a ni»*^ y«'U\. nnu ^ifmhnli/9ir hr^uiffu^
primiUM*dtifil|tM*i*nlri*iri*\pnnsii»np<Mit rtriT^aliMiimt nii^rur.
mai'* d'iut le ray'innt'Mif nt a prt*M|U«* la nirnii* l'-lmdui* d d«inl
l.i Uan^misMiui dan'* !•• niDiidf di)il t'*lri' dut* a ilf^ rau^f^ ana
l:»;:ui's'. Non*» axiiiis ilcj I vu un |iari'il pliriiomm*- <»i* proiluirr
il ri*|iiii|Mi' ni«'.'alitliii|ui*. ^iius l.-i ilmnin.iliiui tIfs inîIm-nrrA
ittUf anit-nui'N i«'t'\i<iimi't* d<* nii'nhir**, dt* d<dini'n<». ilf «-•■tti-
foruH* par. il ulit*ii-r[ si^^nilirativf dils r/>«///jr/i« /r'ii/r\, ri'K«'d*'«
s\ml»()Ii'^ I Mr.'ii It'i i**«'s par I'"» * iipu/t\ ri |»"%»rri/r% «i /i.'vV%,
la lîiix.ini'i' pii-<»i|iif uni vn si-ljf ,i |;i vrrlu ilfs pii*rri'<» «!•• liin-
ni'fii' iint t'ii* |i<iur hin;** un picninT a\t'r!i^sfnii*nt i|ii a aui uni
rpiH|iii, i|Mi'lt|Ui- ti-iui''*' i|u'fllt' H.iii, il n'\ a «mi i<«idi ni-'Ul
' - .r : I !■ ! 1 ■ ■ :• ;.-. ■ .*. . . i. .. .- j:, |. .j t.| | || .|, / i ,
iri- ' j'- :• ;« J. • -■ 'iJ- • •■■: l.r ■!•■ ! i J-.-j*-:,. ij ;i. .j . .!••- |. .!• ■. m/ ,? ..•
r. j.r -• !.:■ • \. .t it • r \\ ■ii* I'jriii:ii -ix. . ij-rt • i.:j- ir4 liti i.i «i ii »r tr\r uic
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I J' r ■ ■ ■ !■ tii |ii.. .'• • il-; II. . .;•■ 1.1 I II iiiir
' '• I '■' ■ •! 1 : ■ Il ' !■ !■• '.I i:i*'iti*«.<iD •!•■ • *■• ilrtil f r:r*»
> - • • ' • . • 'ii'.r'ioir IX. 1.* il Uut «r.t(it t Mil «I ;r t. i*
■ »i • • • ■ !• • ■ • ^ I» ■• li ■'. : r «Ij*! It :. •" ij>|<iiir.
LES SYMBOLES RELIGIEUX SUR LES MONNAIES GAULOISES 239
complet entre le Nord et le Sud, entre rOccidcnt et rextrème
Orient. Plus de quatre mille ans certainement avant notre
ère a commencé la période d'action cl de réaction onlro ces
dwers mondes.
Pour en revenir aux signes héliaques signalés sur les mon-
naies, et afin qu'il ne vous reste aucun doute sur leur valeur
symbolique etleur cosmopolitisme, nous croyons devoirajouter
à l'étude si probante que nous avons faite du swastika et de
la rouelle, celle de trois autres signes moins importants, mais
de même caractère, dont nous n*avons dit qu'un mot en pas-
sant et que les numismates n'ont fait que signaler : le Iris-
kèle, le signe S et le foudre.
Le triskfde.
La valeur solaire du triskèle sur les médailles gauloises a
à peine besoin d'être démontrée. Son association avec les
autres signes héliaques montre assez qu'il y avait conservé la
valeur que nous lui attribuons. Son antiquité comme signe
héliaque n'est pas plus douteuse.
Le triskèle, avant de se montrer sur des monnaies gauloises,
avait été gravé sur les coins des monnaies grecques à titre
indiscutable de représentation de la course du soleil. Sur cer-
taines de ces monnaies, les trois branches du triskèle sont
figurées sous la forme de jambes humaines ayant des ailes aux
pieds, reliées par la face même du soleil. Les jambes sont sur
quelques monnaies portées par Taigle ou par le lion solaire ',
ce qui autorise à admettre que Taigle et le lion isolés sur les
monnaies gauloises ont également une signification solaire*.
Les jambes sont parfois attachées à la rouelle remplaçant la
face du soleil', nouvelle preuve de la parenté de ces signes.
Le triskèle sans face solaire ou rouelle a évidemment sur les
"ïémes monnaies la même valeur hiératique.
'• Ludwig Mûller, 07?. laud,, lig. 4i, io, 46.
^- L'aigle, surtout, qui s'y montre ^^ouvent et sous divers aspects.
. ^- 4e trouve ce fait relevé dans mes notes sans indication de l'ouvrage dOii
^® i*ai tiré. Je le signale à mes auditeurs.
240 LA RCLIGION DRS GAULOIS
L'école hoslile aux syniboios a fait à propos du tri^kèle le
raisoniienicnl suivant : le lrik«Hron «*ftl un signe commun sur
i«*s monnaies di* la Sicile, oii, il esl vrai, il apparaît comme
syinliole sulainr st* rattachant an cnlle <r.\pollon; mais il
représente aussi les trois pointes ili»nt Tile tire son nom : or.
i»n ronnall I aplilude des lianlois à imiti*r ce f|u'iU avaient
si»UH les ytMix. Li*s m inniies di* Sicile an trikrlrun ne l<*ur
êlaietil |Miinl incotinu«*s. Qui nous dit que les sigues irrav^^
sur les monnaies Liauloises n«* s«inl pas de simples imitati«inft
du signe matériel, sans aucune riuisri«*nf*e di* sa vali*ur syinbo-
lii|ue? r.elte llièsi* pourrait si> soutenir, si le triskêle, avi*c la
valeur solaire, ne se rt^ncnnlrait qui* sur li*s monnaies sici«
tiennes et si toutes Irs monnaii*s i^auloises où il figure pou-
vaient p:iss«*r pour uiio imitation des monnaies sicilienne*;
mais il n'en est rien. Le triskêle avec sa valeur hiératique
se lent'onlre sur bien d'autres miuiuments que sur l<*s m*in-
iiai«*s >icilienues, i*t li*s moiinai<*s::auloisi*s où il se montre n**
siMit nianifi*>lrmi*nl pasdes imitations ou dégènérescenci*s A%*%
monnaies griM-ques. L«* tri^krle, pour ne citer que quelques
exemples, se n*mari|ue associé au swastika et au foudre sur
tii's monnmi'nls Scandinaves aussi liien «{ui* sur di*s autels ro-
mains. Ni les Itomains. ni li*s (îaulois n'avaient été le rhi*r-
clii*r l'U Sicile. Nous reneontnms c«'S trois signes trravés ««ur
la larici* ili* fiT itiiTusIff d'ar;:i'nl f|ft'ouv<*rte en ISiîri a Mon-
rhi'lii'ru' PruHse rlii*n.iiii*i * et ipii porli* une iiiMTipli>iii runi-
i|Ui'. L«'*i trois si;; lies *« »lairi*s nt* sont ci*rtaini*m>*nt pas réunis
l.i sans intenlion.
Ouant .1 l'anriiMintftt* di's sj::iii*s rom n* svmholi*. flli* «*st
prtiiivér par li* riMi* qu'ils ji»uent sur h's anlii|uile<i liu I\|k>
mvcénii'u ou éiréiMi. nutammeiit sur les plai|Ui*s d'or des luni-
iif.'iux ro\aux de Mvi*i*nes. <mi h* triskêle est associé â l'un*-
lies r»rni**s |i*s plus arii'ii*niii**« du swastika.
L** triskili* f.iit piiti*' du irroupt* primitif d«*s symbile*
•»iilain'*«. ijiii'iii' laisiiti p oirrait-on .ivnir d** l:ii r<'fuser Cfttr
1 lit' 'if t '•,!•••". e •■" .
LES SYMBOLES RELIGIEUX SUR LES MONNAIES GAULOISES 241
valeur sur ]es monnaies gauloises? A Tépoque où les moné-
laires gaulois gravaient ces signes solaires sur les médailles
armoricaines ces symboles iraditioanels, quelle que put être
^#(§)(î)(Q)^;^YX>
Fig. 3D. — Symboles solaires relevés par Fillioux sur des médailles gauloises
{Monnaies de la Gaule ^ p. 43).
leur valeur spéciale en ce cas particulier^ conservaient certai-
nement encore, comme les runes sur les bractéatcs delà Scan-
dinavie, leur sens mystique aux yeux des populations comme
aux yeux de ceux qui en ordonnaient la frappe \
Le foudre.
La forme du foudre la plus répandue aux approches de Tère
chrétienne est celle qui figure sur certains autels élevés par
la piété des légionnaires à Jupiter et à Minerve et sur lesquels
le signe est associé soit au swastika, soit à la rouelle*. Cette
forme donnée au foudre par les lapidaires de Rome et leurs
émales au i*'' siècle de notre ère, nous explique les formes
plus simples que nous retrouvons :
1° Sur la pointe de lance en on et sur les peignes des tour-
bières de Vimose'.
2* Sur la pointe de lance en fer de Mûncheberg.
Vous pourriez les retrouver également sur bien d'autres mo-
numents. Or ce foudre existe sur un certain nombre de mo-
nnaies gauloises. Nous ignorons pourquoi Lambert etFillioux
i. On pourrait conjecturer que ces médailles étaient réservées aux relations
^8 communautés druidiques eotre elles et que les druides seuls en avaient
la pleioe intelligence.
2. Lapidarium septentrionale, pp. 213, fig. 423 ; 215, fig. 424.
3- Engelhardt, Fynske Mosefund^ n» il, Vimose fundet, p. 23 et pi. 2, où le
«waitika figure à côté du foudre.
10
I
i
LA IlEUdlON DES i^AULOIS
n'en parlent pas'. Sur la monnaie au foudre du ii° 146, le per-
sonnage montant le cheval lient à la main la roue solaire.
Noua nous croyons autorisé à compter ce signe au nombre
des symboles héliaques primitifs.
Le signe S.
Nous avons aflirmé, après Uuclialais, Fillioux et Lambert',
que le signe S, ai fréquent sur les monnaies gauloises, est un
signe solaire — un symbole héliaque Iradilionnel- — Qu'il le
- Jupiter à la roue àiX du (^bàlelet, portaut le foudre delà i
avec onze S auspeudua à i'épaule. Cf. Sul. Heioacb, Bromes figi
fiil chez les Gaulois et y jouât ce rôle sur nombre de moou-
nients autres que les médailles, le Jupiter du Chàtelet suffirait
à le démontrer.
Nous devons ajouter à ce témoignage vivant, pour ainsi
iliri^ ; 1" le cheval (solaire) ayant la patte droite de devant ap-
1. Arl ■i.iuOm (pi, !i. uM i pi. 53, II" 1 ; pi, ii, u" 2 du l
Ud |,16 ; V. yf, u»- 1*9 et 150.
■2. Iluclier u'a acceptË quu tardiTctuuut leurs Idées,
II, p. 'M,
LES SYMBOLES RELIGIEUX SUR LES MONNAIES GAULOISES 243
puyée sur TS, que Lambert, dès 1874, publiait en tête de son
EssaV.
2*Ll8is OU déesse-mère, statuette publiée par Fillioux, pi. I
de son Nouvel Essai*, portantune série de ces S couchés comme
coiffure en manière de diadème. Le Musée des Antiquités na-
tionales possède plusieurs statuettes analogues.
3° Un masque en bronze d'Apollon portant la même coiffure*.
Tous ces signes dérivent du même mylhe et remontent aux
nièmes conceptions primitives.
L*S, comme les autres symboles, avait pénétré de bonne
heure en Grèce et en Italie. Ouvrez V Histoire de la céramique
grecque de MM. Olivier Rayet et Collignon, p. 38, fig. 24. Sur
un vase de Milo (vi* ou vu* siècle av. J.-C), vous trouverez
l'S symbolisant la déesse protectrice de l'un des héros, qui
lutte pour la conquête d'un casque à crête*. P. 52, pi. 3% la
rnôme déesse reparait précédée du swastika et suivie de TS.
Hia déesse tenant d'une main les cornes d'une biche nous est
désignée comme étant une Arlémis, la sœur d'Apollon.
Nous retrouvons, enfin, TS formant des espèces de guir-
1 andes sur les vases funéraires de Chiusi, de Caere et de Vil-
Xanova*, où il alterne avec le swastika.
Il nous parait inutile de pousser plus loin la démonstration.
Concluons :
1° A l'époque où furent frappées les monnaies dites armori-
^aines% le culte du soleil et du feu devait être populaire dans
tout le nord-ouest de la Gaule, ainsi que dans le sud-est de
la Grande-Bretagne. Les belles têtes d'Apollon Bélénus avec
1. Essai sur la numism.^op. laud., plauche du frontÎBpice.
2. Nouvel essai dHnlerprétalion, op. laud., 1867.
3. Musée de Tarbes; photographie au Musée des Antiquités ualiooales,
salle XV.
4. Cf. Les Celtes dans les vallées du Danube et du Pô^ p. 103.
5. Vase de Milo, comme le premier et de môme date.
6. Voir GozzadiDÎ, Di un sepolcreto etrusco^ pi. IH et V, Bologoa, i854, et
G. Conestabile, Soora due Dischi in bronzo antico-italici. Tav. UI, Toriuo,
1874.
7. Dans cette série rentrent une certaine catégorie de monnaies de la Grande-
Bretagne et de nie de Jersey.
'ii4 LA RELIGIOM DBS GAULOIS
mèches de choveux en triskMe (*l en tétraskële*, autour fie»
i|iiell«>s s«* groupent au droit «*l au revers les divers si^i^nes so-
laires dont nous avons démontra* Tancienni^té et le cosmopoli-
tisme en stint une preuve évidi'nte.
2* Ces monnaies sur une très grande étendue do pays > France
et Angleterre I sont frappées sous la niAme inspiration reli-
gieuse.
3* lies monnaies forment dans la numismatique gauloise
un groupe a |»art dont on peut déterminer les limites'.
4** De reiisemhle di* ces faits il ressort qu'à cette é|>Oi]ue
e.\islai«*nt di*s articles d 'un talent f>riginal « donnant de la civili-
sation «l«* la lîauii* une idée hien supérieure à celle qu'on lui
attribue génèralemeniV ••
Ain*«i, unité de vue s'étemlaiit à une partie couMiiiérahle du
territoire et délionlant sur li*s lies de la Manche et ^ur la
rirande-ltretagm*. c*est-âdire : existence il'un pouvoir central
ohéi. avant a ^on service des artistes d'um* réelle habileté,
entre ,'ion et 400 ans avant notre ère. Arrèlons-noun à ces con-
clusions, dont viMis d«*vez déjà entrevoir les conséquences*.
I. Viir \. H'ji-h«r. i- ••!/.
.*. \.iir A ilf Htrlti< Iriiiy. Il^vu^ relti'/w. \ XI r| \ll IHJO iHil)
J. l.fUr \trit<' Il 1 |>i« •■• ti-lppr à M. A- ili* il.irlbrli'liiy.iliiiit Uiiil* rit.iut >«
4 !.•■• il' •■•••itrri' # ■it'iuiiiiii.ii- « «i<i (X*** ariii«irii'«iii failr* ru «i tfr.iii-) iiOiiitirr
«1«M« 1 lii- •1«- \*'t** y ri «iir l*'« Iiiirilt ilii \\r i|f* SiMiic* iliii» W Bl« mii» f.iui
■ .i{ip-.*iT t|i|i • i-« '\»\\\ |ii< l'iti*" i-tlirtil ilfi rnilr**- tir fAlirir4ilii|i r| (irut ^U-
<1i •'■•riiiii-iii |ii(i > ilriii Sl'l'i*-". N.iii* 4i»rii||« itr.-i>:iiii ili* rrvrllir «Ur <*■ ■ At ••tl
\ir;ii \.r T il .ifi ilr **i-iit hi'lii^ .1 \ fiiilriiiUl^|i|y Jll*f), iiil Uni (ir I|]<'«l4illr«
ji-i.ii«> • •iiii I !•* r*->'U'-iiîi>-". pnit •l'iiiip-r Ih'ii A 1« iiit^iiK* b\p<illir%r
XVIir LEÇON
LES OPPIDA DU TYPE D'AVARICUM
Une certaine organisation du culte des eaux, le caractère
orignal et uniforme de l'un des groupes les plus importants
des monnaies celtiques, nous ont conduit à conclure à Texis-
(ence en Gaule d*un pouvoir central dont l'action nous appa-
raît manifeste aux environs du iv® siècle avant notre ère. Si
cette action est moins sensible, moins évidente, appliquée au
culte des eaux, qu'à la frappe des monnaies, nous allons la
retrouver incontestable, en étudiant les oppidadniyipe d'Ava-
ricum; cette digression qui, en apparence^ nous éloigne un
moment du domaine religieux, s*y rattache^ au fond, par un
lien étroit, que les chapitres concernant les druides mettront
en évidence.
L'étude des monnaies gauloises, qui a fait le sujet d'une de
nos leçons de l'année dernière *, nous a appris que la frappe de
la monnaie remonte en Gaule, pour ]e moins, au milieu du
rv« siècle (350 ans environ av. J.-C.) ; que cette époque est la
grande époque du monnayage gaulois caractérisée non seu-
lement par une plus grande perfection dans les types, mais
par un caractère remarquable d'unité dans la variété, comme
si au-dessus des clans celtiques le plus souvent hostiles
les uns aux autres, eût alors plané un pouvoir moral occulte qui
en maintenait l'unité, même au milieu des éternelles querelles
entre voisins dont nous parle César*. Il y avait donc^ à par-
tir de la seconde moitié du rv® siècle, une sorte de gouver-
nement central en Gaule. Ce caractère d'unité dominant des
i. Nous n*avoD8 étudié cette année qu*un seul groupe de monnaies.
2. Cf. César, B. G., VI, 15.
v/
i I,A RELIGION' DES GAULOIS
variétés régionales se retrouve dans un autro ordre de fails
très particulier, /pî oppida du type (f Avaricum. Ouvrons le
Catalogue du Musée, à la p. 10.^, nous y lisons : Salle XIII.
Vitrine II. — Mur de la forleresse ou oppidum paulois de Murceus (Lot)
ooToit d'un cflliJl'émi actuel, de l'autre le mur restauré. Remarquez dans
U conitructîon l'association des pierres avei^ des poulres eo bois perpen-
diculatres k la direction de la muraille cl liées par de grandes chevilles
deferàdeipoQlres transversales. C'est le même appareil qtie celui d'Ava-
licam (Bourges) décrit par César (fl. G., VU, 23)'.
Je traduis le texte qui n'a pas toujours été bien interprété.
Voici du reste, le mode do construction ordinaire des murailles gau-
loises. Des poulres, d'une seule pi^ee en longueur, sont posées sur le so)
d'équerre avec la direction du mur et à la dislance de deux pieds les unes
des autres; puis gales relie, dans œuvre, par des traverses et on les revêt
entièrement de lerre, à l'exception du parement qui est Torm^ de grosses
pierres lo(!ées dans les intervalles dont nous venons de parler. Ce premier
rang solidement établi, on élève par-dessus un deuxième rang semblable,
disposé de manii^re que les poutres ne touchent pas celles du rang infé-
rieur, mais qu'elles n'en soient séparées que par le même intervalle de
deux pieds, dans lequel on encastre pareillement des blocs de pierre bien
ajustés. On continue toujours de même jusqu'à ce que le mur ail atteint
la hauteur voulue. Ce genre d'ouvra^ avec ses pierres et ses poutres
alternées régulitrement fait un ensemble qni n'est point désoRrêaMe à
l'util; il est, de plus, parfaitement adapté à la défense des places, attendu
que la pierre y préserve le bois de l'incendie, et que les poulres, longues
souvent de quarante pieds et reliées entre elles, dans l'épaisseur du mur,
ne peuvent être brisées ni détacbées par le bélier.
C'cal là, avait dit César en commençant, le mode ordinaire
do construction des murailles gauloises, mi/ri aiitem omnes gal~
lici /tac fere forma smit. Los murs d'Avaricum n'étaient donc
pas une exception. Les Gaulois avaient un système de cons-
tructions militaires à eux, comme ils avaient un système mo-
nétaire original, bien qu'emprunté, dans le principe, aux Grecs
et aux Macédoniens. Si cette construction avait été de date
récente. César nous l'aurait certainement dit. Ce système n'a
point été inventé pour les besoins de la défense de l'an 58.
C'est la continuation d'un état de choses antérieur.
1. Voir noire fifj. 3r,. p. 2(S.
LES OPPIDA DU TYPE D'AVARICUM 247
Des clous et des chevilles de fer provenant de forteresses
analogues à celle d'Âvaricum ont été recueillis au mont
Beuvray (Bibracle), à Bovioles, au Puy dlssolud (peut-être
IXxellodunum de César), à Murcens (Lot), à Vertaull (Côte-
d'Or), à Porrenlruy (Suisse), à L'impernal (près Luzech), à
Coulounieux près Périgueux, àSaint-Marcel de Félines (Loire),
k la Ségourie, commune de Fief-Sauvin (Maine-et-Loire).
Pour le moment nous en connaissons onze, mais combien
à^oppida semblables doivent exister encore qui ne nous ont
pas été signalés! Le système était donc général, comme le
dit César. Il ne s'applique pas seulement à des chefs-lieux de
mitâtes comme Bourges^ le mont Beuvray et Bovioles^, mais à
des localités beaucoup moins importantes, Murcens, le Puy
dlssolud, Luzech (dans le Lot), Goulounieux dans le Péri-
gord, Saint-Marcel de Félines dans la Loire, Yertault dans la
Côle-d'Or, Porrentruy (en Suisse). Nous ne sommes pas, ici,
en présence d'ouvrages élevés à la hâte avec des matériaux
quelconques, comme les murs de Sens et de Bordeaux, im-
provisés, du temps des invasions franques, à l'aide des débris
arrachés aux monuments romains. Tous les murs de nos 0/7-
ptda sont construits avec un art méthodique, suivant des
règles fixes, par de véritables ingénieurs. Les reliefs des dé-
fenses sont partout identiques, comme l'a établi un de nos offi-
ciers généraux les plus distingués, le général du génie de La
Noë. Il existait certainement, chez les Gaulois, quelque chose
comme un manuel de Tarchitecte ou, ce qui revient au même,
un enseignement centralisé de Tarchitccture militaire.
Il n est pas inutile, si Ton veut se faire une idée exacte de
cet art, de donner quelques détails. Nous prendrons M. Casta-
gne pour guide. M. Castagne, agent-voyer en chef du dépar-
tement du Lot, a pratiqué des fouilles très intéressantes sur
remplacement de Tune des plus vastes forteresses du type qui
nous occupe ) Y oppidum de Murcens.
Cette forteresse est située sur une haute montagne aux flancs escarpés,
l. Avaricum, Bibracte et Na?ium.
2iM
LA RELIOION liF.8 C.AULOIS
i|iii «i'.iv.ini't' •-Il fol III** (II* |iioiiiii||liiir«' l'Dti*' I*' ritiitliii'iil ili' ilfMii riiijt^
il'Mii. \ii iioril l't ^111 imnl-ouHst «lu |il.'itfiiu «ii' «li«-HH<Mit !•'« iiiivrii»'*-^ il*
f.ti li!ii'.-ili(iri, iiiii. ;iv#'r ]vs fsiMriM'iru'nl*», rinnii^fiivi'iil iiiif i-sp-u •• il»*
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|iiMiiii« <]•• l»ii<i •■l:iifnl |li.ll-l'l■^ |ii-r|ifiitlii'iiliiirriiii-iil a t.i liL'iit* iitt''r:>-iiri*
ilf I »"ii !■ iiti- ilii ri*iii|i<iil •'! f r» < rrifttitt rrtnrnt •■ip.'U'i'fHtli' ;;",7*j «l.n. i-n
.'lir l.i-^ [•••l|llt>*> lii'V.|l"tll filil*- un»- li'fji-r*' Vllllh* Mil If p.lti-lin-Ilt t-lti !!• lit
1 1 •>• • ii|i.n>'iii t'ii ■••nj'ii-iii liiiili* t.i loriu'iK'iii' il*' l-i niui .iill**. |i.iii«riiit> r l'-iii
ilii ri'iii|i.ii I |i"k )Miiitii'<i ti'.'di^vi-i <k.llt*^ l'I^iit'iii ifli«'>H «iitif i-lii ^ p.ir il> ut
.iiilr>'<k I i!i.>i'< il>- |i<fiiti>'^ iiiii::iliii|iii.il«-^ ]iir«lu*"« «l.irii la iii-irniini-tit tl»'
i«rii|'!i<k*i::*'. I.'i^''»'iiil'i.ik''' <l'"» |i<iuii>*<k «'ii Ihiil' i'I cIi Ira^i'M •! l*'tir |i<uiit
il'iiiN'r ^•-< li'iri .t\ iil li>ii |itr l'iittilh* ;i rni-lniiH. !!•■ I«iiijiii'« <lif\il|f« .u
I iiiiio il>- f'-r •Mil' H i|iii- l'iiii r«-tr'>m«- -m •'ttH<»i'iii'-iii <Ii-h piiiilri'^ «>i'r\ ip-nl
.1 \* \ I ■iii^i'lnli'r Nui • •■ |i|triii*'i •.idi>- <!•' l'iMiiitMili- «'•!*-«.iit, «in uii*-
r|i.ii«Miir i|i- I "■.!!'», nu rii.!"*!! ili* riiK'oiuii'iif ri Ji* tfriipli<iH.i;: iiipr»'-
II ml l'>ii!< Il l'f iifxfi'l* iii i|i-hiiiiiiiri' pu II liiiih'iifiir i!fo piiiilii'« tr.iii«-
\i I ^ li'-H .|i|i \ Il ii-, .1 Mtiii • ii«. «{•■ 7 .1 1t rMfli»''i. I ïi«- sfi-niii|f' • •iiii'tii' •!•
piiiilfii <»• iiilil.il-li .1 i.i pitiiiitii- ft.iil «iipi-i p Kki •• a II* iii.i«%if, iii.ii« lit*
iiiini'ii* •jui* |i-<i piiih' <« «II- lu !■ .ilti-iiii^Hfiit p. Il iiiti'rv:illi-!« t'-i;.)iii .iiti
i.-th'o •!•■ Il pt>iii.>(i< i.itij'f. I.i • ••ii«lrii«*liMii M- •-••iiliiiti ut .1111^1 jiiH. pi 1
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pr<'^ lji/i*i II. i-t.'iii-iit r<»ii-»(riiil^ i'XJl<'liMU'*ii( il'.iprr*» W^ iim'idi'^
' " l.l M • itl.'-r f»l-J|ll rt-".!- ir^rrilitlilM, il IM' rfitliiait«4ll pl« U Intr
• ■ I'
Carte des oppida du type d'ATarlconi.
ES OPPIDA DU TYPE D*AVARICU1C 249
principes. Nous sommes en préseace de monuments de même
style et de même temps.
Si, conformément à la méthode que nous appliquons à
toutes nos antiquités et qui nous a déjà donné de si heureux
résultats, nous marquons, sur une carte de la Gaule, l'em-
placement des onze oppida (pi. XXIV), deux remarques se pré-
sentent immédiatement à Tesprit. Unissons par des lignes poin-
tées Bovioles à la Ségourie au nord; la Ségouric à Murcens à
Touest en passant par Goulounieux; Murcens à Saint-Marcel
de Félines au sud ; Saint-Marcel de Félines à Bovioles par
Vertault à Test; nous formerons un immense quadrilatère
presque régulier renfermant, traversant oulongeant une grande
partie des civitaies de la Celtique mentionnées par Tile-Live et
César, ainsi que les cliens de ces nationes principales, à savoir :
les SenoneSy Lingones, Mandtibii (clients des Aedtti)^ BihirigeSj
CamiiteSy Tricasses (clients des Senones), Andes ^ Lemovices,
Pictones, Segiisiavi, Ambarri^ laissant de côté la Nar-
bonnaise et l'Aquitaine de César tout entière au midi, la Bel-
gique et TArmorique à l'ouest, au nord-est et à Test, c'est-à-dire
les populations qualifiées de kimriques par Amédée Thierry.
Une conclusion que Ton peut faire suivre de tous les points
d'interrogation que l'on voudra s'impose à première vue, à
savoir que : Le système de construction décrit par César n'est
ni d'origine gréco'/igurienne y ni d origine ibérique^ ni d origine
pré-celtique, ni dorigijie belge ou galatiqtie, ces constructions
ne se retrouvant ni sur la rive droite du Rhin, ni dans la
vallée de Danube, ni en Bohême, séjour primitif des tribus ga-
laliques et kimro-belges.
2*Porrentruy", près Belfort, le plus oriental de no^ oppida,
commande la trouée des Alpes jurassiennes et donne directe-
ment passage sur Besançon. C'est par là que sont entrés en
Oaule les Celtes du premier ban, les Celtes pacifiqties entourés
de leurs troupeaux, ceux qui ont exploité les mines de sel du
i- Voir la carte de la Gaule au vi« siècle avant notre ère, d'après le récit de
Tite-LiTe, daDs Les Celtes dans les vallées du Pô et du Danube^ p. 23.
2. PorreDtruy, par erreur, n est pas marqué sur la carte.
i
STlO l.K RELIGION DKA r.AUI.OIS
pia(«*an d'Alaino; qiiciioiiH avons suivis (lansl«*s vallées soiis-
pyn*n«'i»nn<'s, y nionanl la mrm«* «'xislonr*» paisible*. N'i-sl-il
pas naturel dv voir dans Voppiflnm dr Porn*ntrtiy. ttp/ii'lugn
fl«* p'fii^N* cnron* plus que (l«* défiMist*. un premier pi>st»* avanrt*
r«intn* it*s inva^iinns nrm«'M*si]ui allaient si* produire ilan*« rette
ré^inn (lu cAlé ilcs Ilrlvi'les? — N'esl-il p;is naturel ilr voir
enraiement, dans les enceintes ftirtifh^es de Itoviolesel de Vor-
tault, la seconde li^'ue de résistance contre les invasions ve-
nant de l'est, auxquels la Sa«*»ne, la Men«e et les (*untrefortii
des Vospes oITraient un premier (distarle naturel?
Ilomliien de fois, avant lad«'*faite ili'*iinitivedes \i(*illes popu-
lations celtiques nu rellisêes. ces nppitifi n'tint-ils pa*^ «iù
servir de refuse? Aiu'ii s'expliquerait le soin pris d'y élever de*
constructions pri*sque indi*structil)Ies, puisqu'elles durent
encore.
Par qui et à quelle époqnt* ces fortifications métliodii|iii*s tut-
elles été éli'véfs ? I/exameii di's clous de fer qui s«mt t«Mis du
ferli*pluspurje|i!us résistant, pri*sqiieinaltai|ualdi* à la riMiiilf.
permet d'aftirmtT ipie ces n/t/*i'/tt appartieutient a une pé-
ritiile iMi rAi:e ilu hnui/i* avait déj:i pris lin ilfpuis lutii;tenip« :
r»u lamét.'illufL'ie ilti fiTavait acquis son plein ilév«*loppeinent,
ou des ij<(ini'H rxistaii'ul capalde^^d alimiMiter uni* partiedu pav«.
Les clous di' ces litTiiii'fs i9f»fttt{t: srmhli>nl tous sortis d'un
même crntre: non snilfuient ils sont itientiqiii*s de forment di*
fahricaiion. mais ji* fiT mipluvé a li*urciinfectii»n. fie qualitt*
siipérifure. est tout a fait di*^tîiii*l de cflui den épéi>s h*'l:;i>« rt
^alatiqiifs dont Ir Mu^^éi* piis«éde un crauil iiouilm* di' «^péri-
nii'iiH. nouvellf rai*«on pour que ces métallurgistes, coninif !••«
iuL'i'nii-urs militain's, appartiiiHsftit .1 uin* classi* spé«*ialt* d**
praticifiis formés p.ir W même i'nsiMLMii'mi*nlV
|rr« «i|J-'iiri!'hl|l.
.*. I II m^iiitir** •!«■ ] A'M'tfiiiir .1^* *«-iriir>-«. M C.j|tl!r|r|. mélAlItiriri*!' \rr%
•li«ti!i»"ii^. « fiii ail rnij**! il'- It iiirl4]!iiriri*- 'l^* rliiii> ilr :i-»« "pftoi.i iiiir lr^>
iiit«'rr-«t:ili< I •iiiiiiiiriir4(|.iii ^ | \r^itriiiir «Ir» ii)i4-ri|itHiii> iJ /Irrwr d'>-\r >-' .
!"••; I. |i Tl f'r l.i^tlinil tlll \ ■l^'lliililr** II'»!- Ir« T"Ur«'ll«-ll« .lV*l»»lll • |r ijrl
C'\.rul% it p**'!! -'-tr** !•'• |il-j« 4iicir|i« ii»«-Lilliirtfl*lra ilu iiinljilr l^« druKi'i
LÉS OPPIDA DU TYPE d'AVARIGUM 25l
Nous restons persuadé que vers Tan 400 avant notre ère a
existé en Gaule une période de grande civilisation relative, à
k tète de laquelle ne pouvaient être que les druides. Nous
sommes convaincu que la construction si remarquable et si
méthodique de nos oppida est le résultat d'un enseignement
Iraditionnel, d'origine septentrionale*, dont des corporations
druidiques avaient conservé le secret, au milieu de la barbarie
occidentale. Nous retrouvons cette organisation dans l'Irlande
celtique, où à côté du roi suprême et du grand druide', à
peine au-dessous des nobles de première classe, siégeaient, au
banquet triennal de Tara, les représentants des ouvriers en
cuivre, en bronze et en fer, des ciseleurs, des charpentiers et
des architectes des raths*.
Il devait en être de même en Gaule avant l'invasion des Ga
lates. Nos oppida doivent remonter à l'époque où l'influence
des druides était encore prépondérante*, avant ou peu après
Tinvasion galatique, qui, nous le savons, pénétra lentement
dans le centre de la Gaule. — Nous placerions volontiers la
construction de ces murailles dans la seconde moitié du
rv* siècle — peu avant l'époque où commençait la frappe des
monnaies d'or armoricaines.
1. Les duns, dlrlaDde, ce8 extraordinaires forteresses à murailles véritable-
ment cyclopéennes et qui appartiennent incontestablement à la période
païenne, montrent qne ce monde septentrional avait de très habiles construc-
teurs. Cf. E.-A. Martel, L'Irlande et les cavernes anglaises, p. 141, 142, 145
avec fig., p. 119, 154, 161.
2. De révêqne, après saint Patrice.
3. Les forteresses royales.
4. Noas nous demandons môme si ces oppida ne seraient pas des centres
druidiques.
XIX' LEÇON
LES DRUIDES
Tant qu'il a été question de pratiques magiques, du calte
des pierres, de sacrifices humains, de superstitions solsticiales,
aucun appel à l'intervention Hun corps sacerdotal comme les
druides ne s'imposait. Ces siipersiîlions, ces pratiques, ces
traditions atîectent, soit dans le groupe touranien, soit dans
le groupe aryen, une généralité telle qu'une inQuence sem-
blable était inutile pour en jnsliliiT l'existence. Nous verrons,
bientAt, que le rôle des druides, quand ils se montrent, fut,
eo tout cas à cet égard, tout à fail secondaire. Li> témoignage
de Pline n'implique aucunement qu'ils aient été les importa-
teurs ou même les propagateurs des pratiques auxquelles il
lui platt de mêler leur nom, bien qu'ils aient pu en être les
régulateurs. Nous ne trouvons aucune trace de sacrifices hu-
mains en Irlande, le pays druidique par excellence, et nous
sommes convaincu que les druides, s'ils l'avaient pu, les au-
raient abolis en Gaule où ils semblent en avoir diminué l'hor-
reur en les restreignant, sauf exception, aux condamnés et
aux captifs.
Dfes qu'il s'agit de pratiques indusirïellus, do la concen-
tration des forces sociales en vue de la fabrication des mon-
naies, de l'élamafi^e ou de l'émaillerie, de l'établissement de
forteresses scienlîliquement construites, l'intervention des
druides apparaît, au contraire, comme une nécessité logique.
Sans cette conjecture l'ensemble des progrès subitement ac-
complis en Gaule reste une énigme.
L'iiypothèso est-elle en contradiction avec les témoignages
LES DRUIDES 253
écrits? L'examen raisonné des textes va nous répondre. Il
est temps d*en aborder Télude.
Quiconque se donnera la peine de faire le relevé des textes
anciens où il est parlé des druides éprouvera un premier
étoonement : l'extrême rareté des témoignages originaux, je
veux dire émanant de témoins contemporains de la domination
morale et religieuse des druides en Gaule ; et encore plusieurs
de ces textes, et non des moins importants, nous sont-ils par-
venus de seconde main. La brièveté et le vague de la plupart
des renseignements transmis est une autre surprise, plus que
doublée par l'inexplicable abondance des affirmations pré-
sentées, sans aucun point de doute, comme découlant de ces
textes, par des esprits qui ne manquaient, d'ailleurs, ni de
science ni de bon sens. Il semblerait que, pendant longtemps,
il suffit d'aborder le mystérieux problème du druidisme pour
que ce nom seul transportât, d'un seul bond, l'imagination des
celtisofits dans le monde des rêveries mystiques. A y regarder
de près et avec sang-froid, il n'y a rien dans les textes qui jus-
tifie ces écarts de jugement. Un classement méthodique et
chronologique des textes le démontre ^
Le nom des druides est mentionné, avec plus ou moins de
développements, par dix-huit écrivains de l'antiquité, y com-
pris Aristote, si le traité De la Magie est de lui : philosophes,
historiens, géographes et poètes; savoir :
Auteurs antérieurs à l'ère chrétienne : Aristote* et Sotion'
cités par Diogène Laerte; Posidonius^; J. César, qui écrivait
ses Commentaires vers l'an 30 avant notre ère; Cicéron, vers
Tan 44; Diodore de Sicile, vers l'an 40; Timagène vers
l'an 14 dans une Histoire de la Gatile dont Ammien Marcellin
nous a conservé un extrait.
Auteurs postérieurs à l'ère chrétienne : Strabon qui compo-
1. M. d*Arbois de Jubainville en a douué un exemple dans un article de la
Revue archéologique concernant les druides, t. XXXVIII (1879), p. 374.
2. Né en 322, mort eu 384.
9. Vivait à la fin du ii* siècle avant J.-C.
4. Oratear, philosophe et historien vers Tan 100 avant notre ère.
25-i LA RELIGION UEb GAULOIS
sait sa ^'éo^raphio vers l'an 20 aprirs J.-C, rom|M»nius Mv lai|ui
composait la sieuiie quelque vin^'t ans plus lanl' ; Lucairi dont
la P/itirsfiir 3. été écrite enin* l<*s années r»0 i*t l»4; l'Ilot* le
Naturaliste vers Tan 77 ; Tacile vers !Ki, Suétone à la tin
du 1*^ siècle; Dion (jlirysoslùine. au roniiuencenient du n*;
puis deux Pérès de rKi;lise, (dénient d'Alexandrie et saint
Cyrille, qui reproduisent Topinion d'un historien fçrec plu»
aurien\
Si nousiaissiins de côté Aristole et Sotion qui n'ont pu con-
naître 1rs druid«*s qut* de liiin — r«*stent douzi* écrivains qui
ont été contemporains de li'urf^rand«*ur ou di* liMir décad(*nc4?'
et ont pu nous donner d(*s rmsrignements puisés à des
soumis vivfs — Pourtant, il est d<*s distinctiiMis à faire. t>s
pliilitsoplies, historiens, naturalistes, poêles ne sont p«iinl
vis-ii-vis des druides placés au même point de vue. Tandi»
qi:e les uns se surit ili»nné la tAi*liir do p(*indre en quelques
traits leur rAle social et reli;:ieux, d'autres comme Pline ne
sont pré(»ccupés que tlu rappt»rl qirils paraissaient avoir avec
les praliijues de la médecine et de la nia^it*. ou, comme Aris-
■
tt»t(*, Solion, llio::eiie de Laerlt* et |i*s Pèri*s de rKirlisi*, de
liMir rôle di* philosuphes ou di* leur adliésiiui a la doctrine
pvlliaui>rici(*ime dt* rinniKirtalilé de> Aines.
A y bi«*n retranler, les autorités sur lesqui^lles nous [xiu-
\onH iKiuH a|ipii\er avec certitude se hiirnent a Pusidoniu».
flonl nous !!•* po^sêdons que de rares fr.'ik'ineiitH * épars dan«
les écriv.'iins postérieurs; a tlê^^ar, Ilioiliin* de Sicile, Tima-
;:eni*, Pumporiius MéLi et Tacite qui seul nous niontri* le»
druides m action ilans une îles îles attenant a la tirami^*
ltrrla;:ni* l'an tiO di* notre rre. c'i'st-«'i-dire a une épitque ou ii^
étaii-nt encore toul-[iiii?isants i-n Anuletern* et en Irlande, te—
niiiicna;:e d uni* L'raiide valeur [lour riou^, Tacite élai.t le m-u
qui nous .lit parlé il'eux. p<>ur ainsi il in* r/r r tw/.
.* I'>il)fii*l>ir '{Il vt.t.t ji.ii iit'i* •|i:f;| ii'4 iiill*-> • i«Aiit li-itr«> rrr.
I l*'!*)!! itjiij* • • •■ir, • >• ■ fiiu. I>i>i liir«* •If >!• il> . Iitii4t*'ur. SU4)kio. fVti
pt'iiiij- M<*.i. Iti<i:i i.tjr»«>it|iitiir. I.u< «lu Pliiji-. 1 .!• ili •( >u«tour.
4 L^s Cl nU lit l'»iiil<iuiut ■odI (Miupli-U-uicut prrJu*.
Les DtiuiDEs 255
11 est 1res remarquable que César, qui a fait huit campagnes
en Gaule, ne se soit jamais trouvé en contact direct avec les
druides et ne mentionne que le seul Divitiacus^ Le tableau
qu'il nous a laissé de la corporation n'est point le résultat de
renseignements vécus, si j'ose dire, d'observations person-
nelles. Il ne nous dit pas : J'ai été en rapport avec eux et voilà
ce que j'ai vu. Il semble qu^il ait sous les yeux un traité De
druidis et qu'il le résume : ses renseignements sont de seconde
main. Il parle des druides en général, non des druides de son
lemps en particulier. Bien que, dans la série des auteurs que
nous avons à dépouiller. César soit le premier en date V^t le
plus complet, nous ne pouvons, quand il s'agit de la Gaule
druidique, accepter son récit sans contrôle. Nous ne le pren-
drons pas pour notre premier guide. Nous commencerons nos
études par Timagène, qui, nous dit Ammicn Marcellin, avait
renouvelé la science en puisant dans un grand nombre de
livres' où il était parlé de la Gaule et avait été initié aux tra-
ditions des druides \
Nous examinerons ces textes à trois points de vue qui for-
meront autant de paragraphes : 1<* Origine et organisation des
druides; 2** Leur enseignement; 3** Leurs doctrines philoso-
phiques. Nous traiterons à part la question de leur rôle poli-
tique et de leur disparition de Gaule.
I. Origine et organisation. — D'après Timagène la corpo-
ration se composait de bardes, d'euhages* et de druides.
La Gaule barbare leur devait sa civilisation *. Timagène
1- Dans la seule occasion où il ait eu à parler de rinterveution des prôtres
K&ulois dans les affaires publiques du pays (vu, 33), César les qualifie de sa-
^^^ieit et non de druides.
2- Nous laissons toujours de côté Àristote et ue possédons rien de Posi-
<loQiu8 qui nous soit parvenu sans remaniement.
^- « El diligentia Graecas et linguahaec quae diu suut iguota coUegit ex mul-
l'Plicibus libris >. (Amm., XV, 9, 4).
*• «Druidae memoraut » (Amm., /. c).
5. Les vates des autres écrivains.
^- « Per haecloca [oppida Galliae] hominibus paulatim excultis viguere stu-
^ laudabilium doctriuarum, incboata per Bardos et Eubages et Drasidas
i^iruidag]. n Cette action civilisatrice avait nécessairement exigé un grand
nombre d'annéen.
i
2S6 LA RELIGION DES GAULOIS
nous donne uti autre renseignement des plus précieux. Les
druides étaient aslreinls à vivre concenluellement, sodalicits
adstricU consortUs, et, comme nous dirions, en confréries. De
ce texle ressortunl donc deux faits importants : les druides ont
été les éducateurs de la Gaule, et y oui introduit les nobles
études. Us y ont iaslallé des communautés d'où sortaient les
éducatem-s du pays.
Cés&h. — D'après César, il était de tradition que l'institution
des druides était d'origine britannique. Les Gaulois qui vou-
laient connaltri' à fond l'institulioa allaient encore de son
temps terminer leurs études en Bretagne '. Les druides conslî-
tuent dans la nation une classe à part dont les membres se
recrutent eus-mômes : aucune des fonctions n'est héréditaire.
L'institution a un chef suprême qui est élu '. César ne nous
dit pas où il réside. Onpeut conjecturer que sa résidence légale
était le pays des Garnules où se tenaient les grandes assises de
la corporation ; " chaque animée à une époque fixe ilss'assembient
enuniieucû7isacré,sur le territoire des Carniites qui est regardé
comme iecentre de toute la Gaule* o. César, delacorporation,
ne connaît que les druides ; il n'est question dans les Commen-
taires ni de bardes, ni d'eiiliages. Sacerdolen est le mol dont
il se sert quand il ne se serl pas de celui de druides *. Il ressort
toutefois, de son récit que l'éducation des druides ne devait
u Drilauuia rcperla atque iudc m
]ui Jiligeiitius eam rciu [disciplia
:udi cauflB proficiacuLitur •. U i
e uianièrc directe ni de coiumuDai
1. César, li. 0., VI, ïin ; " UiaciplJDa
llam traualaU esse eiUtîmatur et uuuc
cogDoscere Toluiit pleruiuque illo diei
[ait menlioD dnus Ic9 Commentaires d'u
ni de confréries druidiques.
2. César, B. G., VI, un : <r Id oaïui Gallia eonini boruiDum qui aliquo sunt
> atque honore, geuera suut duo... De bi^ duohua generibus allerum
ton, alterum equitum... llia aulem ouiuibus druidibus praeest aaus
im intereoB habet auctoritateui. [locioortuoaut, si quis ex reliquis
nitate succedit, aut ei snnt plures pares suffragio druidaruni. »
*rto anni lempore in Quibns Curouluni, guae regio lolîus Ga/liae
tlur, considnnl in loco coaaecrato. « Tara eu Irlande oùséjuumait
■ime et où se [euaient ie« assises uatiouales passait égalemeul pour
itre de toute l'Irlande.
,;B. G., vu, iliin : " Convictalitavem, qui per sacerdoles more civi-
iiermiMiB magistratibus, esset creatus, potestatem obtioere jussit p.
LES DRUIDES 2S7
être la même pour tous. Les druides étaient prêtres *
dévias *, juges, au civil et au criminel % professeurs. Ils sont
iDédecins, astronomes et philosophes spéculatifs, comme nous
k verrons quand nous aborderons leur enseignement. Nous
entrevoyons là (la suite prouvera si nos prévisions sont justes)
des catégories distinctes de druides. Chaque druide ne pouvait
être, àla fois, prêtre officiant, juge, devin, professeur, méde-
cin, astrologue, homme de science et philosophe. Les druides,
cl*aprës César, remplissaient^ en effet, en Gaule les fonctions
les plus diverses; leurs communautés étaient la pépinière où
se faisait cette éducation de lettrés attirés parles grands avan-
^^es que leur procurait leur titre de druide, ce Les druides
^"èe vont point à la guerre, ne paient point dimpôt^ comme le
^^este de la population; ils sont exempts de la milice et de toute
Gutre espèce de charge; ces grandes prérogatives leur attirent
^4ne foule de disciples qui viennent deux-mêmes à leurs écoles
€)u y sont envoyés par leurs parents *. »
Ces prérogatives imposaient des devoirs et d'abord de très
longues études. L'enseignement se composait dun grand nom-
ère de vers à apprendre par cœur et quelquefois exigeait jusqu'à
vingt années d enseignement*. Le programme des éludes.
1. <f nu rébus diviaîs iotersunt, dacriâcia piblica ac privata procuraut »
(B. G., VI, xin).
2. « Religiones interpretantur •.
3. « Magoo hi sant apud eos [adolescentes] honore. Nam fere de ooiaibus
controTersiis pablicid privatisque constituant, et si quod est admissum faci"
Dus, si caedes facta, si de hereditate, de Ûnibus controversia est, idem decer-
nunt praemia paeoasque constituunt. »
4. César ne parle pas de communautés^ mais l'existence de ces communautés
ressort de la nature même des fonctions attribuées aux différents membres de
l*ordre qui exigeaient un enseignement très varié, de môme qu'il était très
long. Ce que Ton peut supposer c'est que ces communautés^ étaient déjà en
décadence en Gaule au temps de César et n'avaient conservé leur importance
qo'en Angleterre et en Irlande.
5. César, B. G., VI, 14. « Tautis excitati praemiisct sua spoute multi in dis-
€tplinam conveniunt et a parentibus propioquisque mittuntur. Magnum t^t
Humenim versuum ediscere dicuntur. Itaque annos non nulii vicenos in disci-
plina permanent ». In disciplina^ ibi ne doit-il pas s'entendre de véritables col-
téges qui, dans ce cas, ne peuvent guère être autre chose que des communau-
tés? 11 est clair que renseignement se donnait en commun et par catégories.
17
]
368 lA. religion des gaulois
comme nous le verrons, Mail très compliqué. Los juristes do
devaient pas suivre les mSaies cours que les astrologues, les
astrologues que les poètes et les devins. Les médecins devaient
avoir des cours à part ainsi que les musicious. Les théologiens
et les philosophes ne pouvaient être confondus avec la foule.
Noua devons nous représenter ces communautés, comme de
petites univeraités, composées de facultés distinctes. Il fallait
conquérir les titJ^s au prix d'esamens nombreux et difSciles.
Le titre de druide était le titre le plus élevé. César en fait un.
titre général comprenant tous les autres. Nous devons nou^--
en rapporter à Timagkne et à Diodore et conclure, malgr^^
le silence des CommerUaires, à l'esistenoe de grandes com
munaotés et à une hiérarohio nécessaire.
Diodore. Diodore, qui avait certainement les écrits de Posi
donius sous tes yeux, mentionne comme Tioiagène trois caté
gories de prêtres gaulois' : les bardes, les devins et les druides
« Lus Gaulois sont intelligents et capables de s'itistruire*. Ih on^^
des poètes qu'ils appellent bardes* et qui chantent la lotiang^
et le blâme en s' accompagnant sur des instn/ments semblaile^e- —
aux lyres ; ils ont des philosophes cl des tbéotogierts très 'm mu' ii
qu'ils appellent druides*. Ih ont aussi des devins* qui sont er^^^
grande vénération. »
Chaque catégorie a des fonctions spéciales. Si les barde _
distribuent les louanges et le blâme et rappellent dans dt^L — -^
chants épiques les hauts faits des héros', aucun sacrifice i^^^ e
se peut faire sans la présence d'un philosophe, et les devins ^^^^t
augures ont un rôle à part. « Us prédisent f avenir par le — _] ,/
(ifs oiseaux et par finspection des entrailles des victimes. Tout Je
peuple leur obéit. C'est un usage établi parmi eux que perton^^^^^u
1. Nous retrouverons des catégories analogues dans l'IrUade druidique..
2. Itiodorc veut dire : capables de profiter de l'eDeelguement des druidsK. .
■'t. 't>LXÛ30ra< C£ tivi; £i(r\ tîl eFaXôyoi nEpinùt ti|,iûtii£»i, oilt Apouita; ôve^
T: Xp-W-., li xai |iivrc-«v.
C. « VA tiarili qiiideiu foi'tia virorum illustrium racta beraicia comunotta <p-.
..ibuM L'uui dulcil>u9 lyrae iiiudulis cautitaruat x (Timageae, /.
LES^DRUtDES 25d
}ie sacrifie sans fassisUmce d'un philosophe^ Ils prétendent
quon ne peut offrir de sacrifices agréables aux dieux que par
t intermédiaire de ces hommes qui connaissent la nature divine
et sont en quelque sorte en communication avec elle, »
Strabon*. Ce que noua dit Strabon qui composait sa Géo-
graphie vers Tan 20 de notre ère, trois quarts de siècle après
César, un demi-siècle après Diodore, plus d'un siècle après
PosidoniuSf confirme de tout point ce que nous ont appris Ti-
magène et Diodore'.
« Chez tous ces peuples presque sans exception^, se retrou*
vent trois classes d'hommes qui sont F objet d honneurs extra-
ordinaires^ à savoir : les bardes*, /es vatbs* et les druides \ Les
bardes^ chantres et poètes^; les vates, sacrificateurs et physio-
loques^; les druides qui, indépendamment de la physiologie y
professent la philosophie morale**. Les druides sont réputés les
plus justes des hommes et à ce titre c'est à eux que l'on confie
[arbitrage des contestations soit publiques, soit privées. »
1. *KOoc 8* fltùxoTc 69TI (&T]dlv2 ^ciav Tcoetv âv£v 91X09690U. Diodore, dans ce
même paragraphe (V, 31) Doud apprend que ce sont surtout les devins qui
prenoent part aux sacrifices humains. « Lorsque les devins consultent les sa-
cri/het sur quelque grand événement^ ils ont une coutume étrange^ incroyable :
ils immolent un homme en le frappant avec un couteau dans la région au-defsus
du diaphragme; ils prédisent ensuite l'avenir Waprès la chute de la victime^
d'après les convulsions des membres et Vécoulement du sang. Fidèles aux tra^
diiions antiques^ ils ont foi dans ces sacrifices. »
2. Strabon, liv. IV, iv, 4.
3. On a cm que Strabon avait copié César; nous croyons plutôt qu'ils ont
puisé Tun et Tantre aux mêmes sources, à ces livres nombreux qu'avait con-
sultés Timagène, au dire d*Ammien, Voir plus haut, p. 254.
4. Crest-â-dire che« les peuples gaulois, icotpi icôtoi ô'wç sTttTcav. Strabon, dans
^Q même chapitre IV, iv, 2} nous dit d'une manière générale à quels peuples
^ ^applique cette expression : itapà n&dt, en ces termes : ToSi 9u;iiro(v 9OX0V0
>^^v raXXtx6v Te xqi\ PocXaTixbv xa>oOai, tous les peuples appartenant à la race
Baltique oxxgalatique (trad. Tardieu, I, p. 323), ce qui semble étendre la défini-
tion à d'antre/s peuples qu'aux peuples de la Gaule de César. Quels étaient
^^es peuples chez lesquels il y avait des druides?
5. Bàpdoi.
6. OvetTsic.
8. *T(ivv)Tai xcà icoiiQTa^
9. *Iepo)coio\ xa\ çudioXôyoï. Tardieu traduit lepoirotot par : qui président aux
^sacrifiées. Le sens de 9ua-ioX6yoi est donné par Cicéron (De divinat., I, 41 :
• naturae ratio quam physiologiam Graeci appellant) ».
10. TV i/kK^f f iXooofiav.
260 LA BEUOION 0C8 GAULOIS
Ail point lie vue où nous noun sommes placé, Torganisa-
(iou <iii groupe druidique, nous avons très peu à glaner dans
l(>s éiTÎvainH postérieurs à Strabon. Lin chapitre des Annales de
Taciie\ relatif \x des événements de Tan UO de notre ère, doit
toutefois nous arrêter, dans la persuasion où nous sommes
(pouri|iioi ne pas vous le dire tout de suite?) que l'Ile dont il est
fait mention était un centre de communauté druidique, comme
Ici cité des Carnutes.
Suetonius Paullinus, qui avait le commandement des légion-
nairen, guerroyait en Bretagne. Jaloux du succès quo venait
d'olitenir (^irbulon en Arménie, il veut, dit Tacite, se signaler
â siin t4)ur par une action d'éclat.
Il %«• pn'paiv IX iilUi{iicr l'ilt* (II' Mi»iin* p#*u|)ltM* (riinliitant^ '*«iur.ik'(*ut'
i-i ic«-rpi;ii-|«? (|i*<i lriii<«rii(!i>^. Il fut roiistniirf d«*« lint<*aui phili, pnipr^«
a I •*Ut> iiiiT «•iiti'i't'duptV tl«? Iiiis-fiiiuls. Il V met son infantrnr. S«t rava-
liiTft pafts.iinit a i;ui' ou a la iia^i' mit Xvmts rhevaui. I.c* iivatf^ •-lail
Ixiiilt* |i.ir rt'iiiii-mi i|iii |ir«*<fiitait um* fon'^i d'armi*^ ri de ««tldaU*. au
iiiili'*u lit* «4|iifN iir r**H<i;iii>nt (l«* ruurir tifii ffiiiiiie« tvltt*» <pj*<iii |»fini lr«
fiirit'%, (lan^ un aiip-iifil fun^hr**. \**% ch«'vi*ux épars, <i«*« tonlif^ iian«l^«
in.ijiis t'i tuiti nutnitr tira 'iruthi 1rs mains levers \rr% le rW', r'imutaHf
•t'tiffrrit*' s nnpr^'-'tlitm^, l,:i nouv«;iul«* «lu ftp»?rla«'li* «.nuit dV|fr«ii ii*>« toi-
(laU. On vdi (lit <|ut* ti*ur «orpt «rtait att-icht* a la l(*rn*, à \v% vinr imm^»*
liili-ii, %*• livrer .lui ri»ups «ans ilrff*»4f. Mais lûnitiM u* ranimaot a la
\->.t ili- Iriir^ iliff^. %'aiaruill<inn<iiil l'ui-nii^ioei f*l honteut (!•* trrnibl«-r
ili'v.int un*- troupt* ih- f**niin*'^ i*l «If prAtre«% lU rnarrhf*nt f*n avant,
fnfiih iMit !••« hirh.in'^ «'t li'^ envi*|(»pp«*nt dam l**ur« pnipn*» f^ai. **a
l'--ir iinp->«4 unt* k'-iroi^mn rt/'ofi tUtrutsit te* huis ornsMieret a ieurt korrtbi**
Aup' r%tttfnt%, 'tir it'« rrjtgrtltnmt romme un act» rtii*jifux d'arroger U* «m-
t^U lu *'tuj 'l' * r.if,ttf% ri ,U c la «ullfr le% dieux daiu *te$ rnlratUr» Aa-
»/è<ji't« • I' idui liiifi |hin*.iu il'- Lainallf).
J>' ne puin m'empAclier de considérer l'Ile de Mona comm«
1 II l< . l-iM j/ . \IV, MX
• Aiirfl<-»«'t, |H*ltt'' ilr >iiiir-r %!• 4 \|. |j| ..•!,• iirirntal« du |Mjt d** t««lte«.
■ VI itiiiu i.K lit 11 III- ■•li« vilMiii ««t rrri*|itaruiufn |»«*rfii|f«ruai •. Q jrl t
l'iii> 'rti !-•■ « iri>| r>i« c^tlr p'-tili* II', «.KM 11- #^J<Mir dr« dnilJrt *
i. *•!» «tl pr . .ii: ir** ilirrr*! t.-h-». iIxiiva anui* »iri*iae. • '11., %J \î\\
\ « I
h iiiii-(i- 'ir.-itii. |ir <*t*i iJirt*. tiiblitifl al co'Hu'U inrialint. f>iii-
d# t-* Ini . \IV / r I.
• . Ilu !• lit* «t f4UalirijUj «ifuitu ..
LES DRUIDES 261
le séjour particulier d'une confrérie druidique. L'incendie des
forêts de Ttle, consacrées, dit Tacite, à des sacrifices sanglants,
suffit aie démontrera
Ces témoignages contemporains de l'action des druides
vivante ou expirante en Gaule concordent tous. Nous pouvons
en tirer les propositions suivantes :
1"* Plusieurs siècles avant Tère chrétienne des confréries
existaient en Gaule en rapport avec d'autres confréries de l'île
de Bretagne, considérées comme les confréries mères, com-
posées de diverses catégories d'affiliés parmi lesquels des
prêtres, des juristes, des bardes ou aèdes, des devins, des
médecins, des maîtres de sciences naturelles, des philosophes
et des théologues classés par les anciens sous trois rubriques:
druideSy bardeSj vaies. Ces confréries, chargées de fonc-
tions publiques importantes, jouissaient des privilèges les
plus étendus, exemption d'impôt et de service militaire.
L'éducation de la jeunessse gauloise était entre leurs mains.
Cette jeunesse se pressait dans des écoles où se pouvaient
conquérir de pareils privilèges. La confrérie se recrutait elle-
même par voie d'examens, non d'hérédité. Un chef élu était
à sa tête*.
Les chefs, c'est-à-dire les affiliés du plus haut grade, les
dignitaires, les druides^ étaient astreints à vivre en commu-
nauté^ entourés de leurs disciples et des membres inférieurs
de la corporation. Le centre de leur action était en Gaule, dans
le pays des Carnutes, où une assemblée générale se tenait tous
les ans.
Une pareille organisation entraînait, de toute nécessité,
l'établissement de grands centres d'habitation. Nous verrons
que les druides choisissaient de préférence ou des îles ou le
fond des forêts'.
1. « Praesidium posthac impositum victis, excieique luci, saeyis supersti-
Uonibus sacri » (Tac, /. c).
2. Y avait-il un seul chef, nu seul général, ou plusieurs chefs provinciavx ?
La questioQsera à examiner.
3. « In specu aut in saltibus • (Pomponius Mêla). Nous avons déjà appelé
Tattentlon de nos auditeurs sur l'intérêt que présentent les déconverten faites
362 LA RELICION DBS OAULOIB
Leur enseignement était 1res varié et trbs élevé.
ËNSBitaNEHENT. Aucuti (ioutft ne peutexisIcF sur la oature «le
l'enseignement donné dans les communauti^s druidiques. Ti<
magène, César, Dii>dore,Strabon sont d'accord. Sur ce point il
y a unanimité comme .sur les autres.
Timagène déclare que les druides ont été en Gaule les ini-
tiatews des nobles éfitdes', que, tandis que les bardes chan-
taient aux accompagnements de la lyre, les hauts faits dos
héros dans des vers épiques, en partie de leur composition*,
que les Eubages smitaienl et $ efforçaient de surprendre les
secrets de la rwUurc*. les druides d'un génie supérieur dédai-
gnant les choses de la terre et s'étevant aux plus hautes concep-
tions philosophiques déclaraient les âmes immortelles'.
Césarn'est pas moins explicite, u L'enseignement se compose
d un grand nombre de versa apprendre par caur et quelque fois
il exige jusqu'à vingt années déludes. A leitr avis ces matières
ne doivent point èirr confiées â l'écriture'. Le principal point
de leur doctrine est que lame ne périt pas, et qu'après la mort
elle passe d un corps dans unauire*. Une foule de questions sur
les astres et leurs mouvements, sur la grandeur du monde et rfe-
i deux repriMS ditTèreule^ àe. tiombruusriE nifdalllus gauloiaee de lypo arnto —
ricain, dans l'Ile de Jersoy. Nous niaas conjecturé que lee maaâtaîrea étaleo. 9
des draides et que l'tle Je Jersey âta[t un centre de communauté dniidiqu»^
Le trésor de Soiugs découvert dans le Blésois au bord du lac de ce nom (qr:^
devait i^tre au milieu d'uue f ortH), à proximité de ruioeg romaines , Irésorqu-^
outre dex mounaies de m'^me lype, contenait un lorqma d'or, aoua a par —
eii-c i'iDdice d'uD autre élabllasemeat semblable. Non» aurons ultérieureme^K:
l'occnsLon de développer nos idées à ce sujet. Nou» ne serions pas âton^cz
que Voppidum de Kerviltré (Finistère) avec son torques d'or eût le mime <^_^
racliire, aiuai que plusieurs autres oppida.
1. « Studia laudabilium doctrinarum ".
S. :i l''ortiu virorum illustrîum focta herolcis eomposila Terslbua oum d^ -^
riljLis lyrae niodulis cautilabant ».
J. M Scrulaules aeriem et âublimia naturae pandere conabanlnr ».
i. ■• Drnaidue (druidae) ingeaiU celslores quaestlonibua occultarum m ^
.tlliruuique erecti despectantes Itimiana pronuutiamnt animas immortaL^t».;
(Aii.ni. Slarcell.. XV, S, 8.)
:■. Ci^sar, B. G., l. r. Lu pareil enseîguement e.ugealt naturellamrat la. x> d
gr.iude assiduité n\n écoles et ne pouvait se donuer en debora d'«U«i.
li. • Nou iulerir« auiina?. -leil al) nliis post mortem transira r^ «h*»^ -
(César, B. G., VI. ïiv).
LES DRUIDES 263
la terre f sur les lois de la nature\ sur r action et ta puissance des
dieiix immortels font partie de leurs doctrines et de leur ensei^
gnement ».
Cicéron* nous dit implicitement que Tart de la divination
faisait partie de cet enseignement. « Vart de la divination
n'est pas étranger aux nations barbares^ puisqu'il y a des
druides en Oaule. Tai connu Fun d'eux^ tÈduen Divitiacus, ton
hôte et ton admirateur*, qui se vantait de connaître les lois de
la nature f c est-à-^dire ce que les Orecs appellent physiologie.
Il annonçait F avenir tant par F observation des oiseaux que par
conjecture^. »
Tacite, plus d'un siècle plus tard, nous apprend* que les
druides Gaulois prédisaient encore T avenir. « Rienn avait autant
contribué à persuader aux Gaulois la chute prochaine de f Em-
pire que tincendie du C apitoie. Rome, jadis, avait été prise par
les Gaulois, mais le temple de Jupiter ayant subsisté, TEmpire
s était maintenu ; au lieu qu'alors, cet embrasement fatal était
le signe de la colère céleste et, pour les nations transalpines,
le présage de F Empire du monde : voilà ce que la vaine supers-
tition des druides publiait • » .
Diodore et Strabon nous donnent moins de détails, mais
^tBrment également chez les Gaulois Texistence de poètes
qu'ils appellent bardes, de philosophes et de théologiens très
1. « De rerum natura » (Id., ûf.).
^' GicéroD, De divinatUme^ liv. I, ch. xu, 90.
^' Cicéroa s'adresse à son frère Qaiotus.
^' • Naturae raUonem quam physiologiam Graeci appellaot notam sibi pro-
'■tebatur et partim auguriis partim conjectura qnae essent futura dicebat »>.
5. L'an 71 de J.-G. — Tacite, HUL, liv. IV, ch. uv.
^' • Possessionem rerum bumanarum Transalpinis gentibus porteodi super-
®"tione varia druidae canebanl ». M. d'Ârbois de Jubaiuville fait remarquer
JJ^® : « les Vies de saint Patrice, œuvres de chrétiens qui considéraient le drui-
•**»•# comme un adversaire, attestent que les chrétiens croyaient à la puis-
^^"leé prophétique des druides, lis racontent que les druides d^tr lande dnnon^
« '^»i< Varrivée de saint Patrice qu'on fixe approximativement à Van 442. Un
^^^tns à Itt tétë rasée Comme une hache viendra à travers la mer orageuse;
^^^^ maiit«ao a un trou pour la tête, son bAton a le bolit recourbé; sa table
^ ^ rextrêmité orientale de sa maison; tous ses gens répondent : Amen,
».
'3»i LA hrlioion ni» gaulois
huriort's (|iriN ap]H>lli«nl dniiHvs^, L*é(iucaili(»n de ci*s |NM^io<(.
lit' f'fs <lf>vins, dt* r4's philosopher nxip*ait un rnsei^noment
loiiL' <•( suivi. \)v% cours drvainit en Mro instiUiés dans les
roiiiiiiiiiiaulês. Le Irxto de Slrahon' roiiduil aux mêmer ron-
rlu<ii»ns.
H Chez tous, //'S peuples f/fiu/ois, à pru pn^s s/ii« exrtptùm, *#•
tro fil' m i inti\ rlassf < ffh ommrs , t/ ai stm t Cuhjrt d'honni ur% extrn^
urdxnnirr^, à savoir : />»s hnrdfS, /#»< vati's rt les druides. /•!
/fil r des, aiiiremrrit ditlrsrJuiutrrs sorrrs^ 1rs rairs, autrrmrni dnt
h*s drrin» f/ ai président aur sacrifirrs rt inlrrrof/rni In nniurr^
t'fi/ifê lr\ druidrs t/ui indrppudamfnrnt dr la PHYSioLiiiiiR nu phi'
los'tfdiie nnturrllr profksskn'T i/^THKH'K nu p/iHn^np/tie vinmlr.
('py tlrrntrrs \nfit n'putr> les plus Jw^irs drs hnmmrs ri à rr titre
l'psi t'i pur t/up fnu npifir farlntruf/e drs vnntrstatinns snii pri'
ff'rs^ snii puli/it/urs*, n On ne devient pan juge «•( arhîtn* dann
un pay«% de traditions et de coutumes, sansde limirues rtudes*.
hmu ( 'hrt/snytnfur, qui mourut l'an 1 17 de notre ère. compare
;iu\ uiaL't'H des Perses i*t aux pr«*tres ^gvptiens Ip\ druidet
//»/! t IkfZ les i^pltrs Kp rnnsarrtiipfit ô lu diriwitinn pt ù fr'tudr
dp lu w/y/'^wV Autaiil d** cours particuliers indispensables dans
uuf ^iM'iiMé nu |«'H traditions nVtaient pasconli«'*es à l'hérédité.
l'nfnpnnius Mpltt. Piimponius Mi-iadisait déjii vers Tan II de
riotri' rn*'. que l'un trouvait chez, lesliaiilois, malgré leur har-
Ij.iiii', •■ ;//#/• rl'tt^upfirf witurvllr Pt duus 1rs druides de* mutire%
i/p A/ stit^rs'^r tfui jtrrfpfidrut nuuuiitrp Ifi ijrnndeur et In fnrfne
1. Il '«if. ri 1 i-'. ' '. «; .sil'^i'f.; '.«o laCo^ii* ;-.«'«'ïo;oi ?i Ti>i: lîv: su %:if.«%i
- ■.--.. ■: '1. *■•*■. •-.. A:;o«.{x; '.«'«-li^'f ,9t* ihhiilfir^. V. .I-» .
.' «"ir ihiMi. IV. I»
In J r»r lini. I |. iji. vn.
• \iiir y ■!• : 'l'i « •< •|iii- ii'iii* •ii-iiM ilu r>''lr ilr» ilriH>lr« m IriaoJr.
Ili-iii • ?ir> •••■(•'■llii', "riifio XI.IX.
• I' -iii> -ii'i- M**!! • HiNriil tiiii^ii Ni.ilii ri fariiiiilum tuttu iniffUtfw«-
) .• -iS'i'iit .t Iri II* Ml ti-rrif iiiiiii'tniii'* iiiairiiitu'hiiriii r| f.iniiam. motia*
• "Il ^< M-l- riKii • I -l'i -t •!ii%i-liiit «rirr \*\ttUW\\\i\T. t**m^nt ^nutln n*tS%ii9Mtwt*9
I. i»i tf 'fiii. fii^'in iM'iif. -lui Ml «^ Il 'tut \t a^lUt» m/fiAtifl •. Il or
f .t \f ' t'.. ' r 1 ir !• • i|rii: !• • iia\.ii<ii| pliia nlnri «uruii rAl« i>fB<'irl H
I if •! ,. .'ir.- p.'..*. f^\é• il* ^i«iiiii <-i rUitiniinit «iMp^ri* • l'autnnte imp»
r I r . t •«• ir XI* li' tit -Uiit iiii# •itiialmii an>ilotfUi* «i ''rlli* uù m* Iriiuvrnl J»
LES DRUIDES 265
de la terre et du mondCy le mouvement du ciel et des astres et
la volonté des dieux. Ils sont les éducateurs de la noblesse. Cet
ENSEIGNEMENT louç ct secTCt AxxvQ quelquofois vingt ans. Il se
donne dans des cavernes (?) ou dans le fond des forêls ». C'est
à peu près ce que nous a dit César.
Il est également certain que Ton devait initier certains mem-
bres de la communauté aux formules magiques, sans lesquelles
aucun sacrifice n'était vdable, et auxquelles il fallait qu'aucun
mot ne fût changé ni déplacé, sous peine d'inefficacité du
sacrifice. Cette éducation spéciale ne pouvait être négli-
gée. Pline nous montre des druides présidant à la cueillette du
gui et d'autres plantes magiques. Tout cela exigeait un
corps de professeurs nombreux et instruits^, sans quoi il n'eus-
sent pas conservé le respect et la considération dont on nous
les montre entourés jusqu'à la fin, de la part de leurs dis-
ciples*.
La doctrine. La recherche de la doctrine des druides est
le point le plus délicat et le plus obscur du problème. César
qui avait eu des relations suivies avec le druide Divitiacus ne
semble pas en savoir plus que nous, sans quoi se serait-il con-
tenté de dire : « Le principal point de leur doctrine est que
lame ne meurt pas et qu après la mort elle passe d'un corps
dans un autre ' » ? Pomponius Mêla avoue plus nettement que
1. Le baron Roget de Belloguet a résumé très heureusement le programme
d'enseignement des druides dans les lignes suivantes, t. III, p. 336 : « Nous
avons pn dans ce qui précède nous faire d'avance une idée du nombre et de
la variété des sciences que cultivait le clergé gaulois : La théologie et la con-
naissance des lois, l'astronomie et la cosmogonie, la physique, la géométrie,
Hiistoire nationale, la musique et la poésie. Nous avons vu des prêtres comme
devins et magiciens pratiquer l*anatomie splanchnologique et la médecine, pour
laqneUe ils étudient les vertus des plantes. Us s'appliquaient aussi à connaître
la forme et la grandeur du monde , c'est-à-dire la géographie. Enfin les
druides proprement dits approfondissaient les hantes questions de la mo-
rale et de la philosophie, de sorte que l'ensemble de leur science et de leur
enseignement consUtuait une véritable encyclopédie et un cours complet
d'instruction et d'éloquence universitaires ». 11 y a là, en effet, les éléments
d'une université véritable si ce n'est d'une abbaye.
2. « Ad hos (druidas) magnns adolescentium nnmerus disciplinae causa con-
eorrit, moffnoque simt apud eos honore » (César, B. G., VI, xui).
3. César, B. G., l. c.
260 LA RELIGION DKS GAULOIS
rc MMil point (if* l«*iir doctrine avait pénétré dans l«« publie :
l'num rj t'is t/u;»* pnvripiuut in vulfjus rffluxiss^ rùhlirH ut
forent ntl hrUa mrliorrs ;9'tmnt< rsse anitna^ riltimi/a^ nlh^nim
a*l manrs V u |)i» leur «*nsei^n<*m(*iit îIh ne laÏAsenl Irari^pinT
qu*un seul prérrpti* dans le public on vue d*i*xalti*r le rmirasi»
militaire, à savoir i]U(* les Ames sont immorteIlf*s ft qu«* la vit*
se continu!* au delà du louilieau ••. (le précepte ou cv di);:m«*,
tous 1rs écriv«iins prfsipie sans exception riiez lesqurU li* nom
des druidrs rsl prononcé, en ont fait UHMition. On ne p»*u(
contrstrr tpril fut la hase de Inir f*ns(M^nemeiit.
Si rien m* nous a été transmis d«* précis touchant les dortrines
canoni<]ui*s ou théolof^iqufs d(*s driiid(*s, n*y a-t-il pas quelqui*^
(*iin*iéqui*nr(*s à tirer de et- silcnn* mém«*? L(*s discipl(*s île*
driiidi'S. je veux dire, ci'ttr nomhr«*use jeunesse qui «i* «ou-
ni*'ttait il leur «•nsciLMiemenl rft*ntrai«*nt pas tous dans lai-*tn-
frérii' ; xuw partie reprenait la vie civile. l*rul-on rmin* i|uM
V i-i'it «'li«'/. ceux qui reprenaient leur lllx-rté, à supposer qu'flli*
pî^t exi^ifT clii'/ l«*s autri*s. um* disripliin» assez sévère p«iur
qu'ils SI* crussrnt uhliiréH à xw rien rêvéliT de c** qui l«*ur était
en<ei*:né.' S'il v avait une dorlrim* sei'h'teclle ne si* cumpri-nd
i|ue réservée à la classi' tnut à f'iit exeeptioniielU' des p|iil<tK«i-
pli«'s ••! tii*«t théido:;ii*UN; niai^ ne pouvaient fain* partie d«*
ri'tlf d'H-triih' Nfcirii' les détails thi culte i*xtérieur s'il \ fu
av. lit l'U, II* nom «1rs ilivinilés devant leM|uell(*H le puldir ^* -
fait venu •(•' prostiMinM. t hi peut dnur être certain que ren*»i*i-
;:nt'miMit iji ^ druiiles ne rnuip'irlait pas l'elala^r d'un p.in-
tliiNifi d«' ilifut i|ui auraient f*ti* la manife^tatiftii iMterii>ure d**
li'iir tlo'>ilnjif Niiiis siiniTi'oiis. i*u i'** moment, à la tnati*-.
I'Nuh. Ti'iitales ft 'Inrani^ W laipirlli* on i>fTrait des fia<'ritirf«
s.ih::laiit*« et dont un a voulu fain* li-s ;:raiids dieux di*s ilrui«ies
M.uh iiutn* i|ue Liieairi' e^t !•* prtMniiT i*t h* ««Mil i|ui t*n ait
parji-, riiniiiii'iit compri'iidrail-on (|ii** U-ur ntuii «'ùt été iciior**
1 Mil. m
'2 II /'^i' > ij> m pr •titti;riii<*iit ilr I lu t4 lU uotr^ «T**. Nout rtp^ru;.!
|i fi^uif ««{i.iii'r. «lau» Ift il«ruirrr p«rU" d^ r« cuur*, l'orticiat dtf c«tl#
IrtoJa.
LES DRUIDES 267
ies écrivains antérieurs si les druides leur avaient adressé des
sacrifices publics et surtout consacré des victimes humaines?
Une seule divinité sans nom peut se rattacher au cycle
druidique, le Disputer qui, dit César, d'après une tradition des
druides, aurait été le père de la nation. Les Gaulois se préten-'
dent tous issus de DispaterV C'est, disent-ils, une tradition qui
leur vient des druides. Ce dogme faisait donc partie de l'ensei-
gnement druidique, mais à quel titre? Le soin que César prend
de nous en parler en dehors du chapitre consacré à la corpora-
tion et à la suite des renseignements qu^il nous donne sur la
religion des Gaulois', laisse supposer qu'il fait allusion à
une tradition populaire adoptée par les druides, analogue à
celle qui régnait chez les vieux Germains, frères des Celtes,
qui considéraient Tuiston comme le père de la nation ger-
manique'^ sans que cette tradition fût un dogme druidique. A
plus forte raison ne pouvons-nous pas accepter la thèse du
baron Roget de Belloguet * pour qui Esus, « dieu suprême des
druides y ne serait autre yî/'Asu, le (jrand être conçu par les sages
(comme le « qui est » de C Exode ^ m, 14) identifié par la foule
avec le soleil ou le firmament ». Quelle que soit son origine, la
tradition relative à Dispater doit, toutefois, être prise en grande
considération. L'usage de compter le temps par nuit et non par
jour se rattachait, suivant César lui-même, à cette croyance.
Dispater était évidemment un Pluton. « En vertu de cette
croyance (la croyance qui portait les Gaulois à se croire les
descendants de Dispater), les Gaulois tnesurent le temps écoulé
1. César, B. G., VI, xvii : i< Galli se omaes ab Dite pâtre prognatos praedi-
caat, idque a draidibus proditum dicaat. »
2. Qa*il ne faut pas confondre, nous ne saurions trop le répéter, avec le
druidisme.
3. Tacite, De moribus Germanorum, II : « Célébrant (Germani) carminibus
aatiquis (quod unam apnd illos menioriae et annalium genns est) Tuislonem
deum, terra editum et filiam Mannum originem gentis conditoresque ». Nous
so mines de plus en plus frappé de l'analogie de la religioiï pré -druidique des
Ganlois avec la yieiUe religion germanique.
4. Baron Roget de Bellognet, Elhnogénie gauloise, III, p. 121, qui ajoute en
ï^ote : « Asu ou Asura du verbe a«, être : l'Asura-masda ou l'Esprit sage des
Perses, rSsus des Celtes et TEsun divin des Ombres. Cf. As Dun en Scandi-
xiavie«9
LA RELIGION DES CAULDIS
non par le nombre des jours, main par celui des nuits, et de 1
mênifi pour compter ies dates de naissance ou les commence-
ments de moii ou domines, c'est toujours la nuit gu'its pren-
nent pour point de départ. » Celle coulurne à laissé des
traces jusqu'en plein moyen âge'. De semblables usages ont
toujours de profondes racines et méritent une autre attention
que ce que nous dit César du culte des Gaulois pour Mer-
cure, Apollon, Mars, Jupiter et Minerve, « sur lesquels les
Gaulois auraient eu ies m^mes idées que les autres na-
tions'. »
En résumé, aucun texte ne nous autorise h supposer que
les druides en s'instailant en Gaule y aient introduit chez les
Celtes des divinités étrangères au pays ou des rites nouveaux.
Nous pouvons même très légitimement affirmer le contraire.
Si les druides avaient eu des divinités particulières, nous les
retrouverions en Irlande. M. d'Arbois, l'autorité la plus coni'
pétente en pareille matîëre, déclare qu'il les y a, en vain,
cherchées; et quelle raison les Gaulois auraient-ils pu avoir
pour ne pas accueillir ces dieux, eux chez qui le panthéon
gréco-hellénique s'est si vite acclimaté?
Ne soyons pourlani pas trop absolus. Les druides dans
leurs communautés étaient ckei eux. Il pouvait y exister des
cérémonies qu il n'était pas de leur politique de vulgariser.
Elles pouvaient être réservées à une élite d'initiés. Celles-là
nous les ignorons et probablement les ignorerons toujours.
Leur politique extérieure parait avoir été la politique des
sages et des philosophes. L'antiquité païenne n'avait pas de
préjugés religieux. Aucune divinité là où on la rencontrait
n'était proscrite. La mythologie gauloise en comptait par
milliers, divinités des sources, divinités des forêts, divinités
des montagnes et des lacs. Les cérémonies, les sacrifices faits
en l'honneur de ces divinités, les druides y présidaient sans
1. Voir Delocbe, La procession dite de la Lunade {Mém. de l'Acad. dei ins —
eript., t. XXXII, 2' partie, 1890}, et Annexe G.
2. César, I). G., VI, j;vii ; • De qnibus etuidem ïere qnaiu reliquae yente"
Iwbeiit upinioneui »,
LEB DRUIDES S99
aucan scrapale. Ils ne chercheront point à en imposer d'autres.
Les formules magiques, héritage des chamans, le bas clergé
druidique dut continuer à s'en servir. Les druides ne faisaient
pas corps avec la nation, ils ne vivaient pas de sa vie reli-
gieuse, morale et intellectuelle, ils la dominaient du haut de
leur science et de leur indépendance *.
U esl certain que les druides avaient une philosophie, mais
nue philosophie n'est pas une religion, même quand elle spé-
cule sur la nature des dieux; de telles spéculations ne pé-
nètrent jamais dans les couches profondes de la nation. Des
hypothèses sur la grandeur de la terre et le mouvement des
astres ne devaient pas appeler davantage les conversions ou
chasser des esprits et des cœurs les superstitions populaires.
Lenseignement des druides ne modifia pas la religion. Un
seul dogme était h la portée de tous, le dogme de Timmorta-
'ité et de Télernité des âmes. Mais ce dogme, qui entrait comme
élément essentiel dans leur enseignement*, ils Tavaient trouvé
S^hvéy comme nous l'avons vu^ dans les instincts des races
septentrionales auxquelles se rattachaient les Gaulois *. Il y
^st resté.
Quelle idée les Gaulois et les druides, en particulier, se
'disaient-ils de cette éternité des âmes? Nous disons les Gau-
lois et les druides,! ^^ ^^^ textes n'en font que par exception
i. Je me les figure en Gaule comme sont les Missious norvégienoes à Ma*
^^gascar, élevant chrëtieaaemeut les petits Malgaches sans les initier à toutes
les tabtiUtés de la théologie protestante*
S. César, B, G., VI, xit : « In primis hoc volunt persuadere, non interire
animas ».
3. Voir DOS premières leçons. L'observation est de Fréret, édit. in-12,
fc- XVUI, p. 119 : « Le dogme sur rèternité des âmes et du monde paratt
a.v'oir été commun aux Gaulois avec les peuples de la Germanie. 11 se tronve,
quoique mêlé de détails puérils, dans VEdda et dans le recueil de l'ancienne
Q3>thologie des Scaldes... Comme on a trouvé ce môme système chez d'autres
Dations barbares qui n'ont aucun commerce entre elles, il faut qu'il soit une
suite des premières idées qui se présentent aux hommes et il n'est nullement
néceasaire de supposer qu*il soit passé d'un pays dans l'autre. // serait encore
f^oina raisonnable de penser qu'il ait été porté par les Grecs et les Romains
chez ces différentes nations ». Ces derniers mots visent l'opiaion qui voudrait
<|ue ce dogme eût été emprunté aux pythagoriciens.
LA Re:LI01C!4 DES GAULOIS
honneur aux druides. Pour la majorité des écrivains qwi en
parlent, le dogme élait un dogme nalioual, propre aus Galstcs
et aux Kimri-Bpiges aussi bien qu'aux Celtes. Nous avons
tort de dire un dogme ; pour )e peuple c'était une croyance
innée; pour les druides une doctrine dont plusieurs écoles
pouvaient se disputer l'interprétation et qui avait pu changer
et se modifier avec le temps. Suivons-la k travers l'histoire
durant la période de vitalité des druides.
César : « Le principal point de levr doctrine {\a. doctrine des
druides) r.'est gtip l'rfmr ne péril pas et qu'après ta mort elle
passe d'un corps dansun autre. Ils pensent f/ue cette croyance,
en faisant mépriser la mort, est éminemment propre à exalter
le coitrage^. » César cherche à expliquer le motif qui pousse
les druides à faire de cette doctrine la base de leur enseigne-
ment. Il y voit une pensée politique. Il ne présente pas cette
doctrine comme un dogme religieux,
Timagène, au contraircj y voit la conception la plus haute
à laquelle les philosophes des communautés druidiques se
soient élevés. « Les druides', d'un génie supérieur, s'élevant
aux spéculations les plus hautes et dédaignant Us choses de
ta terre oui déclare les ijmes immortelles ».
Diodore. Au livre V, xxvm de sa Bibliothèque historique,
nous lisons : [Chez les Galates], des querelles s'élèvent sou-
vent dans les repas où méprisant la vie ils se provoquent à
des combats singuliers, car chez eux prévaut la doctrine de
Pythagore d'après laquelle ; les âmes des hommes sont immor-
telles • et après loi nombre déterminé d'années recommencent â
vivre en s' enveloppant d'un nouveau corps''.
1. César, /l. G.. VI, 111. - Id primis hoc volunt pereuadere, uon interire
auimai?, sud a.b sliis post morteu traiisire sd alios, atq je boc mosïme, ad vir-
tiiteiu cxcjtari putaut luetu mortis Deglucta >.
2. Les Druides, c'est-à-dire l'ordre le plus élevé de la corporation. Amni.
M.irc, -W. (9 : - lutcr eos [scilicet llardos et Euhifçi;^] Drusidae (druiJae)
iiigeniia celsiores... qiiaestiouibus occultarum rcriim allartimqua erecti sunt
et despectantes humaaa proDuntlaruat animas immortales -.
3. Diodore, V. 28. 'Abayâiovi.
i. lia'i El" £nuv ..'ipioiiivui» raiïiv pioOv, m( sTEpov oa,|ia xi^ i-Jini tIofi'JO(i£ï^c-
Les druides ^1
TimagèneavaUdéjàrapprochéladoctrinedes druides de celle
de Pythagore*. Mais ni Tua ni Taulre ne disent que les druides
reusseotreçae d'eux. Nous devons faire une autre observation.
Diodore parle des Galates, TaXi-cxi. Or quatre chapitres plus
loin,au ch. xxxk de ce même livre-V il croit devoir définir cette
expression FaXirrat : « // est utile de déterminer un point ignoré
de beaucoup de perso)vies. Les peuples qui habitent au-dessus
de Massalie, dans ^intérieur des terres^ le long des Alpes et en
deçà des monts Pyrénées, se nomment Celtes ; ceux qui sont
au-dessus de cette Celtique * dans les régions inclinant vers le
notUSj LB LONG DB l'OgÉAN ET DES MONTS HERCYNIENS ET TOUS CEUX
m VIENNENT A LA SUITE JUSQU\ LA SGYTHIE Û/l IcS appelle Ga^
laies. » Diodore comprend donc une partie des tribus de la
Germanie parmi celles qui croient à Timmortalité de Tàme et
Agissent en conséquence, car aux lignes citées du ch. xxviii
il ajoute : C*est pourquoi^ pendant les funérailles ils jettent
dans le bûcher des lettres adressées à leurs parents décèdes,
eomme sites morts devaient les lire'. » C'était donc plus qu'une
doctrine, c'était un article de foi sur les deux rives du
Ihin.
Nous devons rappeler que Valère Maxime * et Pomponius
-Héla quelques années plus tard font mention des mêmes usages.
'^ Au sortir des murs (de Marseille), dit Valère Maxime % on
^le raconte quune ancierme coutume existait, chez les Gaulois,
<ie se prêter entre eux des sommes remboursables dans f autre
^>ionde, tant ils étaient persuadés que nos âmes sont immortelles,
^e les traiterais (Tinsensés si l'opinion de ces porteurs de braies
^^ se retrouvait sous le manteau grec de Pythagorc ». Valère
Alaxime n'attribue cette croyance ni aux druides ni à Tin-
1. « ut auctoritas Pythagorae decrevit >* (Amm. Marc, XV, 9).
2. Diod., V, xxxii : Toù; hï ôitsp Ta^ry); tîjç KsXtîxy];.
3. Voir plus haut, p. 89» des pratiques analogues chez les Tsehérémisses.
4. Qui vivait sous Auguste^
5. Valère Maxime, lib. H, ch. vi, 10 : « Memoria proditum est pecuoias mu-
tuas quae eis apud iuferos redderentur, dare solitos, quia persuasum habne-
rint animas hominum immortales esse. Dicerem stultos aisi idem bracati sen-
sisseut quod palliatus Pythagoras credidit. »
272 LA REUOION DES GAULOIS
flucnco ilo Pylhagoroy il se contente de rapprocher les deux doc-
trines Tune de Tautre.
Pomponius Mêla qui reproduit presque t(>ztuollem«*nt la
phrase de ('.ésar, ajoute' : « Kn conséquence ils hrùlmi et
enterrent avec les morts ce qui est utile aux vivants. Autrefois
il arrivait quils fixaient les enfers comme lieu de rèylemrnt de
leurs affaires rommerriales ou le paiement de leurs dettes. Oii
a vu m^me des parenté se jeter volontairement dans le hùcher
dafis tespoirde revivreavec les morts ». (^es pratiques quelque
peu adduries s%'*t;iienl «'onservées jusqu'à l'an 44 de noln* ère '.
Strason* reste dans les moines données, sans parler de Py-
thagore à propos de la doctrine de l'immortalité, bien qu'il
s'occupe il plusieurs reprises des pythagorici(*ns et de leurs doc-
trines. 'I Les druides qui ne sont pas du reste les seuls parmi tes
harhftres prorlament que les tUnes et le monde sont immorte/%*. m
L'accord entre ces écrivains est donc complet. Les Itaulois
croyaient & l'immorlnlité «les Ames et conformaient leurs actes
à leur foi. L«*s druides les y encourageaient. Leur doctrine
■
était que les Ames continuent îi vivre après la mort du corps
et que l'on pouviiit eiitriT eu relation avec elles. Klles devaient
ri'vAtir un jour un corps nouveau. Tel est le doirnie ire«
simple dont les textes nous donniMit h* résumé. Ils ne nous ili-
sent pas quel est le s<^jour îles Ami*s privèt>s de leur corps ter-
restre. Les expn*ssions ad inferos, ad mânes sont des expres-
sions vasques comme seraient nos (*xpressions : «oik terre ou
4Ùm> l'autre //io;i//^,fxpressiiins qui n'impliquent aucunement
ridée de l'enfer de Proserpim* etde IMuton. D'ailleurs Lucain *
: M* 1\ lu. i : ■ fri'iiii •*% II- i|iiAr |ilruiilv-* pri^-i |it-rinl m «iilffu* rf^ .1 I.
^i>l> .1' • t. lit fiir<*nt •■! IfW* iiirlinri ■. «rli-riiA- r*»*- .iiiini**. tiLiiiii|ii" kit* râiu
\-l lll l'i^a ltit*fH^ ■'•«'H *n trt'ili ,'ritul»it .JC •/^/•*'llU*lf i|/i/r| I irTlfl.'.HI ••,,:||
iir|{iitiiiriiiii r.itiii rii4iii i-t •■\i'tiii «r**!!!!! iliffvrrtivlur «il iiifirri»*, rr4Xil|j^
•|iii ri riiKii* •iii»rijiii, ^rnil um «nliin lili^iiti-r ii|jiiiill(r**ul
2 |i4lr |iro!>.«Mr « U'4i^i> M*^li •«'riv«ii «i «:r«|ihi>*.
l "^îr-iî-iiii, IV. I*. !• f •'
• In !ijrti>i:i T«r>iir i I. p i*', «;4i;,T3«; ii ài^^éti ail %î '••«•ki -i; •.;■«
mit '.si % .7-i'#>.
■'. I.-JCA1U, /"•u'-sa/r. I, V «h< 4'. 1.
• . \utii- Aiii'ItiT.Liij» uiiitirar
LES DRUIDES 273
raffirme dans d'admirables vers où il développe la pensée des
druides.
« D'après vos enseignements^ druides, les âmes ne descendent
ni dans les demeures silencieuses de l'Érèbe, ni dans les pro'
fondeurs des pâles royaumes de Plu ton. Le même souffle les
anime dans un autre monde et la mort, si vos chants sont une
virile, n'est que le milieu d^une longue existence » . Dans un
aatre monde, expression presque aussi vague que les précé-
dentes, « adinferos, ad mânes » est le seul détail nouveau qu'il
nous soit donné de recueillir ici. Nous ne croyons pas qu'il soit
prudent de chercher à lever un voile derrière lequel Lucainnc
devait rien voir de plus précis que nous; le vague convenait
très bien à l'esprit poétique de nos pères.
Leur rôle politique. — De rôle politique proprement dit,
cest-à-dire d'une participation directe au gouvernement de la
nation, nous ne trouvons pas trace dans les Commentaires, Un
seul texte de la fin du i*' siècle de notre ère nous parle
du grand r61e que les druides jouaient près des rois chez les
Celtes, et il ne parait pas qu'il s'agisse de la Gaule.
Oans on discours de Dion Ghrysostôme ' au sénat, nous li-
sons : « Les Celtes ont des druides versés dans Fart divinatoire
^t dans toute science. Les rois 7ie peuvent rien décider sans
^fiœ. Aussi est-il vrai de dire que ce sont eux qui comnuindent
^^ que ces rois assis sur des trônes dor, habitant de magnifiques
^^nkeures sont leurs ministres y les serviteurs de leur pensée ».
Ces paroles ne s'appliquent certes pas à la Gaule. Elles pour-
^«lîent s'appliquer à l'Irlande •.
Xedr disparition de Gaule. — Un débat s'est élevé, il y a
^t^a^elqaes aimées sur ce sujet à l'Académie des sciences mo-
Non tacitas Erebi sedes, Ditisque profuadi
Pallida regoa petunt; régit idem spiritas artus
Orbe alto ; longae Ganitis si cogaita, vitai
Mors média est. »
"* . Oion Ghrysostôme, Oral. XLIX dans Cougriy, Extraits des auteurs grecs
^^cfrnant la géographie et V histoire des Gaules, t. VI, p. 35.
^> Nous Terrons plus loin qu'elles pourraient, en effet, très bien s'y appliquer.
18
f. ■ .
LA heiligiom des gaulois
raies el politiques', «;ntre Fusliîl in Coulun^'es, ViclorDuruy
et M. il'Arbois du Jubain ville. C'esl assez dire que lo sujet a été
épuisé et traité de main de maître. Noua u'aurona qu'à le ré-
sumer en y ajoutant quelques réflexions nouvelles.
Les druides oiil-ils élé perséculÉsî Deuï telles anciens, dit Fustel,
rUQ de Pline, l'autre de Suétone, sembleal indiquer que la religion drui-
dique aurait été afasolumenl détruite par l'autorité romaine et cela dès
le règne de Tibère et celui de Claude. Nous lisons en effet dans Pline œs
mots ; Tiberii Cxsaris prineipatu.* suslalil druidas, a \e principal deTitière
fit disparaître les druides* a. De son côté Suétone écrit : Druidarutn re-
ligionem Clawlius penilus abolevit, phrase que l'on traduit généralement
aiosi : « Claude abolit entièrement la religion des Druides*». Au premier
abord ces deux phrases semblent d'une parfaite clarté et sont d'une
grande énergie, tlles donnent tout de suite l'idée d'une destruction corn-
plële. Itemarquons bien, en effel, la force de ces deux mots suslulil, ato-
tevit. Les deitt écrivains ne disent pas seulement que le prince ail pro-
noucé une interdiction, qu'il ait lancé une loi visant à faire disparaître
le druidisme; ils parlent d'un fait accompli et achevé, d'une disparition
totale de la reli|jion et des druides. Il semble donc qu'il n'y eut plus de
druides h partir de Tibère, plus de druidisme à partir de Claude. Pour-
taat, si l'on continue îi observer les telles et les faits de l'histoire, on est
saisi par un scrupule et par un doute. Ka effet, ces mêmes druides que
Tibùre aurait fait disparaître, cette religion que Claude aurait efTacée,
nous les relrouvotis dans les i^poques suivantes. Pline lui-même, dans un
autre passaj,'o, montre qu'au lomps oii il écrivait, c'est-à-dire sous Vcs-
pasien, les druides e.i^ isdiient encore et continuaient â présider aux céré-
monies religieuses',.. Les druides ont si peu disparu à l'époque de
Tibère que Tacite? mentionne leur action dans les troubles qui agitèrent
la (iaule à l'avénemenl de Vespusien'.
Il y a là contradiction apparente. A quoi cela tienl-il? Les
textes ont rarement tort quand on sait les comprendre. Ceux-
ci étaient mal interprétés. Fustel de Coulanges avec sa saga-
cité et sa pénétration ordinaires remet les choses au point. Il
lui suflil (le replacer dans leur milieu les phrases si souvent
reproduites isolément. Il ne lui est pas difficile de démontrer,
i. Kii9te1 deCoiilivDgca, Comment le druidïsme a disparu (extrait dc^ Campln
Trndii.' de fAcailémie des sciences morales el po iniques), chez Thiiriil, 1879, et
Renie eellique, t. IV (ISID-SOI, p. 37.
■2. Pline, H. .V-, \XX, i, 13.
:t, Suéttiue, Claude, 25.
4. fiiur. //. .v„xvi, u;;, lisi,
j. Tacite, Uiat., IV, 54.
LES DRUIDES 275
aprfes Fréret, que chez Pline et chez Suétone il s'agit unique-
ment de la magie et des sacrifices humains auxquels prési-
daient les druides. On comprend que de telles pratiques appli-
quées à la médecine^ à la religion et à la divination ne fussent
pas du goût des Romains, aussi Pline dit-il : « Cette magie a
possédé la Gaule jusqu'à un temps voisin de nous. C'est seule-
ment sous le principat de Tibère quun schiatus-cojisulte a fait
disparaître leurs druides et toute cette tourbe de mages-méde-
cins^ ». 11 faut lire la page de Pline tout entière pour com-
prendre ce qu'il entendait par les mots : Sustulitdruidas.
« Le passage de Suétone est plus courl,raisoQ de plus pour n'en suppri-
mer aucun mol : Druidarum reliyionemdirae immanitatiset tantum civibus
sub .iugusto interdictam Claudius penitus abolevU. Les deux mots dirae
immanitatis me paraissent dignes d*attenlion : ils marquent sur quel point
se fixe la pensée de Suétone. En parlant ici des druides il ne songe
nia leurs dieux ni à leur doctrine sur l'àmo ; son esprit ne voit qu*une
cruelle barbarie, dira immanitaa. Pour avoir le sens de celle expression
de Suétone il faut la rapprocher de ccllo de Lucnin : imtnitis plaça-
tur sanguie diro Tentâtes ou de celle de Tacile : Luci saevia superstilio-
nibussacri, nom eruorc adolert arasfashabebant. — Toutes ces expressions
désignent les mêmes sacrifices humains.
Il faut d'ailleurs prendre garde au sens que le lerme reliyio présentait
à Tespril d'un Romain: on le traduirait inexactement par notre mot are-
IigioQ«; lise disait de toute pratique qui avait pour but de plaire aux dieux
etsurloutde les apaiser. Je traduirais donc la phrase de Suétone de cette
façoQ : La pratique religieuse des druides, la cruauté des sacrifices
bumains, avait déjà été interdite par Auguste aux citoyens romains ;
Claude l'interdit à tous et la fit disparaître. Il ne semble pas que Suétone
ait Toulu dire autre chose *. »
Nous sommes complètement de Tavis dcFustel de Coulanges.
Ne voyons-nous pas les Anglais interdire dans Tlnde le sacri-
I. Pline, XXX, 4, 13.
2- Cette remarque est capitale. Lorsque César dit, eu parlant des Gaulois :
tatio omnis admodum dedila re/igionibiis, il ne veut pas dire que les Gaulois
^ent de la religion un sentiment plus profond et plus élevé que les autres
r^s, mais quUls se livrent aux pratiques les plus minutieuses du culte. De
'■''éïne il dit des druides (VI, 13) : reliqiones interpvelanlui\ ce qui signifie, uou
P<^s qa'ils fuBSCut des tbéologieus expliquant des dogmes, mais qu'ils inter-
prétaient les présages de manière à pouvoir dire quelles pratiques les dieux
réclamaient.
27(i LA RELIGION 1>KS (iAl-LolS
lin* (li*s fiMiiinos sur la (ombu de Ioiifa «'poiix, saiH (|irils piT-
sérntiMit (rai!li*iirs en ri«^n I«'h sertatiMirs «lu 1)11(11111.1?
Il n'y a point on à proprement parler «le pi*rMvMitioii mi ilu
moins de pers«*nilion vi«d«*tite. Mais, fait r«*inari|ii«*r Diiruv '.
" An^iisti* avait siipprinu* li**^ ansncialiniiH ipii nVlaienl pa^ lir
tradition ou consacrées par un sêiiatus*consnlle. ^*'i///*yr'i.
pnêPlrr fintl*/nfi ri Irr/itlnin flisMt/rii, \l ne recim naissait pa^
d'existence lê;:ali* h Tinstiliil druiilique. Kniever â Cflte irrindi*
corporation le ilroit de réunion, c'était liri^er tous si*<» lirn<«
et la dissiiudri*. celait déclarer en même temps ipie I^n .I'Ui*--
rents di* rancifum* religion n'ohliemlraifut jamais |r tlrot de
cité roniaiii«' qui conduisait aux ^raiidfs char^'es di* rKiiipin*.
T«>utes ces uiesuri's élai<*nl de |:i part irAii,i;ii*«l«* «*t aux vt-ux
des Itoinains IV\i*rcicc d'un tiroit «'t non pas d(*s actes de \ii>-
leiice, piiisiiu'eljcs ét.iirnl la "«inipli* et naliirelli* application aux
vaincus îles lois faitfs pour \rs \aîiiqiieiirs.. Kn résume.
AuLMisIe ne \iid4>iila pas Ifs ciuiscienccN. mais il w*" laissa pUi^
lie place aux druidi*s dans lorL'aiiisation sociale'. >•
li'oUVertliri* di*s écoles tli* Marsriljr. (Il* h\iin i*t il' \uluii
■
aclii'\a de li's lui*r. I^'s l'oniiiiiiiiaiitês druidii|U('s si* fi»rmt-r* nt
pri'sqiji* iiHitfsou plutôt éiui:.*ii'rfiil en Anirli'trrre. m K-nsso
>'l l'ii Iriaiidi* ' ou l'Iles r«'stiTent llorissautes jusqu'au \ shtIi*
de iiotn* «Ti*. tifst 1,1 qui- nous di*vnus maiiili'iiiiic .ili«'r 1«'«
eliidii'r. Il u\ l'Ut liiiMitôl plus df communautés drui lii|iii*'> imi
riaiili* ; il V rr^'t.i di*s ilruiiii's isidrs jusquau v si.* if. .iin<>:
i|ui* li's |i'\ti*s hiMis rappifuneiit. Ntitis m* cr«ivoiis p.i^ qu -
I un puis<»i* liin lies t<'\l«"« ■! autn-s notituiH pisiti\es si I .iH
veut s alisti'iiir ili* conji'ilun's. Le driiidisuM* n a point rw uti*
finli* de tii\s|irisuif . maiH uiif L'rande iiisiitulioii S'>.'j.ilf*
.' ÏT'i-X .IV til 'l'^i •fitii;>ri« .\i:i>i \^* .ipi-ri-l* li AiU'ii*ti-. •!• fil» T' «-*. *-
1 .1 1 .1- S.t i. Il 1- i-t-'-t!! • I* '\ \- III h'i*!*'!. rii liiinn. iii M. t \r * t ■ : ; • .:
• t' f r- r • I • «t « • • I • vir i i'i«»i iir| i|(ii* ; i|tl<
> * ■ . I- i<> iLx.i- fi.r» •!•-■ i~>MiipArii>>i!i«. ii>i 1* ri{»;*rl|rr.iiii* !#■ I'mi» 'fl
• un ttit .--*.• III {•• I *•«•.•■!. J< « iiti • A h ri!i I ir*;. J Ji r«r^ i t r.i \:t4 •
XX« LEÇON
L'IRLANDE CELTïOlE '
Plus on creuse la question des druides, plus il apparaît clai-
mentque conformément au témoignage de César, Toriginc
do mouvement auquel les Celtes durent rétablissement de
Communautés druidiques en Gaule doit être cherchée de Tautre
côté de la Manche. Dhciplina in Britannia reperta *.
Transportons-nous en Irlande où les druides ont laissé les
traces les plus profondes de leur domination morale et de leur
enseignement; en Irlande qui, bien après Tëre chrétienne,
conserva le privilège d'être un foyer ardent de propagande re-
ligieuse et civilisatrice.
Pendant que l'invasion kimro-galatique ' paralysait en
Gaule ou du moins limitait la puissance des druides que la
conquête romaine devait définitivement anéantir, l'Irlande
préservée de ces deux fléaux conservait intactes les vieilles
institutions celtiques, dans lesquelles les druides, suivant leur
rang, étaient les égaux des rois et des princes.
Llrlande ne s*est jamais laissé pénétrer par les civilisations
étrangères, elle est restée celtique pour ne pas dire druidique
presque jusqu'à nos jours. Les Danois du vii*^ au ix° siècle, avant
les Anglais, ont cherché à Tentamer. Ils ont pu s'établir et
i> Consulter Gordon, Histoire d Irlande \ Keating, Histoire d'Irlande, traduite
^u celtique par J. 0*MahoDy; 0*Curry, On the manners and customs of the
^'^ient Irish; d'Arbois de Jubain ville, Introduction à f étude de la littérature
cfttitfue, t. I, et Le 5enc/ius-mor (extrait de la Nouvelle lievue du droit français
'' étranger).
2. CéMr, B. G., VI, xiM.
3- Voir plus haut, p. 14.
LA RELIGION «ES CAUI.OIS
encore passa^frcment à l'embouchure des riviferes. Ils n'ont
pu pénétrer dans l'inlûricur'. L'Irlandû à bien des égards est
restée de nos jours ce qu'elle élail uu I" siêcio de notre ère.
Nous pouvons mieux que partout ailleurs y étudier le passé.
Une seule cause, on dehors de l'action du temps, aurait pu
modifier sensiblement la ailualion politique et religieuse du
pays : le triomphe du chrlslianisme. Des circonstances parti-
culières ont permis k l'Irlande de traverser celte révolution
sans en èlre profondément troublée. L'influence du christia-
nisme en Irlande a été une influence esclusivement morale.
Le christianisme vainqueur laissa debout tout l'organisme
politique des temps où le druidisme dominait, se contentant
d'y introduire un esprit nouveau.
NonseulemenI les premiers apôtres chrétiens de l'Irlande n'y
imposèrent pas, même au point de vue religieux, l'organisation
autoritaire de l'Église romaine ', mais se trouvant dans la né-
cessité, s'ils voulaient réussir, de gagner d'abord la confiance
des chefs de clans, des rois et de leurs familles *, sans le con-
cours desquels ils ne pouvaient rien, les premiers apôtres se
gardèrent d'exiger de ceux qui les accueillaient avec bienveil-
lance aucun remaniement sérieux de la constitution établie et
traditionnelle. Los apôtres irlandais se contentèrent de récla-
mer la déchéance des druides proprement dits, c'est-à-dire de
la classe la plus élevée du corps druidique dont ils prirent la
place auprès des rois. Quelques modifications apportées au
code des lois na'ionales, parliculièrementau code pénal, furent
leurs seules exigences. Tout ce qui n'était pas eu complet
désaccord avec la nouvelle doctrine fut respecté ou toléré.
« A quelque époque que remonte l'action des premiers mis-
sionnaires et quelle qu'ait été leur influence, il est certain, dit
1. Le professeur mODtre une carte oii oui été marqués les résultats de c<
tcDtativea. Cette carte est déposée à la bibliothèque Ju .Musée.
2. L'Église d'Irlaiiile uc rcconaut que très tard l'autorité du pape. Cf. Goi
doo, I, p. 83.
3. L'Erlaiidc, au moment où saml Patrice prêchait l'ËTaugile. comptait s
moins trois cculs petits rois au-dessous du roi suprême et des quatre roi
l'Irlande celtique 279
Gordon S que le paganisme (c'est-à-dire le druidisme) persis-
tait encore dans la majeure partie de Tile, au vi* siècle, et sur
plus d'un point même au commencement du vn". C'est à la Kn
de ce siècle seulement que Tile des Saints fut entièrement chris-
tianisée. » Quand les premiers apôtres chrétiens y pénétrèrent,
ils y trouvèrent un grand nombre de savants, de philosophes,
de poètes, de jurisconsultes, membres des confréries drui-
diques*. Ce n'est pas un auteur moderne qui le dit; nous
sommes ici Técho de voix chrétiennes.
La légende de saint Patrice, légende acceptée par TÉglise^
nous montre le saint discutant en 432, à son arrivée dans
nie, avec le poète et le druide du roi de Tara' qui lui don-
nait l'hospitalité. Le saint s'étonnait de les trouver si versés
dans la connaissance de la philosophie et des sciences. Pareil
aveu de la part d'un abbé presque contemporain de saint Pa-
trice est un précieux témoignage.
£n 449 nous retrouvons saint Patrice revisant les lois cel-
tiques, œuvre des druides, sur Tordre du roi dont il a gagné
ia confiance, de concert avec trois rois provinciaux, trois ol-
lamhs ou docteurs (une des classes de la confrérie druidique)
et trois évèques. Les évèques ont remplacé les druides. La
révolution avait été rapide et il fallait que le terrain fût bien
préparé. Il semble que l'Irlande fut chrétienne de fait avant
de l'être de nom. Une autre remarque dont l'importance
ne vous échappera pas est la promptitude avec laquelle, quel-
ques années à peine après la conversion du roi Loégaire, se
remplissent de fidèles plusieurs grands monastères, non seu-
lement en Irlande, mais en Ecosse et en Angleterre. Ces mo-
nastères, ces abbayes semblent sortir de terre spontanément,
à une époque où la Gaule n'en possède pas encore^ et bientôt
après, ces monastères d'Irlande et d'Ecosse sont, avec saint
Colomban, la ruche d'où essaiment les célèbres abbaves de
i. GorJoD, op. laud.y I, p. 45-46.
2. Les apôtres du christianisme n'avaienlricn trouvé de semblable en Gaule.
3. Tara était la capitale de tout le royaume, le siège du roi suprême et du
grand druide.
3HI) I.A BRLir.lON DRS CAULOIC^
Liixeiiil ni Franrh(*-(lonité. Ar. Hohbio on Italio. Vi»rs .1(10.
tivs p(»ii ilr li*m[is apn*ft la mort di* saint Paliiro. sainl Fin*
(lia* fiindf* iinr aliliayi* sdiis la juridirlion de rHrrtii*vt'*i|iir
d'Ainia;:!. I)«*.s ^20 vsi Ki;;nal«M* IVxi.stiMirc* d'un monafitrn*
th's tlnrissanl dans ril«* d*lona i*n Hcossl*. Dans l«* murs du
nii^uM* sit*r]i», alors f|u'uiit: ^nindo partie dr THroAsi*, de l'Ir-
lande «*l di* l'AnirliMerre était encore paienno, sVIèveal 1rs
puissantes aliliaye.s d** Itan^ur, lune située dans le pays de
tîalles, en pleine contrée celto-druidique, Tautn* ««n Irlande,
dans je comté de Down.sur le lac de Belfast' oii Saint-Colnm-
ban fut plus tard élevé. Nous nous permettrons d*v vnîr des
ccunniunaulés druidiques lransforméf*s en monastères. Il i*st
à noti*r. fait hien remari|ualil(*, ipie «lans ces monastèn-s ce
n'est pas la reli^^inn. rr sont les siii^nces. les arts, les lettrefi.
ce i|u'ens(*i^M]aient li*s druid(»s, qui sont surtout florissantes :
on y sait non st»iilemenl le latin, mais le ^n*c, on y calliirra-
phi«*avec un art qui n'a jamais été dépassé. La poésie v eM
t*n ^'raud lioi]neiir.<Iomni«*nt expliquer cette supériorité lilte*
raire i-t scimlilique de^ nion.istéres d'Irlande et du pays de
liai les — Cl* ne M ml point là des vertus évani:éliqu«*s — si
ce n'est par une survivance des confréries druidiques '
Nr cpiyrz \iii^ qui' j'i*xai;èn* a plaisir, oiivrr/. un îles ni*'il-
li'urs ou vrai; es ijf M. di* la VilItMiiarqué. A// In/rntir rrlti»fu^
au cliapilri' : ii pttrsir tirs rlnitrrs^ iiitrod., p. xvni.
I.i H<- II) • i«tii|u«-* Il ■•lili.' -lil |M« riMiii^ .111 li.iinil iiili-l|f«-tu<-l •! i «u
Il i\ iil •{••<> m i.ii«. \ iVil'- ilii in-'iii'- iim •li'fii' liiit I I l'ii'-. i|iii t i.l. I :
1 1 yx'iX' . |i"li«« ni !•■ h'^xs l.in'i.iil !•* ' iiir, • iril ni l.i liiii**. I* ili.iil i nr i r.,
i i« lut T'-i <*t ■•ir.jiMt. f\> !• lit (■>ti<« \t'S .\\\^ iiiiMii i« ••nliii iiri*« m . ii
rn n i\ti fUr * , il \ u nt ]•■ iii-ijn* • liii.'r «I*- «1 Miip'i un .ilitiiffil a li f>>. t-l
<i:i i|»pni l'tt ini>«i|j fiiMiii- |iiii{<« •jn nii ■!• Si^^* ini ni .1 jf^fint ••1 'in
1 1 Moàr •l'-li- il fit 111 i.'iiiiti>iii« \\**> • I'i|ii> «. (ih.K lin il*- • '^ • l'iitri « \-%
«>li.t UM t'ii'l" il- ni< nu >|'if «'li>i'|u>- I l'iiill*' lu |>i<' oui •••n«iit- •)#
! M-.rl . :i •*:
i ll'-tliir-J I «[«• ■ • • lii.'t.l^ra il'liitM •■! •)•- Hrir^*! foll |rr> •! lUI i|ll^ 1!^ 1 > .f
II- • {• 't \* t i .% . f
I V. • xgi\ Ir • m ii:!- ■ •! tri.iii W r! «I Ariiiiiri<|>i'*
4. Ou i^iarrâil I rr au r/ni rfrun^yur v\ nr rtru ebautf-r ^«i rrti*
L'IRLANDE CELTIQUE 281
Fancienne inslilalion druidique tout ce qui se pouvait concilier avec la
religion chrétieune. On sait même qu*en Irlande cette institution dut
Tavantage de garder ses privilèges à la prière de saint Kolom-kilM.
Personne n*ignore avec quel zèle et quel bonheur il plaida la cause des
bardes quand un roi chrétien voulut les proscrire. « Il ne faut pas, dit-il
au roi, brûler le blé mûr à cause des liserons qui s*y mêlent ».Les saints
de Gambrie, de TArmorique et de TËcosse ne les protégèrent pas moins. »
Et plus loin, page lxui : « Ce n'est ni à Lérins, ni à Marmoutier, ni nulle
part en Gaule que l'Armoricain Gwénolé songe à aller prendre conseil,
c'est à Sabhal, de la bouche même de Patrice qui aurait prédit la mission
de tant d'autres saints. »
M. de la Villemarqué, qui est placé à un tout autre point de
Vue que nous, qui croit à Torigine purement ecclésiastique
et romaine des abbayes irlandaises, écossaises et armoricaines
n e plaide-t-il pas inconsciemment notre cause?
A y regarder de près, que sont les moines de Belfast,
cl'Iona, de Bangor et même de Landevenek*. sinon des druides
Convertis? « Les deux mille frères de Sletty, dit dom Pitra ', qui
^^Jumt aient jour et nuit divises en sept chœurs de trois cents voix
^^épondant à travers les mers aux fils de Saint-Martin, étaient^
^^après la légendej les enfants du druide converti Ftek. »
X)ans quelleclasse de la société — le fond de la population irlan-
claise était complètement sauvage* — ces moines pouvaient-
^Is se recruter sinon dans la classe des lettrés, des filé et des
oUamhs auxquels saint Kolom-kill avait conservé leurs privi-
lèges?
Les historiens modernes de Tlrlande reconnaissent tous
que la vieille science celtique, la science druidique^ après
la conversion des Irlandais au christianisme et Téloigne-
ment des druides du conseil des Rois, resta comme avant,
la propriété des ftlé et des ollamhs, La vie intellectuelle de
rirlande resta entre les mains des celtisants. Les écoles des
1. Office de saint Rolom-kill (Colgan, Trias, p. 474). Ne pas coQfoadre avec
saint Colombaa, le fondateur des abbayes de Luxeuil et de Bobbio.
2. La Villemarqué, op. laud., p. lui.
3. Dom Fitra, Saint Léger, introd., p. 63.
4. Cf. Strabon, liv. Il, eh. v, 8 (1, p. 187, trad. Tardiea).
LA RELIGION TES OiULOIS
firehom^ reslèrenl ouvertes. La lang^ue celtique continua dVlro
la langue officielle. On l'enseignait clans les monaslèros h. cftlé
du lalin, concnrremmcnL avec le grec. Cet usage persista
jusqu'au xvi" siècle.
L'atlachemenlaus vieilles couLumes était tel, la loi celliquo
exerçait une telle attraction sur les colons' eux-mêmes que
beaucoup d'entre eux, plus de cent ans encore après la conquête
anglo-saxonne, demandaient à être soumis comme les Celles
au code dc^ Brehons. La vieille Irlande, l'Irlande druidique
se survivait. Dans le principe, sous Idenri II et ses premiers
successeurs, de 1170 h 1367, la loi anghiise et la loi cel-
tique vécurent juxtaposées avec un caractère également légal.
Le code brebon était même sur le point de supplanter le code
des vainqueurs, quand en 1367, deux cenis ans après la con-
qu(;te, le .statut de Kilkenny essaya d'enrayer le mouvement.
L'inQuence anglo-saxonne était assez visiblement en péril pour
que des mesures énergiques parussent indispensables. « Dé-
fense est faite aux calons, sous les peines les plus sévères, em-
prisonnement et cou/iscalion des biens, de s'alUer aux Irlayidais
soie par mariage, suit par échange d enfants; interdiction à tout
Anglo-Saxon, sous (es mêmes peines, de prendre un nom irlan-
dais et d'adopter /es coutumes du pays » L'Irlande allait vain-
cre l'Angleterre par la supériorité do sa législation comme la
Grèce intellectuelle avait vaincu Rome '.
Or nous trouvons dans \e, Senchus-mor , en partie traduit au-
jourd'hui par M. d'Arhois de Jubainville ', les éléments d'une
reconstitution de cette vieille législation.
Ce code de lois à la fois compliquées et savantes dans leur
originalité ne pouvait être l'œuvre spontanée des populations
irlandaises que Strabon nous présente plongées dans la plus
extrême sauvagerie ". Il ne pouvait sortir que d'oasis intellec-
1. Juri^k'i'dc lacouCrérie driiidiqaf
2. Lcfi A agio -Saxo Lia.
S. H Craecia capla feriim ïktnvcin ci
(. O'ArliuisiJc Jubaiuville, Ètudt su
;;. Strab., i. c.
L'IRLANDE CELTIQUE 283
liielles, telles que nous nous sommes figuré les communautés
druidiques *.
Nous allons essayer, guidé par M. d'Arbois de Jubaiaville,
de vous introduire au seiu de celle vieille société façonnée par
lamain des druides. M. d'Arbois n'a pas seulement traduit pour
nous, je veux dire pour vous, le Senchus-mor\ de vieux chants
épiques existaient en langue celtique dépeignant la vie héroïque
de l'ère païenne; il les a fait revivre. Les druides y jouent un
grand rôle. Nous sommes donc au cœur même de notre sujet.
La population de l'Irlande, d'après le Senchtis-mor, se com-
posait de deux couches distinctes dont la plus nombreuse,
comme eu Gaule, était réduite à un état voisin de l'esclavage *.
Les membres de la couche supérieure, assurément des conqué-
rants*, qui elle-même se divisait en plusieurs classes, faisait
seule partie de la Flaith, suivant l'expression irlandaise, c'est-
à-dire du clan.
On peut, dit M. d'Arbois, se représenter, d'après leSencAM5-
mor^ la société irlandaise antique comme composée de la ma-
nière suivante :
1*^ Des familles royales an nombre de près de deux cents. Il
y avait encore au viii" siècle cent quatre-vingt-quatre tuath ou
domaines royaux ayant à leur tête un roi suprême et quatre
rois provinciaux : rois du Gonnaught, deTUIster, du Munster
et du Linster^ ;
2* Au-dessous des familles royales ou chefs de clan se pla-
çaient les primates. Il n'y avait pas en Irlande de noblesse
héréditaire. Divisés en quatre classes, tous les membres de la
flaith étaient égaux bien qu'occupant dans le clan des fonc-
tions et des rangs difTérents: chaque classe était dotée de pri-
vilèges particuliers. La richesse en bestiaux, mais aussi la
science, le savoir, rhabileté en certains arts et métiers déci-
1. Nous verrons dans oue prochaioe leçou uq exemple vivant de sembla-
bles oasis. Si le passé explique le présent, le présent bien souvent explique
le passé.
2. a Plebs poene servorum babetur loco » (César, B. G., VI).
3. Les druides étaient vraisemblableineut veuus dans le pays à leur suite.
4. Ces divisions territoriales u*ont jamais varié.
daienl des ranj^s. On peut so faire une idée de la valeur rela-
tive de chacune des rlasses dans lesquelles rentraient les
membres de linslitulion celtique, en tenant compte du prix
auquelélaitallachécequele corffiireAoH appelait leur /jon;icwr,
c'est-à-dire la somme due par le coupable à celui de ses mem-
bres auquel était faite une injure grave. Ces amendes étaient
en cHtnah ' ou en bestiaux.
L'honneur du roi suprême de Tara était évalué <^ 28 ciimals.
— d'un roi provincial . . — 21 —
— d'un roi de Tuath (chef de clan) — 7 —
— primate de i" classe . — 5 —
La différence entre un roi de Tuath et un primate de 1" classe
était donc peu sensible. La difTéreoce, au contraire était
grande entre un roi de Tuath et un des quatre rois provinciaux.
L'honneur des autres classes s'évaluait en bestiaux ;
Primate de 2* classe. . . 20 bètes à coroea.
— 3" classe. . . IS —
— 4" classe. . . 10 —
Le chef des druides, plus tard l'évèque dans chaque liiath
avait rang: royal. Chaque roi de Tuath avait son druide, c'est-
à-dire son directeur, son conseiller. Les ollamhs [docteurs et
juristes), les filé (voyants), comprenant les maîtres es arts,
les forgerons, les musiciens, les poètes, les généalogistes, les
architectes des Tualh, étaient, suivant leur mérite, inscrits
dans l'une ou l'autre de ces quatre classes.
Les guerriers ne formaient pas de classe à part. Ils ren-
traient, suivant des rî^gles que nous ignorons, mais qui pa-
raissent tenir compte surtout de la richesse en bestiaux, dans
une des quatre catégories précédentes.
Il faut croire que chacune de ces classes ne comprenait pas
un bien grand nombre de membres, et que l'ensemble formait
au-dessus de la plèbe une aristocratie restreinte, car un de
leuis privilèges était d'être, comme les rois, hébergés, c'esl-â-
dirc logés et nourris parleur vassaux, eux et leur suite, quand
L'IRLANDE CELTIQUE 285
ils se déplaçaient. S'ils eussent été nombreux, c'eût été la
ruine des vassaux.
Un roi de Tualh avait droit, outre Tabri, à 7 vaches.
Un primate de 4 "* classe — — à 5 —
— de2«~ — — à4 —
— de 3« — — — à 3 —
— de 4c— — — à2 —
Les membres du clergé, les oUamhs, les filé suivant leur
dignité étaient sous ce rapport, assimilés aux primates ^
Au-dessous des primates, mais faisant encore partie de la
flaith (du clan)^ existaient deux classes de vassaux tenant à bail
les terres et le bétail des primâtes*. L'ensemble de ces six
classes c'est-à-dire lB./laUh et les ras5flMx composaient Tordre
des Nenié, Le menu peuple, la multitude, sous le nom Aeféné
constituait un ordre inférieur. Les esclaves n'en faisaient pas
partie, on n'en tenait aucun compte.
Le Senchus-mor qui nous représente le code Brehon revisé
par saint Patrice et les évêques, c'est-à-dire christianisé, ne
parle plus des druides. Les ollamhs et les filé y ont seuls une
place*. Mais M. d'Ârbois de Jubainville^ remontant au delà du
code revisé, interrogeant les vieux poèmes, les vieux chants
nationaux pieusement conservés dans chaque clan par les filé,
répare pour nous cette omission du code christianisé et nous
montre les druides en action auprès des rois au temps de leur
puissance» alors que Ton aurait pu leur appliquer les paroles
de Dion Chrysostômc : « Les rois sur leurs trônes d'or ne sont
que les ministres des druides* ».
II ressort des recherches de M. d'Arbois que, conformé-
ment à ce que nous disent les textes qui les concernent, les
1. 11 n'est pas indifférent de constater que ceux qui représentent la reli*
gion, les arts et les sciences, continuent, même après leur conversion au chris-
tianisme, à être classés dans une catégorie particulière comme du temps où
ils formaient une confrérie.
2. Tout un chapitre et très développé du Senchtis-mor traite du cheptel.
3. Nous avons déjà dit que saint Kolom-kill avait obtenu que leurs con-
fréries ne fussent pas dissoutes.
4. Dion. Chrys., /. c.
2S() IJL RELIGION l»es <:Airt.ois
drilidofl étaient on Irlande, comme en (iatile, ma^irien»,
devins, médecins, iirofesHtMirs, ronseillers des n>is. (jn^i rli.v
pitres de YhUnuluction à Cvtudfdv la littérature rflht/ue^ stml
consacrés à disrtiler ces lémoi«;na^es, cVsl-à-din* it n'I«*v«*r li»
épisodt's épiqne.s qui mettent en liimîèn* ces vérités. I)ansr«*^
récits il ne s'agit plus de théorie formulée dans des traités
émanant d*historiens plus ou moins compétents. Nous voyons
les druides en arlioii. a^Mssanl près des rois qui I«Mir obéissent,
élevtint leurs lils et leurs iilles, (|u'ils épousent i|uel«|uefoi<>*.
Il est vrai que ces extraits n«* nous donnent aucun détail con-
cernant les conditions de leur élévation h cette dignité pri\i-
iéfi^iée; mais à cAté des druides, faisaient é\idemment tléj.i
partie île la corporation les poètt*s et les ju ri ste> o///im A < ain«i
que les/rVr, qui à la demande tie Kolorn-kill avaient con^^erve
leur ancienne situation aussi lûen i|ue les honneurs que leur
ttaui: leur attribuait dans la hiérarchie druidique.
Or. le Srnrhwi-mnr nous r«*nsei^ne a souhait sur tout rr
qui concern** leN filr v\ \v% ollamlt^. l'n filé de pri*mi«'r ranir.
ce qui le plar lit prfS(|ue au niveau des rois, devait posséd*-i
'Aiii\ hisloires tlont 2r»0 de premièri* rla<i<e. Il devait cmnailre.
en oiiti't'. l'écriture o^hamique. la L'ramniaire. la versiticati«in
le droit, la musique et la ma^ic.siiil un eiiHi'mbli* demnnai^-
sanre.s cxiiTcint une puissance d«* nii*moirei*.\traordinairi*. rar
tout cet ens«'iL'nt*m«*nt était oral*. Il fallait tout savoir par
cieur. tt Le >'*/i#7ii/*-//ifir, yi/i l'a ransfrrr. dit l'auteur du
recueil qui est un nllambi ' rassntiati m tirs mêmntrt*, Ai
traiê^missittfi tf une nml/r à tautn-, ta rrt itati*tn tirs purtfs ■
Il était démandé l\ nn /lA' di* deuxietni* classe 17.*! hisli*iri'«.
i-n ilfliofs df vr qui euM'^lituaii Téduratiou ré;:!i'iuent.iir**. I4
^'rammairt'. la v«*r««iliraiioii. la macir. l'n tile di* Iroisimir
cla*«»i» di'vait po**éiler hO réril«i «m hi*itoiri's en vers Li» lili*
!. h .\rti'.- '!•■ Jj!'iiit« lili'. '• .•.•/- /i/f. '.i'i. .r//i'ii.- I I. |i *..• 4 ji .
.' 1 ■ " :ri< !• ' ■■ iiiiri'i.l inn ni •!■■• n. ii !»'•■• iii--r.* ii..ilt |>|i • r Tim
• Ir iii l> *. ■!• Il ■•lit -1 iiilr» fiiiii.lr '\,i* !•■« lin iiihri - 'Il ii •-•*(iiiiiii!i4utf
. N-i-ja .ii.iii* «ii i|ii 1 •■:! • ', tit -t*' iii<'--iif I II <f i>i I •fil ;-ih»i ■iijfiir- lafii : r'
i4ij -1 r/ii t'f •/■r. •• ir, ''ij,..r •iriii-«i * >"inttli' Il ri'i n •/!•• if>/ii|i| wt ^^|
kItJDE CELTIQUE
fi à los réciter devant les rois ou dans
laE'is. Oq comptait jusqu'à dix rangs
|Ie nombre d'histoires dont la mémoire
. Ou ne demandait que 7 histoires
lit encoreau xiv' siècle. Chaque petite
i côlé de son évêque, qui a rang royal,
e de science profane, son ollamh qui est
I dignité. L'ollamh n'a pas le titre de
B en avoir conservé les droits principaux.
, manuscrit du xiv siècle, contient la
t l'on volt exposé le détail dos études exi-
t llest cttnettx, dit M. d'Arbois,rfe «oer/'/r-
tatnh et des filé conserver au moyen âge une
u confréries savantes que lui a léguée Panti-
Uourer d'une considération égale à celle
■t aristocratie nationale et le clergé chrétien, n
t, maîtres da la science profane, placés sur le
s maîtres de la science sacrée, les évêqucs et
panifestail au dehors, comme celui des rois, par
r était concédé quand ils voyageaient :
1 Ëié de premier rang avait droit à une escorte
i personnes. Le filé de second rang à une es-
. Le Elé de cinquième rang avait encore droit
nleurs ou compagnons. Une classification semblable
r los primates, basée non plus sur le degré de sa-
a sur la richesse en bestiaux, avec les mêmes droits
e honorifique quands ils se déplaçaient.
mvivances ne sonl-olles pas significatives?
« LaVillemarqué I^Léijeiides celtiques, Inlrod., p. xiij, les Ollunbs
MTdIt p&r cœur teoia cail cinquante récils épiques et cent récils
erlanlB coucernaDt : les rortercsses ruinées; les troupeaux eule-
ra;alea eu rGuom ; les butatlles célèbres ; les cbasnes incrvell-
il'lièges: leaévasioQa; les pillu^es; le» aouterruins mystérieux; les
^dts flots et des bouimee; les voyages à truvcrs les mers ; récits qiii
1 ra<liiiJratiou des preuiers aiiôtrue. — Il est à. supposer que ce
s Utrejj de cbaut^ nèlèbres.
P'Artioie de Jubaiuvtlle : U Senchia-mor, p. 73 du tirage à pari.
LA RELIGION DES GAULOIS
Le menu peuple, le» féné, espèce de serfs allochâs à U
glèbe bien que très distincts des esclaves hommes, muffs, ou
esclaves femmes, cumuls, ne faisait point partie de [a./lail/t
(du clan), et n'avait presque aucun droit. « Quand un fénê, dit
le Senchus-mor, créancier d'un membre de la flaith, ne petit
obtenir paiement dune dette contractée envers lui par ce der-
nier', il ira respectueusement jeûner à la porte de son créancier,
attendant dans cette posture que justice lui soit rendue ' n. C'était
un appel à l'opinion publique, la loi no fournissant au féné
aucun autre moyen de contrainte contre le nenié.
La science pouvait toutefois arracher le féné à sa siluatioa
misérable. Aucune condition que des preuves de savoir n'é-
tait exigée pour devenir filé. Tout féné pouvait y prétendre,
tant était grand, dans cette vieille constitution, le respect de
la science ! El le domaine de la science, du savoir honoré jus-
qu'où descendait-il? Un document curieux nous l'apppren-
dra. Le manuscrit du Livre de Lecau (xiv' siècle) contient une
représentation de la salle du banquet à Tara, séjour du roi
suprême, avec indication de la place que chacun doit occuper
selon son rang et chose plus singulière, des parties du porc, le
principal mets offert aux invités, auxquelles chacun a droit,
souvenir des temps héroïques du pays.
M, d'Arhois de Juhainville a eu la bonté de traduire pour
nous cette page du manuscrit qui met sous nos yeux en un
tableau, probablement quelque peu rétrospectif, toute la hié-
rarchie de l'institution celtique.
Doux longues tables sont dressées parallèlement l'une à
l'autre :
Taule de droite. Au centre : le roi suprême et la reine de
Tara; à leur droite, dans l'ordre suivant : 1° les rois provin-
ciaux, 2° les primates de première classe ; à leur gauche, dans
1. Il y avait tle» l'éiié riches.
1. Il est ruricin qn'uu fait analogue so soit reproduit dana c
temps DÛ l'un a vu des feruiier* expulsés aUer s'asseoir sur le c
porte du parc du laod-lord, atteodaut que le maitre lui rendit ju!
pression de l'opiaiou publique.
L'iaiANDB CELTIQUE 289
Tordre suivant : 1^ les nobles de deuxième classe, 2"* les prê-
tres de troisième classe, 3^ les architectes des raths.
Table de gauche, au centre : le chef poète. A sa gauche, dans
Tordre suivant : 1® les professeurs de science écrite*, 2** les
Brehons, 3^ les harpistes. A sa droite : 1® les primates de
deuxième classe, 2^ les prophètes et druides', S"" les bijoutiers,
4Mes charpentiers, 5° les trompettes et les sonneurs de cor,
6'lesciseleurs,
A de petites tables : les ouvriers en bronze, les forgerons,
les ouvriers en cuivre, les poètes satiriques, les médecins et
les pilotes, les joueurs d'échecs, les bouffons. Au bas de la
table: le fou du roi.
Ainsi aux tables d*honneur, où les rangs sont fixés par des
règlements spéciaux figurent non seulement les docteurs de
science écrite et orale, les poètes, les devins ou prophètes,
mais les bijoutiers, les ciseleurs, les forgerons, les ouvriers
en cuivre et en bronze, les architectes à côté des grands offi-
ciers du palais. Ces artistes, ces ouvriers sont assurément les
représentants de corps de métiers organisés avec privilège ;
ce sont des membres reconnus de la communauté où ils de-
vaient recevoir une éducation spéciale. Ici le travail manuel
est en honneur, non en mépris comme dans les sociétés d*aris-
locralie militaire. Nous y voyons régner Tosprît druidique avec
son caractère le plus prononcé.
Que nous sommes loin du xsivov grec, de la civitas ou du
n^UDicipe romain! Un esprit tout autre anime cette société
vivant de l'élevage des bestiaux et s'appuyanl sur des con-
fréries religieuses et intellectuelles autour desquelles se grou-
pent les principaux métiers. La Gaule à dû traverser une pé-
^ode analogue. Sans la conquête galatique et kimriqùe elle
eût été une autre Irlande.
Mais revenons aux druides et à la situation éminente qu*ils
avaient dans l'Irlande païenne. Un épisode de l'épopée con-
i- I^obablement les théologiens (clergé chrétien).
^ Les druiJes reparaissent ici et sont tolérés, mais à un ranj? inférieur et
probablement à'titre de devins.
19
t21N) LA IILLIGION U^H CAL' LOIS
iiiir SOUS Ir nom di» Enlf'vrmnU dit taun^nn dr Cfhilnyr*, !••-
siim«* par M. d'Arbois <!«* Jubaiuvillt*', va iiictln* la n>aiit»'
sons nos v«*iix :
rn«* mahi'lii' iiiysti-iifiiM' ii-uH l''s t'UtTrii'inil'lNti'i iiiiMp.il'l*'^ ■!••■ 'ii.-
It.tttti* ; Mi''lli,i('iiii' (lt'r.<iiirMii::ht,f»*iiiiiM' (livoii-mli* <!iiiii-htili.ii. r>ii*l I '*•
l«-i.i|iii hiil • •• |>riiii-*- autant i|ir<'lli> l'a aitiii* jaili«, ii'Uinl ii«>- Ailtll. « Ji
iiiiiiVi'li>|iiiii\.iiii«>arfiiHi* a |.ii|iii'll«' vjui;:ii«'nl (i*'^ «'i»ritiiik'i'ril> I Miiti^ ; ir
ii<ii< .-iiitn*s t\»•*^ •■ini| pnl\illl-(•^ tU- rirlaiiilf. !.•' i-ii\.iiifiif il*- ('.«iHih î'ir.
\'i Ult'i', •-<*t rii\nlii. i'iiiii ri'*^istiT .1 i'«'^ iiiii'>iiilirilil>'< i-iiii<-tiii» un m*iiI
;;ipTinT ?»•• |»n'**»'ntf : i- r^l h* Ih'Ki^ (irii'htilaiii '. Il pr«»v.ti|i|i' «iir« fH«i.i-.
iiM-iil l<'« )»lii«» iiiiiM"» .1 l^-^l'•llllllal^ •>iii;.'iilMT!k nii (iiiijniii ^ il tr l'iriipli'- . m ii«
ii'Ui «>.iii*» liii*' lati::iii- fii ••s<«ivr, iimh saw^ ii-i-i'«iiit lir^ )>|i*<kMirt"« !• riiM- *
• 1111 liiMl*-ni*-nt li- ■'•rii! iiiiMi'nl a i'inipiii^H.iiii f. Il •>•• r^'lin- il^- li .*\i''
SiLiltaiii, «iiiii |M'rf, vi«-iil If vi^iitiT i.ùi'liiil.iiii pur >i|.iitifii tljl-r i
KiiMifi, I .ipiLilfin l-ii-i, pP-vi'nii }•■ fi'i (ioiH li'thiir i-t ^i-^ :.'iii-rrb*iH 'tii A i:i-
L't-t .llii|ll I Ji'N <&|Miof nilf IMV.I^Iiiil «pr.llh llilf li'^l'tlllh •■ tl.|||'-l' piii%.
>iMl!;ifii part, iihiiiti* "kiii 1*- l.iitli Mii'li.i. !• t'ut^'i' V'i' /itij'nn il'* :• m
«!ii'«.ini ipii ti.iiiiiiH'iii l«- •liii (l«* li.il.till«* ilii lii-i'is. Il .irm>- ^nr 1* '! iii-
il'* I i fMiti'iir^^i- iriiiiiiiiii «*t -i(i«H!l<'il i-lt^.itit l.| \iM\ «- Om tur i-t A'imrn- %.
'•ri ffi/fir lis ffmttv s^ i.n * >i<rfii N' /f « /•''5fii|i< r, '* /l'i'-i' inN Cl l^Ur . M ii* ?
n'iililM'nl p.i« Il |i|Hiii<i*> -in il .ilt*'iiii. Km • Mii^.ipii-ni .-. il «'.n.m • ju*^ pi .i
«'■• ipi'il «Mit i-ii ptt^fii<* <! I. Ml lin «t 11 il ii'ii«iiivi-lli *• <k avri li<k«> Ml' ni»
• Oh tw /♦■• AMfiji/if-», *,u ml' t • U^» f*-mmf^^ *jn ^mm* n^ /• % » «i- Ar«, i- K:* tt inf*
•I ri*t' r ••. M'ii"» il M ■■l'ti'iil pi« «i*'^ li.it'il.iiil» il I Nti I i.i f ['•".<»• •{1 k
■iii'-ttil i..it t* 11-- i-liil 1 1 ■• jl'- • M I l«l>'r «{•■ti-ii'ki iMi II i|iit in?« «rt *t- r
«1 piil»-! iv ml l« l'M. i*f'U*' 'Ut fi •/• jftrifr -iKinr »■■/. ï'-ini". \\ r»
*«>i lit Mil <»'nin- .iMl iltv iMl !;:•' \it>iit «'H 1 i pi- i ■•- •!• <» li'il- * i| i?i* I i<. i rj
• t il \*-\*'\»' : ' **n t\t' /• * 'i"»iirni ■«. **n 'ul-^- /• • f-fnth'*. "ti rtn*h'U^ •'• * i j«
r
|«i' (iiiiiiii* C-itlili:iii iiii\r«' l'ntiii ht lioiirht* : Uiii duni lut*
l«'s liiiiniii«"« ' (|iii «'rilfv«* li's fi*nini«*H .' et ipii l'ninii'ni* U-*
v.irlirs ' r.i'iix i|ui Viiiis t|i*|iiiiiillrhl. rt'pnnil SiLilLini.
Hiiht II* pli \ilill l'I Mf lil) ; Oh |»rrriii vhh fminh'H, \«i% i-n-
f.int<* di' l'iilt Aj»', viiH r|i«*v:iu\ di* ttiiilt* «'HpiM'c. \os triiii|ir.iu\
( jnhiil.'iin •"«t snil |Miiir ili'ffndri* ft :;ardi'r rontro i|iiatrf iit*«
i'iiit| k'r.'iiidi-** |irii\iiii *'^ d«' I Irl.indi* li-s \,i||i*i*^ «*t |i>« drr:lr«
i|ii «'.'inli'H lil* MiirlInMiiiif l'iT'^MniH* m* \irnt It* «irciiiinr m !■
dfft'hdii' ■
: < .1 !••'•* • t. I •/•ur-l 'iiii. ■ •••i|i I tLi'i" Il •'iiiifi- 'tr l.-iiilh
I. i Î..1 • :• I lr..iiiil'
(JE
291
-> .iliaque ainsi à un roi, reprend
- ceux qui étaient la. Suallam fut
•ni, cîir il n'avait pas obtenu la
sil un événement merveilleux et
liiit monté Suaitam sortit d*Émain
ilheureuz père deCi'^chulain, il alla
nul le monde abandonnait Suaitam.
ie lui et le bord tranchant de ce bou-
^ cheval revenant sur ses pas rentra
fie cheval, la tête sur le bouclier, et la
U.*s paroles : « On tue les hommes^ on en-
ÈheSfô habilants iVUlsler »>. — Il y a quel-
4i» petit eri, dit le roi Conchobar. Ce fut
1^1 d*(Jlster se décidèrent à préparer leur
ve les armes pour défendre leurs biens,
I0U8 occupe, ajoute M. d'Arbois, lo
morceau est celui où se trouve for-
iz habitants d'Ulster de parler avant
l^avantles druides; et eu efTet, c'est le
td le premier la parole. Ainsi le druide
[aement un rang supérieur à celui du
1*épopée occupe une place éminente.
irtainement l'œuvre de Tun des bardes
lique. Son succès et sa conservation
are montrent le respect que les Irlandais
tr l'institution. Je devais mettre sous vos
cet émouvant épisode.
pliassi puissante, aussi vivace, aussi persis-
;ia tète de laquelle étaient les druides devait
é. Nous Tavons trouvée en Gaule, en Grande^
^nde et en Ecosse ^ Remarquons que sur
' druides en Irlande et en Ecosse Tantiquité
;.a8 la phrase de César : disciplina in Britannia
turions ignoré qu'ils eussent des établissements
'.. Les auteurs grecs ne désignèrent pas toujours
aulois sous le nom de druides ; César lui-même
lois, Intrad. à la liit, ceiL, 1. 1, /. c«
LA RELIGION DES GAULOIS
les met en scène' sous le simple nom de sacerdoles. Nous
pouvons donc nous demander si les communautés de la Grande-
Bretagne' qui avaient essaimé en Irlande, en Ecosse et en
Gaule n'auraient pas eu d'autres succursales dout il nous au-
rait été parlé sous d'autres noms.
Ouvrez Strabon, vous y verrez mention de Celtes au nord
du golfe Adriatique ', mêlés aux Thraces dans la vallée du Da-
nube '.confondus avec les II lyriens et lus lapodesV M. d'Arbois
de Jubainville croit même qu'ils ont dans les premiers temps
dominé la Germanie presque tout entière '. Or, outre la légende
qui veut que les druides aient rei;u du Thrace Zamoixis I«
dogme de l'immortalité \ les mettant ainsi en rapport avec la
Thrace, nous voyons au temps d'Auguste, en Fannonie, dont le
fond de la population était celtique, des prêtres rois ou jouant
auprès des rois le r6Ie du grand druide d'Irlande, le rôle que
Dion Chrysoslômc, qui avait vécu chez les Gètes du Danube,
prête aux druides *. Il s'agit en ofTet dans Strabon plus parti-
culièrement du pays des Gètes. Le passage mérite d'être cité
tout entier:
Il est une clwsc qu'on ne peut révoquer en doute et qui ressort non seult^
ment des dêtait-i que nous fournit PosiJonius. mais de toute la suite de l'his-
toire lies Gétes °, c'est que le zèle religieiu: a été de tout temps le trait do-
minant du caractère de ce peuple. Ainsi l'histoire nous parte d'un cerlaiA
Gèle nommé Zamoixis, qui après avoir été esclave de Pylkagore et avoir
recueilli de la bouche de son maître quelques notions de la science des astres,
complétées plus lard en Égj/pte où sa vie errante l'avait amené, revint en-
suite 'tans son pays, y ullira l'attention des chefs du peuple par les prédic-
tions qu'il savait tirer des signes et phénomènes célestes et finit par per-
1. Céaar, H. G.. VU, Si.
2. Sou* disons rie la Grand e-Bretagne pour resUr fidèle à la Iraditioa :
u UiiicipliDa iu Britanala reperla. ■■
:i. Slrab,, trad. Tardieu, H, p. 21.
*. ld.,id.. Il, IL 10, il, i2, i3, M, il.
5. Id., trf., I, p. 34.1; 11, p. 4*.
6. U'Arbois, Le:. premiers habitants de l'Eiirofie.
~i. Origtiic, Cwilre Celse, liv. 1, cli. il cl ixii. — Nous De serions pas étonné
que Zamoixis aorllt d'uue confrérie aualogui' aux coDlréries druidiques.
». Cf. plus haut. p. 272.
'J. ]1 faut se rappeler que ce mot de Gèles est ud terme générique euglo-
liuul iiu grand iinmlire de Iribus distiuctea, Thraces el Celtes.
L'IRLANDE CBLTIQUB 293
suader un roi ctastocier à son pouvoir un homme quiy comme lui, pouvait
être Vinterprète des volontés des dieux. Il s était vu alors nommé grand
prêtre du dieu que les Gètes honoraient le plus, et Von en était même venu,
avec le temps, à le considérer lui-même comme Dieu *.
La coutume s*est perpétuée jusqu'à nous *, dans le pays, d'associer un
prêtre au pouvoir royal. Il s^est toujours trouvé un imposteur comme Za^^
molxis, prêt à devenir le conseiller du prince régnant, et à recevoir des Gètes
ce titre de Dieu. Sous Byrebistas ', ce roi des Gètes contre lequel le divin Cé-
sar se disposait à marcher, celait un certain Dicœneus qui était investi de
cette haute dignité.
Nous sommes d'autant plus porté à faire ce rapprochement
entre ce qui se passait chez les Gëtes et ce qui était de cons-
titution chez les Celtes dlrlande, queThistoire des Gëtes nous
présente un autre trait très frappant d*analogie avec ce qui
nous est dit d'autre part des bardes-druides,
« Ces philosophes {les druides), dit Diodore, ont une grande
autorité dans les affaires de la paix aussi bien que dans celles
de la guerre. Souvent, lorsqtte deux armées se tronveyit en pré-
sence y que les épées sont déjà tirées et les lances en arrêt, les
bardes se jettent au-devant des combattants et les apaisent
comme on dompte par enchantement des bêtes féroces^, »
On se demande à quels faits Diodore ou l'auteur qu*il copie
peut faire allusion. Ce n'est certainement (les Commentaires
de César le démontrent) à aucun événement de la guerre
des Gaules. Or, nous savons par Jornandès • citant les Géti-
gués de Dion, « ce scrupuleux investigateur des antiquités* »,
qu'un fait analogue s'était passé en pays géiique au temps de
Philippe, père d'Alexandre le Grand.
Philippe s'uoissant aux Goths^ par une alliance» avait reçu pour épouse
1. ec6c.
2. Strabon écrivait vers Tan 20 de notre ère, et ZamoUis, l'esclave de
Pythagore, était mort depuis plus de cinq cents ans.
3. Strabon, liv. Vlll, ch m, § 11. Cf. liv. XVI, ch. ii, § 39. — Cf. Jornandès,
édit. de la collection Panckouke, De rébus Gelicis, p. 253.
4. Diod., liv. V, ch. xxxr.
5. Jornandès, collection Panckouke, texte et trad. Savagner, De rébus Ge-
licis, p. 251.
6. « Dio historicus et antiquitatum diligentlssimus inquisitor » (Id., id.,
p. 245).
7. On sait que Jornandès confond systématiquement les Gètes et les Goths.
lia fv nu« allûnoe acquéri. „^
met BirfJoin^. A cette époque, se
mÊÊÊ^at riiûiorien Dion nous l'ap-
K M 4* 4éta>Ur Cdwatina, ville de
~ I. LA. qoetques pré 1res
" " • * coup ouvrir les portes,
am. Ha s'aTancèrenl nu-de-
e d«a hvmnËS eo l'Iioii-
', leacnnjaraal d'être Si
. iJMJtn'. Ceoi-ci sont frappés
.__■ qv lient à lenr rencontre avec tant
Bfc fe ^c*. aiiB^ils sont contenus par
rdȕ quils avaient disposa
_ - - - Il à rainer la ville, maïs
GB^rta 4dmnB» s'élûeat approprié par le droit
_ .. . .. . . . [porj forers.
cles^'desGêtes et les druides de Diodore
■ daraoU^e de c« qu'il aoas dit de l'édu-
» Gètes ivaienl reçD« de ce Dic<eneus dont Slra-
nr. Si Dica-neafi a'éuit pas un druide, il en
a ém BMS id toos les caractères.
Oi^MaBiKlat G«lks* et fil leur bonheur fui leur attachement aux
i^hMBb fSB Imt avait doBoés lenr conseiller Dicxneus et leur fidélité
klH mMn tm yrati^w». Oksoens avant reconnu ijue le peuple ét^U
Am^ ^aoe intelliiceBCe natnrelte qui e disposait â le comprendre, leur
«rui «wfrwné pretqme lovle la ptikt^f^if *, car il professait celte science.
U IfHir fit connaître l'éthique, afin de combattre la barbarie de leurs
B-^urs. En leur ré vêlant la physique 'il leur apprit à vivre conformément
aui l'>is de la nature. .Nous possédons encore ces prescriptions sous le
n-iœ de BilUi-jiiui. Parles leçons de la logique*, il les habitua a mieui
rJt*onaer qoe les aulres nations; il leur persuada de se livrera de bonnes
jetions. En leur démontrant la théorie II leur apprit à observer les
d,.'uie signes du Zodiaque, le passage des planètes â (ravers ces signes
et tonte l'astronomie '. Il leur apprit comment le disque de la lune s'ac-
■.T'it OU diminue: il leur monlra combien le plobe enflammé du soleil
I. - Patemii diis ".
i. El. si dici fai! est, ab inermibus tenentur armati »
3. Disons les Gètes.
t. • Oninem poene philosophUm. — Eral enim hoj
etliicaui eos erudivil ».
5. . phyaicam Iradere «.
6, ■ Logicam instruens ■-
1, « Omut'Qjque BïtroaoQiiain ».
L^IRLANDE CELTIQUE 295
surpasse en grandeur i^orbe terrestre; il leur exposa sous quels noms et
>«ous quels signes les trois cent quarante-quatre étoiles se pressant au
piMe du ciel ou s'en éloignant, descendent en se précipitant de Torient à
/'occident. Quelle n'était pas, je le demande, sa volonté, pour amener
€l es hommes essentiellement belliqueux à déposer leurs armes pour se
i>enélrer des enseignements de la philosophie? On voyait l'un étudier
is^ position du ciel, Tautre les propriétés des herbes et des fruits de la
t. «rre, ou bien suivre l'accroissement et la décroissance de la lune...
IDicsneus, en enseignant aux Goths (c'est-à-dire aux Gètes), grâce à son
^uivoir, toutes ces merveilles, leur inspira une tella admiration qu*il com-
Ynandait non seulement aux hommes d'un rang modeste, mais aux rois
eux-mêmes. En efifet, choisisant dans les familles royales les hommes
dont les âmes étaient les plus nobles et Tesprit le plus sage, il leur per-
suada de se vouer au culte de certaines divinités, d*en honorer les sanc-
tuaires. Puis il les institua prêtres sous le nom de pileati, qui je pense
leur était donné parce qu'ils sacriûaient la tête couverte d'une tiare * que
nous appelons d'un autre nom, pileus. 11 voulut que le reste de la nation
reçût le nom de capillati (chevelus), et les Goths attachant à ces déno-
minations un grand prix, les rappellent encore aujourd'hui dans leurs
chants.
JomandeSy messieurs, ne nous introduit-il pas ici, sans le
savoir, au sein d'une communauté druidique ? Comment cette
transformation d'une partie de la population s*expliquerait-
t-elle sans ces centres d'enseignement, et comment douter
des renseignements donnés par Jornandès, confirmés par les
lois Bellagines qui existaient encore de son temps et par les
chants populaires, cantationibus, dont il parle? Et cet état de
choses représentait à ce point un état stable que Jornandès
ajoute :
Dicœneus étant mort, les Goths entourèrent d'une vénération presque
égale Comosicus qui ne lui était pas inférieur en science. Ses talents le
firent accepter par ces peuples comme roi et comme pontife*. 11 rendait
la justice suivant ses lois. Comosicus ayant aussi quitté la terre, Golillus
monta sur le trône et gouverna la Dacie pendant quarante années.
Jornandès semble sous-entendre que ce fut dans les mêmes
conditions.
Vous trouvez peut-être, messieurs, que j'abonde trop dans
1 . « Qaia opertis capitibus tiaris quos pileos alio Domine Duncupamas lita-
bant ».
2. « Rex ab illis et pontifex ob suam peritiam habebatur».
Wfl LA heuoion des gaulois
mon sens! Mais laissons de cAté le nom de druides. Qu'est-ce
f|Uo cesGètcs à ittie rasée, «'occupant de toutes les sciences
professées par les druides, depuis la pliilosophie et la mo-
rale, jusqu*à la médecine (recherche des plantes) et Tastrono-
niie, sinon des moines dvsimcts de la nation et vou<^s par
des espèces de vœux à cette vie qui leur assigne dans la so-
ciété une place à part des capilluti?
Faites-moi encore crédit pour quelques leçons. L*étude des
lamaseries de la Tarlarii* et du Tibet vous mettra en pré<«ence
d*une situation moderne analogue. Le présent éclairera l«*
passé *.
t. L*-» finiitJe* oot été le* étlucateum de la Gaule connu* de rirlftodt. Si le
«iruiilUiiif* u>«t point un truii d^ terre irauloiae, ni ni^me de t4.'rr« irlaudaite.
•'il y Tenait de Kile bret<»uue. pourquoi n'y aurait-il pa« été importr li» plat
loin où it aurait eiiatt^ noua un autre ut»ni * J'oaeraia uii^uii* ajouter : tout ce
qui rut dit d<'* llyperltor^iia me parait ae rapporter non 4 un pfuple. mai* a
dea comuiunautfa du ffenre ilea eommunaut^n ilruldique*. ai iii^nie il o^ faut
paa If^a faire rentrer dana le inéiut cadre, t'u lien rellKiaui peut avoir rattaebé
lea roufrérira byperbor^enuea aoi roufr«^riea de Thraee et de Dactr. 1^ aa
trouverait l'eiplication dea Ir^rodeii.
XXr LEÇON
LES LAMASERIES
oinais ma dernière leçon par ces mots ; Le présent
^ passé. Ce que j'ai à vous dire aujourd'hui des lama-
^ s justifiera, mes paroles.
;S conveats, les monastères et les communautés, les ab-
■a, quelque nom qu'ils portent, ne sont point une institii-
d'origine chrétienne.
1. le comte de Monlalembert a écrit dans son éloquent
■rage, Les moines d'Occident : « L'opinion la plus accré-
';e fixe & la fin du m* siècle la constitution rég:ulière de
rdre monastique. L'ÉgypIe fut choisie' pour être le berceau
ce monde nouveau »; et plus loin : << La vie monastique
fonda en Orient, comme l'Église, mais comme rÉglise
le n'acquit de véritable force qu'en Occident » '.
Hontalembert se trompe, La vie cénobitique, la vie en
ommun en vue d'intérêts intellectuels, moraux et reli-
:^ux a été connue et largement pratiquée dans le monde
pl^en, DOD seulement en Egypte et dans la haute Asie, bien
avant l'ère chrétienne, mais dans l'Inde et en Asie Mineure.
La rucfao primitive est dans l'Asie antérieure ; c'est de là que
sont partis tous les essaims dont les couvents chrétiens sont
des sarvivances. L'esprit en a été modi6<î, l'organisation est
restée presque la même.
Le râle des confréries religieuses et industrielles, consorlia
1. Noua eomprenoofl ; choisie par Dieu,
2. Uê nuHnet d'Occident, t. 1, p. QS el 131.
2fM LA RELIGION DES OAULOIS
sodnlirifi, a èir considérable tians Tanliquité. Ilans un mé-
nioiro n^marqiiabUt qui lui a ouvort I«*s portos dv Tlnstilut,
in/'iiioîre intitulé : Ars mrinux tlnn^ l'fin(lf/tiilr\ i.-V. Ih'ïs-
signol a démoiilré qui* la Tirère devait aux associations, aux
corporations religii*ust>s connues sous lt*s noms de cabiret^ ro-
rf/hnnies^ currtes^ dficif/l*'s et trlrhinrs le développoniont de la
métallurgit* intinitMni*nl unie k certains ritfs ri*li^ifux« les
niombn»s de ct*s diverses corporations nous étant unanime-
ment présentés non seulement ronimt* d'habiles métalluririsle^.
mais aussi comme des i*nchanti*urs i*t des magiciens. i:rou|M*«
en IMirvL'ie autour du tiMnpIe di* la lirande Ih^esse dt> l'Ida. « ht
(autour du lempb* , disait l'auteur de la I^horonidc *, 1rs en-
r/ittiitrurs ///• fld'i. lé*s Phryyifns^ hummrs mnntntjntirt{\ nnttent
fixé Ivur ilemfure ; i'rlmis ri Ip ijrawi Ihtmnomfnrr #•/ Ctr-
rpsî>tihlf Arnvm. serviteurs iudustririu de la moni«if/fi/trdr
A dm % //•*• • , y 1/ 1 le s prrm ù-r\ tmuvrrent dnna ie s bu is de s m '/« i*i •
y;j/»\. /"//;•/ de f hnfênieitr l'u/cfiin. le ferwnr^ le portèrent au
feu et printuisireut une trurre de\ plus remtinfWtblen. »
Nous «lavons pni de <'hos«> sur ^o^^anisation do rt*s prr-
miiTH rollé^'cs di* prêtres industriels; nous pouvons. toutefois,
nous faire um* idée de leur iniport.iiire au\ temps prehistori-
i|ues par Cl' qui n*stait «*nrorede ri*s vieilles i*t vivan*?» insti-
tulioiiH au temps de Strabon '.
I>iii« un** A*'s iii'iiil i»rii* <> il** 1 1 I appil , .m \*t\\\ il<* \4ll<iii« ••ir<ilt
• t |ir<ir<>ii<N ^*' tr<iin** |.i \\\\** il«* iloin.mi •■! !•- I»rii|i|i* *\r li ilrf«««- Mi
(• '••«( !'• Iitlll •|ilf ii'^ Il llill.||lt% «liilllM-lit .1 (!'. Iiilif* . 1.4 \|l|f r«l •••ll%iilr.
I l*ii'*llii- •! illir 4lit|i|'iit*- ilili 11*" !•* «'•■•Il' i|i| .1 rflli* i| ||oiu*-r>' ri •! Ilr*i<>|r
^'U'A •! AïKiiliiiiina i|>- Ithinir* 1/ Ir'/nmjiff , I . H.**» :
L.ri*a-i'«. 'Msir-i*:-. . •**.! r.; Aîii^: ;f,;
'» «î'.-r-,; :</»r# r.»i».k*\ •»; "lljiif.i'i
I., r. «p : ''ipi^i]. 11, â',-.Tf,:st; ;> '«• :'U 11».
Jljpllrr.
t Mr^h-tN '.w \11. p . i'-
4 Lu 'Ira ••irilolll* ilr Hll»-4
LES LAMASERIES 299
r.ible f^ population est composée exclusivement de devins et d'hiéro-
dules (esclaves de la déesse). Les habitants, bien que soumis comme tout
le reste du pays au roi de Cappadoce, sont entièrement dévoués au pon-
tife de la déesse. Ce pontife est maître du temple et commande aux hié-
rodules qui, à l'époque où j'y étais*, étaient tant hommes que femmes»
au nombre de plus de six mille. Outre ceux-ci, le temple possède encore
un territoire très étendu dont les revenus sont à la disposition du pontife,
qui est, après le roi, le personnage le plus puissant delà Cappadoce.
On croit que le culte de Ma, semblable à celui de TArtémis tauropole*,
fut apporté par Oreste et sa soeur Iphigénie, de la Scythie taurique et
que cest dans son temple (ce qui nous montre Tanliquité présumée de
ce culte de Ma à Comana) qu*Oreste déposa sa chevelure de deuil dont
la ville a tiré son nom Coma (x6|Ay), chevelure).
Un second teoiple, nous pouvons dire une sorte de succur-
sale du premier, existait sur les frontières de la Cappadoce et
de la Lycaonie, ayant la même organisation.
On voit chez les Venasi* un temple de Zeusdont dépendent une popu-
lation de trois mille hiérodules, attachés au service du temple, et des
terres très fertiles, lesquelles rapportent un revenu annuel de quinze
talents d'or au proût du pontife qui est à vie, comme celui de Comana,
après lequel il tient le second rang^.
Ces temples et ces territoires étaient choses sacrées dans
l'antiquité, respectées de tous, même des conquérants. La
guerre se faisait autour d'eux, on les épargnait comme un
pays neutre. Les Gaulois qui avaient pillé le temple de
Delphes laissèrent debout les sanctuaires de Comana sans
inquiéter les hiérodules. Une Gauloise fut plus tard grande
prêtresse de Tun des temples.
On s*est demandé pourquoi il n'est pas fait mention de druides
chez les Galatesde Phrygie. Entre autres raisons on pourrait
répondre, si notre thèse est vraie, qu'aucune place ne restait
pour des communautés druidiques à côté de villes sacrées
l. C'est Strabon qui parle, c*est-à-dire vers Tan 25 de notre ère.
â. L'Artémis sanglante de la Tauride.
3. Strab.,Xn, p. 537.
4. H est très probable que les aèdes homériques sortaient de semblables
communautés.
'3iïO LA RELIGION DES GAULOIS
comme Comana,donl les conquérants reconnaissaient la sain-
ti*tt^ «*l dont les nombreux avantagtîs, pour des demi-nomades '
comme eux, ne pouvait leur échapper. Si ruiililé do ces cum-
nnmautés n'avait pas été évidente elles n'eussent pas traversé,
sans sombrer, la série de révolutions dont TAsie Minoun* avait
élé le théAtre. (le n'étaient pas seulement des centres rrii-
gieux, mais des centres industriels. Les hiérodules étaient les
gardiens dos secrets ht^riidilaires de chaque métier et dos tra-
ditions nationales. On y trouvait un large marchi^ ou%*ort a
tous sous la protection do la déesse.
Or il est reman|uablo,el c'est là que nous voulons en venir,
que dos grands centres religieux et industriels analo:;uf«. •!••»
espèces de villes saintes, aussi pouplé«>s que les sanctuaires
<de l'appadoco, formant comme des oasis au milieu des popu-
^tinns encore barbares de hi Mongolie, do la Tarlarii* el du
iç*ibo(. se retrouvent encore aujourd'hui iliirissanto<i. di>uèt«
d^ine i*xtn^mo vilalilê el ouvertes â nos éludes. Il nou« i-«t
donné de voir au xix* siècle un de ces organismes xivanln. Jr
veux parler des laiiiiiseries.
Hien que les lamaseries do la Mongolie, de la Tartario i*i
du riiibol dépendent aiijourdltiii (ifliciellemont de la irrando
religion bf>udflhiquo, inailri*sse d'une grande partie df l'Kx-
trêiuf-Orient. il y a do fortes raisons de rroiro que |f la-
ni.'ii*»mo est antérieur à l'exp.msion du bouddhisnie dan< re^
rontrées i*t se rattache par ses rarinesu un vieux ruito anir
rieur a t'.akia*Mouni.
■
Il parait, en eiïet, c'est du moins re qui ressort do la h<*i|e
élu lie ib' iiotn» Cl m frère Kniile Sénart sur ht têt/nutp du tiuJ"
f//('i. que II* buddhismt* du réformateur est la résultant** A^
rrtiyanri's rt su|ierslitions bien antérieures, dont il est pari**
en llliint* plus «le mille ans avant notre ère et dont le lamaïsme
l'oiisfrverait de nombreux débris.
• La léirendi* du lluddlia, éiTil Kmilo St'*nart,no représ«*nti-
pas un*' \ie véritabb*, méiue colorée de certaines inventi(»n«
1 \.iir •-•* «luf* P'ilyti^ ilitilr* ff«l4li*« d«* 1% Citalpur. p.iUbr, II. i?.
LES LAMASERIES 301
fantaisistes, elle est essentiellement la glorification épique
d'un certain type mythologique et divin préexistant que les
respects populaires ont fixé comme une auréole sur la tète
d'un fondateur de secte *. »
Si tous les éléments de laréforme existaient avant Çakiamouni ,
oous pouvons admettre que de ce nombre étaient les lamaseries.
Qu'étaient et que sont les lamaseries, puisque nous sommes
assez heureux pour les retrouver en pleine prospérité chez les
modernes touraniens? Vous y retrouverez d'innombrables
points de rapprochements avec ce que nous savons et entre-
voyons des corporations druidiques et des antiques collèges de
prêtres du type de Comana, pour ne pas remonter jusqu'aux
dactyles de Tlda, prêtres métallurgistes et magiciens.
Le P. Hue qui, par un privilège tout à fait exceptionnel
dû à des circonstances spéciales, a pu en 1844 pénétrer et
même séjourner dans plusieurs lamaseries, nous servira de
guide. Nous y verrons que « le lama est^ comme était le druide^
prêtre ^législateur^ devin et médecin ». Je cite les propre paroles
flu P. Hue qui se résume en ces mots : « C est dans les lamase'-
^ies que se trouvent concentrés en Tartarie et au Thibet les artSy
des sciences f Pindustrie, Le lama est le cœur y la tête, t oracle des
Jiommes du monde *. »
Que pourrions-nous dire de plus des druides? Substituez au
nom de lama celui de druide, à la lamaserie le sodalicivm
consortium de Timagène, vous pourrez ne rien changer
aux paroles du P. Hue en restant fidèle aux données de This-
toire. Le druide, nous Tavons vu, était prêtre, législateur,
devin et médecin. Le druide était le cœur, la tête, l'oracle des
gens du monde, c'est-à-dire en Gaule des équités. Les druides
jouaient le même rôle en Irlande et en Dacie (?) auprès des
peuples et des rois'.
1. 11 est curieux de voir M. Emile Sénart se placer ici presque au môme point
de vue que Strauss dans sa Vie de Jésus.
2. Souvenir d'un voyage en Tartarie et au Thibet^ par M. Hue, prêtre mis-
Monnaire de la congrégation de Saint-Lazare, 3« édit., 1857.
3. Rappelez-vous les paroles de Dion Chrysostôme {Dial.t XLIX) : « Chez les
LA RELIGION DES C
8 études de M. d'Arboisde Jiibainville sur la litté-
celtique nous ont montré les druides jouant ce rôle
ires des cinq rois de la verte Eiin ". Dans la littérature irlan-
se comme dans la litléralure classique tes druides, si nous y
ons lesoi/amhs et les filé, sonl devins, magiciens, méde-
, lliéoiogiens, professeurs, législateurs et juges.
m Nous ne parlerons pas, ajoute M. d'Arbois, de la doctrine
[imortalité de l'Ame, qui a tant frappé les anciens, parce
iu'elle était, on Irlande comme en Gaule, une croyance na-
tionale qui n'était pas plus spéciale aux druides qu'aux autres
clasnex delà nation. <• C'est ce que nous avons déjà dît' nous-
mémo. " Pour le reste il y a identité entre le dru idisme gaulois
et le druidisme irlandais. »
Nous dirons à notre tour : k S'il n'y a pas identité, il y a de
toiles analogies entre les druides (irlandais et gaulois) et les
lamas touraniens, que le rapprochement s'impose entraî-
nant comme conséquence le même rapprochement entre les
lamaseries et les sodalicia comortia druidiques.
Demandons au P. Hue quelle est l'organisation générale et
la vie journalière des lamaseries.
Du récit du P. Hue il résulte que ni en Tartane ni au Thi-
bet n'existent à proprement parler de villes en dehors de celles
qui y ont été fondées récemment par des Chinois et dont quel-
ques-unes, il faut le remarquer^ ont eu pour origine première
des lamaseries'. La population, presque entièrement nomade,
vit du produit de ses bestiaux, à peu près k l'état où nous
Celtes { au temps de DIoa, ce mot CeUts étnit appliqué k une gr^ade purtie
lica peuples de la (ieriuauie} il n'était pas permis nui rois d'agir ou de déli-
bérer Bau9 le cunaeil des druides, di'posiUires de la ecieuce et de la diviiia-
tion, ea sorte que ces pbilosopbes réguakat véritablement, les rois u'ctant
que les miuiatres et les serviteurs de leurs voloQlés, bien qu'ils siégeassent ïi>r
des Irâues d'or, daus de vastes demeures et qu'on leur servit les repas les
plus somptueux. <•
1. D'Arbois de Jubaioville. Introd. à la litlér. ctUique, p, 193,
i. Noua avoua vu daus aoâ prcmitrea leçons que celle croyance à l'immor-
talité de l'âme était très prouoncée chez les populations fianoises, tant an-
cieuues que modernes.
'.i. Hue, op. taud., I, p. 'il.
LES LAMASERIES 303
pouvons nous représenter Ilrlande primilivc ou la Gaule pré-
historique.
Les seuls cenlres de population stable sont des lamaseries.
Les lamaseries formant comme des oasis au sein de vastes
déserts sont, au contraire, très nombreuses et très peuplées.
Cest là que se réfugie l'activité intellectuelle et industrielle
du pays. On peut se faire une idée du rôle que les lamaseries
jouent au Thibet et en Mongolie en songeant que^ d'après le
P. HuCy « on ne peut guère compter moins d'un tiers de la po-
pulation ayant passé par les lamaseries ou y séjturnant »*.
Dans presque toutes les famiUes, à Texception de Taiiié qui reste
homme noir (chef de famille), tous les autres enfants mâles passent par
les lamaseries. Les Tartares embrassent cet état forcément et non par in-
clination ; ils sont lamas ou hommes noirs dès leur naissance, suivant la
Tolonté de leurs parents, qui leur rasent la tète ou laissent croître leurs
cheveux. Ainsi, à mesure qu'ils croissent en âge, ils s'habituent à leur
état et dans la suite une certaine exaltation religieuse unit par les y at-
tacher fortement.
Cette proportion du tiers de la population vouée aux lamase-
ries étonne tout d^abord et parait exagérée. On en trouve lajus-
tification dans les souvenirs du P. Hue. Ce tiers de la popula-
tion n^est pas le tiers de la population réelle prise dans son
ensemble, mais le tiers d*une aristocratie de sang — minorité
à laquelle obéit, comme autrefois, en Gaule, comme en Irlande,
un peuple de vassaux ou plutôt de serfs à demi-esclaves.
Écoutons le P. Hue :
Chez les Mongols, plus particulièrement chez les Khalkas, qui en repré^
sentent le type le plus pur, le plus fidèle aux traditions nationales, la
plus grande partie de la population est à l'état d'esclavafze, mais ce ne
sont point des esclaves comme Tétaient ceux de nos colonies ~ il faut
dire plutôt à Tétat de servage — bien qu'ils soient considérés comme es-^
claves; chez les Tartares mongols tous ceux qui ne sont pas de famille
princière sont esclaves. Ils vivent sous la dépendance absolue de leur
maître*. Outre les redevances qu'ils doivent payer, ils sont tous tenus
à garder les troupeaux du maître, sans qu'il leur soit, toutefois, dé*
fendu d'en nourrir aussi pour leur propre compte*. On se tromperait
1. Ilac, op. laud.j I, p. 194.
2. Servorum loco (César B. G., VI).
3. Comme en Irlande comme aujourd'hui à Madagascar.
beaaco ip si l'on s'imagioail qu'en Tartarie resclaTa((e esl dur et crael,
nomme il l'a été et l'cït encore chet certains peuples. Les familles no-
bles ne diffèrent presque en rien ries familles d'esclaves. En eiaral-
nant les rapports qui existeni eulre elles il serait diflicile de dielinguer
le maître de l'esclave. Us babiient les uns et les autres sous la lenle
et passent également leur vie à faire palire les Iroupeaui On ne voit
jnmais, parmi eux, le luie et l'opulence se poser insolemment en face
de la pauvreté. Quaod l'esclave entre dans la lente du maître, celui-
ci ne manque pas de lui oITrir le thé au lait. Ils fument volonliers en~
semble, Aui environs des lentesli'S jeunes esclaves elles jeunes seigneurs
folâtrent et se livrent p^le-méle aui exercices de la lulte. 11 n'est pas
rare de voir des familles d'esclaves devenues propriétaires de nombreux
Lrnupeaui et couler leurs jour? dans l'abondance. Nous en avons ren-
contré beaucoup qui étaient plus riches que leurs maîtres sans que cela
donnât le moindre ombrage a ces derniers — ce qui n'empêche pas que
la noblesse tartare ait droit de vie et de mort sur ses esclaves. Elle peul
se rendre justice elle-même vis-à-vis de ses esclaves jusqu'au point de
les faire mourir. Mais ce privilège ne s'exerce pas arbitrairement. (Juaud
l'esclave a été mis à mort, un tribunal supérieur 'juge l'action du maître;
s'il est convaincu d'avoir abusé de son droit, le sang innocent eal vengé.
Les Lamas qui appartiennent aux familles d'esclaves (on accepte sous
certaines conditions les esclaves dans les lamaseries 'J deviennent libres
en quelque sorte en entrant dans la tribu sacerdotale'. On ne peut
exiger d'eux ni corvée, ni redevances. Ils peuvent s'expatrier et courir le
monde, sans que personne ait le droit de les arrêter. Us ne cessent pas
loutefoiï de faire partie de la classe des esclaves.
N'êles-vous pas frappés, messieurs, de taDt de coïncidences
entre le présent et le passé?
Entrons mainlenanl dans l'inlérieur d'une lamaserie.
Après un trajet de quatre mois à travers un pays déserl, le
P. Hue atteint la frontière de l'empire du Milieu et s'arrête à
une petite ville,Tang'keon-eul,moitiétartare,moilié chinoise,
espèce de Babel où, à côté desTartaresetdes Chinois sont con-
fondus des habilauts de toute provenance. Le P. Hue, que celle
lîiibylone ialéresse peu, passe outre et se rend directement lï
la lamaserie de Si-fan, dont la renommée s'étend non seule-
ment à toute la Turlarie, mais jusqu'aux contrées tes plus re-
2. Couuiie le" nenié en Irlande.
3. Reuinrquaus rexpre>i9ioQ de tribu sacerdotale appliquée aux lamas. Il
faut ajouter ; Iriliu ouverle. Blâme aux esclaves.
LES LAMASERIES 305
culées du Thibet. Les pèlerins y accourent de toutes parts.
Celte lamaserie porte le nom de Kounbotim.
\\ fut convenu que le P. Gabel * irait à Kounboum chercher un lama
qui voulût bien nous apprendre le thibétain.
Après une absence de cinq jours, M. Gabet vint nous retrouvera l'hôtel-
lerie. Il avait fait à la lamaserie une véritable trouvaille. II revenait accom-
pagné d*un lama de trente-deux ans qui en avait passé deux dans la grande
lamaserie de Lha-Ssa. Il parlait à merveille le pur thibétain, récrivait
aîec facilité et savait de plus le mongol, le si-fan, le chinois et le dchia-
hour; nous nous mimes en route avec lui. k nu lit de distance de la la-
maserie nous rencontrâmes quatre lamas de Kounboum — c'étaient des
amis de Sandara le Barbu (tel était le nom de notre lama) — qui venaient
au-devant de nous. Leur costume religieux, l'écharpe rouge dont ils
étaient enveloppés, leur bonnet jaune en forme de mitre, leur modestie,
leurs paroles graves et articulées à voix basse, tout cela nous fit une sin-
guhère impression. Nous ressentîmes comme un parfum de la vie reli-
gieuse et cénobitique.
Il était plus de neuf heures du soir quand nous atteignîmes les pre-
mières habitations de la lamaserie. Afin de ne pas troubler le silence
profond qui régnait de toutes parts, les lamas firent arrêter un instant
le voiturier et remplirent de paille l'intérieur des clochettes qui étaient
suspendues au collier des chevaux. Nous avançâmes ensuite, à pas lents»
sans proférer une seule parole, à travers les rues calmes et désertes de
cette grande cité lamaique. La lune était déjà couchée; cependant le ciel
était si pur^ les étoiles si brillantes que nous pouvions aisément distin-
j;uer les nombreuses maisons des lamas sur les flancs de la montagne.
La lamaserie de Kounboum compte encore quatre mille lamas. Sa
position offre a la vue un aspect vraiment enchanteur. Qu'on se figure une
montagne coupée par un large et profond ravin d'où sortent de grands
arbres incessamment peuplés de corbeaux, de pies, de corneilles à bec
jaune. Des deux côtés du ravin et sur les flancs de la montagne s'élèvent
en amphithéâtre les blanches habitations des lamas, toutes de grandeur
différente, toutes entourées d'un mur de clôture* et surmontées d'un
petit belvédère.
La lamaserie du Grand Coiiren S dans le pays des Khalkhas,
à Textrémitédu désert de Gobi, est bien plus importante encore.
Trente mille lamas vivent habituellement dans cette grande
lamaserie et dans celles des environs qui en sont comme des
succursales.
i. Le compagnoû du Père Hue, lazariste comme lui.
2. Environ une lieue.
3. Afin que chacun soit chez Boi.
4. Hue, op, laud,, I, p. 134-135.
20
:^06 LA RELIGIUN DES <;AULoIS
Lo grand lama Av la lamaserie est i*ii m«*ni«' ti5m|is souvi-
rain du pays. r/<*st lui qui n*nd la juslin», fait les luis, cr^*
lus magistrals. Quand il esl mort, un va comnit* do juste le
rliorrherauThiket où il ne nianqut* jamais de se mêlemp^^yco-
ser'.
Les lamas, qui afiluenl dans les ^^randes lamaserie^, s y fi\«*nt
rarement d'une manière définitive. Après avoir pris lf*urs d«'-
grés dans ces (>spèrcs d*uiiiversités ils s'en retournent clie/
eux. ear ils aiment mieux, en frénér.iL les petit*^ élahlisHiMnenl**
qui se trouvent liisséminés en prand nombre flans la tern* de^
Herbes. H y mènent une vie plus libre, pliisronfurnu* à Tinde-
[»endanrf di* leur eararlère. Quelquefois nii*ni«* iN re.sideot
ilans leurs propri*s famillesorrupés,comme lus autres Tarlare%.
à la LMrde des troupeaux. «• Ils fihnrtii mit-us vim* intn*/tst/!f-
9nrnt ft»tns /rur trntr t^nr tir s'nsMijrtir tlnns Ir t *»urrnl fin t
r/y/r% vt fi lu rrrittttion jnttnifilit'rr tirs prit'rrs, »•
H V a aiiHsi des lamas vai:abonds*, d'autres enfin \iveiil en
l'otnmunauteK comme dans nos rioitres.
Les ranu's. dans les lamaserti*s. sont lii:js doime^ a la suite
d'i-xameiis p'pété"* el très difiiriles.
h«t«-« |i'iiir t-« (iiiii>nifril*> «t l<-<« i|i*i-iir<t •!**« h<i)i:f.iti<iit^. |.i-« |M'iritijrr«
«•»iil r»|» iiiitu'-H |iirl iiil. «Ju-li|in*i-uiiH ilf rf»% .-•rtiil''^ *-iril il uiif ,r in-!r
IiiIm)*!' .
Ih' même i|ii iN ont une emle dr medei'iiie '. les lam.i^ ont
une êroje des bi*aiix arls. I.e P. Hiji- m parb* <i propos il.- //
ff'(0 dt's /If'tirs '. la plu«» grande fèle di* I année, qui se relebr.
* Il f -f. li'ii. ;• !•■• Om p< ijt lljrltri- «•|r>>l«>ltlr||| 4'i Uriititiri- ilri ^iiM
>f r Nr*-* • •'11'-- '!•' 1% l'i/*' • A/rur. rt ru iti'ilm* i\r U ifraoïl*' itnirti > *■». *
■ !• e-k.ri — 1.4 \ I l»- IM» »!• i iiii* wrtiil' i-ii|Mir(4ii< '- rifunirrt I lir ^tî-
':ii,* 'rtA.'i'T r! I .1 >i-<il 4 i<l I l'ii 1 •• r i< !•/ . |f 1 "'*)
J M . -,;. .'.;i. / I ;. 1 ■••
■ r I l» • :
4 \ .ir \-\\\% '.1 .1 y ^ ;•
. K-'l.i* I i :.• .lU' -r .rat \x\m a {iroprrilJrUl |arlrr (|(i«* fr|r r<-iltfl' .«^
Les lamaseries 307
le quinzième jour de la première lune, une espèce de 1" de
Tan. Il écrit :
De toutes parts, il n'était question que de la fête. Le nombre des
pèlerins était immense. Les fleurs étaient déjà, disait-on, ravissantes.
Le Conseil des beaux-arUy qui les avait examinées^ les avait déclarées su-
périeures à toutes celles des années précédentes.
Or savez-vous ce que sont ces fleurs?
Les fleurs du 15 de la première lune de Tannée consistent en repré-
sentations profsmes et religieuses où tous les peuples exotiques parais-
sent avec leur physionomie propre et le costume qui les distingue : per-
sùtmages, vêtements ^ paysages^ décorations, tout est représenté en beurre
frais. Trois mois sont employés à faire les préparatifs de ce singulier
spectacle. Vingt lamas choisis parmi les artistes les plus célèbres de la la-
maserie sont journellement occupés à travailler le beurre en tenant tou-
jours les mains dans TeaUjde peur que la chaleur des doigts ne déforme
Touvrage. Comme ces travaux se font pendant les froids rigoureux de
rhiver, les artistes ont de grandes douleurs à endurer.
Apres avoir décrit en détail les tableaux exposés, le P. Hue
ajoute :
La vue des fleurs nous saisit d'étonnement -.jamais nous n'eussions pensé
qu'au milieu de ces déserts et pai^ des peuples à moitié sauvages^ il piU
se rencontrer des artistes d'un aussi grand talent. Ces fleurs étaient des
bas-reliefs de proportions colossales représentant divers sujets de Tliis-
toire du bouddhime. Tous les personnages avaient une vérité (rexpres-
sion qui nous étonnait. Les figures étaient vivantes et animées, les poses
naturelles et les costumes portés avec grâce. On pouvait distinguer, au
premier coup d'œil, la nature et la qualité des étoffes. Les costumes et
pelleleries étaient surtout admirables. Les peaux de mouton, de tigre,
de renard, de loup et de divers autres animaux étaient si bien représen-
tées qu'on était tenté d'allerles toucher de la main, pour s'assurer si elles
n'étaient pas véritables.
Telle est la vie intérieure des lamaseries, avec son côté
artistique bien remarquable^ comme le dit le P. Hue, aumilieu
de ces déserts.
La vie religieuse et scientifique des lamas est bien autre-
ment intéressante. Les lamas sont censés étudiants pendant
toute leur vie. Les étudiants sont distribués en sections ou fa-
cultés.
1* Faculté de mysticité qui embrasse les règles de la vie
contemplative ;
il pour objpl ies quatre cent
lia, la botanique el la phar-
k h plus esliméo, la plus rétribuée
■ aéoDit le plus garant) nombre d'élu-
s grades de la faculté des prlëres on
» imperturbablement les livres qui
KDt el qui sonl très iKsmbreux et di-
i représentent autant de degrés dans
r étudiant occupe à l'école et au chœur
■««rie des livre» tbéologïques dont il pos-
lâces nombreux lamas, écrit le P. Hue,
s afiicher au dernicÈ- rang leur paresse
«ad i s que des jeunes gens sont presque
tti« la hiérarchie ». Tel est le cas que l'on
te lamaseries. Tous les grades sont donnés
 comment se préparent les examens :
«•Afiee de la lamaserie esl une grande
ivJBlles et enlource de colonoes lorses chargées de
s. Cesl dans celle enceinte que les lamas de la faculté
à l'heure des cours qui leurest
1, Ils vont s'accroupir, selon leur raog, sur les dalles
r le froid, le véniel la neige, eiposés pen-
« et aux ardeurs du soleil. Les professeurs sont seuls
B surmontée d'un pavillon.
irspeclacle que de voir tous ces lamas enveloppés de
coiffés d'une grande milre jaune et leilemenl pressés
■ AUlres qu'il esl impossible d'apercevoir les dalles sur
kval«»9'*-'^P ^^ 10^ ^^ h" ^é nd ants ont récité la leçon
i rigle, le p of seu s donnent a leur tour des eiplica-
-((iKonlre dan I pajs au un oie publique. T.es arts,
né dans les lamaseries.
était très désireux de connaître la théologie des
LES LAMASERIES 309
Les lamas de Tartarie, nous dit-il, m'ont paru en général peu instruits
sous ce rapport, enseignant.'un symbolisme qui ne s'éloigne guère des gros-
sières croyances du vulgaire; quand nous leur demandions quelque
chose de net, ils étaient toujours dans un embarras extrême, se reje-
tant les uns sur les autres. Les disciples nous disaient que leurs maîtres
savaient tout; les maîtres invoquaient la toute science des grands lamas.
Les grands lamas eux-mêmes se regardaient comme des ignorants à
côlé des saints des lamaseries de l'Occident, c'est-à-dire du Thibet' : Les
lamas de VOccident vous expliqueront tout.
Au Thibet^en effet, on trouve des lamas plus instruits, plus
éclairés, mais impuissants à réagir contre la routine.
Un jour, écrit le P. Hue, nous eûmes l'occasion de nous entretenir quel-
que temps avec un de ces lamas d'Occident, occupant un rang élevé dans
la hiérarchie. Les choses qu'il nous dit nous jetèrent dans le plus grand
étonnement. Un exposé de la doctrine chrétienne que nous lui fîmes suc-
cinctement parut peu le surprendre. Il nous soutint que notre langage
s'éloignait très peu des croyances des grands lamas du Thibet.
Il ne faut pas confondre, disait-il, les vérités religieuses* avec les nom-
breuses superstitions qui exercent la crédulité des ignorants : lesTartares
sont simples et se prosternent devant tout ce qu'ils rencontrent. Tout est
Borhan (Dieu) a leurs yeux. Les lamas, les livres de prière, les temples,
les maisons des lamaseries, les pierres même et les ossements qu'ils
amoncellent sur les montagnes, tout est mis par eux sur le même rang et
doué d'un pouvoir surnaturel : tout est Borlian. A chaque pas ils se pros-
ternent à terre et portent leurs mains jointes au front en criant : Borhariy
Borhan,
Mais les lamas, leur dîmes-nous, n'admettenl-ils pas aussi des Borhans
innombrables? — Ceci demande explication, répliqua-t-il. A nos yeux il n'y
a qu'un seul Dieu, unique, souverain qui a créé toutes choses. Il est sans
commencement et sans fin. Dans le Dchagar (Inde), il porte le nom de
Bouddha et au Thibet celui de Schamtché-MUchebat (Élernel-tout-puissant).
Les Dcha-Mi (Chinois) l'appellent Fo et les Sok-po-Mi (Tartares) le nom-
ment Borhan. — Tu dis que Bouddha est unique : dans ce cas-là, que sont
les Talé'lama de Lha-Ssa, le Bandchan du DjachULoumbou, le Tsong-Kaba
des Sifan, le Guison-Tamba du Grand Kouren *, etc., et puis tous ces nom-
breux chaberons^ qui résident dans les lamaseries de la Tartarie et du
Thibet? — Tous sont également Bouddha.— Bouddlia est-il visible? — Non,
1. Je me figure les druides gaulois renvoyant ainsi un questionneur aux
druides de la Bretagne.
2. Hue, op. laud,, I, p. 196.
3. Cest-à-dire les Bouddha vivants des diverses lamaseries.
4. En style lamauesque on nomme chaberon tous ceux qui, après leur mort,
subissent des iDcarnations successives; ils sont regardés comme des Bouddha
vivante. (Note du P. Hue.)
^TLOIS
nos
.' 'ùelle. — Ainsi linuddha ^^\
2 :i.rnhral)Ies li'ls qriolesrh.i-
^ ij., '-U on ne peut le viiir et pour-
;> les .iutn»s «'haluTons snnl
. nôtip. — ConiniiMit expliqur-
qtiff- rruiant It; bras et en pn-nantun
l^j.j, ■ • -rinc est véritable, c'eut la doo-
^ :'>f(>nd«'ur insondable ; on n»' peut
:\
el
dia;
I
oxi-
fOïi
vi<
si
^ - i incomplet, mais i\6]k bien
^ rrésenlcp, do rinsliliition des
. -us aurez la curiosité de com-
.. . ^ :"iils sont à retenir:
-. ;:au Thibet,d*espèces(l'oasisroli-
Iji - ri iitions médicales et industrielles,
-; ml au milieu do contrées presque
'S encore nomades sont restées à
o.^uiplètemont illettrées, so rocru-
^, . -.uMi nombreuse divisée on petites
pi itMix vies sociab^sdiH'érontes juxla-
i::i point indépendantes ;
F . -i oasis relig-ieuses et intellectuelles
. :.' doctrines (Tun st»nlim»'nl rolii-icux
. .:ve (Tuno vie cénol)iti(jiie des plus
-.'.ions irrossières, des pratiques har-
. ; révoJtanP d(nil j»'s chefs des lani;i-
.'.Misrii'ih'c, loni en se senlanl i^lpui^-
N los JamascM'ics de rat('i;ories nom-
raui^s Iri's divers : j^rrlres, proffs-
, . .i«4les, nuisiri<Mis, médecins, missimi-
^ . pivsi'nlaiil (Ml p«Mil, lonlp une sorirh»
.uni-» ■ iv.'iit .1 .■»•! .-(.il hoi'-i -l.'- I mi.i-.'i i.,-..;. i,;
LES LAMASERIES 311
isolée, mais se recrutant nécess^airemcnt au dehors, par voie
d*examen et de concours ^
Or, n'est-ce pas là, si nous savons lire entre les lignes — et
il n'y a pas grand effort à faire pour cela, — ce que nous pré-
sente l'institution des druides?
Si nous rapprochons de ce que nous en disent César^Diodore,
Slrabon, Pomponius Mêla, Pline et Ammien Marcellin, ce que
nous apprennent les poèmes héroïques de l'Irlande et le
Senchus-mor^ n'est-il pas possible, sans faire appel à des
efforts d'imagination, de tracer de la vie et du caractère des
druides un tableau ayant les plus grands rapports avec la vie
des lamas? Des deux côtés nous trouvons une même et antique
tradition, répondant à des besoins analogues.
A bien des égards, en effet, les milieux où se mouvaient les
druides en Irlande et au début en Gaule* étaient les mêmes.
Des pays occupés comme en Tartarie par des clans indépen^
dants, formant autant de petites aristocraties régnant sur une
plèbe réduite à une sorte d'esclavage, plebs pœne servorum
habetur loco, — plèbe qui comme en Irlande demeurait dans
la plus profonde barbarie, à côté des druides et des filé qui
constituaient une élite digne des pays les plus civilisés — au
point que Strabon pouvait écrire au commencement de notre
ère, sans qu'il y ait lieu de le taxer d'erreur : « Nous rCavons
rien à dire de File dlerne^ si ce n^est que les habitants sont
encorde plus sauvages que ceux de fîle de Bretagne. Us sont
anthropophages et regardent comme une action louable de
manger les cadavres des auteurs de leurs jours. » Il n'est pas
1. N'e8t-il pad curieax de penser que la société en Chine est basée sur des
épreuves analogues? L*existence des lamaseries dans les pays tartares est une
nécessité, ou si Ton veut, un bienfait social d'une telle évidence que le P. Hue
/^t remarquer que Tempereur de Chine, qui est d*une tout autre religion,
est un de ses principaux protecteurs. « La politique de la dynastie mantchoue
tendrait môme à multiplier en Tartarie le nombre des lamas. Des mandarins
cbinois nous Tout assuré, et la chose parait assez probable : ce qu'il y a de
Certain, c'est que le gouvernement de Pékin, pendant qu'il laisse dans la
misère et l'abjection les bonzes chinois, honore et favorise le lamaïsme d'une
manière particulière » (Hue, op. laud., f, p. 194).
2. Avant la conquête galatique.
■^••* '•«^■■rtewefsaiil certaines pariies de la Tir-
[ luBasprÎM, :
I rapporterait pas noa
H|l I ItflMlSSM.
■m» ^M 4e ■•• pM«fttw leçons je vous ai cité un curie «^
tHii 4> Tila-l^va ^m, neoDtuit pieusement des prodi^^
■■^pMii «K ■• enjtk pi», «jujinels il ne croyait pas l«-3J'
marne, naac §■•, •«■!■• noontaat, il lai semble revivre ^*
«« di «M tMf» Rcalé* et «re le contemporain croyanï (C3«
■ihHnftHBs 4* CM Mincies •. Je roadraîs, messîei
■M iimIm, hÎR fMMr ea voos des impressions analogu- -M»
«IfiKVMSTVVifenwi rîUasioQ de croire que le monde doK -^^^
îft liaaa et Jiwler le Ubievi <le%-ant vous est bien la repr* '':^-
t et eehii an wio duquel vivaient nos ancétr^^v*^^
i U directino de leurs druides.
J
XXir LEÇON
LA RELIGION APRÈS LES INVASIONS GALATIQUES
ET LA CONQUÊTE ROMAINE
Nous avons dit que, sans l'invasion galatique el la conquête
domaine, la Gaule eût été une Irlande. Les communautés
druidiques s'y seraient multipliées; l'esprit druidique y aurait
^égné sans contrepoids.
Les druides étaient les instituteurs de la noblesse, entre les
Ooains de laquelle était le gouvernement, le peuple ne comp-
t^ait pour rien^ La Gaule, sous ce régime, n^aurait pas eu plus
cjue rirlande un panthéon de dieux. Elle serait restée fidèle
^u vieux culte du feu, du soleil, à la dévotion des sources,
^es pierres sacrées, des fontaines, des lacs, des montagnes
«t des rivières, sans sentir aucun besoin de représentation
figurée de la divinité. La croyance k l'immortalité des âmes,
à l'éternité du monde, ce dogme existant chez nos populations
primitives à l'état d'idée innée, comme aurait dit Platon, ou
de ^cpcXrj'^^tç, suivant l'expression d'Epicure', eût constitué toute
leur théologie, les divinités n'eussent revêtu aucune forme
précise. La religion des Gaulois serait restée ce qu*était encore
au temps de César la religion de la majorité des tribus germa-
niques, ces frères germains des Gaulois, ainsi que les quali-
fiait Strabon 3.
Ces conclusions qui ressortent de nos leçons ne vous ont
1. César, B, G., VI, 13. Nous avous vu que tel était également Tétat de
la plèbe eu Irlande.
2. Cicero, De natura Deorum, 1, 16 : « id est antecepta in anima rei quœdam
informatio. »
3. Strabon, p. 95, trad. Tardieu, t. II, p. 2. Cette parenté des Celtes et des
Vieux Germains, parenté de civilisation, i>aratt certaine pour les Germains du
midi en particulier. La religion des deux côtés du Rhin était la même dans
le principe.
I .'■•
312
LA REUGION DES GAULOIS
certain qu'un voyageur traversant certaines pai
tarie sans toucher aux lamaseries, n'en rappo-
impression analogue.
Dans une de nos premières leçons je vous a
texte de Tite-Live qui^ racontant pieuseme
auxquels on ne croyait plus, auxquels il n>
même, avoue que, c( en les racontant, il lui
vie de ces temps reculés et être le contem;
admirateurs de ces miracles ». Je voudi
mes paroles, faire passer en vous des im
et que vous vous fissiez l'illusion de croii
je viens de dérouler le tableau devant vi
sentation fidèle de celui au sein duquel
Celtes et Irlandais sous la direction de
I*-
ate.
iqae\ :
file. W^
iiiTublées
apparence
. omain ou de
Si FAutel de
' un Apollon et
• remplit le centre
iitude orientale du
'iirs la série des dessins et
nain, reprodaisant les prin*
ii{ue).
-eiiir k cette phrase.
Telles soDt les représentations
le Mars, d'Hercale, de Pomone,
ption d*an seuL
Aulel dn ReimB (Mu»ée d« Iteims).
31i LÀ RELIGION DRS GAULOIS
ocrtainemonl pas prépar<^s an spectaclo <jue
yeux', spectacle que vous préseuterait la sal
si je pouvais vous y Iransporli-r.
A côlé de (livinitOs'd'aspi'ct grécoromaii
affublùes parfois (K- quolqiirs emblèmes n"
vous en voyez (i'aiilrcs dont l'alliludo est
cerler l'érudit le plus consommé.
Si ces divinités ne sont pas celles du i
insaisissable jusqu'ici, et en elTet. imagi
présenteni pas le panlliéon dont Jules
dans- ses Commentairfs le tableau abré^;
l'origine? Des populations profondémen
dilions. à leur culte national, comme ^^^
tiques, iiafii> Ptit omit/s Gallnrum maxirr^^%
ne sauraient, livrées k elles-mêmes, p;' ."'
leurs instincts natifs, rompre ainsi toud^^
leur passé. L'intervention d'une inflaaf
INous avons dit que cette înfluen'^
druides. Quelle peut-elle êlre?Cen' .
nique ou romaine, du moins sans m- ^^
dans ce panthéon rimiVfaLi.desdivir ^^
Celles-là. rinlliiencr de la conquêl
de Marseille suflil à en expliquer ^^
celles qui, sous l'allure de ilivinilv^^P
de symboles inconnus k la Grèce
étrange et barbare, celles qui n'r
grec, la conquête romaine ne li
Reims, par exemple (PI. XX\
un Hermès tout helléniques. 1er'
du tableau avec ses jambes croi
**^
isur avait eupoii d&n»
que poBi6i)*> Ib Mu>ée
iUi de i& «aile X.\l (m
tî., VI, ivt. 11 faut ton
inou KeiiiauL, Brunit
ÎHIiiarve. de UUue, ri.
^ tous leaMercuf
315
■ sac
\
1
liciras.
ines ou glands) dont
.insporte Tcsprit dans
f, un monde étranger
i, dans ]a même salle, un
0 Cl' '
— Draf(on à trli; de bélier.
■iriiit (le l'autpl ili> Bimu^.J^.
Il .|u'il ;iit i'tA .li'couvppf :i N.'-ri'». iT. sali.» \\1.
• le pétase et la bourse classiques, mais
pie côté de la niche qui l'abrite s'étalent
> un dragon à lete de bélier* que nous
<.'! de Beau vais, lieu de la déooiiverte. Doiu Martin
/•ii'bu, ni.ii> il TU' pari»* pas <lu dragon à tête de bt^IitT
^j'.res monomcnli d
.t nm( ortaui.c de ce bjhiIhjU U. Salùiijuii
ROMAINS 317
éphales surmon-
découverta à
la môme région';
dont un des per-
Fig. 13, — Aulul de nt'iiL
^phale, el surtout l'autel de Bi>aune (fig. 43)
Inque encore. Nous y reviendrons. Aucune de
[litîons ne relève d'un mythe grec connu,
étranges divinités n'ont point été assimilées par les
Romaia.s. Nous ignoronsleur nom. Lcsmouuments, sauf
un, sont anépigraphes. Au-dessus du dieu cornu de l'autel de
Paris est inscrit le nom do CERNVNNOS* (PI. XXVI) aujour-
1, Voir plas loin notre leron sur l.rs TriarUs el les Tricépha/ei.
i. II. Howit a conjecturé avec a<>-iez de Triiiscitiblanre que U CernuoDoi
dontleboate kuI est viiibte surl'aatel deralt avoir, si Jk repréaenUtioa £tait
I, l'attitade bauddhique [So'.. des antiq., Bailel., I8S0, p. 27S).
:U8
LA ltELICIO.N insu aXVlOK
[l'hiii presque vnrnpIèlumeDl vfTact', niais très visible au nu»-
munt do la (l<irouvi>rli'. <X' rcnseifmeiiii>nt v»l Iv »9u\ qui- tiou»
possédions. Cvsar n'en parité' |>as, u'v fait mt'me aucunv allu-
sion, à moins i|ui> l« Ih-jm-
trr rl«'S ViimnM'nUiin- \w
diiivv «'•tri' riassé dans cv\W
rati'fîiirir. Li'» Cominnil'U-'
rrs »c burni-nl à nous tlin*
<|Uf Ci' dii-ii élaîl ii)n»itKTf
jiJir Ii's Hruidt-s ri>tiiin<- If
I*t:ri- ili^ la nation ;:auluiM-
■'I Imnon- a «■>• liln- pur !•-
iwupli'. 11 ni' nous 1(> itcrrit
pas, ntius nv pouvons fair>-
Il situ suji'l i|iii- (It's oujcr
lurr»'. La statui'ttt' roriuni.-
sDtis II- nnni dv staluvtte
d'Aiilun itlln- un (-arnricD'
cnriin- jilus f1rauf,'>>. l'I.
XWll '.
A rôlt'- lit" ret triad*-> <t
di- i-es lrir<-pliali>s r.iin.u-
lunnl un f;ri>up>- ncMi-incnl
fararliTisi' vi«'nni-iil *<■ ran-
ïiT li's iiirunl'-\ it**imil'"
aux divinilrs i;rfi'(|u<-!i ol r>>-
niaiui't, (lanni If-iiH«'Hi'^ If»
rnii| diviuit<-« du l'aiilln-on
■)«•<• l'riiwiriil'iirrt (••rnianl
uni- niilff rIasM- nt'Ui-mrnl
diotiiKlc <■•• la pri'niiiTv. I'n«
troi!>ii-nii- clause »vr<iuipo»c di*s di\iuili-s ,i iyn(/«*/c. >ritv(tir'
statuette dite slatuelte il'Auluu.
(Ilut«e d« eùnt'CerniiD, fille XVII) ■.
I. Cr. Sil. Riinub, Bnaitt figurai, p. IM,
B ET LES aOHAINS 319
le Jupiter EU maillet
, XXVIII). Tout cela est
i gallo-romaines dont nous
ment une quatrième et der-
a honorés après la conquête.
I acceptées par les Gallo-Ro-
p clause. Nous avons dit que
unités assijniiées, popularisées
■commeleB principales divinités
icune autre, si co n'est le
irnous fait une loi d'agir ainsi.
tes Gaulois est Mercure. Aprbs
dUpiter et Minerve sur lesquels
ft cnlles tlea autres nations : Deum
. Posl /lime Apollinem et Martem
it eamdem /ère quam reliqux gentes
Jée une pareille assertion? Quel cas
■s donner aux paroles de César?
Gaule, aucune représentation de ces
K pays à titre de divinités nationales.
ge après la conquête dont le type, à
lions de Jupiter, ne fût complfete-
n'cut cerlainoment sous les yeux, dans
[pagnes, aucunefigurc gauloise d'ApoI-
T ou do Minerve. Il noua l'aurait dit.
kx les Gaulois, beaucoup de simulacres
Rercurii) stinl p/urima simulacra. On ne
nés ou slalueltea de Mercure antérieures
e sait à quels simulacra César peut faire
peal-ils des chants épiques où les traits de
', cb. LVi), diaait déjà des
rs dieux fussent poétiquumenl dessinés comme ceux des
dieux de la Grèce dans Vlliade? Ces chants existaient chez les
Germains. Il ne semble pas qu'ils existassent chez les Gaulois.
S'il y en avait, ils auraient fait partie de l'enseignemenl des
druides, el nous avons vu que les dniidos n'avaient point de
dieux particuliers. Sur quoi César poiivail-il se fonder pour
réduire le panthéon gaulois à cinq divinités si nettemeot ca-
ractérisées, ayant les mêmes attributions que les divînilésto-
mainos? » Les Gauloix considèrent Mercure comme rinventtar
de tous le.1 aris, comme le gardien den routes et le ffuide da
voyageurs. Ils iui alirilntent aussi la plus grande iii/luenrr lur
les transactions commerciales et pécuniaires; Apollon gtiéril h
maladies. Minerve est Finitiatrice des arts et métiers, Jupiter
ffnuveme le ciel, Mars préside à la guerre, f^s Gaulois ont
coutume de leur vouer let dépouilles de l'ennemi. >• C'est &insi
que César caractérise ces cinq grands dieux. On ne voit pas
qu'il oùt d'autres éléments d'assimilation.
Les Gaulois avaient un nombre infini de divinités, voyaient
partout des génies et des fées. Dans toutes les circonstance
de la vie ils devaient les appeler à leur secours, dans leurs
voyages, dans leurs transactions commerciales, pour obtenir
guérison dans leurs maladies ou revenir victorieux de leurs
guerres. Mais quel rapport pouvait-il y avoir entre ces génies
protecteurs multiples et Mercure, fils de Maïa, messager des
dieux, conducteur des ftmes aux enfers, ou Apollon, frère
d'Artémis et fils de Jupiter et de Lalone? Aucune des lé-
gendes applicables aux premiers n'élail applicable aux seconds.
Dieux grecs cl génies gaulois ne se touchent, ne prennentcon-
tact que par un point cl diiïèrent tolalement sur tous les autres.
Comment, dans l'état d'esprit des Celtes, tels que nous les
connaissons, n'auraient-ils adoré que cinq divinités, préci-
sément les mêmes qu'adoraient la Grèce et Rome? Et ces divi-
nités n'auraient pas eu de nom spécial dans leur langue, et
ces dieux, ni Diodore, ni Sirabon n'en auraient fait mention?
Sont-ce vraiment Ik des dieux gaulois? Nous nous refusons à
le croire. Ni le Jupiter Olympien, ni la Minerve de Phidias,
LA RELIGION APRÈS LES GALATES ET LES ROMAINS 321
ni TApollon de Praxitèle n'étaient faits pour séduire Tesprit
des Celtes. L'idéal humain n'était pas leur idéal divine
César, avec le dédain d'un Romain d'éducation grecque pour
la barbarie gauloise, concentre artificiellement en cinq types
toutes les divinités de cette superstitieuse nation, sans souci
de pénétrer le sens de sa mythologie. Les Celtes ont des génies
qui président à la sécurité des routes et au commerce, d'autres
sont secourables aux malades, d'autres protègent les arts et
l'industrie, un autre dirige les phénomènes célestes, imperium
roelestiiim tenens; ils adorent donc comme les autres nations,
c'est-à-dire les Grecs et les Romains^ Jupiter, le dieu du ciel,
Mercure le dieu du commerce, Apollon Alexicacos et Apotro-
paeosy Minerve la déesse des arts et de l'industrie, sous diffé-
rents noms qu'un Romain n'a aucun intérêt à connaître. Il
suffit d'affirmer l'identité des uns et des autres, pour habituer
les vaincus à adorer les statues qui représentent les dieux du
vainqueur. C'est ce que firent les conquérants .et nous inter-
préterions volontiers la phrase de César en ce sens que ces cinq
dieux étaient ceux dont l'assimilation avait été le plus facile-
ment acceptée par l'aristocratie gauloise. Mais le peuple ne
suivit pas l'impulsion, il continua à adorer les esprits résidant
dans les pierres, les arbres, les sources, les lacs, les rivières
et les montagnes qui étaient ses véritables dieux, les dieux de
ses pères. Le panthéon romain assimilé effleura seulement
la nation, sans pénétrer dans les couches profondes. 11 resta
à l'état de religion officielle. Le Celte continua comme par le
passé à se représenter les dieux sous le voile des symboles.
Tacite ayant à donner une idée de la religion des Germains
use du même procédé que César. Après avoir reconnu que' :
« Les Germaim trouvent au-dessous de la majesté céleste d'em*
prisonner les dieux dans des murs, ainsi que de les représenter
sous une forme humaine^ qu'ils consacrent des bois et donnent
le nom de Dieu à cette horreur des forfUs, où ils ne se figurent
1. Comme il Tétait pour certaius philosophes grecs. Cf. Cicér., De natura
Deorum, I, xxvii.
2. Tacite, De morihus Gnrm., IX.
:t'J2 LA nELir.lON DES» (iAULOIb
rirn t/tif* Ir rrsprcl t/urttf imprime »», nous apprend on in»'*nn'
h»mps' i|u<* «' L(* Dirti t/fiP 1rs (Srrmfn'ns honnretit Ir plus rW
Mrrrurr rt f/fi'it // // firs Joftrs ait Us sr font an point dr rrlif/i'»n
dr Itii sarrifirr drs rirtinirs humainrs. Ils ndorrnt au<si Hrr^ulr
rt Mars^ mais ils ir^ apaisent avrc dr< rlrtimrs ordinaires. .■
r««> ni^ »onl pas hi lie v^Titabl«*sdioiix ^ermainn, pas \Ax\% i\\\e
choz r^sar ce ne sont de véritables dieux gaulois. Ce S(»nl lies
dieux romains assimilés après la coni|u«^le » des dieux gaulois
ou p'rmains de cnrarti*res indécis, sur lesquels Tassimilatitm
nt* nous donne presque aucun rensei<:nement véritablement
in««tructif. Ne prenons donc pas ces assimilations trop au sé-
rieux. Ils ne comptent qu'à titre de dieux des conquérants,
acceptés par les vaincus. Ils ne j<*ttenl aucune lumière sur le
cararlèn* du frénie iraulois. Nous connaissons le nom gallo-
romain de qii*'lques-unes d<* ces divinités assimilées, noms
jrravés sur des ex-voto; ils nou»^ apportent bien peu de rensei-
pnemenl> C(»mplémentaires. (IVs! ainsi que nous comptons
^eiz*Mlivinité«i dont, à Timitation de (^>sarJes(iallo-ilomains
ont fait des M«*rcure. nrttf dont ils onl fait di*s Apollon.
trrntr-sir des Mars, tfwitrr si'ul«*nient des Jupiter, tiuntrr dos
Minerve. Il n'est pas sans iiilérél ffiMi donner la liste et la
provenanri». bi**n que la siL'uiiicatiiaide presque lnusce« qua-
lificatifs nous Hdit inronnue. qiii> leur pliysionr>mie fass<« plu-
tôt pi'nsfrà des radicaux latins qu'a di*s radicaux celtiquo« et
qu'il soit impMssibU*, d'un autn* r«*ité, de savoir â quflb'
époqui* r«>monli»nt r«*s appellations rt -«i l.i plupart, ce ipn ««^t
prolialiie. ni* ^ont pa^ po<itêri**un*s a la<*onquéte.
Parmi rt*< divinités assîmilé«'-. r(*||i* dont le culte parait
avoir été|i* plu<« répandu tilepoqui* «:all(»-romaine rst Mercun*.
Iji- r«Mi«*eiL'ni'm»'nt iloriné par t".é-ar, .1 i*«*l égani, i»*! 1*1 art.
L4-<« tra«'i*«* fin rultr di* M«Tnire *»ont nombr«*usi*s i*u(îaul«v l>
ne *^ont pas ««fubMiient len {«x voloavrr inscription au nom du
dii'U i|ui i-n l**ui'iii:iii*nt, d«* n(MnbriMisi><i localités enrore ha-
bil«*i*^ i.ipp**llfnt p ir Iriir nom i|u'un temple de Mi*rcure \
• /tr r-t • ti^»m .1 . . |i> iir'!!!! iii««iiiif Mi'rciiriniii r-tluiil •4.r«l ri«-
Iriii*- .t • • \ i <'. •Al i« lit <lil 11'* («i<iiiii« H. *i . W, Ifii
LA RELIGION APRÈS LES GALATES ET LES ROMAINS 323
avait été élevé. Ouvrez le Dictionnaire des postes, vous y re-
lèverez les noms significatifs de mont Mercure, Mercœur,
Mercuray et Mercurey, Mercoire, Mercoirey, Mercoirel, Mer-
cuer, Mercurier, Mercuroy, Mercury, auxquels je ne crois
pas que mon confrère Longnon trouve d'autre origine.
Il y a plus, on sait que les statues et statuettes de bronze
gallo-romaines sont très rares. Les statuettes de Mercure en
bronze font exception'. Notre Musée des antiquités nationales
en possède trente-et-une, le Musée de Lyon un nombre au
moins égal '. Il y en a plus ou moins dans toutes les collec-
tions publiques ou privées.
Mieux encore que les noms de lieu, les ruines des temples
dédiés à Mercure, dont l'un, celui du Puy-de-Dôme, était un
véritable monument, rappellent Timportance du culte rendu
à cette divinité.
M. Mowat*, dans une Note sur un groupe d'inscriptions rela-
tives au cuite de Mercure, rappelle que dom Calmet avait vu,
dans sa jeunesse^ les substructions d'un temple de Mercure au
sommet du Donon*. Bien que Mercure fut adoré, à l'époque
gallo-romaine, dans toutes les parties de la Gaule à peu près
sans exception, nos notes nous apprennent que les pays que
domine le Donon étaient ceux qui avaient le plus grand nom-
bre de dévots*. Les Musées de Bonn, de Cologne, de Metz,
d'Epinal^ de Nancy, une importante collection privée à Bru-
math, une autre à Mulhouse contiennent bon nombre d'ex-
voto à Mercure. On sait, dit M. Mowat, que le nom de
Montmartre, près Paris, n'est qu'une altération de Mons Mer-
curii*. Il existe également près d'Avallon un lieu nommé
.Montmartre où l'on a trouvé, dans les ruines d'un temple, un
1. H est à remarquer que les stataettes de Mercure en terre cuite sont, au
contraire, très rares, tandis que les Vénus et les Déesses mères abondent
dans les iaraires des villas gallo-romaines.
2. Comarmond, Musée de Lyon, p. 202-215, cite quarante et une statuettes de
Mercure tant du musée ou cabinet de la ville que du cabinet Artaud.
3. Mowat, Rev. arch., t. XXIX (1875), p. 34; t. XXX, p. 359.
4. Plusieurs statues de Mercure ont été découvertes depuis sur ce sommet.
5. Voir nos Carnets déposés à la bibliothèque du Musée.
6. Cf. J. Quicherat, Formalion française des noms de lieu.
3'Z4 LA KELir.lON DES (;AUL0]S
marbre portant l'inscription DEO MERCVRIO. L<*s riiin«>sil'iin
temple de Mercure ont été signalées à Poitiers par li* P. df La
(^roix • . Hiigôm* (jrésy, dans ses Ohsirvfitwn^ sur 1rs monummts
dnnlifjuitrs in/ttvf's à Mrhin m février tSlH, rappel Iiî qu «'n
1812 avaient été signali^'s et mis à nu l«*s souliassi»nit*nts d'un
tompli* iroii avait été extraite nm* statut* di* Mi*rrure'. (U* tt^mple
Hi'mlile avoir été élevé sous Néron, époijue di'^'randr dévntinn
à n* dit^u.Nous savons par IMin«* (XWIV. IK, que la statm* di*
Mrrrure, commandé** â Zénoditn> pnr la cilé di*s Arvi»rn»*'»,
avait conté à Tarliste dix ans d<> travail, l'n antn* tomph-
pn*s(|u<* aussi important que celui du Puy-de-lKimt* existait
encore à Izernorr.che/ les Séi|u.'m»*s,à l'époque où vivait saint
Augend'; autn* tenipli* à la lllanrli(*-Konlain(*, pr«*s Lanpn*s\
ainsi qu'au Mont Av Srm* pré^SanlenaviOMe-d'OnV \ Pi>uil-
h*nav-en-Auxois un sacellum existait avec slalur du dii*u .i!«-
siK'ié à Hosm<'rlasapari*dr(*'.Tout le monde connaît le temple
AvMercuritis Canrinnnksîs :i ltert|ii>uvilli*. d'oiii'st surli li* trennr
ditdi* Bi-rnayV .\Iaisci*s t«*nipli*sétaii*iit surtout nnmhn*ux clin
les Allo|>ro;:«'s. M. KIorian Vallentin h's dirux dr la rHr tir%
Alluhrntjrs, p. I.'». l'ii si;:nal(* a Aix-l«'s-|(ains. à Aml»lai:ni«*u.
a Anii<*cv, i\ Aidicr, ii lti*aucroissant. â liidli'V. à HIanicu. au
liour^«*t. â itnord. à (Iharani-icii, â illialle, «i (lliouley. a Kclii-
rollcs. il (ii*iii*vc. il lifiMsv. a ili«'n*s, ii Lucev. au m«oit du
r.liiit. à Nnlr«*llami* ii«* Limon. aSainl-Félix, âS.iint-lnUiM*ent.
il Saint-Vital, ii La T«TrasHi*, a Tourndn, a Vi«'nn«' «*t a Vilia/.
.' k.u \<i il in- U iiKEiie ••cilffi • l-iit r«'<'iii il>i un it-«<t|'i MERCV-
RIO ET LARIBVS TIB CLAUDI I NERONI DRVSO GERMA
NICO AVGVSTO - ^ Mn.ir* .t tiii l.tr. - .Ir lil.- rr i.ljii.]^. i \. r .
|lr>Mij« •••'riiiiiii- «i* .\-i.*-i>li* •|iii uioiilrr iiiif |i triii|ii< rli«l4>l au i" •:r. ..
•ir iiiilr** iTi"
i <.f ll'iitiifl . Vxla ^ Aufj^mi , 1" jiiiTii-r. •! «iiji> ht n-iu Ihtt .te h ***■
1. 1. j. :
k 'j/ii.'-i.u >iu .V'i« *■ ./' /.'m«'rf. !• T W f'».
«f il.:.. II..Î....I w ■..-.. I \l.l\. |i .'• *: .M '
* M' un 11 ■ t jii*- iii- ,• • .V "1 •/' i' I '' 'ffi •'!!«. /'I lfi/i-/ •/« fa *' '/• *.*•
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/
LA RELIGION APRÈS LES GALATES ET LES ROMAINS 325
Âjoalonsqueparmiles temples païensqui,d'aprèslalégende,
OQl été renversés par saint Martin et remplacés par des ora-
toires chrétiens figurent plusieurs temples de Mercure. Nous
avons vaque les Germains (Tac, De mor. Germ.y IX) avaient
une égale adoration pour Mercure, auquel, dit Tacite, ils sa-
crifiaient des victimes humaines. Cette coïncidence est à noter.
Nous soupçonnons que la divinité assimilée à THermës helléni-
que et au Mercure latin avait été importée en Gaule parles tri-
busdeTEst, comme semble rindiquerlagéographie de son culte.
Quoi qu'il en soit, voici la liste des surnoms topiques du dieu,
i*€îlevés sur nos carnets, liste probablement incomplète. Ils sont
p€u nombreux relativement à Timportance et à Tétendue du
<i"tilte. Nous en comptons seize : Mercurius Alaunius S Arcecius*,
-^rlaius*,Arvernorixet Arvernus^Atcsmerius'^, Canetonensis®,
Cîessonius et Cissonius', Cimbrianus®, Clavariates*, Dumias'^,
1. Orelli-Henzen, s. v. Mercurius, n* 3866. Provenance, Maanheim. En rap-
procher les noms de villes gauloises, Alauoa et Alauniam.
2. Orelli-Heozen, n® 1414. Prov,, Briaoçonnet (Alpes-Maritimes).
3. Ailmer {Inscript, de Vienne), t. III, p. 112. Prov.^ Beaucroissant (l^ère).
4. Mowat, Rev. arch., t. XXiX, p. 41 (1875) {Cinq, inscript, découvertes sur
Us confins germaniques).
3. Longpérier, Œuv. compL, III, p. 271. Prov., Meaux et Poitiers. « Adsme-
rius n donné par Orelli esl une mauvaise lecture.
6. Chabouillet, Catal., l. c.
7. Orelli-Henzeu, n» 140C. Cf. Gastan,i)ei;. arch., 1879, p. 83. Prov., Besançon,
où Mercure avait un temple.
8. Antiq. du Rhin, 1871, p. 167. Lecture douteuse.
9. Patère en argent du cabinet Arsène Olivier, à Paris. Prov., Les Granges,
commune de Maiziëres-la-Grande-Paroisse (Aube) et Marsal (Meuse). Cfr. abbé
îhédenat, Soc. des antiq. de France, 1881, BulL, p. 165, 179.
10. Plaque de bron/e, ex-voto découvert dans les ruines du temple de Mer-
r^£TDfOMERCVl
DVMIATI
MATVTINÏVS
Fig. 45. — Ex-voto découvert au Puy-de-Dôme.
cure, an sommet du Puy-de-Dôme, fucsimilé au Musée, salle XVII, n» 2224.
Cfr. Soc. Ant. France, Bull., 1874, p. 140,
M'Jt; LA RRLir.lON bf» GAULOIS
MaL'iiii)CUs', M«»ct'iis\ Toiirevus', Vassocalt*tus\ Voilauiiu^'.
Visiiciu^*.
On r«'iiiarqii(Ta qui* sur ce« soi/o surnoms ilc Mrrrnn*. trois
s»* raii|M)rl«*nl au réii'hri* Mercun* <iu Puy-de-Dônn*: //'///ifi*
qui «*sl II' nom «l«* la nionla^^ne sacnV, Arrernus qui rappi'llt*
h* uiMii (le la citt>, Va^sfà-rahitt^ — auln* épilhèti* arveriit*.
Il (>>1 |U'ubahl«* que 1rs autres noms sont é<;alement topiques.
r.ela est i'*viili-nt pour le i'anftftnnk^is. Aiirun li'eux n***sl di*
nature à nous inettn* sur la voie du nom e«dtique national au-
qu(*l i(*s itouiains auraient assimilé celui de Mercure. Ij*- i^ni
disant Mcrcuri' ;:aulois, pas plus qm* le M«-rrun' ^erm.iniqu*'.
n«* di'vait avi>ir d*' ni»m propn* attaché à ses fon<'ti'*ii^ et
indiquant sitn r.ini* et son rAle dans la mythologie du pa\H
%\\\\ n'avait pas di> Panthéon liiérarihisé. Les Itouiains con-
fondirent certainement sous eetle a|)p«*llatifm ti»ule uni' hitii-
(il* divinités locales charL'é«'s il<* fonctions analogue'». Il fau-
drait pouvoir déterminer i|iii*lles étai<*nt ces fitnctinn*». Mnl-
hiMireiisemeiit les éléments d'une réponse manquent. I*ii hi-uI
liait parait liien (*(*llii|Ui* ou L'anlois. Le Mercure as^îniile avait
un** paiedre. Iti»->met'ta. pi»rlatil le cailueer ^ cunime ll*-rm''^.
et étant eviih-mineut la di»uhlui'e du dieu, r.etti* i-«iri(*«>t>tl 'U
n'i'st ni lie.ieniqiie ni romaine, elle l'st i-eltii|iie. Le Iii-n ipn
uiii^^.iit !•' M* r> ni'' l:aul'li^ a Itosnierla et. ut m iMroit ijur
<.'i II!'*» Il «îii'll. '1 lîl«» SMli r!^/l*/'tl/Jtlr t/r f'I M*t\rllt\ fie l'tiUKi'.e
pa*» lUiiUH ii>- •'l't/.'- in^.'i'ipliiin'^ t'<imiiiii(ies a Mercur*' et a
Itieiinell l ilaM'^ li'H ^rllis liTt iliiin^s den Lmi;:oU*«, de^ I^i'UU*-^.
d»"» Nleiliiirnai rii i--* ••î ijf^ rieviri**» .Nu' tin** de niiu\«*au qu»-.
('•unine I Ip'/ !•■"* Aildlirif-'en mi j»»^ lenipli"« iji* Meicure e' ii* ii»
t K Ti i'é \ . . it I. / • I /• i-i • j '/•■• I */'#./»«.■ t Mitiii-r, /■' •»; ■ i'
\ '•.■.^. 1 III ; ■■:/■■ Il .r. .
.■ «••■ '1- .. •:."./ «1 .^'■. •
' ■ . M •■■/•. I j. r. 1 II-, \r II ■.-.i!. .:»•
V V \ ■ ■ .' ■ ■ • : I ,■ r ■ ■ T ■ » . ■
■ i ■ ■■■ ? I J . ! •■ f" ■ II., r. . . i-4t L. :
I
' '•:• J M .; •-.' / Il »- :i:. rn
u* 1.'- tii.i.u- . .<rtiri.ial -ir 1^ |i«:i« r li- IVuirr«>il.
LA RELIGION APRÈS LES OALATES ET LES ROMAINS 327
si nombreux, nous sommes ici en plein pays kimro-belge.
Passons à Apollon. Nous connaissons sept prénoms gaulois
de ce dieu inscrits sur des monuments appartenant à notre
Gaule, neuf si nous comptons les monuments découverts en
pays celtiques, mais hors de Gaule. Ces épilhëtes sont :
Ânextiomarus', Borvo*, Cobledulitavus», Grannus*, Li-
vius*, Mogounus*, Verotutus', Vindonnus', auxquels il faut
ajouter le Belenus de la Norique et des bords du golfe Adria-
tique, et le Toutiorix, du duché de Nassau.
Dans cette liste deux qualificatifs doivent attirer notre at-
tention, Borvo et Grannus.
! Xpoilî>sjI
■ 1 CRXMKl
Cb PXTER>g}\
V\^, 46. — Plaque de bronze (ancieuue coll. Gréau). Prov. iucertaine.
Facsimilé, salle XXI, n* â47Sl.
César, dans sa courte énumération des principaux dieux de
la Gaule, fait suivre le nom d'Apollon de ces simples mots :
u Apollon (dans leur opinion) guérit les maladies, Apollinem
morbos depellere, » Apollon n'est pour les Gaulois ni le dieu
soleil, ni le dieu des arts, il est le dieu qui guérit. Or, Alfred
1. Rev, arch., 1890», p. 275.
2. Orelli-Henzen, uo 5880, et flevMe archéol., 1875, 69; 1876, 39; 1880, 18, 65;
1881, 292. Provenance^ Bourbonoe-les-Bains, Bourboa-Lancy, Aix-les-Baiod.
3. Musée de Périgueux, moulage au Musée de Saiot-GerniaiD , salie XXI, n" 24751 .
4. Orelli-Henzcn, n»" 1997, 1998,2000, 2047. Prov., AUace et la rive droite
du Rhin; cf. Greppo, Recherches archéol. sur ies eaux thermales, p. 160.
5. Orelli-Henzeo, n<» 2021. Prov,, Bonn, sur le Rhin.
6. Id., td., no 2000. Prov,, Alsace.
7. Allmer {Intcript. de Vienne), t. III, p. 334. Prov, Fins-d'Annecy. Cfr. C. l. L.,
t. XII, no 2525.
8. iVbbé Thédenat dans Mém, Soc. des antiq. de France^ t. XLIX, /. c.
3t>6
LA RELIGION bES GAULOIS
Magniocus*, Moccus*, Tourevus', Vassocal
Visucius*.
Onrcmarquora que sur ces seize surnon
se rapportent au célèbre Mercure du Pu;
qui est le nom de la montagne sacrée, /1
le nom de la cité, Vasso-caletus — au'
il est probable que les autres noms soi
Cela est évident pour le Canetonensis.
nature à nous mettre sur la voie du no
quel les Romains auraient assimilé <
disant Mercure g'aulois, pas plus qu(-
ne devait avoir de nom propre al
indiquant son rang et son rôle d«
qui n'avait pas de Panthéon hién
fondirent certainement sous cetlt
de divinités locales chargées de
drait pouvoir déterminer quelle
heureusement les éléments d*ui
trait parait bien celtique ou gai
une parëdre, Rosmerta, porta:
et étant évidcMnment la don'
nVsl ni hellénique ni romai
unissait le Mercure gaulo'
CIkuIos Robert, dans son /
pas moins de seize insci
Rosmerta dans les seuls '
des Médiomatrices et de
comme chez les Âllobro
•■1
i. Florian Valleatlo, Len
Vienne, t. HJ, p. 191. Prov,.
2. OreUi-Henun, n* 1407, .
3. Orelli-Hensen, n« 6917
4. ilev. oreA., t. XXZ (18'
«
%nif,.
■ hien-
^•-n aient
■ n<i que le
> sources à
-l>aînseld«iu
ilation da dko
///ipr des Latins est
-u même teiD|is qee
i forcément la même
<(u panthéon romain.
se dédoublait en la per-
i. également aeconrables
r^M retroairB encore ici.
lollon; mau ils paraissent
. temples de Mercure. Florian
- neuf dans le seul pays des
V. on a signalé un à Sanxav
;is longtemps un à Essarois
viilunet Auxerre.
N ricum identifiaient avec Apol-
vinité distincte de Borvo et de
au sur la rive gauche du Rhin.
, :«ys pyrénéennes, un dieu soleil
:i troisième Apollon , mais non
^;eiia** était plutôt un ^IIX-?.
9iitcut archéoL (qouv. série), t. Kp. 58.
.^^^AiM'roges: à La Balme, (ieoève, Gilly,
. {u;ii9a.v Yieune cl Viri^niii.
i,^ tf* WiN. de la Commission des autiq. drj /.j
.*•. ^ •***'• **^* ^'* tomple étaient des sources
^^ ;iérC^Hi( eu Gaule, It; dieu guérisseur.
;^vc„ Saiot'Béat (Basses-Pyrénéens).
LA RELIGION APRÈS LES GALATES ET LES ROMAINS 329
Mars est de tous les dieux du panthéoa romain celui qui
s'est prèle aux assimilations les plus nombreuses. Il est vrai
qu'avant Tenlrée de César en Gaule, les Gaulois étaient per-
pétuellement en guerre. Les luttest de tribus à tribus, de naiio-
nés à nationeSj suivant l'expression du conquérant, étaient
continuelles. « Vautre classe (on sait que la première est la
classe des druides) est celle des chevaliers (équités). Ceux-ci^
lorsque les besoms de la guerre r exigent, ce qui, avant la venue
de César arrivait chaque année \ sont tenus de prendre les
crrme6)).Les génies de la guerre devaient donc être nombreux.
Nous avons relevé seize épithètes accolées parles Gallo-Ro-
mains au nom de Mercure, sept à celui d* Apollon. Nos listes
contiennent vingt-cinq épithètes s'appliquant à Mars si nous
nous bornons à relever les monuments découverts en Gaule;
trente-huit si nous portons sur la même liste le relevé des
autres pays celtiques.
Epithètes de Mars : Albiorix ^ ; Belatucadrus * ; Bolvinnus *;
Britovius'; Camulus^; Calurix^; Cicollius*; Cososus'; Dina-
mogetimarus*°; Divanno** ; Glarinus**; Halamardus*'; Harmo-
1. César, B. G., VI, xv : quod fere anle Caesaris advenlum quotannis acvi-
dere solebat.
2. OreUi-Henzeo, u® 5861. Provenance^ Avignon ; cf. FI. VallentiD, Diviniiés
indiyètes du Vocontium, p. 34; parail avoir uue parèdre Aibioriga.
3. Orelli-UenzeQ, n^ 1963; cf. Chaudruc de Crazannes, 'Aevue arc/^do^., 1861,
p. 3H. Prov.y vallées pyrénéennes et Auglelerre.
4. Carnets du général Creuly. Prov. , Bouhy, Nièvre (divinité topique). Voir au
Musée de Saint-Gerniain,'8alle XXI, meuble à volets, n^ 1 A A. Original au Musée
de Nevers.
5. Orelli-Uenzen, n» 1356. Prov.t Nîmes.
G. Camulus. Orelli-Heuzen, n^» 1977, 1978; cf. A. Maury, Soc. des Antig.y
t. XIX, p. 15. Prov.j Reims et l'Italie.
7. C. 7. L , VII, 410, et Fi. Valientin, Les dieux de la cité des AUobrogeSy
p. 10. Prov., Chougny près Genève et en Bavière.
8. Carnets du général Creuly. Au Musée de Saint-Germain, meuble à volets
no2VV. Original au Musée de Dijon.
9. Orelli-Henzen, n» 1984. Prov., Bourges.
10. Chaudruc de Crazannes, Revue archéol., 1861, p. 311. Prov., Saint-Pons de
Commières (Hérault).
11. Sur le même autel ex-volo que le précédent.
12. Florian Valientin. Prov., Auriol (Bouches-du-Rhône), et Creuly, Musée
de S ai ut-Germain, salle XXI, meuble à volets u^ 2N.
13. Orelli-Henzen, u^ 2002. Proi;., Ruremonde (Hollande).
330 iJi RELIGION DRâ 0AUU)1S
gius*: Lacaviis'; Lalolnus'; Lolicronn^ Lclliiinnus\ Louoo-
tins ou LoiiC(*lîtis*: Mallo^; KiidianiiH*; Sc>gomt>*;T*>ulatés'*:
SinalU'^"; Varoriiis"; Vinriii»*',
Nous rolovons, en outri% dans les pay!« où ont (lf»iniD«* les
(*j'lt«*A ou los Gaulois, autres que la GauU*, les qualîTiralifs sui-
vants attribuésà Mars : Beiodunnus; Huxenus; Cibctius; (lar-
rus; Gocitlius; <loniiat«*s; riDronacus; L«Mirinialarus ; Nobe-
lins; Nodon; Rcgisanius; Si*dianinius elTritullu<i.r<> i|ui pt>rtr
ù tri*ule-huit le nombre des surnoms connus du dii>u. i*t nuire
list«* est certainement incomplète.
Aucune de ces éi>itli(>t«'S ne nous donne le n(»m ridtique Ciim-
niun liu dieu de la guerre, leur niulti|dicité niêini* le prouve. Il
n'y en avait pas. Il n y avait ipii* des dieux lt»cau\, des u-énîes
di' tribus ipi** ebacun invoquait romnif son proteeti'ur parti-
rulit*r. L(*s Mars gaulois ni* parai*is«*nt pas avoir <mi d«* |ia-
rédres. Nous m* voyons pas non plus qu'ils aient eu île t«*niples
:\. I' I /. . :.1.M. M<iv«.lt. /iViM' ,ir,fn-.l . \\l\, /. . . . et fi./iv. i/u /l'. «
t. \l.ll Mt.-; . p iji».
4. or<*lli H< u/<'u. a* J*-.'U /v<^i . >.iiii(<ll>Ttr.itiit •!• ('.•iiiiiiiiiih'i-*
^ r-iitl>'Ii'ii*. Vf>ii. >'• - '/'-« .f'ifi/. 'lu iniili •/•- i'i è'titnr,-. t. I luit
•■ «irtlll It'-li/' ;i. 1 I .«•. 'i**^, ••*•. /••'»■ riiVir-iU' tli' M.l\i'll'*r
: Mi*it ft' ..'.'/.!■. l^ •: pi: /•■ , .n.;iri'« 11." r-t \i; ii-j-
Kti'-titi" •■[! i,i ii:it I.e iiMii •11- l( j il iti'i* PI* r> li-i-iVi- 'iir un*' iii-iTi/L'iii :«-i f\j-
%irli-iliif !•-• r <•!!' 4 •! util- -iii-':'-:iii> <liipi'i!< i It ' tii-f'^rt ** iii«iiiMi)iMrti' r iS«
> i.:it (.•■!ii* Mil ;.< it •-.•tij' •turt-r. •)it I I •riiti \ ilS uli'i lui- !•* pty* Jr
Il •% iti* ti*-;it ••■il II i'ii il>i •!:■ i It I «:<-iii- liu ]i I i<i*
• H \.i!iiititj /ri i/i«"* ■ 'ir i' I . i/.- ./. . i.'.'-.'i- ,•*, |i. II. /'f .« .. r.j. -1.
I. i:i •Tipli «iJ ;• irli- ««r ; . . .ni /'.'i-j.'! h iii.it* < ! 'it ''iri- i> i uti iimii 1*;»i|'j'
!.• M ir» >•»;■• Il '•••!• -i.i:! I ;• Il -1 niJr- • in» njitM j« i|« .-.nirt-rlr» « .l'ri;^'*!
n = ir», -f r-iiii"" / . 7ii . ;» . /*..- |ij I .1 / ,■ '1 (♦ f Sj» m i -1 |,*'C
lii I ••r. )• 1": :j t'- ! ; i ' • 'i* /i- ■-./ i f»/ /*• Nu *■. ii" I ■ 'Uu« Mfi ^-
*//■■ I •!■.,■ r» / .'. ■ ! \\. }• ■ i \..i'- lu.'.. 'I ■.■■ '.r 1» J» J. ft Rf*m^
..- '••■ / l*T* ;. .t' ' • •! !*■■ I l'ni.i ■ M i! « fc'iul •■■ 'l'j. piffl! »»rf .♦
jt .. I j" r • ■ ... I jl , 1 . •' .1 • ;> **^'j >| .. • t; I t r la** !•■ h.ru rr«îr .u-
■ • . i
•■ •• // : .'. M».î /.■.•M-. '.• . . \\l\. p J- -^ t •
•î M .* it. .'.- i- : . . \\l\. . I-
• : 1.1 T ■! . '.r ■ :*• I \i . Mi- !•• -iîé'. ••-iuini. ^iîif X\l. /•'v- .
Il Mr< l:i-H'-lif^:i. Il -' ^-^ /•'■ " . Vfli« •• rii l'riivfiiii
LA REUGION APRÈS LES GALATES ET LES ROMAINS 331
célèbres en Gaule. Ils n'avaient probablement que des ^-
cella ou chapelles, comme nos saints locaux '.
Jovis ou Jupiter et Minerve avaient bien moins de représen-
tants aux yeux desGallo-Romains. Jupiter n'a que quatre sur-
noms : Baginas; Poeninus; Sar£uiicus et Tanarus*. Minerve
quatre également : Arnalia, Belisama (BTQXT^,(ja[jLi;), Sulevia et
Sulis, qui est très probablement le même nom que Sulevia, ce
qui réduirait à trois le nombre de ses surnoms. Belisama est
le seul nom qui semble ne pas être une simple épithète locale '.
Ajoutons à cette liste le nom d'un Hercule Magnsanus^ et
celui d'un Hercule Saxanus gravés sur des ex-voto du nord-
est de la Gaule par des légionnaires; celui d'un Silvanus Sm-
quatus relevé sur une plaque de bronze découverte à Meaux, et
nous aurons épuisé la liste des divinités assimilées de nous
connues, sans que nous puissions bien saisir les motifs de Tas-
similation ni ce qui avait poussé les Gallo-Romains à choisir
ces cinquante-neuf génies, la plupart franchement topiques,
pour en faire la doublure de Tune des cinq grandes divinités
romaines mentionnées par César au détriment de cette légion
d'autres génies et d'autres fées dont le pays était couvert. Les
divinités assimilées sont, en effet, une minorité non seu-
lement vis-à-vis des divinités anonymes, mais même vis-à-vis
de celles dont le nom nous est révélé par les ex-voto ou les
textes sans assimilation. Les divinités des fontaines et des
sources se comptaient à elles seules par milliers, divinités te-
naces puisque le clergé n'a pu les expulser qu'en leur substi-
tuant des saints ou des saintes du calendrier*.
i. Il est bon de remarquer qu'un boa nombre des ex-voto à Mars est dû
à la dévotion des légionuaires dont le vœu devait s'adresser à un génie
dont ils avaient reconnu la puissance pendant leurs campagnes, sans que
le génie fût le génie local du lieu oùl'ex-volo était déposé, comme ce Romain
devenu Sabin qui remerciait dans la Sabine (Italie) le Mars gaulois Catnu-
ius de l'avoir exaucé.
2. Orelli-Heuzen, 2034. Qu'il ne faut pas confondre avec la divinité qui
parait sous le nom de Taranis dans les vers de Lucaiu.
3. Ou a récemment découvert un temple important de Minerve à Yseures
(ludre-et-Loire).
4. On trouvera concernant les divinités assimilés et autres, toutes les ré-
férences désirables dans Alfred Holder, .4/^ celtischer spracfischatz, excellent
330
LA RELIGION DES G.
gius'; Lacavus^ Latobius'; Leher'
tius ou Loucetius*; Mallo^; Rudiair
Sinalus"; Varocius**; Vincius".
Nous relevons, en outre, dans '
Celtes ou les Gaulois, autres quel
vants attribués à Mars : Belodunnr
rus; Gocidius; Condates; Coron
lius; Nodon; Regisamus; Sedian
à trente-huit le nombre des surn
liste est certainement incomplet
Aucune de ces épithètes ne nu
mun du dieu de la guerre, leur r
n'y en avait pas. Il n'y avait qi
de tribus que chacun invoqui^
culier. Les Mars gaulois ne •
rèdres. Nous ne voyons pas n^
1. Mowat, Revue archéol,^ XXIXt
2. Orelli-Henseo, n^ 2018. P/vv.,
3. C. /. L., 5323; Mowat, Bgmu
t. XLII (1867), p. 120.
4. Orclli-Heuzen, n« 2620. Pro
5. Taillebois, Mém, Soc. des ,i
G. Urclli-IIeuzeD, 1356, 5898, ■•
7. Mowat, lieuue celtique^ IS.r
8. Flor. Valleutia, Leadivinih
Étieuue-en-QuÎQt. Leuomde U
verte dans les ruines d'une aui
Saint-Geuis). Ou peut conji-i'
Ro van 8 tient son nom du diiMi
9. FI. VallenUn, Les dieiu '
L'inscripUon porte Segomom
Le Mars Segoino est connu p
(Jura) ; cf. Annuaire du Jw
Renier, p. 153, nota i)\k d.
des Antiq de Franes, t \.\
arehéoL^ 18T7, p. UO). (Tebi, *
plm de p«noiuiaUté» Le
.-rS
05 OU fontaines
ihre presque aussi
st pas moins riche.
. dUe, dans son vois!-
{aelqaes-unes de ce«
▼oirau Musée, tracte
ie notre ère, sur des &^'
ies populations qui 1^&
? k Mesves, Damon^i-* ^
Divona^ àCah ^ors
- «rit ttait encore chaiL Aée
■khSeine, dont les fouiL les
Sitoiia' dont par exc^sp-
rs
!X-
la
avait des adorate
dtons que les
■dtiplier les exempl
assimilées, sauf
ne possédons a.
attributs. Elles n'c^
ne trouverez da^^^
. -isrr W et *e poursuit dopuis 15^'
i-s'-ï- >jar ohique divinité sont aur^^'
■■ff
^.'lOU^ \oiice sur les nouve/le>
. z'i^f Anna/. Soc. des Science<
tv.iii en 1867 (Arckéol. publié
•4Mo-
i >•:"
1 T.j Us AHobroges dans Hetue
« j^cmiina était associé sa doublure
^ i£^:\ëol. de la DrOme, 1871*.
.i-^*-'«.x-e et à Strasbourg, asî^odée
« 4 S .xe. Cf. Ch. Robert, Revue cell.,
gm9 < îfOii une des trois seules divi-
m^ u'^ociou. avoir été aussi solidement
KS KT LES HOHAINS 333
V figures s'y rapporlant, un
i^re banal et la tête de Sirona
je vaguement rArtémis orien-
Clppe découvBrt à Saiole-FoutaiDe. DéeMe Siroaa (6 =Sj(Uu8ée
'■aarg) détruit pendant la guerre dans l'iocendie de la Bibliothèque.
Hooligs lu Haift ût Sunl-Gcrniaiii. -alk HXl, «• ll^7G.
a sœur d'Apolloo dont la Sirooa gauloise était uno des
res. Nous oe voyons encore là rien de spécialement ccl-
ïl faudrait connaître la légende de ce dieu et de cette
î et nous l'ignorons. Peut-être pourrait-on en retrou-
ace dans quelques contes relatifs aux fées et aux génies
aires de nos campagnes. Mais à quoi les reconnaître? La
ture gallo-romaine ne nous est ici d'aucun secours. Ju-
^acBze parle d'un génie solaire encore honoré dans les
8 pyrénéennes; c'est du côté de ces génies locaux qu'il
ir Sdioinon ileiuacU, C<ilal, t
«., i-. ]
'A'M IJi HI-MGION VTJ^ (;aiii.ois
fauiiiMit tMurnt*r 84*s riM'herclies. Il poiirniit y uvoir lu un Injn
tain souvenir chnliou Ahollinot do son ruUe.
l)oit-t)n H*étoiiniT di* rctli* ahA4>n04Mlc n^présontation^ ou lii*
di'scriplion»* li^nirres ilos (livinili*H ri»llii|ui*s? L«*s t*sprit^, d***
nions ou ^éni<»s adorés par li»s (!«»lli»s, nous l'avons rappel<>
à plusieurs n*pris<*s. uianquaii^nt do pn'frision, «It* noitetê, de
fixité. Los rontours on otaiont indécis*. Les puissanros ilivi-
nos (|ui n olaiont pas à propromonl parlor des pi*rM»nnalité«,
mais siMili'intMit, ^ijo puis uiVxprimer ainsi, dos IVr/w*. no
portaiont point on ollos l(*s élémonl'« d'une iiiiac** dolinio. p^^
plus t\\w la plupart do nos féos du inoyon .11:0 qui losont rom-
plaoéi»s.
.\i»u«i pouvons d«>no né::lii:i'r I oludo d»* ri»«i préli*n«liii>^ *i^M'
mihitinns dann un ruurs qui a pour sujot la U«'li;;ittn de% ^^«dti*^.
non drs riallo-ltnniain*^. Kilos ntius niottrnt «*n présrnco de
dioux ^rors ou romains, non do divinités rolti«|uc<. ri nous
aviinsdit qui' nou^ arréirrions nos études à l*ép'M|u^ ;:all«»-ro-
maino, n'y lout'hant qut* pour on oxtrain* vi* qui y rosta du pa^«è.
L(*s divinités ilo ri*tl(» sérir qui avaient le plus d** vi«* rofllo.
Hnrvui-t saparôijrf Daninna eux-mêmes n ont point ou lit* «:a-
(uos. L<Mir iMrarlore d«' divinités siTiuinibles aux maladf % |f«
rapproeliait seul di's divinités romaines. Kilos ne pouvaient i^tr*'
a««*«imilecs qu .1 eetitH'. «'t .1 e** litri' il n'v av.iit |»a^lioudo nh>-
dificr |i* type adnpté par la mvthiil<>L'ie roiir.into.
L«*s dieux d*un oararti-ie plu.s oiii'inal, plus personiioi. plu*
an'i>ntué. mninii* K'^u-». I aranis et Teut'itfs n'unt pnînl eii»
a*»Himilés et n«' |»«»uvaii*nt pas rêtn'. aurun point do oontarl
n existant onlri- i>ux •*( les ili\inités ilu panthéon romain.
Le hi^p'tirr seul, qui avait un rai artère infernal, put t'tr**
rapprrH'hi* d«* IMuti»n. i-t nous vermn*», on t*!Tot. qu'il fut re-
pri'Si.»nt»' snu^ Il fnimi' d«- SiT.ipis V L«'s trois autri*s appir-
tii-ntient a la *«érii' d<-s dniniti'^ plutôt Â'imrnh^/*/r% qu«* rrl-
' 1: • ti • r 11* i< tii» iiti •!• • i.y .][• « -ri iifl iii* -
-■ \ ir *i ;. I !;■ iîj i- :i. /■ ■ • ■ t . t^- », j, i<*, i*t '.ittr^ r-iinui iii w*l :. «
1 llMt '. <! 1^ /'.', -l'fT •,-;u'i'if '.' iV Jufi'fr '*^r,ipti il.iut HuLrt fit i ACaàf^ .
>iri in»- rip:t Af.t. -fj.iri >[>t \k .■••|-»l»r' 1*^".
LA RELIGION APRÈS LES GALATES ET LES ROMAINS 335
liques dont nous avons fait une classe à part et dont nous nous
occuperons dans la prochaine leçon.
II est à remarquer à propos des assimilations qu^aucune des
divinités gauloises n'est, sur les ex-voto, assimilée soit à
Aphrodite ou Vénus, soit à Juno Regina, soit à Artémis. Les
Celtes n'avaient'ils donc aucune divinité distincte de Tamour,
de la maternité, de la chasse? Il y a lieu de s'étonner égale-
ment que les Romains, qui accueillaient avec tant de bienveil-
lance les dieux étrangers, n'aient introduit à Rome le culte
d'aucune des divinités celtiques, à l'exception peut-être d'E-
pona'. Les véritables divinités celtiques étaient aux yeux des
Romains insaisissables. Les dieux celtes qui étaient l'âme des
choses ne pouvaient guère s'isoler de l'objet qui enveloppait
leur divinité. On ne les en détachait pas.
L'accoutumance à l'idée que les esprits pouvaient être repré-
sentés sous la forme humaine se développa très tard chez les
Celles et seulement sous Tinfluence de la conquête kimrique.
Les Galates et KimroBelges, avant de passer le Rhin et de
franchir les Alpes, à la fin du v« ou au commencement du
iv« siècle, avaient séjourné longtemps sur le Dnieper, sur le
Danube et dans les Balkans. Ils avaient dans les Ligues cim-
mériennes envahi à plusieurs reprises l'Asie Mineure. Ils s'é-
taient mêlés aux Thraces et aux Gètes. Plus tard on les voit
au service des rois de Macédoine et d'Épire.
Rappelons, de plus, que ce rameau de la famille celtique,
FaXatat -coO KeXTtxoîî y-^'O'jç * avait une physionomie à lui et très
tranchées, des mœurs spéciales, une conception religieuse tout
autre que celle de nos Celtes. Ils n'avaient pas le même culte
des morts. Les Celtes incinéraient, les Eimri inhumaient ^
1. Voir SalomoQ Reinach, Epona, Paris, 1896.
2. Plutarque, /. c.
3. Les Galates étaient grands, blonds et dolichocéphales, nos Celtes, ceux
du centre et de l'ouest en parliculier, petits, bruns et brachycéphales. Il
semblerait que leur parenté présumée fût uniquement une parenté de langue.
Voir La Gaule avant les Gaulois (2« édit.) Annexe et carte, p. 328. — Ils
avait^nt probablement eu les mêmes éducateurs, ce qui avait établi entre cnx,
en apparence, un lieu de parenté.
4. Voir pour l'importance de ces rites : Les Celtes dans les vallées du Pô et
du Danube, p. 52. 89, 124, 135, '160, 169, 184.
:CMi LA RKLir.lON IiKS UAL'LOIS
De ni«>me ipit* les léf^ioiiuain*8 gaulois an Aorvire <le rempiro
romain imporlèriMil m (ianle lo vm\W (Ii> lieluK, ct'ini <i<' la
(irandt* Di'e.ssi* et r«'liii «le Mitlira, il <*st impossibli* «]iie l«*ur«
anr«**ln*.s n'ai«*ut pas iniporU* de Umita expétiilions luintainr»
la foi on la puissance «le rcrtain*'^ divinités étrang«*r«*A et un
rertaiu respect pour les rrprésenlalif»ns ti^uré(*s de ri*s di\i-
nitês terrilili^s un srcnuruhles qu'ils avaient <ln invu4|U«'r plus
d uni* ft»is dans le cours dt* leur vi«* vagabonde.
Les (îalat«*s fie la Cisalpiin* avait*nl déjà tl«*s temples au
IrnipS des gUtMTi^S punif|Ues. «' Lrs tlvpoilillrs et Iti (*-lr t/ii r'#«-
^ul ' l''fstumiN'*\, dit 'l'\U'-lÀ\'i*\ /urt'/ii portt's t*n (ru^mph^ par
1rs nnïrtis* dnns le trtfip/r Ir f,/ns rrs/ifrt*' t/r Irur n'ittnn, pui%
In trtf fut rùlrt' /•/. >f'/ufi ru^tnfr dr rr\ prnn/t'%^ Ir vrônr nrnr
trutt t rrrif dur Irur srrrti dr »■//>/• sfirrr ffiiirtt//rir drs lthtilinn%
d'iu^ lr% frtrs, ('r fui fiussi lu rttu/ir du p^utifr ri dr\ prrirrt
du irmplr »... I^,. trxie est précis. Les Boiens avai<*nt iiii temple
aiiqu«*l étaient al tachés un pnntif** r{ d<>.s prétrvs.
IMoiion* n'f.Hl pas nniins (vxpliritr : t*h'i i^rltrs dr\ runirrr\ %U'
fitikrnrcs c'est-à-diri* li*s <ialati's nni un siut/ulirr u^ti*jr rrlttit-
rrutrni uur irnt/drs drs dirur, ^^:v :: t- /.j- -2:i::;;v r.ty -ri TC.jiirr,
T(>mO:m/ ■•»*:x;*:/: ils rntti^sint #////!% Irs irtnidr^ ri 1rs, rw^irtir^
stirrrrs^ 1 * t; ';■:;:*; /.i t; >.*;:# *, uur */rtiudr t/uuntitt-tfur «^u'tl*
nffrrni au r diru I ^ ri t^untt/ur /»i#|% 1rs i\'t'tr\ uîuirui ttirtftut,
[las un d i*u\ n*«i'»i' v tnurln-r. r.i* sdhI rrs inénit-> r..'|li*s d^n
lêuui, :■ jtutK-.fr: . dniit Ihiidori'flira.iji'ux cli.ipilii's p|ii« |.iiii .
^Ju'iut UHi l*'irs dr\ rtêurttits^ t/s hs rmft'tuiurht U*»* d^
I huilr »tr t t'drr rt 1rs t *i't\rrrrnt snlijfirusrmmi *luus uur » *ii%*r ,
ils i'rs ftè'Uêft'Hi ui » / *$r*jut luuj rirtitufrrs ■•. .Nnu^ rfiimnai*-
siihs j.i iiMt lial.il<'H '.
I. Iii. ■ M. . W'ii 111. :ii ,« 1 I
'.■'•- ' i; I' • • • iiiii.l'i.* .ili.iii :.t ; ■•• uiijrii<{i.< !<!• ui «««'^rJuli «ttc èf
t'Mi I l.it '.■■.-
• II. ; \ 11.
". ... K f,". if iP \\\v\ ..i.Il'.. if ««Ij-riMn llliBl - / rti
"' ' ■ '• , ' t * , :• I » I ■ r ■ . '''i 1/ j - I' ( • 11* • •'
t '*• ■ '■ ■■ 4 ■.-.*»■■..■ f- \f . ■' .- rf .'.•!« ■nV-i^'K' tu g-i^i tmtrr
'•'.•■ • • ■ /■ , '•'»■;• « i« I • 1*1 f ■•!/ ^' l' l'ii «i>i '/'••■'• . "•• . . ^ '. " . . • !."• .
LA RELIGION APRÈS LES CALATES ET LES ROMAINS 337
Ces dispositions d'esprit^ les Galales leç imporlërent dans
l'est de la Gaule, d*où elles pénétrèrent chez quelques tribus
de rintérieur où nous en trouvons des traces. Plutarque
rapporte* que « les Arvernes avaient suspendu dans un temple^
zpc^ tepô, répée que César avait laissée entre leurs maitis, et
que le conquérant des Gaules qui la revit plus tard à cette
place refusa de la reprendre, disant qu'il fallait respecter un
objet consacré aux dieux ». 11 est difficile de croire que cette
épée ne fût pas conservée dans un sanctuaire ou oratoire cou-
vert, sinon dans un temple où, dès cette époque, il pouvait y
avoir des statues. La phrase de César * « Hujus (Mercurii) sunt
plurima simulacra semble confirmer cette conjecture.
Tandis que les dieux étrangers pénétraient en Gaule par
Test, une autre voie de pénétration s'ouvrait du côté de la
Narbonnaise devenue province romaine. Nous trouvons des
traces de cette pénétration dans la vallée du Rhône en com-
munication par Marseille avec Alexandrie, ce grand foyer
d*élaboration religieuse durant les derniers siècles du paga-
nisme. Mais le mouvement ne s'accentua qu'après la conquête
définitive de la Gaule. Même alors le pays fut loin d'être con-
verti tout entier au nouveau panthéon. La plèbe resta fidèle
au culte qu'elle avait reçu de ses aïeux. L'aristocratie seule,
les Gaulois romanisés >, adopta les nouveaux dieux en accep-
tant les assimilations proposées par les vainqueurs. Ces com-
plaisances n'allèrent pas jusqu'à constituer en Gaule un Pan-
théon gaulois.
Nous n'avons donc pas à poursuivre la découverte d'un
îîj; KeXTixT)c ci qui séjournent sur les bords de VOcéan et dans la forêt Her-
cynienne {la forêt Noire) et s'étendent de là jusqu'à la Scylhie, on les appelle
Oalatesy VaLkaxaç icpoaaYOpeuouoiv. Ce lexte mérite d'ôtre rapproché de celui de
Tite-Live. W indique les mômes mœurs. Ces mœurs ne sont pas celles du
rameau celto-irlandais, mais du rameau cello-kimrique , Nous devons nous
habituer de plus en plus à faire celte distinctiou.
!• Plutarque, Vie de César, XXIX.
2, César, B. G., VI, xvii.
3. Comme les Eporedorix et tant d'autres qui devinrent des Jules. G. Julius
Eporedorix figure sur un ex-voto au dieu Borvo. Cf. Bev. archéol. y nouv.
série, IV, 110.
22
:);(S LA HKLIGION HES GAULOIS
clasHiMiKMit inùtl)0(lh{iitf des iliviiiitr.s n'ItiqiM^s, ou rli<T«:liant
à \vs nitlarliLT :i un systîMiK* ri^litrieiix partiriiliiT. ri> i|iii aiiraîl
'•Il iii'ii si vviU* nivtlioiojir avait fait parlii* «Ir r<>n«t*i;^n(>ni<*nt
il(*H iiriii(li*s. Li*s <liviiiit(>N i|iii* lf« inoiiiiiiirnts inrltiMit <iiMi!^
nos vtMix iK* n*li'V«'iil (i'auriin** vii<* li'riisfiiililr. n'ont |Hiiiit
nirnit? ori;:ine, iw stuil piMiit l«* proiliiil «In ;;i'Miii* i*i*llii|iii*. n«-
rriniptiM'nt pnint une menu* famille di* ilinix, nv (ItM^uilent
pointdr riin<'4*plions ivli:;i«'n<i*si(l(Mitii]ut'*« Lrslialln-Htimain^
arci'pliTi'nt les iliriix d«* homr ti*ls «priin les liMir pr<*M*nlail
Mn l(*nr i'li*va ii(*s «statues ni îles Irmplt's. Li's nnuvranx <ii<*u\
y lin-nt <lrs mîrarli*<. La fi»ul<' v an'cmnil sans ri'nonci*r a ^'^
vii'illi'srroyanri's. ('.rite réviilnlinn lii-s^'ravi*i*n apparence fui
et resta supcrlirii-llc: rllr iratlei::iiit pas l'AiniMii' la nation qui
resta rellii]iii' mal.::i'é les HomaiiiN. Lfs llamine*«. I« s ^rvir^
aui;nstaux n'aviiienl ni cU'^eiL'ni'nicnt ni |iré<iiration. L*' rult^'
était tout (*\têrii'iir. On \r vil liim a la ehnle «It* i'Knipiri'. !!<•«
liii'ux du pantlièoii romain. leeliT*:r rhrétien «Mit â pein*'ti lf«
eonihattie. le temps sculenii-nt néei^s^airi' au ren\i»rsi'menl il«'
li'urs ti*niplf s. Li-N jilus famiMi\ •'u\-m«*'mi's. ei'ux t|ui un mo-
mmt avaient attira la fouli', l(*s ti'inpl(*s du .Mfirnrt* iirv**rne.
du Mi'n'iiri' ('.ani'tiiiii'UNis aiiqui'i •m r>»nH.-|i-riit (!•• si rit*li«-«
itllranili'**, !•* tiMn|d<* d'Apollun .i Sanxav. m* lai«»Ni*ri-nt aurun
HiMivi*nii linralilr aprr-» rètaldisMMni'nt dftinitif ilu rliri<«lia-
ni*«iMi*: Ifiir culte ni- s*i>(:iil p>iint l'uranni' m <iaul«*. <i** n •'«l
pa*«4'Mulri- l>*s ili\ iiiiti*<« «|u'ils aliritiifiit i|iii* ir^ l'oueili-- v\ !#•«
è\i''i|Mi*<» fulniiiii'ri'Ul. ni.iis uniipit'ui<'iit routrc !•'*« \ii'ill*'« pra-
tiquas piipui iiii'N. iiiiitn* les su|»iT-*tiii<Mis ijout J n. Ilii*'r«.
a la tin du wn sifrlr. faisait um* si n«imhriMi*«r r| s| iuiii*u««'
ênuiui'ratiiiu ' Li"» divinités ;i'«'«iiiii|i'r'« n»* rouquirenl jamais
dr<iil di l'iti' i-M tf.iul*'.
Lfs •iriinli's p;ii.iisN«'nl axoir .isHi^ti* iui;i.i-sild<'s à ri-tli» re-
\«<lut|iin l'.iimi i>-s ii-pii»ele"« i|iii l<*iir furi'ul .iilr«'SHi*%, auiiui
n*' \isi' uni' oppo^iiiiih i •-luii-iisi- ; uiuis.ixuns i|u«*l<{ii«*s r.iison«
'il, j;i|»ii*t t 'i.- 1 . 1 •• i- ir ■ !'!• ■.'i- *i .iir»- it \(Srj|ti T' :■!'
-/•■• ■ .; '■ '• * ■ ■ ' ' ' li'ft' rt i' » ./»' ■• r(t tift t ',if| i/rl. I *ii' «•! ••
1 • ■ '. • ^ ■ i \ ■ ■ 1 1 ' • I •
LA RELIGION APRÈS LES CALATES ET LES ROMAINS 339
de croire qu'il en avait été autrement lors de riutroductiou des
divinilés kimro-belges. Le culte des Triades et des Tricé-
phalcs, Esus, Teutatès etTaranis, très certainement antérieur
à rinlroduction des divinités romaines en Gaule, ne pénétra
pas dans les contrées où les druides dominaient. On peut sup-
poser que cette opposition eut le caractère d'une querelle do
famille, les querelles les plus âpres et les plus tenaces, ana-
logue à celle dont les Francs et les Burgundes donnèrent plus
lard Texemple.
Il ne serait pas impossible que cette mythologie bizarre des
Triades, en rapport avec la mythologie des mystères et le culte
cabirique, fût celle do quelque secte particulière, qui, mise en
contact avec les sanctuaires de la Cappadoce ou de la Phrygie
par les expéditions des Kimri, se serait développée au sein de
celte branche isolée de la grande famille celtique, sans s'être
fait accepter par Fensemble.
Le fait que la Triade régnait en maîtresse chez les Scandi-
naves avant leur convertion au christianisme sous la forme de
Odin, Thor et Freyr viendrait à l'appui de cette conjecture.
Dans le temple d'Upsal, au rapport d'OJaus Magnus*, écho
des vieilles traditions du pays, ces trois divinités étaient re-
présentées formant un groupe analogue aux groupes dont
nos monuments nous offrent plusieurs spécimens. Ozanam
avait été très frappé de ce fait et voici comment il parle de
cette triade dans son éloquent livre sur les Germains*.
« Au xi« siècle les Scandinaves étaient encore païens. Un temple païen
restait encore debout dans la ville sacerdotale d'Upsal. Au milieu d'un bois
^cré s* élevait un sanctuaire dont les murs étaient couverts d'or*. On y ado-
^ait les images des trois grandes divinités de la Suède, Thor au milieu j
^iin et Freyr à ses côtés. Les chronitjues nationales attestent que plusieurs
^^leb semblables existaient alors en Danemark^ en yoruuhje et en Islande.
^ y voyait un grand nombre de statues. Quf.l(]Xies-unes sortaient à des jours
Prescrits pour être promenées dans des chars dr. triompfte. Chaque édifice
1- H Historia Olai Magui Gotti. arcliiepiscopi upseusis de geutium septeu-
trionalium variis conditiouibus. »
2. Ozaoam, Les Germains ^ p. <"».
3. Comme ccrtaius temples buddbistes.
.'
338 LA RELIGION DES GAULOIS
classement mélhodique des divinités celtiq
à les rattacher à un système religieux partit
eu lieu si cette mythologie avait fait partir
des druides. Les divinités ({ue les monui:
nos yeux ne relèvent d'aucune vue d'en
même origine, ne sont point le produit
composent point une même famille de
pointdc conceptions religieuses identique
acceptèrent les dieux de Rome tels quV
On leur éleva des statues et des templo>
y firent des miracles. La foule y accoii
vieilles croyances. Cette révolution trè-
et resta superficielle; elle n'atteignit p:
resta celtique malgré les Romains. I
augustaux n'avaient ni enseignement
était tout extérieur. On le vit bien à
dieux du panthéon romain, leclcrgc"*
combattre, le temps seulement nécr
leurs temples. Les plus fameux eu^
ment avaient attiré la foule, les tei
du Mercure Canctonensis auquel
ollVandos, lo ti^nipie d'Apollon ti
souvenir diirahh» après l'établis
nisine; leur culte ne s'était poin
pas contre les divinités qu'ils al-
évoques fulminèrent, mais unir
tiques populaires, contre les s
à la fin du xvir siècle, faisait i
énumération*. Los divinités ;
droit de cité en Gaule.
Les druides paraissent avo
volution. Parmi les reproclu
lie vise une opposition religii
1. Jean-BapUstc Thicrs, doctciii
du êuperstilions selon i Écriture >
1697-1704. (Voir annexe D.)
'L
XXIIP LEÇON
LES TRIADES. - LES DIVINITÉS A SYMBOLES
Quand je m'excusais, vendredi dernier, de vous entraîner
de nouveau à la suite de mes comparaisons et rapprocliements
si haut du côté du nord, jusqu'en Suède, en Norvège et en
Islande, je vous préparais ainsi à la leçon de ce jour. Je n'y
étais pas porté seulement par des considérations générales.
Une découverte récente des plus intéressantes, la découverte
d'un grand chaudron mystique en argent couvert des reliefs
les plus curieux, faite à Gundestrup (Jutland)* en plein pays
cimmérien, venait de combler dans l'espace et dans le temps'
ia lacune qui séparait nos nouvelles divinités des divinités
du nord Scandinave, justifier l'orientation de nos études vers
le nord-est, et nous donner vraisemblablement la clef de la
nouvelle mythologie qui s*est révélée à nous.
Mais pour bien comprendre Fimportance de ce monument,
nécessité est que vous fassiez plus ample connaissance avec
les Triades de la Gaule' dont nous n'avons encore dit qu*un
mot.
Nous commencerons par TAutelde Reims. L'histoire en est
instructive*.
L'autel dit de Reims a été découvert à Reims en 1837, dans
un terrain de la rue Prison- bo7ine-demeure, non loin de la ca-
thédrale, et fut offert au musée de la ville par le propriétaire
1. Presqu'île cimbrique.
2. La date de la fabrication de ce chaudron s'établit entre le \^f siècle avant
elle 1*' feiëcle après J.-C.
3. Voir mon mémoire sur L'autel de Saintes {Hevue archêoL. 1880, p. 387,
et 1880*, pp. 1 et 70), où la majeure partie de ces monuments et en particu-
lier Tautel de Saintes sont représentés.
4. Voir planche XXV.
-• -^ uantr^. r^macqiœ lu ■oomaeiit «t ie stnale i 5oe
XT—™ •= uni ,»; itoroD J, 'fe Wrtte, le savant le plK btbileà
^ :;_■-' trf 3iytli«». Proâper Veriiiié«, aossi sa^ce wb^
.--..- .~i ^oonitaL éemsta. arait reconoa sans peine qnil y
u ^ :iiiriiiu*aKofcKorderajthologiegaoloi5eàrési>D(ln.
. :^''a i M Witti, après avoir doaaénne excellente d?s-
: r- '-as<!iioi^dal>as-reIief,ci>nccnlreavecraisoiilttDle
i.' -r-:ii «ir ie persomug'e qui en occupe le centre.
_-i tl. >-i:3p^le miliea de l'auleMesl v^lud'uoe luniqued^li-
»9«aipereiirs oolëlé recutilliM
LES TRIADES. — LES DIVINITÉS A SYMBOLES * 343
chée de l'épaule droite, comme celle de Vulcain. Il porte au cou un
torques gaulois et se distinf^ue principalement par les cornes qui sVlè-
vont sur son front et par le sac placé sur son bras f^auche, taudis que de
la main droite, il en fait sortir une masse et comme un ruisseau de
fruits, faines ou glands, dont viennent se nourrir un taureau et un cerf
représentés au devant de la plinthe carrée sur laquelle repose le corps
du dieu.
« Le bas-relief qui renferme les trois personnages a la forme d'un édi-
cule, dans le fronton duquel on remarque un rat. Les divinités de
droite et de gauche sont suffisamment caractérisées par leurs attributs :
à droite Apollon, à gauche Mercure; mais il n'y a pas iVass^imilation
possible pour le personnages du centre. Le nom qui convient le mieux
au dieu cornu serait Cemunnos*, déjà représenté avec ses cornes sur Taulel
de Paris" ».
Le baron de Witle fait remarquer, en outre, que le rat
sculpté sur le fronton de l'autel, animal souterrain, est un
excellent symbole du Dieu des enfers. Il en conclut que le
Cemimnos de Tautel de Reims est une sorte de Pluton, sans
cependant pouvoir être assimilé au dieu infernal des Hellènes.
On pourrait également le rapprocher de Plutus, Dieu des ri-
chesses. Ces remarques sont très sensées. On ne pourrait
mieux dire aujourd'hui. Mais pourquoi cette attitude orien-
tale, buddbique, comme nous Tavons appelée pour plus de
clarté *? Pourquoi cette association du Cernunnos Pluton ou
Plutus s.\QC deux divinités helléniques, Hermès et Apollon?
Le baron de Witte ne soulève même pas la question. Aucun
élément de solution ne se présente à sa pensée, mali^ré sa
vaste érudition mythologique et sa grande sagacité. Il ne
s'aperçoit pas que nous sommes en présence d'une TriadCy
c'est-à-dire de trois divinités liées entre elles par une secrète
parenté. Le fait ne le frappe pas. Un an plus tard les huit
petits autels tricéphales4 recueillis dans un champ^ non loin
du lieu d'où provenait Vautel de Reims, commencèrent à
1. Voir notre planche XXVl.
2. Autel découvert CD 1710 sous le maître autel de réglise de Notre-Dame de
Pari». Voir au Musée de Cluny l'autel dit de Paris sur lequel est représeutée
uue divïDité cornue au-dessus de laquelle se lit le nom de Cernunnos (moulage)
aa Mu^ée de Saint-Germain, salle XXI.
3. Cf. L'auiel de Sainii'Sy op. laud.
4. Cf. Maxe-Werly, Sumtsmalique rémoise, jiL IX et X.
Kife'. 48. — Trictpbale du cabinet Lnc
cuite qui n'élait pas seulement local, qui avait des zélat
bien au delà des limites de la cité des Uëmes et qui mér
une atteution sérieuse par l'originalilé et la multiplicité
symboles qui s'y raltaclient; à savoir;
Liï groupement ternaire des divinités;
i Di!.-nuï
rlc faili; e
□ 18-9
Il faubourg Ssiut-Vivie
Q. sur la route de S
Écurat [vo
r uotro n
éDioire
lu à l'Académie eu I8N0
etRtv.arch.,iSm.
LES TRIADES. — LES DIVINITÉS A SYMBOLES 345
La tricéphalîe ' ;
L'attitude orientale ou buddhique';
Les cornes' ;
Le torques ;
La bourse;
Le dragon à tète de bélier ^
A part le torques et la bourse auxquels les monnaies
gauloises d*un côté, les statuettes d'Hermès de l'autre nous
ont habitués à titre d'accessoires traditionnels de certains
dieux ou déesses classiques, ces symboles étaient alors ou com-
plètement inconnus ou considérés comme une bizarrerie excep-
tionnelle'^, sans conséquence dans l'ensemble des faits my-
thologiques relatifs à la Gaule. On sait aujourd'hui que
sous ces apparentes exceptions se cache un mythe qui eut en
Gaule sa période de vitalité. En 1880 la liste des monu-
ments relevant de ce culte* montait déjà k vingt-trois, M. Sa-
lomon Heinach, dans le deuxième volume de ses Catalogues
raisonnes du Musée des antiquités nationales \ en a encore
augmenté le nombre. Nous y renvoyons le lecteur. Mais
les provenances sont à signaler ici. Pour abréger, nous
indiquerons seulement les départements, que nous classons
par ordre alphabétique : Aisne, Allier, Bouchcs-du-Rhône •,
Charente-Inférieure®, Côle-d'Or, Doubs.Gard, Haute-Marne**,
Indre, Maine-et-Loire, Marne, Oise, Puy-de-Dôme, Saône-et-
Loire", Seine, Somme et Vosges, et en dehors de France, la
1. SalomoQ Reinach, Bronzes figurés ^ p. i91.
2. Id., iàid.i p. 186.
3.1d.,p. 193.
4. Id., p. 195.
5. Comme les cornes du CerDuunoâ de Tantel de Noire-Dame de Paris.
6. Voir L'autel de Saintes^ op. iaud.
7. S. ReiDach, Bronzes figurég^ p. 185 et suiv.
8. Les statues de Velaux, voir p. 149.
9. Vfmiel de Saintes,
10. Les deux statues de Sommérécourt à attitude bud'ihique avec dragoo
À tête de bélier. Cf. Revue archéoL, 1884, p. 301.
il. La petite statuette de bronze dite d*Autuo,qui joiut à l'attitude buddhique
la tricèphalie et le symbole du dragon a la tAte de bélier. Voir plus loin et
pi. XXVH.
U RBUCIOfi PCX GAm<a
Bel^ae. OuBlqui»!
i <le ce* iiparwm«%ùt, k 1
Irnpiin »yml.oliqoe en or. nvee Wte df b*»
ilCi-iiiiïcrt N Vfltlerstelde (Prusse) '.
HauU'-Miirn.', «iixi]in'l» il faut njoiiU'r la Belgique, eD<*:
ptuHinuiK. Lu Mai'iir L-n it fuiimi jusqu'à dix. Ce tJf
1. Vnlr Ju Mu>
' rl.^ Marp] ]Vu?enjble de U dêM
«tilt IL rapprocher def animuii n
LES TRIADES. — LES DIVINITÉS A SYMBOLES 347
donc point un culte local, ni même absolument régional. Tou-
tefois, si l'on dresse la carte des localités d'où ces antiquités
proviennent, en tenant compte de Timportauce des monu-
ments, la tache dominante * s'étale sensiblement sur la Bel-
gique de César, avec prolongement jusque dans la Côle-d'Or
et en Saône-et-Loire au sud, pour s'étendre au nord-est jusqu'à
la presqu'île Gimbrique : l'autel de Saintes', les statues de
Vélaux ' indiquent seuls deux centres différents d'adoration
moins intenses. L'importance des autres départements est à
peu près nulle.
La direction du mouvement ne semble pas douteuse. Le
chaudron d'argent de Gundestrup, sur lequel se concentrent
tous les symboles, pour ainsi dire en action *, le poisson d'or
de Vettersfelde* (fig. 49) avec ses dragons à tête de bélier, la
stèle enfin des Trois-Grues * et la Triade odinique en accen-
tuent la vraisemblance.
Dans notre premier travail nous formulions plusieurs
hypothèses. L'hypothèse d'une influence Scandinave ou kim-
rique nous semble aujourd'hui primer toutes les autres.
Nous n'osons dire que là est la vérité; nous dirons comme
Ovide, à propos des Palilies :
Hoc tamen est vero provins ^.
Dans quelle autre direction trouvons-nous un pareil
ensemble de faits? Mais, dira-t-on, sur l'Elbe, en Scandi-
navie, pour quelques-uns même chez les Cimbres', nous
ne sommes ni chez les Celtes, ni chez les Galates. — Est-
1. Je parle de cartes teintéeâ, représentaut par rintensité des teintes la
fréquence pins ou moins grande des découvertes dans chaque département
(voir les cartes teintées de La Gaule avant les Gaulois).
2. Cbarente-Inférieure .
3. Boaches-du-Rhône.
4. Voir les planches XXIX et XXX.
5. Découvert sur les bords de TElbe (tig. 49 et p. 346).
6. Fig. 51, p. 352.
7. V autel de Saintes, op, laud.
8. Voir plus haut, p. 101.
9. M. d'Arbois de Jabaioville croit que les Cimbres sont des Germains. —
Mais quels Germains? Est-on môme certain que les Cimbres parlaient une
langue germanique?
•HtS la' rin.ir,i<)N iiKs gaulois
c<' hi»»ii r«Tlain? Si an i" siî'rlo iIp noiro i-n» ros ronlu'i*^
a|)|iarl4*n'iii*nt .inx rioriiiains, suji-oii <lt*piiiA roniliit*n«ii'li*iiip«
ils (>ii ('laiiMit 1rs iiiaitrt*s i*l si le foiul th* la |»n|mlali(iii n'ftail
pas rrsté rrltiqiip ou gaulois? IMiis <i un téiiioi<;iiai;<* purli*
a lo iToin». La natiin* ili»s assoriatioiis ginTrii-n*!* ruiimn-^
^oiiA les noms <l(> (ia*sa(es et île t*«iml)ri*s, res /it/urs lionl
Fiérrl a .si hirn (Irfini l«' caractère siifiiraiiMit d'ailliMirsai'Xpli-
qu(T \v% failft par le mélange lie Cx^ltcs. de (ianlois. de litT-
niainsilont ces handes armées si* composai«Mit*.
Après avoir exposé ipie li>s corps d'arméi* qui en(reprenai«*iil
les ^'randesfxpédilions cimmériennes et gauloises rt*pri'^i'u-
laient dt*s Ihjurs armres^ non des corps de nations, noln* crauil
érudit, parlant dis Cimmériens fuyant il(*vant les Scythl■^.
s'(*x(irime ainsi :
■' tl-in« •'•■l(<' fiiil«' h\ 'itff'^rt'iits jtniftlfx tîunt ^f rurn/ioitiif /ii f.i/ri- «••
«•'•|i iii'ii'iil ii'^ iiiiH iii'<k .Hilri"^ i'I H':iiii''tfri«iit il.iit!! ii«'s <'iiilii*:t« it-fT»»
ri'Ht^. 1^1 llk'IK- !!•' -llli«»l«I.Ull |i|i|«. Il* ll'illl •[lll ht ili'SIJII.Ill i'«'HH I *\''*.t- i 11
iiH.iji- : • Il iifiii* |irii|i|i' i-itrniiit'iK -1 il fMriiii'i iiii** i ilc p.ulii ulii-n- i-l iti.!* -
|»*rii|.irit*' il-s illlr*'^, '1 r»>pnt «»"ll .iliru'li liolii, .i {mmi prr% i.iiiiiiii r kf
lOi. .111 li-iii|i<» •IXiil'imI*'. .iii\ >!• ifiihriM ilniil !•■ ih«iii ^«'li-icinl •! iii« '. i
It'-i iN.oiii- il «Loin II ii-iiii*'. «iiii'"^ •{II** !•'« plii« liiuhii^ i-iii'iit •■!• ir iii«
|M»ili-H i'I ilisfH'iM'H m t|i'(M «lu Kliiii, «l.iii<» |.i ili-lk'i>|ti'' ' '•
Il ii*y a .lucune raison d«* croire ipie c(*h |iand«*s lii:ui-<*«
pri-Hi'nt;isM>iit unité di* culli*. Les rnvaliiHM'urs qui a\aifiit
piiTéilé 1rs r.iiiihn'N l'n <i.iu|i' di'v.nent éin* dans I*- nièniri.i**
>*il \ av. lit :iliii-s di-s dieu\ ircrmaiiis t>t di**i iliiMix rrllr^ t|i<»
tiiii'ts. !•' ruili* lit* ri*<« dit'ux. siius i|ui*l<|ue n«un «|n>* U-^
t'iixalii^NiMirs a|ip.'ir.'iis<.f'ni d:ins lliistnin'. |int s'innialier -•*p.i-
r«*'ni'nt ^i l«'ur sniti* li.iuH |i'*« ronlréfs nu IfH pi-iits L'roii|i«*«
ilnui II Iii:m*' *i<* i'<impn«;iii <«*iMalditi'nt '.
t J' riir Iviti' I • ■ lii-il'« iii<«i liii; Il r ••■- • i|ii |i • ariiifi** .i<ilri^tiir:iij'>
• Il i'r> iiii«'r \ iii|iir< ■■•i l< • (• • m il->i'i« i lui !!'■* il-* Ij M-i*^ l>tiiH p| •!• l ( : f
lll- . ■ • il II- iiti'i t-, .|. «•! i- ■ ■- • I .!•■ M •:tirr.«i-
_■ -Ir if. \M ]' :'• I i> it. . l'i'i , Il .••.
i \ r hr. ' I ! \ |i : I' 1.' i: ••
>!•••! 1, ' !?•■ !.■ m ifrt*-|. I II |i iMil .1 ■ « iiniiiiT •! !••• ^"iniiii* rtr:. »
» r • r tr. r . . if !■ ■ • ''H'ii >i:i*- -, iti ••! • •-■tl|il>' . Il •■•t •uT *\'i' Ir» 1 . l'. . . î
r .lin* 'tt-iil I* - 'i! i-> • 'li'T' r* !ih-* •] liit II- lu t:\kr 11 f I lit ftit .f
lll- lll' |iiiti<| I II • il fi* I I J* r «{•(•••r| mil- !• t kr"''!*' *■ p^kF «'iilr ilr U r*
•lll*'' •l>-'' • • t *> ':1 • tOi iiK tiii ut iii>'li-* r-! r iif i| iilr pia i|u'tl iir fallut ■ :
LES TRIADES. — LES DIVINITÉS Â SYMBOLES 349
Ne qualifions donc le culle des Triades ni du nom de celtique
ni du nom de germanique ou de Scandinave. Contentons-nous
d'en signaler la présence àla fois en Gaule (Belgique de César),
dans la presqu'île Cimbrique, sur l'Elbe, et en Suède aux der-
niers temps de Tëre païenne.
Nous livrons ces conclusions avec confiance à vos médila-
tions. Pour nous, le culte de ces divinités à symboles si particu-
liers a pénétré en Gaule par la Belgique à la suile de bandes ou
ligues familiarisées depuis longtemps avec des pays où les re-
présentations figurées de divinités étaient en honneur. 11 n'est
pas impossible que dans leur sein se trouvassent des initiés aux
mystères de la Phrygie où étaient adorées les trois grandes
divinités dont les noms mystiques Axieros, Axiokersa et
Axiokersos, formant une triade analogue à celle de nos mo-
numents^ furent si tard révélés par l'indiscrétion d'un myste *.
Un autre motif non moins sérieux nous porte à rattacher ce
culte aux contrées kimro-belges. Depuis la fin des guerres
puniques, les guerriers gaulois ne s^étaient montrés aux
Romains que sous la figure des Gsesates ou des Cimbres,
avec le grand bouclier ovale à umbo^ la grande épée de
fer, le casque à cornes et le carnyx ou trompette à gueule
de fauve. Or ces armes sont celles qui sont figurées d'un
côté sur le chaudron mystique de Gundestrup ', de l'autre
sur l'arc d'Orange où elles forment les trophées représentant
les dépouilles des vaincus qui sont ou des AUobroges ou
des Cimbres', c'est-à-dire des peuplades de l'Est ou du Nord.
extrême attentioa pour démêler les différeaces qui les disUnguaient. Les
Grecs les ont longtemps coofondns sous le nom de Celtes, et si d'une part les
écrivains français ont voulu tout rapporter slus. Gaulois sur ce fondement,
de l'autre les Allemands s'en sont servis pour attribuer aux Germains les en-
treprises des Gaulois. Celte question ne vaut pas la peine qu'on aurait à la
traiter. C'est là une espèce de personoalité à laquelle les gens sensés ne
doivent pas prendre part (Fréret, édit. in-12, 1796, t. V, p. 7). » Nous sommes
complètement de l'avis de Fréret.
1. y oïr Vautel de Saintes, op. laud. C'est ainsi que les légionnaires romains
transportèrent sur plusieurs poiuts de la Gaule le culte de Mithra et que nous
possédons au Musée un autel consacré à Belus (salle XXI, n^ 11058).
2. Voir les planches XXIX et XXX.
3. Suivant l'hypothèse que l'on accepte touchant la victoire à l'occasion de
laquelle Parc a été élevé.
3r|i) LA HbLIGION liKS (iArLOIS
Nous KOiip(;oiinoiis mémo très fort la rrirbrc triade tii* Lu-
rain liontmi a viuilii fairr nui* ^raiith* triailt* liruitiiqm* : T*-u-
lat(*.s, Ksus et Taraiiis'
Ht Tariinis xnfthir:r non mitior nrn Oittn.r
Ht quihus hnmitis ptaratur xantjttin** il ira
T*'Htnt»\i hnrr**nsiiH»* f**ris nltaritms h sus
(rrln* la triadi* kifiin>-b4*l^i* ddut uiujs rlii>n'hi>nH l'oriL'ini*.
Lrsr.érémouieAsymholiquoAtlu chauilr(»n d'argent ci)mmi*nri'ul
v\\ ««iïrt |»ar uu satTÎlirt* liuuiaiu. La virtimi* (*sl èuoru'tV Mir
l<* bord d'un i;rand vaso s<dou li* riti* décrit par Strabon* :
Hii rpiii-iiiitri* lin iin-it'»* Miitfiilit'r fh*»/ \**s <JMihn»s : li'* fi-îiiiii.» \r%
.li-i 'tlll|i.-iu'initr|it (lillts l*Mir> i>\|M'i||(tn|iH ; fllrs rl.iii'lit ^lll\|>*^ i|> pr« -
tit'HHfs i|iJi pl'**ilisii*'iil lavfiiii. l!fs pivlf-i'^^fs, i-ii rh«'Vfiix tiliii<'« • ( !i i
|i!||i-f« «il' til<in«'. |Mil(aii*lll i|f» V**tf'll|«'llt» lii- llll, li'lt'VrH (i.ir ilr« ikTlf* •
l'I ijiif ri'iiitur*' ir.iiiiuii. KII*-o iiiHrili.iii-iil pifiN iiij« v\ «••imihii( !*• p. f .|
Il III. llll A\\ il>-v;iitl ili's pri^iiDiiii*! '». Aiiri'"» li"> •n«»ir < tiiir->itiii-«. •■Il» •> î- «
iiitMi.iit'iit l'i un I hiimlroii i|ijt |i(mi\.ii1 iitiit*'iiir vink'l ani|'lii*r«-« . • V< « «
iii«i|il.ii'-iil «i l'aiil** il un iii.iri li'*-|iii'ii, «•! th-mv-nt r/i«iyiff ^iritofirif . ;<.i
*l*fin t,;r-i^ lui riMi|i.iii*iil l>i ^juru'** «'t tiraient «!•■% |ip'iJii'tiiMi% il** li mt-
iiifii' iliifit |i' vinu i'<<uliit
V a-t-il 1.1 uiii* ï«im|di* 4*uiuridrnr«* .'
Nous fiToiiH un«* auln* r«*mari|U<*. La ^Taudo diviiiiti* île la
1 liailf d«* Luraiu iiarail ôtn* ICsus. Or. li* seul moiiuiiit*iil nur
lfi|tii-l !•• niiiii df ce difu ^nil iusrrit est l'autel tb* Paris, ^ur
il* iiiriui* auti*l sniit repreHi'iilôfs Irs li:;uri'S4b* I lastori't Piillux.
liiviuitrs lirlliMiii|Ui*H inrnfiuii«*H v\\ liaiib* ailleurs i^\\\% Mar-
<<'ilii*. nii\rons |lioiiori> au livn* IV, i*li i.vi, nous v verruu^
i|u au ra|i|Hiri df ! iiut''«'', |i>h rinmaiii^ et l«'s r.i*li«>s sr|iti'U-
lri«iiiau\. ViiiH|iis ili* |'Mri'>;in. adoraifiit li*^ lhoHiMirf>, Vfitit«»
jaiiis |t('tr uit'r liaus It-iir pa\<. I iiuêf n'^'aniait ri*lti* trailitiuu
rei;u«' iie|iiii^ |uiii;li'Ui|i<» ' l'oinuM* uni* |trfii\i* <|ut* les .\ri:i<-
\ /•*■ .'f . ;.*■. I «!• |i i;.r *■ f * • :i ;■• 'il •r r^ |»ri-'i-iili r l.««i- • rilr«" 1« i
Ul< • • I l.ir un- .j'j I' -'i' i»'ii» • -l 'iii«* il. «■*•-■ iiiinr^dtf* n 1 Art^iiii» I i-jn-^i*.
• ■•rii!ii. !• «ff* lii l.-i 4iu -• iiiiil* I iliili|i|' I . 1^' ■rriil •'K.irt«*!lii-{it iiU** l»* ll>>i
In I !• > • ir l'*«-|>i. !.. • *ik*>i'>-{il I |>iii-ii- ir« r^|in««-« •h-iic .lii'Ui rt ij:<r .lrr« ^
-■ "«Ir i:. .11 \il , _■ •!
> ll.*t..ri*-ii ^'tt . .it|r:ii|iiir«iii dr l'irrini-
* ■ I • • 1 ■ I • . r ■■ ■
LES TRIADES. — LES 'oiVINITtS A. SYMBOLES
351
naules ékaieot revenus dans la Grèce par le Tanaïs, par
l'Océan et la mer Méditerranée '. Celte tradition du culte des
Dioscures dans le aord de la tjerinanie subsistait eacore du
FIg. TA. — Bai-relief d(! l'autel de Nolre-Dime Je l'ari* si
Cffureat le taureau et lea trois grues.
temps de Tacite'. « On montre chez ies Naharvalen, coisins de
la mer Baltique, un bois consacré par f ancienne dévotion
dans letjnel on adore sous le nom d'Alcis des dieux que les
Romains pensent être Castor on Pulliix. n
(.C'était la traditi
la déd liguer.
!. Tacite, Cterm, 1
:LVJ la liLLIOION |iE> r.AULOId
OUc nouvelle coïiicnlrncG qui iloniie plus rfc poids à nos
cdiijertutvs i*st corroborée par un fait encon* plus ftifruificatif.
Lue (les tlivinitéfl gauloisf^s Ioa plus hi/.arn*s, les plus excen-
triques de Taulel de Notre-Uaun* de Paris est Ir Ttirvos Tnt^n-
ninos flig. ."0). U* taureau aux Trois (iruos. Or re inythi* *lrs
Trois llrues nîi vi<'Ut-nM ili' le retrouver? Près Tri'ves. tou-
jours d;ins l'Ksl (lii:. .'II).' Le ruili' de ei's ditTéreules divinités
i|ui .s'i-.hI superposi* aux vieilles suprr<litiuns ilu pa\s. lH*>n
qu'ori^MuairiMuiMit rli:iiit:i*ii's .1 l.i lîauli* priuiilivi* siu^n aux
liaulois i>t n ayaiit aueuu rapptiri tiiiert ave«' l«-s druid^^. de-
vait nous préorciipiT sans i|ui* ntuis puissitins y iiisistiT faute
d«* ti'iups. r.e n'est pas un ciiapitri'. niai*« un viduuit* qui* l'eludf
ili* rellr myiholti^ir rxiufrait.
Tni* seriiudi* série de divinités n*pri'*s«*nlées m iii'*^siii ou
piiitli)^Mapliii''«'s sur les murs de la salle du eour» mmuie iian«
la salli* di* Mylliolo^ir du Musée, n'a ei>rtain«*nifnt pas man-
qué d'attir«*r \os n*^Mrds. Hi<*n ijue runiposéi* di* tipurefininin^
élrauL'ifs, s'éloiifnant nhûnsdes Iv|h*s riasHiques, cetti* sêri«* a
piiijtlant aussi sun «iriu'inalité. Ji* vi*ux parli*r du Ilit'U au
maiiift li;;. ."2 •*! l\'i ' i*l du liitMi a la non* li^^ TiV V
Lt* diiMi au niaillc't, l'tuinu généralement ««ouh \v nom de
Jii/fùfr tjiiubns^ii été sui'cessivi'uiiMit assimile il Km*uI.i|n*, .i
Dispater, à Taraiiis.;! Tentâtes, a Sylvain et à Jupitrr-Sfrapi^.
Il rrnfiTUM*. i*n elfet. vu lui t|urlque tIhim* do rharun** lif
ri*s di\:nitéN. n* qui veut din* qu'il n'est i*n Homim* réidli*mi*nt
1. l(pill.iri|Ui r U pr^^riir* .lu hiifhrriili. mllillir »iir \r t»a» rrlipf •! |'.«D*
(tik* *••• M >«1 llriuiiii « f.iit ri-**'irtir r>'« faiU ii%«' "1 Mtîii'it» Mr-li-'itirv
•I i:i* un irtii l« -Ir |.| /•>! ur . ^//i.^ i.* i|,|i t-*t iiii t \t • Unit * ••iitiiifiiUirr .lu ii •.!
\' lU iiMiiuiiiriii \| sil !(• III i.-h r*l |i irl> , r.iiitiiif un.i*, 4 rh^rrlirr «Uiji !r«
|ri;t mil « il.' Il «>i .ii|.iiiji\|i k ..r /in .ril.. lii' y .' .i 1 rtiiln •ti<Mi •]• r
iii\tPit'. i.fi !•' iji .•|rf II1..I .lu ,.■.!, .in Niir 1 i|ii'il fauilr^-l fhrrrlirr liiri^inr
•1m I 'i\\* ilii .il ktf.iii .1 \i-\, ,lf lii-ii> r kiiir s |(>-iii.i<li lt"»9t:ft fti^urrt. p. f ■;,
'•■I •■ Ir 'ij ••il li>ii .!• < iii-ii|iiiii. iii- • ir !• ••|url> ••* «.lit rp iiiiiitailr M *» H
fut Ui • ;ii«(>iiiriii r. iiiJir<|iii r i|ii. I.t •■ r|iriit «'.irnu nVUiil pa« a«^<ir
il nii.- ii'ViMi. • .iii^t mil* j !•■! oiit'l ili* Il |i4r.ilt t-lri-aiitr*' iliti*cquun >4iij[il#
allr'.iil -1. , •m ,] . ,,| .
- ^ «r *•.!; m II !(• lu.i. :i. /(r n. :ri «i.u •• p \ '*'.
• « ? !■! WMII
LES TRIADES. — LES DIVINITÉS A SYMBOLES
:î53
assimilables à aucune d'elles. S'il fallait choisir, c'est peul-
ètre au Dispater de César qu'il faudrait s'arrêter.
Vous ironwGTC//. dans le catalo-
gue raisonné de M. Siilomon Rei-
nach' l'historique complet de ces
opinions. Vous devez tous avoir
enlro les mains cet excellent cata-
logue qui est une mine inépuisable
de renseignements sur les divers
sujets qu'il aborde. Je vous y ren-
voie. Vous y verrez que, comme
pour bien li'aulres problèmes, ce
sont les plus vieilles solutions qui
soDt les meilleures et les plus sen-
sées. Grivaud de La Vincellc, en
1817, proposait rléjiï sur un ton
très modeste l'identification du
dieu au marteau avec le Dispater
gaulois. On n'a rien dit de mieux
depuisavanlM.Siilomon Reinach,
dont les dernières observations
semblent clore le débat. >< Le dieu
uH marteau, écrit-il en subslaucc.
n'est ni un Taianin, »i un Teutatès :
il est, en essence, le Dispalef léijen
daire des (iauloin, ainsi que Irx
druides renseignaient ; le dieu du
ciel à lafoiset des enfers, un Jupiter
et un Pluton que les artistes gallo - «rue» « u i.:ic de uumu,
romains , à une f^poqne uù ils allaient
chercher leurs modèles à fécole d'Alexantlrie, ont représenté
sous la fujure du Sérapis v/jijplien n. Cctie opinion éclectique
donne satisfaction h toutes les données du problème*.
t. Hrottiti figuréx, p. ITiScl suiv
2. Nou^ avoua fait uo>iâ- iiiKuie u
des inscriptioua en octobre IBSI.
tniKripUons.
- Autel de Trêves.
■ ' . :■ l«' ciillo do DhpatPrSêrtjpis
. ■ i.ii.o (lu Khniio, lundis (jne nos
. 'ertaiiMit plutôt les conlrtMiS
- * :«ir la Soinc, la Marrnî , la
.vi M«is«'lle. L'un ri rauliv cuit».-
, . • :ii»/nl élran^T à la Gaulo cen-
■.: •»'oiil(Milale, c'esl-à-diiv aux
- jHipulatious colliques dont les
- avaient <'u la direction
:. «listrihuliou des monuments liu
• -^'explique. Le culte» des Triades,
-.. ..rtalion kiinro-beliro , inlroilnit
-i .»• nonl-ouest par la conquête ga-
. :iie. ne péuélFa dans l'intérieur du
i.r .jue par infiltration et ne s'y éta-
: .: que sporailiquenienl, tandis que la
^are di' Disputer, sous la forme du
/ yitor Scf'fjpisy jetée par les artistes
j.iiio-romains ou g-allo-grecs dans im
..'.une Ta si bien remarqué M. S. Rei-
•luent faveur dans des contrées sou-
:e .Marseille comme la vallée du RhôîH'
Accepter. Mais il est évident que pas
•.\:«c arlisti([u<^ ih» répinidail à Tidée qii''
:e o\ «le P^hipst, plus celtiques dr (Mein',
«: ;uiiie divinil»'' nationale i|u'elles claieiil
.^ îitcr dans h* ciel pI sur la lerre, planani
^-i :< ili' toutes !«*s crj'alures ainsi (ju»* le K'in
:. h'<. L" Di^pfitf'r Si't'tipis anllir<q)Oin«»F-
-.0 léniiiue FTëtaif. pas pour no^ (leltes !.■
que leur iniauinalioli iiiy>ti«|ur h'ur r»'-
^■.iNscn'iil. ces slalu viles t"alM'i([uées par d<'>
.. . -ut fidèles à la léi:('nd»\
.lîtat'lic l'usai^e de compter le temps unii
.• '0.
- LES DIVINITÉS A SVHBOLEa
par les jours écoulés, mais par les nuits. « En vertu de cette
croyance^ [qu'Us étaient issus de Ptuton] Us mesurent le temps
écoulé non par le nombre des jours mais par celui des nuits, et
de même, pour compter tes dates des naissances ou les commen~
I. CéMT, B. Cf., VI, JOAM : t Obeam causaui apatiaamalBteiupc
mero dlerum led nocUamDDiuDl.Dies nalales el meaBiaio et
Ile ob«er*ant, ut aoctam diet «ub^equaliir *.
! mois et d'années, c'est toujours la nuit qu'Us prennetu
int de départ ». Col usage, laconquèle romaine ne put le
3iner. Nous en retrouvons de nombreuses traces au moyen
, dont quelques-unes ont été relevées par mon savant
rère, Maximlu Deloche; dans l'intéressant mémoire qu'il
a consacré à <• la Procession dite de la Lunade,
à Tulle* ». Les druides avaient adoplé cette
tradition. Elle était doublement enracinée dans
l'esprit des vieux Celles. » Dans la doctriw
des druides, nous dit M. d'Arbois', la mon
précède la vie, la mort engendre lavie; et comme
la mort est idendtj le à la nuit, et la nuit iden-
ti/)ue au jour, la mit précède et attendre le
1 jour. De même, du,is le mande divin des Irlaii-
data, les Fomores, lieux de la nuit ei de la mort,
sont chronoloyifjuement antérieurs aux Tndtha
Fig. 5*". de Ûananns, dieux du jour et de lavie ». Écou-
tons M. Deloche :
■ François l'ithou rappelle dftas auij 4loss»ire sur lei Capîtulaires, que
d'aprëa les formulaires des praticieus, les défendeurs étaimil assignés â
comparoir daus les nuits Ce mode de compiirulion était celui des
laïques dans les première siècles de lit période féodale, comme l'alteste
pour le ïu' siècle une lullrc éorile par Geoffroi, abbé de Vendôme, entre
les aimées lllti ut < 132. dans laquelle il se déclare prét> ainsi que ses
moines, à uompnral Ire devant l'évoque pour répondre à l'imputation d'élre
sacrilêjie, sous la réserve ifue •< Ui délah de comparution leur seront as-
aignéi non par nuils, suivant la i-outitme laii/ue, maU conformément aux
prescritilions des canons « ■ •• In hoc tamen non nocles secundum consue-
ludiucmliiitoruin sed secundum instiluta canonuminduci.ispostulamus »
(Mifjne, l'ntrot. Uu., l. GXVIl, col. 94).
ce A une dale plus récente, Jérûme Bi^non. dans des notes sur l'appen-
dice des formules de Marculfe, publiées en 1613, fait connaître que. de
son temps, la plupart disaient annuil comme hac nocle, pour aujourd'hui,
H Dans le patois limousin oii nuit s'eiprime n^, on emploie pour dire
aujourd'hui o'nt^ qui siRnifle proprement d nuit.
" Le mot Anneuil était encore nafiuéra emplojé avec le sens aujour-
d'hui duiis le pâlots du département de la Meuse. Le comte Lambert, dans
., t. XXXIt (î'parlie).
e de brouïe découverte au Chàlelet pré» Saint-
LES TRIADKS. — LES DIVINITÉS A SYIiBOLES
357
^'^n Btoisaire du centre de la France (p. 446, col. 2), coasUte l'usage
''^S eipressioDs à nuit, annui't arec la mâme signiflcatjoo daos les cam-
pagnes du centre '.
Il Dans les campagnes du Velay, dit Aymard*, les paysans disent encore
'**»<«» (à nuit) pour aujourd'hui ».
■ Ainsi s'eiplique, conclut H. Max. Deloclie, que le solstice d'été, qui
tombe le 24 juin, était célébré par les Gaulois le 23 apiès le coucher du
sckleil. C'est que, à ce moment, en réalité s'ouvrait chez eux la période
diurne du solstice du 24 juin. C'est pour le même motif que les feui de
I4. saint-Jean étaient et sont encore allumes la veille au soir et non le
Jour de la nativité du Précurseur, c'est-à-dire du solstice.
•• ËnflQ, c'est de là, sans doute, qu'est venu cet usage généra! pour les
Pëtes patronales des particuliers de porter à ceux-ci les offrandes avec les
"vcpui de leurs parents et de leurs amis, non pas le jour de la f£ie, mais
la veille de ce jour ».
Ces usages persistants , sur tant de
points difTérents du territoire' monlrent
mieux que ne pourrait le faire aucun
texte combien vif était en Gaule l'atlache-
ment au culte du dieu père de la nation
et combien les pratiques qui rcnlouraienl
étaient entrées profondément dans les
usages de la vie. Nous relrouvons ici une
survivance aussi éloquente que- celles des
feux et des berbes de la saint-Jean.
Si le dieu au maillet, sous sa forme de
Jupiter romain, avait été désavoué de la
majorité des Iribus celtiques, son attribut,
le maillet, paraît l'avoir sufGsammcnt
représenté chez quciqties-uaes', de même
que chez d'autres, ainsi que nous l'avons vu, le svvastika, la
rouelle, l'esse S (fîg. 35), qui représentaient les pbéuomcnea
gravitant autour du soleil ol do la foudre. Le seul langage
J. Mém. Soc. Aniig. (t? France, t. X (1834), p. i2*.
i. Le> rochta à bastinsde la Haule-Loire, op. laud., p. 11.
3. Lei mêmes expressions (mt été relevées dans le patois de Paris : 4 nuit
ponr aujourdhui,
4. Sur de petits autels publiés par Floue«t (Deux êlèla dt laraire, pi. MV),
aoleU anépigraphea oCi Dgurc le maillet ; jouaul le rôle du swoslikn sur les
petits antris pyrénéens.
IV>8 LA RELIGION DES GAULOIS
rc>li|s:iotix dos («(«ItcH du rameau primitif «*tait et n*sta |i»np-
temps le symbole*.
L'iii^'«'*iiiosit«* d«*s arlisti's ^Mlln-nMiiains s*ox«*r(;a stir un*'
aiilri* dîviiiilt*, dont Ir syiiihol<* était la roin* solairi'. .Nmi*»
nvons parlé liin^iirnii'iit d(> ci* syinhoU* (|iii était ot n*sta
tii's populaire. La diviiiilé, tlonl i*ll«* était rimai^o syiiibo-
liséi*. divinité 1res va^in* romim* luiit«*s les diviiiité> c«dti-
qiios, dont ni la poésii*, ni Tari plastiqin* n'avaii*nt iMirore
fixé les traits, fut n'iné^îenlée s»nis la lii:iirt' ilii Jnpit«T ro-
iniiii la main appiivi'e Mir la mue. «ui |iiirlaiil la riMi** «iir
rêpauli''.Siir iniedi*r«*> lii^uri's staïuetltMiut^.liàtelet .au s\m-
ImIi* lie la rtHie e^t jiûnt If sYinlndt- d<* i'«>sse, autre ««Vlliliiilif
.solaire si fréipieiit sur les Ntatêres dUr ilu l\p(* armorir.iin et.
par riiiisi*<|iii'nl. df|iiiis lon^t<'inps faniiliiT il.uis |i«s mnlree^
les plus i*i'liii|iirs di' la lîaule. t'es préi*antioiis 111* iliiniierenl
pa*' au JiipiliM' a la riiin* plu< de vo;:ut' auprès fi«*s di''\i»ls i|iit*
n'en a\ ail le Jupiti*r au m.iiilt-t. Les «•laïUfllrs liu ili«*u a la r^iut'
.iiilliiop-iin irpliise ^iifit ffiiMif nii«iti<« iii>niitri'Usrs (|u<* % i-llt-s
ilu ilii'ii au niaiilt't. \\. >.i|imiimii ItiMiai-ii. dans miii ••\i'*'.1«*ii'.
l'itnhffU* fH-itifir' n'i*n a rflf\e i|il«* srpl. Lfs <^ilil<>l'« ii'v
\it\.ii«-fi' i|-i*ii:i Jii|iitiT iiiiiiain. ;illii)iii' d un atlriluil iMn|irun!f
.1 {••ui* . îa .i!i .■•», >'ii II- «.in- II- iji- Il ^î:ilii.'lli' lie Lan lit ;/ . l-
\ iiif. ••M i I :
I • l'M IIS \\\,
.II»' itftfiui't ffi'tnm « tt uuiitint .\ii*fti^ti. Ii n v a ri»"n \\ •i»*
l'iiiir :■ "» \ t II'» I .•,'•••» Il i»ii|i- s iil«* ,|\ lit tiiir si^iiitir.ili>>n
!ii« Il ;i< |. • ■•ti'in!!--; > :il i .1 \i'n< t<'i sfji.iiiMh'ii! i<iiniii>' l«-
III k' t* lU . 1 s iMi ^•-r\ ir t II III il lift 1* ir.iiiiuiriifs Hiiiis i.i f •nue
• !• l'iii' l.i*<^ i-n •»! . t II .<i.-> ni. fil liiiin/i-, en flaiii ft fii pliiinli*
'. I* \\\;il P .*. ■ •' Î.I-. . i- fj . ,.1'. |.;. Il ■ji.r I.iiut<--1<'
' . . Ml . • Ji ■ ■ : • • ïj .' . ■■(II. iliii!. li'l- i> ..ti II- j« |>.ir.iit i;- '
• r , ■ . 1 ' !• » :■ •■
"• • ;• ■ . M- il I /•' ■;'•'.»'■■. Il J- .•
^ ■■' ' ! I' I ■ ■. Ml . ■!■ t '.„ iri 1 : 1 iii''iiii* |iU- • •! j' ♦
- . 1 ! k f .-'./•. f' i*- ; j ., .-. fi \i\
t, \ -.1 ..-it;- |i. kià'là' \ I
— Lïa UIVINITÉS k SYMBOLES 359
ntilli en abondance dans le Ht des rivières et
FCDCcintes celtiques; 2,000 au gué do la Loire
■ grand nombre d'autres au gué de Saint-Léo-
î Mayenne; à un gué de la Vilaine h Rennes;
niTray'; auCh&telet; à Bov'ioies [opp. deNasium};
KAtlila (Vieux-Châlons) ; au moDt Berny (forêt de
V^i etc.*.
Erupomorphisme d*une de leurs plus grandes divinités
s séduit nos pères. Nous ne connaîtrons probable-
mais le nom gaulois de la divinité solaire ainsi symbo-
vu le Taranis de la Triade de Lucain, mais
lie Taranis parait èlrc bien plut6t une déesse assimila-
R&rtémis laurique, comme nous l'avons dit, il n'est au-
tnt certain que Taranis m^nie, dieu et non déesse, re-
ste le tonnerre, ainsi que Ton a cru en s'appuyant sur une
étymologie douteuse.
En somme, aucune des grandes divinités incontestablement
celtiques, s'il y en avait dont le caractère fut nettement for-
maté et les contours suffisamment définis, n'a été représentée
h l'époque gallo-romaine sous des traits rcconnaissables avec
son vrai n6m. Le seul J?sms se montre à nous sur l'autel de Paris
personnifié sous la forme d'un bûcheron (fig. 36)*, mais il faut
remarquer que cet autel est consacré par une corporation de
bateliers, Naulae parisiaci, et qu'iicûlé d'Esus lîgiircnt Ca^lor
et Pollux, les grandes divinités de Miirseille, qu'aucune des
tribus celtiques de la Gallia comata ne semble avoir adoptées.
Les Nautae pouvai'?nl èlrc alliôii au.v corporations qui navi-
guaient sur la Sa6ne, sur le Ithâoi; et sur le Khin, comme sur
la Seine, et les divinités de l'autel rappeler un culte particu-
lier à ces coUegia, une anomalie au milieu des Celles comme
1. L'ùppidum BH/raele du» Commet! lairti ilis (:'''»ar.
a. Voir Mlle XVII, vilrJDir 32, quctiiiiri^-iiiire de ce^* roudle». Noua août
demiDdons si cet iliver» ofipida ii'i'laieiit pua àtn ceutrei <li'iiiilii]ueR où l'ou
■e raudait ea pèlerinaKi^.
3. A rapprocher du TarTU:i Trlifariiuo^ (■! rlu tM^-relief de l'autel dr Trêves,
6g. 50 et !!1.
:Wii l.^ iiKuniciv iiK> iiti*Li>!s
fut iilii" liir<l II- riilh- <li- Miilirn iiitr<i<liiit <-ii (i,iiili- [»ar l-* W-
••iiitiiinirfi. Ilji'ii m- wns. i|ii igm- d.iti- iiymi!) iiiriin- à iiif
ffiniiilr iliviiiiti- ii;ili<)ri;ili>. Intii sciiiiilf nir-iin' [iriiii\>T le idii
Ir.iîrt'. 1) Il y ;i ri'-ii>l<-:;fri«*T:il ii ■■iiirliiif ■!■• ):i ]irt**<' 111*1- irKtu»
xiir iiiilti'l .).• l'ari- ; il «-it ii iioli-r iin'ii l'i'-|iiii)iii> i-litflii-Din-
I t. lu- lin- - mil.' T1-- -'--l «iili-'iiliii-, •I.11I1 un» iMiii
.1 |(i-| ii.r .1 l.iil.ii.v I i:-ii-.. .1 liir.iiiis «>
■■■ ■•''•'>' !-i'i- ■"*■■"'. « l-|'"| ■■■lii-iu.-, .1,. |».r...i,
■ ■■ 1- -i,ni- .! i.l nt.l.'%.|.-i..-ii.-H;ii li-iii
I,. - li- ii\ ■ ! ■!.■. - .]■!■ |.ii.ii-..-iil jivi.ininl.* Ii.^
1... .-. , . ! Il» iln-iiv in-i ■. >iii rmiLiiii^ a.-.-.-j.iii
I-' ■■ 1^ •■ .- ili-. Iilllllfl- •! |>.|l|i>llll>-s jiHl If* •ivif
LES TRIADES. — LES DIVINITÉS A SYMBOLES 361
auguslaux, Mercure et Apollon auxquels le clergé impé*
rial avait élevé de nombreux temples. Les populations avaient
fiai par croire à la puissance des divinités qui y étaient ren-
fermées, s'étaient habituées à fréquenter leurs autels, et les
apdtres de la religion nouvelle eurent à les combattre. Ce sont
des temples de Mercure et d'Apollon que renverse saint Martin.
Mais ce n'étaient toujours au fond que des dieux étrangers.
Les divinités celtiques auxquelles les Gallo-Romains les assi-
milaient en différaient sensiblement, comme l'a déjà remarqué
Fréret : Apollon assimilé ne pouvait être le fils de Latone, le
frère d'Artémis.
M. S. Reinach, dans son Catalogue illustré, a bien soin de
faire la distinction entre les Divinités gréco-romames (p. 30 à
136) et les divinités celtiques ou kimriqnes (p. 137 à 200),
qu'il groupe autour du Dispater, des Triades et des Tricé-
phales et dont le nombre connu est très restreint.
Le culte des divinités romaines, même assimilées, avait été
au fond si superficiel, si particulier à l'aristocratie romanisée^
avait si peu pénétré dans l'âme de la nation que leurs
temples, ainsi que nous Tavons déjà remarqué, une fois dé-
truits, il n'en fut plus question. Le clergé se désintéressa de
ce culte renversé, aucun hommage ne fut plus rendu à ces
divinités étrangères. Parmi les nombreuses superstitions que
le clergé eut à combattre, le plus souvent sans succès, pres-
que jusqu'à nos jours*, aucune n'a trait ni à Apollon, ni à
Mercure. Diane seule joua encore un rôle dans quelques
])ratiques magiques. La lutte eut lieu entre le dieu des chré-
tiens et les innombrables divinités topiques, c'est-à-dire les
anciens génies des sources, des fontaines, des arbres, des bois
et même des pierres presque tous anonymes*.
M. d'Arbois de Jubainville a dit un jour avec quelque exagé-
ration, mais non sans un fond de justesse, que nous n'étions ni
Francs, ni Romains, ni Gaulois. Nous pouvons ajouter qu'en
i. La science seule est parvenue à les déraciuer.
2. C'est-à-dire u'uyaut d'autre nom que le nom de lobjet qu'ils étaient
ceosés animer, ou le nom de la localité où on les adorait.
»n
LA.nF-t.ICION l'RS <:
rclifiinn, Itt vîi-ille (iaiilt* m- s'f>l |).is il.tv.iiila:;!' Ini^^i- •iiln-
miT |tnr In n-li;;iiin ili-i |-'i'!iiir« on ■-■•lli> ili's Itiniiiiiim. A jtt-iiir-
h! It>s i]ivi)iîl<>s kiriiriiiuf'i mil LiUsi- ilnii^ l'I'lsl iiiii' i'frt.iiiii-
■■mpririiilf'. I^ rniiilc |-i-li::ii'iisi- i-«l l'i'Nti'-i- a-flliijiir. riiiiiiin-
l'lrliiihl<>. (i'i-st rAiix-, If ;:i''iiii- <-L-llii)iii- >)iii ftiil t-ririn- iMln-
nri^'iimlilt- nnti(iiiHl<-.
N'iiis aviins <lil i|iii- «Ipriint IVli-tiilin' i>l la ^i^h•■«^t• «lu "iijt-i
iiitiiH lions nrri*l>'ri<iiis. «-l'ih- ;iiiiit'-i-, a ['■•poipic L'n1l>i-r«>iiiniii- :
il m- iiiiii» n-«liTnil i|i>iii- |ilii> lin a i'.>iM-|iirf, s'il m- ii<iit\ «■■in-
lllail m'-ii-i-air»- >]•■ rniisa>ri-i i-ifi.r.- iii;i' li-i-mi a ta rri.i-l^
cl aux riiyilii--> kinini-lii-ii.-i"' ijiii ii-l<*\fiit siiniii il^'^ vi"ii\
(Vlli-s, ilii iiiiiiii- i|<- l'un '11'- i:itri--aiiv |iiiiii'i|>aii\ igiii >•■ i iN
l:tr))'iii-iil, ;(ii\ ><'ii\ il-- .iiii i-ii-, .'r l.iLTatnl-' faiiiillf ■-•■llii|ii<-.
1^1- i-ara'tm- lî'i ;;i'-fii.'r.-liii|iii- [inijih- .-u i.-xsorliia iiii<-ii\ [-v
la niiii|iarai!»-ti.
XXIV^ LEÇON
LES TRIADES {suite)
LE CHAUDRON DE GUNDESTRUP
Sans nous donner la clef du mystère qui enveloppe l'origine
et la signification des Triades dont les monuments en nombre
déjà très respectable ont été découverts en Gaule, le vase de
Guadestrup, dont vous avez les photographies (fig. 57) sous
les yeux*, vous confirmera en l^idée que, comme nous Tavons
affirmé, nous ne sommes point en présence de fantaisies my-
thologiques isolées, mais d'un ensemble de conceptions re-
ligieuses formant corps et se rattachant à une doctrine dont
quelque collège de prêtres avait le dépôt sacré.
Nous croyons de plus en plus à la grande influence de ces
collèges ou communautés dont les communautés druidiques
et lamaïques nous ont présenté de si curieux exemples et qui,
à nos yeux, furent les plus actifs propagateurs de la grande
civilisation dans les contrées septentrionales et occidentales
de rEurope.
Nous soupçonnions, depuis longtemps, pourquoi ne le di-
rions^nous pas ici, que c'est également la solution d'un pro-
blème bien autrement troublant que celui des Triades, le pro-
blème de la propagation dans la Scandinavie et en Occident des
langues dites indo-européennes*. Si cette propagation s'expli-
que facilement quand il s'agit de colonies grecques ouillyrien-
nos comme les colonies de la Campanie, du golfe Ionique ou
de la mer Noire, composées de tribus compactes de même
1. Voir fig. 57 et pi. XXIX et XXX.
2. Le frauçais et raaglttis u(^ de répaadeot-ilâ pas, aujourd'hui, à Mada-
gascar, dans des coaditious aualogUt?.s,(i l'aide des élèves malgaches dout des
tuteurs anglais ou norwégiens et les pères jésuites fout Téducatiou? (Voir
Ami. H.)
*^i LA RKLIGION DES GAULOIS
origine «'t ayant chacune loiir por^onnalit/* «*t par snilo liMir
lan;:n(*, commi*nt oxplif|iii'r rctli* pénéiralion d iim- lanifin-
«•lran^«!ro dans li* ;;roup«> conipari ilt>s tribus loiiraiiii*nni*<% lit*
IM^i* (le la pi«*rri* polii*. si les prlils groupes ary«>ns (|ui «y
inliltrairnt iravaieiit pas élf^ accompagnés irtMltic;it«*iirs a
l'instar «1rs //Yz-tle l'Irlantlc, ««t piMit «'Ire ili» rollcp»?* iPaiMle^
à riiislar (les llonirriilrs? (Irs col|i'*;^ri*H ou coninitinaiil«*s Uiiii!»
paraiss«»nt avoir é(é dans ritntii|uil<'» beaucoup plus nondHi*u\
qu'on ne le peuMf; le cidlè<;f* pytlia^oiirim était drja une
survivance. Nous ni»us suninies souvent demandé ««i Nuuia ne
sortait pas d'um* communauté st*rnhlable.
• Nurua.ilit IMutan|ue\défendit au.\ Romains d'aitnbuer .t
l)ieu aucune forme humaine d'homme ni de bêle, et il n'y
avait parmi eux ni s:alue« ni ima<:e de la divinité. Pen iani \*-^
cent soixante-dix prrmiéres années di* IcMir exi^t«'^^i■, \v%
Homains ne placèrent dans les temples ou chapelles ijuiN b.^-
ti^Nnirnl aucum- fi::uri* ih* di«Mi. " Tertulli**n*, dans son .-l/«'/t»-
f/ir dr In rvliifinn chrrtieiuu\ rappelle é;:ali* ment ijii**, bii-n «ju»'
Ntima ait établi plu^ii-ur*^ rérém<»nii's sup*Tslili«Mi<es, j] n \
eut il«* son tiMnps à Konn* ni temphv. ni ?«talue<. La tradition
était eiraltMiifrit ' i\\\v Niima était l«* fondateur du collèi:«* •{«
|irf'tn*N dits INinlif«*s et (|u il fut le pn*niii'r «le ci-s prétri*^
N'r*«t-ri* pa^ l.i l'ipiivri' d illh' i*spèr»» de druide? A Niiiii.1
fiii-'in* él:iit i|iii* la mMlinii du i*ol|i*L'e i|i*h Saliens ••! di> cidui
di"* Ki'i'i.uix l'I / f/f>/i//i/f'//i du frit séif rr mufiiel firr^id'urnt
/#•■ Vi'st'ih's* , Tmit l'i'la rst iiMivn* di' prélu* bien pin^ ipie df
phiiiisiiphf. Il \ a l.i :iulri> cIiom* iprunt* rréalion iiidiviiliii'lh*
Il \ a iiMiMi* di* iraditi'in
Ni* di'Viins-noiiH pa^ altribiifraux mi'mi*** rauM*<» If^ iineur^
^•■li:;||■ll•««■^ ni sin;;iili''i*'*« di**» ||vpi'rborecii<«, rreueiliif^ par di*«
lt'::i-n<ii*sdi»nt ilerudoii-. Ihudoii* i-t >trabiin h«* •%iinl fait^ I •■i'b>* '
■ lit' 'Ih* *t tnirliftits nutrry pirit H'iêtlt ffH l/ •/ ft */»/ f/r/»| #|r /.|
!. \ *- ,U .Vi."i I. \l
I • i(i>iii II II* ■ ' (■ ' \ \^
. i' it \li
4 M >'-f ! > U
385
yue la Sicile ; cette
vboréem. Là est le
•quoiies insu-
hn. Ih sont tous pour
■ t/s chantent des
ê lie une vasSe enceinte
tiulaires e.il également
\rla plupni-l des joueurs
loiiaïuffs du dieu en
c leurs instriimenls' . »
imaserie ?
I [tu venl conime une se-
ii'Ç poiirronlgermeruDJour,
i-mÊnies.
:i!ilestnip dont la décoration ne
^':<ii(L' organisé où, comme dans
■ii[tinc, à cûlé (lu mcerios et des
I [i!iis, dfs artistes capables d'in-
i-i. nous n'avons pas la préten-
s [loiivons en constater les élé-
IOU& déjà une partie. A l'avenir
bin l'éxégëse. Le clianip des recher-
il IrÈ» étendu. Le regretté professeur
i de témérité qu'on ne pourrait lo
t de contact de ces mythes du cùté de
nique. Je dois vous signaler ce point
htres. Il est moins invraisemblable qu'on
ittts tels que les présente M. Soplius Millier
pbomme lea biérnijules du temple de Comajia.
■e 11 faudrait admeltrc ta préseace aussi bypotbËtiqne
ft priori de ramilles d'iirliaauij liturgiques, aussi habiles prali*
IjrUiotogues, mêlées aux tribus kiuiro-bel);es de la presqu'île
'e croire à l'eiistt^ace uu milieu d'elles de prêtres {pii) aua-
liGO LA IlELir.lON DKS GArLOlS
ilaiis II' savant «il liimiiii'iix iiiiMiioire qu'il a cousacn» à eeli«
ilérinjvrrlr.
L*' va^ti- rliaiiilnm <l*nr;:i*iit ili> (iiiiiiii*slrii|»' (O^.lîl^ dédia
niiMi-f il rmiviMhirtf Mir 0"*,2I ilf |iriir«iiiileiir ' fst riiiiv<>rt .
l*iiit«'Tii*Mi 1*1 il rr.\lrrii-iir «riirii* <(M*ie ili* rf'lii*fs au nombre lii
lrcix«' li'iiit riialiilr iliiiTltMir du .Mum*(* «I«* Oi|M*nha;rui* donii*
la <i«*.s«'ri|ili«iii.
A|»r«**i avoir i*\|mm* ju<(|Ui* lian*^ li*s plus miiires di'taîls l«**
rirrnjiNJaiH'i's ilt* l.i (itfrouvfrl t flriiioulré l'aulhiMiliciU
iii«'iinl«'^ial)l<* lin vaM*. Sit|iliu< Miillrr ahrtnic l'examt^n ri la
siLriiitii'.'iliiiii <li*s si*i*rit*s r«*|)D>sfntt*(?s : 1" à l'intêriiMir. 2* :i
l'exriTiiMir ihi l'haihlrun.
/V#'/////r*- lihii/ur ' : un iltWilf* il«' LruiTri«»rs i»l un«* fyc^ii*
(]•■ ««.iriiliri* liuinaiii «iiiiih«* occasion au savant arrhi'oiugui
<|i' n*ii'vi*r plusieurs ilfiaiU ini|Hirtanls. Piiur los cavalii*M
IfN ra««i|iii>s .1 rmiflli*. à rf)fni*s nu Nurmoiilfs li'un san^lii*r
• lu <riin iii-t^au : l'i sflli* i*l Ir liain.u'hfini'ut «li*s rhi'vmux
l*iHir lt•^ j-iiilassin** : rah*^»'iii'f' lii* i'aM|u<'.^anf >\\v la ti'le «if
f-i'liii i|iii l'oniinaiiili*. v\ ipii • ««t .n lU'' ii«* la i:r.in«i«* é|ii^«\ au
Ijfii ilfs loiiL'iii'^ |ii<|ni-< •l«*^ r.inlaNHins: li* loui: Imurlier i»val«'
.i\>r ntiili I. Ir raiiivv ' |i<iri>* fruit p ir \**^ niiisirii'us «pji Tont en
|niin'lii'. \ii-i|«-*»*«H«» •iii ilt'hii' : /*• tinnfumi trfr «Ir /M-Vi^r. « !>**
iJi'taiiN. fiiit ri'iii:ir<pif r I .iiil«'Ui du nn'Uiiiii'i'. sont tnui^ a iioti*r
!■! lin piii^ Il itit iiiiiMi'l p'Hir 1.1 dfiiM'iMiii.ttiiin du rararlrm de
rii'UMi' 1-' i|i- siiî: iMiL'iih'. lé*'> l'iNijni's .1 nirut**». Ii«^ m'|I«*a a
•'••lin iii-t |Mrii|.iiit>-^. Il'*» l'imipN JMiii'lii'is nMnn.:*» a iiiiih«> dt*«
f>Mil.i*«Hin«*, !•- «':ii'ri\\ tniiiiiiit Ii-n |iriiM-:paii\ «'ItMni'iitit dr%
ti i;ii(f'i-** •!>• I ifi' \l^h iiiu'i' ' ••' **i>iil li*"* 'ir rin'H ::auiiiiM>4'. •'
* !*• '..!• ^li. : I I.- r > • ' -1 . J •! i-i I II fitii -• ripp-l>-r •\\i> ! irff**ut ^tuil
iT • r ir ■ • I *■■ i'i'l':i I ■ ■• ii -iiiii--ii • tu- ■'. ■!■ n •!:■ • r- . .- )ir>iiif«* rt l l'î
• * ■ -il l'i . ' I .- .11 : I II ■(! I •■■ ■ • I I ^ I- j'.irj. fil 1 1 iii iiii • ..ïTrtDiS'
I . i ! • il ji i: . i ■■ ■ ■ •■ f r ■ ' I-
- \ I -.'1 II 1 X| I ■ li' "^ I.:.! '•• T '1 .; .
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!■ I tT i.t liii' m \ i. . :•!• ir- ir '!• - ■ .m.r ■ • x-i •k..iir i-i'ir*
Tni: NEV/ vc,:;K
l
LES TRIADES. — LE CHAUDRON DE 6UNDESTRUP 367
« Le vase est-il doQC gaulois? Attendons; d'autres nations
que les nations gauloises ont porté le casque à cornes, le
grand bouclier et ont eu le carnyx pour trompette guerrière.
La conclusion ne peut sortir que de Texamen de Tenscmble.
Or, sur cette plaque même, nous nous heurtons à une contra-
diction historique. Les armes sont gauloises; mais le sacrifice
humain^ ce personnage précipité la tète la première dans un
vase où il doit trouver la nriort est une scène rappelant la Ger-
manie plutôt que la Gaule. Strabon et Tacite nous parlent de
sacrifices semblables chez les Germains. »
Les douze autres plaques sont ainsi étudiées, tour à tour^
avec un grand développement crépudilion. De nombreux rap-
prochements avec les antiquités des pay^ les plus divers
mettent en garde contre des généralisations hâtives, consé-
quence d'un point de vue restreint. M. Sophus MùUer pro-
cède avec la plus grande prudence.
La seconde plaque, aux yeux de M. S. Millier, représente
une chasse de taureaux sauvages, « amusement national et re-
ligieux du Germain » *. Nous y verrions plutôt, faisant suite
au sacrifice humain, l'immolation de taureaux sacrés, complé-
ment naturel de la cérémonie en Thonneur de laquelle l'armée,
cavaliers, fantassins et musique défilent. Le lien entre les
deux scènes serait logique.
Le sujet de la pi. III* est plus obscur; ce sujet mythologique
ne réveille en nous aucun souvenir. Sophus Millier y voit
le buste de la déesse du soleil, entouré de symboles significa-
tifs : la roue à six rayons et le griifon. Deux éléphants, une
hyène ou un loup, complètent son cortège. La déesse porte le
torques. A part le torques qui rappelle la Gaule, la scène paraît
orientale. Mais faut-il voir, dans ce buste, le buste de la déesse
du Soleil? Les tresses de cheveux tombant sur les épaules, les
deux mains soutenant ou pressant les seins de la divinité nous
porteraient bien plutôt à y voir une Artémis. Cette coiffure
qui rappelle un peu celle des Sphinx égyptiens ne nous est pas
1. Voir la publication danoise.
2. Voir la publication danoise.
3I«
LA RELlniOM HEb r.AULUlit
iiiroiinue; rV^l ccllt- Af la Sininn, {mrèdru d'Apollon ilonl
iidiift avons rlnniit* In lif:un> p. 1% t-l :i:t:t — type itrii'iital lii>-n
rniiDii ot depuis ltitif{t<'mps si^nnlé. Nt> poiirrait-on pas y mu
la iléi-ssv Taraiiis ilt: la Trinili> ilc Liicsiii prûitiilant au >ai-ri-
lii->- ' (,>■ iiir-iii>- liiihlt' ■>•■ it-lMiiiM- -iiir iiiit> aulff plai|iii' •
«riM- oaii-> uiiriiii •-iiilili-iiii< Mil.-iin-
.\vi-r t;t i|iiilrii-iiic pliiipic' ]>l. \X\ iitiiiit iitiii^ n*lrtiiit<i
|i.i)i fil iiiniin. (il [><-fMTiiia:;i' .1 In tri.- Minnonlée «li- rom.
<)•' i-<Tviil>'', iii-iT<iii|ii iIhik l'alliliiilf l>iii|>lhii|iii'. lt>niin( <!<'
111.1111 ilniili- II- l.'ripifx.tii- -.i l'am-ln- i<-s«>ip>>nl a li>lt< Ji> tw-li.-
r.t|>pfHf, ili- ta 111,1 iiii-i>- Il |>1ii«|»i»ilivi*. lu !><'Ti<- ilt> moiiuiin-ii
■liiui ii>>ii<- fii> .iM>ii-< fiiii<-1-ii>i- >laiiN iinln* iL'rniiTR U-r-o
1,1 >litiiMi>- .(.■ 1.1 < itii|iiifiM-' )ii:i<|iii' liL* .'N ri>lc\f ilii iiifii
i>i»-, I in- tiL-iirt- Itarliiu-. au «Lifn .h {sirli>- HpiiimI)? ri- -n
LES TRIADES. — LE CHAUDllON DE GUNDESTRUP 369
ferait croire qu'il ne s'agit pas d'un dieu, mais d'un prêtre), les
deux bras levés symétriquement, tient de la main droite une
demi-roue (incontestablement ici la roue du Soleil) qu* un per-
sonnage imberbe, coiiTé d'un casque à cornes, saisit des deux
mains^ dans la position nécessaire à lui donner le branle.
Dans le champ, à droite et à gauche des personnages, deux
hyènes; au-dessous trois griffons galopant. Entre eux, de
nouveau, le serpent à tête de bélier'.
Ce ne sont évidemment pas là des fantaisies d'artiste *, mais
un ensemble d'emblèmes, de symboles relevant d'une même
conception religieuse très bien défmie, bien que nous n'en
ayons pas encore la clef. Derrière ces symboles se trouve indu-
bitablement un collège de prêtres chargés d'en être les inter-
prètes et Us gardiens.
A l'extérieur du vase d'autres plaques, de moindre dimen-
sion, donnent de nouveaux renseignements sur la famille
divine dont les plaques de l'intérieur nous montrent quelques
personnages.
Le sujet principal de ces nouvelles plaques est un grand
buste d'homme ou de femme se terminant au milieu de la poi-
trine ; les hommes, les bras levés ; les femmes, comme la déesse
qui nous a paru être une Artémis ou une Gybèle, les mains
pressant les seins et ornées du torques \
1. Voir la planche danoise dont nous ne donnons qu'un segment.
2. Rappelond-nous certaines expressions familières aux légendes formant le
fond du buddhisme : « Le Buddha fait tourner la roue ». Ém. Seuart,
Légende du Buddha, p. 16, « Le Buddha seul fait tourner la roue », t(2.,
p. 357. « Cest en qualité de Çakravartin (c'est-à-dire de roi) que le Buddha
met la roue en mouvement n, id., p. 361. « Libre de tout obstacle il (le Bud-
dha) met en mouvement à travers fespace son disque aux mille rayons^
vengé des entreprises de son éternel ennemi », id., p. 434. « Le Çakravartin
lance la roue adorable à travers l'espace », id.^ p. 437. u Les Buddhas successifs
représentent des incarnations intermittentes du chef suprême des Devas venant
remettre en mouvement la roue solaire obscurcie », id,, p. 484. Cf. en outre sur
le rôle de la rone dans le buddhisme et les sectes antérieures ou connexes,
les pages 17, 32, 35, 37, 45, 49, 158, 219, 356, 365 et 368 de La légende, impor-
tance de la roue comme emblème, parmi les emblèmes religieux les plus an-
ciens, ressort de ce relevé avec une évidence éclatante.
3. Sur les médailles armoricaines la fij^ure qui nous parait être une Artémis,
comme celle de notre chaudron, est également ornée du torques.
lui parait seul s'y lîiltachfr par l'ensemble dos husle^ dont il
est orné. L'arrange meni des cheveux et île la barbe, la fnrme
de la bouche et quebjues autres liélaîls sont des points de rap-
prochement qui ne pouvaient lui échapper. Des fragments de
vases semblables orn*^s des mrmes tèles, bien reconniiissables,
dont l'nn, comme sur le vase du Cabinet des Médailles, est Iri-
céphale (fig. 60) cl ijue ion sait avoir été recueillis à Mons
(Belgique), en indiquent suffisamment l'origine. « Le vase du
Cabinet des Médailles i\o France, poursuit M, S. Millier, pro-
vient donc des régions septentrionales de l'Empire romain
d'où proviennenl, comme nous le verrons, toutes les antres
LK8 TRIADES. — LE CHAUDRON DE GUNPESTRUP 371
pièces connues dont la parenté avec le vase est évidente. »
Il y a là une constatation des plus précieuses dont nous
prenons acte.
■ La figure masculine analogue ù la figure des tricéphalcs
Si' retrouve, avec du légères variantes, dans les attributs sur les
Fig. 60.
plaques ô, 6, 7, 8 et 9 (du rapport danois). Les plaiiues 10, 11
et 42 nous présentent des bustes de déesses. Les dieux nu
se distinguent pas seulement des déesses par l'arrangement
des cheveux, le port de la barbe et les moustaches, m&îs.
comme nous l'avons dit, par l'atlitude des bras symétriquement
levés des deux côtes de la tèle, altitude évidemment biéra-
tique. La fermeture de la main dont lo ponce est en dehors est
à remarquer. Les femmes, au contraire, aux longs cbevuus
pendant sur les oreilios, ont les bnis repliés sur la poitrine,
au-dessous des seins iplaqueslO, 11, 12). Les déesses comme
les dieux (si ce sont des dicu\ et non leurs interprètes)
portent le torques. Une seule des figures humaines, une femme
iicolythe de la déesse (plaque 10). porte ce signe de suprême
distinction. »
Ces plaques, on le voit, ne présentent qne de lointains rap-
:î7t2 L.V RKLir.MiN DKS «iAIJLOlS
prnrliriiiiMiU aviu* l«*.s iiiilii|iiilés ili* la (iaiil<*. Iell»*> «|iii* ikhj^
\r> r«)iiii{iissi)iis, (laiih* iii(l«*|)i*iHiaiiU* i»ii liatilr 4'«->aii»*uiit'.
« L<*> ti^iin*s ilf c'<iiii|it'iruisi)n, il faiidiaii li*!t rhiTiluM* |iluli'il
M't '^l tniijiMirsM. S. .Miitlm|iii |»arl«')«lucûltMli»l'A.sii*-Miiituif.
<!«• rAs.%yiii', iiiriiir ili* rK;:y|)ti*'. Les pla«|iii*s 7 «'l !• on ii* liirij
siiiilrvr i|«* rlia(|ijr iiiaiii, a hras t«*iiiliis. nu animal ^ai«i |».ir
If's patlfs fi<* iii*vanl, un t'crf (|>ia(|nc Vii;. nn lii|i|MMMni|H-
|ilat|Uf l\ ont t*inihiriiiin«Mil n* rarartïTi*. L'Ar(i'Miii*« |i<th«*.
en partirnlirr. «*s( sunvtMit r(*|»rt'M*nl«'*t* dans rftti* atlilmle • \«»ir
l«' vasi» ilr ôr.'itM'kwvl •',. Snr 1rs |ita«|n«'s M r\ 12. nn |wi*»in-
na;:ir >anlant ra|i|M*llr r«'rtaiii«'*i monnaies ^anlois»*s lin li«*i-
u'inin. h'nn antri* l'ôlr un rnnl lertinu.iiln* snr l»*s pit :h lit-
ni'innaii's rfltii|nes ilr la liaviiTi*. <in ly|»«* lifs Ut':;enliti;;fn
s«-iinsM*lr||f'n \ le si*r|irnl a Irlf ili' lieli«T -.
Siiiilins Miillt*r roncint ainsi :
■
i' " L(* vasi*. f|nMii|n«* [Hirtanl ili*s tiunr«*s li'nn 4-arat'ler*- m
l'on fstalili'niiMil ^'aniois, n'a {la*" (*le raliri«|iie ^'n lîanlt*:
2" •• L>* va^i* n'«*si |)as non |ihis nn va^e ;:i*rniani«|ni'. iiii*n
i|iie i|iii'ii|ni*^ lictails i|i> ri»slnnii' ra|i|M*ll«'nt les linniain^ .
'A* " Il n'i*sl |ias M'amlinavi* .
i' •< Hiffi ipii) Ifs a^li^lt•^ «|ni l'nnl M'nl|ile se >oii'nl m*»-
|»ir«*K «le traditions i'la*(si«|n<*s, mi n«* |M-nl l'atlrilnu^r a «li*s ar-
hstfs romains ;
•»' -I II fanl vu 4'lii*irri«T rnri;:ini* dans un»* ronli«'«* \«»i^iti«' 'li
la (ianii*. **<in*« rlii'. a |i[i»|iri*nii'nl fiaili'i. L'anl*'iM-. as^iz r.t;i-
|)rii<'hi'i> piinr l'n a>"ir «*iilii lintlni'in-f. assi*/ rlo):;n«'i' |»'Oir
*''lf'f ri'««|i*i* t'U i|ilior<« lii*^ r<ifiii.ii*«^in('i'^ dis lii**tori«'n** «'l.i«-
^i<|nrN - . Nons n'a\oiis luf^ipii* tien «i «*iianj«-r à ri*s r«»n- .n-
siiins.
Sur iiii |iiiint '«•*iili'in<'iit I -iinnioii ili* ^i»|iliiis Xfnller iii*im
|i.ii'.ii'i i|i;i>-li-i iiiif ii'.-iMi* nioiiiiir.r.oui. Il in- laiil |>:i« altriliii'i
I 1 iiidii>'ii •• .' iiiliiisf II* .'ai'lii'l 7'i'i/"f« iiii|iiini«* a i|ijeli|tic*^-
ï \, • lî !•■ I lii !•
J ^ I •■ li • I I M 1-t • -il ■• \ I » I' i. ■ > -^ ' .••I-», Il *■. ji ! . ■ /./ .
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I r j I ■ ^* '.-;. -r /■■■.* I 1 . , ■! I 1 1* •' /î' ;^ I "■ ■ . «"'i i 1.* • • •! ^e\ ;■ •
LES TRIADES. — LE CHAUDRON DE GUNDESTRUP 373
unes des figures du chaudron, particulièrement aux person-
nages du cortège militaire et aux divinités à attitude bud-
dhique, à casques, à cornes et à torques. Ce ne sont pas les
Gaulois de Gaule, c'est-à-dire les Celtes, qui ont réagi sur les
tribus kimriques du Julland. Ce sont les tribus kîmro-belges
qui ont introduit en Gaule ces costumes guerriers et ces dieux
nouveaux empreints de couleurs asiatiques. Le chaudron de
Gundestrup représente la religion des envahisseurs et nous
les montre sous un aspect particulièrement intéressant, celui
de missionnaires d'un nouveau culte qui pénètre avec leurs
armes, bien que le foyer actif reste confiné dans le Belgium,
jusqu'aux extrémités du pays, chez les Santons d'un côté, chez
les populations grécisées des bords de laMéditerranée de l'autre.
Nous avons déjà dit que, dans ces contrées, le culte nous
paraissait avoir été apporté parles Cimbres lors de leurs excur-
sions de la fin du ii® siècle avant notre ère.
Et maintenant, quelle date attribuer à notre chaudron?
Sophus Millier penche pour les environs de l'ère chrétienne,
un peu avant ou un peu après la naissance du Christ. Ici nous
partageons son avis sans restriction et nous croyons pouvoir en
donner des raisons plus déterminantes que les considérations
un peu vagues sur lesquelles s'appuie l'auteur du rapport.
Pour nous, à défaut d'autres arguments, 4es armes seules
du cortège guerrier représenté sur la première plaque ré-
solvent la question, que résoudraient d'ailleurs également des
considérations mythologiques :Ia présence sur le vase du dra-
gon à tête de bélier, du dieu cornu et à attitude buddhique,
du Sanglier et de la Triade de la onzième plaque*.
Deux monuments existent, datés, du règne de Tibère : l'arc
d'Orange dont la dédicace est de l'an 21 ; Tautel de Paris dédié
au même empereur par \esNautae Pa?*isiaci sur lequel figurent,
à côté du dieu Cernunnos^, Esus et les Dioscures', rappelant
*• La déesse Artémis entre un dieu barbu et un dieu imberbe.
2. Que M. Mowat a démontré Otre un dieu eu attitude buddhique.
3. Il y a quelque probabilité que Tautel de Hfâms, avec son Mercure et ton
•Apollon d'un beau style accostant le dieu cornu et accroupi, est de la niAme
époque.
:{7-i LA RKI.iniON HFS r.AULOIS
Iri's rliiirenif'iil que U» ruile, Hmil le» srèiu»» fipiin'M'S sur li»«
plaqiKtH (lu cliHiiiIron sont uni* iii;inift'stali(in, llfirissail «ilurs 4
H1MI11S, tandis qui*, sur Tare (i'Oraiii:«*, it*s lrn|ilit*eA <i*arnit»s qui
iMi rel('V(>nt Trclat nK'tli'ul siuis nos y«'ux l'arnuMnenl i*tini|ili*t
du ^U(Trii*r rimiin*.
Du a voulu faire di*srfndre le chaudron jusqu'au vi' ou
vir siècle lie ur>lre «;n'. Petil-on ennre qu'au vi' ou vu* nièrl»»,
m pleine ««re frauro-l)ur^und«* dont tanl dt* ciinetiên-s nous
révèlent le rosltinie ^iierri»»r, un arljsle aurait n^jin-n-nit*
un dêni«* de lriMi|M*s rappelant Parnienii'ut d'une i'*poqiiL* de
hix ou MCpt criils ans antérieun*? l'A si Ton i*sl ronvaiiiru.
comme nous, que les scènes sont des scènes iilu«*lli*s appar-
Icnanl à un cullf* spécial local «>u régional. «*st-il vraisenihialilt*
qut* ce culte fût fucon* t*n vii^u«*ur après les révolutions rcli-
;;ieusi*s qui ont accompagné rélaliliss(?mrnt du i:ouvi*rn«*nii*nt
ilf Itomc vu lîauli* «'l en rurmanic. suivi di* la convcrsinn di*«
Franc** i*i lliir::iiiidt*s au cliristianisni**? i\t'{\r leuvrc coûifusr
l't de loiiL'iic liali'inc, fi Texéruiion «le lai|ucllt* semblent aV'iir
ciMipèrê plusieurs arlisIt'M*. M«*rail une «iMivre d'.irt létrfi^pectif.
une f.intai>i«- aichênloiriqiif sans ain'uue valeur lii^t'irii|ue!
Knctni' <»i*rait-il nécessairi* de iMunlrer di' i|ue| milieu crllf
o'uvi't'. i|ui n'f-l fr.'incliemiMil ni l;.lullM^e, ni romaine, ni hy
/aniin*'. aurait |mi s<»ilir.
>i l'niirormiMiii'nt à ^.l\i^ 1res mutive de >opliUH Mulli-r.
U'iu^ |»lai;«ins l:i rMitiii<i«.iti>in i*t la fahricaliini du \:i<«i* aux en-
virmiN lit* I en* «'liretietine, les piii^ :;rMssi>s ilifliciitlf^ lii^pi-
rai*«*«>iil : nmis Minimes. .1 Cfite e|iiiqiii*, d.iU'^ le Itf L'iiim ••! !•-«
c>i[itiei>s \iiisiiiis rti |iiiii*>H,iiit iiHsi'/ [tiin \i'rs l'Kst, il.in*« un
milh'ii ou la ilenMiMTl*' «I lin \.i*«f d<* i'«* cai aetiTi* ni* iieiil «'tn*
lUh* l'.lll*»!* i|f ur.'ind etfinneilient. pni'^qilf la quelli* du piils^ iR
i|i- W ellef^rd'le m- li*rmine ••Il i|r.i::t»ii .1 li'li* ili- l»«'lîer li:; ù\
^1 M<iii*« piiii^^iiii^ pliiN loin.iitiiis ri'ficiiiitnins chf*/ li-s il^iii.
iiiiiui|i'^^iii*\i*^.li*iiil|i* du ^.'uu'lier « Kn suivant A/# *lir urt^n-
\ ! it- • .• • |i.i|i'* :i» |iir ii«*rii| |if ^Ifr i|«- Il tiii'iiir iiiuii. t.>«ll -^l
.11 'Il *K \i **>i|ili.i« \|-j..i r i|iil III'- «rtuMf ji|«lilii r
LES TRIADES. — LE CHAUDRON DE GUNDESTRUP ^5
taie de la mer Suévique ' nous trouvons les tribun des jEstit gui
fa bordenX, Leur habillement et leurs rites sont ceux des Suèves,
cur langue se rapproche de celle des Bretons*. Us honorent la
rnère des dieux, matreindeiim veneranlur'. Le symbole de leur
Fig. 61. — Queue du dragon de Wcltcrstelde teriuiaée en LSte de bélier.
culte est la figure du Sanglier gu' ils portent à la main. C'est là
leur arme et leur dé/ense unique. Ce signe en mainun adorateur
de la déesse marche en sécurité même au milieu d'ennemis »'. H
est évident qu'il ne s'agit pas de tous les ^stiens, jEsttorztm
gentes, mais d'une catégorie appartenant à des confréries.
Le mot ritus, qui n'a pas été assez remarqué, l'indique suffi-
sammeat et ces confréries sont évidemment des oasis dans ce
pays cil les habitants n'ont pour arme que des bàlons el con-
naissent à peine le fei'\ du temps de Tacite, bten qu'ils culti-
vent les terres et se livrent à la recherche de l'ambre.
A cette époque, les Cimbres n'étaient plus qu'âne faible cîté,
paroacivitas, sedgloria ingens'. Toutefois une grande enceinte
1. Tacit., Germ., XLV.
a. • Quibua ritui habitusque Suevoruui; lio^ua Britnuniae proplor. >>
3. Une Cjbèle ou uue ArtËuiin?
^■ •> Imigne superelilioni?, rorma^ aprorum gestauli. Ajuulons que le san-
glier dana la mythologie scauiliaavc élait la mouture du dieu freir : ■ Freir
travent le» airs sur te sanglifr au-c soie) d'or nommé GouUiiibouirta, et lire
de ta êingutière monture le surnom deGoullinfiourUgandereH\e poeseseeur
do laDglier). Jacobi, Dict. de myth. universelle, éd. fr.; cf. «ub verb. Fret
0» Freir.
S. ■ BaruB (erri, Trequena rustium u^ub. '>
9. Tac., Germ., XXXVll.
370 L* RKMCION DES 0\UI.0IS
rappelai l oncorr liMir an rit' une rpni>mméi», vpipris f«imar http
vestiffiti rnfinrnf, ut ratifie ripa rfi^fra. Lii ponv:iil i*ni'«tr»*
se niaint(*nir nn «i(* leurs rol|i*:r(>s de prêtres.
I/ar^niïKMil il«* TarnienitMit est encore Itien pinsproliaiit. I««*
ras(|ue il rnnies et le rarnyx, le bitnelier olilnn;: êlaienl. .in\
ytMix (les Itoniains. «lepui^^ nn denii-sièrle an moins a\anl la
ronquAte. la rai'at'tèrisiii|n«* du guerrier panlois, r'est-.i tiin*
alors lin irnerrier rinihre. le seul avec |(*(]n«*l tli*pnis pln^ tit*
cent ans avant notre èr«* Home eut «'*té rontinnellt*menl en
rontart. Les d«*niers frappés t»u l'honneur des \irloiies r»*ni-
portée^ sur ces terribles ennemis en sont um* iiiéru*>.il»ii*
prenvi*. Tj» n'est pas moi «jui i»n détermine le l'araelère. rV^î
l«* mappiis de La^'oy, r'esl le baron de Wille.
1^1* rarnvx n*était point, aux temps ile rindèp^fiiUne**. la
trompette nationale. Il ne parut ipie tr«*s tard sur les mon-
naies L'an loi ses. Sa rélébrité venait dt's iléfaitrs des llimbre*.
Li* mémoire du manjnis d«» La^oy, relui du b.iron ili* Wili** no
laissant autMin doute à ret éîrard.
Ijt* marijuis de L'il'ov ritt* uni* sérii* df denier^ df^i famillf^
Fnn«lania. r.loulia. Ki:naluleia. Juli.i frappés bien avant I.-1
ronipn'^te sur lesipiids tiiMire le rarnyx a tiln' de Irophn*
en MOiNfiiir tii's vii-toires remportées sur les barbari'silu Nor<l
Oui*Ih bariiari*s.' Suivant Hurtrliesi nous in* pouv«iii«» rboi*ir
un nit'illi'Ur L'uidi* . Ie*i monnaies ib* la famille t'un /fintn «f
rapp«»rtrnt ottr ni tuirrs dr \t»iriti^ *///■ /#•» iHirf**irrs, ti»ins /*•.
rtt» irtttts iTAii '71 l'r*it','/ii r, L«* inari|uis tU* La::i»\ appromt*.
L**s di-nii'r<» ib- la fanolli* ^'hmlta aurairnt b> méuii* «.ir.irti-rf
iN -nfii riiiitemporain- ib*s priMni«*rs. L«»s d**poiiilb>« ^mil rfîlf»
iiii même pi-uplt*: rf^l fiiron* une i:!oritii*ati<in de la viri.nr*'
•II- XL-fifis *»iii- l**s r.im lires, i^luanl aux di-nit-is dt* la f.iri:iii«'
/.'//l'/.'f/ #!'/.<' r.LMiatuii'MiH. ilit MumniMMi, ftait niioirtair** «-n
I an liiîT NT ans axant :iolre tTr : le tropbée doit faiii* allusinti
aux in«'-iii«-* ••M'iienii'nt'*
Il i"*! .1 n»iti'r, ft ertti* tdiMTvalion n t'sl asniiremi'nt pas vin*
vali-iir. i|iii' I»"* r isijiii*^ fai*«.'iut parlii* ib» «'«'s méini'<i lri»pbfi-*
*»iitit dt*^ ra^ipii ** .1 riirn«*s «'miinie rt*ux dt* l.iir dllran:;e «-l ib-
PI. XXXI.
8
12'"
13
26
♦ V
Deniers de la République romaine frappés en souvenir de la défaite des Cimbrcs.
LES TRIADES. — LE CHAUDRON DE GUNDESTRUP 377
^ uelques-uns des guerriers du défilé de vase de Gundestrup.
Nous ne pousserons pas l'examen plus loin*.
Nous ferons seulement remarquer que le préjugé qui faisait
^ie ces armes l'emblème des bandes auxquelles s'appliquait le
V erme général d'armées gauloises s'explique très simplement
X^ar cefaitque les dépouilles des Cimbres transportées à Rome
^rès leurs défaites avaient été exposées ot étaient vraisem-
l)lablement restées longtemps exposées dans la maison de
Catulus, à qui, prétendaient ses partisans, revenait tout Thon-
neur de leur anéantissement près de Verceil.
« Les soldats de Marins, dit Plutarque^ ^ pillèrent les bagages
des Cimbres y mais le taureau (T airain, les étendards et les trom-
pettes furent portés au camp de Catulus, ce quil allégua
ensuite comme preuve que la victoire était son œuvre ». Ces
glorieuses dépouilles durent certainement être respectées et
Ton pouvait peut-être les contempler encore à Rome à l'épo-
que où Tare d'Orange commençait à prendre tournure. Des
représentations devaient, en tout cas, en avoir été conservées;
ces armes étaient restées dans les esprits comme le type le
plus complet de l'armement des barbares.
J'ai dit que le caractère kimrique des armes composant
les trophées de l'arc d'Orange, reproduction des trophées des
deniers de la République dont nous avons mis des spécimens
sous vos yeux, était, pour ainsi dire, écrit en signes visibles
sur les plaques du vase de Gundestrup. Des témoignages
écrits confirment nos conjectures.
Nous n'avons pas de récit circonstancié contemporain des
batailles d'Aix et de Verceil, mais ces récits ont existé. Plutar-
que les avait certainement en main; il nous en donne le ré-
sumé '. Il s'agit de la bataille des Verceil :
« L'infanterie des Cimbres sortit en bon ordre de ses retranctiements
et s*élant rangée en bataille, elle forma une phalanj^e carrée qui avait
\. Voir pour plusde détails, le marquis de Lagoy; de Witte, Hffvue nrchéoL,
4887, II, p. 429, pi. XIV ; Alex. Bertrand, Uevue archéoL, 1894. t. Il, p. 32 et
notre pi. XXXI.
2. Plutarque, in Mario, XXV.
3. Plutarque, in Mario, XXVI.
. ^ xj^jiULMii
378 LA RELIGION I»E8 GAULOIS
autant <!«* front que «l<* iirufnniliMir i*l <lnnt rti:ii|Uf ••l'it»'* i*MU\rait tn-nti-
>t.-nl«'>* ilfti-imin. L<>ur5 ravnliers. .ni nonitin* ili* i|nin/«> nnllf. •-t.nfnl
in:u'nitii|iit*ni**nt |i.irt'*s*; Ifiirs laMpifs si* ti*rniinaii'nt **t\ u'ii«mi1i*^ |H*.int*-« •
l't rn iMiifl1*'H (i«* lM*'t«>!( H.iuvaci's. 8urnionti*9 di? haiitii p.m.irhf* ^••nil'! !•
hlfx a itfs ailrs i|iii aj^iutaiiMil imicmp' à la haiilfiii île Inji t iiil<- |U
t'taifnl l'ouvrrU ilt* cm rassis itr fiT *•{ «!•* hou«ii«*rs «lonl la \*\.iw U^ux }»••
ttit le plus urnnd iM-|at. IIh avait-nl rliarun ii«ii\ javr>|ii(^ n l.in«-i r * il«-
luin.et «ians la iu«''lt*«' iIh si* sf*iv.iii-nt tlV|irr^ lunKH'^^ «'t |M*viiiti-« .
LoA n*ritA (le cettt* i*iiof|ii(' sont roninn* un roniiiirnlain' <lr«
snilptures de l'an* d'Orange eliii^s riHeliin*s îles tlt*ni»TH l'.'rAi
st)UH ci*i aspecl Irailitiont*] (|uc* Diodon* nous pt'int i'ii>-ii!f It*^
rianiiiis dans lt*s pri'miîTes anii*'M«s de notn* ^n*.
I.f^ li.iul<M!i ' iiiil pHiir aiiut' «l«'fi*ii^i\i* i|f< huiiilii'i^ .iMMi liaul% •|ii'iiri
hiiMini** rt ipji- < liai'iin Minr a *>a iii-iuii'ii*. ('.••iniiii* li-x |Miiii-liiT^«ir\ •!• m
nmi M'ult-nii'Ut il*' (lff«*nv, ni.ii> «l'Mrni'iiifnt. •|iif!i|ii«*^-iih<» \ fimi ^i i%« r
tli's titfuri'» ii'aii.iiu l'U 1mi<«m*| li.i\ailli*<'<i avi.*r lMMijriiii|i il.utV |.«*iii^
« .i*>ipi«"« «r.iiraiii ^iiut kMiiii*« li*' •iaiiilf?H sailli*'» i|ui (lnnip'Ut i •«'■ii \'i.
|i>^ p<irl*Mlt Uil .|<«|'t'i'l failla^tllipl*'. .1 «/U'/'/llrA-Uli^ i// t^% 'rjt/ll'* i-.fi/
^1.1''. *■/»■* "iiij' ». IN uni il*'> lifini|i<*t(i'« /•fir'i'irf« i*l il'iiii ii«lr>i* 'inn
|i.itiM-iilit'te •|iii li'iiili'til un ««iiu «im'ii:** •*( a|i|ir<>|*f i»'* ni tuninll* «'u-'f
ri>'f . l.*-s iiii<« pi«r(**rit ilfH • iiti.i>«i-<«. iI«'h in.iiili'H (!•• ffr, l<-« inlf*. ■ <!i-
tiMitt il** li-ni^ .1 V ml ii;*"4 ti.iliir*'i<», • ••iiiliitifrit nii«. An le-ii ir>|ft-« ii
|ii'liti* i*|tfi' iiini-iin'' . iK ont «1*'h •■'»|i.ii|tiri* <iii!^pfii4ln<i -m Il.iii< pir ^\-%
l'Iiitiii'o •!•• f«'i ••Il irui.iin'. <Jii**li|n**> nii^ fntunrfiil li'iir^ lunti|iit-« il*
• • iiilni>'> il iii '-l «r.ir k'**nt .
.N«* dirait-ikii pa<« (|iii* r«*ttt* ili*MTi|iti(iii at*t«'* •*\traili', l'iiiniiif
if mil di* IMiitai'ipH*, il«*H iiiiMiiuiri's d** llatiilu*^ mi dr >\ll.i.
t *>4 ■!• t.iiU ii'<iiit pli •-Ir*' |i>n«i • i|ii.- il m* |f p't'il -ï'uu •'•iittr<ii|Nir n;.
J i> iMiil i>\|iliiiii*' 1a (If' -• ti> •■ «ur \ .%f ilMrauk'' >!•* •vil*** i|iii pirii»i :.'.
rii • tTi'l tri"- rnlir-.
I N'\ A-l I |il> Il 4'ii||fi|«lii|| ,|«i-i i.t h'Il- ilji- i|*-« r.iriMl '
• t.r 'It'l-iil ••■ r<-triiii^«* «iir i< - .{''nirr* trii>iiipli.iiii, ai:i*i •|ii'' \^* lu:.,;» *» - ••
I lirr- l.<- ri<it ri-i.ilif m |>i*»ii:*- I** Alftr» ppiil iIxiiimt iiih i !• • ■:■ ■«
itiiii* ;i»iitli •!'* >iir« tHimli.r* ■' wii, • /''in mui iin «•••n'^'l tift Hf-^* ; f'
rrri ilrt f u «-i-, ■ /#■ ■!•■■.* ./i .••• i liiihri'» i.ffi, • j»r»i/ n. .'■■-, f
I /ir> • rf Vtii» .'ifM i' J "lii •'!■ /«-t '.l'i^'i ^1 1 i' .«I-/ ri'i-f-if -I /■! tl/.i.l .'i- :^ .j
;^'Wr < !■- |i>i.|t-.ii r- il t.ii<:.| •' tn- > . r| ii:ifiii* ni -li- k'r-lii>t' -liiiir:!* -..i
l»i>»i \. t«\.
• !*• -• iiiSi.iM* • Im«ij< .'T* '.«''If' lit "ir I 4rr -liiriiiisr **itr 1 un -i* .i • !
i,T !*•■■• IriM iTf'i*- •• I ij"rf:j* •
'. I • « f-.'ii..'-. ■]■ • ■ iiii< ti*-rr-« in Hri^fi"t .lit ciufirnit- 1«*« rr u*r iifiii- uir .itt
.!■•:•••• i.ir II, . ; .r. \...r an V| i»*». |.i mlli- Ml <:iiiirtirrr« «lu ilrp«rtr i.^t :.t
I*- 1 1 %l irn>-
LES TRIADES. — LE CHAUDRON DE GUNDESTRUP 379
OU rédigée de visu, en face de ce qui pouvait rester à Rome,
conservé ou représenté par la peinture ou la sculpture, des
dépouilles des Cîmbres et des Teutons? Où, en effet, vers Tan
20 de notre ère, c'est-à-dire soixante-dix ans au moins après
la souoiission de la Gaule, Diodore aurait-il pu se trouver en
présence d'un pareil ensemble d'équipement militaire? Cette
description est évidemment rétrospective.
L'an 113 av. J.-C. (défaite des Cimbres), Tan 21 après
notre ère (inauguration de Tare d'Orange) me paraissent déli-
miter la période pendant laquelle les types représentés sur
les deniers et sur les trophées de Tare triomphal durent s'of-
frir et pour ainsi dire s'imposer k Tesprit des artistes romains,
gallo-romains et kimro-belges chargés de représenter des
Gaulois ou des Cimbres.
J'insiste sur ces faits, le chaudron de Gundestrup me pa-
raissant résumer en lui toute une phase mythologique de la
Gaule orientale, correspondant à cette même période de cent
cinquante ans.
Les monuments si originaux et relevant de ce cycle. décou-
verts à Roche-Pertuse (Bouches-du-Rhône) et à Saintes pour-
raient s'expliquer par Texislence de confréries analogues aux
confréries druidiques ou de petites colonies cimbriques rap-
pelant celles dont César constate l'existence à Aduatuca^
En résumé, la découverte du chaudron de Gundestrup ap-
paraît, avec un grand à propos, à Tappui de la thèse que nous
avons à plusieurs reprises développée devant vous, à savoir :
le caractère kimro-belge des divinités qui jusqu'ici ont passé
pour des divinités celtiques, Esus, ïaranis, Tentâtes ainsi que
les divinités dont elles semblent être des doublures, les Tricé-
phales et les divinités cornues. Ces divinités ne sont point des
divinités celtiques au sens restreint du mot, tel que le dépeint
1. B. G., n» 27. Ils desceudaieot des Adaatiques, restes des Cimbres et des
TeutoQs qui, pour gagner plus racilemcut la proviuce de Gaule et l'Italie,
avaieot laissé eu deçà du Rhin les bagages trop embarassauts, sous la garde
de six mille des leurs. Ces derniers, après la défaite de leurs frères, avaient
lutté loogtemps contre les peuples voisins. Puis, la paix s'étaut faite, ils
fl'étaieot dédoitivemeut ûxés dans ces lieux » où ils formaient une peUte colonie.
! I
S
»
t
r-
XX V« LEÇON
Messieurs,
Le sujet est loin d'être épuisé, mais nous sommes arrivés
à notre XX V® leçon; le règlement de TEcole nous impose de
nous arrêter.
Quelle idée emporterez-vous de ce que fut la religion des
Gaulois? Les résultats acquis, je ne me le dissimule pas,
sonl surtout négatifs. Nous n'avons pu exposer devant vous
un tableau complet de la religion de nos pères. Nous espérons
du moins avoir détruit plus d'un préjugé, plus d'une erreur.
Nous avons déblayé le terrain où d'autres plus jeunes bâtiront.
Nous ne croyons pas avoir fait œuvre stérile.
Vous devex être persuadés, comme nous, du peu de valeur
que présentent les renseignements d^ordre religieux transmis
par César. César a parlé en politique. Du tableau qu'il a tracé
de lareligou des Gaulois, quaire ou cinq assertions seulement
sont à maintenir : Les Gaulois ont des dispositions naturelles
aux pratiques religieuses ; la croyance à l'immortalité de fâme
forme le fond de leur religion; ils se prétendent issus de Pluton
(Dispater) et en conséquence^ comptent le temps parnuits et non
par jours; les druides forment une classe à part dans la nation;
C institution est originaire de la Grande-Bretagne^ .
Les cinq grandes divinités gauloises assimilées constituant,
d'après les Commentaires, le panthéon gaulois, correspondent
moins à la réalité qu'à une conception factice pouvant s'appli-
1. César, B. 0., VI, 16-18.
:i82 LA RFXIGION HES GAULOIS
qiicr à la religion celtique tranAform«*e par la conquAte et jet^r
un certain jour sur le caractère île cette transformation, mai^
qui nous laisse dans la plus complète i^noranct» touchant l'étal
religieux de la Gaule à IVpoquc de Tindépt^ndance.
Nous avons du combattre deux autres prAjup*s. Nou^
croyons avoir démontra, après Kréret, ipn» l'usage des sarri-
fiers humains n*esl ptiint un fait imputable à la doctrine* di*«
druides, bien que rertains membres de la corporation présidai
Sfnt à CHS cruelles rèrémonies. Nous en av(»ns rejeté la respon-
sabilité sur b* clinmanismr qui régnait en Gaule av.int le*^
druid«*s.
Sur l'autorité d*un texte unique i*t mal;;ré le silence siu'niti-
catif de r,é<ar, Dindore et Sirabon, Ksus, Tarani< et Teutaten
pnssent généralement pour èlri* les grandes divinités de j'f.
poque celtiqu<*. Ksus aur<iil représenté l'Ktn* suprèiii«* fl r«*
do^Mue aurait fait la ba^^e de renseigneiiit*iil d«*s druidrsV
I/étude des monuments nous a démontré que res divinités
sont, en Tiaule, des ilivinites légionales étranL'êres aux tra'li-
tioiis des druides et reirvani non île la niyth<do::ie reitiqur
proprement dite, mais de la inytlii>logie kimni-lndge i*ns««ii*
liellfni«*nt ditférenti*.
'Ires intéresHante en elle-niéme, au point de \uedt* l'his-
luire géiié|-;i|i> d«>s reliL:ion>. cette mytbiilo;:ie kinin>-lM*l;:e
tbinnerail. si l'on ni* si::nalail pas ««nu tiriuiui* élrangèn*. U
plti*« faussr idéi* fin génie religieux de nos pères et de Ten^'ei
^Mifiuenl lies driiiilfs. Inirs édurateur.*».
Kn résume, b*s te\it»s ri b's monuments li^urés. relativement
rerfiits. iiiiiiH renseignent sur r** que fut la reli^'ioutle^ liallo«
Itomains d'un rAté et îles Kimro-ibdces de l'autre*. ii% ni-
jettent pii'Hqiiraui-untM'Iarle suri .'inii* relik'ieuse ijr ia nati-m
r.i'lli* .'une nou*^ criiV4ui!« l'avoir atteinte par une autn* vnie.
>tius r**tte ronrlie ;:allo-r«»inain«' ei kimro-btd&re %ub*»i«tt*
Itiiite um* dem«inoli»:;i** qu^* les rri>\anres im|iortei*H reloulf-
nul* ' t ti> .1 fii|r> > m ■• I il< • f /.•- • /ff irii* r I H'i'itttiHii *t' ( i M* ••«K. j' ' îil ,
t M. • •'
RÉSUMÉ 383
renl sans la détruire. L'étude des superstitions populaires nous
met en présence de cette démonologle primitive. Le culte des
pierres, les pèlerinages aux fontaines, les pratiques des feux
et des herbes de la saint-Jean sont des survivances qui font
revivre à nos yeux le passé le plus lointain. On a trop dédai-
gné jusqu'ici Tétude de ces survivances. L'Eglise seule en a
compris l'importance. A ces divinités de la nature, dont le culte
était pour ainsi dire entré dans le sang de nos populations pri-
mitives, elle a substitué ses saints et nous en a ainsi conservé
la tradition. C'est là, comme aussi dans les Reverdies de mai ',
que nous retrouvons les traces de la vie religieuse de nos
pères. Nous avons donné des spécimens de ce qui pouvait ôtre
fait dans ce sens. La mine est riche* mais il n*est que temps
de l'exploiter. Les parois en croulent de toutes parts.
La religion des Celtes était une vaste démonologie, domi-
née par la croyance à une puissance divine supérieure dont
les esprits qui animent toutes choses sont les manifestations :
spirittis intus alit. Nos pères voyaient des manifestations de
celle puissance suprême dans toute la nature. Cette disposition
d'esprit native qui parait avoir été encouragée par les druides
avait conduit nos pères à peupler la Gaule d*une infinité de
génies, divinités sans sexe» sans contours arrêtés, sans nom
propre, sans personnalité précise. Aucune de ces divinités ne
donnait prise à l'anthropomorphisme, aucun artiste, aucun
poète ne pouvait y trouver les éléments d'une représentation
sous des traits reconnaissables de Tun quelconque de ces
esprits, inséparables des corps auxquels ils communiquaient
la vie. A aucun Celte ne serait venue la pensée qu'il fût possi-
ble de voir face à face, sous une forme matérielle, la divinité
suprême*, impersonnelle dont l'existence éclatait, pourtant
aux yeux de tous, dans ses œuvres. Ce sentiment, qui explique
Tabsence en Gaule de toute représentation figurée de la divi-
1. Cf. GastOQ Paris, Le^ origines de la poésie lyrique au moyen âge, p. 14.
2. Simon Pelloutier, dans son Histoire des Celtes, a très bien compris le carac-
tère de la religion celtique. S. Pelloutier comme Fréret est aujourd'hui trop
oublié.
iiili; (liirunl r;'i::iMiii hroii/c h»ii( entier et la |»lii?« irrainli* |i.irtif
fil* rii|:«* <lii fiT. avait rh* fotlilir par riMiM'i^ntMUfiil iMiifuriiif
litfs (l^lli(ll*^. (i i*st â rt'lh* i'.*i|i«m'i' «Ii* paiitiiéiMiiii* iialiirali*^it'
4|iif M'iiiM«*iil fairr allusion \v< «lifiix vn-s si s(Mi\t*nt viXr^ iji-
Suit A «infAf' i/*'i»s i7 /•«•// Humtwi »•*,//#%
\é\'^\i\\\ «lu |)antii(*<»ii :;rtM' (*t latin riait I «i|i|m»<*** •!•' ('■'** v:i
;:iir> croyances. Par l.i <«*r\|i!i<|Ut* l'inanilf* ili»^ Init.ilixf»» folf-
ju^qu'iri pour ri*tr(»u\i'r l«*s ilicux ;:aiilois s(min lalunii- 'l*-^
ilivinités ;:allo-roniain<'>'.
<Juanti on «'•tntlii* i'i*iiM*nil»l(* «le la n^li^'iitu ilfs <îauli>i<*. uni-
ilisiinclinn tri*s nette «'^t «lonc a fain* cniri* l**< ••p«ii|ni'H l't i-nli •*
U*> piipulations. On nt* prut arrivera la liiniii'it* «jut* par M «*•'
paration *\v^ eli'*ni»*nl«» iniiii;i'nt'.s i*l i|i"» i*ii*nifnt»» liftiT-ijfn*«»
«|ui t»nt «'iiniiilii|iii' «'ii I alti'iaiit i«* rtihi* ilfs trihn*» piifnitivf^.
Ofi an ive ainsi a lornii*r trois :;r>Mipf^ i|i* ilivinitês iii-tiiit l»-*
nn LTiinpi* L'allo-runiain mu «h* la roiii|tif**t<' très lii«*n lii'lini ' :
n:. ^rttupc kiinru-lii'li;!* mu «lu nonl-i"*!, Iicaui'oup \\\\\^ rf««
iri'inl. mais «l'iim* •iriL'in.ililr |»lu> nianjUiM', a r«M**. «m .m
<lr.*»<«us lin tionilifi* infini <li* L'«*iiirs. «ii* nyniplit**^. «!•* «IfiMun*.
t-ffMtiMii<i Npiiijtant*i*s i|i*s pnpulati'ins piiniiti\rs. r<*pri**^»*nt.ini
li's in«»tin«'l«« I flii:irii\ ijt* l.i i.-iri*.
('.!• nillf ili'niiiniai|Uf, finit ii.itiip'l «tt* r.luie ri'ltiiiui*. .iv.iil
un r.ira< ifif |iM«*tii|ii«* itiiit* ilitnt un rt*iriiiiv«* It'*^ liât •**« •! iii«
1.". |i*::i'iii|fs l't h* fillxiiii- il- i.i Uii'lajni'. «!•• ia Vfiiil» •■ An
PtiitMii, <ir r NiiviTL'iii*. ilu M'ifvaii. ilii I«inittiisiii rt i|*'<«iiiii-
lii'i'N si)i]s>pviftit*ciini"« *
r.ft'.i* fi'lri'hiu naliii \\\^w il.ri» ^a nai\rt** n't*tait m «aii^
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I t ' , , ,.1 I ■ / r , « . , i I II 4' ■■ .j ii« ri 'i M /* l'iu'^ '/ l'x /*
RÉSUMÉ 385
beauté, ni sans élévation. Si un sentiment profond du divin
est l'essence même des religions, les Celtes chez lesquels ce
sentiment était si général et si vif doivent être classés au
nombre des groupes humains les plus religieux de la terre.
L'adoration des forces de la nature animées par Tesprit d*un
Dieu suprême, incorporel, accessible à l'imagination seule,
croyances conformes à la doctrine philosophique des druides,
jointe à un sentiment dominant de l'immortalité de Tâme que
l'antiquité tout entière a reconnu, était plutôt, en Gaule, un
écho de la grande voix populaire qu'un dogme inspiré par les
éducateurs du pays.
A défaut d'anthropomorphisme^ à quoi répugnaient leurs
instincts, les Celtes adoraient certains symboles d'origine
orientale, le swastika, la roue solaire, le cercle centré, le
marteau ou maillet, le foudre rappelant à leur esprit les dieux
de la lumière et du feu. Ce sont ces symboles dont les Gallo-
Romains firent les attributs de quelques-uns de leurs grands
dieux, Apollon, Jupiter, Mercure et Minerve, pour en faire plus
facilement accepter les images aux Gaulois.
On aurait tort de ne voir dans la religion des Celtes,
qu'un ensemble de pratiques superstitieuses déshonorées
par Tusage des sacrifices humains. Jean Reynaud, dans sa
célèbre étude sur U esprit de la Gaule, nous semble avoir eu
un sentiment vrai de Toriginalité religieuse des Celtes quand
il dit : « Si, dans ^ensemble des sociétés humaines^ la Judée
représente fidée du Dieu absolu, la Grèce et Rome, fidée de
thomme et de la société^ la Gaule représente avec la même
spécialité l'idée de C immortalité »*.
Cet instinct religieux antérieur au druidisme, à l'invasion
kimro-belge et à plus forte raison à l'invasion romaine, forme
le fond de la religion des Celtes.
Le culte kirhro belge des Triades, l'anthropomorphisme hel-
lénique se sont superposés à ces croyances d'ordre supérieur
sans les détruire et presque sans les altérer. C'est au-dessous
1 Jeau Reyoauii, Lespril de la Gaule^ p. 5.
25
:IS<» LA ilKLKilON liKS GAtM.DlS
ih? r<>s d(*ux cotichosi relativement réccntt^s (jn'il faut aller
'?li('rriier la religion deft r.eltcs.
Il semble d'ailleurs (]U(* la inytiiolos^ie kimri<|iie a p«Mi d«'*-
passé li*s contrées l(*s plus orirntales dt* la fiaule. L'anthm-
pt»niiirpliiHiui* liellénif]U<* (*t romain (|ni, pour un inslani.
c«»ut|uil l«'S cnuriies supérieures, ne p«';nêlra jamais les nuirhi'^
inféricun^s i>l n*a laissé aucune tra(*«> sérii*usi.* «ri duraldi* tlaii^
ItMistMable d(* la nation.
Ouid fut, au milieu de ces r«'*vulutii>ns soriali's. Ir r*'»U' rt-ii
^ii*u.\ des druides, dont !•* carartèn* d'éducateurs du |iiiys n'»s\
paseiinteslable? Il ont encouragé plutôt <]uenintrarié re« in%-
lincLs. Ils n'ont introiluit en fiatile aucune divinité n(»uv«-ili
Leur pliilosopbie tolérante, coUaun* ridie di*s lioudiilii^tf^,
planait au-di*<sn< dr tou> les ruitfs particuliers, lis si* r«*n-
tentaient d«* présiijer Its cérémouies traditionnelles .i titr«*
d'int(*rniédiaires iiécr^saires entre li*s hommes et 1rs ili«Mi&
4|U«ds «priN fussi'Ut. ciiuinie avant eux faisaient Ifs rliamaus.
r/cst il Cl* titri* «pi'iN assislaieut aii\ sai'ritices humain** «]ue
leurs docIriiM*^ |diilosi»pliii|iii*s di^vaiful ri*pudi<*r. lU ^f prt'-
si*ulèr«*nt surt')Ut i»n (îaule couime hommes d«* scifure. di-
rci'tt'urs à ci< titn* des p«*upli*s rt ilt*^ rois. .Nous ne voyons p.i^
«priN aient l'imb itlu h* cnhc df la triad**, l'Nu<«, TaraTii» ••!
'rculat«*<«, uviir* ds n«* s'«»n lirenl c«*rtainement pas U»% apôtrrs
Nous ne rfni'ontruns pas h> ciilti* ih* la Triaile la ou lin-
t1ueiiri> ih's iJruiilfH a laissé des trai*e*^ •'••rtaines. Il ne ^fUibi*'
pas iinu plus ijuils airut liill«> i-itiitr'* h* pt)l\lliéisiii«*riini.iiii .
ils u'a*«piraient .i aucune oithodoxie ri'lu'ifuseji'ur i*n^i*ijn**-
mt'ut tout scienlilii|ue ri tout phil'isophiipit» n'imiMisalt .lu-
ctiii rrt'dii précis. .Nous nous icprésciitouH leur phitosuphif
coniuii* rouipoM'i' d ecnh's diviT^en suivant h**» i'<>muiunautés
f*t leH if-mp^i. La serait l'explication nalundle den iliveriri^niVA
r«dfM*es dans li*sauti*urfi anciens au siij«>i d«* la mitrration di'S
Anii'^. t!«' tpii. liaris |««s couiuiiinatitê*^. ih'vait êtri* imp*»«e i
titre lie trxle imuiualde. c'étaient le*« fitriiiiili-<i il'incantali«*n.
ri |i> rndi- de ImÏh p'tnis riiUItlie lin ilepiM s.icré aU Collège ili-^
préites. Ils ni* païai'^^eul pasa><iii ni d rii^**i,:ueiiienl secret.
nÉsuMÉ 387
présidait dans l'organisatioD de Jours
^nlt dos séminaires sociaux pluldt que
'■^^iilarité de la vie scolaire qui durait
ofiligr' de connaissaacDS dont la foule
taies élaiant lotalement privées, la haute
Idans le monde un certain nombre des
^latî'^n, expliquent le rdlc prépondérant
Mnijaiit longtemps au milieu de tribus pas-
■i l'osiiril^'Lierricrnedominaitpas encore.
If famillt>$ de druides. Les fonctions du
•ns rie ju^os, de médecins n'élaicat pas
.(lie relies de philosophe ou de professeur.
l'iilait par sélection, au moyen d'examens
- nrili:^. Li>s cundidals sorlaientdu pays même,
uni m an aillé s, bien que vivant de leur vie
sjii-i'os d'oasis inlellecluelles au sein de la
Uaient ainsi ca contact intime avec elle sans
iation directe.
B, bien qu'ayant joué un très grand rôle dans
(ays, les druides — je veux dire les commu-
|ttei^ ' — n'eurent, au fond, en Gaule du moins où
hlfi importation étrangère, qu'une inQuence très
iar la foule et même sur l'aristocratie gauloise
[Uéte kimrique. Elles laissèrent à la foule toutes
lions, à l'aristocratie toute son ignorance. Quand
jnrent, la Gaule dut se retrouver à peu près dans
B était avant qu'elles fussent venues apporter aux
^ales, aux chef» de clans, le concours de leur science
etpérience accumulées,
tons soupçonné, et nos soupçons nous paraissent
■Sur les raisons les plus sérieuses, que ces inslitu-
k le caractère avait dû se modifier et se transformer
t contrées en conservant toujours leur même valeur
idépôt de la science orientale, remontaient aune très
KUquité et avaient joué sur le développement de la
Uoii en Occident un rdie considérable.
U AELItitUN DES C
■4> ne savons à quelle époque ni nièmt.' d'une manîËru
ne <)urjnt qiiflle période, les communautés druidiques
' irent fi'inalatler en Gaule, ni si elles y furent jamais autri;
te que les succursales descommunaulés de la Grande-
itagne. On peut affirmer seulement qu'elles y étaient ins-
es k une époque voisine de l'invasion kimrique et se
•nt au service des chefs de bande à l'action desquels re-
monte l'élat social particulier où se trouvait la Gaule au mo-
ment où César franclitl les Alpes, puisque à l'intervention des
druides seuls on peut allribuer l'éciosion de certaines indus-
tries comme la frappe de la monnaie, l'art de construire des
forteresses régulières, le développement de la métallurgie du
fer, rétamage et peul-élre mêm ? l'émaillerie. Mais ces secrets
étaient leur bien propre. Ces industries, ayant pour ouvriers
des membres de la corporation, ne survécurent pas à la disper-
sion des communautés; nous avons dit pourquoi il y avait
encore moins lieu de recher , après la conquCle, les traces
de leur influence religieuse, uisqu'ils avaient simplement
développé les instincts nalureu de la nation.
Du jour où l'Empire refusa de reconnaître les privilèges
que les anciens chefs s^auloïs leur avaient concédés et qui leur
avaient procuré la richesse avec le pouvoir moral et intellec-
tuel, du jour où les écoles de Marseille, d'Autun et de Lyon lui
eurent enlevé la majorilé de leurs élèves qui n'avaient plus à
attendre d'eux aucun avantage matériel, du jour où les sévirs
augustaux el d'autres collèges de prêtres officiels purent pré-
sider aux cérémonies et aux pratiques religieuses, tes commu-
nautés druidiques n'eurent plus de raison d'élrc. Le culte de
la science el lu iroùl de la médtlalion solitaire ne pouvaient
suffire à leur recrutement et par suite à les faire vivre, (juand
tous eus (lébouchés leur furent fermés, il ne resta plus à leur
actif quu la fnule des devins el des médecins, turbavaitimme-
dicorinntjt/i', qui ahumlaienl dans les communautés el que les
préjuj,'-és et rallertiou de lu plèbe protégejiienl.
Lu uiiijiiriir' des comnniuaulés se relira eu Aiif,'lcterre et en
Irlande où elles conlinuèreul à prospérer jusqu'au moment
où elles se transformèrent en abbayes chrétiennes. Là est
la vraie explication du merveilleux développement des ab-
bayes de l'Irlande, dès le commencement du vt° siècle, ainsi
que de leur élonnante supériorité sur toutes les autres com-
munautés chrétiennes comme asile des sciences, des lettres et
des arts'.
1. Voir annexe J.
Fig. 62. — Pieds du Buddha. Voir p. 405.
(Bïi-reliet d'Amoiitili, d'ipri'» FergHHoii.)
ANNEXES
ANNKXE A (2« leçon, p. 17).
Observations sur la Religion des Gaulois et sur celle des
Germains {Œuvres complètes de Préret, in-i2, t. XVIII, p. 166).
La connaissance des anciennes religions, dont Thisloire est intime-
ment liée avec celle de l'esprit humain, est un objet ccrtaiiîement très
digne de nos recherches ; mais c'est aussi ce qu'il y à de plus difficile à
démêler dans l'étude de Fantiquitc.
La religion des Grecs et celle des Romains, dont il nous reste un si
grand nombre de monuments, auxquelles les ouvrages des anciens font
de perpétuelles allusions et qui ont été l'objet du travail d'un grand
nombre de critiques habiles, sont encore très peu éclaircies, soit pour le
fond du dogme et pour le système général, soit pour le détail des pra-
tiques les plus communes.
La difficulté est encore plus grande pour les religions des différents
peuples barbares. Elles ne sont connues que par un petit nombre d'écri-
vains qui en ont parlé par occasion, presque toujours d'une manière peu
détaillée, souvent môme sans les connaître autrement que par les rap-
ports vagues et peu exacts de gens qui n avaient eu qu'un commerce pas-
sager avec ces barbares
IS'ous en avons un exemple bien sensible dans la manière dont presque
tous les anciens ont parlé des Juifs... 11 suffit de rappeler ce qu'en ont
dit Strabon, Diodore, Tacite, Plutarque, etc., pour se convaincre que
malgré la facilité qu'on avait d'approfondir le système religieux des Juifs,
les écrivains les plus habiles et les plus curieux avaient négligé de s'en
instruire.
On doit juger par là du degré de créance que méritent César, Diodore,
Strabon, Mêla, etc., lorsqu'ils parlent du système religieux des Gaulois,
système que les druides cachaient à leur propre nation, dont ils ne dé-
couvraient le fond qu'à ceux de leur ordre, et qu'ils enveloppaient sous
des fables, sur lesquelles ils fondaient des pratiques puériles, supersti-
tieuses ou même barbares.
^102 LA RRUGION DES GAULOIS
Ou ilttit cnf*Mr«* iiioins do rn'*anriï :i n* qui* (U'^ar .1 \ui ilni- if*- li i< li*
cinii f|i'< Ifi'iiii.iiii^ (t:iii^ un tfiii|is iiii i'il*' nVt.'iit •'(iiiiiii>- i|ii>- pu ]• 1 i;--
{••)it (ii-^ daiilii'», <|iii n'aviiiriil ili* rniiiiii'-ii»* i|'rav('i- li« n.ili «n^ .•■init
iiii|iii*s I pHihliK'S sur l»*s ImiiN tlii Uliin. i|iii u»' \ii\.i^''-.ii<-iit p>iii.i i ii.«
la lii'iiiiaiiii', nu il II y avait alnis |ircsi|ii«' •iiit iiii • mihiiii-i.-i- ,1 |.«ii. .•:
i|iii iif VM\aii-iit li*s lit'riii.iiiis <{ii'' «|iiaiiii «'•'in-ii |ia^NaM'iil 1«' Ittiin .1 m mi
aiiin'i' |iuiii fii\aliir la (îaiiii* mi |miui la iava;:iT. .
Il y a. au |i*^lc. uih' ri''lli'xiiiii c*''iH'*i'ali' 11 faiif sui tnul i*- i|u<- !• « <■[• ^
l't l'*s Kninain^ nfil lirl ilf^ n'li;:iMii<« i*lr.iii::i'n"' . li^ iiiijlai*-iil iiu ..-« 1. -
lik'i'Ui^ rii^<>i-iil, au r>n't, la iii'''in*' (ju*' la h-iir et lU ilniiiiaifiil I* ii<>Ni '•
li'Ui« (lii>ii\ aui liiuMit/'s (|f Ifuiti'ji li*< iiatmii*» iMiliaifH. ('.'• I ni tiw «ui •-
fin {iriih i|ii' <lt' tMli'iaui't* n'iik'H'U«»f ilaii«> Ii'(|u<-1 iN f-tati-nl ; r.u iU n' 1,
|l|(l<ii-|ll ilUr II'* li'IlU'I-Hi^ «'Xi luM\t'*i ijUI M* ri'fil«»aitMll îi *«■ l'f' l«'l .1 UIi-
a*»*»Mi I iti>iii .ivi-i- If mit*' u'i''<' <ui rnni lin . I. l'ii'iitili* )*i--i>'iiilih' «t* -> •) • m
^•ffiN *-t il''o itinii liarlian-s n'.i |iii**ii|ii«' jaiiiaiN .lUi'un [••inii'iifiit !• • 1 • t
i|ii.iiiil MU vn'iit a ri-YaiiiiUi'i «|f \ti*"*, •■u iMiUVf iMUjDiit^ «jn •II'- n* |>> *i\
t>tr<' («liiii^i' {Mr li-iii ijin nt* \»'ul*'nt n'«'t'\*iir i|ui> i|i<» hlii «^ •in i> % li
f"*t \t li ijiii- le l'iili tli«-iMiii- i|iii ivail li>-ii ■ lif/ |>ri-«»<|ii>* t'iiil* « li-n u i* •
li.ii II ii<-'» •!•' iiii'-uif iiui* l'Iii-/ \»'s lii'i-i s f\ ii*«i l(ii|ii;iin^. p.iri !.:•- ni I 1 l'n:
ni^li.itMti (!•- ri ^M•-I^ •■nu*' |ilus|i-uis ili\iii:t''«(ilil1i-|i-iiit-«, .iipii^'ii •! 'H-
nirl iJfN .iltiiliiit< a«s*-/ ^i'inlil.ilil''^ |i.'ii<t» ipjr i*^ *l*|»:iii*iii> iit<» n 1 - - t
l'-li- r*'.li's siii \*'^ lii-SMiii«» i-t %ni \v% |iaN<«i'>iiH (li-'« li*iiiiiiii*<t, iiiii H-iii! !• «
in*-iiti-^ p il tt>ul.
M ii<« ••'« ili'i» iit<-tii''iit<« fiftairiit p-iuilaiit iii*» i>\.i>-t*iu>-iil «ftiilil ii>l' «
f\ ilo .ikait'iil I ii*-iii>'nl |t'« iii'-uit'» liniit*'*» il.iiis l>-^ liill' i>-ni* • i< I •i->' «
l.>-s liiiiil*-'« v.iiiiitiil ni< rii ■ ««Mivofit li.iiiH !•■*> itillfii'iili«H lii,iii>(i'« •! n- •
iii>' IIP' i*li;;i m. .
I !!•- .|ill|>' |it1*\riiU IUl)"i|t.inti- .Kl silft li** JliliMlIlt' il' « lii'til »7' «
i-i iji* •!!• II! l>iilii|f«, r'« »t •|<i'- il iii« t<ii]l''« l-'s l'-li..' 'fi* |t<<l« l'i' I*'- «
If u-iUi «1 irM- iliv iiiiif i|i- if\fili lit |i IN ^•iili-rufiil 1 i>|i •■ iji «• H r';.l il*
it ilu il- |> iil' ui* ni 'jin lui I lail > • li'i • Il 1 II lik'*'. i< ii|<i"l«it •■ i- !
N.iiiii 11 I .]• «.i !•.'■■ h'h-, I '^f i-ihi' I • îiii «if I |)i«ii'it •- ili' « I 11 ii*« m • • '
il'- "»■■* .i^i liMl • « I M . ■ f» I» .'■ ii'lt * ||.- |<< u Vi-iil i" ! I I* • III* III • ?•■ :
|i.il !• !!• H •-! i''i> ' I' <» lii •-• *> I :!• o II • I iii-iil I un 11^ 'lu un un i«t •!•■ { r ■ . ,
ti-*ri« : II' io'i-|-.- « <!• m I» iM 1'. ■■ -li il' « |i II !• « • 1 ilu ? m I ■ i^rtit ■!• « ] r •
li>^. |liii« lii'i'i'- i':.i>M • l« l'Iiii-iil '«nl''^ «'■jf ■•« • •ii!uni-« . «
• •i> - ■'!«. i- !• rii:<' I iiii- II' iti* • l| I {II- PI 1' : ii •-'. *i<ii : 1 11 1 . iiii •! i [ t\ «
• |i| ' ■ .'1 il .! I * 1 il iii!« |- >i| . I t i\ 1: 'i' / ■ s (• Il '• Il « M'i ■!•- ji II • Ml* II!
|< lî t. Il i>-; «• MiM it'* i-ii -, il l •■ « ■ • iiii i|ii Juj-it' I ' il' « lift • I ' »'.• r
I ■ iiiiii il il.i'.* !• • :• I •-( ni ini -I I I f lUiti'- • •niiii'* lut. m i.*» •■n n- ^ il
I' i« ■] I .1 !ii' ■ ■■iiiiii' Mil !•' s •u'i' r i.n il'-" ili' u\ • l -l*^ ?i •iiiiip-«. iju lU' «
il • *' » ■' |ii .i II ' ' I ' f' i« !• Il* il> l(ii< I • ( il- ^ i!iir-i'- • t i' !•■ t I (i >
1 \ .• 1 ■ ■».- i î 'II*' f 'I' . 'iri II •]- |<ir ii>> I I I. Il iiii Ih< <t I|i4 • iiitc !■ r»«
4'i I fc'« I I \f '• ■* ( I •! ' I J' iii il* ••- r u»<iiiii''iiii :it it*" I r< !• t li • Il >' r
|t4*lli l..*..>l' Siiia^l.Mirriiti •; ■ A,>|ill-J tf «••-I iil^ii 4 Trii|%|r« ■} . i
lar«iii«
ANNEXE A 393
d'Uranus, qu'il n'avait pas détrôné son père pour régner à sa place et
et qu'il n'avait point partagé Tempire de l'Univers avec ses deux frères.
Il en faut dire autant des autres dieux, d'Hésus, de Teutatès, de Be-
lenus, de Relesama qu'on a prétendu les mêmes que Mars, Mercure,
Apollon et Minerve.
[Préret aborde ici plus directement la religion des Gaulois qu'il distin-
gue nettement du panthéon gallo-romain. Il ne croit pas qu'il faille faire
honneur aux druides de la croyance des Celtes à l'immortalité de l'àme.]
Le dogme des druides sur l'éternité des âmes et du monde parait avoir
été commun aux Gaulois avec les peuples de la Germanie. Il se trouve
quoique mêlé à des détails puénls et absurdes dans ïEdda... Gomme
on a retrouvé ce même système chez d'autres nations barbares qui n'ont
aucun commerce entre elles, il faut qu'il soit une suite nécessaire des
premières idées qui se présentent aux hommes (dans certaines races]. Il
n'est nullement nécessaire de penser qu'il ait été importé en Gaule et
chez les autres nations par les Grecs ou parles Romains*
[Fréret avait devancé Fustel de Coulanges dans l'interprétation des
textes de Suétone, de Pomponius Mêla et de Pline, relatifs à la pré-
tendue destruction du druidisme et des druides sous le règne de Tibère.]
« Les mots sustiUit druidas ne peuvent s'entendre de Tabolition totale
de Tordre des druides, il faut les expliquer par les mots sustulere moastra
et par ce qui est dit dans Strabon ; c'est des pratiques condamnées par
les lois romaines qu'il le faut entendre ou tout au plus de ceux des drui-
des qui exerçaient cette médecine et cette divination magique hoc genus
vatum medicorumque \ les druides ont continué d'exister après Tibère».
Fustel de Coulanges n'a fait que répéter les arguments de Fréret. Il
faut rendre à César ce qui appartient à César. Il est d'autant plus éton-
nant que ni Fustel de Coulanges, ni Duruy, ni M. d'Arbois de Jubain ville
ne s'en soient référés à Fréret, que sa doctrine se retrouve très nettement
développée non seulement dans le Discours sur la nature et les dogmes de
la religion gauloise, par M. de Chiniac de la Bastide du Claux, avocat au
psurlement (MDCCLXLX) qui fait honneur à Fréret de cette explication
sagace des textes, mais encore dans VHistoire des Celtes de Pelloutier,
revue et corrigée par ce môme de Chiniac, dont le dernier volume parut
en MDCCLXXI. Pelloutier comme Fréret est trop négligé. Il faut en dire
autant du comte de Buat qui vers la même époque publiait son Histoire
des anciens peuples de V Europe (MDCCLXXU), œuvre d'une profonde éru-
dition où il y aurait également beaucoup à prendre.
Voir notre Archéologie celtique et gauloise, Annexe A, 2° édit., p. 420.
1. Fréret fait ici allusion à Topinion qui voulait que cette croyance se
rattachât à des influences pythagoriciennes.
.')n4 LA RFLIGION DKS OAUUHS
Le ChamAnitme'.
M Si It* jinlaijiriK* csl la tHli;:ioti lirs Juifs, i«*pai:aiiiimfrf*lle«le!i |Mi«>ri».
la (Tovanic* «h's itlnlàlrcs si'liain.iiis im^uI <''tn* iiuninii'** sehamuntttue
•« l,a rrli^iou srhamaiif t*st sans rmitn'flil unt* tlofc plus aiii*ii'nrif«
L'Ohi'iit ir«-n t-iiiiiialt pas <1«* pltj>antii|tif H IfNrliaiiiaiii^nit* r«i l.i^rMir* •*
cl l.i lia^e (lu ruilf (In lama, <!<* «'elui des liiariiiiM*^ «t ffi* plufti"iin( .lulp «
K(>iif4 p.iyi'niK's. Aux liitlfH <■•'<« pp'lrcN ('nniptiiinii i|iifI<|ui*<H phi!iisii|i|tf «
|»aimi iMix, mais painn li's nalinti^t tpii pi'U)il(Mit l'i-mpir** «1** llu««c . )•■%
(|iiuiiii-!( ont Hulu (ti> L'i.iiidt'N allt'iattiMiN. N'.s p.irtiHaii*>, f.iuti- «!'• • ritui«*
i-l «rrriilf!!, \ tint fut ^ui-i-i*H«ivi*iiii*iit (11* SI ^TaiiiiM lian;;*'iii*-iitH ipjf «!•• tv»*
jtMir^ ils iH* fiimp-ul phi« ipi'uii li«!»u il*ittiilAliii' rorilrulirtMirt*, il'.i|i%iir-
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II il'ii'- !•' p 'M^")! <) li* ii«- r I I • ■•!• I • •!• « ilh II i i-t •!• i*« !••« 'ifii ilit'r « i •
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II»- ^ .rif |i 1^ I**' / • rnjii'% {■■■i|i ni- |- is \.i|| iiiji i f« plrli-ridiil liii^.*
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.1. . . |. . '..
• M S ■ • • lU^' •■ • I \:»* i< t> \t'-
ANNEXE B 395
varie, tantôt il y en a plus, tantôt moins, parce que leur prétendue vo-
catiou est purement accidentelle. Les uns exercent leurs fonctions jus-
qu'à la mort ; d'autres, de leur vivant, se démettent de leur charge en la
cédant à quelqu'autre. Ils sont moUié enthousiastes , moitié fourbes et pour
la plupart l'un et Vautre à la fois. Ils s*habiUent de la manière la plus
bizarre dans Tintention de se rendre agréables aux dieux et formidables
aux hommes; leurs habits sont tout couverts d'une grande quantité
d'idoles de fer laminé, de grelots, de petites cloches, d'anneaux et de
mille clincailleries, de griffes d*aigles, de peaux de serpents empaillés,
etc. Comme les baraques de tous ces peuples ne sont éclairées que
par la lueur du feu des foyers, un prêtre ainsi velu et vu dans leurs
sombres réduits fait une figure tout à fait hideuse, et quand il marche
le bruit sourd de la ferraille le rend encore plus effroyable.
« Les principales notions que ces payens ont de leur religion ne sauraient
être qu'imparfaites, obscures, en partie embrouillées et contradictoires,
mais ils sont tous d'accord dans Tessentiel.
« Ils croient tous à un Dieu universel, créateur de toutes choses. Les Ton-
gouses le nomment Boa, lesBouraïtes Tingi ttourgan, c'est-à-dire Dieu du
ciel, lesTéléoutes le nomment Koulai, les Kanistschadales Koutka, les
Ostyaks et les Wogoules Tro'ion qui signifie lumière. Cette croyance est
générale. Voici les idées qu'ils se forment de l'Être suprême. Dieu aime
sa création et toutes ses créatures. Il sait tout et peut tout, mais il ne
fait aucune attention aux actions individuelles des hommes. II est trop
grand pour qu'on puisse l'offenser, ni faire quelque chose (|ui soit méri-
toire devant lui. La plupart de ces payens pensent que Dieu et invisible et
qu'il demeure dans le soleil ou dans le ciel cl d'aulres prennent le soleil
lui-même pour Dieu.
« L'Être suprême a partagé entre un grand nombre de divinités subalternes
le gouvernement du monde, et le sort des humains dépend de ces divinités.
Ces dieux sont subordonnais à l'Être suprême, mais ils agissent pour la
plupart selon leurs propres fantaisies. C'est pourquoi les hommes ne sau-
raient se dispenser de rechercher leurs bonnes grâces.
tt Les dieux subalternes sont bienfaisants ou malfaisants. Les malfai-
sants ou diables sont en grand nombre. A leur tête est un Maure-Satan^
qui est la plus grande puissance après l'Être suprême. Les diables demeu-
rent dans l'eau, sous la terre, dans les volcans, dans lesforêts. Ces payens
personnifient les attributs de ces divinités en se les figurant sous l'idée des
deux sexes, mais ils ne pensent pas, comme les Finnois payens, que les
dieux et les déesses sont mariés. Le soleil, la lune, les étoiles, les nuages,
Farc-en-ciel, l'orage, la tempête, le feu, l'eau, la terre, hîs fleuves, les
grandes montagnes sont pour eux des dieux puissants.
«Ils sont persuadés que h*s dieux apparaissent aux schamans, préféra-
blement sous la figure d'un ours ou d'un serpent. Ils ont un certain res-
pect pour ces animaux; le sapin, une espèce d'armoise S le lierre du
1. Arlemisix species que les Katschins^s nomment Irwen.
nm LA RBLICION DES QAOtXIIS
Knmlschatktt sont les végétaux eonsacr^s aiiï dieux, et le parfum du cm
pknies leur est agréable; c'est pourquoi on décore les idoles et les vic-
times avec ces ï^ôlaux.
<' Us pensent que le monde eU d'une durée âurnclle, et que l'exisUact
lUs hommee et dea animaux après ta mort rst une ivntiaualiim lie la xxe
actuetie. C'est pourquoi ils parlent aux ours qu'ils ont tués, aux cndavres
des baletaes, etc., comme s'îlss'entreleDaieut avee un être raisonnable et
vivants.
L'amiral Wrnngel, en 1832, riounail sur les chamans des reaseigne-
munts analogues qui uompl(>lent avantageusement les précL-denls; cous
croyons devoir les rapprocher du rapport de 1777 '.
[i Les cbamaiis sont généralement considérés parmi nous ^Russes) comme
des jongleurs grossiers. Cette opinion s'applique avec raison à une classe
cl'bommes qui. sous le titre de chamans parcourent les villages du nord
de la Sibérie pour y eiéculer des tours de force ou d'adresse. Ainsi ou en
voit quelques-uns faire semblant d'avaler un fer rouge ou de se percer
1b main avec une longue aiguille. Mais les vrais chamans, c'est-à-dire
eaux qui suivent les tribus Thoukichas dans leurs pérégrinations
et eiercenl une si grande influence sur c^tlc peuplade, appartieunenl a
une autre classe. N'est point chamnn qui veut. Il faut, suivant l'exprès-
sioo ilesThouktchas, avoir reçu l'inspiralion pour ilevenir ministre de ce
singulier culte. Les chamans véritables n'appartiennent pas à une cusie
particulière et ne forment point un corps constitué dans un but délt-r-
miné. Ctiocun d'eux slnstruit et se jjerreclieniie lui-m^me dans L'art des
devins'. De 1res jeunes gens a iioaginalion vive et facilement intlam-
niable entendent raconter aux vieillards de merveilleuses histoires sur
la puissance des etprits et le pouvoir dont ils ont investi leurs délègues,
les chamans. Ces histoires ils Les dcouteul avec avidité et les retiennent
avec soin, et l'imagination déjà disposée aux h ail u ci Dation s. le jeune
homme visite les chamans, assiste avec les frémissements d'une sccrÈle
horreur aux mouvements convulsifs qui les agitent lorsqu'ils reçoivent
l'inspiration, et contemple avec un respect craintif ces hommes que le
mystère entoure el que la crainte accompagne. Il éprouve un vif dê^r
d'entrer à son tour en rapport avec les puissaticea invisibles, se voue au
célibat ', recherche la solitude et se nourrit d'aliments irritants qui por-
tent la llamme dans son sang déjà BclinutTé. Ces visions tant souhai-
tées, ces esprits infernaui revOlus de formes bigarres ne sont bientôt
plus pour le néophyte des litres imaginaires; non. il les voit devant iui et
reçoit leurs oncles. C'est ainsi que se forment les chamans sans qu'il
y ait de leur pari la moindre hypoi-risie. Un chamnn parvenu au plus
i. Wrangel, Le nord de la Sibérie, t. I, p. 2*7.
2. C'est là une îles grandes difTérences qui e
cbaminE, le corps des Inmas el ûna* le |>aB9é le ce
3. Nous avouB vu dsns le rapport ili' im que
libat n'était pm obligatoire.
ANNEXE C 397
baut degré d'cialtalioa est sans contredit un phénomène psychologique
très remarquable. Je n'ai jamais assisté à leurs danses sans me sentir vi-
ve ment impressionné ».
ANNEXE C (5* leçon, p. 64).
Les cupules.
On trouvera un complément de renseignements sur \e%pien'esàécueHe$
^e Suisse dans Paul Vionnet, Les monuments préhistoriques de la Suisse
^occidentale et de la Savoie^ album de ptiotographies avec texte in-folio,
L»ausanne, 4872, où sont représentées :
P. 9 pi. (IV). La pierre à écuelie de la station lacustre de Morges;
P. 10 (pi. V). La pierre à Phébou;
P. il (pi. VI). La pierre à schacrau, c'est-à-dire aux sept creux ;
(pi. Vil). La pierre à écuelles du Pesay ;
(pi. Vlll). La pierre à écuelles du bois Cabrol ;
P. 12 (pi. IX). La pierre à écuelles d'Outard ;
P. 13 (pi. XI). La pierre à écuelles des Ursins;
P. 14 (pi. XII). La pierre à écuelles de Toleure;
(pi. XIII). La pierre aux écuelles de Saint-Livry ;
(pi. XIV). La pierre aux écuelles de Montlaville ;
P. 18 (pi. XVI). La pierre aux écuelles de Saint- Aubin (canton deNeuf-
chatel) ;
P. 18 (pi. XVII). La pierre aux écuelles de Vecnéaz;
P. 19 (pi. XVIII). La pierre aux écuelles de Vernand, près I^ausanne ;
P. 20 (pi. XIX-XX). La pierre à écuelles de Servagios, à Luc ;
P. 21 (pi. XXII). La pierre à écuelles d'Ayor (val d'Annivière).
A ces pierres de la Suisse romande, il faut en ajouter une trentaine
d*aulres sembables signalées dans la Suisse allemande ^
En 1874, M. Natsch en décrivait d'autres dans l'Indicateur d'antiqui-
tés suisses^ pi. I, Tune d'elles, entre autres, très remarquable, qui malheu-
reusement a été détruite. Une autre est à signaler où autour des écuelles
se voyaient des anneaux ou cercles analogues aux mahavedos d'Ecosse et
de l'Inde.
11 y en a aussi eu Suède. A la suite d'une communication faite au
congrès de Stockholm par E. Desor sur le même sujet, Hans Hildebrand
fit les observations suivantes * :
« M. Desor vous a parlé des pierres à écuelles de Suisse. Il a ajouté que
l'on en a aussi découvert chez nous, en Suède. Je crois devoir couÛrmer
son dire. Ces pierres à écuelles sont très fréquentes dans notre pays. On
i. Gfr. Ferdinand Keller, Die Zeichen oder Schalensteine, dans Mitlheilun'
gen des antiq. Gesellschaft in Zurich^ vol. XVU.
2. Congrès de Stockholm, 1874, t. î, p. 486.
:«ï«
I.A RRM(;lON liKS CArLOlK
i'ti p'iii'diiin' fl.'iii^ pn'v]tii* tiiiiO's un% prMviiK'fs. I^i hpnn- «]>!•• j^ t^ih
|iri>siM|t(» in» \iiii^ •liiiiiii'tii rii|i''f i|i> irlli*«* ili- ••»*s |»i»»rn n ipii <•■ ti<>uwnt
ilariN 1.1 |iroviiii'f lii* Hall. unie. Il fst .i«>*i(>/ iliffii-ili* 4ri(H%i:;ni'r :i •••« pi* rr< «
un à::'' pri'fis. J**ft'i>ii scuN'iiP'nl lii'uv ■•l»<>iTv;itiiiiiN. I.i pii>iiiifr<- •pi>-.
••Il Siii'ilf. l.ipiipdlatioii .'1 «Mil iifi* .'iiijiMini'hiii une ;:t.iiii|i- \iii*t.tii mi p'<<ir
•*i"i puTii'S, (l.iii< Ws fi'iirlli's iii'sip|i-lli'« li'N i':iiiipa;.'ri.iriU i •>ii(iiiii-nt .1
iIpp.tMT (le pi'iitfs (itrr:iii>li'H •MiiiiiH' (lt'« .-uk:iiill*"i. il«'« hitiitmi*», ••tr. imi
|i'> .ippf )!•' rlif/ iiMiis h.lf\ln\n\ i'*«'Kl-a*fliri* pii'ir»*N «le* LIff* •. I..1 *-.-iiii.|t .
ipii* it-iiis uni' :inrii*iin<' s.i^ia is).iiiil.iii(t' il v^\ i|iii*stiiin d'un'- pirrr- 1
ipi.ilii' l'i'iii'lli'. I»
.NiMi^ a\iins l'iti* p. tri. la riiniiniinii'ati«»n faili- à la S trt*h- *f Aulht p/^ / >•
j/i»' il«* Paris, par MM. Ililnii.iril Piftli- ri J. S.ii-.i/i»', au ''uji-l »!# * p.- ri- *
sariè«f*« ili* l'i ni<inla;:ni' fl'K^piaiit l*\i«'n«'i"«» .Nmi» «l'ivitn^ iililf *i'\ r»*-
\i*Mir l'ii l'i* qui (l'iii'lir aii\ ph'in's «i *'i*ti< lli-*>.
• N«iu«» siLMiali'riMi<« p iitciiliiTi-niiMil, <liM-iit h's ra|ip'irit'iir<i. !•■ l'ttift-i'.H
'i* s I 'ffiri'Vi, r'i*Nt-a-«liif ili-s pnii«vins. l'i* riioniiiiifiit inc»'aliUiit|Ui' «• ixin*
pii«»t' lit' il*-iii pii'in**'. l.'iiMi' il'i'll''^ pi'i-^i-iiti* < -f./'inf' ■'/« fi.r tiiv«* tli « ir-
iiiiiitii'S a\aiil r» a '*» • «*iiliMi*-tir« ili- ili.iiiM'tif stii 'J 1 !t rfiiliint !f • « t\^
pinruiiiii-iir. nii.it|f f<i%«ti|.'. • li<i|s|i'o .111 iiiilii-ii ili' la p:i-iif lin! • (•• r- a-
fil»"» p.ir ili-ui f L'<ili*^ ili- iiiiiii-i'- a foiMii-r iimi- ii>>i\... \|-ai!>-n^ pi ■«n-
aulii* pirrji' ilii ;.'riiiil ali;:h>Mii>rit lii- l'i*%ti'ii'!i- ilmil !•' f iilh I -ii •!• «
piiufi's fait pirlii- il un iii1i'-l>lii> -ippii li'nanl .1 un •l'iiiit-'li in.» i lu
r 'fi^w i//<if iitTii-iil un !■ is^in li>ii% f 'is plii'« jiitiil i*! plus pinritiil ipi* {•-«
It pui^ipi" n->ii<« fi'pii'Miin^ • i't iiiti-M*SN:iiit I ipi'iii ili' MM. K l'i«-tt" «t
J. ^ I' !/•', pii'> i*>-<ns ipji-lipii "i f.iil^ !«■! iliN •! 1 1 vi'in-i iti<>n ipj'' li-« îi !:•«•
t.iiit« iji- Il ni-iiit ij-.> ilL^piiul iiiiiiilii-iit i-ii' '•!•• p. ut *->s lil.i. «*.
h* ii-is l'i'ii^ !•• • i]li.- •!• Il pi< ir- tfn<i 1 lii'^p II lilM* f'ofiii 1- !• m ut
|..'o .(T iit^ «lu • ]• t .'•-, !•■ \'«».'iij- •!•• Il -il- > ••"liiop'-ilt- i|<- 1 i|. Il -It. «
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lit!'.' m! •]• 1. itii ••iio(. M I . ii'ii< ■!.• I ; <Jat-l pi> * p>i- ir. « -n:
■ •■M- ■!• ■ «II!! m •■ «Il . . • p ••rff»». \iltl« •■■:* ill il II* \ pli' î • Il • I h* *.*'
Ml" >• .! • «î il.'* Ii !• J. •• •!■! ..'Ui • u!|i •• ; I I .iii' ipii *•■ I- i. î.i 'Il -î
II -«t-rit • -Ii ;•■««• t M- 1* N > r • •:!■•«. • • Il f^\ •!' l'iti' «, «111 1- •lit iLirih .• h.) •'
I iil ''i^! • t p iiiin !• <« m- :• ii<> •pli l« « iftii ' i! Il I it< un ni
1 II i l'ii ii-''i« !• III iii'l ■ '■« a riu \,' i,. i.'ii -j'i' l^pi* <k i i|>lii .iti •!!« sur i< •
■ I •"lî- ■ J'f ■ l .if- i . • ■■■ I- ^t• |i .^T .
.11. ' .
M I |.. 1.; P .'l- ' • M . ^ . . r /: . ' ^ * I ' . f. I*" p i^ ■ I
ANNEXE C 399
pierres sacrées. Il nous répondit en présence de M. le curé de P.,. et
de rinstiluteur de C... « Autrefois, quand les gens étaient honnêtes, tous
a?aient en ces pierres une grande toi (un grana fé)^ tous les priaient et
les vénéraient. Moi j*ai toujours cru en elles, je mourrai en y croyant
ijou que tourtem crédtU en aquèrès peyrés : quen mourire en creyei). » Sur
Une observation que lui fit le curé, le vieillard s'écria d'une voix que
i 'émotion faisait vibrer : « Si vous ne croyez pas à ces pierres, Monsieur le
« curé, moi j'y crois. J'y crois comme tous mes ancêtres ; mais deux
« hommes d'aujourd'hui ne valent pas un homme d'autrefois. »
Ces paroles, proférées par un honnête vieillard très considéré dans sa
commune, chez lequel les années n'ont pas éteint l'ardeur de la pensée,
s^'adressaient à un digne ecclésiastique. Nous les rapportons ici parce
quelles sont caractéristiques...
« De tout temps les jeunes gens de Poubeau se sont réunis pour danser
près du Cailhaoud'Arribu-Pardin et bien souvent les garçons et les filles ont
abrité leurs rendez-vous à son ombre. Le génie qui l'abrite ne jouit point
d'une réputation immaculée dans le Larboust. Cette fâcheuse renommée
ne lui nuit en aucune façon dans l'esprit des habitants de Poubeau. Tant
d'unions heureuses consacrées par le mariage et par la naissance de
nombreux enfants ont commencé par des rendez-vous près de la pierre
que vieillards et jeunes gens ont conservé d'elle les plus doux souvenirs.
« Autrefois les jeunes gens de Poubeau allaient en procession le soir du
mardi gras faire sur cette pierre un grand feu de paille pour lequel chaque
chef de maison fournissait une botte. Ils marchaient un à un, chacun
tenant par derrière celui qui le précédait, et s'avançaient dans une atti-
tude et avec des gestes à la fois burlesques et obscènes. Les rites de cette
fête nocturne qu'on célébrait encore il y a une trentaine d'années et qu'on
nommait la fête de gagnolis \ blessent trop la décence pour que nous
les décrivions avec plus de détails. Nous tenons ces renseignements de
M. N..., de Poubeau, qui lui-même a pris part, jadis à la fête.
M. le curé Soulé, au lieu de chercher à faire détruire la pierre* fit plan-
ter à nouveau en 1871 une petite croix de fer* au sommet du bloc, pour
empêcher, nous a-t-il dit, le dévergondage de s'exercer en ce lieu et il
défendit à ses paroissiens de s'approcher pour se divertir à moins de
cinquante pas de la pierre. La foule ne s'y presse plus qu'à la procession
de la fête des Rogations, époque à laquelle les habitants avaient coutume
de prier le génie de la pierre.
On peut consulter également, Hippolyte Morlot, N.oiice sur les pierres à
bassins du Aforuan, 16 pages gband in-8» (extrait des Mémoires de la Corn-
1. Le mot gagnolis signifie cris, aboiements de chiens. Quand on voit en-
semble plusieurs personnes de mauvaise vie ou dit : Voilà Vassemblie des ga-
gnolis,
2. Plusieurs essais avaient provoqué presque des émeutes de la part des mon-
tagnards.
3. Une croix antérieure avait été, dit-on, renversée par la foudre, ce qui
avait donné un regain de vénération a la pierre.
40() LA RELIGION DES GAULOIS
mixtion des an(i*iuUH d*! la CUe-d'Orpour 1877). M. Mnriul riou» fait ^'in-
lin lin* trrize Mors qui lui paraissent avoir cv raraclère : un à l>(ini|M«'rif,
un a l^acour-d'Ari'enay. trois (lr|H*ii(laiit de l>i lioi'h<'-i'n-lln*ip*l, hM a
Aiitlfiix, un a Sain(*Dt<li*T, un pn*s d*' Saiiit-tifriiinin-ilf-Molfon. un |ir'«
l'ri'ry, quatn* drpendaul d«* Saint-Leptr-Vaulmn ^VnniM*) di»nl la pt' rr^
drs Trnii'PunMiheit. (>« div*M's liltirs (Hil tnus l<*ur lt'p>Ddt'. In fjraod
niiinbn* d'auln*s. ajuuli* M. Morlnt, onl «"li'* détruits, niai^ ou en a «un-
Mfrv»* I»* Houwiiir.
.NiMiii tpiij\uri< *»ur<»ri' dans nos noti>s à |»n»p«i« i\v% pierres n ^»as%\H% \r%
nrnvuÏH suivante :
M'ttt^riaux puur rhistoirt' de Vhommf, 1. VI, 1>*7*^. p. 70; Pirrr^* a /lAitir.»
'(«' la t\rnz^, par l*liiii)ipi* La andi*; p. 7K; L'i hurrr^ par L. dr Malaf-'^^f
linu, ,irrH/ l'Hji^fw, i. \, p LT), L'V* ; l XVI, p. 143; I. XI.II f^-l?.
p. 117, \iu) ; Pierres a cupules du dfpnrtcment dt ta Crtu»r, i, L\, l^.•■:,
p. lil.'}.
ANNKXK ll(K* livnn, p. W).
Les saparsti tiens ■
NfMis avons dil. tait liirii ('•innu dans sa gi''n*'ialitr, mais ^ur 1 imi'^-r-
taiii-'* diiipi*'! • ru\ i]ui si; t^ntii tMi-uprs di* la r«-îi^inii dfslîautios n'<inl |'* ut-
^tr*' pi*> assi't iiiMHlf^*, ipn* i|**piii!i ji* \'> sifi-tf, pour \e iiMiiit. ru itaul*-.
|i*!« i-(iiii-df^ l'i li>«» f«r.|iii<<i n '«ni r*'SM* flf laiii'iT, •'iiiilri' !•'• pratii|u*s •*(
••r»»\.iin'»*'» p.iit*nii**s. d»"» dt-rift^ *.iiin ci-sm* ifnoiiVf|i-% prt*«i|u** jij«-pi i
n*s itfiiii«T^ l**rnp^ «»an'« t'in» pirviMius a !•■« dt'truiri'. N>iUs rrii%'»n* utî>-
df iiifttti' «iHM )•■« \«'ijt ilti {••l'Ii'Ui un ii'^unii- d** I>i su« ••■^simii *{*• •-••«
•'tT'irts d>>iil riniinl*'- iiiiiiitr** iiii»'U\ ipi»' t<.tit raisoiiiirnifnt •«•iiit>i«-ii • •■«
\irili*** «xipt'Miiti.tn^ ' i'iirid-inin«'f% pu l'I.uliv rtaiiMit onraiiiit-rs dan^ i*
• oMir dt' iiM^ piipol ithiii^ iur<ih-s, Ws fut'jiint.
Il «t'ii'- «tiiiifi* pu iiii d«''i'i*'t M'iiilii au •''•ii<'df* il'Arli's m Ti.' I •-
r.in'in'.'.i viv t-ntii* .iuln-»t-( i|i*i-i.iii> ^.iriiifk**'' kruttf r^n^u aut fiitii.iiri «
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• iif.» I»- »•! |>ii- «•fli-tii! • tint ^iitf'i'tlii
ANNEXE D 401
Les ecclésiastiques et même les évéques paraissent en effet avoir été
dans le principe très indulgents pour ces sacrilèges qu'ils se sentaient im-
puissants à empocher; plusieurs membres du bas clergé se livraient
à la magie. Le concile d'Agde en 506 défend aux ecclésiastiques d'être
magiciens '. Le concile de Vannes en 468 voulait déjà que l'on tienne pour
excommuniés les ecclésiastiques et les laïques qui pratiquent les augures;
en 524, le concile d'Arles inflige des pénitences de 3, 4 et 5 années, sui-
vant les personnes, ecclésiastiques ou laïques, à quiconque, lorsque la lune
s'éclipse, croit pouvoir se défendre par des clameurs, par des maléÛces
et des pratiques sacrilèges ; à quiconque tentera d'employer, pour lui ou
pour les siens, le secours des devins et des enchanteurs *.
Le concile de Tours de 567 répèle les mêmes prescriptions. Nous y
relevons en particulier celte phrase :
a Nous conjurons les Pasteurs de chasser de l'Église tous ceux qu'ils vcr^
font faire devant certaines pierres des choses qui n'ont point de rapport aux
cérémonies de VÈglise et ceux qui gardent les observances des gentils ».
Au vil'' siècle saint !î!loi, au rapport de saint Oueu *, qui a écrit sa vie,
faisait des homélies dans le même sens. Nous y trouvons énumérées un
grand nombre des superstitions qui existent encore dans nos campagnes.
« Avant toutes choses, mes frêreSy je vous avertis et je vous conjure • de
ne garder aucunes coutumes païennes, de n ajouter foi ni aux graveurs de
préservatifs, ni aux deinns, ni aux sorciers, ni aux enchanteurs * et de ne
les point consulter pour quelque sujet et quelque maladie que ce soit : parce
que celui qui commet ce crime perd aussitôt la gnice du baptême. PTobservez
point les augures ni les éternuements et quand vous serez en chemin, ne pre-
nez pas garde au chant de certains oiseaux, mais soit que vous cheminiez,
soit que vous fassiez quelque autre chose, faites le signe de la a*oix sur vous
et récitez avec foi et pieté le symbole et l'oraison dominicale et Cennemi ^ ne
vous pourra nuire.
« Qu'aucun chrétien ne remarque à quel jour il sort de sa maison, ni à quel
jour il y rentre, parce que Dieu a fait tous les jours. Ne vous attachez ni
au jour ni à la lune lorsque vous avez quelque ouvrage à commencer. Nepra*
1. Canons 36 et 68.
2. Cfr. J.-B. Thiers, op. laud, î, p. i38. — Migne, Patrol. laL, t. CXL, col. 837.
3. Canon 22. Cfr. Baluze, 1, 518.
4. Vita 8. Eligii auclore Audoneo {Spicilegium d'Achery, édit. in-4o, t. V,
p. 216), et sermon de saint Eloi, Ad omnem pleôem dans Spicilegium d*Achery,
II, p. 76.
5. Traduction de J.-B. Thiers, op. laud., t. I, p. 14.
6. Cette tourbe de devina et de charlatans qui avaient survécu à la ruine des
communantéa druidiques, hoc genus vatum medicorumque que visaient les
décrets de Tibère, mais qui n'avaient pas encore disparu au vu« siècle et
eurent des héritiers durant tout le moyen âge, comme le prouve la persistance
du haut clergé à réédicter les mômes défeuses ou avertissements dont le bas
clergé lui-même eut longtemps besoin.
7. Le démon, l'cDUiMiii <la g^nre humain.
26
•44)2 LA HF.Mr.lON r»KS r.AULoi.;
ii'l'tK'Z p^int l^% rAri*tn tni'\< sti*^rii^'■Jr^ et rviirul''i '/iif /*** jtnirn< f> nî -lur
knt**n'if'x *L' j'invi^^r noit nvec rin»» 7''fn\*'*, s-n/ iir^T un /"-in. %'n7 pm -/r. -i i»if
i/r-s fi|/#/'"«i /•! n(n7, *'ii7 r/i 'l-niH'tnt •/'-.< r*fr-fin'<, *»i7 *'n f'ti'^'ini /••* '■»!» ff-i
fuprrflwn, \r rr"*j**z p'tint nur /ifîi''i»T* <r/ n»* i«»u« '1**1 '/c; /r«inf ni /iin
tnnt*, pnr*r -/m»' t'iuffy re% pniti'/n>'\ i>nt ■/ ^ '*nt rH'j»'^ in *l*'mon AV i -.i
nrri*tt'Z ifiint •fiij* S'</«fi''' % rt qir.ni-'iiii <!•' vniis iii* il.iii^i*. ii«- "«iiili', 11. i:*
rli.iiilf (|i'^ l'iiaiiviiis ili.ilMilii|tii'«, 11* jiiur •!•' Ii r*'*tt' li** ^:iiiil J»mii m il>'
<|iii-|i(iii' .iiilp* viiiil.
•• ijmittrun i//- fius n'iui'i'/iI'' li'i nor/if </«"< f/**r;i'inf , ni '»UT'i% fan**-* '/■-
rinitts et H' ftr»'t' f"i n ■/■• «•-rn'i/'i'i/* « f'ihfs. .V ; 'M^-^i ;m* I^ jntîi /•;';•
i'.i«ir<7/, s"it p'wiint (r r/i>ir% '/•> mmi, .«'iif innliint un autre ff rnpv.'i m ia«
•/u 1/ it'irriie rr jtur-l'i 'fu-l/w f''t' . \»- r/u'ifii : -/lif /i» •/iwi»iri'-A'-. >•• p -r ■
ti'/ |iiiiii( ilr<( ILiiiiImmiii n\i\ i*-u\\A*^% ii''s iiImIi'^, .1111 |iiiTr*-«, aui f •*!
t.iiiif-, .Mil .iiNn*^. m aiix • .'irri-fntii^ •■! m' f.iiti'N p-is lii*^ \ii'ux 1 tii* ni'*
i|f ri-s l'Ii'i^i's. .V"'i/M'"^i' i ;i««ifi^ '/i'* ti'j'ttur».% 'ifi r-.ji -/f* f'tnme* m tr*
'••7«-« i|iMn>t iMi'-nii* I ni"* \i"iii»'/ ilf< !•■ I li-M,isfii|ii<'s m n»»''! aiii'»i •/ ,**^
/'■H i-.rf« tiir'itt 'fif «■ /r liffiti'fue «eT'Ii/ >-iiii/r »f tftt'flh rif l'uffrmfr.it
'/II- /f» /.-ir-./f'» I. l' fC'i i'mr, ft'if *'ijuun t-l r- tt,' i-' h*- 1 i-'ii/ ;«'i* /• J» ««i*-
f /ifiW, fh'ir^ /ff 'i»nfin S»' fi*t'S /l'.iiii/ '/'r*J'/ii<l/i>>M : ri imh h.iiili-z p> l'it !•■•
ht'rlif^ i't iii' i.iiN'* |iiiiiit |M«.*iT ili'^ lrini|M-aii\ |i.ii ih* .iilni-s li ■•■!••. ■
(2«'m"fi.
ni fiiinin'* wH^r»* m-tf^f ureu-^t' /«-r* n/i»'. *'iif ;» «u»" fitfr, 5'i»f ;. ur ffinir. .
*Ni/ ff»iir f'iir-- 'lU' t f*i^ 'tutr- •tui rti'f, tn-ii* j>lut*''t 'fu'tti»' tmftt"r.: ii yr.l
•/•■ J' *u^•l''trt^t i'in* t'Uttrs .%• s i|i7i .ri< rt >fii'»il>- m» tt^ t ut* *•! •••liAiN f
'l'j'M /i I «rf ri /«> <(-»fi II irii. 4J<i 'irii'(i/i ii- <*rif- /-u «/ne ^J /ti>i* i-i'if'*'. ;•;' ^
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ANNEXE D 403
pour faire des phylaclères diaboliques S mais que celui qui est malade
ait confiance dans la seule miséricorde de Dieu. «
L'Église attachait tant d'importance à ces réformes qu'elle faisait ap-
pel au bras séculier. Nous lisons dans un capitulaire de Tao 742 édité
par Carloman, fils de Charles Martel : Nous ordonnons que suivant les ca-
nons dés conciles, chaque évêque dans son diocèse emploie ses soins, avec
l'aide du comte qui est le défenseur de VÊglise^ à ce que le peuple ne se livre
pas aux pratiques païennes, mais abandonne et répudie ces ignominies de
gentilité... quils empêchent soigneusement les consultations des devins, les
amulettes et les augures ou incantations, ou immolations de victimes que des
hommes insensés font auprès des églises suivant le rite païen, provoquant
ainsi la colère de Dieu ou de ses saints el ces feux sacrilèges qu'on ap-
pelle Nied fyr et toutes les pratiques païennes quelles qu'elles soient ■. »
Un concile de Nantes^ à la même époque *, rappelait qu'en des lieux sau-
vages et couverts de bois existaient des pierres auxquelles le peuple rendait
des hommages, lapides quos in rumosis locis et silvestribus vcnerantur,
que les villageois s'obligeaient par vœu à leur offrir des dons qu'ils n* étaient
que trop fidèles à y apporter, vota vovent et deferunt, qu'il faut les enlever
toutes jusqu'à leurs bases qui sont enfoncées en terre *.
Charlemagne essaya à son tour d'abolir ces abus '.
Des insensés vont allumer des chandelles et pratiquer d'autres supersti"
lions près des arbres, des pierres et des fontaines. Nous ordonnons que cet
abus soit aboli. Que celui qui suffisamment averti par la publication de notre
édit ne ferait pas disparaître de son champ les simulacres qui y sont dres-
sés ou qui s'opposerait à ceux qui auraient reçu l'ordre de les détruire soit
traité comme sacrilège.
Les conciles et les évêques poursuivent ainsi leur œuvre de purification
des croyances, toujours avec le mftme insuccès jusqu'au xviii* siècle. Plus
nous avançons dans le moyen âge, plus la nécessité de ces décrets et
mandements semble se faire sentir. Nous en constatons les traces aux
époques suivantes :
743, concile de Mayençe ;
816, concile d'Aix-la-Chapelle;
826 et 829, concile de Paris ;
1398, ordonnances de la Faculté de théologie de Paris;
A l'approche de la Réforme, les avertissements se multiplient. Nous
relevons des délibérations et des décrets de conciles :
En 1445, à Rouen où intervint un légat du pape;
En 1528, à Bourges {concile provincial) ;
1. Le clergé croyait alors à refBcacité de ces phylactères, il ne les défendait
que parce qu'il les croyait les œuvres du démon.
2. Cfr. Max. Deloche, La procession de la lunade (Acad, des Inscrip. t. XXXH,
p. 156). Cfr. Pertz, Monum. German. hist. leg., t. I, p. 17.
3. Labbe, t. IX, p. 474.
4. 11 est clair qu'il s'agit des menhirs.
5. Capit., t. I, p. 5. Liv. X, titre 64.
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^ir Mil It:. liii iiiilli' ans lifii mt |)n"'>|iH* ri»*ii n'atiil • liuiik***. N>u% n—
liijin'S liiiji'hint !•• rulli» Av.s |ti«*rri"« »'l tif s finil:uin*H, Ws U'Ws •k>.Niir..iM'«
(*iit.ii'lit'«-^ il** |i.ii:iiii^iiii'. 4*«'rt.iith*h pralii|iii'^ lit* l>i iii.'U'i<*', Il n •-«! pi*
^l(iriii:iiil ipif I l.L'IiM* .lit ifi'liotii* ilaiis i'(*tlf lutl«' liifiln* W^ sii|»«*r^tiii>'r:«
i|ii*' la «l'ii'iii'** Nt'ulf .1 pli <li'r.if'iii«*j il«'% «'«priU. l.'K.'ii^** t'iUl di i*"* iH'i-
tht-iii.itis.uit alMiipiiirs l'iii aivrflrai-iti*iii< ivh pr.itii|iji*<>. (> ipr«ll«* il>*fii m*
fiait «^itrluuf. r'i'M <|U*' l"s lliJi'Ji*» iii\iii|uas^cn( Ihrii ri ii-^ «.nul*». ii"ii
\**s il>-iiiiiii%; i»*iiiplai;.issiMil \fs aiiiiililli'H p.iiriint'<» par li * n*t.r. l/K-1»*'-
d«'liiiiS'«.iit l*'s HripfjotiliiiiiN . riri ^mI' /»• t'i-iif ««m t-Xf^r- s av.r !••* il» im-'Ii*
(n. A'itf. Ih' •/ . tr 'hn^t., r.wvij. LK^'li'^f Ma jiiim- iliJ <pi'' • • 'i piit- j-i. *
fuHM'iit sii'iil.-^ Mil iiiairii<«.iiiti's au punit ili> vin' liiiiii.iiii. m ii« •}<!•- «i
fUrs *H't%tnt prufitit*'l^% sur r-tt'- tenr^ ///•■» tu-timt /'«iiw » ^ /»f''»i| ;r n m( iV.
fl't'nmth -U i Enffi K'.'%\.\\\ pn-»pl»' illilllili- l»» Alli»"» lillil»'* '"l lill •rii-ii*- *
lit* lii«*h^ tt-iiiptip'1% a l.i Iriiialiiiii «l'fn f<i« ii«'i . (hi ■ mnprrfiil i iMiptji««
sailli- i|i-s iii.iiiil*'iiii'iil'« «l il»"» «li-Ti-l^ i|is ri>iii'il«'<», il»*»» •■*»'|iit'» •l 111»' !ii-
il«-s papi'.*.
4'it<iii'> ipi*-lipii*«-iiii'^ i|*-«k sitpi-i^tilKiiis ti'lji'^ i|iii' \*'\ f>irMiil<> J.-lt.
Ilii*-i«
M'ttrv f/'int l* ^ jtif>iin> un /#• ii -l»' frii -^ii»- /"'.ii n *it' -tutum' -i^ fnf^ l-
jifriitit-r /i<riij/i' /(' i/»' r,jiVr;ir .ym i «f l-- j'iur ■/••* ^r'l^ t"n« » f ♦'!»/, -.' /in^r ,ij'
•■'■'•i ^'ii' f» -tu- 'titp'i' f't^u Hur j'ir lin* /•■i»%*t /i'i»« ^«miI ff-i'iT* i ■ V-, . *•!
•iéf.i» /.»•«. Il»' /. (I "ti.i/ii' r»-iif. , /ifi *t fiurf t M< «■•• '/u "'i T -if, f j,' •
7» ■*ri /*/ rf fjif f y» k ^iif /•! tl» I'«ll 'U •/• /•! lui' II»' il- N- ■ «f ■'■« p i:-i
lie \.i' I, I ri ''l' Il ■/•«/'• lir if ♦iirf'Hi/ f n l'r .1 f-M'"»" ('*• in-fnir • / m' /■ | ir .
l'-rif*- /*! fimiU'- *"»/»•• m'-/' /-y rir ■/• .\ • /. im /• lU yii» i ir •( m /■ f- rf '•:
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»iut''jt* Uni' ;i-M f-inf 'iri ■ /i-iii(<' 'I /• n r «A rur« /f i r vf^m**! ;«r-i'M <it->.*>^
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flif m I ff /• I l'I /li'W T'^i in / ./«-«WM «n f 'fnf '/• rr iij" rn fi» rnf l;t
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i- Il I'". r» «1 •■■*/■•■ 'iri ^.' fiî r/j 'f ■ lu «Il t' f\i- l • U f ut tr-.t\ iiu jU it''* "f t^
t ' f- . t; I . r t I, p .» • ■•, .1 •-'.••■: M» 1 ♦ •■ • I ••
.' J w I <!•• r>. / I iiiii . I. p .'••! 4 •il*
ANNEXE D 405
avec un couteau^ on Je garde pour guérir plusieurs maux et le reste on le
réserve pour le jour des Rois. — Toutes ces pratiques sont sacrilèges.
Allumer des feux et faire courir les enfants par les champs le premier
jour de mars afin de rendre les terres plus fertiles^ Polydore Virgile rap^
porte que cela se fait tous les ans en Ombrie et que In couiump est venue de
ce qui se faisait autrefois à Rome le jour de la fête de César, On en pour-»
rait peut-être dire autant des brandons que l*on porte allumés dans les champs
certains dimanches de l'année.
Ne point filer le jour de Carême-prenant de peur que les souris ne mangent
le fil tout le reste de Vannée,
Laisser entre les deux noélst c'est-à-dire entre la Nativité de Notre-Sei'
gneur et la Circoncision, le pain sur la table, le jour et la nuit^ parce que la
sainte Vierge y vient prendre son repas.
Mettre dans les jardins un tison du feu allumé^ le premier dimancfie de
carême et croire que cela fait du bien au jardin et y fait pousser des oignons.
Passer trois fois au travers de ce feuy afin d'être préservé delà colique.
S'imaginer qu'en jetant du sel aux quatre coins d'un herbage le premier
jour d'avril cela garantit les bestiaux de maléfice.
Se ceindre de certaines herbes la veille de la saint-Jean^ préciaêment
larsque midi sonne, pour être présagé de toutes sortes de maléfices.
Se rouler sur la rosée d'avoine le jour de saint-Jean, avant le soleil levé,
pour guérir des fièvres.
Cueillir certains simples, certaines feuilles, certains fruits le premier jour de
mai, le jour de la Nativité et de saint Jean-Baptiste, avant le soleil levé, dans
la créance qu'elles ont plus de méi'ite que si elles étaient cueillies en autre temps.
Cueillir certaines herbes le jour de la saint-Jean pour empêcher les sor-
ciers de faire du mal.
Mettre du sel aux quatre coins des herbages le premier jour d'avril,
afin de préserver les bestiaux de maléfice, etc., etc.
Tout cela est condamné par TÉglisc, mais tout cela se pratiquait à la
fln du XVII* siècle. Ou ne peut qu'admirer la ténacité de ces survivances.
Il n'est pas étonnant que, sentant son impuissance, TÉglise ait peu à peu
et dans certaines contrées, môme dès le début, cédé aux préjugés popu-
laires et cherché à les christianiser, acceptant le culte des fontaines sous
Tin vocation des saints succédant aux génies locaux, les cérémonies solsti-
ciales sous le nom de Peux de la saint-Jean, planté des croix sur les
menhirs, placé des pierres sacrées païennes sous Tautel des églises.
Une autre superstition s'est perpétuée dont nous n'avons pas parlé,
mais qu'il convient aussi de signaler, la croyance à l'empreinte des pas des
saints,* Nous considérons, en elîet, que ce préjugé des saintes empreintes
fait partie du cortège des symboles primitifs dont nous nous sommes si
longuement occupés. Le prototype est le pied du Buddha*.
1. Cfr. Salomon Reinach, Revue archéol., 1893, 1, p. 224-226.
2. Cf. Emile Senart, La légende du Buddha, pp. 353, 364, 368, 418, 415, 421,
425, 450 et notre Ogure 62, p. 389.
LA RELIGIO
Il ne fions parallpas douleuK que de ce mythe, très probablemenl dt
bcnuooup aiittrieur à la réforme de Çakia-mouni relèvent, à litre de sur-
ii£uiin«.< transformé es de siÈcle en siècle par l'esprit iiopulaii* et adap-
tées aux nouvelles i^royancei. les nombreuses li;t;endes se rallachant aux
empreintes de pas des saints et eu particulier aui p-u de saint Germain
dans l'Auierrois, de saint Mnriin dans le Limousin, de saînl Haurint dans
la NièTc et surtout do saint Mari in dans le pays i^duen', sans oublier les
PAS de Gargantua (légende solaire).
Lea feux de la saint-Jean [leçon IX, p. 116).
Aux renseignements que nous avons ddjâ donnés nous pouvons en
ajouter quelques autres que nous devons, comme les précédents, à
l'oliltgeance de nos élèves ou de nos auditeurs. Nous y joindrons 'luelques
indications déjà publiées ailleurs, propres à montrer l'étendue et l'an-
cienne vilalilé de ces vieilles pratiques dont toute trace aura disparu dans
quelques années. Noire auditoire était 1res reslreinl. Le résultat de rcUe
euqui^te limitée montre co que pourrait produire une enquête plus large.
lutitutaurs «l curés devraient se mettre à l'uiiivrc pour recueillir,
pendaut qu'il en est encore temps, ce qui reste de ces vieux usages.
Los notes dont nous avons parlé dans notre IX' leçon portaient sur les
départements de l'Aisne, de la Charente-lnfftrieure, d'Kure-et-Loir, du
Finistère et de la Loière, Nos nouvelles notes portent encore sur quelques-
uns de ces mêmes dêpartemeols, mais y tigurent, en outre, les déparle-
ments des Hautes-Alpes, des Ardennes, de la Creuse, de la Corrêze, de la
Dordogne, de la Drôme, de l'Isère, du Lol-el-Garoiine, de l'Oise, de
Seine-et-Oise et de la Seine.
IJn instituteur de l'Aisne auqutl nous nous étions adressiï pour uu
supplément d'infonnation nous répond ; « Ce que je puis affirmer. c'eU
i]Ue la ffl^ ''" fil' ''fi naint'Jean se céli-bre ioiyour.v â Vorges et conlinue à
y revêtir le caradère d'une viri[iiibli^ solenmté. Depuis qualone nns que
j'exerce mes fonctions daru la commune, j'y ni toujours remarqué le mfme
entrain. Le 21 juin, dans la journée, te jiiaire fait publier ipi'une voilure
passera le 23, dès le mutin, dans toutes les rues recueillir le bois que chaque
bitliitant voudra bien offrir pour le bûcher de la sainl-Jcun. Personne ne se
sounlrail à celte oUigation, chacun a à citur d'y contribuer,
I, Cr, Bulliot et Félii Thiollicr, Lu mUaiai
Jtti'Ui^ dei Irad. pa/i., 1. \'l, p. *2H, 677, fiSI ;
gte, ilS, bS9, 693 ; X, HO, 67U.
ANNEXE E 407
« Mais ce n'est pas seulement à Vorges qu'exisle cette cérémonie. A
PancyS petit village du canton de Craonne, à Mauregny- en-Haye' (canton
de Sissonne, les mêmes usages persistent. On les retrouverait dans bien
(Tautres localités du département.
a J'ai interrogé des vieillards de Château-Thierry, m'écril un de mes
élèves: « La fête de la saint-Jean, me disent-ils, a existé jusque vers 1850.
Les jeunes gens de mon âge se rappellent que Von dansait encore autour
des feux dans leur enfance. On les allumait, surtout, quand il pleuvait au
mais de juin, et cela dans l'intention de faire cesser la pluie ; un proverbe
populaire dit en effet :
Eau de Saint-Jean ôte le vin
Et ne donne pas de pain.
a Ces usages ont disparu depuis une vingtaine d'années. Mais je me rappelle
très bien avoir assisté à la fête des Brandons qui avait lieu le premier
dimanche de carême devant la porte de ceux qui s'étaient mariés pendant
l'année, »
« Dans le département des Ardennes, ajoute notre zélé correspondant,
près de Château-Porcien, mon père a connu une coutume analogue qu'on a
essayé de faire revivre, il y a quelques années, mais sans succès. A la saint-
Jean d'hiver (27 décembre) on allumait de grands feux appelés Buirs ou
Buires; on dansait autour, on chantait et l'on buvait beaucoup. »
A Gap*, m'assure un autre de mes auditeurs : « un bûcher était
allume autrefois* sur la place publique la veille de la saint- Jean, On sus-
pendait des chats au-dessus des flammes et on les laissait rôtir ». Ce ren-
seignement est d'autant plus intéressant que le même usage est signalé
à Paris '. On lit dans un des libelles du temps de la Ligue que a les
ecclésiastiques qui ont assisté à la prétendue conversion de Henri IV,
méritent d'être attachés en grève comme fagots depuis le pied jusqu'en Iiaut
de V arbre de la saint-Jean et que le Prince devrait être mis dans le panier
aux chats, que cela serait un sacrifice agréable au ciel * » .
1. Village de 112 habitants.
2. Village de 600 habitants.
3. Hautes-Alpes.
4. Autrefois est bien vague. Les feux ue sont plus allumés aujourd'hui que
dans les villages de la montagne.
5. Cfr. Sauvai, qui, dans ses Antiquités de Paris, t. lil, p. 632» sous la ru-
brique : Comptes ordinaires de la Prévôté de Paris : Feu de la saint-Jean, parle
également d'un sacrifice de chats : Voici une quittance citée par Sauvai à Tappui
de ce fait : « A Lucas Pommereux cent sous parisis pour avoir fourni <• tous
« les chats qu'il fallait au feu de la saint- Jean durant trois années jusqu'en
u 4573; de même pour avoir fourni ^ il y a un an, oU le roi y assista, un renard
« pour donner plaisir à Sa Majesté j et pour avoir fourni un grand sac de toile
« où étaient lesdits chats. »
6. Sainte-Croix, Œuvres complètes, t. V, p. 427.
i08 LA RELIGION IlES GA'JL0I4
Crfuse ff Torr»*!'. •• Sur Un ro«/irn fie la Cri'uxf fi «1er la /'«rr/s»* on n''\
péti nuhli^ in ira'lifi'tn du feu *if la saini-Jenn. A un p'*ini <l**Ki'/nf «f^n •in''- .
It' 21) juin nu S"ir, Aor/if/i'V, frmtm's et enfntits s»- l»'uni\^^nt fh>ur nllutnrr le
feu, on t'h'he tie le fuir*' aussi hrtUant «/iif fMssme \ Hf'ntni e"mmen'ent
U> tlanties. Jeunes tjms ft jrune» fillf» fhaittmt i/r* mni*-^ fie/i'lani 'fw U\
prres *•( 1rs fiityivs \f rhauff''nt, atjani eu ^"in }»rt alahlement «!•• *»•• n-nnlr»"
li*H rt'iiis <le hriri** il»* siml'I»* arr.n'ht'N au rli;iiii|i vnisin. //% m*»\»^uunef>ni
fMuit'' MHt *'/f>rts. U'i'tnt 11* fiMi loiiihi*. \vs jfMirii'<i p*ns h.iijI«*ii1 \*.it'
ilf'!iMi^. 1/"^ jeunes nifanti sunt l'nlen'^ par leurs jM-rr.* nu leur» fn-rei ^i
rTfio«r« an f ont art •/»; la fia mm*' ifui /• .• ;> r #'*#•/■! vif i 'tei /l''i ii i.
/>ri>iii'-*. lin V r:ip|M*ll>' «*rii'oi-i* îi V.ill<iir** i|iii* 1«- iMjiiiii *\t's l«*u\ •■Lm-nl
nlliiiii*''S ^iir l'iiih'H li*s h.'iiitfiir^ voimih'», iii.ii!i i-i>^ ii«> i;;fs ri.iirni %iiif<>ui
rt*|i:iiiilii< (LiiiH !'lvTt'.
/««V'. A (•{•■intlil** iiti t<|rv:iit MIT i'.'ini'i**riii«* pLue S:iiiit-JiMii '. ilfvint
r/'L'h*^*' tl** i'c ^atiil. <iiiji»iti<lhiii il«*iiiniii\ un k'i.ui<i hùrhifr ipn* lif^ii-«s.iit !••
l'iiri* il>* U |i>'ir<>iH^i* et aiii|iii'l \t's •unsuN iii«*ltait*ijl If f«*ii. L<iui« \|||
s't'l'irit troijvt'' i!*Mix fms iL-iii<i rriti* \illt* a ri'*pMi|iji< ifi- |.i frif, * n l.*«rj ri
irill. mil liii-riii*Mii' I iiai|iji* fm^ ]*• T'u aui l>i'ii-ht'< i!«* saiiil-JtMn.
r.'i'-i.iit un iiMk'<' iiiininiiii lian^ t'iiil l»> Maii|i|iitir. Il rit* m* ri'ir.iijvf* |i!ii«
4|iii' il.ifi^ i»*s h iiil>-N ni>*nta;:iii-«k. niiii^» il \ •-«! (n'<» |iii|iiil<iiit* : *'f%i {'»*■» \.
huai ili* |ir<iin*-n ii|t'!» .m niiln'ii i1«*h |ii.iiiii"» .ijiir^ •'niiiiili-i!^ A** lt*"ii^. h*
jeun* s filif g \r r» wirut a r»s f» ur, /•*■! *ijii-/#-. * «/u'i/ f'iut lr% i i«ilrr n«'iif fi.i* et
fairf •/'% faran'i'hs ant'titr •/' i/niriii *i'»'UJ' fnur intui-r un mar\ /.int
l'anwr l^is jiiijsunurs *t /» * ;i»i/r. i 7 r wimi, ut /nirc fr*iii;."|iiT iin il^ f .»il
^aiiii-i |i II -l^■^sll« lit (il iM*-r. •ilin «!•■ l>-s pi'*«>t'i\*'r il<*%ni ilaili«*«.
i.«*^ pi ini'*N ai'iiiii'ili<|iii'H « lll•llll»•^ ■ *' nit'iiif jitiii muiI ijt*^ «pt-, fi ]i|.%
r ihti*- !•"« ni iliili**^ ri !•■ t>iii!ii-ii-i- iU\ \f^ rmi^.'ivi* pi**> ii-ii«i'iiiiril l>.'ii<-
l'aUMi'i" ■ la f/i* ri(/if. /-i m»it%%' . /<i *'Im;»* » nf /• < fUn* r» - 'i* rr^i»»-». L»** fl* «if *
i|i' 4iiii' m •■lit •■kMl*'nh-hi li'iiiii'' i«*ti>>Miiii>**'.
I. t-rt-^'t'àr fifi' . I iii* )•[••• hui*- ipi'.i fil l'iiMi,:» in<'«* <!•■ nii'nk'i\t'r M î**
p.i<i|fiii l.nw. « ->rr>-^p<>ri I inl iln Mini^ît !•■ •. i|<inii«' mit un- il<'«(<!.%
H'tl iii'*^ i]** rA»'t'iiii« m \ sii*i ;•• lifs ili-i.iiN •pn Mi'-ii1*-n( •! •'-tr> r*';'r —
flUlN illll^ • •It- llllP\< . I. Illliill tl llKitil*' p mil II '|l|> ^||•l|| •{. «1^ • I
l'iri". riiti^rf ipi'il iiiii« ilii lif 1 1 fi'-l I lu-iipi- Il f If ijii I /. 1/ . ^i un
ri>iiM>-| ii»itrii*-iit \<-n.iiil s»- j>i,iiilif afin iim uni i-ti- «l^-j.i i>|fit^ 1 ir
M. II. i.ii.l./
.4'ifr.rr.,,^ / I,,, /,. f.-nj* I A/- M. »Mii iflf rin .în'i fU^ tji>i /» , /r t |..|. n» ■ -ir
rti'*T r un- .' ■ -n m /. /. wi • N/r ** 1 ♦ ni// ii- «f, ■ n t'%i*ti,, Lin* ui, wm- \
(|i-'iip.'- I iiii III m' ut •/••riri> Ir % f -rt ^ -tu s-m- tuanr %' u* t 'i-nf m'u**
I' n ïeff I I'hu^ ;<mm«'|ii'' i»»ii«i'/.-, tt lui *i<ui il» •■ yruy,-- ij'u« -tiii-
f. \ .Irrfiii- |.- fi-ii • ti't i 'ifif ;.ir un •!•■• nuLiM»'* <iu p.iv- llriiarif^ietn^f.i
il '.'. '.. i:>-.l m', lu ;• i\ • I
-• A !r.- ;. l!fi-
J« A I, 'I' i'tfii pi i> r ««iii;!! \ri>iri-
». K\!r i.! !.| /l'u.'.V.'ii t' I*: / ; :..'/ ,/r. *V/..,-i /r /' w.r ■ .ii,;ir4 ! * •.•
ANNEXE E 409
raissait une roue entourée de flammes^ 9111, précipitée sur la pente roulait
jus(iuà la rivière, au pied du coteau. Ramenée au temple par un détour^
et lancée à nouveau, elle recommençait à vomir de vaines flammes* (Légende
de saint Vincent d'Agen).
Ce texte, ajoute le pasteur Lièvre, qui a échappé aux savantes recher*
ches de M. Henri Gaidoz, est le plus ancien que nous ayons sur la roue
solaire et, en outre, le plus explicite. 11 est remarquable que cette même
cérémonie est décrite par un Anglais dans un poème latin du xvi* siècle.
La coutume était donc cosmopolite. « Les gens, est-il dit dans ce poème,
prennent une vieille roue pourrie, hors d'usage. Us rentourent de paille et
d'étoupe qui la cachent entièrement; puis ils la portent au sommet de quelque
montagne. Quand la nuit devient obscure, ils y mettent le feu et la font
rouler avec violence. C'est un spectacle étrange et monstrueux. On dirait que
le soleil est tombé du ciel.
Oise. En 1846, M. Bazin, membre de la Société des antiquaires de
Picardie, envoyait à M. Breuil, qui préparait son travail sur le culte de
saint Jean-Baptiste, l.i note suivante : n A Breteuil (Oise), où je réside,
nos feux de la saint- Jean se font la veille du saint, au soir. Les habitants
élèvent une pyramide composée de bourrées et de bottes de paille qu'ils coU'
ronnent d'un bouquet ou de l'image du saint. Le peuple s'y rend procession^
nellement et le curé y met le feu. Pendant qu'il brûle la procession en fait
trois fois le tour. Lorsque tout est consumé, beaucoup de personnes ramas-
sent les charbons quelles mettent dans leurs maisons pour les préserver de la
foudre. La paroisse de PaiUard, dépendant de Breteuil^ est une de celles qui
tiennent le plus à conserver la fête de saint-Jean ».
J*ai voulu savoir ce qui pouvait rester de ces usages à Breteuil et aux
environs : j'ai écrit à l'instituteur, et le 23 juin 1897 je recevais de M. A.
Couguenague, directeur de Técole primaire communale, une longue lettre
d'où il résulte que des feux sont encore régulièrement allumés, chaque
année, dans la contrée, mais non en Thonneur du même saint.
Si à Vendcuil le feu est allumé à la saint-Jean, à Paillard il est allumé
à la saint-Denis, à Esquenuoy à la saint-Pierre, à Breteuil à la saint-
Gyr. Dans d'autres villages il existe encore des feux d'août.
« D'après ce que f ai pu savoir, ajoute M. Couguenague, l'Eglise ne parait
plus prêter son concours à ces feux, mais si elle a aujourd'hui cessé de bénir
le feu de la saint- Jean, il est certain qu'en iSlO on voyait encore presque
partout le clergé catholique prendre part à cette cérémonie,
a A Breteuil voici ce qui se passe : Chaque année, la veille de la saint-Cyr
(le patron du lieu), trois bûchers hauts de plusieurs mètres sont établis au
milieu même de la ville, l'un au marché aux herbes, l'autre au marché au blé, le
troisième en face dr rhôtel-Dieu. Préparés par les habitants eux-mêmes avec
le bois recueilli dans les maùons, ces bùcliers sont allumés par les enfants à
neuf heures du soir et aussitôt des rondes se forment aux accompagnements
1. A rapprocher de la cérémoaie qui se pratiquait eucore en 1810 au village
de BasBe-KoDtz eu Lorraine. Cf. plus haut, p. 110.
410 LA RKLir.lON DRS GALLOIS
ti*' rri« '/■• foif #7 •/•• »/'7 »«•//» 'im*. f'ii /«i/ j8iii< rrttf rm*mnni''. />'•;» ri m nui/ a ru
ifW j' h'Otit*' lit*'t' uil ]• Y fis lu f.'f.- s>* fiitn* • ht iw 'IWfI'V iii »«■ /«■ ru "f/j.* ''nrr'Jin
c7 y ^liM /»!• Il ft*'rsnu {*' 'fw r* t iiS'j'/»' 'ttin-nt fur tvf twjl mfis. KH-' «i /im
/♦• \1» jnin. j-Hr *U* lu Mtint-(*tjr^ . h: /•■ii i/. /•! h'IÏiW i»- m •in'*' ■•rfHi ni'
rth'jit'ui'' II»' *r fait ^dus a Hf' t»'Hil 'i^puis twir-n '(Wifinlt' iint. T'iinm/
oii f'ii'^iit s^'Hieiit 'itUT fiux II hi iif'iH^ h'itrr a dr< rn'lf'it* diff't'^uts *(
«/./i^x'*, i7 €n ri^suU'iit ile^ tttvisinns /«.i/j^s, ♦/#■« ri r«i /if r< -/•■ rw* 7111 -mf
/Sm" fiar ffiirv 'ifnin tnnnrr r, t nwf n wi't'jt' •».
>'. in''-t7-Oi,<»-. A lin* M.iiis I»' voiuiiK* Hr l:i ltiM(ilh>'<|ii«* il»-^ M'-r^fi'l»-»
intitiil»* hsfiUfi itU'f'i»^*, II* i'iirii*iii ri'i'it d'uiir l'i'i-ifiinMii** il** la ^.mii
J«*'in. a iiiMiiJM «••rii'iiM*, /i iiiHitii' |iiiiI<'Hi|iti', ;i |.ii|ijfll<* r.iiil>'iit ilu r^t a a
n^Hi^tr 1*11 juiii i*<\\, pr»*H II* li.iiiHMii (|t« Mir*'k'<tii<f<>M. \.illi'*>* •!•' loi.*".
av. .irii///iir*' r./ri./iK, I. 7S; II, 77. Tl». III. IH; IV, 'A'.^"-, V. 1 i7. l's'i.
S" II/.- ./iv, ifiriYrii.r.-s. Mfiii. I. •-*'<'.»; Mil. 4'>!.
Il'i Ml- rtlv/ii'iii''.;i'/Pi#', I'*" *rlli*. V. iTTi . 2* «^l'Il»'. XVJII, I^IV
/ri II.- h s tr.iUt, /../.u.'ii/. .. 1. !7.t; II, xr, \ i\. Jir.. h:'«j. '.s«i.
l.l !i'irHV.Il|i f l|••^ fi'lll «!•■ Il «i.IIMI «JlMIl Mil t|i'^ fi'iil t|«' Mil <|iji il'ioU-
l*-iit i|i' l.l lip'-riii* S'Miii'i-. If iiilti' i|ii Milf'il, l'tiHt" «'Il liliinli* ft v\\ \ri*
L'I* l'-ifi' .iiM'«i l<ii-ii i|ii*t*n Kmiiiv. I i-i |i>i|iiil.itii'fi^ lin oii<l ••ii*-«t <)' Ih-
l.iiii|'* \ *>'iiit |>.iitiriili> ri'fiii-iit liili'Us'. N<ii|i% i|i- |Mii|\>.n% i-iifi»*f i<'i '\.\n%
;iii> un ili-t-ii , lin II iprii \ 4'n •iil il iiih *•*"% \u\\\»'>^ Wvi*'^ •!•- l^'-ii • ir 1 !•-
ii»lii|ij<-<t, unis il f\\ iiiii ilniiii- i|>ii •%'% rait-ii'tii' i'>irisi'f %• f .f i'm i<>«
ijiin"i«ilf% .111.'' i'^> <«. •! ptu'o ^|i- I il'-riii'rit \\ * 'ifiiiil, ^ur l-i>|ii*l f n -m
il v-.ii- ifi"»!*!' I pli •■ i|n"' lli- ii'iii- H-inIil»* »iin' ti i<li:i<«!i. iii|f «iir«i« kii
iji'^ Ilh'» pi i!| |U'"» I I lii il l'io !• •« I ■•lllMiriii.illlr'« iltll ifi'pl* «> 'Ml- 'Mîi-ri'-.
!• 1 * III I . .1 \ ''t- : . I . I %• I ili •«■■;»-il. !•■ irl-mr il<i i>i iiil'-iiip*
Iri p: .'. *-.. iir (i.iii r* pu 1 .i-*-.«*'i' .1 li r- |fii»'»iiif. il \ .• -j .• . j'i-*
.i:i'i''- -, I 1 •!■■■ I :• 1 M-l • .
. « . -1 s.i: .■;f.'i' ■!'■ M I. ■ ilffi * (j.j!. V «pi Ili- • iilii'ii»»" •'• !• lii'Nî»'
*•■ I • J'I "|ij:l ' Il i-j'l'- .tii'.'-'"
• J'> :i !'• ts i iil< ii>l<i p II .• t I p'ii"!- iii ^ i>'pi 1^'*^ liiii ihl in->ii *•*; -ur ' n
\ii.-!> l«M r< . • II 11 «• ' ii<> IV lit • !• p ip'!! H i«< •■ p ir un t i)iU- lu. i««' / ! ui-
ti «:«'• •! iii:"iii<., il'i pi-i'i'f- ll-'liiiiii lliiiit. Au^<>'. it.iiit>ii !•■ p. t.*ir
i| . II.- p;. «••!,(•■ m p|i-«.<li lit <l'l M l^il ii-II r'. •!.•'»'• , J- lui il<*lll lll<l II r |i.
1 *'i::iî I ■■ i! tr» • J'--: 'I l'f \ hr- 'r iil. • h i'|iir iiiiii^i* .i ^ • il'»- ■!•■ • n;:'. * ir
I ' . . ■■ • ."fM «i* . . '■ • 1 i ■ ■ r «•• p-ir 'i':!! I II pi ■«■• ■•i":i - 1 pt ilu»" 1 iii I" !»l
• -l'i- 1 «Il * ■ v: :l < It r :i '• !.iit •! iii« ■ t lii .'.i:if • \ . ' « !'
I . .■. f i 1.1 Ifi ■ I . .• ..■.■ '. ■; • •..:., i;i* |r illl> il* !• i .' k .t| • l: • • 'r
II» . |. .1 I • ^!«- ;■ * i . -1 .' ..'•..■ ti.* -I' ■ .' p i«-i j..' .1 i»' r < l r rifc-'^
. . ;• 4 r .. . • : ii:i ! .ij-.- ; I 1 ■ l 1 1 f I < ^•'. 'ti 1 1 II A lili •:! r'iij •:'!• r..t a
. . i*. ' ;■ ■ I *■■ \ • i.-.î • •• r I -■ i- .!■ - i:.it J* m
\ ..r î .■.-.' ! ■ I > f. 1. !• «rrîi .Ji- Kilk- ii:i> 1 1 >i'.*i' t- r -^ 4> -î If
1 1 1. .• j . ' '.» -ï I > lit'
• .'. ■.' . ■ , r .•' -r. I. ■¥ !* .'".
I • )• l kti • -( X* lltll'l l4li!>-
ANNEXE E 411
se faisait chaque année sur le sommet delà tour : Nous allons ^medit-Uf chan-
ter un hymne au soleil levant. — Kt que faut-il faire pour assister à cette cé-
rémonie? — // faut se lever à trois heures du matin, airiver assez tôt au pied
de la tour et monter jusqu'au sommet, échelle comprise. Il faut surtout obte-
nir la permission du président, qui sera enchanté de l'accorder à un profes-
seur français.
« Je m'empressai d'accepter et fus bien récompensé de ma peine... Au
pied de la tour et sur le pont de Gherwell une foule nombreuse était
massée. On entendait retentir les cornes et les trompettes qui, quelques
semaines plus tard, devaient encourager les rameurs de chaque collège
aux courses annuelles. Mais peu nombreux étaient les invités admis à
monter jusque sur la plate forme de la tour, qui ne peut guère recevoir
plus de quatre-vingts personnes. . .
« Le chœur est un certain nombre de fellows du collège sont là'portant
la robe et le surplis blanc. Tous se tournent vers TOrient, et quand cinq
heures sonnent, le chœur formé en grande partie d'enfants entonne
Yhymne traditionnel que les assistants écoutent tête nue.
« Les paroles de l'hymne qui se chante actuellement ont été composées
au xvi*' siècle, mais la coutume elle-même est beaucoup plus ancienne
et remonte certainement au temps où l'on adorait le dieu du jour. Le
soleil, pour cette fois, répond au chœur de ses admirateurs et perce les
nuages.
« Bientôt après les cloches du collège commencent à faire entendre
leur carillon musical. Il semble, suivant la poétique comparaison du
président, que la tour se mette à chanter aux premiers rayons de l'aurore,
comme une nouvelle statue de Memnon. La tour entière est ébranlée
lentement par les vibrations des cloches. On ressent la sensation d'un
mouvement de roulis très lent. C'est le rocking attendu.
«Dès que ce rocking commence, la scène s'anime, les étudiants lancent
de joyeuses plaisanteries; les caps, les robes universitaires sont jetées
irrévérencieusement au pied de la tour; les coiffures volent et l'on re-
commence chaque année. Depuis combien de siècles? Le président quel-
que âgé qu'il soit, quelque temps qu'il fasse, revient chaque année à la
môme heure chanter l'hymne au soleil ».
Nous attirons particulièrement l'attention sur le fait que cette céré-
monie se pratique sur la plate forme de la tour d'une université. On se
demande depuis longtemps quelle était la destination des mystérieuses
tours rondes d'Irlande. Il a été conjecturé que ces monuments bizarres
pourraient bien avoir quelque rapport avec le culte du feu. La cérémo-
nie qui s'est conservée à Oxford me parait un argument sérieux en fa-
veur de cette thèse.
4t«i LA RF.LIGION DES GAUI^IB
ANNKXK K
Opinion de J.-B de Rotsi sur la lignification do swaslika
dans les catacombes.
Le rfjiiiMiandi'ur «Ir Komî, <'iinlMir«*nii*iit k V*\\ùni*m que nnu« |»ri»fe«-
!M)ii«, ne voit dans riàdoplinn du ?»ik'tie d** la itoïx ^Mniiiu'** par Ir^ i hr^-
tit'n*! qu'uni! ri»in«'id**nrf* «*tranK<'it-* n la \alfur sulair** ilu sii:nf. Sa crand*-
et It'pitim** ivnoiiirnèt^ nous fait un d*'viiir df niftln* ?iou% l*-^ v*'uz ilu
li't'trur un n'Minié d** sa durlinit» T.f. Huttt'tin *Vnr*'he'ti'>^ir fftrt^ifunf
(rdil. fraiu;.), HiW, p. \H\, a pr.ipin d«» l'inia::!* du Ikin l'a^ti-ui d»*< -u-
v«*rti' dans W «'ini«*tMTf situe sou» li* Ixns d»*» Anal«*!i t^nir plus li.iut.
p. 101. p!. Ml.
fU traits.
l^f Iton P.isteiir est \*'*tu d'unv tuni<|u«* rfl»*vrt* pm um* rrinturc • t
dont Us i'Xtr«*niil**'i sunt orni'fs du 9i;:n** \f\ il**iii ïni% it-pftf fin n**
rtinnaisviit, jUHipi'ici, df t'**tt>' pariii'ulantt* qu'un vul «'ifuipl*-» • » lui du
\«^t**iiii'iit du I t*|i*li|i> fitiinr /ii'<|/*'nr- dont le IoiiiImmii ft.iil d*'« ••F'- d'ioi-ik'''«
qui dntiMit l'i pi'inliiii* dc<i d'TnU'P'^ iiniiri'^tlii i\' sivcW mi i|i*% ili'hut* du
\*. I>ifTi*i«-rit« indi<-i*H pnitrut a <Toirt» qur l'inia;:*- du hitt'ir «««t du um'ui^
sirili'.
i'n qiii>i r'in«i*>t*' li valeur ••! rimpurtani'** t|f l'flh- pi'inlut*- '* On pniir-
rait en <'iin<*liir** sirnplt*ni**nt qm* \**i^ li lîn du iv" «if>i«* quf l>pit « (hr«*
tifns d*' lti>m** liit'Ut hroil*'! ^ul li*ui^ tunitpii*«, au li<'ii *{»'% '-•iitt'*u/:- «^l
dfs tl.itt, ri's iirni*ni**nts i un iforrn* -^ d»* ni^'-inf qu iN flrvni i|u'-i ]ij"f>»i«
I ondri- sur l''S tiords d** (•■uth nii!it**-nii tU'% l^'ttri's nu d*'^ 'rini M i.s
t<iij«i M'- SI* l'iiitiMifi-nt p.is d'uni- Mil«*ipri'l>iti>*ti si snnpl'- il** l.i fik'iiri- du
(!hrt<it siiii^ Il lik'iiicilii l*i^i«*iir *'( ilf^ hi'iilfiif^ (If l.i iiiniquc
I n i>>iiii).il ff.lrllMl^ \'iuliil \'*\i il»Tiii''i<-in>-iil. dAn« • •< si^mi- . !*• «i»ii>
aM-iliqu*' pnniilif i|i* h'Iii il*-, '.*' <>« -isliU-i d>-'» hi.ilmiin'o •-! d< « tiii>l'Mii«t> «.
1> «:.'ii'' i-t-il l'i'lii' inip •rtini *' * i'.'f*\ ini oik'n** lni'ii • immii •* 'unif
i-«'pif«i-ni.iti<in dis^ininl'*'' d'' li «'!•• i J-ii !•'• hcfi h<- ii itirorin .- r
tti* • •■ sik'f)'* •'! dfH «'\fin|>li'<i *\n*' n-'iis • n lr•lllv••||^ ilin* !)••« • imm i •'•«
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ANNEXE G 413
et de l'extrême Asie. Il en est même qui veulent y voir un signe archaïque
de la religion des patriarches du genre humain, un reste de la révéla-
lion prioiitive. On fait remarquer que les inscriptions gravées dans les
cavernes buddhistes à Toccident de Tlnde sont le plus souvent précédées
de ce signe el qu'il en est de même d'un certain nombre d'inscriptions
chrétiennes du iv« siècle. Cela est vrai, mais il ne s'ensuit nullement
que le christianisme, à sa première origine, ait reçu directement de Tlnde
la tradition de ce signe religieux.
En premier lieu, ce signe est un croisement de lignes tellement naturel
qu'il se trouve employé dans les méandres ornementaux des vaiselles les
plus grossières et les plus primitives, comme dans les ouvrages les plus
élégants de tous les peuples les plus divers.
Secondement, les monuments où ce croisement isolé de quatre gamma
a évidemment un sens symbolique ou hiéroglyphique ne constituent
point une famille ou une ûliation exclusivement indo-chrétienne.
D'un autre côté, jusqu'ici, rien n'est venu éclairer le sens précis attribué
à ce signe par les anciens; mais qu'il ait toujours eu, oui ou non, le sens
de bénédiction ou de bon augure, de salut ou de vie, il est certain que
nous en trouvons les traces dans TAsie occidentale, en Grèce, en Italie,
et jusque dans la Rome impériale et qn'il n'y a pas de raison de recourir
directement aux Indes pour en expliquer l'adoption dans les monuments
chrétiens. Tous ceux qui sont quelque peu familiarisés avec les écrits
des Pères savent parfaitement avec quel zèle les anciens fidèles s'étudiè-
rent toujours à rechercher toutes les formes et les images qui pouvaient,
fût-ce de très loin, rappeler et en même temps dissimuler la croix du
Christ*.
Ce n'est point au i«r ni au ii« siècle, mais bien à la fin du ni« que, selon
les données à nous révélées par la chronologie souterraine, cette forme
de croix eut la plus grande vogue. Il ne faut point en chercher la genèse
dans une tradition spontanée et primitive, mais bien dans un choix étudié
et réfléchi.
Ce que j'ai dit semble suffisant pour qui désire des notions simples
et positives sur l'origine et l'antiquité du signe ^i dans les monunents
chrétiens .
ANNEXE G
M. Deloche, comme complément à son mémoire sur « La procession
dite de la Lunade », faisait la môme année (1890), à l'Académie des Ins-
1. J. B. de Rossi oublie de nous dire quelle était la forme primitive de la
Croix que les chrétiens des Catacombes voulaient dissimuler. L'abbé Martigny,
dans son Dictionnaire des Antiquités chrétiennes (article Croix), nous laisse
dans la mAme ignoraoce.
414 LA RELIGION îiES GAULOIS
rripliMn!!, Icrtiin- irnii rHuiTfMu ni«rfiiiiiro sur : « L»' jour '•mi/ rt lf$
mu'lr* de rfifnput'iti'ni 'its >ÎHni$ làjtuix m Hnuir »f rn Franr-' '/r/iuit fan'
tiffuiti' ju^'fU't iKit ;<iurs' ». Noim i'p>\i>iii <|i>voir »mi dMiinor «les »'ilr-iit«.
Of riit'riiiiiifi «'St. imi l'fTi'l, un l'trt'lli'iit rufiinh'iit.'iiri' île 11 pliriv* de
O^.ii • ■ l.^ fiitn' "iH-'itn ^p'iti'i (fmporis tv»n num^r" i/iVrur/i w/ i» <tium
fiinuht ' . Il V :i l«i un imuxi'! i*xeiiipl<* rnppaiit <!•■ siirviv.iiii»', uu f(^rt ar-
IJUUM'nl l'U f.iviMiriU* la llifs*> i|iii afiirni** lii pcriii in**ni't* m It.'iul*- il*- !«
in.'ij<iril''> <ii*H |in|iitla(iiins priniilivi's.
i'.f\ u'^aut*. •{»! t'xisi.iit i'Ih'/. Ii'S ('.i>lti'« dt* itoriii:iiii<^ «'itmnii' *h**i i*-*
r.flti-H ili- (î.'iuif .iiii«i i|u«* riMusl'aiipri'nd Tu'ili**, <•' aitli'U 'fw n ti« '' ru;.
/("fi<i ptir j'*Hr, ils ''iinjtttnt pir ttwts TVs/ itHi' ^'v/** d'ins Itur* ■ r t iiin :»»•
i'^s f/ ■/'fil* hnr-' 'o/M 'ifi|(i'»iM: i7<i vfttt^nt '/tir di nuit y#pr'r#* /•■ /••ynir -i. n i.l
nu (*.ir.i> t»'it- SI M.-iliiiuil iprd a survenu a li i'iiui|ut''l*' ri>Miaiui d'ini li
li'u'islatiiiii rlatl t'iul»- dill>'M*iit<* •'! 4|Ur j'i-iu'li^i* •'ili*-iii*^ni«* «{iit «'ilLt r •-
in.iiiist»*' i''iniru<' r.iiis(<i>i;ilif ciulmsi*, n** put If il*'*r<ii inrr. l'ifii ipi • 1."
ait ii<Min<' r«'\i-nii>li* «!•• ia p«'i^>-w'T.ini'*' au i-«»mpul pini ini rt n< '.t* -
ini-iil l'-ji-i-is-*/' !•• vi*'l u*>iir>' i't'llii|u*' *•{ pii<)iililiMni*nl iliuidi>|iji-.
M II lii ii>- iM l'iiit' i)u<' ('''t u^ti:*' •irii.-i"ll"inf ht int<*rr>>rupu p>'ril.i'i! ii
pi''ii.i|i' c ill'-r"nia:tii- r>-pMt a parlii il*' la lin ilu v ^ir*\- rt p"r«t»ti
jusi|i| ,111 mil. fil ihi xiv -^utIi*. \I. Vinlli'i dil iii»*'mf juft<|u'a 17-.*'. I! • *•
l'i'il.nti. 'lu ni'uris. «pii* liv* il» «lU li*i{i, l'Iiitiilu-l'' d>- r>uiiii|f*i pu mit
p'T^i^ta ju«>|ira i •'It*' fpii'pii'. On '/i.*iii( 'i pr*tptt\ i\i\^itffvttt"n* 't /• /• ; :i«
• .itl> rnlp' |i>s nut'ls' • Vtth'Hti lifin-itt A \'/' «i""/»' r»j;.;j- /iif /•!••. i .j *
If* /■•r/i|i|/i|ir. « i/f- prtr,*tnrt\ nn 'i%^ifn>tit it * 'irf»ii ieur\ »i rurnj-ir-"' i*-
«/•?Pi« /f • riiii'N -. \u r.,iHiH'W'rn ut t\t ^i» If «fin rinf . J. ili /n 'tt u tut ;u^
/<i phip'irt t^ *ft • rif' m/fi''riiri« '/««-iif'rif auuiit, r tnuf 11 f ri ••*'• , p-ir
■lUj lUI-l liu- .
/i . f,.t ., .■ inr/i' /■". m .i» \'i/,' N 'iii .Y V' *!#'•/. .f t'l*Uti-nt .II'F'" ' '.'fi V^ /•
' Hf r/M .' 'V /' m 'ini.t /'Hioi iV « ri< il' iri nlinrtiUI. // •' rr"Mi • /-fri* ' !• tii'
'Ir l'i! ■" ■/. PI- • f.ffiirr*\ i;i ■ • /■! m 'tur xtjmfn 'itt u rt « u» «P* T '^**'- »**•
ri' - .%/.'•« -/li' \ii-i>-i|il. ,1 nuiil. aiiUfiii't. iiiiiuit, 'î'in% It i. rr.j.f. , .' ;
.V ■ •/! in /f.-, /. M iiri , /•• liirrry • f «H •>■ /i''r ;/ /iN* .'»■ «■ nfr^-n'ir / ; l'.r, îi- .
'/'2ii> .'• /.i'n''i'"r, ;'- > yi.iiiti' « /li rfifri>-*tif *t tu mi /< ; |r ur ii-jd n *,
'11/ ii> 'f iii<- fi -tu»- 7 il !•/■ rti»tit • r !• t' tH^nt itu 'jr'iUjt^ a fiwi* I > ' » nî
piT ' I.» yrin? it-titi/w* »i l'tif. •*■'•>» n ; r- 1*1' ttri' » »// /fi f* -^ ; «J» i li»
■yn '*'. " \|'it» !•■ 1*1 -!•■ '. . •■ iM- fui plu*, ij'-ii" M- hi'lifhf. ji t ■
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ti<rii i-i. ,[ i-.t :t. I i-t t IL- l •! iii II ij'.it i-.ii -liii'^rr .1.' Il» vi :•■; .•
■ \,.'.î t !.i'-: ./^ t I if / .li i. i I .. I «J. . l I» 1» fi"-. •» . iM ; , ï- ••
\ri ■ • ■!.■ .t I I it iii»- I *»i.. i'i« I,.- Mil ••. 'îil !•■ irl»»»iir' .r Lfcj
Ti- • ••.! • i«..,',»j i-i» -t l.li«.''l:iut-»i|ii'l.M*i'-il *•■■: i îj.»
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' h> i '■ 11' , .- ^ i.i I I I
ANNEXE H 415
manière de parler reproduite sans discernement dans des recueils de pra-
ticiens. Ce n'élait plus, suivant la juste expression de J. Sirmond el de
Lalande que le dernier vestige d'une ancienne coutume abandonnée » ;
mais au point de vue où nous sommes placé de pareils vestiges du passé
ont leur importance.
Nous ne savons si dans les usages de la vie les Irlandais comptaient
par nuits et non par jours, mais il est remarquable qu'ils avaient sur
la priorité de la nuit sur le jour les mêmes idées que les Celtes de Ger-
manie et les Gaulois. Losdélais judiciaires se comptaient également chez
eui par nuits comme en Gaule.
Nous ne saurions trop insister sur toutes ces survivances. C'est notre
histoire primitive qui se refait ainsi peu à peu à l'aide de ces constata-
tions.
Cest, conclut M. Deloche, à cause du culte du Dispater que les feux
de la saint-Jean étaient et sont encore allumés la veille au soir et non le
jour de la nativité du précurseur, c'est-à-dire du solstice.
C'est de là, certainement, qu'est venu cet usage général pour les fêtes
patronales des particuliers de porter à ceux-ci les offrandes et les vœux
de leurs parents et de leurs amis, non pas le jour de la fôte mais la veille
au soir.
ANNEXK H
Oe la propagation et de raltération des langues
indo-européennes en Occident.
Le problème de la propagation des langues dites indo-européennes que
nous soulevons en passant n'a été jusqu'ici sérieusement posé par per-
sonne. La division de la langue mère en dialectes divers représentant plus
ou moins fidèlement le type primitif, les modifications subies par ces
dialectes ou langues particulières dans le cours des temps ont seules préoc.
cupc les linguistes, cela se conçoit. La légende biblique de la dispersion
des peuples et de la confusion des langues généralement acceptée et re-
produite encore dans VHbitoire ancienne de François Lenormant supprime
le problème. Chaque peuple ayant, après la dispersion, emporté avec lui
au bout du monde sa langue déjà constituée, la question de la propagation
de ces langues était résolue. Les langues ainsi séparées du tronc com-
mun pouvaient s'être modiûées, altérées suivant des lois générales que
le linguiste avait à découvrir, il n'y avait pas lieu de se demander com-
ment chaque peuple quelque éloigné qu'il fût du centre commun avait
appris sa langue. Il la tenait de ses aïeux. L'hypothèse pouvait se sou-
tenir à l'époque où l'on professait que l'Europe avait été peuplée tout
entière par ces migrations aryennes. On sait aujourd'hui qu'il n'en est
rien. Les Aryens sont des tard-venus en Europe. Ils y ont trouvé des po-
pulations très denses et beaucoup moins barbares qu'on ne le pouvait
k/
4tf» LA IIELI<:I0N IlES CAULOIS
rroirtf. Cry p<ipii lai ions avaient un lan^MUo a (*!!(*« dont \o ha ai | ni* «•! r^
qui n'Me «lu liuun* [mmivimiI dnnner iinr> iilro. i'.c% laii^iip^, la iitTMM.iruf»
(lu has(|iir l**(|pni«intrf,n'(*lai*'iil (loini vout'fs a ihh* nmrl naiuri-ll*>, a un
i|t*piTi«ii^ni(*nt i>rLMnii|utf. Il v a ilnnr lii*u ilf m- ilehianii*-r i'turiiihrit !• «
lani:u«*H arvi*iin«'^ hi* siuil siilistituros a i'»'S vi«Mix hImmiii*», i*niiiiiiiiii U
l.iUL'Ut* d'un tiMil |M'til kTnu|M* irininiitfraiit<i dfî i-i\ilis.itiiiii <iu|»rii*'ur* 4
pu Sf i:»'n>'MtiHrr mit un<* t^rre «'tranc'Tf ileja p«*upli'«* ri non il**iiui'*t' lif
l(»ut(* rivili^ation.
i*our «pic l'c plii'nonii-n<' se fiH arronipli d»' liii*nii''mi\ siiu«ri*nipiif d**
la lui na(un*ll«* du l'nnlari i!i<$ i-arf<i et d(*< iilit.inii'H, il faudrait dr d«'Ui
rli'iM.*s l'un** : ou ipii' ti>^ indi^**nfs rornnivli*^ pfiipl.idi'S «taiivauf^df 1' \ni*
riipif M* soirui p'*ii à pfu t'ti'inlH a <<' ffuilarl, tandis ipii* |f^ iiiiiirjr-inl*
M' niultipliaii'nt s.ms nirsun* tout pii r*''*i'\anl wio*Hvinini*'nt df n'*u%«- nii
i'(i|iiii<( de ItMir (ri-iiupi'; ou ipin l.i popultlion indik'i'Uf, |iit>n «pi** hfaU'"Up
plu<« nonil»r«*iisf. .iii lim p;ir •'■tu* ali*iirli«*i* par W* fi<iu>«Mn-vfriii^. nr !•-«
f.iil«k Vint ri»iitr.iiri*«i a l'fs hvpullh^^fs. I. aniliropulumi*, au^iii l'i<-n *\nr
l'ari'lit'iilii^'it' pr«''hi*k|oi iipif di'niMMirp tpi«* !•*% pMpul.itiiuis priniiti«*-«. m
ni'Iii'U •li'<>ipi>'ltfik «mil Vfiiuss'rtahlii lf%.\i\i'M%. iiiit ••iiroii* .iuj<«ui<l*hui.
••ri Kranif l'oniin*' ••n .\ni:l»'l«*fp* ••! «mi Irland*'. il** n<>iii)»|iii« it-pi>-vri-
liiifo. Nou<« v>niiiii*H, m L'iaiiilt* piiliiv U'iir-* •l>*«M-iMiilaMlN dir**- 1«
F •iij>li.iit-il iTMiri' iph' 1.1 laïu'ui' .11 \fiin<-, ipii' parl.in'ut ||•l^prIt■% iri«'ii«.
p.ii l.i M'iil*' \t'rtri t|i' h:i Hiipi'iiiit iI>* Mf ;:.iiiiiju'* ait irp'-ic •t-tt*- • •Mi<pi''-t*'
•'■iinnii* Il lutnii'ii- i'Ilism» Ii*4 ti'n«*|i|i'^ au |i'\«t du %Mli-ii? Nmii« rp- • 'ii*
ii.ii«*"iii<> d.iiis riii«kt<ii|i- .lui'iiii l'irnipl*' d'un par^'ii luitaiit'. In l.i t » •-•t
pi • 1 ut :iii • <iinrii»*ni'»*nii-nl i|c n'iti*- • r**, la «uli«ililiiii<iii il'* lin.'i*^ : •-
tn.lln••^ .iu\ !.iiiu'u*-H •••Itiipifi •■nKiiin*** «*1 en K-^p'iijnt*. !.•*« Iinu'ui^i' « ■•''*
i-iplhpi** <»( i**nliliipii rii>-nl ••■(t«* i»''\iiliitii>n iln*- a la f*irl^* ••ii: ini«iM>>r. •}«>
)'>*ii«.i<ii:ni'iiiiMil il.in^ jf^ provin''''* «•>iiini«>**!i a li>>rn*' ilunnl )•-« pr< oi • :%
^i* « 'le rKiiipiK*. Iti" t'iii^* o**ni}>l.iltli' (!•■ «uli^^lilulMri •! un** i iri» j- <t
uii'' aiilr^* .1-1 -•'IN- ••ii«l<- iLin^ \**\ l> riip«i .iiitt-iMMir^'' An< un lii«t<>ii< n. tu * «a
lin,;iM«ti- !!•■ M- T'-^t lii-niiiiih'. >i i\f% r.iiiiiiiiin mli-^ iii iii>liipi*"k ilimt i •■!.%•
{•'tii •■ n'i- ^t p.i« I ■•nt*'<«l-ilil'' n** ^'int, • ••niiui- ntiiis ]•• «••upt-tiiiiii»ii« i i ■.:i'-
r>»rrn>- p.ii tu itln'i** •l'uiM- tr*-^ \f lilf in^iiinlon «••• lal*-, iinp->it*'«- 't^iri'-fit
l'ti 1 k . iili'fil. d'iiil li-*« 1 ini isi-ii*"* «lii riiilfl l't il*' Il I II I in«' ^''r II' '.t ! «
f|>-iii ••[•■^ iii.iiiifi>^(,itiMii«i. ]•■« f<ii*'i « d«* pi<ip.ii:>ilioii i|i>o liiik'Ui'% ir%i'f:'.*«
ii'iii «ti-ij|i-iiiiMii Cil (i.iul*'. •■n Iri-in ]•* l'ii l!< ••«••••^ niai« •n Itilh-, • n K^it^i^n-*.
t-n >• anilin i\i*' •■! i-n if-rniiiu*-. .i iiri*' «p-Mpir* in> iniiu»- nui« lr« « \d-
• h'nii'', N>-f.ii'-nt •li'i'Miiii ii« l.f iiiihI»- d'.i'li'ih .lui nt t-|f ]«• ni^uif -ji*-
• •-l'ii <pii .1 pi*^iilv a II pr'p'ijiti-'n *{»•* l'in;:u»*» n*»*-! ilin**^ «"ti K^^^.;!*^
•*t «'Il <• mil- .iii • M||iMii'n> i-iii* iil iti* ii<ilr*' fT»*.
!.••* ittuid--^ !• pii««'nl inï* •!• • »:r'»up'-* ir\«Mi*, i-u <•• • hl»«iil. • •■* r \i. %.
t>-'ir^ d< « p<>|--ii iti -Ml piiiiiitiii-^ i|>- llllind**. d<' l|!« •!««•• i-l «t*- ii tiiijj^
•lui ii'-nl it' !• « pr <p I»' i(*-iii« •]•- liiir I iru'N*'. t'ul d' ih'Uil pAriin I irï*i -
I t ili«- iN-i I 1 1- «.il 'lit II ]• ijn< •«• ^< n ut • II* !• Il' i lupr* % d V ui !•-% • {•'iii«-nt%
il* i •\ï'\'- ^- i> -.1 • , ^ >i « |i II t iii'> f iiii-iii ni • il* !• III •» •!•%•'« p II nii \ ■<!* 1 *
li>'iiirii* « -In ■ I III
A- • j-'-lM ■ ■ H- )|\ piiihi ••• II.- li d- ^ 'pii ot .••: H •!•- lii-t.iii «••u I »*^* {• *'
ANNEXE I 417
les linguistes, qu'ils cherchent à résoudre à l'aide de prétendues lois pré-
sidant au développement normal des langues trouvent des explications
plus naturelles et plus simples. La perfection relative des langues létiques
et lithuaniennes, par exemple, au milieu de populations encore complète-
ment sauvages au temps de Tacite, s'expliquerait logiquement par l'exis*
tence, dans le pays qu'elle aurait longtemps dominé, d'une de ces grandes
communautés que nous avons assimilées aux grandes abbayes chrétiennes
de Gaule et de Germanie des vi« et vii" siècles. Les druides auraient
imprimé leur empreinte sur ce peuple qui plus tard livré à lui-môme
en aurait conservé les traces : la présence des iEstii* dans ces contrées
semble justifier historiquement cette hypothèse. Ces vieilles communau-
tés druidiques ou autres pouvaient n'avoir pas toutes les mêmes méthodes
d'enseignement, les populations dont elles faisaient l'éducation se prêter
avec plus ou moins de résistance à leurs efforts, être plus ou moins propres
à l'adaptation de leurs cerveaux et de leur larynx à une langue nouvelle.
De là bien des divergences dans la constitution définitive des dialectes,
l'éducation de chaque groupe pouvant d'ailleurs avoir été plus ou propre
longue . Il y a là, ce nous semble, un point de vue nouveau et fécond, riche
de conséquences. Notre conviction est qu'il y a là un facteur puissant de
la propagation des langues indo-européennes en Occident. Nous nous pro-
posons de suivre cette piste; en attendant nous livrons avec confiance ces
aperçus à ceux que les problèmes de ce genre intéressent.
ANNEXE I
Lei grandes abbayes chrétiennes d'Irlande, d'Ecosse et du
pays de Galles, héritières des communautés druidiques de
ces contrées.
Plus nous approfondissons la question des druides, plus elle s'élargit
à nos yeux et prend d'importance. Nous sommes arrivé à la ferme con-
viction que derrière la corporation de prêtres gaulois ou celtes dont
César, Diodore et Strabon ont popularisé le nom, se cache une vieille
institution sociale qui, dans la haute antiquité, a fait sentir son influence
civilisatrice, en dehors de la Gaule, en Irlande, en Ecosse, dans le pays
de Galles^ en Scandinavie, en Germanie, chez les Aestiens, chez les Celtes
du Haut Danube, chez les Gètes et plus particulièrement en Thrace.
Nous ne serions pas étonné que le nom d'Orphée ne symbolisât un cer-
tain nombre de ces institutions. Les confréries pythagoriciennes et les ins-
titutions de Numa constituent, selon nous, une des faces méconnues de
ces antiques organisations cénobitiques, dont nos couvents, nos commu-
1. Voir plus haut, p. 375.
27
L^ RBUGION DES GAULOIS
ibayee chrétiennes seraient les héritiers; nous aurions là ut
f eiBinpIe lie survivances. Un esprit nouveau aurait alors iiainié cei
coqis.
..loéc directrice de ces institutions, comme aurait dil Claude Ber-
nard, n'osl pas, en itlTet, uue iilée émHnaiit de l'Ëveogile, elle est bien
BDtérieure. [.'idée chrétieane était avant tout mystique. Les couvents qui
en découlent directemeol ont surtout ce caractère. Tel n'est pas
ractéru des grandes abbayes des moines tfOceiftenl. Ces abbayes fureai
un emprunt fait par t'Égbse aux Communautés druidiques dont ello
s'appropria l'orRanisaliou, en l'adaptant aux nouvelles croyances, d«
mAme qu'elle empruntait à l'Empire son organisation diocésaine.
Si l'oD voulait aller chercher uu précédent moins éloigné du berceau
chrétien, il faudrait l'aller chercher chez is esséniens, ou en É^pte. L'idée
n'osl pas venue de la Home papale. JNc— s soupçonnons qu'on en trouve-
rait plutôt l'ori^inu en t^.haldée ou en M^die. C'est à cette grande tradi-
tion que se rattachent, selon nous, les ibayes des moines occidentaux.
Les communautés druidique t. et d'Ecosse ont été leurs mo-
dèles.
Nous rentrons ici pleinement dans notre sujet. Nous espérons pouvoir,
dans un mémoire spécial dont nous réunissons les éléments, mettre cette
vérité en pleine lumière; mais nc" rons devoir, en attendant, sou-
mettre à nos élèves quelques-unes sidérations qui ont porté la cod>
viction dans notre esprit.
La thèse du comte de Montaleml de Mi^jnet *, d'Ozanam', de La
Villemarqué* qui veulent tout rapj: à l'action de l'Ëfilise romaine
est celle-ci*. Les ordres monastiqui > sont point contemporains des
premiers temps du cliristianisme. L'heure de leur développement a été
relativement tardive, la lin du m" ou le commencement du iv siècle.
L'Egypte en u été le berceau, mais comme l'Église née en Orient, elle
n'acquit s:i vériUibl'^ force qu'en Occident. Montalembert reconnaît que
le ri''no1iilLsiue est bien antérieur à l'ère chrétieune, mais il tient,
riHiinii' de Itussi i propos du svastika, à complètement dégager l'origine
ili' l'inslLtiiliiin cliri'-lii'niie do touli; influence païenne. I^coutons comment
il se di'b.irMsse di' cette hérédilé gênante" : " L'in-U depuis trais mille
•m-- 'I >■■< '1 <'■■'' !■■■•■ 'l'ii poussent ju.s'/w'a» 'iétire la science de la morlificali'm
,'t 1,1 iinili'jur <ti-f cMliinents volonltires. On les trouve encore errant Jajis
If mriit'/'', '>" l'iriitif en cuminun'iuli's f:he:. toutes les natiùns <jui reconnais-
vtK lu loi du liud'iliismc. Ils it'ml ri-:n pi-oJutt, rien sauvé. L'orgueil el
. (., B5 ot 131.
t'poifue repoussait tout lieu entri? le christia-
'cAsail qu'un tosfé iutraucbl^sable séparait ce:
ieu cl te moude psieu.
I
I
ANNEXE I 419
rerreur et la corruption et l*oi$iveté les ont rendus inutiles à Vesprit hu-
main*. » Le christianisme seul, aux yeux de Montalemberl, pouvait viviAer
de semblables communautés. Montalemberl ne veut pas davanta^^e de
rapprochement entre nos grandes abbayes de moines et les confréries
pythagoriciennes. La vertu inhérente à la doctrine chrétienne doit
suffire à tout et tout expliquer. Rien du paganisme ne doit avoir survécu
dans le christianisme. Les faits dont la raison ne rend pas compte, le
miracle les explique.
Mignct s'incline devant les faits sans en approfondir les causes, et
accepte, sans les discuter, les légendes les plus invraisemblables touchant
l'établissement du christianisme dans les lies Britanniques, et la fonda-
tion des monastères.
« Vers la fin du iv« siècle* quelques Irlandais poussés par la curiosité et le
goût des voyages allèrent jusqu'à Rome, Les Papes qui ne laissaient passer
aucune occasion de propager le christianisme convertirent les voyageurs qui
se nommaient Kiaran Ailba, Desclan et Uar et se servirent d^euxpour an-
noyicer la religion chrétienne à flr lande... {ei voilà Tlrlande convertie I). 0**^^-
ques années après le diacre Palladius va fonder des églises et des monas-
tères chez les Scots. »
« Le pape Célestin*, écrit de son côté Montalemberl, envoie Palladius en
Bretagne avec douze compagnons. Ils y établissent trois églises ; Patrick leur
succède et sont ainsi fondées successivement les abbayes d'Armagh et de Ban^
gor qui contenaient deux ou trois mille moines, ainsi que Vabbaye de Kolomb-
Kill, située dans Vune des Hébrides , Cite dlona ».
Or tout cela est légendaire, ne s'appuie sur aucun témoignage histo-
rique sérieux. Ouvrons Vffistoire ecclésiastique des Anglais de Bède le
Vénérable*, qui résume l'histoire religieuse du pays depuis l'entrée de
Jules-César en Gaule jusqu'en 731 — Bède avait à sa disposition la riche
bibliothèque du monastère où il résidait — nous n*y trouvons rien de sem-
blable. Sur les premiers apôtres dont parle Mignet, Bède est complètement
muet : une seule phrase est consacrée à Palladius sous la date de 430 et
encore est-il certain que ce ne soit pas une interpolation»? Puis, nous
passons sans transition à l'année 597 où nous voyons un moine du nom
de Colomba* recevoir des mains du roi Bridius l'Ile d'Iona pour y fonder
un monastère.
Remarquons que ce Colomba n'est point envoyé de Rome et il semble
1. Nous n'insistons pas sur les préjugés de Moutalembert touchaot le
buddbisme. Nous renvoyons à ce que nous avons dit, p. 179, de la morale
d'Aqoka, et p. 297 et suivantes des lamaseries buddhistcs.
2. Mignet, Noies et mémoires^ t. Il, p. 12.
3. Élu pape en 422.
4. Beda, Bi8ton,a ecclesiastica gentis Anglorum (673-733).
5. Beda, op /aud., V, 24, anno 430. « Palladius ad Scotos in Christum cre-
deutes a Qviestino Papa primus mittitur episcopus. »
6. Beda, op. iaud., III, 4. Est-ce le mt^me que le Kolomb-Kill des légendes?
Mais il né faut pas le confondre avec snlot Colomban. >»
en IX RELIGION DBS GAULOIS
bien qu'il rint d'ErUade paisque Beda ajoute qu'il y avait aalérieuraaieiit
fondé un mooaslÊre: Pec^ral IColumbaipriusquam Brilanninm venirelvio'
nasteriitai it^îU in Hibernia. Non-seule meut il ne vicnl pas de (tome, mail
il inlroduil dani sou manaMère une r^gle et des rites ifue condamoe
rÉgttse romaine' et dont les Papes ne purenlobtenir la modiGcslion qu'en
701. Le monastère foadé ea Irlande par Colomba portait uq nom que
IWde traduit par Ciunpus roborum'.
Les iastructions de SAÎnt Grégoire sont bien curieuses. Tandis qu'en Gaule
l^i apAtres du christianisme, saint Martin en particulier, renversent les
temple» après en avoir bris£ les idoles, saint Grégoire prescrit à Augustin
de les conserver ea se contentaRl de les purifier'.
tic celle lettre et des précédentes, remarquables a tant do points de vue,
résulte avecévidenve qu'en 607. c'est-à-direau commencement du viivsiëcle
t. Deda, op. taud., III, SS.
i. ScriLit-ci> te mouiulirc da KUdare ou Klli-Dare, Cella-guereai d'aprè*
ftiillet. Le mouasl^re de Kildare paase pour ud des plus BiicieDii ilt l'Ir-
Uode. Il était snrtoul célèbre par le culte de sainte firigite qui pasft pour
ra être la rondatrit^e. Or, aoii» trouvous à Kildare aoe luri'iuan» bien
eurieUM. Oiraldus Cambreusis, daus sa Topographia hibenàca (distinct, il, e>
ixiiv) raconte que le monastère de Soi □ te- Brigitte était oëtèhra par ses mira-
cles, entre autres par le miracle du ftu inextinguible. ' liullù kit: auni mirtieulo,
inler qum primioK igni» Brigidijr guem imTtinguibilem dicunl non guïa extùt-
<r>n non poisel. ajoute le Cambrejtsïi, sed quia tnui solicite, tam accuratc me-
nialcset ïanrtsi mulieres ignem suppeteute miterla foTeotet uutrluat ut tem-
pur« \'irglaia per lot annomui currieula et semper maoserit inextioctus. •
C'élnit évidrmineut une tradîtioD druidique.
3. Beda. op. taud., t. c. Nous croyons devoir donner ici, in exUnto, le teste
de cette remarquable ëpltre. Esemptar apoitoUe quam MeUito abàati i*
Brilanniam Papa misil. AnDo 601.
Cum ergo Drus umnipolens voi ad reeerenditsimum mrum fratrem noslrim
.1U7U.t(i'iuF'i rpisfOpum perdlLreril dicilt ei quid diu mecum de catua Anglo-
ru"i cogilans traclavi : vidrlicet guia fana idolonim deslrui in eadem i/entf
minime Jel^aal : trd ipsa qus in eis sunl idola dxHruanlur ; aqua benedicit
fiiil, in eindem fitiiis as/.ergalur, altaria conetruantur, reliquix ponantur;
41(111 si fana eadem bene coitstrucla sunl, neceise eU ut a cuUu dxmonum ta
iibsequiù '«'i Oti debeant commulari; ut, dwn gen» ipsa eadem fana sua non
riilel ileslrui de corde errai-etn deponat et Deum vei'um cognoacens ac adoram,
ad locii guie roruutBit, famifiarius concurral et guia boves soient in saeri/icia
dirmonum muUos occidere. débet eu eliam kac de re alîgua solemnilas ûnmu-
liiri ; ut die dfdicalionis vet nalalHii sancloram martyrum quorum iUie reli-
u«i;i' pvnunlur, tahernacula sibi cti-ca eosdem eeclesias, qua exfanxi comaai-
lui» sunl, de rninis arborunt facianl et religiosis cotiDiotû lolemnilaUni
ift'tiri'nt: ter diabolo jam animalia immolent et ad taudem Dei in eiu suo
,jin""''iii ocfiilant et donalori omnium de sacietale aua grattas reftrunl; al
iii-n rit aliiiiia fj-terîus garidia rtservantur, ad tnteriora gaudia consenlit
/",ii-i/iiiï i'<ileanl. Sam duris mentibus siinul omnia abscidere impossibile etsi
Hun ilubium est, i/iiiu el is qui summum locum ascendere nitHw, gradibus vtl
,m iiuli-m luJ/i'"" elevalur. Voir la traduction (IX« le<;on, p. H3).
ANNEXE H 421
comme Ta établi Gordon' dans son Histoire (Tlrlande^ l'Angleterre, TÊcosse
et plus certainement encore Tlrlande*, étaient encore en plein paganisme*,
oa da moins n'avaient point encore subi l'influence de l'Église romaine.
Et cependant, dès le milieu du vi' siècle, nous voyons l'Irlande et l'Ecosse
couvertes de monastères, d'abbayes renfermant des milliers de moines.
Bien plus, plusieurs de ces monastères, comme celui d*lona, sont si floris-
sants, si vivaces qu*ils deviennent presque aussitôt des ruches d'où s'échap-
pent de nombreux essaims de moines que nous retrouvons à la fin du
siècle, fortement établis en Gaule, en Italie et bientôt eu Germanie, régis
par le même esprit et la môme règle, sous l'inspiration de saint Golom-
bao. Rome n'avait rien fondé de semblable dans les contrées qui étaient
sous sa dépendance.
Un autre fait ressort avec non moins d'évidence de la lecture de VHis-
ioire eeclésiaslique de Bède le Vénérable*. À côté de l'Église romaine éta-
blie en Angleterre à la suite de la mission d'Augustin existaient au
vn* siècle des églises irlandaises, et écossaises avec annexes dans le pays
de traites, indépendantes, pratiquant le rite grec et qui ne se soumirent
que tardivement à l'autorité de l'Église romaine : l'église écossaise en 716*,
les églises du pays de Galles en il27 seulemeut*.
Il est donc certain que ce ne sont pas des envoyés de Rome qui ont
fondé les grandes abbayes de Bangor en Irlande, d'iona en Ecosse. De tous
les faits connus il ressort que ce sont des apôtres de rite grec qui ont les
premiers apporté l'évangile aux Irlandais et aux Scots, qu'ils ont trouvé
dans ces deux contrées des communautés druidiques déjà constituées,
où les esprits, par le genre de vie qu'y menaient les moines, étaient pré-
disposés à recevoir avec faveur la bonne nouvelle. La manière dont, d'après
la légende (légende chrétienne, catholique), saint Patrick fut reçu par le
roi Loégaire en est une preuve irréfutable.
Il est permis de supposer que les missionnaires chrétiens venus d'Orient
en Ecosse et;en Irlande trouvaient dans les communautés druidiques un
centre de prédication précieux comme en Orient dans les synagogues. Il se-
rait étonnant qu'ils n'en eussent pas profité. Les communautés druidiques
politiquement dépendaient des chefs de clan'. Il sufisait de convertir un
de ces chefs pour avoir accès dans ces communautés et en devenir bien-
tôt les maîtres. Le presbyteros prenait la place du chef druide. L'organi-
sation de la communauté pouvait rester la même, aussi peu modifiée que
1. Voir notre XX* leçon.
2. La mission de saint Patrick est légendaire.
3. Paganisme à moitié chrétien avec lequel, comme l'indique la légende de
saint Patrick, les chrétiens n'eurent aucune peine à s'entendre. On ne voit pas
qn*il 7 ait eu de martyrs ni en Irlande ni en Ecosse.
A. Bède écrivait son Histoire au commencement. du vin* siècle.
5. Beda, op. laud., V, 22 .
6. Concile provincial de Tours présidé par l'archevêque Hildebert auquel
étaient soumises les églises du pays de Galles.
7. Voir notre leçon sur l'Irlande.
VJJ
LA RELIGION I>FS GAULOIh
iif |t' fut 1<* rode fie loi n«'itiMiial — nous .iv^uk vu qu'.! li ilt-m i7i<|i- l-
r.iiloillItKill * l»'S filv av.lii'Ilt i-nliscivi' Imm |l•U^^ |iriVll»-;;f%.
(j>- 4|ilir nou<« sa\n||«i (!•• l'rrt.iini"^ i*iiull< ll'"« p.lltl<*ultf|»>H ;i l'Iil irnlr .1
ri-li-osM: 1*1 .'III |>>'iv> <l'- (i.ill(»>. .iii\iiii«-|]i-N ri.L'Iisi' pinia<ii'- iil l'iii^ -'jr^ ;.
Kiit'iTif juM)ir<iii j'iui «Hi (>llf' put !•'> iti-ii iiii I' ', (l'iiirti* .1 pi-ii^t I |ii> • «
moini*!! i'onnuH mmis I^^ iinriis di- ruM'f.« ft mh'l'i ii\.ii>-nl i'-i>«>t>
iiitai't'* uui* p-irti'* (i*'!i ri';;|i'niuiits t't |>rivil'^;i-A ili*« niiiiiiiun'iiitf«i ilnit-
A l'»nn,(l'a|)rës l»> \y Jaiiiirsoii', «pu a I i:t tt>- i-fH i oiifrrrif^ uni • îii.j.
s|i^ial«\ It's moin«*s s'onloiiiiaifiit lc*> iiii^ h-- aulP*»; lU n'-li hr iii-M ii
l*ti>|iie d'apii'H II* iiti* •)ri''iil.il, liMir tiiri^uiv •'Liit (litr*'rt'ii|i* ilt- Ii t'>ii«ii(<
imii.inii* *, ii!i r<-|HMik<»aii*iit l.i iIim in \v \.i pirviiii- rii'll»? •-! |>ai i.««*r..
n'av'iir \ui\ munu l** ^aiii'Ui'-iil di* la Ijintiiiiiilinii l.iiir* •.:ti«<-« •? ■.• •,.
ili-ilifi-% .1 la iitiiilfy jain ii« aux ^aiiiU, mi • rut «ju'iN n'.iiu'-iil ;- o
iiif««t' l't iir irnvaii'itt \ins aui r»*lii{iii-i». ||h i|t'-«.i|i|i|<iin ii'-iit 1* <» «!•• t: ■ • »
ilu t'*-li))it. !Niiu.^ *»>inini**« l.i lni'ii loin iruip- 1 r^ .iliiiii il>' l.i i -•ur tl> lî 'tit
S.iiiil |i'-rfi.ir<l ilil iiip' <!• siiii If iiip^ li'« rii-iiiH'N il'ui:' ili- *•» \ • 'Uif: ; .• «
la r'iiifrrii'' il« ^ ' <iliit>i*!i, |»ulhil ii'Mit a ll.iiiu'oi i-l al)-*Mtr- J tiuu-* .'i ; ..
a tiiUllI** liMlti'ïi l•■^ aiill.lli'H niitlM^lPlUi-'k nll il •'«l ()U«"*t |m|| ili- i,% m .1- .«
Vi>lt l'fl fU\ «ii'<k «>lirVi^.lllis i|t-S (Il tlillfo rii||\<'| ll« i-t t|■l||^ \*\11\ l' J • fil- :•'%
II* {•'■•«ulUt <1*> «-.llll•-•■^^l•l^^ taitrs au tli uuii^ntf pai I*' • liMsti.iii>iu. . \.. i«
.l\<iU'«llH i)lltf 1 l(i*-«' IIMll^ V*i|lllt ft 11 •}llfH||iiIl Ilirllt'- il^llf ||>{T'>. 'tl !:
I.'rlilifr (!• •-••<% I llli|t'-f<% i-sl. i-li tuut r.|«, ||i-«i llitf I -S^alllf . Itill\ ti*r I
|iluN iiiNuu «iDiis !•■ inifii i|f (■•-i-ililu« ('..■irii|<ri-ii'>i<», i<r:Ta n ilij \ii «.•
J.iiip'*» W.ifi', s.i^ iiit .inliiiu'iii'- irl.iiiiJ.iis niifur ilf<« /ii«^i4i<i.'i . .
Hi/>i riii'i i-t .\utt futt-ittf-it^ t'jw* il'iiiii-nl I un •■! l'.iuli- •••ii '■* ^in. .. . r»
iiiiiiii»-* i\*'s il'-l.iiN t-iv<ii.ilil>-^ ■( ■'•-tli- lli''^i-. lU I Mii^iit'-ut I '•iiitii-
fi-i.i i i[Mi'-^«iii t"iii |iii'«i n< •' l'it II lamli-. «Il r< («ts* • i it in^ 1> pit^*!* itt. «
!• i oiiU* !•' M"lll •!•' • Il Ut |> llll- 'lin |i-tl|i-||> 'I IIM |i « I 'till-^-s . ■ •
•Il lllll•■^ •■lit l'ii^^i- !•' p!u^ •!•' If II •-<•. l.«-ut« il>li* *, r«iit-i!« f' rii II .^.j- r
i-t ii< nt liii|Ui-^ il iii« It'H |'ii-iiii'-i<k (•■fii|i«. r.<-!t.iii t-H f->i!< t.«ii*. • II- i ■ ,1
•■I II» lit lii-i' I '. m»'*. IN |i-iH«i •! iifMt i|r* |i< ii« • » i1«-iii>-!ii ii« I* ti !.i :• •
ili«liîii t'» <l'-*» lii<-ri« •■•'• If^i i»li }!!•«. t fi {I II ti'il lii . • i|\ i|i|i • ; I - itt : .. j ]■ •
^ 111^ • • «•^> r «r«-l!"' 'Ulil»''"*, Wil' ilit -lit iN *f • 'hli til iii-tif it'- i. .*■; \i
I l'T»'- Il itifU'' •!•- f'i-H !if||« iiiii {iii :;iif|it :• tKiiii •{• iiil •!• T ii.):i-
I. Illll*"^.
(■•-i.ililii% (. iriii'ii n«>]« * lit-'li:! 'lUt il»- ^ iii (• tiip<« 1 1-^ iii-iiii' % •ii!«-:i:
l.i pt^ii- .|.- I |.,:!i*i-, .|. ^ ii«ii! {• ii'ii[«i ili's |i|t ri* i|ij I i'iji ', i|(ji *"^* j.ft-
I Viiir iiiitr<* Il •- •'.i -iir i Irn-i î<
'.' lî ' ir'-:.t I* iii- ! I -• « .1 . |- * •.• :■ •• ij|fiiii-lil jiir n • Ii«mi> Il lium
i. j t'iii' "I . î ipr* " M ."W • /'i' ri', '/r iii ji
k l.*-« Irui !• - •• ili'li •.' 1 1.- il • k' i-' :ii' :■( it>'« 1 it|ij* • iiiir 11 (tiijBir^ i **
|>f-r •••!!! Mit*- Inj'iit*- 'i}'*'!''- Il \ .!••• >]• liiilii' •llij, ««••;«! |iiij«(jX''«
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•t itit > .1 .- Il lit pu ■ - :• :•■•- •• :• r
i
ANNEXE I 423
texte qu'ils étaient chargés de la protection et de la défense des églises
les avaient dépouillées. Tout le passage est à citer.
Notandum autem quod hœc ecclesia (Ecclesia Pa terni Magni) sicut et
ûÊim per Hibemiam et Walliam plures abbatem laicum habet '. Usus &nim
inoUvit et prava consuetudo ut viri in parochio patentes, primo tanquam
Νonomi seu potius ecclesiarum patroni et defensores a clero constitua, postea
processu temporis aucta cupidine totum sibi jus usurpcurent et terras omnes
itUeriore possessione sibi itnpudenter appropriarent, solum altaria cum
ù et obventionibus ctero relinquentes et haec ipsa filiis suis clericis et
cognatis assignantes. Taies itaque defensores seu potius ecclesiarum destruc-
tores abbates se vocari feeere. In hoc statu ecclesiam hanc invenimus desti-
iutam.
Nous avons vu que saint Grégoire le Grand donnait en 601 pour instruc-
tion à Augustin, premier archevêque de Cantorbéry, de conserver les
lemples païens qui, par leur solidité, pouvaient servir au culte. Nous ne
savons ce qu'il faut entendre par l'expression fana dont il se sert; mais
il existe en Irlande un certain nombre d*enceintes fortifiées, de duns, dont
quelques-uns abritent encore des églises, chapelles et oratoires primitifs,
la plupart aujourd'hui on ruines ou abandonnés. M. E.-Â. Martel, dans
son intéressant volume Irlande et caveryies anglaises, en décrit quelques-
unes dont il donne même les photographies. Plusieurs de ces duns sont
construits en appareil cyclopcen. On n'en a jusqu'ici déterminé ni la date ni
Fusage précis. Ces monuments ne peuvent être attribués ni aux Romains,
oi à 1 Eglise. Ils ne peuvent être que druidiques; plusieurs sont dans des
^les. Nous dirons, comme pour les oppida de la Gaule du type d'Avaricum • :
des constructions semblables nous révèlent l'existence d'une force sociale
d'une grande énergie ; à des communautés comme les communautés
druidiques seules peuvent avoir appartenu les architectes de ces duns.
Pourquoi ces duns ne seraient-ils pas les fana dont parle saint Grégoire?
Or, si l'apparition subite de tant d'abbayes chrétiennes, sortant de terre
pour ainsi dire miraculeusement, dans un même siècle, peuplées de
milliers d'hiérodules, dans un pays d'une profonde barbarie, est un fait
inexplicable dans son isolement, si l'on suppose que rien ne l'a préparé
dans le passé, ne serait-il pas encore plus étonnant que des chrétiens,
trouvant tout organisées des communautés puissantes qu'ils pouvaient
gagner à leur cause, n'aient pas profité de ces circonstances heureuses
qu'ils avaient droit de regarder comme providentielles?
Nous voyons un certain nombre de rois ou chefs de clans abandonner
à des laïques chrétiens des terrains et des lies (rile d'iona est du nombre)
poury établir des monastères. Ces donations, presque toutes en terres drui-
diques, ne cachent-elles pas l'autorisation, le droit d'établir des abbayes
chrétiennes là où existaient déjà des monastères druidiques, plutôt que
la concession de terres vierges sur lesquelles seraient construits des bâ-
timents coûteux? Où une église pauvre aurait-elle trouvé des ressources
1. Comme daus le pays de Galles, sou8 le nom de colidei.
2. Voir notre XVlIIe leçon.
pour des eonstro étions semblables, si les chers de clans ne leur aitienl
pas coDcédé les revécus des cammunaulés druidiques avec toutes km
dépendaDces?
Nous croyons avoir le droit de coasidérer les abbayes chrétiei
L lande et d'Ecosse comme les héritiëres des communautés druidiquei.
Cette annexe était imprimée et mise en pages, quand, relisant l'ei-
[ cellent livre de noire confrère l'abbé Duchesoe ; Origines du aille ehrftUn,
n'aperçois que le savant auteur met en doute l'autlieuticité de la leiur
[ de saint Grégoire le Graud sur laquelle nous nous appuyons, p. W :
, < Cette lettre^ eit certainement inaitthentigue. .. Saint Soniface la fit redut-
' ehtr en 745 dans les ttrchivei romaines et aonttata qu'elle ne t'y trouvait pal.
BUe témoigne à l'endroit de» rites d'une indifférence incompatible ai
prit romain... Je ne serait pas étonné gve Théodore', l'auteur des tnleno-
gationes Auj^ustini ef des Hesponsiones Gregorii, en fiU l'auteur. Il a pu,
sang être le moins du monde un glissoire, trouver utile de donner cette form
à sesiiéct en fait de discipline et île liturgie. >
l.'abbé Ducbesne est préoccupé des rites seuls, non de la conservation
dos temples. A notre point de vue, si la lettre est de Théodore ou de mn
entourage'. Doa de saint Grégoire, elle constituerait un argument peut-iJu-e
encore plus fort en faveur de notre thèse. Théodore trouvant un étal de
choses qui lui paraissait anormal — un grand nombre de temples païens
abritant le culte nouveau — aurait voulu justifier cette exceptio
d'une autorité sonvcraine. Ce serait la plus indiscutable affirmation des
faits.
.. Abbé Ducbesne, Origines du culte chrétien, p. 91.
:, Théodore, moine grec de Tarse eu Dlicie, envoyé par le pape Vila
6tiS en Angleterre pour y occuper le siège épUcopal de Canlorbéry.
I. Abbé Ductiuane, l. c.
KIN DES ANNEXES
i
ERRATA
Page 87, note 2, Fréret à reporter à
la ligne suivante.
— 92, ligne 13, iamanisme, lisez : la-
maïsme.
— 94, note i, lamanique, lisez : la-
maïque.
— 103, ligne 23, primitifs^ lisez : po-
sitifs.
— 110, ligne 18, pi. VI, lisez : pi. XXII.
— 117, ligne 22, Boullou, lisez : Bullou.
— 119, note 3, Annexe F, lisez : E.
— 140, note 2, pi, VII, lisez : VI.
— 142, note 4, Annexe E, lisez : F.
— 143, ligne 3, pi. VII, lisez : VI.
— 144. ligne 12, pi. VIII, lisez : Vil.
-~ 147, ligne 11, GobUdulitanus, lisez :
Cobledulitanns ; ligne 12 : effacer
Sionnus.
— 152, ligne 8, pi. IX, lisez : pi. VIII.
— 153, ligne 18, la foudre, lisez : le
foudre.
— 160, ligne 19, pi. X, lisez : pi. IX;
ligne 24, pi. XI, lisez : pi. X.
— 161, lignes 4 et 13, pi. XII, lisez :
pi. XI ; note4,pZ. X///,U8ez : pi. XXIII.
Page 162, note 3, pi. XIV, lisez: pi.
XII ; note 4, p/. XV, lisez : pi. XlII.
— 163, note 1, pL XVI, lisez : pi. XIV.
— 164, note 1, pi. XVII, lisez : pi XV.
— 166, note2,pZ.XF//. lisez : pi. XVI.
— 167, note 2, pi. XIX, lisez : pi. XVII.
— 169, notes 1 et 2, pi. XV, lisez :
pi. XVIII.
- 171, Ugne 13, p/. XXI, lisez pi. : XIX.
— 174, note 2, pi. VII, lisez : pi. VI.
— 116, note 1, pi. XXII et XXIII, lisez :
XX et XXI.
— 178, ligne 12, fig. 28, lisez : 28 bis.
— 185, note 2, pi. VI, lisez : pi. XXII.
— 186, ligne 12, XXIII, lisez : XXI.
— 206, ligne 33, Anvenez, lisez Auve-
net.
— 209, ligne 4, avec les dieux, lisez :
aux dieux.
— 224^ note 3, pi. IX, lisez : pi. VIII.
— 235, ligne 32, Uucbre, lisez : Hucher.
— 246, note 1, fig. 35, lisez : 37.
— 247, note 1, VI, xvu, lisez : VI,
xviu.
/y
^:.
TABLE DES PLANCHES
I, p. 49. — Cellule monastique & Inishmurray (Irlande).
II, p. 63. — Formes diverses de cercles accompagnant les cupules.
III, p. 64. — Pierre à cupules du tumnlus de Renongart en Plovan (Finis*
tère) .
IV, p. 65. — Cupules d'un rocher de la chaîne de Camaon (Inde).
V, p. 67. — Mahavedos des rochers de Chandeshwar (Inde).
VI, p. 140. — Le swastiku et ses transformations.
Vil, p. 144. — Plaque de ceinture en feuille de bronze au repoussé. Tu-
mulus de la forêt de Haguenau.
VIII, p. 152. — Pierre de Robernier (Var).
IX, p. 160. — Inscription funéraire des catacombes avec croix gammée.
X, p. 161. — Diogenes fossor.
XI, p. 162. — Le Bon Pasteur.
Xil, p. 162. — Stèle oghamique irlandaise avec swastika.
XIII, p. 163. — Stèles irlandaises des premiers temps du christianisme ir-
landais avec croix et swaslika.
XIV, p. 164. — Swastika sur les fusaïoles d'Uissarlik.
XV, p« 165. — Swastika et signes connexes découverts à Hissarlik et à
Mycèûes.
XVI, p. 166. — Détails d'un vase du Dipylon (Athènes).
XVII, p. 167. — Coffret en terre découvert à Thèbes.
XVIII, p. 169. — Fresques d'une tombe de Capoue avec swastika.
XIX, p. 171. — Vases grecs à personnages avec swastika.
XX, p. 176. — Le swastika sur divers monuments de l'Inde.
XXI, p. 177. — La roue solaire sur divers monuments de l'Inde.
XXII, p. 185. — Amulettes gauloises représentant la roue du soleil.
XXIII, p. 186. -^ Signes solaires cruciformes.
XXIV, p. 249. — Oppida du type d'Avaricum (carte).
XXV, p. 314. — L'nutel de Reims.
XXVI, p. 317. — Le dieu Gernunuos.
XXVII, p. 319. ~ La statuette dite d'Antun.
XXVIII, — Le Jupiter à la roue.
XXIX, p. 366. — - Sacriflce humain. — Défilé de troupes {vase de Gundestrup).
XXX, p. 368. — Le Dieu cornu à attitude bnddhique. — Le serpent à tête
de bélier {vase de Gundestrup).
XXXI, p. 377. — Deniers de la République romaine frappés en souvenir de
la défaite des Cimbres .
TABLE DES GRAVURES
et 2, p. 63. » Pierrei à cupule* (Augletem*).
p. 61. — Plerreu tciilpt^c» avec mabadéot (Ani^etcrre).
p. 81. — Rochfi à capalet (Kcotic}.
p. 108. — RM|uiiDaux préparant le fru.
p. U3. — Swa^tika dan* !•• «Uiiouft lacuatrea.
p. 145. — AuUl au^|tîgfaph«* pyréué^o avec la awavUka.
p. 146. — A nul pyrfnAm dédié aa dieu Milalre Abelio.
p. 146. — Autel pyréui'eo aver palnn* el «waptika.
p. 14^». — SUtue d«* la Horhf/ierluMe a Velaux.
p. fSu. " Roi» aviivricoii portant la crou «ur la poitriue.
, p. 151. — Cylindre* tiabyluni^nt avec la croix à quatre braucbea égalr*.
t p. ir»3. ~ Monnaie gauloise avec «waMt.ka.
et ir*. p. 154. — Ctiffri-t» rlnérairtt avec «waiilika.
, p. \tt^. — L'rnr riuérdire avec «waatika illu»ee de Rouen).
, p. iU — Kihulen de bninxc affectant la fonna du twattika.
. p. I%6. — Biinrlea ujéruvinin«nnea avec awastika.
; p. IS7. — Fibulea méroviniciennea avec twattika.
50, p. 158. — S«a»tika gravé aur un va»e de brunie japooaii .
II. p. iMf. — Vane du Dipylon avec twattika.
13. p. Iii7. — Kibule dr brunie 'lÀrécci avec «waatika.
51, p. I«M. — Kibulr d'or avec ««avlika (Italie*.
24 et 25. p. |i>M. ^ Fibule» dt* bruuxc a«ecawa»tika (Italie).
26, p. 170. — Casque dr bronti-, avec swastika coll. de Luynea).
27, p. Il I. - Minrr«e avec tunique an swaftlka.
2V. p. 172. ~ Cratérr du Muaéa dr Vienne. Ilélioa avec awaatlka sur la poi-
trine.
2i (eu) et 29, p. I7H. — Kraj^ment de» décret» da PijadMl-A^oka procédé*
du ««astika.
180. — Plaqiir uiairiqua dn Tblt»et avec awastika.
— Jupiter gaulou k la r<Hi«>.
Id. td.
Croit 4»rientale» anlérirure» ao rhriitianunie.
- La ilépa«r hiruna dt Sainte* Ponlalbe.
- Syiiibitlefl iolairra irravéa «ur dra médaille* gauloise*.
- Jupiter gauloi» a la roue avec le «yntHite de IVfar.
— Margaulula de Murcena.
' iHcii r.iruU dr l'autrl ilr Rrlni*.
». 1
p. 180.
31,
p. 186.
M,l
[1. 189.
M.
[1. !•«.
34.1
[>. I9t>.
35.
p. itt.
36.
p. 242.
37.
p. 24»
M. 1
p. 31'.
TABLE DES ORAVURES 429
39-40, p. 3i5. — DragoD à tête de bélier.
4t, p. 316. — Autel tricéphale de Reims.
42, p. 316. — Autel de DenneTy avec triade et tricéphale.
43, p. 317. — Autel de Beaune avec triade et tricéphale.
44, p. 318. — Jupiter au maillet.
45, p. 325. — Ex-voto à Mercurias Dumias.
46, p. 327. — Ex-voto à ApolloQ Graunas.
47, p. 333. — Dea Sirona.
48, p. 344. — Autel tricéphalique du cabioet Lucas à Reima.
49, p. 366. — Poisson ou dragon symbolique avec queue à tête de bélier.
50, p. 351. — Tarvos Trigaranos.
51, p. 353. — Autel des trois grues à Trêves.
52, p. 354. — Jupiter au maillet.
53, p. 355. — Statuette de bronze découverte à Nlége (Valais).
54, p. 356. — Jupiter à la roue et à TS.
55, p. 357. — his avec coiffure ornée d'S.
56, p. 360. — Esus.
57, p. 362. — Chaudron de Gundestrup.
58, p. 368. — Personnage, avec casque à cornes, faisant tourner la roue so-
laire (vase de Gundestrup).
59, p. 370. — Vase avec tncéphales dit du Cabinet des Médailles.
60, p. 371. — Fragment de vase tricéphalique du Musée de Mons (Belgique).
61, p. 375. — Queue du dragon du vase de Wertersfelde.
TABLE DES MATIERES
Pages.
PaiPACB vii-xi
INTRODUCTION
l'« Leçon. — Lbçor d'ouverture i-15
LareligioQ des Gaulois a traversé trois phases ou périodes distiDc-
tes, correspondant à trois groupes sociaux bien caractérisés : le
mégalithique^ p. 3; ~ le celtique^ p- 8 ; — le galatique ou kim-
rique, p. 11 ; — avant de subir Tinflaence gréco-romaine à la
suite de la conquête. — A chacune de ces j>ériodes la religion a
varié, p. 13.
II* Leçon. — Les sources, la hâthodb 16-24
Difficaité du sujet, p. 16 ; — insuffisance des textes pour résoudre le
problème, p. 17. — Nouvelles sources d'information : le Musée
des Antiquités nationales et les monuments figurés, p. 18 ; — la
Revue des traditions populaires et les légendes, p. 19; — les sur-
vivances, p. 20. — Questions à résoudre, p. 24.
PREMIÈRE PARTIE
LA GAULE AVANT LES DRUIDES
m* Leçon. — Le groupe mégalithique 27-41
La distribution des monuments mégalithiques indique un mouve-
ment de migration du nord-est au sud-ouest; probabilité d'un con-
tact de nos populations primitives avec les nations touraniennes.
La civilisation touranienne. Son unité linguistique et religieuse.
La magie et les sorciers, p. 28-36. — Les Finnois et les Scythes,
p. 38. « Les Hyperboréens, p. 39. — Ouvrages à consulter, p. 41.
IV* Leçon. — Le culte des pierres 42-54
Minéraux précieux déposés dans les chambres sépulcrales méga-
lithiques, p. 45 ; — traces de cérémonies magiques pratiquées dans
ces sépultures, p. 45.- Letumulus deGavrlnis et la chiromancie,
p. 46. — Le Mané Lud, p. 49. — Le Mané er-H*oeck, p. 52.
4:V2 TABLE DES MATIÈRES
1V« Liu:o!«. ^ SiTpBimTfTinM!! hrlatitm aix piibm« mÉkirr*». — Pm-
Mr.* A B (MIMA. — PlBRIlft* THiirrw *i3-A7
La crrtyaiiriï aux wrtun Ap* |il«*rroft e«t iido tr^i« aiicicniir lra>lilîuii.
U* p!(i'ii(lo-()rpb<^<* et Pline. |i. M. — Survîvaiireii de ce* »ii|irr*
Utiiiii<*. Le» |iierre« lie foinlre, p. 62. — Pierre;* à nipaleA, .i lii»-
»iii* 4't à rer«'l«*>« avrr fu«('-r« : pirrrc* troii^ed, en lîniile, fU Ir-
lamte. eu Kroitne. cii AnKl<*terre vteii Sraii«liuavir, p. 6:i: — daii«
riuile , lc« MaliAileoii, p. l't4-66.
Vl« LutoM. — La* «ACfiiricB» HUVAimi
Ce« pritiqueii iir «ont point dViritrinc druidique, uwï* une »iirvi-
vanre ihi niltc rtianianique, p. 10. — Le« ^.irrifirm huinaiit* en
Grèr«* et a R'inie, p. 13; ^ t^ui«iifinaKeii de Plat«in ««t di* Th<^o-
phrante |i. lu. — L'ohffiue tloit en «^tre rbercbée ctiex le* Toiira-
nienu, p. MO.
VII' l.r* <t^- — Sri'BN«Tm<i^« et i:NiiTA^cr« iiR« popt'i.4Tit»nii ui kunu hk
i.'Ki atirR rr itR i.'A^iR f.y ii*rpoHî avki; lem iii-pRHiiriTio%^ rt«iiotav ««
liRil (•AI'IjIH* '«i 9*
Po|inUliunii lit' rKiiipire riJ»-e. - Kni|iiiHr de 1776. p. h!». — Per<i«-
taiirr de riti'« p'iieii» riift ri** piipnliitiunn, nit^iiie apri'i» leur
04tuvrr*iiiii au rtiriikti'ini*!!!**. — Len krremrt, y. S6 . - cr«i\au<'t'4
a un Dieu ■npfi'nie et a riminurlalité de TAnie, p. VT : - rnppri)-
rhement^ aviT len rroyauce» dr« <Jaulul«, p. 8N-v«. - L**» rliaman*
finnoi« •■! »il>i'Tien4 ; un nacnfir^ humain rhei de« Twrhtiukla»,
p. 'M . 'Le chatpanitnie rliri if* Tartare<« d'apr*"> le P. Ilur,
p. *Jt\ nu lama médecin et mafci^'ieD. p. V3.
VIII" I.BTii^. — Lu i!iri.i'R3irr- ai^tb^i^r^ .... ... *% \û%
ïjr* iufl'i^tjri^t ar>eiinf« !»iirrt'i|ent aui influi'ni'en rliaïuauiipii'»,
p. '0 ; •» {-m fru\ lit* 1.1 Siitit-Jfaii, ^'irmanfet ilc* Tlt-illi*« rt-re-
Mi<iiil«-« ••*Uli'->iili«. ^ ilvid** «■! If'i* Piillli«-ii, p. *fH , — llT|«ii* ItCiiM
rut il'-jA r-iri»rM>* i-l !•' «i*!!* «!•■ •'•■• i'^n'Ut iin>'ii •iuti|u«'lle4 il
av%i| jifi* ;iirt iiu««Mii iMifauCi-, |i. tuu. — liiiiHiflauci* ••«cuir tir»
fi''|r« rrli|;ii-u«>--> >i4ii* î .iiitn|ij|ti-. p 103.— I>* ffU «-li^ri* ro IrUUilr
«■l>*u Krotff. |i lu'» . rtiuiiueul un prii.liii»ait le fru «acre. p. loi.
I\" I.Rt.M^. — Li 91V ut i.h S«i^T-Jri^ ... If^S 121
Ki'-iiip!*** rein ir«|iMliii:> d«- »iirvivan<*r-. Iji ruuf enllanimrr. la
ItiV hr •!«■ N'it-l. Ii«ii* iir(j>iii du feu. p. III. — L KkIi*<* auienr«*
I tolt-rfr. p'ii* A • hr i«iiitii«rr !• • <• p'Hintii*'* Aprr* lr>« aviiir m-
1. r-litra •••iiiiiif d .«iHiliiitii-a. |i tt.'. Iii*i)|iiiiiiii i]«< 1« ft^lr d«* ta
>*tiil Jr^.i — |{.fi|.t •! !•■ fi '1 ti rli>|.i»ti<|iir, p. II'. — l.f'1
f' .1 ili i.i ■•i:ul-Jaiii iiii" lii- 'it«-r«i-« pri*\iiir«*«. p. I !(• ri »ui«.
\"I,t,-.^ ^ I.it Mil i<t« l'i: I h ««<«r Jfft^ .... 12T |J!i
t.a cr<i% turr ■ lt«jr« !• rltia »r i|r aiii *iriilif|U«-« de U niB|tt** 9% te
UiviUlr « ij p. lit !ii «t- iU'.{ j:'.'* . t< i» ii/.i -.^*r d>' Pllur. p. IS1 . —
TABLR DES MATIÈRES
it liarliM de la Saiul-Jeaii à Marseille et daus le Per-
n ramomille. p . 123 ; — l'ariuoiBe, 126 ; — le chien-
: le lierre lerreatre, p. 129; — le mille-perluia ou
I. 10 ; — ta bardaQe O'i ^ateron, le eamoln et
K IBI> ; — l'orohis, p. 131 ; - la verveiue, p. 138. — La
1 fini, DpioioD de H. Gaidoz, p. 134. — La cueillette
• midieinales daag les lamaseries du Thibet, p. 136.
' I.E SUlSTIKjl ou CHOIX QAaHÉR
Uptc de surrivauceg. — La croix gammée ou «waatika
iC «olaire; eou exteaaion daDs le inonde, p. 112;
b m Uaule dès le vru° «i^cle pour le moins dans les
a de la Savoie et des clmetièreB du liaut Rhin
Iran prenier flqe du fer, p. 144 ; — sur les bords de la
s les vallées pyrénéenuea
étfcnup, p. 145. — Les statues de Vèlau
k Hoberuier, p. ISS. — Le swastika si
3; ~ sur des coffrets ciDËruires et des fibalei
», p. 154 ; — sur des boucles mérovin^çieunes,
- Li swmrKA {«luite} .
accepta par leu chréllens comiuc équivalent de la
Inecriptlous funéraires des catacombes. — Le Diogtntu
tËO. — Le Bon Pasteur et l'auge Gabriel, p. IKl; —
Ibemeut iivec une peinture de vase grec, id. — Le ïwa«-
•o\\ chrétieiioc^ irlandaises, p. 162 ; — se trouve
■ Mineure tt en Grèce dès le xv* siècle au moiuf avaut
i:l<>àHiBtarlil[;2°àUycèDes,p. ini; — puisau viir aiËcle
rpre, p. \(,r, -. — à Alhèuca (vases du Dipjlou), eu Béotie,
S-16G;— en Italie cbez les Ombriens et chei les Samnltvs(vn' et
'^Ateles ar. J.-C.j, dans l'Italie méndlonale (iv* siècle av. J.-C),
i 170-171-, — sai la poitnne d'Hétios comme sur la poitrine
^BgddbN (cratèrt du Musée de VUnne). p. (72,
• Ixçan. — Le
(suite) .
t awastilia en Scandinavie, p. 174 ; — daus l'Iode aur dei luonu-
f nenta buddhiquet et jainas des premiers siècles avant et apria
1 notre ère, p. 176. — Le swaalilu asaocié à la rouelle ou roue so-
I b(fe, p. 177; — eu tète de» édits du roi buddbiste Plyadasi-Açoka
I* ûtete avsDl jjotre ère), p. 17». — Originea des symboles, opi-
nions de Ludwig Millier, Goblet d'Alviella et Salomou Reioach,
p. 1B2.
XJV* LKCO.V. — AUTKES »]ti.VBa SOLAiniS
1^ awasUka n'est pas le seul gigue solaire dont les traces se re-
trouvent en Gaule, Les rouelles g.iuloises sontdee amulettes sols-
Ueialee, p. 1S5; ~ la roue solaire dans l'Inde, p. IB'i; — le Ju-
piter gaulois à la roue, p. IBÏ ; — la rouelle à six rayons, proto-
type dn ctuisme, p, 189.
TADLli DEfi MATÏgRBS
Le colle di'S foutoinca est une Burviiauci! <i^ l'éiioquu celtique,
p. 102; — lus diviailés d«« source» Hiermalea ; Greppo, ChobouilLet
et Ciinrlna Hubert, p. '93, — Les [dolaloea sMotea, p. 197; — ilaufi
le dt^parlsmeiil d'Eure-et-Loir, p- lUS; — daua l'Aisoe, p. 203;
— dauii lo pays Eduen, p. 205 ; — ea Arinorique, p. 208. elc- — Le
oallo lies fobtuiuea semble avoir ùlt râgularijË par les druides. Lea
«hbis deé graude» abbajea odI cuntinui la tradition, p. 310-SI3.
DEUXIEME PARTIE
LA GAULE APHÊS LES DKUIUES
XV1> L>(vii<' — RéauMË di la pREmtni pahtce
XVII* LRÇON. —Lu StUnOLU RII.IiUIUT SDR MSBaNNAIlIS UAULOtSKS
L'iuQueuan de» druidaB cuiuiumica 4 ae Faire «eatir. — Valaar des
aymbolei gnièi tar lea tuâdaillei annoricainea. trop mtcoonue
uujourd'bul. Dur.balaia. Lambert. Hut^her avainiit vu plua juate.
Il faut reproQdre leur tr«dili<>u, saua teuir compte des exB|{6ra-
tiooB ilu Fillloui, p. 230 et Buiy. — Symboles jyaul une aiguiU-
catlou cerlwoe : le swaalika, p. 231; — le triskWe, p. 339; —
le foudre, p. Ztl : — li> .^igue <le Veut §, p. 2(2 . — Les druides
ont dû présider À ce uouuayago, p. 213-214.
XVJll" LpÇOS. — LSS " 0PP1DA .. BU TTPB D'AïABICU»
CaraclËre deces ofi;ii(/(i couatruils tous sur uu mûuie uiodèlt, p. ^16;
— oppiiiuiii de Murceus. p. 2iB; — stalïstique avec carte des
oppiiiii il« ce lype. p. 249. — Tue école d'arcbitectea devait
exister a cette époque dau» \ka coiuoiuuautËA druidiques, p. 230.
Les druides d'après les texlis. lin pt'u d'i valeur il.-s reu»ei-
),'[ji:uieuts douués par César louchautles dieux gaulois, p. 2^5. —
Orifjiue et orgauisaliuu des druides, p. 256: —leur euseigue-
menl, p. 26i; — leur doctriue, p. 2ii5. — Dis pater el Ésus.
p. 2b7. - L'éternité des âmes, p. 270. — Kôle politique des
druides, 273; — leur dispariliou de Gaule, p 274.
(= Lïçus. — L'Iblisoe DiiulurgLE
politique et les luis civiles, œuvre des druides, n'ont reçu que des
uiudiliCi(tiuU3 légères, p. 2S0. — Le Stiiehui-moi; les lois des
Uj:'ttiau.t 'j'JllaiuLi, c'est-à-dire druides de secoud rang], est resté
TABLE DES MATIÈRES 435
Pages.
Ces lois nous donoeut ane idée sufflsamm eut juste de Taucieu étal
social du pays, p. 284. — De la prépondérance des druides dans
la société irlandaise à l'époque celtique. Des connaissances
exigées des membres d'an ran^ élevé dans la corporation, p. 28?.
— Les druides de haut rang avaient le pas sur les rois, exemple
tiré de l'épopée irlandaise, p. 290. — Communautés analogues aux
communautés druidiques signalées chez les Gètes, p. 294. — Les
lamaseries du Thibct peuvent donner une idée assez exacte de ce
qu'étaient les communautés druidiques, p. 296.
XXV* LfÇON. — LbS LAMASKRIISS 297-312
Les collegia ou communautés religieuses dans l'antiquité, p. 298.
— La cité religieuse de Comana (Cappadoce) avec ses dix mille
hiérudules, p. 299. — Les lamaseries du Thibet peuvent être cou-
sidérées comme une survivance de ces antiques institutions, p. 300.
— Description des lamaseries de la Mongolie et du Thibet, par
le P. IIuc, p. 302-309; — rapprochements avec les communautés
druidiques, p. 310.
XXII* Leçon. —La rbligion aphès les invasions galatiques et la con-
quête ROMAINE 313-340
Représentations figurées étrangères aux types classiques et dont
les textes ne parlent pa?<, p. 314 ; — le dieu cornu, le dragon à
tôte de bélier, p. 315;— les tricéphales, p. 316; — le dieu au
maillet, p. 318; •— le dieu à la roue, p. 319; — les divinités assi-
milées, p. 320 ; — Mercure, p. 322; — Apollon, p. 327 ; — Mars,
p. 329; — Jupiter et Minerve, p. 331, sont des divinités gréco-
romaines, non des divinités celtiques ou gauloises. — Divinités
topiques, p. 332. — Divinités kimro-belgcs, p. 335. — Rôle des
druides vis-à-vis des divinités étrangères importées, p. 338.
XX1I1« Leçon. — Les triades et les divinités a symboles .... 341-362
La triade de l'autel de Reims, p. 341-344: — symboles des triades,
p. 345; — origine de la triade, p. 347; — la Triade de Lucain,
p. 350 ; — l'antel de Paris : Ésus, Cernunuos et le Tarvos Triga-
ranos, p. 331 ; — l'autel de Trêves aux trois grues et le dieu bû-
cheron, p. 253 ; — le Dis pater gaulois de César représenté sous lu
figure de Jupiter Sérapis, p. 354. — Le comput du temps par
nuits et non par jours, p. 335.
XXIV* Leçon. — Le chaudron de Gundestrup 363-380
Découvert dans le Jntland (presqu'île cimbrique). Couvert de
bas-reliefs où se retrouvent les principaux symboles de la triade
kimrique; parait l'œuvre d'un collège de prêtres cimbrcs; — du
rôle des communautés comme propagatrices des langues et de la
civilisation indo-européenne (voir Annexe I). — Opinions de So-
phus MuUer sur les bas-reliefs du vase, p. 365. ■— Le chaudron n'ert
une œuvre ni gauloise, ni Scandinave, elle appartient à un pays
intermédiaire, p. 372 ; — et à une période voisine de Tère chré-
4^ili TAItLË U£S NATIÉAKS
l'A^rt
tifiiiie, p. :!7:i. — Lr* cmiclutiouK de SophiM MnlltT paraiimeot
léL'itimi**: — i I II proliahiliti* «l'une tl.it** piitlrritMin*, p. :i74 : —
preiivi'it a l'ap;»!!! <lf hiu rariirtcrf •*iiiitiri«|iii'. iiriM-« t\r Ifiaiiiru
ile4 i|fiiiiT!« i-iitijiiiii4 «Ipi» faiiiill*-'« Kuiiil'-iuiji. i^linjli.i, Krfuatulvia
ri Jiilia, ainsi 4|u«- Am !i.i<^-r'lii'f!* ilf i'ar<* irtiriiiKi- ij »iit Ifn tro<
plii't'fi rt*pri^ «filleul, coiunie lei« liart-reliffi» «lu chiiidrou* ilf«
ariiirA nuihri(|ui*ii 3«6-J7y
XXV* LfA^on. (loucliiaiiiiin . 39l-JI'>
Voir la pn^farp .
ANNEXES
A. nh«f rvaliniii* «ur la ri'liunui t\f* liauluit fi itur cfllr ilr* *•• r-
niaiii.'*. par Fn-rrl r«!
II. Li* rliAiiintiiitiiii' 3'i»
CJ. !.«■• f-iipiilf<t ....... 3.**
II. Lpfi •iilp<T'||||ii||>. .... 4011
K Lt". font t|i* l.t S«iiil<JiMii ... . k*.^
K. i»,iiiii(»ti« fl«* J -II. •!•• I(>»««i «nr la iii||iiifi<'ati<>ij •!•* la t-rnis gain-
lil^F 4la<iii lr« r.il.irfiiiiht-ii .... • . 4!i
li. K\lr>iil «l»! iii»-iii'iir«' .!•• M. hfliirli»' «ur /.'• j'»iir rin/ r^ /^i m»«/^i
i/^ t f'tilf'ititt' 'fi <lf'« 'iriftt* Iffttut rn ti'iu't' «1.1
Il !>•■ ti pr-iitiiT iti«ili «l ilr i altrr.illiiii <l«'« l.ilicnri iiii|ii-*-urip^rii-
lir^ t-il <li-i'|iii-lll •! '•
I. l.f* .i|iti.t>f4 i'hri-li**iiiii-* irirUii II' i-t •! K«''»««'' ii>-ritii'rf* il''^
«'•i|||llti|ll«ll|i-« ilrijl'lh|ljr«. 41 7
EHNKST LKROliX. KDlïKUR
2S, HIK lltiNAl'Ain'K. i«
ItlltLlOTlIËUl \i AIICIIËOLOGIUIJE
CulltM'lion (le v\\\\\m in-8, illuslrés iIp plaD«te 4jle il»îssins
I.CTHO.NNK (A.-J.K «Itî rinsliliit. — «iIùimos cIio'ish'S, asstMnl»l«k>s, mi.*i*s eu
(U'drtî Pt au.ijrnK'al«M»s diiii iii«l»v\, par K. Kvis.vN. (i voliinios iii-S, avrc
porlrail iin'«lil pir l^.iul I)ki.\iî'«mik, iltis^iim, planchc?i hors iç.\U% de. l'y îr.
I-()N(;i>KHIKK (A. lie.), lit' rinsliliit. -- OKinros rôunies f»l inisf? m onln;
par (i. Si.iiLi:MUKK«iKii, de rin-liUil. 7 volumes iii-S, nomlu'eujips fl^^iires et
planclHî< l*-/! Ir.
HHHTUAM) (Ali xwDui:), .l- lliisiiUit. - • NOS OHUîlNKS.
— Vtilume (l'ihfr'fiii'fion : AirUt'iAn-yiO. Ci'llitjue «'l gauloise. I11-8, (J»*>sinî5,
plaiirln's i-l rarti's «ri t'oiiliMirs l'Mr.
I. — La liaiile avant liv-* (ianlMis,d'aprvs Us ruonnmenU elles tfxli^s. Nuu-
Vfll»' rililiuii i'i»!'on«iu«' «'l auirinoiiléf. Iii-S, noiiibreiiscs illuslralion"* «»l
rarl'"s ir« IV,
II. — Les t'ellos dans l»*> vall«M'S du IVi <d du Danniie, par A. Iîkrirvni' et
S. lU.iw.n. In-S, nnuilurusi's illuslralioiis 7 IV. 5<'*
III. — La rcliu'iou L^1lll^^iNf^ luS. nouil«n'U'.'«'s illuslrations .... 10 ir-
MlLLh:K ;K ), d.' lliislilul — [y Mont Alhus, Vathopédi cl l'île <\r. Thasos.
Av».m: un»'. n«>licf hiuirra[>liinuc par M. le nianjuis hkQukux deSaint-Hilaire.
lu-s. "2 carh> In Ir.
LK HLANT (Kn\i(»>n , «!»• rin^lilul. — Lis pers»'H*u tours cl les martyrs aux
j.ji'iiiii'r^ ^iiM"îi'> i|i' iinlri' ci-.-, jn-^' li::iji-.«- «»l pl:Hi''h»*< .... 7 îV. *>"
Si.llM.Ml;i.ln;i:il 1. -i-.m., .!'• Ih'-'iliii. .M"laui:.'S .iar.'ii cd • _';•• L'. .-tîj-
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